Chris Caffery - WARPED - Les acteurs de l`ombre

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Chris Caffery - WARPED - Les acteurs de l`ombre
Chris Caffery - W.A.R.P.E.D
Écrit par Lilith79
Lundi, 08 Août 2005 11:13
Chris Caffery a déjà eu l’occasion de nous prouver son talent par son travail avec Ronnie Dio,
Doctor Butcher, Trans-Siberian Orchestra et évidemment Savatage dont il est le guitariste…
Avec ce nouvel opus qui succéde à l’excellent " Faces " (beau reflet son heavy progressif "
made in U.S "), on peut dire qu’il continue sur cette belle lancée. W.A.R.P.E.D ravira tous les
amateurs de progressif, et si en plus vous êtes amoureux du côté lyrique, mélodique, alors vous
ne serez pas déçus. Cependant, soulignons que comparé à " Faces ", celui-ci sonne beaucoup
plus sombre… Il dessine en de noirs traits les moments les plus durs de l’histoire des hommes :
guerres, luttes pour le pouvoirs, religions différentes se heurtant… autant de facteurs favorisant
une plongée dans la violence. Cet album nous brosse ainsi une toile apocalyptique, vision
d’une humanité en pleine déliquescence, avec la puissance et la beauté du son heavy. La
pochette de l’album annonce en quelques sortes la couleur : un personnage armé, au masque
grimaçant, sur fond d’un paysage sombre et triste parsemé de croix. Le premier morceau "
Home is where the Hell is ", soit littéralement ‘la maison est là où se trouve l’Enfer’’,- bon ok
mon anglais n’est pas terrible – nous entraîne dans un univers inquiétant et fascinant. Cela par
l’harmonie des chœurs qui s’élèvent aussitôt avec les longs accords de guitare, la batterie
rythmant progressivement la découverte de ce monde, comme autant de portes s’ouvrant petit
à petit sur l’Enfer… Chris vient y fondre sa voix, profonde et grave à souhait, menaçante et
prenante. ‘Are you afraid’’, chante-t-il, et l’ambiance qu’il dépeint, ce à quoi cet enfer fait
allusion, oui ça a de quoi faire peur. ‘Welcome home’’, conclut-il dans cette première chanson
magnifique qui se déroule sur 7 minutes… et vive le progressif qui prend son temps pour nous
imprégner des émotions dégagées. Le deuxième morceau, " God dam war ", s’ouvre sur des
sons de sirène donnant l’alerte, des explosions de bombes. La voix du chanteur, d’abord teintée
de mélancolie, dérive peu à peu sur le désespoir hystérique et la colère face au paysage
ravagé. Une voix féminine vient s’y glisser de temps à autre ; on dirait un peu de lumière
voulant se frayer un chemin dans ce chaos… Tout au long de l’album, on sent ce malaise
dégagé, cette colère, la dénonciation de la folie. Chaque titre de chanson est lourd de sens : "
Fool , fool ! ", intitulé de la cinquième, cri récurrent et bon résumé de ce qu’est la guerre…
L’omniprésence de la guitare électrique nous entraîne dans les profondeurs de cette confusion,
on est irrésistiblement attirés jusqu’au " Edge of Darkness ", grand moment de heavy métal.
Ensuite on a " Saddamize " qui sonne clairement oriental… Nous voilà posés dans un bar du
Moyen-Orient, des conversations s’échappent. Tout est tranquille au début, et peu à peu les
accords de guitare viennent perturber le calme. Et quand, un peu plus loin, on a le titre " Irak
Attack " difficile d’être plus clair ! On notera pour ce morceau la participation de Brian Gregory,
bassiste de Doctor Butcher. Pour conclure cette brève et incomplète description de ce superbe
opus (écoutez-le, c’est mieux !) je tiens à tirer un coup de chapeau sur le final. Le douzième
morceau " Amazing grace " ; offre le contraste, après toute cette puissance dégagée
précédemment, d’un chant américain très calme, aux allures d’hymne national, ou plutôt de
chanson patriotique… le tout est bercé par la douceur d’un piano. Derrière, des bruits
d’explosion. Feux d’artifices de la victoire ? Fête patriotique ? Ou alors, encore des bombes
répandant feu et sang ? L’ambivalence est permise, la frontière est floue entre ces deux
possibilités. En tous les cas, difficile d’ignorer les bruits de mitraillettes… A la fin, on entend un
‘clic-clac’’ et un coup de feu est tiré. A nous d’imaginer ce qui se passe… Le mal est partout. Si
je traduis le titre de l’avant-dernier morceau, cela donne : ‘Combats-moi, tu ne me vaincras
jamais’’… Aucun espoir, donc ? Le dernier titre, " Curtains ", ou bien ‘rideaux’’ en français, est
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Chris Caffery - W.A.R.P.E.D
Écrit par Lilith79
Lundi, 08 Août 2005 11:13
un troublant moment d’ambiance théâtrale ; parsemé de rires hystériques ou désespérés,
soutenus seulement jusqu’à la fin par les accords de la guitare électrique… un morceau
dépouillé, basé avant tout sur les phrases déclamées par des chœurs ou Chris uniquement. Le
message passe donc d’autant mieux, on pourrait supposer que ces rideaux évoquent le voile
pudique jeté sur la violence et la noirceur contée dans tout l’album… Bref, aucune solution pour
sortir l’humanité de son chaos, mais un album à écouter absolument !!!
Tracklist :
01. Home Is Where The Hell Is
02. God Damn War
03. Election Day
04. Erase
05. Fool, Fool!
06. Edge Of Darkness
07. Saddamize
08. I
09. Iraq Attack
10. W.A.R.P.E.D.
11. State Of The Head
12. Amazing Grace
13. Piece Be With You
14. Beat Me, You'll Never Beat Me
15. Curtains
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