Jeux de tir (corde, lutte, bâton)

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Jeux de tir (corde, lutte, bâton)
Fiche Ludique
Jouons avec Madou ...
... Jeux de tir (corde, lutte, bâton)
Quand je dis “TIR”, j’entends ici “tirer à soi” et non “tirer au loin”.
Ainsi, partout dans le monde existent des jeux qui consistent à amener vers son camp
une balle, un objet ... un adversaire ou un groupe d’adversaires. C’est le cas des trois jeux que je te décris ici.
Corde de Liane : Je sais qu’en France, en Ecosse, en Pologne et dans plein d’autres pays européens d’ailleurs,
on pratique le tirage de corde. Sur le continent africain, il a aussi été adopté par quelques peuples. Ainsi les enfants
de populations vivant dans les forêts tant du Cameroun, du Gabon que du Congo se répartissent en deux équipes et
utilisent des cordes végétales naturelles ou tressées pour jouer à s’attirer l’une dans le camp de l’autre. L’origine géographique de cette activité m’est inconnue. Elle peut être africaine et avoir été créée sur place. Elle peut être occidentale
et avoir été amenée par des missionnaires blancs, très présents dans cette région.
Déroulement : Une ligne droite est tracée à même le sol. Deux équipes équilibrées sont disposées en colonne face à
face de part et d’autre de cette ligne, une longue corde en main. Est désignée gagnante l’équipe qui a complètement
fait franchir la ligne à tous les membres de l’équipe adverse. C’est aussi simple que cela !
Lutte du Sénégal : Ce jeu est emprunté à certaines méthodes d’entraînement de populations ouest-africaines
qui pratiquent diverses formes de luttes traditionnelles, tels des peuples importants du Sénégal comme les Wolofs et
les Sérères (cf. Fiche Thématique n°00.390 et Fiche Pédagogique n°00.400) dont les enfants seraient à son origine. Les
codes éthiques et moraux des traditions de certaines luttes au Sénégal transpirent dans ce jeu. Ainsi, il pose trois règles
fondamentales. La première : le respect de ses partenaires. La seconde : le silence absolu. La troisième : l’absence
de camp. Ces trois dimensions “philosophiques” font l’originalité de ce jeu de tir et de lutte ... plus pacifique et coopératif
que nombre de jeux classiques.
Déroulement : Habituellement, seule une longue ligne droite est tracée au sol, par terre. De part et d’autre, prennent
place les membres de deux groupes équilibrés ou non. La finalité, s’il y en avait une, serait de ne constituer qu’une
seule équipe sans toutefois ménager sa résistance puisque le but est d’attirer tous les occupants d’un des côtés de la
ligne sur l’autre côté ... et, évidemment, d’éviter soi-même de se retrouver dans l’autre zone. Cependant, lorsque l’un
des participants franchit cette ligne, ne serait-ce que du bout d’un pied ... il devient membre du groupe qu’il vient de
rejoindre. Il s’emploie donc à entraîner ses ex-partenaires dans son nouveau “camp” tout en veillant à faire silence et
à respecter ceux-ci (sans agression aucune, ni violence). En outre, le “tirage” peut s’opérer individuellement (un lutteur
contre un autre lutteur) ou collectivement (plusieurs lutteurs contre d’autres ou un seul lutteur !). Enfin, il arrive que la
ligne tracée au sol soit circulaire pour simuler le cercle de l’arène dans laquelle se déroulent les vrais combats de lutte
sénégalaise. Les deux zones sont donc : soit à l’intérieur du rond, soit à l’extérieur.
Bâton de Pasteur : C’est en Afrique de l’Est (au Kenya et en Tanzanie par exemple) que se joue ce jeu particulier.
Mais il est sûrement employé par d’autres peuples dont l’élevage est l’activité principale. En effet, ce sont des peuplades
de pasteurs, ayant la charge de troupeaux surtout composés de bovins, d’ovins ou de caprins, que l’on voit pratiquer
ce jeu à l’occasion de fêtes ou simplement pour passer le temps ... car l’instrument essentiel à son usage est le long
bâton qu’utilisent ces bergers pour orienter voire canaliser leurs troupeaux de bêtes.
Déroulement : Il s’agit d’amener dans son camp un adversaire (si l’on n’est que deux) ou toute une petite équipe en
tirant ensemble sur un long bâton. Les deux équipes se font face le long d’une ligne droite tracée sur le sol,
habituellement en terre. Le bâton, placé au dessus de la ligne (donc parallèle à celle-ci), est tenu par chacun des
participants au jeu. Les deux équipes décident ensemble s’il l’est à l‘aide soit d’une seule main (il est alors convenu
que tous choisissent la gauche ou tous la droite) ; soit des deux mains. Puis, au départ donné par une personne
extérieure, chaque groupe tente de faire franchir la ligne à la totalité de l’autre groupe. L’individu qui a passé la ligne
adverse peut continuer de tirer vers son camp tant que le dernier de ses camarades ne l’a pas traversée. Celui qui
lâche le bâton se retire du jeu. L’intérêt réside dans les stratégies définies en début de partie notamment celles qui
concernent le choix du sens du bâton. Ainsi, va-t’on le tirer parallèlement à la ligne tracée au sol ou l’orienter
perpendiculairement à celle-ci et le tirer ainsi ? De même, va-t’on le tirer de façon régulière, progressive, discontinue ?
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