lettre ouverte du mouvement de liberation democratique(mld)

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lettre ouverte du mouvement de liberation democratique(mld)
LETTRE OUVERTE DU MOUVEMENT DE LIBERATION
DEMOCRATIQUE(MLD)RELATIVE A LA CRISE CENTRAFRICAINE
AU
PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
PREMIER MINISTRE
PRESIDENT DE LA COALITION SELEKA
Excellence Monsieur Le Président de la République,
Excellence Monsieur Le Premier Ministre,
Monsieur Le Président de la Coalition SELEKA,
Le peuple centrafricain attend avec impatience la formation du
gouvernement d'union nationale suite aux accords de Libreville. Depuis
quelques jours, des signes précurseurs d'une nouvelle crise pointent à l'horizon.
Les localités de Dimbi (zone diamantifère), de Kembé et Bangassou ont été
violemment attaquées. En réaction, le Président BOZIZE a posé des conditions
pour la libération des prisonniers politiques. A Bangui, dans le cercle du pouvoir,
la guerre des tranchées bat son plein pour le partage des postes ministériels au
sein du Gouvernement d'Union Nationale.
Devant ce spectacle digne d'un film d'horreur qui saute pieds joints sur les
obstacles, les problèmes de l'heure, nous , familles de la diaspora, hommes
d'affaires, intellectuels, etc. réunis au sein du MOUVEMENT DE
LIBERATION DEMOCRATIQUE( MLD) tenons à exprimer nos très vives
préoccupations à vous qui détenez en ce moment précis la clé de sortie de la crise
qui a déchiré le tissu social et politique :
Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat, son Excellence François
BOZIZE YANGOUVOUDA
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement de Transition, Maître
Nicolas TIANGAYE.
Monsieur Michel AM NONDROKO DJOTODIA, Président de la Coalition
SELEKA,
Vous avez tous un statut particulier consacré par les accords de Libreville du 11
janvier 2013 du point de vue de la légalité internationale. Nonobstant, chacun
de vous porte en lui une responsabilité historique vis a vis du peuple
centrafricain qui n'aspire qu'à la paix.
A: DU PRESIDENT DE LA COALITION SELEKA
Si nous avions salué à sa juste valeur la réaction immédiate des responsables
de la coalition SELEKA,par un de ses portes paroles en l'occurrence Mr.
GAZAMBETI, promettant de faire la lumière sur les événements de DIMBI,
KEMBE et BANGASSOU,il n' en demeure pas moins que beaucoup de zones
d'ombres subsistent quant à la situation sécuritaire du pays que nous espérons
voir figurer en bonne place dans le futur programme de politique générale du
Premier Ministre. A ce sujet une enquête internationale est recommandée
prenant en compte l'ensemble des situations depuis le 15 mars 2003, de
violations graves et répétées des droits humains au regard des instruments
juridiques internationaux dûment ratifiés par la République Centrafricaine.
Qu'il s'agisse de l'assassinat de l'Abbé KILAMONG ,de Mademoiselle OLOFIO,
journaliste à la radio Bé oko, le Lieutenant Isidore Laoulé, le Lieutenant Antoine
Gbodo, etc.........,des entraves liées aux libertés à savoir les interdictions de
sortie du territoire avec le cas fatal du Président PATASSE.......Quant aux
responsabilités dans cette crise, la justice centrafricaine et la Cour pénale
Internationale feront leur travail.
En outre vous avez obtenu :
● le dialogue de Libreville
● le renoncement du Président BOZIZE à ses ambitions présidentielles de
2016
● la possibilité donnée à vos membres d'entrer dans le Gouvernement
d'Union Nationale (GUN).
Nous espérons que vos revendications corporatistes seront tenues
notamment la libération des prisonniers politiques et que le processus de DDR
tiendra toutes ses promesses.
Nous pensons que la guerre est derrière nous. Maintenant, c'est autour
d'une table qu'il convient de nous retrouver afin de surmonter ensemble nos
différends. Vous devez respecter scrupuleusement les accords de Libreville.
Même si les accords de Libreville n'ont pas épuisé tous les problèmes liés à la
crise ; l'essentiel c'est votre signature à respecter.
B: DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE M.FRANCOIS BOZIZE
Aussi les accords de Libreville, tels que signés, imposent à tous les acteurs y
compris le Président BOZIZE,d'œuvrer pour une application stricte au profit de
la paix rien que de la paix. Le Président BOZIZE n' a pas le droit à ce jour de
poser des conditionnalités pour la libération des prisonniers politiques alors
même que ceux -ci sont
dans des situations humanitaires les plus
humiliantes .Ne pas honorer sa signature est un manquement grave à la parole
donnée. L'attentisme, les hésitations, les tergiversations risquent fort bien de
remettre en cause la lettre et l'esprit des accords de Libreville...
Ce n'est pas du donnant donnant Monsieur Le Président !Il s'agit des vies
humaines qui ont été privées de leur liberté et que les faits sont antérieurs aux
accords de Libreville.
De même Monsieur Le Président, de source digne de foi ,font état de votre
ferme volonté de créer encore un blocage quant à la formation du gouvernement
comme cela a été de la nomination du Premier Ministre M. NICOLAS
TIANGAYE. Franchement en cette date du 25 janvier 2013,date anniversaire de
la naissance d'un de vos prédécesseurs ayant accéder par les urnes à la
magistrature suprême, je vous invite solennellement ,si c'est le cas, d' y
renoncer .N'écoutez pas ceux qui vous donnent des mauvais conseils!Vous avez
une chance ,donnez cette chance à la paix!Il n'est pas opportun de recourir une
seconde fois à la médiation du Président SASSOU NGUESSO rien que pour
former un gouvernement .
C: DU PREMIER MINISTRE M. NICOLAS TIANGAYE
Par ailleurs,après moult tergiversations,Maître Nicolas TIANGAYE ,et nul
ne doute de son parcours et de sa capacité présumée à tout mettre en œuvre pour
le succès de la transition.
Monsieur le Premier Ministre, Maître Nicolas TIANGAYE, vous êtes face
à votre destin et seul devant l'histoire. Vous avez une chance exceptionnelle en
cette période de transition politique, de montrer votre amour de la patrie et
votre capacité d'homme d'État. Un échec ce que redoute tout le monde ou un
succès salvateur sera mis à votre compte car vous disposez sur la base des
accords de LIBREVILLE, de marges de manœuvre et de la légalité nécessaires à
l'accomplissement de votre mission. Nul
n'ignore la difficile tâche de la
composition du gouvernement ,mais les défis sont immenses et l'impatience
gagne les centrafricains.
Monsieur Le Premier Ministre,faites montre de courage. Vous devriez être
en première ligne !Le peuple attend de vous des gages de confiance et de
consolation pendant cette période.
En attendant que vous tous, , preniez conscience de l'autodestruction dans
laquelle se trouve notre pays, nous vous exigeons de laisser toutes les armes au
profit d'un dialogue permanent.
Tels sont en quelques mots la substance de cette présente Lettre ouverte,
que nous vous soumettons, et que nous espérons, retiendra votre attention pour
le bien du peuple.
FAIT A PARIS LE 25.01.2013
KODEGUE GUY SIMPLICE
Membre Fondateur du MLD
Rapporteur Général France ,Europe
Amériques, Océanie
Ampliations : Leurs excellences Les CHEFS D'ETATS DE LA CEEAC
Ministère Français des Affaires Étrangères
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