1 Forum international des membres U40 2009

Transcription

1 Forum international des membres U40 2009
 Forum international des membres U40 2009-2011
Istanbul, Turquie, du 21 au 24 octobre 2010
dans le cadre du programme de renforcement des capacités internationales « U40 - Diversité culturelle 2030 »
RAPPORT DE RÉUNION [PROJET, 26 octobre 2010]
Jeudi, 21 octobre : Magna Carta des politiques culturelles internationales
Ouverture
Dans son allocution d'ouverture, Dr. Serhan Ada, chef du programme de gestion culturelle à l’Université
Bilgi, a souligné l'importance d’organiser le Forum mondial des membres U40 à son université, située dans un
pays qui n'a pas encore signé la Convention. Il a souligné le fait que cette conférence se tenait dans le cadre
d'Istanbul « Capitale européenne de la Culture en 2010 ».
Le prof. Dr. Ocal Oguz, vice-président de la Commission nationale turque pour l'UNESCO, a déclaré que la
préservation de la diversité culturelle est une tâche extrêmement importante de l'UNESCO. La Commission
nationale turque pour l'UNESCO a suivi ce processus depuis le début et est heureuse de constater que la
Convention fête, aujourd'hui, ses cinq ans d’existence. Le prof. Oguz a également mentionné que, même si la
Turquie n'a pas encore ratifié la Convention et n'a pas fourni suffisamment de soutien dans ce processus, la
Commission nationale a récemment créé un comité, composé d'intellectuels turcs, pour évaluer la situation de
la diversité culturelle en Turquie et pour contribuer au processus de ratification. Les travaux de ce comité
s’intéressent aux conventions de l'UNESCO adoptées en 2003 et 2005 afin de guider les générations futures sur
les questions de diversité culturelle. Une fois ce processus terminé et il espère que ce sera très bientôt, la
Turquie devrait devenir signataire de la Convention.
Dr. Christoph Wulf, vice-président de la Commission allemande pour l'UNESCO, a souligné l'importance
d'être à Istanbul au moment du cinquième anniversaire de la Convention. Les premiers résultats sont déjà
visibles et de grandes attentes sont à prévoir pour les prochaines années. Il a également souligné l'importance
de travailler avec les jeunes et de renforcer les capacités au sein des nouvelles générations. De son point de vue,
la diversité culturelle sera l'un des principaux enjeux pour l'humanité dans les prochaines décennies. Les
sociétés doivent en prendre conscience et comprendre leur rôle dans la consolidation de la paix et le
développement durable. Le prof. Wulf a également attiré l'attention sur la nécessité de rendre la diversité
culturelle et la Convention plus visible dans les régions sous-représentées du monde, puisque la diversité
culturelle peut contribuer à protéger les cultures contre l'homogénéisation et la mondialisation.
Charles Vallerand, secrétaire général de la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle,
a souligné la nécessité de faire de la Convention une véritable Convention du peuple et a expliqué que la
diversité culturelle est étroitement liée à des valeurs comme la démocratie, les droits de l'homme, la curiosité de
soi, envers autrui et l’ouverture à la différence.
Le programme U40 « Diversité culturelle 2030 »
Anna Steinkamp, coordonnatrice du programme U40 à la Commission allemande pour l'UNESCO, a présenté
l’initiative U40. Le programme de renforcement des capacités U40 est un réseau d'experts composé
actuellement de plus de 50 jeunes de partout dans le monde. Le programme vise à créer une connaissance
approfondie de l'esprit de la Convention et à identifier les possibilités de contribution au processus de
ratification et de sa mise en œuvre. L'objectif est de faire entendre la voix des U40, de créer et de fournir des
connaissances sur la Convention et de promouvoir la coopération interrégionale.
Après un programme pilote de mentorat de six mois en 2007, un nouvel appel à participation a été lancé à l'été
2008. C'était un appel européen et les personnes sélectionnées ont été réunies pour la première fois à Barcelone
en septembre 2008. Le processus de travail a continué avec un appel mondial à la participation, qui a mené au
Forum mondial U40 à Paris en juin 2009, à l'occasion de la Conférence des Parties. 50 jeunes experts de 34
1
pays se sont rencontrés, ont travaillé ensemble et ont rédigé un document final intitulé "Propositions U40 pour
la diversité culturelle 2030», qui a été présenté lors de la Conférence des Parties.
Trois membres U40 ont ensuite partagé leurs points de vue et leurs expériences du programme U40.
Jordi Baltà du Groupe catalan U40, a expliqué son expérience de la perspective d'un membre fondateur.
Comme l'un des participants du programme pilote de mentorat en 2007, il a expliqué comment cette réunion a
contribué à analyser des défis futurs de la Convention. Il a souligné certains points forts de l'initiative U40 :
o la richesse et la diversité des horizons, de disciplines et de points de vue;
o la capacité de travailler en parallèle, afin d'élargir le processus de la Convention;
o l'émergence d'une communauté de connaissances, l'échange d'informations
o l'identification des questions d'intérêt (en termes de culture et de développement durable) pour l’agenda
de l'Union européenne et ses politiques;
o une excellente occasion de travailler en tant qu'ambassadeurs de la Convention, de sensibiliser et
d’organiser des événements publics et d'autres activités au niveau local.
Jordi Baltà a souligné l'importance de travailler non seulement au niveau international, mais aussi aux niveaux
national et local.
Claudia Tommasino Suárez a résumé les principales réalisations du groupe régional, face à la grande diversité
de la région de l'Amérique latine et des Caraïbes (ALC):
o conception et mise en œuvre d'un agenda ALC pour la commémoration de la signature de la
Convention, par les membres U40 de la Colombie,
o consultations sur la Convention et la communication des initiatives U40 aux représentants du
gouvernement, aux diplomates, à la société civile ainsi qu’aux organismes multilatéraux, institutions
gouvernementales et aux ONG régionales en Colombie, au Brésil, au Canada, au Costa Rica, en
Espagne, en France et au Venezuela,
o participation à des discussions sur le projet de loi et promotion d'un débat international sur la création
d’un ministère de la Culture au Pérou, ainsi que sur la question de la visibilité de la Convention,
o participation active à de nombreux événements de sensibilisation sur la Convention dans les Caraïbes,
avec un effort particulier axé sur la création d'une Coalition pour la diversité culturelle dans les
Caraïbes dirigée par les représentants d’U40 de Trinité-et-Tobago,
o diffusion de la Convention dans les différents réseaux sociaux au Pérou:
www.gestoresculturalesdelperu.blogspot.com,
o des conférences, des ateliers et l'organisation de sites Internet au Brésil, en Colombie, au Pérou, à
Trinité-et-Tobago et dans d'autres pays de l'ALC,
o participation à de nombreux forums nationaux et internationaux,
o collaboration avec le projet académique de l'Université d'Erlangen-Nuremberg, sur la feuille de route
2006 de l'UNESCO pour l'éducation artistique, participation à la publication des bonnes pratiques pour
ASEF et les étudiants des États-Unis du Diplomate et participation au Forum des jeunes leaders sur les
politiques culturelles à Londres (juin 2010).
Les membres U40 ALC travaillent ensemble grâce aux nouvelles technologies, ils trouvent ainsi de nouvelles
façons de rester en contact et d’intégrer des idées et des solutions en tant que citoyens ALC.
Aimee Fullman a parlé en tant que membre U40 des États-Unis un pays qui n'est pas signataire de la
Convention et qui probablement « ne le sera jamais ».
Faire partie de ce réseau est très important pour elle, car cela permet d'améliorer la visibilité et l'impact des
politiques culturelles aux États-Unis. Aimee Fullman a décrit l'exercice participatif qu’elle a entrepris avec ses
élèves d’une université américaine. Le projet a consisté en une activité sur le «modèle de l'UNESCO » dans
laquelle les étudiants de moins de 30 ans ont eu l'occasion de s'impliquer et de comprendre la Convention. Ils se
sont concentrés sur la définition de diversité culturelle, l'article 20 de la Convention, les champs d’application
des politiques culturelles et le Fonds international pour la diversité culturelle. L'activité a permis aux élèves
d'apprendre de l'expérience des autres pays et de percevoir la difficulté à discuter et à trouver un langage
commun. Il était également important pour eux d'avoir la chance de travailler et d'interagir avec des personnes
de cultures différentes et de comprendre le point de vue américain et celui de la communauté internationale en
ce qui concerne la Convention.
Pour conclure la séance, Anna Steinkamp a encouragé les participants U40 à être inspirés, à s'impliquer, à
collaborer et à s'engager!
2
La Convention sur la voie de la politique à la pratique et de la pratique à la politique
Modérée par Tina Gadow, cette partie visant à souligner les principaux résultats de la mise en œuvre de la
Convention au cours des cinq dernières années a mis l'accent sur les aspects généraux et politiques de la
Convention et a révélé de nouvelles perspectives.
L'ordre du jour international de la Convention
Christine M. Merkel, de la Commission allemande pour l'UNESCO, a rappelé l'importance de la participation
des U40, comme société civile, à la Conférence des Parties en juin 2009. Elle a également souligné que la
diversité culturelle est un enjeu majeur de notre temps. Cinq ans après l'adoption de la Convention, pour mieux
comprendre la relation entre la culture, le commerce, le développement durable et l'éducation, ainsi que pour
accroître la visibilité de la Convention, nous devons favoriser la mise en œuvre de la Convention, en créant des
points de contact et des réseaux de connaissance notamment avec le monde universitaire dans tous les pays.
Depuis la deuxième Conférence des Parties, certains résultats ont déjà été atteints : 25 nouveaux pays ont ratifié
la Convention, parmi lesquels se trouvent certains pays comme la Corée et l'Australie qui avaient, auparavant,
de fortes réserves.
Christine M. Merkel a souligné que le processus de mise en œuvre de la Convention dans les années à venir
sera également influencé par la nouvelle direction de l'UNESCO, Mme Irina Bokova, qui est la première
femme à être nommée directrice générale, Francesco Bandarin, directeur général adjoint pour la Culture et
Danielle Cliche, nouvelle secrétaire de la Convention, dotée d’une expérience importante dans le domaine de la
diversité culturelle et des politiques culturelles.
La priorité pour les prochaines années sera de créer un réseau impliquant les différents acteurs à tous les
niveaux, afin d’établir de nouveaux espaces et moyens de promouvoir la Convention. Nous devons être
pratiques et pragmatiques et entrer en contact avec la société civile ainsi qu’avec les organismes
gouvernementaux, comme avait fait le Parlement européen qui a lancé une étude sur la mise en œuvre de la
Convention de l’UNESCO, sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles
(www.diversitystudy.eu).
L'ordre du jour international de la Convention comprend non seulement la CIG qui va discuter, en novembre décembre 2010, des questions concernant le Fonds et l'échange d’information (art. 9 et 19), mais aussi d'autres
rencontres comme l'Assemblée parlementaire de la Francophonie qui va discuter de la Convention lors de sa
prochaine réunion.
Deux nécessités sont clairement visibles pour les prochaines années : concentrer le travail sur les pays qui sont
dans les premières étapes de définition de leur politique culturelle, penser d’une façon plus audacieuse et
adopter une vision plus large pour définir une stratégie de développement durable.
Le rôle du mouvement de la société civile à l'avenir
Charles Vallerand, FICDC, a rappelé le rôle de la société civile dans la mise en œuvre de la Convention. Les
sphères d’action principales sur lesquelles les organisations de la société civile doivent focaliser leurs énergies
sont : les moyens de s’accaparer la Convention et la définition ce que sont ses principaux messages. Armée
avec ces messages, la société civile peut contribuer à établir un plan national pour la mise en œuvre de la
Convention, en encourageant les autorités à tenir compte de la Convention aux niveaux local, régional et
national et en s’assurant que la Convention est respectée dans les accords multilatéraux et bilatéraux concernant
en particulier le commerce et de la culture. La société civile doit également encourager les gouvernements à
prendre en compte l'esprit de la Convention au moment de réviser leurs politiques culturelles, d’intégrer des
stratégies numériques et de contribuer au Fonds International pour la Diversité culturelle. Le rôle que la société
civile peut jouer à l'avenir consiste principalement à participer aux consultations publiques sur l'état de la
protection et la promotion de la Convention, à associer la Convention aux événements déjà existants, à
contribuer à la définition d'une stratégie de communication qui met en évidence les objectifs atteints et qui
pourraient être associés à d'autres campagnes importantes. La société civile peut jouer un rôle clé pour faire de
la culture un pilier du développement durable. Les États Parties devraient coopérer plus étroitement avec la
société civile, par exemple, en reconnaissant son rôle, en multipliant les occasions de dialogue et d'échange, en
l’impliquant dans la consultation gouvernementale et en lui donnant un soutien financier.
3
Le discours et la pratique sur la diversité culturelle en Turquie
Dr. Serhan Ada a parlé de la position de la Turquie, un État qui n’est pas Partie à la Convention, en ce qui
concerne la diversité culturelle. Étant donné que même la position géographique du pays est controversée, Ada
a souligné la nécessité d'éviter les vues simplistes. La Turquie n'a pas négligé la Convention, mais prend son
temps pour s'adapter aux attentes de la communauté internationale. Selon Ada, le principal obstacle devant la
ratification est les hésitations concernant les droits souverains. Pourtant, un chemin considérable a été parcouru
à cet égard et la ratification de la Convention par la Turquie ne devrait pas trop tarder.
La Turquie est en train de préparer sa propre politique culturelle. Les professionnels, les organisations et les
universités contribuent activement à ce processus. Se référant à la Conférence sur les politiques culturelles, une
initiative d'intellectuels et de professionnels de la culture qui est organisée par la Fondation d'Istanbul pour la
Culture et les Arts et qui s'est tenue en 1998 à Istanbul, Ada a indiqué qu’il existe une base solide dans le passé
qui peut être utilisée comme un tremplin pour l’élaboration d'une politique culturelle cohérente, même si la
Turquie n'en a pas jusqu'à maintenant. Attirant l'attention sur les divergences entre la théorie et la pratique, Ada
a rappelé le fossé culturel qui existe entre Istanbul et le reste de la Turquie, ainsi que celui qui existe entre le
centre d'Istanbul et sa périphérie ce qui indique l'importance de la pratique.
Vendredi, 22 octobre : La visibilité de la Convention de l’UNESCO sur la diversité des expressions
culturelles
La matinée du vendredi a été consacrée à la présentation de projets individuels et collectifs réalisés ces derniers
mois par les membres U40 des différentes régions. La session a été animée par Yvonne Donders et Heritiana
Ranaivoson.
Apprentissage régional / interrégional: Expériences des régions
Anupama Sekhar et Anna Steinkamp ont présenté le projet “Mapping Cultural Diversity – Best practices
from around the globe”, une publication conjointe de la Fondation Asie-Europe (ASEF) et de la Commission
allemande pour l'UNESCO, à laquelle ont contribué plusieurs membres U40. La publication recense les bonnes
pratiques dans le domaine de la protection et de la promotion de la diversité des expressions culturelles, qui ont
eu lieu au cours des cinq dernières années. Anna Steinkamp et Anupama Sekhar ont expliqué le processus de
préparation, l’idée et le contenu du livre. La publication sera présentée au Comité intergouvernemental de la
Convention à Paris (novembre - décembre 2010) et distribuée à tous les réseaux concernés.
Amélie Vaillancourt, FICDC, a partagé son expérience et a donné un panorama détaillé de “la rencontre U40
Amériques” qui s'est tenue à Montréal en mai 2010. Amélie Vaillancourt a expliqué que la réunion était fondée
sur l'idée d'organiser des rencontres régionales U40, une idée née lors du Forum mondial U40 à Paris (2009).
Elle a raconté que la réunion a rassemblé 30 jeunes professionnels de la culture, de 11 pays de l’Amérique du
Nord, du Sud et des Caraïbes. Amélie Vaillancourt a souligné que les objectifs de la réunion étaient de
renforcer les capacités de la société civile et d’établir un réseau d’experts des trois Amériques. Les trois sujets
principaux de la réunion ont été : la reconnaissance du rôle de la diversité culturelle dans une perspective de
développement durable, la promotion de la vision de la Convention dans les autres enceintes internationales et
les politiques culturelles de l'ère numérique. Trois groupes de travail ont été constitués pour mener à bien les
engagements des membres U40 contenus dans les dispositions finales de la rencontre adressées aux États
Parties à la Convention, à la société civile et aux membres U40. Les trois groupes ont travaillé sur (1) la
création d'un répertoire de bonnes pratiques d'intégration de la culture dans les politiques de développement
durable, (2) un répertoire des stratégies utilisées par les États Parties pour promouvoir la diversité culturelle
dans les négociations culturelles, (3) l'élaboration d’un guide pratique d'interprétation des dispositions de la
Convention et de leurs relations avec les autres instruments internationaux.
Laura Gomez Bustos et Martí Petit ont partagé leurs expériences et présenté leurs activités en tant que
membres du groupe catalan U40. Le groupe est soutenu par le gouvernement catalan et travaille avec une
approche pluridisciplinaire à la promotion de la diversité culturelle. Laura Bustos et Martí Petit ont donné des
informations sur les activités de sensibilisation que le groupe U40 a organisées, ainsi que sur les activités
auxquelles ils ont participé. Par exemple, le groupe a participé au colloque «La diplomatie culturelle: une
perspective catalane” (2-4 décembre 2009) et à une des sessions du Forum Anna Lindh (4-7 mars, 2010). Cette
session était consacrée en particulier à la sensibilisation à la possibilité de lier la Convention au développement
durable et aux changements climatiques, aux nouvelles modalités de promotion de la diversité culturelle et à
l'idée de créer un « Groupe U40 euro-méditerranéen ». Le groupe évalue actuellement la possibilité de créer
4
une « Coalition catalane pour la diversité culturelle » et envisage de renforcer les relations avec les pays
méditerranéens.
Julio César Vega Guanilo a présenté la situation actuelle du Pérou. Le pays a une population de 29 millions de
personnes et 50 % de la population vit dans une situation de pauvreté. Les communautés autochtones souffrent
de problèmes particuliers : la violence, le racisme, la pauvreté et le manque de services de base, comme la santé
et l'éducation. Ils sont obligés de lutter contre leur gouvernement pour protéger leur culture et leur terre. Le
patrimoine culturel du Pérou est très riche et la diversité de ses expressions culturelles peut être un atout pour le
développement du pays. C’est dans ce cadre complexe que la Coalition pour la diversité culturelle du Pérou a
lancé une importante campagne à l'occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle (21 mai).
L'objectif de cette campagne était d'accroître la visibilité et la connaissance de la Convention. La Coalition a
préparé un ensemble de messages web, inspirés par les principes fondateurs de la Convention et adaptés à la
situation péruvienne. Enfin, les messages ont été diffusés en utilisant les réseaux sociaux et les blogues.
Taz Udin (Bangladesh) a présenté les principales mesures adoptées par le gouvernement du Bangladesh et par
la Commission nationale pour l'UNESCO pour la mise en œuvre de la Convention, à savoir : la traduction du
texte de la Convention et la distribution de 10 000 exemplaires en février 2011, l’organisation d'une journée de
séminaire en novembre 2010, à laquelle participeront les représentants des organisations gouvernementales, des
ONG et de la société civile, la soumission d'un projet à la FIDC pour l'organisation d'un forum ministériel sur la
diversité culturelle dans la région Asie-Pacifique en 2011.
Anupama Sekhar (Inde) a décrit la situation générale de la région asiatique et le rôle de la Fondation AsieEurope. La fondation travaille actuellement à la création d’une plate-forme pour réunir et diffuser des
informations sur la Convention dans la région Asie-Pacifique.
Hugues Ondaye Gervais (Congo) a parlé de l'activité actuelle du groupe U40 Afrique, qui a été créé en
septembre 2009 en Afrique du Sud, suite au Forum mondial U40 (juin 2009). Le groupe peut compter sur le
soutien du ministère de la Culture de l’Afrique du Sud, mais son travail a été difficile en raison des différentes
contraintes et des besoins des pays africains. Le projet sera relancé en mai 2011.
En ce qui concerne la mise en œuvre de la Convention au Congo, il est maintenant nécessaire de traduire la
Convention dans les langues locales, afin que les collectivités puissent y avoir accès et développer des projets
dans ce cadre.
Mouhemedou Elimane Kane (Mauritanie) a expliqué que la Commission nationale mauritanienne pour
l'UNESCO a élaboré un projet pilote visant à introduire la notion de diversité culturelle dans les écoles et à
permettre aux enfants de se familiariser avec cette notion. La Commission soutient également le processus de
ratification de la Convention et un délégué de la Mauritanie participera au 4e Comité intergouvernemental
(décembre 2010, Paris).
Stratégies pour améliorer la visibilité de la Convention et encourager de nouvelles ratifications telles
qu'adoptées par le Comité intergouvernemental en décembre 2009
Piatã Stoklos Kignel (Brésil) a présenté l'état actuel du processus de ratification et les deux principaux
objectifs à poursuivre jusqu’au 2013: augmentation du nombre de ratifications (+ 35/40 en 2013) et
amélioration de sa visibilité. Piatã Stoklos a notamment exposé les stratégies adoptées par le Comité
intergouvernemental en décembre 2009, pour atteindre ces objectifs.
o Les sous-régions, sous-représentées (comme l'Asie-Pacifique et les États arabes), devraient être
encouragées à ratifier la Convention.
o La collaboration avec une agence de communication pour développer une stratégie de communication
spécifique est une priorité pour accroître la visibilité de la Convention.
o D’autres priorités concernent la diffusion d’informations sur la diversité culturelle à travers les différents
médias, l’identification d’un porte-parole et la création de nouveaux fonds. Tout financement (public et
privé) devrait être fondé sur des incitations fiscales.
o La création d’un emblème / logo est aussi une nécessité pour soutenir la visibilité de la Convention. Le
secrétariat de la Convention mène actuellement une étude de faisabilité. Des mesures diversifiées (ateliers,
séminaires, festivals) pourraient être utilisées pour joindre les différents acteurs (publics, privés et civils).
o Pour améliorer la visibilité, il est aussi envisageable de fournir du matériel d'information sur la
Convention, au moins dans les six langues de travail. La visibilité et la promotion sont étroitement liées à
5
la mobilisation des ressources et à la stratégie pour encourager de nouvelles ratifications.
o Les États Parties devraient informer et mobiliser les décideurs économiques et politiques, les leaders
d'opinion, la société civile et les commissions nationales, afin de renforcer la coopération et le dialogue.
Des campagnes médiatiques devraient être mises en œuvre.
o Au niveau régional et international, il s’avère important de partager les outils de communication,
d’organiser des événements en collaboration avec d’autres pays et de faire connaître les différents projets
et activités.
o Le recensement, le partage, la distribution et l'échange d'informations entre les États Parties, les ONG et
les professionnels de la culture sont des actions nécessaires pour accroître la visibilité de la Convention.
World Café
Dans le cadre de l’exercice du World Café, le groupe a été divisé en six sous-groupes réunis autour de six
tables. Chaque sous-groupe a travaillé pendant 20 minutes à essayer de répondre à des questions concernant les
modalités pour accroître et améliorer la visibilité de la Convention dans les régions sous-représentées et pour
encourager de nouvelles ratifications. Tous les participants ont été invités à changer de table, pour participer
aux discussions de trois tables différentes, afin de partager leurs points de vue et de les échanger avec d'autres
sous-groupes. À la fin du World Café, un représentant de chaque table a présenté les résultats de la discussion,
à savoir:
Mouhemedou Elimane Kane a présenté les résultats du premier groupe:
- améliorer la visibilité de la Convention, non seulement en la traduisant, mais aussi en la rendant plus
facile à comprendre (par exemple, par le biais de spectacles),
- créer une stratégie de communication générale de la Convention,
- lier la Convention aux OMD,
- créer des espaces de dialogue pour les professionnels de la culture pour échanger des idées (par
exemple, des festivals, conférences, ateliers, réunions),
- renforcer le rôle des coalitions afin de créer un lien entre les gouvernements et la société civile.
Tina Gadow a présenté les résultats du second groupe:
- la mise en place de coalitions pour la diversité culturelle, avec le soutien des pouvoirs politiques
(approche « top down »).
- recherche de nouveaux partenaires n’appartenant pas à la sphère politique (par exemple les pays
voisins, les organisations multilatérales) pour la mise en œuvre,
- sensibilisation des hommes d'affaires aux thèmes de la Convention, à travers des plates-formes et des
réunions.
- utilisation de nouvelles technologies comme outil de promotion de la Convention (par exemple le site
Internet U40).
- une participation plus active des professionnels de la culture dans les débats sur la Convention.
Thekla Papantoniou a présenté les résultats du troisième groupe:
- expliquer aux différentes personnes, secteurs, organismes et entreprises la valeur et le contenu de la
Convention, en se focalisant sur les aspects qui comptent vraiment pour chaque groupe (par exemple
pour les entreprises lier la Convention à la question de la responsabilité sociale),
- rassembler des organisations qui travaillent sur des questions similaires et créer des réseaux (par
exemple la plate-forme brésilienne pour les jeunes professionnels de la culture pour partager des idées
et des projets),
- se focaliser sur l’organisation d’activités au niveau local pour promouvoir la Convention,
- échange en ligne de bonnes pratiques et création d’un label pour mieux les reconnaître,
- organisation de festivals pour promouvoir les différentes cultures au niveau local, avec ou sans le
soutien du gouvernement.
Zümray Kutlu a présenté les résultats du quatrième groupe:
- la coopération du gouvernement et de la société civile est essentielle pour sensibiliser le public au sujet
de la Convention,
- traduction de la Convention en actions concrètes et réalisables,
- intégration de la diversité culturelle et de la Convention dans les programmes scolaires,
- création d'un "label" pour les projets liés à la diversité culturelle,
6
-
augmentation des signatures, ratifications, ainsi que mettre l’accent sur la mise en œuvre et le suivi de
la Convention,
chaque ratification devrait être suivie par la création d'une coalition nationale,
création d'un groupe de travail mondial pour accroître la visibilité de la Convention,
utiliser les relations personnelles des membres U40 et les nouvelles technologies afin de sensibiliser les
personnes concernées.
Amélie Vaillancourt a présenté les résultats du cinquième groupe:
- il est nécessaire de montrer le lien entre les droits de l'Homme et la Convention,
- les villes, gouvernements locaux et d’autres acteurs doivent être impliqués dans la discussion et la mise
en œuvre de la Convention,
- identifier, inscrire et illustrer comment reproduire de bonnes pratiques,
- utiliser les réunions, conférences et ateliers au niveau régional déjà existant pour promouvoir la
Convention,
- renforcer les compétences pour la mise en œuvre de la Convention et faire une carte des priorités de
chaque pays (ratification, mise en œuvre, visibilité, coopération),
- mobiliser les artistes autour de la Convention et la rendre attrayante pour chaque secteur en montrant
son utilité pratique,
- mettre en lumière la culture comme facteur clé du développement durable.
Guilherme Mendonça a présenté les résultats du sixième groupe:
- il est nécessaire de créer une stratégie de communication étendue, en adressant les bons messages aux
bons publics,
- le message concernant la Convention devrait également être intégré à l'éducation à tous les niveaux
(par exemple, la recherche formelle, informelle, académique, avec un accent particulier sur la politique
culturelle et le texte de la Convention),
- il est important de promouvoir la diversité linguistique et assurer que la Convention soit traduite et bien
comprise par toutes les cultures,
- la Convention devrait être un outil qui donne de l’autonomie aux personnes et aux communautés,
- organiser et assister à des conférences, festivals, ateliers, adressés à un public non seulement «culturel»,
mais aussi au grand public,
- profiter de nouvelles technologies et des réseaux sociaux pour promouvoir la Convention.
Samedi, le 23 octobre : la mise en œuvre de la Convention de l’UNESCO sur la diversité des expressions
culturelles
Bilan: Le transfert de savoir et l'échange d'informations : la mise en œuvre de l’article 9 et 19 de la
Convention
Christine M. Merkel a rappelé que nous vivons actuellement un moment très important. Les cultures du
monde et les modes de création sont profondément affectés par la mondialisation et les nouvelles technologies.
Il est très important de comprendre les enjeux des politiques culturelles visant à répondre à ce nouveau contexte
et de nouveaux réseaux régionaux, transnationaux et internationaux. De nouveaux joueurs apparaissent, ainsi
qu’un nouveau cadre juridique, représenté par la Convention UNESCO de 2005.
Au moment où la négociation politique de la Convention a commencé, les États Parties ont remarqué la
nécessité d'avoir des connaissances et des informations. À ce propos, ils ont proposé la création d'un
observatoire. Cet objectif a été atteint suite à une série de réunions et d'initiatives, notamment l'Expo 2000
UNESCO Workshop, Vers une infrastructure mondiale de l'information culturelle, Culturelink 1997 (Centre
régional Asie-Pacifique) et le Conseil de l'Europe 1999 avec ERICArts pour la création du Compendium des
politiques culturelles et des tendances en Europe.
Certaines des publications et des initiatives marquantes dans le processus sont:
- La création de l'Observatoire des politiques culturelles (OCPA) en Afrique (2001-2002)
- Le rapport du PNUD sur le développement humain sur la liberté culturelle (2004)
- L'ISU et la collecte de données mondiale de l'UNESCO sur la diversité culturelle (2006)
- la révision des statistiques de l'UNESCO dans le cadre de la culture (2009)
- Révision des politiques culturelles au Vietnam (2008)
7
-
Création du Réseau interaméricain d'information par l'OAS (2009/2010)
La série cultures et mondialisation (Anheier Helmut / Raj Isar)
Conflits et tensions (2007)
Rapport de l’UNCTAG sur l'économie de la culture (2008)
Pour gérer et surveiller l’état des arts dans le monde et les politiques culturelles, il est nécessaire de prendre en
compte différents types de ressources et d'expertise dans les différentes régions. L'analyse comparative et du
développement des politiques culturelles est encore insuffisante. Il est nécessaire d'explorer les structures et les
méthodes qui existent déjà et d'identifier les besoins futurs, ainsi que de trouver des façons de s'associer et de
poursuivre l’effort. Depuis le premier projet de Convention, les créateurs ont pris en compte le rôle crucial du
partage des connaissances. Ce dernier aspect contribue à la transparence, car il permet de suivre non seulement
ce que font les gouvernements, mais aussi de contrôler les sociétés de médias, les chaînes de télévision, etc.
Tsveta Andreeva, Fondation européenne de la Culture (FEC), a abordé la question du transfert des
connaissances, en essayant de souligner la façon dont les membres U40 peuvent y contribuer. La présentation a
porté sur les trois principaux aspects du transfert de connaissances, à savoir : l'acquisition de connaissances, le
renforcement des connaissances et le partage / distribution des connaissances.
Tsveta Andreeva a présenté le «Compendium des politiques et tendances culturelles en Europe », une initiative
conjointe du Conseil de l'Europe et d’ERICarts, lancée en 1998. Le Compendium est un système de
surveillance comparatif des politiques culturelles nationales en Europe et ailleurs dans le monde. S'appuyant sur
des informations régulièrement mises à jour sur le Web à partir d'enquêtes, de statistiques, de législation, et
d'actions de la société civile, le Compendium est un processus continu. Jusqu'à présent, 42 pays sont Parties à la
Convention culturelle du Conseil de l’Europe.
Les décisions de la réunion annuelle du Compendium qui s'est tenue à Bakou en décembre 2008, ainsi que
l'inclusion de l'analyse de la politique culturelle de l'Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, Maroc, la
Palestine, la Syrie et la Tunisie, ont amené la question du dépassement des frontières de l'Europe et de la
création d'un outil comparatif mondial de surveillance des politiques culturelles. IFAACA et FEC, en
collaboration avec l'ASEF sont en train d'étudier la possibilité de faire une version mondiale du Compendium.
Comme une contribution à ce processus, le réseau U40 pourrait développer un outil en ligne de partage des
connaissances et le partager avec d'autres réseaux et bases de données en matière de politique culturelle ou de
diversité.
Sessions thématiques
Samedi après-midi, les participants ont été divisés en trois groupes de travail, afin de discuter de certains
aspects de la Convention plus en détail. Chaque session a été organisée par un membre U40.
Le commerce et la diversité des expressions culturelles, en particulier la relation entre la Convention et les
traités commerciaux internationaux
Lilian Hanania a présenté des données et des graphiques décrivant le marché de l'audiovisuel, afin de montrer
qu'il existe un déséquilibre dans la distribution des œuvres audiovisuelles dans le monde entier. Le marché de
l'audiovisuel est dominé par la présence d'œuvres des États-Unis. Il y a donc un manque de diversité culturelle
sur les marchés nationaux. Seules quelques exceptions existent, comme dans le cas de l'Inde.
La présentation a souligné le rôle que peut jouer la Convention dans le cadre des accords commerciaux
internationaux:
o Les biens culturels ont à la fois une valeur économique et culturelle (tels que reconnus par la
Convention).
o La Convention n'a pas un objectif protectionniste, mais essaie de légitimer les politiques culturelles
nationales qui soutiennent la diversité des expressions culturelles.
o Les pays engagés dans les accords commerciaux internationaux ne peuvent pas violer les règles du
commerce sur la base des principes de la Convention.
o Les accords commerciaux internationaux sont fondés sur les principes de la non-discrimination qui a
deux composantes: le principe de la «nation la plus favorisée» (membres doivent appliquer les mêmes
conditions sur tous les échanges avec les autres membres), et la politique de traitement national (les
produits importés ne doivent pas être traités moins favorablement que les produits nationaux).
8
Sur un plan pratique, le groupe a analysé les engagements spécifiques des membres de l'OMC en essayant de
comprendre comment lire et utiliser ces documents, et la façon dont ces engagements fonctionnent. Il a
également examiné le rôle des accords bilatéraux et la position prise par la France dans ce cadre, ainsi que la
contribution française au développement d'une politique culturelle européenne cohérente et ambitieuse.
La diversité culturelle et les droits de l'homme
La session sur la diversité culturelle et les droits de l'Homme a commencé par la lecture d'un document préparé
par Miikka Pyykkönen sur la possibilité de créer un chien de garde (Watchdog) des droits culturels dans le
contexte de la Convention. Des exemples de situations particulières relatives aux droits culturels et humains ont
été partagés. Les situations critiques au Pérou, en Colombie et au Venezuela ont été décrites ainsi que les
bonnes pratiques en provenance du Bangladesh et de l'Espagne.
Un des participants a fait remarquer qu’il existe des accords internationaux et des lois en matière de droits
culturels. Les participants ont convenu que la Convention ne peut pas être un document de base pour discuter
des droits de l'Homme ou les droits culturels. La déclaration de droits de l'Homme et la déclaration des droits
culturels sont plus susceptibles d'être utilisées comme documents de base.
Il a été proposé de favoriser un échange régulier d'informations sur les droits culturels au sein du réseau U40.
Miikka. Pyykkönen serait responsable de recueillir les informations et la préparation d'un document qui montre
le lien entre diversité culturelle et les droits culturels. Les documents existants, des articles, des politiques, des
lois (en se concentrant sur les populations autochtones, les minorités ethniques et les problèmes des
immigrants, etc.) des bonnes pratiques et des mauvaises pratiques seront également contenus dans le document.
Le groupe sera responsable de recueillir des exemples et de les partager avec leurs collègues.
La mise en œuvre de la Convention de l'UNESCO sur la diversité des expressions culturelles dans les
politiques externes de l'UE
La session axée sur les politiques extérieures de l'UE était organisée par Jordi Balta et tentait d'identifier les
principales lacunes et incompréhensions de ce domaine. Abordant la question du passage de la phase de
ratification à la phase de mise en œuvre, Jordi Balta a présenté des politiques de l'UE pour les relations
extérieures qui font référence à la culture dans six aspects:
o La mise en place de la politique culturelle de l'UE et les relations extérieures : l’agenda européen de la
culture,
o Les aspects liés au commerce, accords multilatéraux et bilatéraux,
o Les politiques de développement,
o Droits de l'Homme et les libertés,
o Les autres domaines politiques,
o La gouvernance.
Les principaux points de discussion qui ont suivi la présentation ont été les suivants:
o L’importance de traiter et d'informer les parlements, afin de leur permettre d'adopter des décisions pour
la promotion et la protection de la diversité culturelle,
o Les approches intergouvernementales qui pourraient être adoptées,
o Intensifier la coopération internationale par des accords bilatéraux et multilatéraux,
o Les bonnes pratiques, comme méthodologie très importante pour trouver de nouvelles voies,
o Les protocoles culturels et la nécessité de spécification de ces protocoles,
o Le renforcement des capacités en matière de politique culturelle, et l'UE comme le premier niveau de
ce renforcement,
o La nécessité de renforcer la place de la Convention dans les relations extérieures,
o La nécessité de promouvoir des échanges culturels,
o Utiliser des cadres supranationaux pour l’échange des compétences en gestion culturelle.
Dimanche, 24 octobre : la diversité culturelle de 2010 à 2030
Le dernier jour de la conférence a permis d’aborder les défis mondiaux, les scénarios pour 2030 ainsi que sur
l'avenir proche du programme U40.
9
L'éducation comme éducation transculturelle : un défi mondial
Dr. Christoph Wulf a présenté les principaux concepts clés pour une meilleure compréhension de la notion de
diversité culturelle:
Culture : la culture peut être définie de façon restrictive comme la musique, la danse, le théâtre, etc., ou à partir
d'un point de vue plus large qui comprend les modes de vie, de penser, de créer. Cette seconde perspective est
le sens donné à la culture dans le cadre de l'UNESCO et de la Convention.
Performance : l'un des principaux aspects de la culture a un lien avec les performances et la matérialité du
corps. Le corps est toujours en train de produire, il n'est pas neutre, et il crée des relations. En sciences sociales,
trois termes sont profondément liés à la culture : la linguistique (la façon dont nous percevons la langue et le
monde); l’icône (comment les images reproduisent quelque chose et déterminent notre perception de la parole)
et de la performance (comment la mise en scène de notre vie sociale devienne partie intégrante de notre vie). Ce
dernier terme est intéressant pour comprendre la diversité culturelle, ainsi que sa dimension linguistique,
historique et esthétique.
Communication : contrairement aux monuments, les humains n’ont pas seulement leur langue, ils ont un corps
et ils communiquent à travers lui. Les expressions culturelles sont fortement liées à l'espace et au temps où elles
ont lieu. Ces pratiques créent une relation entre le passé, le présent et le futur et elles marquent la continuité.
Par des spectacles culturels, nous pouvons créer une cohérence culturelle, animer le sentiment d'être ensemble,
en utilisant un autre langage.
L'apprentissage mimétique : l'apprentissage mimétique est une façon d'apprendre par imitation créative. Nous
apprenons des choses en imitant les autres, en voyant des choses, en vivant des expériences. L’imitation
créative ne signifie pas que nous copions, nous intégrons plutôt le processus d'imitation dans notre vie, notre
passé, notre façon de vivre nos sentiments. Nous nous approprions les choses par l'imitation. Les cultures
demeurent vivantes grâce à ce processus.
L'autre : nous faisons l'expérience de l'autre lorsque nous entrons en contact avec différentes cultures. Les
autres peuvent se manifester dans toute relation. Quand nous expérimentons quelque chose de nouveau, il y a
une compréhension émotionnelle, mais également des dimensions qui ne peuvent pas être complètement
comprises parce que nous n'avons pas le passé approprié. Néanmoins, il est important de créer un contact avec
l'autre et de cultiver la fascination. Nous devons réfléchir à travers l'autre, faire l'expérience de l'autre, sentir la
différence. Il s’agit d'une façon de vivre l'altérité.
Transgression / perméabilité / hybridité : la plupart des phénomènes culturels d'aujourd'hui sont mélangés,
basés sur les contacts qui contribuent à l'échange culturel et la création de nouvelles cultures.
Voyage d’apprentissage au Brésil, 2011
Dans le cadre du programme U40, le groupe brésilien de membres U40 en coopération avec la Commission
allemande pour l'UNESCO souhaite organiser un voyage d'apprentissage au Brésil, en octobre 2011 (dates à
confirmer).
Le Brésil est célèbre pour sa riche diversité des expressions culturelles. Le gouvernement reconnaît cette
diversité et cette réalité d'échange culturel par son approche holistique de politique culturelle. L'idée est
d'organiser un voyage à travers la diversité culturelle brésilienne et ses politiques et pratiques pour la promotion
et la protection de ses expressions. Cette expérience comprendra des réunions avec des discussions, des ateliers
et des voyages dans les communautés des différentes régions du Brésil.
Le programme comprendra des débats, des ateliers, des visites dans les communautés et l’observation des
projets (bonnes pratiques), la présentation de l'approche du Brésil pour la diversité culturelle, la présentation
des initiatives culturelles dans d'autres contextes ou pays, des présentations par les participants, l'élaboration
d'une perspective comparative et l'élaboration de recommandations.
L'organisation du voyage d’apprentissage au Brésil envisage des partenariats avec le ministère brésilien de la
Culture, la Coalition brésilienne pour la diversité culturelle et l’Observatoire de la diversité culturelle et
d’autres intervenants culturels comme les points de la culture et les organisations locales. Les partenaires
10
internationaux sont la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle et la Commission
allemande pour l'UNESCO. Les participants seront identifiés grâce à un appel à participation au sein du réseau
U40.
Réunion interaméricaine pour la diversité culturelle, Toluca / Mexique, mai 2011
La réunion devrait se tenir du 19 au 21 mai, 2011 dans la ville de Toluca, au Mexique. Cette rencontre sera la
continuation des réunions du Programme U40 tenues dans différentes parties du monde par la Commission
allemande pour l'UNESCO, la Fédération internationale des coalitions pour la diversité culturelle et la Coalition
canadienne pour la diversité culturelle.
Cette réunion a pour objectif de diffuser et de promouvoir la Convention, au niveau local, régional, national et
international. Elle sera également la première édition d'un forum annuel de réflexion et d'analyse sur la
Convention, avec un accent particulier sur les politiques culturelles et les mesures que les gouvernements ont
mis en place pour protéger et promouvoir les expressions culturelles.
La réunion comptera avec l'appui de la Commission allemande pour l'UNESCO, la FICDC, les Coalitions
canadienne et mexicaine pour la diversité culturelle, l’Alliance française de Toluca et la Municipalité de
Toluca. Les participants ont proposé de mettre l'accent de la réunion sur un aspect de la Convention et de
l'intégrer dans une série de réunions afin de gagner en force.
«Réseau en action »: Où allons-nous ?
Cette session vise à discuter des idées pour le document final «Réseau en action ». Ce document doit être le
produit officiel de la Conférence qui résume les principaux résultats, fait le point sur l'initiative U40 2009-2010
et souligne les engagements U40 2010-2011 pour contribuer à la mise en œuvre de la Convention de
l'UNESCO. Le document sera rédigé par un petit groupe de rédaction après la conférence. Le document sera
présenté à la 4e session du Comité intergouvernemental (du 29 novembre au 3 décembre 2010, Paris).
Des idées et des propositions de nouvelles perspectives ainsi que sur le rôle futur du Groupe U40 ont été
discutées par les participants. Les points suivants ont été soulevés:
o La création d'un site web pour l'initiative U40 a été présentée à plusieurs reprises par différents
membres. Il a été suggéré d'avoir une position de rotation au sein des membres pour créer et mettre à
jour le site sur une base régulière. La FICDC pourra accueillir le site.
o La nécessité de définir une stratégie de communication par et pour le groupe.
o La possibilité d’atteindre d'autres pays asiatiques en utilisant le réseau et les contacts de la Fondation
Asie-Europe.
o Se servir des espaces et des structures existantes pour introduire le message de la Convention.
o Faire une campagne de visibilité sur le 21 mai pour célébrer la diversité culturelle.
o Continuer à identifier, classer, publier et partager les bonnes pratiques relatives à la Convention (par
exemple par une base de données).
o Insister sur l'importance du transfert de connaissances et l'échange d'informations.
Clôture par les organisateurs
Des déclarations de clôture ont été faites par Charles Vallerand (FICDC), Christoph Wulf (Commission
allemande pour l'UNESCO) et par Serhan Ada (Université Bilgi d'Istanbul). Charles Vallerand a fait
remarquer que le réseau U40 ne se caractérise pas seulement par son dynamisme et son énergie, mais également
par ses projets. Christoph Wulf souligne l'importance de la contribution U40 au cours des cinq prochaines
années de la Convention et a appelé à une plus grande participation du groupe dans le futur, puisque la
protection et la promotion des expressions de la diversité culturelle sont un processus sans fin. Soulignant
l'importance et les avancées de la réunion U40, Serhan Ada a exprimé sa joie d'avoir accueilli les participants
U40. Il a ajouté que l'évaluation des cinq premières années de la Convention est d'une grande importance et
qu'il est maintenant temps d'approfondir les nouvelles perspectives pour l'avenir.
Istanbul, Paris, Vientiane, Montréal, Octobre / Novembre 2010
Pinar Ceylan, Francesca Cominelli, Diego De La Rosa 11