rando 2016 12 11 commentaires

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Randonnée des sans-culottes
joyeux de sa personne a contribué à faire de la jeune femme
un personnage attachant.
1° partie : Rive Gauche
6/ rue de Condé n° 5 –Maison de Hébert -
1/ 72 rue de Vaugirard – Le Couvent des carmes
– Massacres de Septembre 1792
Jacques-René Hébert, né à Alençon le 15 novembre 1757 et
guillotiné
à Paris
le 24 mars 1794,
est
un homme
politique et journaliste français. Pamphlétaire très populaire,
membre du club des Cordeliers, il a été un des grands
animateurs de la Révolution française par son journal, Le
Père Duchesne, fondé à l’été 1790, où les événements
politiques sont présentés dans un langage populaire, souvent
jugé grossier, entremêlé de jurons. Ses articles ont contribué à
créer dans les milieux sans-culottes le climat propice à de
nombreux événements révolutionnaires.
La prison des Carmes était installée pendant la Révolution
dans l’ancien monastère des Carmes à Paris.
191 ecclésiastiques dont trois évêques y furent massacrés
dans des conditions particulièrement violentes, sous la
conduite du commissaire Maillard, exécuteur des ordres du
Comité de surveillance. La porte s’ouvrait et dès que les
religieux qui avaient refusé de prêter serment à
la Constitution civile du clergé en franchissaient le seuil, ils
tombaient sous les piques ou les baïonnettes. Ce massacre
dura toute la nuit.
7/ rue de Tournon n° 8 – Maison de Théroigne
de Méricourt (1762-1817)
2/ Palais du Luxembourg -
Fille de Pierre Theroigne, laboureur liégeois, elle rejoint la
France le 11 mai 1789. Afin de ne pas manquer les
événements de la Révolution française, elle s'installe
à Versailles et fréquente assidûment les tribunes de
l'Assemblée. Elle est alors la seule femme dans les tribunes.
Elle décide de se vêtir en amazone, mode lancée en 1767 par
le portrait de Madame du Barry.
Le palais du Luxembourg était sous l'ancien régime la
résidence du futur Louis XVIII (frère de Louis XVI). Sous la
« Terreur », à partir de Septembre 1793, le palais devient
« maison de sûreté nationale », une prison V.I .P. la moins
inconfortable de Paris.
3/ Le Théâtre de l'Odéon
Le 26 janvier 1792, elle fait une entrée triomphale
aux Jacobins. Le 13 mai 1793, à l'Assemblée nationale,
accusée de soutenir Brissot, chef de file des Girondins, elle
est prise à partie par des femmes jacobines qui la traitent de
brissotine, de girondine, la dénudent et la fessent
publiquement. L'intervention de Marat met fin à cette
agression des Tricoteuses. L'humiliation de cette agression
serait à l'origine de sa folie. Au printemps 1794, son frère
réclame sa mise sous tutelle et la fait interner. Cet
internement lui évite une accusation politique et la guillotine.
« Théâtre Français » jusqu'en 1790, il devient « théâtre de la
nation » entre 1790 et 1793. Les comédiens furent jetés en
prison. Il rouvrira ses portes à la fin de la Terreur en 1794
sous le non de "Théâtre de l’Égalité".
4/ Place de l'Odéon n°2 - Maison de Camille
Desmoulins (1760-1794)
Camille Desmoulins habita cette maison de 1782 jusqu'à son
arrestation le 30 Mars 1794 sous la Terreur. Député
''montagnard'' sous la Convention Nationale il fonde le
journal, Le Vieux cordelier, (première parution, le 5 décembre
1793). Considéré comme dantoniste (qui pose la question de
l'utilité de la Terreur), Camille Desmoulins est arrêté en
même temps que lui le 31 mars 1794. Interrogé sur son
identité devant le Tribunal révolutionnaire, Desmoulins
répond : « J’ai trente-trois ans, âge du sans-culotte Jésus, âge
critique pour les patriotes ». Exclu des débats à la demande
de Saint-Just, il est condamné à mort. Il est guillotiné
le 5 avril 1794 place de la Révolution en même temps
que Danton et leurs amis. Sur l'échafaud, Camille
Desmoulins aurait dit : « Voilà comment devait finir le
premier apôtre de la liberté ! », avant de demander au
bourreau Sanson de remettre à sa belle-mère une mèche de
cheveux pour Lucile, son épouse, qui sera guillotinée 8 jours
plus tard.
8/ rue Servandoni n° 15 – Maison de Condorcet
(1743-1794)
Marie Jean Antoine Nicolas de Caritat, marquis de
Condorcet, est un philosophe, économiste, mathématicien et
homme politique français, représentant des Lumières. Il est
célèbre pour ses travaux mathématiques sur les probabilités,
son analyse des différents modes de scrutin possibles, ainsi
que par son action politique, tant avant la Révolution que
sous celle-ci. Siégeant parmi les Girondins, il propose ainsi
des réformes du système éducatif ainsi que du droit pénal.
Dénoncé à cause de son vote hostile à la mort de Louis XVI
et de ses critiques de la réforme constitutionnelle,
la Convention nationale ordonne son arrestation. Il se cache à
cette adresse du 10 Juillet 1793 au 24 Mars 1794 date à
laquelle il est emprisonné. On le trouve mort dans sa cellule
deux jours après son incarcération.
5/ rue de Condé n° 22 – maison de Lucile
Desmoulins.
9/ rue Servandoni n° 18 – Maison de Olympe de
Gouges (1748-1793)
Jusqu'à leur arrestation le 31 Mars 1794, Camille et Lucile
Desmoulins vécurent ici, avec leur bébé. Il demeure quelques
pages du journal de Lucile concernant ces années à priori
heureuses, qui s’achevèrent avec l’emprisonnement de
Camille en mars 1794. L'aspect insouciant et éternellement
Née à Montauban le 7 mai 1748, Olympe de Gouges, femme
de lettres française, est devenue femme politique sous la
1
Randonnée des sans-culottes
Révolution. Elle est considérée comme une des pionnières
du féminisme français. Auteur de la Déclaration des droits de
la femme et de la citoyenne, elle a laissé de nombreux écrits
en faveur des droits civils et politiques des femmes et de
l’abolition de l’esclavage des Noirs. Elle est souvent prise
pour emblème par les mouvements pour la libération des
femmes.
de Paris, fondé en 1680. Le Procope, devient rapidement l’un
des cafés littéraires les plus courus. Le café attire des auteurs
comme Voltaire ou Rousseau, qui y ont leurs habitudes. La
« légende » du café dit que Diderot y écrivit des articles de
l’Encyclopédie, que Benjamin Franklin y prépara « le projet
d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République », selon
une plaque commémorative, et qu’il y aurait conçu des
éléments de la future Constitution des États-Unis.
Dans ses écrits du printemps 1793, elle dénonça la montée en
puissance de la dictature qui se profilait, avec la mise en
place le 6 avril 1793 d’un Comité de salut public qui
s’arrogeait le pouvoir d’envoyer les députés girondins en
prison. En montant sur l'échafaud le 3 Novembre 1793, elle
s'écriera, avant que la lame ne tombe : « Enfants de la Patrie
vous vengerez ma mort. » Elle avait alors 45 ans.
Sous la Révolution, le club des Cordeliers se réunit au Café
Procope, avec Danton et Marat comme figures principales. Il
en fait alors rapidement un foyer révolutionnaire.
Robespierre, dont un portrait figure en vitrine, et
les Jacobins y ont également leurs habitudes. Sur un des
murs, on trouve une citation de Camille Desmoulins :
Le bonnet phrygien (coiffure des affranchis durant
l’Antiquité) y est exhibé pour la première fois, et le mot
d’ordre pour l’attaque du palais des Tuileries, le 10 août
1792, partit de là. La table que Voltaire utilisait servit d’autel
votif lors du passage de ses cendres, en en route pour
le Panthéon.
10/ Église St-Sulpice
L'église St-Sulpice est une des plus grande de Paris. Ici,
Camille Desmoulins (1760-1794) épousa Lucile (1770-1794)
en présence de Robespierre (1758-1794), selon le rite
catholique. À partir de 1793, l'église fur successivement
Temple de la raison, puis de la Victoire sous le signe de la
''théophilanthropie'' une tentative d’inspiration maçonnique
de trouver un succédané au catholicisme
15/ rue de l'ancienne Comédie n ° 5 –
Maison de Cambacéres (1753-1824)
11/ Bd St-Germain n° 135-137 – Prison de
l'Abbaye
Dès 1789, Jean-Jacques Régis de Cambacérès, participe
activement à la Révolution française, au conseil municipal de
Montpellier, puis comme procureur syndic du district et
président du tribunal criminel de l'Hérault. En 1792, il est élu
député de l'Hérault à la Convention nationale. Entré
au Comité de sûreté générale sous la Terreur, il vote
l'arrestation des Girondins en juin 1793. Il est chargé à cette
époque de la classification des lois et fut chargé de
coordonner la rédaction du Code civil des Français. La
version définitive n'aboutit qu'en 1804. Il restera un haut
dignitaire du Directoire, du Consulat et du 1er Empire.
Entre le n° 135 et 137 se trouvait la prison de l'Abbaye. Ce
fut un des tristes hauts-lieux des massacres de Septembre
1792, selon un même rituel qu'à la prison des Carmes.
L'histoire raconte que Mlle de Sombreuil vînt en larme
réclamer la grâce de son père, ce qui lui fut accordée.
Soulagée, elle réclama un verre d'eau. On lui en fit passer un,
tout rouge d'avoir été manipulé par des mains sanglantes. Une
légende devait affirmer que Mlle de Sombreuil avait été
contrainte d'avaler un verre de sang humain afin de sauver
son père.
On le disait homosexuel. Ainsi, on rapporte qu'alors que
Cambacérès arrivait en retard, disant à l’empereur qu'il avait
été retenu par des dames, Napoléon aurait eu ce bon mot :
« Quand on a rendez-vous avec l'Empereur, on dit à ces
dames de prendre leurs cannes et leurs chapeaux et de foutre
le camp ». Il avait reçu le sobriquet de Tante Turlurette. Pour
des biographes, cette réputation serait due à ses nombreux
ennemis politiques qui avaient trouvé ce moyen pour
l'atteindre à partir de sa situation de célibataire.
12/ rue de l'ancienne Comédie n ° 21 – Maison
du Dr Guillotin (1738-1814)
Joseph Ignace Guillotin est un médecin et homme politique
français. Il est connu pour avoir fait adopter, sous
la Révolution française, la guillotine comme mode unique
d’exécution capitale.
16/ Le carrefour de Bucci
13/ rue de l'ancienne Comédie n ° 16 – Maison
de Jean-Paul Marat (1743-1793)
La guerre est déclarée à l'Autriche le 20 avril 1792. Devant le
péril, la législative décrète la réquisition de tous les citoyens
en état de porter les armes. C'est au carrefour de Bucci que
les patriotes s'engageaient dans l'armées aux cris de « La
Patrie est en danger »
Médecin, physicien, journaliste et homme politique français,
il fut député montagnard à la Convention. Le 12 septembre
1789 Marat installa à cette adresse une imprimerie et publia
le premier numéro du quotidien connu sous le titre L’Ami du
peuple. De septembre 1789 à septembre 1792, Marat fera
ainsi paraître près de mille numéros.
Le 2 Septembre 1792, le carrefour de Bucci fut le théâtre de
scènes sanglantes. L'ambiance est survoltée à cause de
l’offensive austro-prussienne. Vers 17 h, six fiacres
transportent des suspects vers la prison de l'Abbaye. Le
public les insulte. Un des prisonnier passe son bras par la
portière et frappe de sa canne un fédéré (soldat de la garde
nationale). Ce dernier tire son sabre et tue l'agresseur.
Exaspérée, la foule écharpe les autres occupants de la voiture.
14/ rue de l'ancienne Comédie n ° 13
Café Le Procope.
Le Café Procope est l’un des plus anciens cafés-restaurants
2
Randonnée des sans-culottes
Le coup d'envoi des massacres de Septembre est donné.
l’homme et du citoyen est une société politique fondée
le 27 avril 1790 dans l’ancien réfectoire du couvent des
Cordeliers de Paris.
17/ Cour du Commerce St-André
Plus proches des classes populaires que le club des Jacobins,
ses membres prirent une part très active aux mouvements
insurrectionnels qui se produisirent sous l’Assemblée
constituante, l’Assemblée législative et la Convention
nationale. Il exprime les aspirations de la population ouvrière.
Dans les années 1730, un passage en équerre est ouvert entre
la rue des Fossés-Saint-Germain (actuelle rue de l'AncienneComédie) et la rue Saint-André-des-Arts.
18/ Cour du Commerce St-André
Rédaction du journal l'Ami du Peuple.
n°
8
Ce sont les Cordeliers qui, dès le 21 juin 1791, demandèrent
la déchéance de Louis XVI après sa fuite et son arrestation à
Varennes. C’est le club des Cordeliers qui organisa
la manifestation du Champ-de-Mars, le 17 juillet 1791. Le
soir du massacre, il est fermé autoritairement par la
municipalité de Paris, qui place deux canons devant son
entrée. Il rejeta la Constitution de 1791.
Marat installe la rédaction et l'imprimerie du journal l'Ami du
Peuple et elle y demeure jusqu'au 13 Juillet 1793, jour de son
assassinat.
19/ Cour du Commerce St-André n° 9
C’est de nouveau le club des Cordeliers qui
le 22 mai 1793 fomente une insurrection qui amène la chute
des Girondins à la Convention nationale.
Ici se trouvait l'atelier de Tobias Schmidt, un allemand
charpentier de son état et facteur de clavecin. Il fut le
constructeur de la guillotine et l'expérimenta en premier lieu
sur des bottes de foin et des moutons vivants.
Après la chute des Girondins, le club se divisa
en Indulgents (les Dantonistes) et Exagérés (les Hébertistes)
partisans d’une dictature de la Commune. Les Hébertistes
joueront un rôle prépondérant et deviendront de ce fait les
porte-parole des revendications sociales les plus avancées.
Devant les exigences toujours plus grandes du Club et son
attitude menaçante, le Comité de salut public prend les
devants en faisant arrêter ses principaux dirigeants dans la
nuit du 13 au 14 mars 1794. Traduits devant le Tribunal
révolutionnaire,
ils
sont
guillotinés
les 24
mars et 5 avril 1794.
20/ Bd St-Germain, à la hauteur du n° 130 –
statue de Danton (1759-1794)
À cette époque, cette fraction du boulevard St-Germain
faisait partie de la Cour du Commerce St-André. Ici y vécu
Danton, ministre de la Justice (août-Septembre 1792), puis
député de la Convention et membre du comité de salut Public
(avril 1793 au 5 avril 1794)
À cette adresse, quatre mois après le décès de sa première
femme, Danton se remarie le 1er juillet 1793, devant un
prêtre réfractaire, avec Louise Sébastienne Gély, âgée de
seize ans et qui s'occupait de ses enfants. Dix mois plus tard,
Danton était guillotiné et celle-ci était veuve. Certains lui ont
reproché d'avoir détourné Georges Danton de la politique,
d'avoir causé indirectement sa perte en lui faisant préférer les
charmes agrestes et familiaux d'Arcis-sur-Aube, leur
résidence secondaire, au chaudron infernal de la Convention.
23/ rue de la Harpe n° 51 – maison de Mme
Roland (1754-1793)
Mme Roland fut une des figures de la Révolution française et
joua un rôle majeur au sein du parti girondin. Elle poussa son
mari, Jean-Marie Roland de La Platière, au premier plan de la
vie politique de 1791 à 1793.
Le couple vient à Paris en décembre 1791. Enthousiasmée
par le mouvement qui se développe, elle se jette avec passion
dans l’arène politique. Mme Roland décide alors d'accueillir
dans son salon de nombreux hommes politiques influents,
dont Robespierre. Grâce à ses relations au sein du
parti girondin, son mari devient ministre de l’Intérieur. Après
les massacres de Septembre 1792, l’égérie des Girondins
attaque Danton de plus en plus violemment. Sachant d’où
viennent ces attaques, Danton s’écrie : « Nous avons besoin
de ministres qui voient par d’autres yeux que ceux de leur
femme ». Mme Roland, dès lors, devient furieuse. Cependant,
les Montagnards multiplient les attaques contre les Girondins
en particulier contre son mari surnommé « Coco Roland »,
Manon Roland devenant « Madame Coco » ou « la reine
Coco ».
Robespierre fera arrêter Danton. Il monta à l'échafaud le 7
floréal an II (26 avril 1794).
21/ rue de l’École de Médecine n° 20 – maison
de Marat et lieu de sa mort.
Le 13 Juillet 1793, Charlotte Corday (1768-1793) se présente
au domicile de Marat. Après 3 tentatives, on la laisse entrer.
S'en suit un entretien qui dure environ un quart d’heure. Puis,
Charlotte Corday sort un couteau et frappe Marat à la
poitrine, alors dans sa baignoire, et l'entraîne sa mort.
Charlotte Corday ne quitte pas les lieux et attend son
arrestation. Elle sera brutalisée avant d'être emmenée à la
Prison de l'Abbaye. Jugée par le Tribunal révolutionnaire, est
exécutée le 17 juillet 1793. Le tableau du peintre David,
immortalise cette scène.
Le 31 mai 1793, lors de l'arrestation des Girondins, elle ne
fuit pas, comme elle aurait pu le faire et comme le fera son
mari qui s’échappe vers Rouen Manon Roland se laisse
arrêter le 1er juin 1793 à son domicile situé au second étage
du no 51 rue de Harpe (anciennement rue de la Vieille
Bouclerie), elle est incarcérée dans la prison de l’Abbaye
22/ rue de l’École de Médecine n° 15-/21 – Club
des Cordeliers
Le club des Cordeliers ou Société des Amis des droits de
3
Randonnée des sans-culottes
Elle est jugée le 8 novembre 1793. Toute vêtue de blanc, elle
se présente devant le Tribunal révolutionnaire. Le procès se
déroule entre 9 h et 14 h 30, et la sentence est mise à
exécution le soir même.
2° partie : Rive Droite
24/ Notre Dame
Le 10 novembre 1793, Notre-Dame est transformée
en Temple de la Raison par la Commune de Paris, afin d'y
pratiquer le culte de la Raison et de l'Être suprême.
Napoléon Bonaparte s’y sacre empereur des Français, en
présence du pape Pie VII le 2 décembre 1804
Baptême du Roi de Rome en juin 1811.
25/ Le Palais de Justice
En 1789, le palais de la Cité abritait les principales
institutions du royaume de France dont la Chambre des
Comptes, la Cour des Monnaies, la Cour des Aides et surtout
le Parlement de Paris.
Le Tribunal révolutionnaire a été créé en ces lieux le 17 août
1792, rapidement supprimé par la Convention, il fut rétabli en
mars 1793. Le 6 avril 1793, le Tribunal révolutionnaire
s’installa au premier étage, dans l’ancienne grande-chambre
du parlement de Paris rebaptisée salle de la Liberté et une
seconde salle, dite de l'Égalité, fut établie dans l'ancienne
salle Saint-Louis. L’accusateur public (procureur) du
tribunal, Fouquier-Tinville (1746-1795), avait aménagé ses
bureaux au même étage, entre les tours de César et d’Argent.
De 1793 à 1794, plus de 2700 personnes comparaissent
devant lui, dont Marie-Antoinette et Robespierre. J'y ajoute
Louis-Simon Colivet, commis épicier et frère de mon aïeul,
comparut devant ce tribunal. Il fut guillotiné, lui aussi, le 1 er
Avril 1794.
26/ La Conciergerie - « L’antichambre de la
guillotine »
Les détenus qui avaient comparu devant le Tribunal
révolutionnaire attenant, et qui avaient été condamnés à mort,
n’étaient pas ramenés dans leur cachot. Ils étaient
immédiatement séparés des autres prisonniers et conduits,
pour les hommes dans l’arrière-greffe, pour les femmes dans
de petites cellules situées dans le couloir central. Dès que le
bourreau et ses aides arrivaient, tous étaient regroupés dans le
vestibule baptisé salle de la toilette pour y être dépouillés de
leurs effets personnels, tondus et attachés. Encadrés par des
gendarmes, les condamnés — parfois plusieurs dizaines —
traversaient la salle du guichet et gagnaient la cour du Mai,
donnant sur la rue de la Barillerie (qui se trouvait à
l’emplacement de l’actuel boulevard du Palais). C’est là que
les détenus attendaient les charrettes qui devaient les
conduire à la guillotine. En tout, 2780 détenus ont été
guillotinés à Paris.
4
Randonnée des sans-culottes
27/ rue St Honoré n° 82 – Maison de François
Chabot (1756-1794)
Les sans-culottes obligèrent Louis XVI à se coiffer du bonnet
phrygien.
Demeure
de François
Chabot,
ex-capucin,
auteur
du Catéchisme des sans-culottes, député à la Convention,
membre du Comité de sûreté générale, impliqué pour trafic
d'influences dans le scandale de la Compagnie des Indes, jugé
avec Danton et guillotiné le 5 avril 1794.
Puis, le 10 août 1792, à 7 heures du matin, la famille royale
fut contrainte de quitter le palais, assiégé par les émeutiers,
pour aller se réfugier dans la salle du Manège, qui abritait
alors l'Assemblée législative et qui se trouvait le long du
jardin (à l'emplacement de l'actuel carrefour entre les rues
de Rivoli et de Castiglione). C'est la fin de la monarchie.
28/ rue St Honoré n° 115 – Pharmacie / Comte
Alex de Fersen (1755-1810)
Le 10 mai 1793, la Convention s'installa aux Tuileries, dans
la galerie des Machines aménagée par l'architecte Gisors. On
pava la cour du Carrousel et nettoya les abords immédiats du
Palais.
En 1774, achevant son Grand Tour d'Europe destiné à
parfaire son éducation, Alex de Fersen, un suédois, arrive à la
cour de France où il fait vive impression par son physique
avantageux. En juin 1789, inquiet pour la reine, il prend un
logement à Versailles. Les proches de la famille royale
prennent mal l'installation de Fersen près de la reine,
redoutant que cela n'attise la haine des courtisans envers elle.
Fersen devient un favori du couple royal. En 1791, Fersen
devenu l'amant d'Eleonore Sullivan lui emprunte les 300 000
livres nécessaires pour la préparation de la fuite de la famille
royale. Fersen escorte lui-même la famille royale, la nuit
du 20 juin 1791, jusqu'à Bondy, mais Louis XVI refuse qu'il
les accompagne plus avant. Fersen doit rejoindre la placeforte de Montmédy, où se dirige la famille royale, mais lui en
passant par la Belgique. Mal préparée, la fuite échoue à
Varennes et les fugitifs reviennent à Paris encadrés par une
centaine de gardes nationaux.
Le palais reçut alors le nom de palais national. Le Comité de
salut public occupa la Petite-Galerie tandis que Comité de
sûreté générale s'installait dans un hôtel particulier situé au
nord de la cour du Carrousel, à proximité du pavillon de
Marsan. De nombreux événements s'y déroulèrent,
notamment la proscription des Girondins et plus tard la chute
de Robespierre.
Sous le Directoire, les Tuileries abritèrent le Conseil des
Anciens (1795-1799) jusqu'à sa suppression le 10 novembre
1799. Plus aucune assemblée parlementaire ne siégera au
Palais des Tuileries par la suite.
Le 19 février 1800, Napoléon Bonaparte, Premier Consul,
s'installa au palais qui fût réaménagé.
Sous l'Empire, le palais des Tuileries devient la résidence
officielle de l'Empereur. Le palais des Tuileries fut détruit par
un incendie durant la Commune de Paris en 1871.
Pour en revenir à la pharmacie, on rapporte que c’est ici
qu'Alex de Fersen s'approvisionnait en encre sympathique
qu'il utilisait dans sa correspondance secrète avec MarieAntoinette, et cela dès 1774. Toutefois, si certaines de ces
missives étaient écrites à l’encre sympathique, la plupart
étaient scrupuleusement codées afin qu’aucun regard
indiscret ne puisse jamais en prendre connaissance ! Plusieurs
lettres révèlent l’indéniable nature de l’affection - pour ne pas
dire plus – qu’entretenaient la reine et le jeune comte.
30/ La Palais royal
L’année 1780 marque un tournant dans l’histoire du PalaisRoyal qui va prendre l’aspect qu’il a conservé jusqu’à nos
jours. L'arrière-petit-fils du Régent, Louis Philippe Joseph
d’Orléans (1747-1793), connu sous le nom de Philippe
Égalité après 1792, reçoit en héritage en 1785 l’entière
propriété du Palais-Royal. Très endetté, il s’engage sur la
voie de la spéculation immobilière. Son idée est de lotir sur le
pourtour du jardin, de louer les rez-de-chaussée à des
commerçants et de faire du Palais-Royal le pôle d’attraction
du tout Paris. Les nouveaux bâtiments ouvriront sur plusieurs
nouvelles rues dédiées aux fils du duc d'Orléans, la rue de
Montpensier à l'ouest du jardin, la rue de Beaujolais au nord
et la rue de Valois à l'est. Ce duc de Valois deviendra en 1830
Louis-Philippe, Roi des Français.
29/ Place du Carrousel – Emplacement du
Château des Tuileries
Le palais des Tuileries est un ancien palais parisien, incendié
en 1871, dont la construction commença en 1564 sous
l'impulsion de Catherine de Médicis, à l'emplacement occupé
auparavant par l'une des trois fabriques de tuiles établies en
1372 à côté de l'hospice des Quinze-Vingts (15x20= 300 lits),
non loin du vieux Louvre. Il a été la résidence royale à Paris
de nombreux souverains en empereurs. Sous la révolution, il
a aussi été le siège de la Première République et du Consulat.
Après la chute de la royauté (journée du 10 août 1792), le duc
d’Orléans prend le nom d’Égalité et le Palais-Royal devient
le Palais-Égalité. Le 2 avril 1793, le duc est arrêté dans ses
appartements avec son plus jeune fils. Le 6 novembre, le jour
de son exécution, le palais est réuni au domaine de l’État.
Au cours des journées révolutionnaires d'octobre 1789, Louis
XVI, Marie-Antoinette et leurs enfants furent installés aux
Tuileries le 6 octobre 1789 après avoir été ramenés
du château de Versailles par les émeutiers.
La famille royale y résida pendant trois ans. Le 21 juin 1791,
elle tenta de s'enfuir, mais, arrêtée à Varennes, elle fut
contrainte de regagner les Tuileries.
Le 20 Juin 1792, la foule pénétra dans le palais de Tuilerie.
5
Randonnée des sans-culottes
30-1/ Galerie Montpensier n° 11-12
– Le café Corazza
33/ rue St-Honoré n° 209 - maison du Dr
Guillotin
Avant même que le club des Jacobins ne s'établisse dans le
couvent des Jacobins, les anciens députés du club breton,
ouvert ensuite aux députés de toutes les provinces, se
réunirent au café Corazza.
Autre demeure du Dr Guillotin : voir § 12
34/ place du marché St-Honoré – Le club des
Jacobins
30-2/ Galerie Montpensier n° 57 à 60
– Le café de Foy
La Société des amis de la Constitution, plus connue ensuite
sous le nom de club des Jacobins, est le plus célèbre
des clubs de la Révolution française. C’est ici que s’est
préparée la Révolution, dit Georges Couthon en 1793, c’est
ici qu’elle s’est faite, c’est ici que se sont préparés tous les
grands événements ».
Lorsque les galeries de pierre furent achevées, le café de Foy
ouvrit en 1784 dans les appartements aux n°57 à 60 de
la galerie de Montpensier. Le café fut d'ailleurs le premier
établissement de ce genre à s’ouvrir au Palais-Royal.
Appelé d'abord club breton, le club tient son nom du couvent
des Jacobins de la rue Saint-Honoré (collège des Jacobins) où
il s’est installé en 1789.
C’est, juché sur une table du café de Foy que, le 12 juillet
1789, Camille Desmoulins, une épée dans une main, un
pistolet dans l’autre, harangua une foule immense en appelant
les bourgeois de Paris aux armes. Il donna le signal de
l’insurrection qui partit de ce café pour s’achever avec
la prise de la Bastille.
Le Club des Jacobins sous
(automne 1789 – automne 1791)
la
Constituante
À l'origine, le club prépare de fait les séances à l’Assemblée,
en discutant d’avance les textes qui doivent y être débattus et
de travailler à l’établissement et à l’affermissement de la
Constitution. Le succès est rapide : 200 adhérents à sa
création, déjà plus d’un millier en décembre 1789. On y
trouve
toutes
les
têtes
du
parti
patriote,
de Mirabeau à Robespierre. Après de la fuite du Roi à
Varennes (20 Juin 1791), une scission va avoir lieu au sein du
club. La plupart des députés inscrits va quitter le club. Il n'en
restera qu'une vingtaine, dont Robespierre.
30-3/ Galerie de Beaujolais – Le Grand Véfour
Le Grand Véfour : D'abord café de Chartres, ouvert en 1784,
devient après la révolution un restaurant. Jean Vefour, dit le
« Grand Vefour » le racheta à partir des années 1820 et en fit
un restaurant à la mode, fréquenté par les personnalités du
Tout-Paris au cours du XIXe siècle
30-4/ Galerie de Valois n° 108– Le club de 1789
Le club des Jacobins sous la Législative (automne 1791 –
automne 1792)
Siège du "Club de 1789" ; club révolutionnaire créé au début
de la Révolution
Désormais, le club n’est plus essentiellement destiné à
préparer les débats à l’Assemblée. Il prend une autonomie
réelle. C’est une autre Assemblée. Les grands débats
politiques ont lieu maintenant aussi bien au club des Jacobins
qu’à l’Assemblée législative, cette dernière se trouvant sans
cesse contestée par ces gardiens de l’esprit révolutionnaire
que deviennent les jacobins.
30-5/ Galerie de Valois n° 113– Le café traiteur
Février
C’est au café Février que Robespierre fêta, le soir du 21
septembre 1792, la proclamation de la République avec ses
amis, dont Saint-Just (1767-1794).
Le club des Jacobins sous la Convention (automne 1792 –
automne 1794)
Le 20 Janvier 1793, dans la salle du sous-sol, le député Le
pelletier de St-Fargeau (1760-1793), qui vient de voter la
mort de Louis XVI trois heures plutôt, est assassiné par un
certain Pâris, un membre de la garde constitutionnelle du Roi.
Le club devient plus un club de militants qu’un club de
députés. Les effectifs parisiens sont alors de l’ordre d’un
millier, dont 205 députés à la Convention en octobre 1792, se
répartissant entre 38 girondins (droite), 129 montagnards
(gauche) et 38 députés de la Plaine (centre). Les termes
droite-gauche-centre sont une image. Dès septembre-octobre
1792, le club est sous la domination de Robespierre
31/ rue St-Honoré n° 270 – maison d'Olympe de
Gouges
Autre demeure d'Olympe de Gouges : voir § 9
Après l'élimination des Girondins, les jacobins constituent la
base du pouvoir de Robespierre en l’an II. C’est là qu’il aime
à se rendre, qu’il essaye ses idées, qu’il est régulièrement
acclamé. Il y est « comme un poisson dans l’eau » dit un
historien.
32/ rue St-Honoré n° 286 –Église St-Roch
Le parvis de l’église fut le théâtre de combats durant
l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV (5 octobre
1795). Pillée à la Révolution, l’église a récupéré une partie de
son patrimoine ainsi que de nombreuses œuvres d’art
provenant d'autres églises parisiennes.
La chute de Robespierre le 9 Thermidor an II (27 Juillet
1794) n’entraîne pas immédiatement la fin des jacobins. Le
club est fermé, puis épuré des éléments supposés
robespierristes, il rouvre ses portes peu après. Mais la
6
Randonnée des sans-culottes
pression de l’opinion contre la Terreur et ses responsables
déterminent la Convention à fermer la salle de réunion le 12
novembre 1794. Elle sera détruite six mois plus tard, un
décret de 1795 ordonnant de transformer l’immeuble des
jacobins en marché public sous le nom de « marché du 9
thermidor ».
A partir du 9 octobre 1795, le Conseil des Cinq-Cents siégea
au Manège, jusqu'à son installation au Palais Bourbon le 21
janvier 1798.
La salle fut démolie en 1802 lors du percement de la rue de
Rivoli. Il ne reste plus que la terrasse qui orne le jardin des
tuileries.
35/ Place Vendôme – ministère de la justice
38/ rue St-Honoré n° 398 – maison de
Robespierre (1758-1794)
L'existence d'un ministère de la Justice heurte le principe de
séparation des pouvoirs selon les principes révolutionnaires
de 1789. Et pourtant, dès 1791, un tel ministère est créé, à
l'instar des autres ministères régaliens.
Maximilien Robespierre est un avocat et homme politique
français né le 6 mai 1758 à Arras et mort guillotiné
le 28 juillet 1794 à Paris, place de la Révolution. Il est l'une
des principales figures de la Révolution française et demeure
aussi l'un des personnages les plus controversés de cette période.
Après la chute de la royauté (coup d'Etat du 10 août 1792),
Danton, nouveau ministre de la Justice, domine le conseil
exécutif provisoire. Danton démissionne de la Chancellerie
en septembre 1792. Alors qu'il n'aura occupé la fonction de
ministre de la Justice que trois mois, il impose l'hôtel de la
place Vendôme comme le centre du pouvoir révolutionnaire.
Menacé après la fusillade du Champ-de-Mars du 14 Juillet
1791, il accepta l'offre de Duplay, un entrepreneur de
menuiserie, qui lui proposait de loger chez lui, rue SaintHonoré. Il vécut dans cette maison jusqu'à sa mort.
36/ rue St-Honoré – le Couvent des Feuillants
Nationalisé par les décrets des 13 et 16 mai 1790, le couvent
a servi notamment de lieu de réunion à un éphémère
rassemblement politique, le club des Feuillants.
Robespierre a joué un rôle certain au sein du Comité de salut
public, mais son influence réelle sur le gouvernement
révolutionnaire fait toujours débat. En tout cas, après sa
chute, il fut présenté par les Thermidoriens comme l’âme de
la « dictature jacobine », imposant un régime de terreur.
Il est né d'une scission du club des jacobins, en réaction à
l'agitation républicaine qui a suivi la fuite du roi à
Varennes en juin 1791 et la fusillade du Champ-de-Mars le
17 juillet 1791. Il a eu une influence déterminante sur le
début de l'Assemblée nationale législative (1792) pour se
trouver progressivement marginalisé par les jacobins.
Le 21 septembre 1792 l'abolition de la monarchie est
prononcée par la Convention nationale. Les Feuillants sont
alors
définitivement
balayés
du
jeu
politique.
Le 29 novembre 1793, leur chef Barnave monte à l’échafaud.
Durant la Terreur, l'appartenance passée à ce mouvement est
un motif de poursuite (accusation de « feuillantisme »).
39/ rue St-Honoré n°273 – maison de l'abbé
Sieyès (1748-1836)
Emmanuel-Joseph Sieyès ou l'abbé Sieyès est un homme
d'Église, un homme politique et un essayiste français, surtout
connu pour ses écrits et son action pendant la Révolution
française. En 1789, élu député du tiers état aux États
généraux, il joue un rôle de premier plan dans les rangs du
parti patriote, du printemps à l'automne 1789, et propose, le
17 juin, la transformation de la Chambre du Tiers état
en Assemblée nationale. Il rédigea le serment du Jeu de
paume et travaille à la rédaction de la Constitution. Directeur
sous le Directoire, il est nommé au début du Consulat
''Consul provisoire'', puis Président du Sénat conservateur.
Enfin Napoléon le fait comte de l'Empire.
37/ Terrasse des Feuillants – Salle du manège :
siège de l'Assemblée Nationale
Lors de l’enfance de Louis XV, on avait construit un
vaste manège aux abords du jardin des Tuileries. Devenu
propriété de l’État, c’est à ce titre que le manège fut récupéré
par l’Assemblée nationale lorsqu’elle chercha à s’établir dans
le Paris de 1789 après avoir quitté Versailles. Ce fut le centre
du pouvoir de l’État français de 1789 à 1793. Trois
assemblées siégèrent successivement au Manège :
l'Assemblée constituante d'octobre 1789 à octobre 1791 ;
l'Assemblée législative d'octobre 1791 à septembre 1792 ;
la Convention de septembre 1792 à mai 1793.
C'est ici que se tint le Procès de Louis XVI et que fut voté sa
mort (17 Janvier 1793).
Pendant la seconde Restauration, de 1815 à 1830, il s'exile
durant quinze ans pour régicide (ayant voté la mort de Louis
XVI) à Bruxelles. Il ne rentra en France qu'en 1830.
40/ rue St-Honoré n°275 – Café du St-Esprit
À cette adresse se trouvait le café du St-Esprit. Il servit de
loges aux nécrophiles qui aimaient regarder le passage des
condamnés à mort emmenés à la guillotine. Le député de la
Convention et délateur au comité de sûreté générale, Héron,
habita au 3° étage et y cacha Marat, recherché un temps par
la police.
L’Assemblée nationale resta au Manège jusqu’au 9 mai 1793.
À cette date, la Convention décida de siéger aux Tuileries :
cette décision fut prise tant pour des raisons pratiques que
pour mieux marquer, par son installation dans l’ancien palais
royal, qu’elle possédait désormais la plénitude du pouvoir
anciennement détenu par le roi.
41/ Place Louis XV devenue place de la
Concorde
Au temps de la Révolution française, la place est le lieu de
passage obligé pour des convois qui entraient ou sortaient à
7
Randonnée des sans-culottes
l'Ouest de la capitale. Dès le 12 juillet 1789, le prince de
Lambesc et ses dragons chargent les manifestants qui
contestent le renvoi du 1er Ministre Necker. Le lendemain, la
foule pille les armes du Garde-meuble (situé dans le bâtiment
nord-est) pour « aller à la Bastille ».
Sous la Révolution, le jardin est le témoin des grands
événements dont le palais est lui-même le théâtre, notamment
la prise des Tuileries le 10 août 1792. Le bassin rond est
utilisé pour la cérémonie de l'Être suprême le 8 juin 1794. On
y place des effigies représentant l'Athéisme entouré de
l'Ambition, de l'Égoïsme, de la Discorde et de la FausseSimplicité. Maximilien de Robespierre y met le feu, dans une
apothéose de cris et d'applaudissements. Le cortège se dirige
ensuite vers le Champ-de-Mars. Le 10 octobre, ce même
bassin accueille le cercueil de Jean-Jacques Rousseau, drapé
d'un drap parsemé d'étoiles (exhumé d'Ermenonville pour être
porté au Panthéon).
Le 6 octobre 1789, Louis XVI, Marie-Antoinette et le
dauphin (futur Louis XVII), ramenés de Versailles à Paris par
le peuple, font leur entrée au palais des Tuileries en traversant
la place Louis-XV.
Le 11 août 1792, lendemain de l'abolition de la monarchie, la
statue équestre de Louis XV est renversée de son piédestal
puis envoyée à la fonte. À cette occasion, la place Louis XV
est rebaptisée place de la Révolution. Le 10 août 1793, sur le
piédestal, resté vide pendant un an, à la place de l'ancienne
statue de Louis XV est érigée une statue de la Liberté, une
effigie de plâtre représentant la Liberté coiffée d'un bonnet
rouge et tenant une pique dans la main droite. La statue sera
retirée en juin 1800.
Aux angles occidentaux du jardin, Napoléon III fait
construire deux bâtiments identiques :
une orangerie en 1852, au sud-ouest, accueillant aujourd'hui
un musée d’Art moderne, le musée de l'Orangerie ;
un jeu de paume en 1861, au nord-ouest, hébergeant de nos
jours un musée d'art contemporain, la galerie nationale du Jeu
de Paume.
La guillotine y est installée provisoirement en Octobre 1792
pour l'exécution des voleurs des bijoux de la Couronne, sur
les lieux de leur forfait, devant le Garde-meuble (hôtel de la
Marine). La guillotine réapparaît ponctuellement le 21 janvier
1793 pour l'exécution de Louis XVI, unique cas où elle est
dressée à l'ouest de la place, à mi-distance du piédestal
central et de l'entrée des Champs-Élysées. C'est enfin le 11
mai 1793 qu'elle s'y fixe à demeure, pour y rester jusqu'au 9
juin 1794, et cette fois à l'est de la place, entre le centre et
l'entrée du jardin des Tuileries. Sur les 2 498personnes
guillotinées à Paris pendant la Révolution, 1 119 le sont place
de la Révolution. Parmi elles, outre Louis XVI (1754-1793),
on retiendra les noms de Marie-Antoinette (1755-1793),
Charlotte Corday, madame Roland, les Girondins, Philippe
d'Orléans, Mme Dubary, Danton, Malesherbes et Lavoisier, et
encore Louis-Simon Colivet, garçon épicier et frère de mon
aïeul. …
42/ Le Champ de Mars
Sur le Champ de Mars, eut lieu le 14 Juillet 1790 la fête de la
fédération. Devant la foule des fédérés de toutes les
provinces, Louis XVI prête serment à la Constitution. Celleci ne sera adoptée que le 3 Septembre 1791.
Après la fuite de la famille royale à Varennes le 21 Juin 1791,
les pouvoirs du Roi furent suspendus, puis rétablis un mois
après. Une pétition partit alors le 17 Juillet 1791 du club des
Cordeliers pour s'opposer au rétablissement des pouvoirs du
Roi, en invitant les parisiens à s'assembler sur le Champ de
Mars. Au cours de la manifestation, l'Assemblée Nationale
donne l'ordre de disperser la foule et Bailli, maire de Paris,
donne l'ordre de tirer sur elle. Il y eut 50 morts et une
centaine de blessés. Bailli fût guillotiné le 11 Novembre
1793.
Le 25 octobre 1795, dernier jour de la Convention et veille de
l'instauration du Directoire, le gouvernement décide de
rebaptiser la place de la Révolution place de la Concorde.
42/ Le jardin des Tuileries
Le jardin des Tuileries est le plus important et le plus
ancien jardin à la française de la capitale et qui, autrefois,
était celui du palais des Tuileries, ancienne résidence royale
et impériale, aujourd'hui disparu.
Catherine de Médicis rachète ces terrains situés entre
l'enceinte de Charles VII et l'enceinte des Fossés Jaunes. À
partir de 1564, elle y fait commencer la construction du palais
des Tuileries, tout en débutant l'aménagement d'un jardin à
l'italienne à l'ouest jusqu'au glacis de l'enceinte (actuelle
place de la Concorde). Il est constitué de six allées dans le
sens de la longueur et huit dans le sens de la largeur, qui
délimitent des compartiments rectangulaires comprenant des
plantations différentes (massifs d'arbres, quinconces,
pelouses, parterres de fleurs, etc.). Une fontaine, une
ménagerie et une grotte décorée par le célèbre céramiste
Bernard de Palissy décorent le jardin. Dans les années 16051625 sont ajoutées une orangerie et une magnanerie.
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Circuit préparé par Catherine Vallois et Evelyne Pibernat,
commentaires Jean-Paul Colivet
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