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H8=wB69:8D=wG:C8:I:GG>IDG>6A:9:A6C6G7DCC6>H: Remerciements L’élaboration du SCOT de la Narbonnaise a été rendu possible grâce à la volonté, l’adhésion, la participation des Communautés : Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise sous la Présidence de M. Michel Moynier Communauté de Communes Canal du Midi en Minervois sous la Présidence de M. Bernard Naudy Communauté de Communes Corbières Méditerranée sous la Présidence de M. Lucien Tarantola Les membres du Bureau Syndical du SYCOT de la Narbonnaise, sous la Présidence de M. Bernard Géa (Maire de Montredon des Corbières) ont contribué par leur participation active à l’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale de la Narbonnaise : Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise : M. Thierry Barrière, M. Dominique Petitqueux, M. Marc Ménétrier (Narbonne), M. Jean Luc Rivel (Salles d’Aude), M. Richard Sevcik (Bizanet), M. Henri Santacatalina (Gruissan). Communauté de Communes Canal du Midi en Minervois : M. Francis Garcia (Paraza), M. Bernard Pendriez (Saint Marcel sur Aude) Communauté de Communes Corbières Méditerranée : M. Gilles Frances (Leucate), M Patrick Tarrius (Fitou) Les membres du Comité Syndical du SYCOT ayant participé à l’élaboration du SCOT de la Narbonnaise et l’ayant approuvé le 30 Novembre 2006 sont : Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise : M. Jean Michel Ménager (Armissan), M. Claude Mulero (Bages d’Aude), M. Richard Sevcik (Bizanet), M. Françis Garau (Coursan), Mme. Janine Grosbard Saint Loup (Coursan), M. Joseph Hernandez (Coursan), M. Louis Molveau (Cuxac d’Aude), Mme Yvonne Poli (Cuxac d’Aude), M Alain Sablairol (Fleury d’Aude), Mme Josette Pous (Fleury d’Aude), M Henri Santacatalina (Gruissan), Mme Annie Labatut-Frézal (Gruissan), M Marcel Nerin (Marcorignan), M Bernard Gea (Montredon Corbieres), M Claude Limouzi (Moussan), M Michel Moynier (Narbonne), Mme Françoise Dubourdieu (Narbonne), M Dejean Robert (Narbonne), Melle Benard Irène (Narbonne), M Mandelli Ange (Narbonne), Mme Barbanson Yvette (Narbonne),M Barrière Thierry (Narbonne), Mme Feuillet Renée (Narbonne), M Menetrier Marc (Narbonne), Mme Figueras Brigitte (Narbonne), M Rouanet Gérard (Narbonne), Mme De Haan-Tremosa Dominique (Narbonne), M Petitqueux Dominique (Narbonne), Mme Theron Elisabeth (Narbonne), M Reig Serge (Narbonne), Mme Peyras Pierrette (Narbonne), M Calas Jean Luc (Narbonne), Mme Baudin Monique (Narbonne), M Jules Jean Claude (Narbonne),M Tognetti Véronique (Narbonne), M Lazes Paul (Nevian), M Cribaillet Gérard (Ouveillan), M Vic Louis (Peyriac de mer), M Groby André (Raissac d’Aude) M Rivel Jean Luc (Salles d’Aude), M Jerez Lionel (Narbonne), M Camarasa Osmin (Vinassan) Communauté de Communes Canal du Midi en Minervois : M Rouzaud Christian (Argeliers), M Fabre Alain (Bize Minervois) M Escola Jean (Ginestas), M Schivardi Gérard (Mailhac), M Ratia André (Mirepeisset), M Garcia Françis (Paraza) M Pech Louis (Pouzols Minervois), M Gely Pierre (Sainte Valiere), M Bastié Yves (Salleles d’Aude), M Pendriez Bernard (Saint Marcel), M Averous Régis (Saint Nazaire), M Mentreka Françis, (Ventenac en Minervois) Communauté de Communes Corbières Méditerranée : M Desmidt Jean (Caves), M Fauran Henri (Feuilla), M Tarrius Patrick (Fitou) M Pla André (La Palme), M Frances Gilles (Leucate), M Martin Henri (Port la Nouvelle), M Tarantola Lucien (Port la Nouvelle), Mme Chabaud Patricia (Portel des Corbières), M. Theron Christian (Roquefort des Corbières), M. Bouton Alain (Treilles) M. Poncet Claude (Sigean), Mme Barsczus Janine (Sigean) Le Président, les membres du Bureau Syndical, ainsi que l’ensemble des élus souhaitent rappeler que Monsieur Roger Meynier adjoint au Maire de Leucate et Vice Président du SYCOT disparu le Jeudi 28 Septembre 2006 a largement contribué à l’élaboration du SCOT de la Narbonnaise Edito Projetons-nous en 2017. Imaginons qu’aucune initiative de planification n’ait été prise. « Notre territoire, qui comptait moins de 100.000 habitants au début du siècle, en compte aujourd’hui près de 145.000. Narbonne, ville centre, est passée de 45.000 habitants à plus de 65.000. Nous avons continué à construire selon le modèle des années 2000 et plus de 1.250 ha ont été engloutis sous l’habitat... Soit l’équivalent de 1.785 terrains de rugby. Est-ce pour autant que notre sport roi a disparu ? Certainement pas ! Par contre il est incontestable que notre qualité de vie, nos paysages, notre environnement ont subi des transformations importantes et irréversibles. De même notre société, notre culture se sont profondément modifiées. Où travaillent tous ces habitants ? Notre territoire a-t-il connu une croissance économique appropriée ? Chômage et précarité ne sont-ils pas devenus notre lot quotidien ? » En quelques lignes, voilà le territoire que nous auraient légué les responsables politiques du début de ce siècle s’ils ne s’étaient pas pris en main. Revenons en 2003. Lorsque les élus se saisissent de l’élaboration du Schéma de Cohérence Territoriale de la Narbonnaise (SCOT), la tendance d’évolution du territoire est sans appel. Forte pression démographique, urbanisme débridé et fort consommateur d’espace, développement économique concurrencé par les territoires voisins, viticulture en crise et avenir du tourisme incertain. Beaucoup de questions et quelques certitudes. Déjà mobilisés au travers de divers outils, notamment la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise, la Communauté de Communes Canal du Midi en Minervois et la Communauté de Communes Corbières Méditerranée, mais aussi les Pays de la Narbonnaise et Corbières Minervois, et enfin le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise, le territoire est en mouvement. Les élus ne sont pas passifs et tous au travers du prisme que leur procure leur propre structure, agissent. Beaucoup d’actions sont déjà lancés sur le territoire. Toutefois dans un monde si complexe, rapide et mobile, il est parfois difficile de prendre le recul nécessaire à la planification et à la recherche de la cohérence. Le SCOT apparaît alors comme un outil capital et indispensable. En effet, il offre la possibilité aux élus, en dehors de toute contrainte budgétaire - le SCOT ne distribue pas de subventions - de poser clairement la question de l’avenir du territoire et d’en débattre sereinement. PENSONS A DEMAIN, PENSONS A NOS ENFANTS. Avec la loi Solidarité et Renouvellement Urbains du 13 Décembre 2000, l’urbanisme est entré dans l’ère du Développement Durable. Concevoir un projet durable pour un territoire, c’est être capable de trouver le juste équilibre entre son développement économique, sa cohésion sociale et la mise en valeur de son patrimoine environnemental. Grâce à un large travail de concertation, de débat et d’échanges, c’est dans cet objectif que les élus de la Narbonnaise ont élaboré leur projet de territoire, ce territoire qu’ils veulent pour leurs enfants. LE SCOT, C’EST LA FORCE DES HOMMES CONTRE LA FORCE DES CHOSES. Puisque le SCOT est fait pour durer, quelle que soit la date à laquelle vous lisez cette édito, sachez que lors de la séance du 30 Novembre 2006, les élus de la Narbonnaise ont approuvé à l’unanimité, en dehors de tout calcul politique, le SCOT de la Narbonnaise. Ils ont approuvé un document, normatif certes, mais surtout une nouvelle façon de concevoir le territoire pour demain : une façon de dire NON à la force des choses, une façon d’imposer leur volonté. L’urbanisme est une matière qui impose l’humilité car c’est toujours les générations futures qui évaluent notre travail. Alors vous, vous qui lisez ces lignes, sachez que vous trouverez dans les pages suivantes, ce qui nous parait être, avec les moyens qui sont les nôtres à ce jour, le plus bel héritage que nous pouvions imaginer. Sachez aussi qu’à compter de ce jour, j’appelle et j’appellerai tant que je serai à cette place, et au-delà, l’ensemble des acteurs du territoire à s’engager afin que ce que nous avons rêvé pour vous devienne réalité. A Montredon des Corbières le 28 Février 2007 B. GEA Président du SYCOT de la Narbonnaise Vice Président de la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise Maire de Montredon des Corbières Sommaire Rappot de Présentation 15 I - INTRODUCTION LA PLACE ET LE RÔLE DU SCOT DE LA NARBONNAISE..............................................................................17 I.1. OBJECTIFS DU SCHÉMA DE COHÉRENCE TERRITORIALE DE LA NARBONNAISE.................... 18 Article L.110...................................................................................................................................................................................18 Article L.121-1. .............................................................................................................................................................................18 I.2. COMPOSITION DU DOSSIER...........................................................................................................................................19 Article L.122-1. .............................................................................................................................................................................19 Article R.122-1..............................................................................................................................................................................20 Article R.122-2..............................................................................................................................................................................21 Article R.122-2-1. ........................................................................................................................................................................21 Article R.122-3..............................................................................................................................................................................21 Contenu du dossier....................................................................................................................................................................22 I.3. ARTICULATION DU SCOT AVEC LES AUTRES POLITIQUES PUBLIQUES...........................................23 I.3.1. SCoT et documents de rang supérieur................................................................................................................23 Rapport de compatibilité..........................................................................................................................................................23 Rapport de prise en compte..................................................................................................................................................24 I.3.2. Les documents qui devront être compatibles avec le SCoT......................................................................24 SCoT et documents d’urbanisme.......................................................................................................................................24 SCoT et documents de planification sectorielle...........................................................................................................24 SCoT et opérations foncières et d’aménagement......................................................................................................24 I.4. SUIVI DU SCOT..........................................................................................................................................................................25 Article L.122-4 du code de l’urbanisme............................................................................................................................25 Article L.122-14 du code de l’urbanisme.........................................................................................................................25 II - LE DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE DU SCOT DE LA NARBONNAISE.....................................................27 II.1 OBJET DU RAPPORT.............................................................................................................................................................28 II.1.1. Le SCOT : outil prospectif d’aménagement du territoire.............................................................................28 II.1.2 Le diagnostic : construire une identité sur des réflexions déjà engagées............................................28 II.2 IDENTITÉS DU TERRITOIRE DU SYCOT...................................................................................................................31 II.2.1 L’identité géographique : une origine historique de « passage obligé ». ..............................................32 II.2.1.1 A l’échelle européenne : une fonction d’ « Eurocorridor »........................................................................32 II.2.1.2 A l’échelle régionale et du Pays : espace d’articulation.............................................................................33 II.2.2 L’identité agricole : plus qu’une activité, un patrimoine..................................................................................35 II.2.3 Terre d’accueil : une tradition qui connaît différentes mutations...............................................................36 II.3 L’HORIZON DÉMOGRAPHIQUE D’ICI 10-20 ANS..................................................................................................38 II.3.1. La situation régionale...................................................................................................................................................38 II.3.2. Impacts de cette situation à l’échelle territoriale : projection OMPHALE.............................................40 II.4 LES ÉVOLUTIONS SOCIALES ET URBAINES. .......................................................................................................42 II.4.1. Un développement démographique soutenu et régulier.............................................................................42 II.4.1.1. Un territoire attractif, dynamisé par d’importants flux migratoires.......................................................42 II.4.1.2. Un contexte urbain régional qui nuance la place du pôle Narbonnais.............................................45 II.4.1.3. Un vieillissement préoccupant des habitants, menaçant l’équilibre démographique................ 46 II.4.2. Des capacités foncières limitées pour accueillir ces nouvelles populations......................................48 II.4.2.1. Une problématique de fond : le foncier............................................................................................................49 II.4.2.2. Les disparités en matière de prix du foncier..................................................................................................50 II.4.3. Une offre en habitat importante, pourtant déséquilibrée au niveau spatial et structurel............... 52 II.4.3.1. Les risques d’aggravation des disparités structurelles et fonctionnelles. ........................................53 II.4.3.2. Une forte pénurie en matière d’offre sociale.................................................................................................57 II.4.3.3. Des typologies de logements inadaptées......................................................................................................60 II.4.3.4. Vers une démarche de mixité sociale..............................................................................................................61 II 4.3.4. bis Vers une mutation partielle des stations littorales...............................................................................65 II.4.4. Une consommation foncière préoccupante......................................................................................................66 II.4.5. Des formes urbaines en mutations, en réponse à de nouveaux modes de vie...............................73 II.4.5.1. A l’échelle de l’aire du SYCOT : trois types de formes urbaines se caractérisent.......................73 II.4.5.2. D’importants phénomènes de mobilités qui éclatent le territoire.........................................................75 II.5 UN TERRITOIRE « CARREFOUR », AU CENTRE D’UN IMPORTANT DISPOSITIF DE COMMUNICATION. ..........................................................................................................................................................76 II.5.1. Un maillage routier qui présente des ruptures.................................................................................................76 II.5.2. Les transports maritimes et fluviaux : canaux et ports.................................................................................78 II.5.3. La desserte ferroviaire : la problématique du ferroutage et du futur TGV...........................................79 II.5.4. Les transports en commun, les liaisons douces.............................................................................................79 II.6 LES ÉQUIPEMENTS STRUCTURANTS......................................................................................................................80 II.6.1. L’offre scolaire et de formation.................................................................................................................................80 II.6.1.1. Les équipements préscolaires et élémentaires...........................................................................................80 II.6.1.2. Les collèges et lycées..............................................................................................................................................81 II.6.1.3. L’enseignement supérieur......................................................................................................................................82 II.6.2. Les établissements de santé....................................................................................................................................82 II.6.2.1. La gérontologie...........................................................................................................................................................83 II.6.2.2. Les services de santé généraux.........................................................................................................................86 II.6.2.3. Les équipements sportifs, touristiques et culturels...................................................................................88 II.6.2.4. Les équipements commerciaux..........................................................................................................................90 II.7 LE PATRIMOINE BÂTI, LES ENTRÉES DE VILLE..................................................................................................91 II.7.1. Les qualités patrimoniales.........................................................................................................................................91 II.8 CARACTÉRISTIQUES ÉCONOMIQUES. ....................................................................................................................93 II.8.1. Evolution et caractéristiques de la population active et de ses conditions. ........................................93 II.8.1.1. La population active..................................................................................................................................................93 II.8.1.2. La population active occupée selon la catégorie socioprofessionnelle............................................94 II.8.1.3. Les revenus des ménages....................................................................................................................................95 II.8.1.4. Les demandeurs d’emploi.....................................................................................................................................95 II.8.1.5. Niveaux de formation de la population. ...........................................................................................................96 II.8.1.6. Les migrations quotidiennes domicile-travail................................................................................................96 II.8.2. Le tissu économique du SCOT de la Narbonnaise.......................................................................................96 II.8.2.1. Les entreprises............................................................................................................................................................97 II.8.2.2. Le tourisme : une offre diversifiée mais mal exploitée........................................................................... 100 II.8.2.3. La viticulture............................................................................................................................................................... 103 II.8.3. Les principales infrastructures économiques. ............................................................................................... 106 II.8.3.1. Les flux de marchandises et de personnes. .............................................................................................. 107 II.8.3.2. Les infrastructures d’accueil d’entreprises.................................................................................................. 107 II.8.3.3. Des problèmes de fond à résoudre................................................................................................................ 109 II.8.3.4. Les équipements commerciaux........................................................................................................................110 ANNEXES. ..........................................................................................................................................................................................113 Annexe 1 : Evaluation Ex Ante (22 octobre 2003)....................................................................................................114 1 Les objectifs de l’évaluation.............................................................................................................................................114 2 La pertinence du territoire.................................................................................................................................................114 Annexe 2 : L’Arc Latin.............................................................................................................................................................117 Annexe 3 : Le triangle d’Oc..................................................................................................................................................118 Annexe 4 : Bibliographie. ......................................................................................................................................................119 III - ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT ET LES PERSPECTIVES DE SON ÉVOLUTION.......... 121 III.1 MILIEUX NATURELS ET PAYSAGES. ....................................................................................................................... 123 III.1.1 Les milieux naturels................................................................................................................................................... 123 III.1.1.1 Un territoire d’interfaces entre terre et eau.................................................................................................. 123 III.1.1.2 Une flore et une faune remarquables liés à la mosaïque de milieux............................................. 123 III.1.1.3 Les outils visant la protection et la gestion des milieux......................................................................... 125 III.1.1.4 Analyse spatiale et indicateurs de suivi de la protection des milieux.............................................. 127 III.1.1.5 Les enjeux et pressions environnementales persistantes................................................................... 128 III.1.2 Paysages et cadre de vie................................................................................................................................................ 128 III.1.2.1 Les grandes entités paysagères...................................................................................................................... 128 III.1.2.2 Les outils visant la protection des paysages.............................................................................................. 132 III.1.2.3 Les zones de sensibilités ponctuées de points noirs............................................................................. 132 III.1.2.4 Les enjeux paysagers........................................................................................................................................... 133 III.2 RESSOURCES NATURELLES...................................................................................................................................... 135 III.2.1 Gestion de la ressource en espace. .................................................................................................................. 135 III.2.1.1. Un territoire encore largement naturel et agricole.................................................................................. 135 III.2.1.2 Les mesures de protection des espaces ruraux...................................................................................... 135 III.2.1.3 Analyse des dynamiques et indicateurs de suivi. .................................................................................... 136 III.2.1.4 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 138 III.2.2 Gestion des ressources en eau........................................................................................................................... 139 III.2.2.1 Des aquifères précieux et vulnérables.......................................................................................................... 139 III.2.2.2 Des réseaux fragiles face à des besoins en augmentation................................................................ 141 III.2.2.3 Des projets pour assurer l’avenir..................................................................................................................... 142 III.2.2.4 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 142 III.2.3 Gestion de la ressource en énergie................................................................................................................... 143 III.2.3.1 Des conditions favorables au développement des énergies renouvelables. ............................. 143 III.2.3.2 La consommation énergétique en hausse. ................................................................................................ 144 III.2.3.3 Les enjeux énergétiques..................................................................................................................................... 144 III.2.4 Gestion de la ressource en matériaux.............................................................................................................. 145 III.2.4.1 Une multitude de sites et de matériaux........................................................................................................ 145 III.2.4.2 Un marché lié au secteur de la construction.............................................................................................. 145 III.2.4.3 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 145 III.3 POLLUTIONS ET QUALITÉ DES MILIEUX............................................................................................................. 146 III.3.1 Qualité des eaux......................................................................................................................................................... 146 III.3.1.1 Des systèmes hydrologiques de qualité variable. ................................................................................... 146 III.3.1.2 La principale source de pollution : les rejets d’origine domestique.................................................. 149 III.3.1.3 Les mesures de gestion et de protection..................................................................................................... 150 III.3.1.4 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 151 III.3.2 La gestion des déchets............................................................................................................................................ 151 III.3.2.1 Le réseau de collecte, de traitement et de stockage.............................................................................. 151 III.3.2.2 La requalification des sites anciens et des décharges sauvages.................................................... 152 III.3.2.3 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 152 III.3.3 Qualité de l’air............................................................................................................................................................... 154 III.3.3.1 Une pollution essentiellement due au trafic routier................................................................................. 154 III.3.3.2 Le suivi de la qualité de l’air. .............................................................................................................................. 154 III.3.3.3 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 154 III.4 LES RISQUES NATURELS ET TECHNOLOGIQUES....................................................................................... 155 III.4.1 Le risque inondation.................................................................................................................................................. 155 III.4.1.1 Un territoire fortement exposé au risque inondation. ............................................................................. 155 III.4.1.2 Des outils de gestion intégrée à l’échelle des bassins versants....................................................... 157 III.4.1.3 Les enjeux face au risque................................................................................................................................... 157 III.4.2 Gestion du risque « incendies »........................................................................................................................... 158 III.4.2.1 Un territoire sensible et vulnérable.................................................................................................................. 158 III.4.2.2 Un risque croissant................................................................................................................................................. 158 III.4.2.3 Les enjeux.................................................................................................................................................................. 158 III.4.3 Risques technologiques et industriels............................................................................................................... 160 III.4.3.1 Les sites industriels classés SEVESO.......................................................................................................... 160 III.4.3.2 Le transport de matières dangereuses......................................................................................................... 160 III.4.3.3 Les outils de prévention et de gestion en cas d’accident..................................................................... 160 III.5 SYNTHÈSE DES ENJEUX............................................................................................................................................... 161 Caractéristiques des zones susceptibles d’être touchées de manière notable......................................... 161 SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES. ...................................................................................................................................... 163 IV-L’ÉVALUATION ENVIRONNEMENTALE.................................................................................................................... 165 IV.1 EVALUATION DES INCIDENCES DU PROJET SUR L’ENVIRONNEMENT ET MESURES COMPENSATOIRES ENVISAGÉES.......................................................................................... 166 PRÉAMBULE.................................................................................................................................................................................... 166 IV.1.1 Incidences du projet sur les milieux naturels, les espaces agricoles et les paysages............... 167 IV.1.1.1 Les espaces naturels à protéger..................................................................................................................... 167 IV.1.1.2 Les espaces agricoles.......................................................................................................................................... 169 IV.1.1.3 Les paysages et le cadre de vie...................................................................................................................... 170 IV.1.2 Incidences du projet sur les ressources naturelles..................................................................................... 171 IV.1.2.1 Urbanisation et ressources en espace......................................................................................................... 171 IV.1.2.2 Les ressources en eau potable........................................................................................................................ 172 IV.1.2.3 Ressources en énergie........................................................................................................................................ 173 IV.1.3 Incidences du projet sur les pollutions et risques........................................................................................ 174 IV.1.3.1 Assainissement et qualité des eaux de surface....................................................................................... 174 IV.1.3.2 Qualité de l’air........................................................................................................................................................... 175 IV.1 3.3 Elimination des déchets....................................................................................................................................... 176 IV.1.3.4 Risque inondation................................................................................................................................................... 176 IV.1.3.5 Risque incendies. ................................................................................................................................................... 177 IV.2 MODALITÉS D’ÉVALUATION......................................................................................................................................... 179 Introduction................................................................................................................................................................................. 179 IV.2.1 Suivi des indicateurs environnementaux......................................................................................................... 179 IV.2.2 Indicateurs d’efficacité du SCOT. ....................................................................................................................... 181 IV.3 RÉSUMÉ DE L’ÉVALUATION......................................................................................................................................... 184 Le SCOT, un outil d’anticipation pour guider l’aménagement de la Narbonnaise en préservant l’environnement.......................................................................................................................................... 184 Les avancées environnementales apportées par le SCOT................................................................................ 184 Les incidences négatives nécessitant des mesures compensatoires............................................................ 184 Le suivi de l’efficacité environnementale du SCOT................................................................................................. 185 V - LES CHOIX RETENUS POUR ÉTABLIR LE PADD ET LE DOG................................................................. 187 Projet d’Aménagement et de Développement Durable 191 AVANT-PROPOS............................................................................................................................................................................ 192 INTRODUCTION QU’EST CE QUE LE PROJET D’AMÉNAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE (PADD) ?.......................................................................................................... 194 OBJECTIF1 VALORISER UN TERRITOIRE PLURIEL. ......................................................................................................................... 195 1.1. S’appuyer sur la géographie et l’histoire comme facteurs structurants du projet............................. 196 1.2. Favoriser un développement différentié, respectueux des identités locales...................................... 196 1.3. Favoriser un rééquilibrage territorial. ..................................................................................................................... 198 OBJECTIF 2 PÉRENNISER L’ARMATURE DES ESPACES NATURELS ET AGRICOLES................................................ 199 2.1. Améliorer la lisibilité du système agri viticole..................................................................................................... 200 2.2. Préserver les espaces naturels à forte valeur patrimoniale........................................................................ 201 2.3. Faciliter le fonctionnement naturel des zones inondables. ......................................................................... 202 2.4. Préserver les ressources en eau............................................................................................................................ 203 OBJECTIF 3 IMPULSER UN SOUFFLE NOUVEAU À L’ÉCONOMIE DE LA NARBONNAISE........................................ 206 3.1 Conforter et diversifier l’économie littorale........................................................................................................... 207 3.2 Promouvoir une offre différentiée et attractive de parcs d’activités.......................................................... 208 3.3 Renforcer l’attractivité touristique de l’arrière pays........................................................................................... 209 3.4 Renforcer l’économie au cœur des villes et des villages.............................................................................. 209 OBJECTIF 4 FAVORISER L’ACCÈS POUR TOUS AUX LOGEMENTS ET AUX FONCTIONS URBAINES.............. 210 4.1. Développer une offre de logements diversifiée et équilibrée socialement...........................................211 4.2. Favoriser une ville des proximités et des mobilités « durables »............................................................. 212 OBJECTIF 5 STRUCTURER DURABLEMENT LE SYSTÈME DE DÉPLACEMENT............................................................. 213 5.1. Sous-tendre le développement urbain par des axes structurants, vecteurs privilégiés de TC......... 214 5.2. Développer le rôle du réseau ferré, les modes « doux » et l’articulation entre les modes de déplacement. ........................................................................................... 215 5.3. Améliorer la lisibilité du réseau................................................................................................................................. 215 OBJECTIF 6 FAVORISER UN DÉVELOPPEMENT URBAIN ASSURANT UNE GESTION ÉCONOME DU TERRITOIRE............................................................................................................................................................................ 218 6.1. Maîtriser la croissance démographique............................................................................................................... 219 6.2. Maîtriser la consommation foncière....................................................................................................................... 219 6.3.Un projet qui se module selon les spécificités et les potentialités du territoire.. ................................. 220 Document d’Orientations Générales 225 I-LES ORIENTATIONS GÉNÉRALES DE L’ORGANISATION DE L’ESPACE ET DE LA RESTRUCTURATION DES ESPACES URBANISÉS...................................................................... 227 I.1 Les principes généraux d’organisation et de structuration de l’espace applicables sur l’ensemble de la Narbonnaise. ........................................... 228 I.1.1 Valoriser le potentiel géographique et économique du territoire............................................................. 228 I.1.2 Favoriser un développement équilibré et complémentaire entre les territoires du SCoT........... 229 I.1.3 Prendre en compte la rareté de l’espace et sa fragilité............................................................................... 229 I.1.4 Se développer en lien étroit avec les infrastructures autorisant la mise en place d’une politique de transports en commun......................................................................................................... 229 I.1.5 Se développer sous forme de quartiers greffés à la trame urbaine existante.................................. 230 I.1.6 Prendre en compte les potentialités de développement de la ville sur elle même. ....................... 230 I.1.7 Permettre l’innovation et l’expérimentation sur des secteurs « pionniers »....................................... 230 I.1.8 Encourager à l’élaboration de schémas d’aménagement d’ensemble sur les extensions urbaines futures...................................................................................................................... 231 I.1.9 Mettre en place une politique foncière................................................................................................................. 231 I.2 Mettre en œuvre un développement territorial différencié.................................... 232 I.2.1 L’axe narbonnais........................................................................................................................................................... 232 I.2.2 L’archipel des villages agricoles. ............................................................................................................................ 234 I.2.3 Les territoires d’articulation entre le littoral et l’arrière-Pays....................................................................... 235 I.2.4 L’axe littoral : une approche globale pour affirmer les valeurs environnementales, économiques et sociales du littoral de Fleury-d’Aude à Leucate. .......................................................... 236 I.2.5 Pour les communes des massifs de la Clape et des Corbières............................................................. 242 II-LES ESPACES ET SITES NATURELS OU URBAINS À PROTÉGER......................................................... 243 II.1 Valoriser les potentialités agricoles................................................................................................ 244 II.1.1 Préserver les terres agricoles dans leur diversité......................................................................................... 244 II.1.2 Encadrer les aménagements liés à l’activité agricole................................................................................. 246 II.1.3 . Favoriser les aménagements fonciers concertés...................................................................................... 247 II.2 Les espaces à préserver pour la qualité du milieu naturel........................................ 248 II.2.1 Les espaces naturels à préserver........................................................................................................................ 248 II.2.2 Les continuités naturelles à renforcer................................................................................................................. 249 II.3 Les espaces urbains et le patrimoine bâti à préserver..................................................... 251 II.3.1 Les villages de la plaine............................................................................................................................................ 251 II.3.2 Les villages sur les reliefs.. ...................................................................................................................................... 251 II.3.3 Narbonne......................................................................................................................................................................... 251 II.3.4 Les villes du littoral....................................................................................................................................................... 252 II.3.5 Le réseau de canaux formé par le canal de la Robine, le canal de Jonction et le canal du Midi........................................................................................................................................................ 252 II.3.6 Le patrimoine viticole.................................................................................................................................................. 252 II.4 Gérer les ressources en eau potable................................................................................................ 253 II.4.1 Sécuriser l’alimentation en eau potable............................................................................................................. 253 II.4.2 Economiser les ressources en eau..................................................................................................................... 253 II.4.3 Préserver la qualité de l’eau potable................................................................................................................... 254 II.5 Améliorer les capacités d’assainissement....................................................................................... 255 II.5.1 Les rejets d’origine domestique............................................................................................................................. 255 II.5.2 Les rejets industriels. .................................................................................................................................................. 255 II.6 Traiter et valoriser les déchets............................................................................................................... 256 III-LES GRANDS ÉQUILIBRES ENTRE LES ESPACES URBAINS ET A URBANISER ET LES ESPACES NATURELS, AGRICOLES ET FORESTIERS................................................................. 257 III.1 Assurer une gestion économe de l’espace. ................................................................................... 258 III.1.1 En se concentrant sur des secteurs de développement privilégiés.................................................... 258 III.1.2 En ayant recours au renouvellement et au réinvestissement urbain................................................. 258 III.1.3 En développant des formes urbaines moins consommatrices d’espaces...................................... 258 III.2 Intégrer la préservation des zones inondables dans le développement de l’espace urbain et villageois.................................................................................................................. 260 III.3 Intégrer la dimension économique et touristique de l’agriculture et de la viticulture dans le développement des espaces urbanisés................ 260 IV-LES OBJECTIFS RELATIFS À L’ÉQUILIBRE SOCIAL DE L’HABITAT.................................................... 261 IV.1 Equilibrer socialement l’offre de logement, par une diversification des types d’habitats................................................................................................................................................. 262 IV.1.1 Développer la création de logements aidés................................................................................................... 262 IV.1.2 Développer des formes d’habitat complémentaires de l’habitat individuel isolé........................... 262 IV.1.3 Améliorer la qualité des logements.................................................................................................................... 262 IV.1.4 Un territoire solidaire vis a vis des personnes âgées et des personnes handicapées.............. 263 IV.1.5 Accueillir les gens du voyage................................................................................................................................ 263 IV.1.6 Intégrer des objectifs de qualité environnementale et le développement des modes alternatifs à la voiture lors de la création des nouveaux programmes de logements................ 263 IV.2 Equilibrer spatialement l’offre de logements......................................................................... 264 IV.2.1 Equilibrer spatialement l’offre de logements aidés..................................................................................... 264 IV.2.2 Répartir l’offre de logement conformément aux orientations d’organisation de l’espace......... 264 V-LES OBJECTIFS RELATIFS AUX LOCALISATIONS PRÉFÉRENTIELLES DES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES................................................................................................................................... 265 V.1 Les pôles de développement économique........................................................................................ 268 V.1.1 Les zones d’activités existantes à requalifier.................................................................................................. 268 V.1.2 Les nouveaux sites économiques....................................................................................................................... 268 V.2 La localisation préférentielle des commerces. ...................................................................... 271 V.3 Le développement des énergies renouvelables et économie d’énergie....... 271 V.3.1 La filière éolienne......................................................................................................................................................... 271 V.3.2 Les autres énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie............................................................... 273 V.4 Les carrières................................................................................................................................................................... 273 VI-LA COHÉRENCE ENTRE L’URBANISATION ET LA DESSERTE EN VOIRIES ET TRANSPORTS COLLECTIFS................................................................................................................................... 275 VI.1 Mettre en cohérence les objectifs d’aménagement et de développement avec la hiérarchie du réseau de voiries............................... 276 VI.1.1 La Narbonnaise en prise avec le territoire national et international grâce aux autoroutes A9 et A61.......................................................................................................................... 276 VI.1.2 Structurer l’axe Narbonnais sans encombrer le centre de Narbonne............................................... 276 VI.1.3 Faciliter les liaisons au cœur des bassins d’emplois................................................................................. 278 VI.2 Mettre en œuvre les conditions pour développer les modes alternatifs à la voiture......................................................................................................... 279 VI.2.1 Privilégier une urbanisation favorisant la mise en place de transports en commun. ................. 279 VI.2.2 Réactiver le rôle de la desserte ferroviaire et anticiper l’arrivée du TGV......................................... 279 VI.2.3 Développer les liaisons cyclables....................................................................................................................... 280 VI.2.4 Favoriser le transfert modal, via l’implantation de parcs relais. ............................................................ 280 VI.2.5 Mettre en place une liaison maritime côtière entre Port-Leucate et l’embouchure de l’Aude....... 280 VII-LES OBJECTIFS RELATIFS À LA PROTECTION DES PAYSAGES ET À LA MISE EN VALEUR DES ENTRÉES DE VILLE.................................................................................... 281 VII.1 Qualifier les entrées de ville et de village................................................................................ 282 VII.2 Qualifier les silhouettes urbaines...................................................................................................... 283 VII.3 Préserver les motifs géographiques et paysagers et patrimoniaux caractéristiques......................................................................................................... 283 VII.4 Qualifier les limites entre l’urbanisation et les espaces naturels................ 285 VIII-LES OBJECTIFS RELATIFS À LA PRÉVENTION DES RISQUES........................................................... 287 VIII.1 La prise en compte des risques d’inondation............................................................................ 288 VIII.1.1 Conforter des espaces agricoles en zones inondables......................................................................... 288 VIII.1.2 Aménager les espaces urbanisés soumis aux risques d’inondation. ............................................. 288 VIII.1.3 Développer de nouvelles fonctions urbaines en zones inondables. ............................................... 288 VIII.2 La prévention du risque incendie : Clape / Corbières / Minervois........................ 288 VIII.3 Les risques technologiques...................................................................................................................... 289 VIII.4 Les risques pour la santé publique.................................................................................................... 289 VIII.4.1 La qualité de l’air...................................................................................................................................................... 289 VIII.4.2 La lutte contre les nuisances sonores. .......................................................................................................... 289 IX-LES CONDITIONS PERMETTANT DE FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT DE L’URBANISATION PRIORITAIRE DANS LES SECTEURS DESSERVIS PAR LES TRANSPORTS COLLECTIFS..................................................................................................................... 291 X-LES GRANDS PROJETS D’ÉQUIPEMENTS ET DE SERVICES, EN PARTICULIER DE TRANSPORT, NÉCESSAIRES À LA MISE EN ŒUVRE DU SCHÉMA.... 293 X.1 Les transports.............................................................................................................................................................. 294 X.1.1 Le train.............................................................................................................................................................................. 294 X.1.2 Les lignes de bus......................................................................................................................................................... 294 X.1.3 Une plateforme multimodale à Port-la-Nouvelle........................................................................................... 294 X.2 La Narbonnaise « Pole santé »........................................................................................................................ 294 X.3 La Narbonnaise, pôle d’enseignement supérieur et de recherche...................... 294 Malgré nos soins, une erreur a pu être commise dans la reproduction du présent document. Seule la version approuvée par le Comité Syndical, le 30 Novembre 2007 et déposée en Sous-Préfecture est la version opposable Rapport de présentation I- Introduction : la place et le rôle du Scot de la Narbonnaise I-1 objectifs du schéma de cohérence territoriale de la narbonnaise Ce que dit la loi Les articles L.110 et L.121-1 du Code de l’urbanisme définissent les principes communs à tous les documents d’urbanisme. Article L.110 Le territoire français est le patrimoine commun de la nation. Chaque collectivité publique en est le gestionnaire et le garant dans le cadre de ses compétences. Afin d’aménager le cadre de vie, d’assurer sans discrimination aux populations résidentes et futures des conditions d’habitat, d’emploi, de services et de transports répondant à la diversité de ses besoins et de ses ressources, de gérer le sol de façon économe, d’assurer la protection des milieux naturels et des paysages ainsi que la sécurité et la salubrité publiques et de promouvoir l’équilibre entre les populations résidant dans les zones urbaines et rurales et de rationaliser la demande de déplacements, les collectivités publiques harmonisent, dans le respect réciproque de leur autonomie, leurs prévisions et leurs décisions d’utilisation de l’espace. Article L.121-1 Les schémas de cohérence territoriale, les plans locaux d’urbanisme et les cartes communales déterminent les conditions permettant d’assurer : 1º L’équilibre entre le renouvellement urbain, un développement urbain maîtrisé, le développement de l’espace rural, d’une part, et la préservation des espaces affectés aux activités agricoles et forestières et la protection des espaces naturels et des paysages, d’autre part, en respectant les objectifs du développement durable ; 18 Rapport de présentation 2º La diversité des fonctions urbaines et la mixité sociale dans l’habitat urbain et dans l’habitat rural, en prévoyant des capacités de construction et de réhabilitation suffisantes pour la satisfaction, sans discrimination, des besoins présents et futurs en matière d’habitat, d’activités économiques, notamment commerciales, d’activités sportives ou culturelles et d’intérêt général ainsi que d’équipements publics, en tenant compte en particulier de l’équilibre entre emploi et habitat ainsi que des moyens de transport et de la gestion des eaux ; 3º Une utilisation économe et équilibrée des espaces naturels, urbains, périurbains et ruraux, la maîtrise des besoins de déplacement et de la circulation automobile, la préservation de la qualité de l’air, de l’eau, du sol et du soussol, des écosystèmes, des espaces verts, des milieux, sites et paysages naturels ou urbains, la réduction des nuisances sonores, la sauvegarde des ensembles urbains remarquables et du patrimoine bâti, la prévention des risques naturels prévisibles, des risques technologiques, des pollutions et des nuisances de toute nature. Les dispositions des 1º à 3º sont applicables aux directives territoriales d’aménagement visées à l’article L. 111-1-1. I-2 Composition du dossier La composition du dossier du Schéma de Cohérence Territoriale de la Narbonnaise est régit par les articles L. 122-1 et R.122-1, R.122-2, R.122-2-1, R.122-3 du Code de l’urbanisme Article L.122-1 Les schémas de cohérence territoriale exposent le diagnostic établi au regard des prévisions économiques et démographiques et des besoins répertoriés en matière de développement économique, d’agriculture, d’aménagement de l’espace, d’environnement, d’équilibre social de l’habitat, de transports, d’équipements et de services. Ils présentent le projet d’aménagement et de développement durable retenu, qui fixe les objectifs des politiques publiques d’urbanisme en matière d’habitat, de développement économique, de loisirs, de déplacements des personnes et des marchandises, de stationnement des véhicules et de régulation du trafic automobile. Pour mettre en oeuvre le projet d’aménagement et de développement durable retenu, ils fixent, dans le respect des équilibres résultant des principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1, les orientations générales de l’organisation de l’espace et de la restructuration des espaces urbanisés et déterminent les grands équilibres entre les espaces urbains et à urbaniser et les espaces naturels et agricoles ou forestiers. Ils apprécient les incidences prévisibles de ces orientations sur l’environnement. A ce titre, ils définissent notamment les objectifs relatifs à l’équilibre social de l’habitat et à la construction de logements sociaux, à l’équilibre entre l’urbanisation et la création de dessertes en transports collectifs, à l’équipement commercial et artisanal, aux localisations préférentielles des commerces, à la protection des paysages, à la mise en valeur des entrées de ville et à la prévention des risques. Ils déterminent les espaces et sites naturels, agricoles ou urbains à protéger et peuvent en définir la localisation ou la délimitation. Ils peuvent définir les grands projets d’équipements et de services, en particulier de transport, nécessaires à la mise en oeuvre de ces objectifs. Ils précisent les conditions permettant de favoriser le développement de l’urbanisation prioritaire dans les secteurs desservis par les transports collectifs. Ils peuvent, le cas échéant, subordonner l’ouverture à l’urbanisation de zones naturelles ou agricoles et les extensions urbaines à la création de dessertes en transports collectifs et à l’utilisation préalable de terrains situés en zone urbanisée et desservis par les équipements. Lorsqu’ils comprennent une ou des communes littorales, ils peuvent comporter un chapitre individualisé valant schéma de mise en valeur de la mer tel que défini par Rapport de présentation 19 l’article 57 de la loi nº 83-8 du 7 janvier 1983 relative à la répartition de compétences entre les communes, les départements, les régions et l’Etat, à condition que celui-ci ait été approuvé selon les modalités définies au présent chapitre. Les schémas de cohérence territoriale prennent en compte les programmes d’équipement de l’Etat, des collectivités locales et des établissements et services publics. Ils doivent être compatibles avec les chartes des parcs naturels régionaux. Ils doivent également être compatibles avec les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau et les objectifs de qualité et de quantité des eaux définis par les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux en application de l’article L. 212-1 du code de l’environnement ainsi qu’avec les objectifs de protection définis par les schémas d’aménagement et de gestion des eaux en application de l’article L. 2123 du même code. Lorsqu’un de ces documents est approuvé après l’approbation d’un schéma de cohérence territoriale, ce dernier doit, si nécessaire, être rendu compatible dans un délai de trois ans. En zone de montagne, les schémas de cohérence territoriale définissent la localisation, la consistance et la capacité globale d’accueil et d’équipement des unités touristiques nouvelles mentionnées au I de l’article L. 145-11 et les principes d’implantation et la nature des unités touristiques nouvelles mentionnées au II du même article. Lorsque le périmètre d’un schéma de cohérence territoriale recouvre en tout ou partie celui d’un pays ayant fait l’objet d’une publication par arrêté préfectoral, le projet d’aménagement et de développement durable du schéma de cohérence territoriale tient compte de la charte de développement du pays. Pour leur exécution, les schémas de cohérence territoriale peuvent être complé- 20 Rapport de présentation tés en certaines de leurs parties par des schémas de secteur qui en détaillent et en précisent le contenu. Les programmes locaux de l’habitat, les plans de déplacements urbains, les schémas de développement commercial, les plans locaux d’urbanisme, les plans de sauvegarde et de mise en valeur, les cartes communales, la délimitation des périmètres d’intervention prévus à l’article L. 143-1, les opérations foncières et les opérations d’aménagement définies par décret en Conseil d’Etat doivent être compatibles avec les schémas de cohérence territoriale et les schémas de secteur. Il en est de même pour les autorisations prévues par l’article L. 720-5 du code de commerce et l’article 36-1 de la loi nº 731193 du 27 décembre 1973 d’orientation du commerce et de l’artisanat. NOTA : Loi 2005-157 2005-02-23 art. 194 : Les dispositions de l’article 190 II (insérant un 7me alinéa à l’article L122-1) entreront en vigueur à une date fixée par décret en Conseil d’Etat et au plus tard un an après la publication de la présente loi. Article R.122-1 Le schéma de cohérence territoriale comprend un rapport de présentation, un projet d’aménagement et de développement durable et un document d’orientations générales assortis de documents graphiques. Les documents et décisions mentionnées au dernier alinéa de l’article L. 122-1 doivent être compatibles avec le document d’orientations générales et les documents graphiques dont il est assorti. En zone de montagne, il comporte, s’il y a lieu, l’étude prévue au a du III de l’article L. 145-3. Les plans locaux d’urbanisme et les cartes communales doivent respecter les conclusions de cette étude. Article R.122-2 Le rapport de présentation : 1º Expose le diagnostic prévu à l’article L. 122-1 ; 2º Décrit l’articulation du schéma avec les autres documents d’urbanisme et les plans ou programmes mentionnés à l’article L. 122-4 du code de l’environnement avec lesquels il doit être compatible ou qu’il doit prendre en considération ; 3º Analyse l’état initial de l’environnement et les perspectives de son évolution en exposant, notamment, les caractéristiques des zones susceptibles d’être touchées de manière notable par la mise en oeuvre du schéma ; 4º Analyse les incidences notables prévisibles de la mise en oeuvre du schéma sur l’environnement et expose les problèmes posés par l’adoption du schéma sur la protection des zones revêtant une importance particulière pour l’environnement telles que celles désignées conformément aux articles R. 214-18 à R. 214-22 du code de l’environnement ainsi qu’à l’article 2 du décret nº 2001-1031 du 8 novembre 2001 relatif à la procédure de désignation des sites Natura 2000 ; 5º Explique les choix retenus pour établir le projet d’aménagement et de développement durable et le document d’orientations générales et, le cas échéant, les raisons pour lesquelles des projets alternatifs ont été écartés, au regard notamment des objectifs de protection de l’environnement établis au niveau international, communautaire ou national et les raisons qui justifient le choix opéré au regard des autres solutions envisagées ; 6º Présente les mesures envisagées compenser s’il y a lieu, les conséquences dommageables de la mise en oeuvre du schéma sur l’environnement et rappelle que le schéma fera l’objet d’une analyse des résultats de son application, notamment en ce qui concerne l’environnement, au plus tard à l’expiration d’un délai de dix ans à compter de son approbation ; 7º Comprend un résumé non technique des éléments précédents et une description de la manière dont l’évaluation a été effectuée ; 8º Précise le cas échéant, les principales phases de réalisation envisagées. Le rapport de présentation peut se référer aux renseignements relatifs à l’environnement figurant dans d’autres études, plans et documents. Article R.122-2-1 Le projet d’aménagement et de développement durable fixe les objectifs des politiques publiques d’urbanisme en matière d’habitat, de développement économique, de loisirs, de déplacements des personnes et des marchandises, de stationnement des véhicules et de régulation du trafic automobile. Article R.122-3 Le document d’orientations générales, dans le respect des objectifs et des principes énoncés aux articles L. 110 et L. 121-1, précise : 1º Les orientations générales de l’organisation de l’espace et de la restructuration des espaces urbanisés ; 2º Les espaces et sites naturels ou urbains à protéger dont il peut définir la localisation ou la délimitation ; pour éviter, réduire et, si possible, Rapport de présentation 21 3º Les grands équilibres entre les espaces urbains et à urbaniser et les espaces naturels et agricoles ou forestiers ; 4º Les objectifs relatifs, notamment : a) A l’équilibre social de l’habitat et à la construction de logements sociaux ; b) A la cohérence entre l’urbanisation et la création de dessertes en transports collectifs ; c) A l’équipement commercial et artisanal, aux localisations préférentielles des commerces et aux autres activités économiques ; d) A la protection des paysages, à la mise en valeur des entrées de ville ; e) A la prévention des risques ; 5º Les conditions permettant de favoriser le développement de l’urbanisation prioritaire dans les secteurs desservis par les transports collectifs. Il peut, le cas échéant, subordonner l’ouverture à l’urbanisation de zones naturelles ou agricoles et les extensions urbaines à la création de dessertes en transports collectifs et à l’utilisation préalable de terrains situés en zone urbanisée et desservis par les équipements mentionnés à l’article L. 421-5. Il peut, en outre, définir les grands projets d’équipements et de services, en particulier de transport, nécessaires à la mise en oeuvre du schéma. Lorsque les documents graphiques délimitent des espaces ou sites à protéger en application du 2º ci-dessus, ils doivent permettre d’identifier les terrains inscrits dans ces limites. En zone de montagne, le schéma de cohérence territoriale précise, le cas échéant, l’implantation et l’organisation générale des unités touristiques nouvelles. 22 Rapport de présentation Contenu du dossier Le SCoT de la Narbonnaise se compose de 3 documents : Le Rapport de présentation Le rapport de présentation contient des éléments informatifs ; il décrit le diagnostic et l’état initial de l’environnement ; il explique les choix retenus pour établir le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) et le Document d’orientations générales ; il évalue les incidences prévisibles des orientations du schéma sur l’environnement et expose la manière dont le schéma prend en compte le souci de sa préservation et sa mise en valeur. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable constitue le projet politique des élus du Sycot. Il fixe les objectifs des politiques publiques d’urbanisme en matière d’habitat, de développement économique, de loisirs, de déplacements des personnes et des marchandises, de stationnement des véhicules et de régulation du trafic automobile1. Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable ne s’impose pas juridiquement mais il fonde le document normatif (dit document d’orientations générales). Le Document d’orientations générales Le Document d’orientations générales et les documents graphiques qui l’accompagnent constituent des orientations opposables notamment aux Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et aux « cartes communales » et permettent la mise en œuvre réglementaire du PADD. Seuls les documents graphiques du Document d’orientations générales ont un caractère normatif. I-3 Articulation du SCoT avec les autres politiques publiques Les documents avec lesquels le SCoT doit être compatible ou qu’il prend en considération Les documents qui devront être compatibles avec le SCoT I.3.1. S CoT et documents de rang supérieur Rapport de compatibilité Le SCoT de la narbonnaise doit être compatible avec : Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Le SCoT de la narbonnaise est également concerné par les deux Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). • Les principes énoncés aux articles L110 et L121-1 (qui sont le principe d’équilibre ; le principe de diversité des fonctions urbaines et de mixité sociale ; le principe de respect de l’environnement). • Le S.A.G.E. de la Basse vallée de l’Aude, dont le périmètre a été défini en avril 2001 ; il couvre 44 communes sur 2 départements sur une superficie de plus de 1000 km2 ; les enjeux en sont : • Les projets d’intérêt général (PIG). • Les Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE). Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) Le SDAGE du bassin Rhône-Méditerranée–Corse, approuvé le 20 décembre 1996, fixe un certain nombre d’orientations visant à rationaliser et améliorer la gestion de la ressource en eau et des milieux associés. - inondations (protection des lieux habités contre les crues) - répartition des eaux en étiage - pollutions des eaux - ressource en eau : alimentation en eau potable - richesse écologique : gestion des lagunes et des zones humides associées - gestion de la fréquentation estivale Rapport de présentation 23 • S.A.G.E. de l’étang de Salses-Leucate dont le périmètre a été défini en janvier 1996 par arrêté préfectoral ; il englobe 9 communes de l’Aude et des PyrénéesOrientales sur une superficie d’environ 250 km2, ses enjeux sont : - protection de milieux remarquables (notamment des zones humides) tions générales et ne se substitue nullement aux PLU. Ces outils de planification (carte communale, PLU) devront être compatibles avec le Scot : leurs règles ne devront pas être contradictoires avec les principes définis par le schéma, mais devront concourir à leur mise en œuvre. - organisation des usages (conchyliculture, sports nautiques) SCoT et documents de planification sectorielle - aménagement de l’espace Le Scot impose ses orientations aux documents de planification sectorielle : - amélioration de la qualité de l’eau • Programme local de l’habitat (PLH) Rapport de prise en compte Le SCoT doit prendre en compte les programmes d’équipement de l’Etat, des collectivités locales, des établissements et services publics et l’occupation des sols des Etats limitrophes ainsi que les chartes de développement des pays quand elles existent. I.3.2. Les documents qui devront être compatibles avec le SCoT SCoT et documents d’urbanisme Les plans locaux d’urbanisme (PLU), cartes communales et plans de sauvegarde et de mise en valeur doivent être compatibles avec les orientations du Scot. Il convient de bien distinguer les rôles des PLU et du SCoT afin d’éviter toute confusion. Le PLU est un document communal ou intercommunal alors que le SCoT est un document global intercommunautaire. Le Scot n’est en aucun cas une addition de PLU : il n’a pas la même vocation que les PLU et ne s’applique pas à la même échelle. En particulier, le Scot ne peut déterminer l’utilisation du sol parcelle par parcelle (sauf pour certains espaces à protéger) et ne comporte pas de carte de destination générale des sols. Il donne des orienta- 24 Rapport de présentation • Plan de déplacements urbains (PDU) SCoT et opérations foncières et d’aménagement Le Scot impose également ses orientations à certaines opérations foncières et d’aménagement : • Zones d’aménagement différé (ZAD) • Zones d’aménagement concerté (ZAC) • Opérations : lotissements, remembrements réalisés par des Associations foncières urbaines, constructions soumises à autorisation de plus de 5 000 m2 de SHON2 • Construction de réserves foncières de plus de 5 hectares d’un seul tenant • Autorisations d’urbanisme commercial I-4 Suivi du SCoT Ce que dit la loi Article L.122-4 du code de l’urbanisme Article L.122-14 du code de l’urbanisme Le schéma de cohérence territoriale est élaboré par un établissement public de coopération intercommunale ou par un syndicat mixte constitués exclusivement des communes et établissements publics de coopération intercommunale compétents compris dans le périmètre du schéma. Cet établissement public est également chargé de l’approbation, du suivi et de la révision du schéma de cohérence territoriale. Il précise les modalités de concertation notifiée aux personnes visées au premier alinéa de l’article L122-7. Au plus tard à l’expiration d’un délai de dix ans à compter de la délibération portant approbation ou de la dernière délibération portant révision du schéma de cohérence territoriale, l’établissement public prévu à l’article L122-4 procède à une analyse des résultats de l’application du schéma et délibère sur son maintien en vigueur ou sur sa mise en révision complète ou partielle. A défaut d’une telle délibération, le schéma de cohérence territoriale est caduc. La dissolution de l’établissement public emporte l’abrogation du schéma, sauf si un autre établissement public en assure le suivi. Le Syndicat mixte suivra l’application du SCoT de la Narbonnaise dans les documents d’urbanisme locaux et mesurera l’état d’avancement de la réalisation du SCoT de la Narbonnaise au regard des orientations du schéma. Rapport de présentation 25 II- L e diagnostic du territoire du Scot de la Narbonnaise II-1 Objet du rapport Le présent rapport est le diagnostic du Schéma de Cohérence Territoriale (SCOT) de la Narbonnaise. Première pièce de la procédure engagée par l’arrêté préfectoral du 10 juillet 2002 arrêtant le périmètre d’étude du SCOT, il participe à l’élaboration du projet de territoire des collectivités et partenaires membres du Syndicat Mixte de Cohérence Territoriale (SYCOT) de la Narbonnaise. II.1.1. Le SCOT : outil prospectif d’aménagement du territoire Le Schéma de Cohérence Territoriale est défini à l’article 3 de la loi Solidarité et Renouvellement Urbains du 13 décembre 2000 . En tant que substitut des schémas directeurs d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), le SCOT conserve un caractère prospectif, mais adopte une approche novatrice. Il devient un véritable outil d’orientation, ce qui n’était pas le cas des anciens SDAU. Il ne définit plus la destination générale des sols, laquelle incombe aux Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) qui sont de la responsabilité des communes. Le SCOT est un document prospectif sur 10 ans et fédérateur pour un territoire intercommunal, qui s’inscrit dans une logique de projet. Défini au préalable, ce projet doit être global, pour toucher l’ensemble des aspects liés à l’organisation de l’espace. Le SCOT doit tendre vers : Plus de cohérence C’est un document de planification global, élaboré à l’échelle d’un territoire pertinent et suffisant. L’ensemble des politiques sectorielles mentionnées par la loi devra être pris en compte dans l’élaboration de ce document. Plus de concertation Le souci de concertation avec la population et les acteurs engagés est souligné par la loi. Une phase de concertation préalable, et une enquête publique sur le projet de schéma sont prévues. 28 Rapport de présentation Un développement durable Il combine « le développement équilibré alliant le progrès social, l’efficacité économique et la protection de l’environnement ». Cette notion théorique développée lors de la Conférence de Rio en 1992 devient un principe applicable à l’ensemble des documents d’urbanisme. Dans le respect de ce principe, ainsi que du principe d’équilibre entre aménagement des espaces ruraux et urbains, en amont de ce document, il doit être élaboré le PADD (Plan d’Aménagement et de Développement Durable). II.1.2 L e diagnostic : construire une identité sur des réflexions déjà engagées Outil prospectif. Outil nouveau. Indépendamment des aspects purement réglementaires du SCOT c’est la notion de projet qui prime sur une base de développement territoriale et non locale. Toutefois, cette démarche n’efface en aucun cas les efforts des communes à gérer leur espace. En effet, les différentes collectivités qui composent le territoire du SYCOT sortent déjà de trois années intenses de mobilisation et de réflexions en faveur de structures intercommunales qui ont toutes, à leur manière et à leur échelle, déjà exposées les problématiques et préoccupations de leurs espaces respectifs : Rapport de présentation 29 Structure Siège / Année de création Nombre de communes Communauté d’Agglomération de Narbonne / 2002 18 Narbonne (CAN) Syndicat Mixte de Cohérence Territoriale de Montredon-des-C. / 2002 40 la Narbonnaise (SYCOT) Parc Naturel Régional 20 (et 7 communes (PNR) de la Narbonnaise Narbonne / 2003* associées) en Méditerranée Communauté de Communes des Corbières Sigean / 2003 10 Méditerranée Communauté de Communes du Canal du Ginestas / 2003 12 Midi en Minervois Pays de la Narbonnaise Narbonne / 2003 40 * 2000 pour l’établissement de préfiguration L’objectif de cohérence de la démarche entreprise par le SYCOT s’annonce donc comme le lieu d’arbitrage pour faire émerger de nouvelles formes d’ambitions économiques et de solidarités territoriales pour conforter une identité à construire, face aux réflexions et choix déjà formalisées. Le présent diagnostic est donc construit sur la base d’une démarche volontaire et contractée avec le SYCOT qui cherche à exploiter et optimiser l’antériorité du travail commun des élus et de leurs services. En effet, la mise en problématique de l’état des lieux du territoire s’articule autour : • des dynamiques mises en oeuvre lors des multiples travaux déjà réalisés (cf. Bibliographie) ; • des entretiens menés auprès des structures intercommunales. L’objectif du diagnostic est double : • dégager les enjeux communs de l’état des lieux, ouvrir des perspectives sur lesquelles tous s’accordent, pour construire le socle du projet à dessiner ; • révéler des problématiques plus locales, qui relèvent du ressort communal. 30 Rapport de présentation Ce diagnostic s’inspire : • des documents consultés, transmis par le SYCOT, et ayant fait l’objet des fiches de lecture par GAUDRIOT (restitution du 9 septembre 2003) ; • du Porter à Connaissance «sec» (PAC) de la DDE de l’Aude du 30 octobre 2003 ; • du rapport d’étape « Diagnostic et Etat des lieux de l’environnement » de GAUDRIOT du 15 décembre 2003 ; • des recherches documentaires et statistiques complémentaires menées par GAUDRIOT, de janvier à mars 2004 ; Il sera complété à terme par : • les résultats des entretiens menés actuellement auprès des acteurs publics concernés ; • les résultats de l’étude définitive sur la consommation foncière (DDE de l’Aude, subdivision de Narbonne) ; • des résultats des commissions thématiques (dates à déterminer). II-2 Identités du territoire du SYCOT La notion d’identité se nourrit du sentiment d’appartenance à un groupe, qui induit des spécificités et révèle des oppositions. La reconnaissance de ce « lien » constitue l’une des conditions pour forger une culture commune, socle d’un projet partagé à l’échelle du bassin de vie de la Narbonnaise. La révélation de cette identité trouvera sa pertinence dans la capacité du SYCOT à développer une image forte et attractive partagée par l’ensemble des quarante communes, traduite par le projet SCOT. Le résumé des ouvrages consultés permet de proposer une construction identitaire du territoire du SYCOT qui se décline à partir de trois grandes caractéristiques historiques : 1º Sa situation géographique, lieu de convergence et de passage obligé des flux qui traversent naturellement la Méditerranée, associée à sa fonction de nœud routier entre l’est et le nord. Cet espace d’articulation structure et organise depuis 2 500 ans le territoire, forgeant son aptitude à gérer la multiplication des contacts et à tirer bénéfice de leurs retombés, économiques (commerces et échanges), démographiques... Cette identité, depuis longtemps associée au rôle structurant de la ville centre de Narbonne, s’est peu à peu transformée en une notion purement fonctionnelle de « l’eurocorridor » que représente la Languedocienne (A9). 2º Une tradition agricole millénaire, tournée sur la viticulture et la viniculture, où la Narbonnaise a excellé et s’est épanouie au sein d’une agriculture audoise toute aussi extraordinaire. La Narbonnaise est « une mer de vignes » qui représentait au XIXème siècle 90 % de la surface cultivée de l’arrondissement de Narbonne dont elle était devenue l’unique culture et l’unique industrie. Aujourd’hui, la vigne représente toujours 75 % de la surface agricole utile. Elle est omniprésente dans le paysage et dans l’architecture traditionnelle, où les arcs bombés des portes hautes des caves façonnent les façades villageoises. Associée à l’identité agricole est l’identité maritime : le territoire du SYCOT de la Narbonnaise couvre la totalité des 42 km du rivage audois, entre les cabanes de Fleury (limite de l’Hérault) et Port Leucate (limite des Pyrénées-Orientales), soit 10 communes littorales et 60 000 habitants. La relation avec la mer est forte. C’est de cette association mer + vigne que le patrimoine historique de la Narbonnaise s’est développé : villages, canal du Midi et de la Robine, abbayes… 3º Une tradition de terre d’accueil : avant avec les peuples Romains, Cathares … hier - et toujours aujourd’hui - avec les besoins en main d’œuvre des viticulteurs (travailleurs migrants employés sur les vignes)… depuis quarante ans par le tourisme de masse axé sur le littoral … aujourd’hui par les flux démographiques provenant de l’héliotropisme, phénomène démographique le plus marquant du Languedoc-Roussillon, auquel s’ajoute un phénomène plus récent des achats des demeures anciennes par une population étrangère, essentiellement anglaise et néerlandaise. Rapport de présentation 31 II.2.1 L ’identité géographique : une origine historique de « passage obligé » La Narbonnaise est une composante de la région du Languedoc-Roussillon, ellemême une composante de l’Arc Latin du Grand Sud-Ouest européen. Par sa configuration géographique, le Languedoc-Roussillon est un long couloir de communication entre la vallée du Rhône et les Pyrénées. Le trafic urbain et périurbain, le trafic interrégional, le trafic international entre l’Espagne, l’Italie, l’Europe du Nord, accentué l’été par la fréquentation touristique, se superposent sur des infrastructures, surtout autoroutières et ferroviaires, proches de la saturation : 45 % du transport international est assuré par la route. II.2.1.1 A l’échelle européenne : une fonction d’ « Eurocorridor » A l’échelle du Grand Sud-Ouest européen, la Narbonnaise se compare dans la région Languedoc-Roussillon par rapport à : • son voisin espagnol immédiat : la Catalogne ; • son pendant littoral Atlantique, français et ibérique : l’Aquitaine et le Pays Basque. Schématisation des quatre régions comparatives France / Espagne, Méditerranée / Atlantique France L’Aquitaine : une métropole de grande taille et une forte activité portuaire tournée sur l’Atlantique. Languedoc-Roussillon : une région où la démographie migratoire constitue un puissant facteur de croissance. 2,9 millions d’habitants. 41 300 km2 : soit 70 hab. / km2. Bordeaux et Bayonne : deux fortes agglomérations. Croissance lente de la population. Densification sensible des zones littorales. Importante agriculture : maïs, bois et vins de qualité. Fortes implantations industrielles, notamment de pointe. Secteur tertiaire prépondérant (7 salariés sur 10). 2,3 millions d’habitants. 27 400 km2 : soit 84 hab. / km2. Attractivité démographique forte. Territoire riche en paysages variés. Développement touristique intense. Faible tissu industriel. Productions agricoles tournées vers la viticulture, production de fruits et légumes. Secteur tertiaire prépondérant (7 salariés sur 10). Espagne Le Pays Basque : une des régions les plus industrialisées d’Espagne. La Catalogne : un carrefour et un pôle économique européen de première importance. 2,1 millions d’habitants. 7 300 km2 : soit 288 hab. / km2. soit 70 hab. / km2. Régression démographique (naturelle et migratoire) après une forte croissance par apport migratoire. Tissu industriel traditionnel, dense et fort : produits et minerais métalliques, matériel de transport, papier et agroalimentaire. Main d’œuvre qualifiée Bon niveau de développement des services. 6,1 millions d’habitants 31 900 km2 : soit 191 hab. / km2. Une grande agglomération, très industrielle et historiquement très riche : Barcelone. Tissu industriel dense avec des établissements importants dans l’automobile, les machines, la chimie et l’alimentation. Economie touristique importante, pilier du développement de la Province. Agriculture faiblement représentée dans l’emploi. Source : DRE Midi-Pyrénées, Atlas transpyrénéen des transports, 2002 Le caractère traditionnellement très industriel des régions espagnoles mais aussi du front littoral Atlantique français (l’Aquitaine) est la grande différenciation économique de ces territoires du Grand Sud-Ouest européen par rapport au Languedoc-Roussillon, dont la Narbonnaise, qui se caractérisent à l’échelle européenne et méditerranéenne par : • une forte attractivité démographique ; • un faible tissu industriel ; • une économie essentiellement touristique, agroalimentaire et tertiaire. La particularité géographique littorale de ces quatre régions européennes transpyrénéennes, induit une organisation très similaire des infrastructures de transport terrestres. Entre les agglomérations de Bordeaux et de Saint-Sébastien, côté Atlantique, et de Montpellier et de Barcelone, côté Méditerranée, se trouvent les mêmes points de passage majeurs pour : • les grandes migrations touristiques ; • mais aussi pour les flux réguliers de transit de marchandises circulant entre la péninsule ibérique et le reste de l’Europe. Source : EDR, Les conditions de la mise en place d’une Communauté d’Agglomération sur le territoire Narbonnais : rapport de synthèse, 28 janvier 2002 (voir l’introduction historique). 2 32 Rapport de présentation Ces deux itinéraires littoraux transfrontaliers sur la Narbonnaise - historique du fait de la « via Domitia » - et que la Ville de Narbonne s’est appropriée4 - sont équipés des infrastructures autoroutières offrant les meilleurs niveaux de capacité et de qualité de service parmi l’ensemble des liaisons transpyrénéennes. S’il y a bien une spécificité territoriale de la Narbonnaise à toutes les échelles (européenne, régionale, local), c’est bien sa situation comme passage obligé pour atteindre d’autres régions. La structure du réseau routier principal se compose, du fait de la géographie régionale, d’un axe principal dans la plaine littorale qui passe par la ville de Narbonne et autour duquel s’ordonnent les voies vers Toulouse (A61) et l’axe rhônadien ou italien (A 9 Espagne – Nîmes/Orange dite « La Languedocienne ») avec la liaison sur Clermont-Ferrand (A75). Cet « eurocorridor » et tout ce qu’il implique en terme de développement économique et d’aménagement du territoire est un des fondements de nombreuses politiques d’aménagement du territoire sur la Narbonnaise. Il incite l’association de l’Arc Latin à promouvoir fortement la construction de la ligne TGV Barcelone – Nîmes, avec prolongement vers l’Italie. Mais, plus spécifiquement, le territoire du SYCOT représente une « exception géopolitique », et s’affirme comme le trait d’union qui réunit les axes majeurs au cœur de l’armature urbaine du Languedoc-Roussillon. II.2.1.2 A l’échelle régionale et du Pays : espace d’articulation A l’échelle de la Région c’est une identité incontournable, fondement même du développement économique de toute la région Languedoc-Roussillon. Pour s’opposer à cette notion « d’eurocorridor » qui réduit l’espace régional à une zone de passage, la Région a engagé une politique volontariste de transports pour : • la création des conditions d’une complémentarité réelle entre modes de transport ; • la gestion des flux de transit ; • l’optimisation des réseaux d’infrastructures. Les enjeux du futur au travers des grands chantiers pour alléger le trafic en augmentation, via la réalisation de la Ligne ferroviaire à Grande Vitesse (LGV) Nîmes -Montpellier- Perpignan – Barcelone, l’achèvement de l’autoroute A75 et le doublement de l’autoroute A9 au seuil de Montpellier. En tant que « Carrefour de l’Europe du Sud ». Source : DRE Midi-Pyrénées, Atlas transpyrénéen des transports, 2002, p. 32. 6 Source : Midi Libre, « Arc Latin : vers la construction d’une stratégie territoriale », 8 novembre 2003, p. 4. Outre la promotion du TGV, deux autres décisions ont été adoptées par l’Arc Latin : la mise en place d’une coordination méditerranéenne pour la prévention des incendies ; et l’avenir des territoires ruraux méditerranéens. 7 CAN, Horizon 21 : Le projet d’agglomération de la Narbonnaise, p.5 ; ces axes étant : la direction méridionale vers la Catalogne et la péninsule ibérique ; la trouée vers Carcassonne, et au delà du seuil de Naurouze, vers Midi Pyrénées et l’Aquitaine ; l’articulation centrale du couloir languedocien, au sein du Triangle d’Oc ; la mer Méditerranée. 4 5 Rapport de présentation 33 A l’échelle du Pays, c’est un des cinq atouts à valoriser. La Narbonnaise, irriguée par deux axes autoroutiers «Est-Ouest» (l’A9) et «NordSud» (l’A61), se situe, historiquement, à un carrefour d’échanges, de flux mais aussi de cultures et de territoires. Sur l’itinéraire Italie/ Espagne (Arc Méditerranéen), mais aussi «point de diffusion» vers Toulouse, Bordeaux et l’Arc Atlantique, ce positionnement est un atout capital à valoriser en terme d’activités économiques, d’accueil de population et de développement de fonctions structurantes. Atout, qui sera renforcé, à terme, par son ouverture, vers le Nord de l’hexagone et de l’Europe grâce au maillage autoroutier organisé autour de l’A7 et de l’A75 (ClermontFerrand/Béziers). L’enjeu est donc de capitaliser ces acquis (qui seront bonifiés par le projet de gare TGV prévu à Nissan), notamment en développant des partenariats actifs à l’échelle régionale. Deux exemples en sont l’expression : le Triangle d’Oc et le «réseau de villes» formalisés avec Béziers8. Association de promotion du Pays de la Narbonnaise, Périmètre d’étude du Pays de la Narbonnaise : synthèse du rapport adressé à Monsieur le Préfet de région le 09 octobre 2000 ; repris par le site Internet : www.paysdelanarbonnaise.org. 8 34 Rapport de présentation II.2.2 L’identité agricole : plus qu’une activité, un patrimoine L’économie viticole a façonné depuis deux mille ans le paysage narbonnais et est un élément d’ancrage identitaire fort de la culture locale. La vigne, véritable mer de verdure face à la méditerranée, est omniprésente sur la Narbonnaise. La viticulture est un élément structurant de l’économie locale mais également de sa culture. • les agriculteurs de la Narbonnaise sont à plus de 90 % des viticulteurs ; • en tout se sont 23 665 hectares qui sont occupés par la vigne du territoire ; • la diversité des crus et des appellations témoigne de cette richesse : Minervois, Corbières, Fitou, Coteaux du Languedoc, Rivesaltes, La Clape, vin de Pays ; • la surface agricole utile (SAU) est occupée à 75 % par les vignes ; La mer de vigne à Sigean • les villes d’Argeliers ou de Montredondes-Corbières sont des lieux qui ont fortement marqués le mouvement syndical des viticulteurs. En complément, la façade littoral de la Narbonnaise englobe une série de village de pêcheurs et une économie traditionnelle liée à la mer dont les activités sont le fruit de traditions et de savoir-faire très ancrés dans la culture locale. • la Narbonnaise a su depuis l’antiquité exploiter et valoriser sa façade littorale ; L’omniprésence de l’architecture vinicole dans les villages (Salles d’Aude) • la pêche est une activité traditionnelle importante La Narbonnaise dispose également d’un très important complexe lagunaire avec 7000 ha d’étangs. Plus de 1150 ha sont occupés par des marais salants en activité sur les communes de Gruissan, Leucate et Port-la-Nouvelle. Les vignes peu à peu gagnées par l’urbanisation (Sigean) L’activité conchylicole fait également partie du patrimoine maritime du Pays. La production de moules à Leucate et au large de Gruissan est une activité à fort potentiel de développement en raison de la désaffection dont souffre une partie de la production d’autres régions. Rapport de présentation 35 II.2.3 Terre d’accueil : une tradition qui connaît différentes mutations L’économie agricole de la Narbonnaise, associée à la situation géographique exceptionnelle de la Narbonnaise, a attiré de nombreuses populations qui se sont fixées temporairement ou durablement sur le territoire. Persistance de la pêche à Bages Architecture des villages de pêcheurs (Leucate) Depuis, l’association littoral / soleil a été à la base d’un développement économique volontariste qui a connu son apogée dans les années soixante quand le Languedoc-Roussillon a axé son développement sur le tourisme. Dans cette région peu pourvue en industries et en grandes entreprises, le tourisme constitue la principale activité économique. Dès les années soixante, la côte du Languedoc-Roussillon est aménagée pour répondre à la demande de ces migrants temporaires en mal de soleil via la mission Racine. C’est ainsi que huit stations balnéaires sont sorties de terre, parmi lesquelles la Grande-Motte, Cap d’Agde ou Port Leucate. Genèse et évolution des politiques du Littoral Une politique globale d’aménagement du littoral avait été mise en œuvre au début des années 1960 dans le cadre de la Mission Racine, avec comme objectif l’exploitation d’un potentiel touristique lié à la mer et au soleil. Un schéma directeur d’aménagement était venu préciser en 1972, les axes d’organisation de l’espace littoral. Elevage conchycole à Peyriac de Mer Source : Association de promotion du Pays de la Narbonnaise, Etat des lieux du Pays de la Narbonnaise, p. 25 : www.paysdelanarbonnaise.org/diagnostic.htm. 9 36 Rapport de présentation Huit stations et une vingtaine de ports de plaisance ont ainsi été créés. Le Syndicat Mixte d’aménagement touristique du Languedoc-Roussillon est alors créé en 1983 afin de pérenniser la dynamique créée par la Mission Racine, entre la Région Languedoc Roussillon et les cinq Départements qui la constituent. Actuellement, le syndicat Mixte a toujours pour objet de contribuer au développement durable et à l’aménagement touristique du littoraL. Il mène à bien de grands projets tels que l’opération Ports Propres, la réalisation d’équipements innovants tels que les Ecolems… Plus récemment, l’Etat (lors du CIADT du 09/07/01) a décidé de la création d’une mission interministérielle d’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon afin de faire face aux enjeux des espaces littoraux, parmi lesquels figure la requalification des stations du littoral. Le CIADT du 13/12/02 a ainsi approuvé un Plan de développement durable du littoral qui propose des objectifs ambitieux dans les domaines de la réhabilitation des milieux naturels, de la rénovation du bâti et d’amélioration de l’accès au logement, de la structuration du développement urbain, et de la professionnalisation des filières productives. Le tourisme représente une part importante de l’activité de la Narbonnaise. L’hôtellerie et la restauration sont les activités qui génèrent le plus d’emplois touristiques. Ce secteur d’activité comprend 268 établissements et emploie plus de 1200 personnes sur le territoire d’étude. Les capacités d’accueil sont très majoritairement concentrées sur le littoral. L’essentiel de l’emploi touristique est concentré sur la commune de Narbonne elle-même et sur la station de Nabonne-Plage ; • avec sa façade littorale, l’arrondissement de Narbonne concentre ainsi, durant l’été, 76% de l’emploi touristique du département ; • dans les autres stations du littoral, Gruissan, Fleury, Leucate, Port-la-Nouvelle, Sigean, on compte, dans le secteur touristique, en moyenne annuelle 700 salariés et le triple durant la période estivale. • le parc de logements secondaires est, dans certaines communes littorales, majoritaire (Par exemple, à Leucate il occupe 90 % du parc de logements total). Le tourisme saisonnier, de masse, identifie le territoire du SYCOT. Il a façonné l’économie et le paysage du versant maritime de la Narbonnaise. Il se résume exagérément par l’image projetée de ce territoire dans l’esprit des visiteurs, qui l’associent au littoral du LanguedocRoussillon : « le pays des 3 f : farniente, fiesta, feria » Depuis peu, le phénomène d’héliotropisme qui touche le LanguedocRoussillon identifie aussi la Narbonnaise comme terre d’accueil pour une population de retraités, « nouvel Eldorado » pour une population exogène . Mission interministérielle d’aménagement du Littoral LanguedocRoussillon – KELO - SOFRES, Les images du littoral LanguedocRoussillon, juillet 2002 12 Le Languedoc-Roussillon est la région française qui attire le plus les seniors : le taux annuel d’entrées des 60 – 74 ans (170 migrants pour 10 000 habitants) y devance la région PACA (120 migrants seniors / 10 000 hab.), la Corse et le Centre. Cela a incité une revue destinée aux seniors à baptiser le Languedoc-Roussillon « Le nouvel Eldorado des retraités » (Source : Notre temps, août 2003). 11 La marina de Leucate : architecture caractéristique de la Mission Racine Rapport de présentation 37 II-3 L’horizon démographique d’ici 10-20 ans Le territoire de la Narbonnaise, outre sa spécificité géographique, paysagère et environnementale, a des tendances et préoccupations sociodémographiques, immobilières et foncières identiques à celles du Languedoc-Roussillon. La région connaît depuis une quarantaine d’année une forte croissance de l’ordre de 1 % par an, soit deux fois et demi supérieure à la moyenne nationale. En Languedoc-Roussillon, et comme pour la Narbonnaise, les migrations constituent le moteur principal de la croissance démographique. Bien que l’apport de population jeune et adulte reste fort, le Languedoc-Roussillon connaîtra un processus inéluctable de vieillissement de sa population. Cette spécificité régionale entraîne à l’échelle Narbonnaise des problématiques d’équilibre entre actifs, retraités et personnes âgées dépendantes, avec ses répercussions sur le marché de l’emploi, le parc de logements et les besoins en équipements publics Au vue de tendances passées, la population de l’ensemble du territoire du SYCOT augmenterait d’environ 1,1 % par an jusqu’en 2030. Cette tendance est similaire à celle reconnue à l’échelle de la région. Elle se traduit par environ 550 à 650 nouveaux habitants par an (croissance naturelle et migratoire confondue) pour un gain total de 36 700 habitants en 30 ans. Cette croissance sera plus forte sur les communes littorales dont le nombre réel d’habitants peut être estimé à 2, voire 2 fois _ , le nombre réellement recensé dans les résidences principales. II.3.1. La situation régionale Le territoire de la Narbonnaise, outre sa spécificité géographique, paysagère et environnementale, a des tendances et préoccupations sociodémographiques, immobilières et foncières identiques à celles du Languedoc-Roussillon. La région connaît depuis une quarantaine d’année une forte croissance de l’ordre de 1 % par an, soit deux fois et demi supérieure à la moyenne nationale, qui a apporté entre 1990 et 1999, +180 600 habitants. Si elle devait se perpétuer, et même en prenant en compte un fléchissement de la tendance, cette évolution apporterait – en fonction des hypothèses – plus de 170 000 à 310 000 habitants d’ici 2015, soit entre +0,7 à 0,8 % / an. En Languedoc-Roussillon, et comme pour la Narbonnaise, les migrations constituent le moteur principal de la croissance démographique (plus de 90 % de celle-ci est imputable aux migrations). Ces flux d’immigration sont composés de personnes de tous âges, des jeunes, des actifs et plus traditionnellement des retraités, suivant le modèle classique de l’héliotropisme. Mais si la région est favorisée par sa démographie, elle présente des déséquilibres locaux de peuplement et d’activité : Les flux migratoires accentuent les disparités entre la zone urbaine (et le bassin d’emplois) de Montpellier – Sète, en plein essor, entre une frange littorale relativement active et des espaces d’arrière pays inégalement affectés : certains en perte de vitalité d’autres plutôt attractifs. Ainsi, dans l’Aude, l‘évolution de la population des espaces ruraux (hors aires urbaines) y est même souvent accélérée : dans ce département la croissance rurale est de +0,41 % depuis 1990, contre +0,19 % il y a vingt ans, entre 1982 et 1990. La Narbonnaise vit exactement les mêmes tendances, entre un secteur Narbonnais en ralentissement, et deux secteurs Ginestacquois et Sigeannais en croissance forte (cf. Etude démographique ci-après). On assiste à un écart important entre d’une part les perspectives de croissance – lentes mais toutefois réelles – des populations de moins de 60 ans et d’autre part celles – rapides – des populations âgées de 60 ans et plus ; Source : Préfecture de la Région Languedoc-Roussillon, Groupement de la Statistique Publique, Prospective démographique et économique en Languedoc-Roussillon, janvier 2003. 13 Le Languedoc-Roussillon est la région française qui attire le plus les seniors : le taux annuel d’entrées des 60 – 74 ans (170 migrants pour 10 000 habitants) y devance la région PACA (- 120 migrants seniors / 10 000 hab.), la Corse et le Centre. Cela a incité une revue destinée aux seniors à baptiser le Languedoc-Roussillon « Le nouvel Eldorado des retraités » (Source : Notre temps, août 2003). 13 38 Rapport de présentation quels que soient les scénarios de projection démographique envisagés, et même s’il peut être argumenté que les moins de 20 ans et les 20 - 59 ans continueraient à progresser, la problématique de fond est désormais connue par l’ensemble des études consultées : le Languedoc-Roussillon connaîtra un processus inéluctable de vieillissement de sa population, tant endogène qu’exogène . Cette spécificité régionale entraîne à l’échelle Narbonnaise des problématiques d’équilibre entre actifs, retraités et personnes âgées dépendantes, avec ses répercussions sur le marché de l’emploi, le parc de logements et les besoins en équipements publics : 1º Problématique sur la population active. Sous le double effet de l’arrivée à l’âge de la retraite de générations importantes en nombre et à l’inverse, de l’arrivée à l’âge de travailler de jeunes générations moins nombreuses, la population active risque de se contracter plus ou moins fortement. Mais la crainte de voir un goulot de main d’œuvre sur le marché de travail régional sera plus atténuée qu’à l’échelle nationale, puisqu’il est aussi estimé que l’accélération des départs à la retraite offrira aux jeunes une occasion de prendre la relève, contribuant à détendre la situation du marché du travail régional, aujourd’hui encore très marqué par un taux de chômage élevé . 2º Savoir accueillir et gérer les deux extrêmes de la pyramide des âges. La région, avec la Narbonnaise, va devoir gérer un fort besoin de financements pour faire face aux handicaps liés à l’âge provenant de l’augmentation importante d’ici 2015 des 75 ans (+60 % des 75 ans et plus), qui marquera surtout les départements les plus ruraux comme l’Aude avec l’arrière pays de la Narbonnaise. Cette tendance aug- mentera les tensions au niveau des charges publiques pour faire face aux besoins spécifiques de cette population. Parallèlement, il faudra faire face à la croissance des effectifs des scolaires et élèves, dont l’augmentation régionale a été forte de 5,4 % entre 1990 et 1999 (23 000 élèves en plus) alors qu’à l’échelle nationale la tendance a été à la baisse (- 3,5 %). Sous l’hypothèse de la poursuite des flux migratoires, ce serait environ 13 000 jeunes supplémentaires qui seraient à accueillir dans les écoles, collèges et lycées languedociens. 3º Des besoins accrus entraînés par la pression démographique qui doivent réagir : la consommation d’espace est proportionnelle à la population et à l’étalement urbain qui, avec la décohabitation, représente une tendance sociologique forte : l’analyse de l’évolution de l’occupation urbaine des sols dans le couloir languedocien montre qu’elle a progressé de 60 % entre 1968 et 1990, passant de 260 m2 à 420 m2 par habitant. Si cette évolution se poursuivait, elle atteindrait 600 m2 par habitant en 2015. En retenant une hypothèse stable de 420 m2, la ressource en terrains à l’échelle régionale paraît globalement suffisante à l’horizon 2015 : la Narbonnaise semble se démarquer par une occupation du sol moins importante (382 m2 par habitant ), mais à relativiser face à l’omniprésence des zones inondables qui caractérisent son territoire de la plaine littorale de l’Aude. Pas moins d’une vingtaine de communes narbonnaises est touchée par un des cinq. Plans de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) qui auront pour effet de restreindre les espaces constructibles. Or, si la Narbonnaise suit la même tendance que la région languedocienne, l’occupation du sol serait d’ici 2015 de 542 m2 / hab. Rapport de présentation 39 La pression démographique sur l’augmentation tendancielle de l’occupation induira les besoins suivants : 1º U ne augmentation des besoins en logements neufs. Associés aux phénomènes de décohabitation et de la baisse de la taille des ménages, qui en Languedoc-Roussillon est passé de 2,73 à 2,37 personnes / ménages entre 1990 et 1999, et jusqu’à 2,4 pour la même période dans les communes de la Narbonnaise, la construction de logements devra augmenter. Ainsi, alors qu’en 1982, pour loger 100 personnes il fallait moins de 37 logements, aujourd’hui il en faut plus de 42. Il est probable que cette évolution sera amenée à se poursuivre. Pour conserver ses capacités d’accueil régionales, 11 000 à 15 000 résidences principales / an devront être construites et le parc de logements sociaux devra s’agrandir de 2 000 à 2 600 unités / an . Face à la pression foncière inéluctablement gênée par les zones inondables, les capacités immobilières et foncières de la Narbonnaise seront mises à l’épreuve pour absorber cette demande. Ainsi, la problématique spécifique du territoire de la Narbonnaise sera de prendre en considération de nouvelles opportunités pour développer le parc de logements : la forte présence des résidences secondaires sur le littoral est une des pistes principales de réflexion. Il y a 195 000 résidences secondaires dans les communes littorales languedociennes, et la Narbonnaise en possède 26 460 (soit 13,5 % du parc littoral régional, dans les 10 communes littorales narbonnaises). La pression démographique suppose des efforts de reconversion d’une partie de ce parc au profit d’un habitat plus permanent, des formes urbaines adaptées avec des répercussions inévitables sur le marché de l’immobilier et le contexte foncier. 2º La pression démographique impliquera une hausse des besoins en transports en commun, avec une recherche d’un meilleur partage de la voirie et des infrastructures ferroviaires (comme les trains régionaux) dans un contexte routier et autoroutier important, qui répond à des logiques qui ne sont pas uniquement locales mais régionales et européennes. II.3.2. Impacts de cette situation à l’échelle territoriale : projection OMPHALE L’INSEE a réalisé une projection démographique des 40 communes du territoire du SYCOT, sur la base du modèle statistique OMPHALE. En s’appuyant sur l’analyse des tendances naturelles et migratoires similaires à celles qui ont été observées depuis 1982, un scénario central spontané a été produit. Il souligne : • 2000 : 104 560 habitants ; • 2004 (aujourd’hui) : 109 400 habitants ; • 2010 : 116 500 habitants ; • 2020 : 128 700 habitants ; • 2030 : 141 300 habitants cf. Tableau détaillé en annexe. Au vue de tendances passées, la population de l’ensemble du territoire du SYCOT augmenterait d’environ 1,1 % par an jusqu’en 2030. Cette tendance est similaire à celle reconnue à l’échelle de la région. Elle se traduit par environ 550 à 650 nouveaux habitants par an (croissance naturelle et migratoire confondue) pour un gain total de 36 700 habitants en 30 ans. A l’exception de l’Hérault qui apparaît comme le seul département où la croissance démographique ne se modère pas, la dynamique de la population ralentie mais reste bien une des composantes fortes du territoire régional. 16 Taux de chômage du Languedoc-Roussillon : 18 % ; celui de la Narbonnaise de 20,7 %. 17 Il s’agit de l’évolution de la « tâche urbaine ». 18 Sources : INSEE, RGP 1999 ; DDE de l’Aude, SAT, Porter à connaissance, octobre 2003 ; sur la base des 40 communes du SCOT de la Narbonnaise. • 1990 : 95 593 habitants pour 3 500 ha d’espaces urbanisés (hors zones d’activités) = 366 m2 / hab. • 1999 : 101 7010 habitants pour 3 890 ha d’espaces urbanisés (hors zones d’activités) = 382 m2 / hab. 15 40 Rapport de présentation Cette croissance se base sur la population permanente, en résidence principale. L’analyse des communes littorales permet de penser que la population réellement présente sur celles-ci qui n’est pas comptabilisée par l’INSEE serait beaucoup plus importante. Bien que difficilement quantifiable, l’analyse du tonnage des ordures ménagères sur les communes de Fleury d’Aude et de Gruissan, permet d’estimer la population réellement présente (hors pic saisonnier) entre 2,0 et 2,5 fois supérieur. Estimation de la population réellement présente sur deux communes littorales Population INSEE 1999 Population estimée (janvier 2003) Différence Fleury-d’Aude 2572 6330 + 3758 hab. Gruissan 3101 5460 + 2359 hab. Source : CAN, juin 2004-06-30 Sur la base du tonnage des ordures ménagères 186,24 T (Fleury), 160,82 T (Gruissan) en janvier 2003, à hauteur de 29,4 kg/hab/mois Source : Préfecture de la Région Languedoc-Roussillon, Groupement de la Statistique Publique, Prospective démographique et économique en Languedoc-Roussillon, janvier 2003. 19 Source : INSEE – Projection « OMPHALE » - Scénario central 1999 – 2030 pour le territoire du SCOT de la Narbonnaise. L’impact de cette projection démographique sur l’urbanisation, l’immobilier et les équipements est analysé dans les chapitres correspondants. Rapport de présentation 41 II-4 Les évolutions sociales et urbaines L’objectif de l’analyse des évolutions sociales et urbaines est de mettre en perspectives les différents processus qui font évoluer la physionomie du territoire du SYCOT, composé de sous-territoires avec leur structure économique, leur composition démographique, afin de pouvoir appréhender les évolutions futures en matière démographique, des besoins d’équilibre social de l’habitat, de transports, d’équipements et de services. Ces éléments d’analyse et de prospective permettront de comprendre les logiques de développement urbain dans l’aire du SYCOT, de dégager les enjeux, et de fixer dans le PADD des orientations adaptées aux problématiques locales soulevées. Les changements structurels de la population, associés à la transformation des modes de vie, des besoins et des pratiques des habitants conditionnent fortement le développement urbain et engendrent des pressions sur les espaces naturels et agricoles du SYCOT . II.4.1. Un développement démographique soutenu et régulier Malgré une évolution démographique incontestable, une situation contrastée où l’attractivité du Narbonnais (avec sa ville centre, Narbonne) s’est atténuée, au profit des deux extrémités du territoire : • les communes littorales, particulièrement au sud ; • et l’arrière-pays, notamment le Ginestacquois qui a enregistré une augmentation importante de sa population (+10%). L’aire urbaine de Narbonne est un pôle secondaire régional, face à Carcassonne, Béziers et Perpignan et le maintien de la croissance démographique est l’un des enjeux primordiaux pour les 20 prochaines années qui ne doit pas occulter la tendance au vieillissement qui va s’accentuer. Ces apports de population entraînent des disparités importantes en matière de pouvoir d’achat et de niveau de vie : les apport de populations retraitées entraînent une augmentation du pouvoir d’achat, tandis qu’apparaissent sur certains secteurs des formes de précarisation et de paupérisation de la population. Ainsi, le chômage de la population jeune est préoccupant et s’associe à la précarité qui se développe avec l’arrivée de nombreux migrants, attirés par le caractère touristique et pourvoyeur d’emplois des commune côtières, se trouvent ainsi dans des situations précaires liées à la saisonnalité des activités.. Enfin, la problématique démographique du SYCOT réside aussi dans sa vocation touristique, qui nécessite une évaluation précise des flux migratoires saisonniers pour gérer les équipements de manière efficiente. 42 Rapport de présentation II.4.1.1 Un territoire attractif, dynamisé par d’importants flux migratoires21 Avec 101 710 habitants recensés en Mars 1999, la population du SYCOT de la Narbonnaise a progressé annuellement de près de 0,7 % depuis 1990. Sa dynamique devance celle du département de l’Aude, celui-ci enregistrant une croissance moyenne de 0,4 % par an. Evolution de la population (indice base 100 en 1962) Source : INSEE, RGP 1999 Si depuis les années 1980, le développement démographique du SYCOT s’est opéré de manière continue et régulière, avec une augmentation globale de 19,5% de la population entre 1982 et 1999, il a tout de même enregistré des dynamiques de peuplement nettement différenciées au niveau territorial. Documents utilisés : données INSEE, Porter-àConnaissance, étude du SIVOM du Canton de Ginestas, Diagnostic préalable au projet d’Agglomération de la Narbonnaise 21 Les statistiques calculées à partir des populations 1982, 1990, et 1999 sont basées sur les données « population sans double compte » 20 Trois sous-secteurs se dégagent distinctement : • le secteur de Narbonne (« la Narbonnaise » rassemble 18 communes pour 76 260 habitants), • le secteur de Ginestas (« le Ginestacqois » regroupe 12 communes pour 9 668 habitants), • le secteur de Sigean (« le Sigeannais » compte 10 communes pour 15 782 habitants). Dans un premier temps, entre 1982 et 1990, ce sont l’agglomération narbonnaise, sa première couronne périphérique et toute la façade littorale du territoire qui ont enregistré les croissances démographiques les plus importantes, en drainant la majorité des flux migratoires. Ces apports externes ont permis de contrebalancer des soldes naturels négatifs sur la quasi-totalité des communes, hormis Narbonne, liés à un vieillissement généralisé de la population. Durant toute cette période, la ville centre a largement bénéficié de cette dynamique, et a gagné environ 10,5 % d’habitants, pour atteindre une population de 45.849 habitants en 1990. Mais plus encore que Narbonne, ce sont les communes périphériques et littorales qui ont connu les croissances les plus spectaculaires : • le Narbonnais22, qui regroupe le pôle urbain et toute sa périphérie, a enregistré une augmentation globale de plus de 13 % de sa population entre 1982 et 1990. Mais la population du Narbonnais sans la ville centre a augmenté de plus de 19 % durant la même période. • le Sigeannais23, entraîné par ses 5 communes littorales fortement attractives, a vu sa population croître de 13 %, avec des pics allant jusqu’à 133 % pour une commune comme La Palme, qui a vu sa population doubler en moins de 10 ans. Le Narbonnais reprend ici les contours définis dans l’article 2 de l’arrêté préfectoral de création du SYCOT, à savoir les communes de : Armissan, Bages, Bizanet, Coursan, Cuxac d’Aude, Fleury, Gruissan, Marcorignan, Montredondes-Corbières, Moussan, Narbonne, Nevian, Ouveillan, Peyriac-de-Mer, Raissac d’Aude, Salles d’Aude, Villedaigne, Vinassan. 23 Le Sigeannais correspond aux communes de Caves, Feuilla, Fitou, Leucate, La Palme, Port-La-Nouvelle, Portel-desCorbières, Roquefort-des-Corbières, Sigean, Treilles. 22 Rapport de présentation 43 Comme un grand nombre de villes françaises à la même période, le développement démographique de Narbonne et sa périphérie atteste des phases de périurbanisation : l’essor du pavillonnaire et des grands axes de circulation ont permis à de nombreux habitants de vivre en milieu rural, tout en travaillant dans la ville centre. Mais la particularité de Narbonne réside dans son fort pouvoir d’attractivité, que l’on peut attribuer à son positionnement géographique avantageux : situation côtière et balnéaire, localisation dans le sud de la France, et proximité de grands pôles européens dynamiques (Toulouse, Barcelone, Montpellier). Le Narbonnais et le Sigeannais doivent ainsi leur croissance aux phénomènes d’héliotropisme, qui attirent dans des villes côtières des populations (le plus souvent retraitées) à la recherche de lieux de vie ensoleillés. La dynamique démographique durant cette période étant essentiellement dû à cette situation littorale, le Ginestacquois24, qui correspond à la zone rétro-littorale du SYCOT, n’a profité que de manière partielle de ces phénomènes migratoires. Sa population a effectivement augmenté grâce à l’arrivée de nouvelles populations (+3%), mais ces apports n’ont fait que compenser des soldes naturels négatifs importants. Une grande part des communes situées sur les franges du territoire ont même été confrontées à des phénomènes d’exode rural. Population 1982-1999 du SYCOT, comparaison des 3 sous-secteurs Sous-secteurs Population 1982 Population 1990 Population 1999 Taux d’évolution de la population 82-90 (en %) Taux d’évolution de la population 90-99 (en %) Narbonnais 64 150 72 772 76 260 + 13 +5 Narbonnais hors Narbonne 22 585 26 923 29 750 + 19 + 11 Sigeannais 12 293 13 895 15 619 + 13 + 12 Ginestacquois 8 669 8 926 9 831 +3 + 10 TOTAL 85 112 95 593 101 710 + 12 +6 Source : INSEE, RGP 1999 Le Ginestacquois englobe les communes de Argeliers, Bize-Minervois, Ginestas, Maialhac, Mirepeisset, Paraza, Pouzols-Minervois, Saint-Marcel-sur-Aude, Saint-Nazaire-d’Aude, Sainte-Valière, Sallèle-d’Aude, Ventenac-enMinervois. 24 Les années 1990 ont marqué le passage à un deuxième type de dynamique de peuplement, avec un inversement des tendances. Le territoire du SYCOT a poursuivi son accroissement démographique, même si celui-ci s’est quelque peu ralenti, avec une augmentation globale de 6%. Alors qu’il ne représentait que 2 % de la croissance démographique du SYCOT entre 1982 et 1990, le Ginestacquois a vu sa part augmenter de plus de 10 points, pour atteindre en 1999, 14,8 %. Le secteur de Ginestas a ainsi affiché une augmentation de population due essentiellement à un solde migratoire positif. Mais l’attractivité du Narbonnais s’est atténuée, au profit des deux extrémités du territoire : • les communes littorales, particulièrement au sud, • et l’arrière-pays, notamment le Ginestacquois qui a enregistré une augmentation importante de sa population (+10%). Taux démographiques (moyennes annuelles) entre les recensements 90/99, pour les 3 sous-secteurs 44 Rapport de présentation Dû au solde naturel Dû au solde migratoire Secteur Narbonnais + 0,04% + 0,48% Secteur Ginestacois - 0,52% + 1,58% Secteur Sigeannais - 0,15% + 1,46% Source : INSEE, RGP 1999 Le manque de disponibilités foncières, l’attrait de plus en plus marqué de la population pour les constructions individuelles et les nombreuses contraintes qui s’appliquent sur le Narbonnais expliquent cette diminution de la croissance, qui s’est reportée sur les communes périphériques de la deuxième couronne, qui profitent notamment de la qualité des infrastructures de transport. La polarisation et l’hégémonie de Narbonne n’ont cependant pas décliné : plus de 75 % de la population du SYCOT est toujours concentrée sur l’agglomération narbonnaise. A l’échelle de son département, le territoire du SYCOT fait preuve d’un dynamisme démographique croissant, et représentait en 1999 un poids de population supérieur à 32,8 % du total de l’Aude. Population 1982-1999 du SYCOT, en comparaison avec le département 1982 1990 1999 Taux d’évolution 90-99 (en %) Population du SYCOT 85 112 95 593 101 710 6,4 % Aude 280 686 298 712 309 770 3,7 % Poids du SYCOT / Département 30 % 32 % 32,8 % Source : INSEE, RGP 1999 Il participe par ailleurs à lui seul à plus de 55 % de l’augmentation de la population départementale entre 1990 et 1999, ce qui tend à conforter le statut de pôle urbain départemental de l’agglomération Narbonnaise. Narbonne est ainsi : • la deuxième aire urbaine du département ; • et concentre 22 % de la population départementale, soit 70.750 habitants, derrière le chef-lieu Carcassonne, dont l’aire urbaine concentrait en 1999 plus de 82.577 habitants. II.4.1.2. U n contexte urbain régional qui nuance la place du pôle Narbonnais Malgré cette évolution démographique incontestable, le SYCOT reste fortement concurrencé par des territoires proches, voire très proches, polarisés par des agglomérations dynamiques. Il s’inscrit ainsi, à une échelle plus générale, dans un réseau de villes littorales en expansion, qui présentent des atouts géographiques et économiques identiques (position côtière, niveau de desserte en voies de communication,…), des origines romaines communes (qui ont créé et conforté leur situation de carrefour) et des flux migratoires similaires (héliotropisme notamment). En comparaison avec les aires urbaines voisines (définie par l’INSEE25), l’aire urbaine de Narbonne ne parvient pas réellement à se distinguer. Même si elle présente des taux d’évolution de popula- Population 1982-1999 du SYCOT, comparaison des 3 sous-secteurs Poids de l’AU dans son département en 99 (en %) Poids de l’AU dans la région LanguedocRoussillon en 99 (en %) Part de l’AU dans l’évolution de son département en 99 (en %) Part de l’AU dans l’évolution de la région LanguedocRoussillon en 99 (en %) Population 1990 Population 1999 Taux évolution de la population 90-99 (en %) Aire Urbaine Narbonne 67 422 70 750 4,9 22,8 3,1 30,1 1,8 Aire Urbaine Carcassonne 80 020 82 577 3,2 26,7 3,6 23,1 1,4 Aire Urbaine Béziers 120 561 124 967 3,7 13,9 5,4 4,3 2,4 Aire Urbaine Perpignan 230 839 249 016 7,9 63,4 10,8 62,7 10,1 Aires Urbaines Source : INSEE, RGP 1999 Ensemble de communes, d’un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain et par des communes rurales ou unités urbaines (couronne périurbaine) dont au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans les communes attirées par celui-ci. 25 Rapport de présentation 45 tion supérieure à la moyenne régionale (4,9% entre 1990 et 1999), l’aire urbaine de Narbonne reste un pôle secondaire à l’échelle régionale. L’aire urbaine de Béziers, pourtant fortement concurrencée par l’agglomération montpelliéraine, concentre ainsi 5,4% de la population régionale, contre 3,1% pour Narbonne. L’aire urbaine de Perpignan occupe quant à elle une place beaucoup plus marquée dans l’espace régional : dynamisée par sa situation frontalière et son éloignement aux grands pôles urbains, celle-ci polarise plus clairement son département (elle regroupe plus de 63 % de la population des Pyrénées-Orientales), et concentre 10 % de la population régionale. Elle est ainsi le deuxième pôle urbain du Languedoc-Roussillon. Le maintien de la croissance démographique est l’un des enjeux primordiaux pour les 20 prochaines années, qui devra trouver des réponses adaptées aussi bien en matière de logements, d’équipements, d’activités que de gestion raisonnée des zones à ouvrir à l’urbanisation. Mais cette augmentation de la population devra être planifiée et gérée, notamment au niveau structurel. Car le niveau d’attractivité de la région narbonnaise ne doit pas occulter la tendance au vieillissement de la population, déjà effective sur le territoire du SYCOT, et qui risque de s’accentuer fortement dans les années à venir. II.4.1.3. Un vieillissement préoccupant des habitants, menaçant l’équilibre démographique L’analyse de la pyramide des âges permet de constater une importante déstructuration de la composition démographique du SYCOT. Comme à l’échelle nationale, on observe un vieillissement important des populations en place, lié à un allonge- 46 Rapport de présentation ment de la durée de vie, et à un déficit des naissances. Mais le territoire du SYCOT, comme de nombreux secteur littoraux, est confronté à des flux migratoires qui non seulement ne permettent pas d’assurer le renouvellement des générations (peu de populations jeunes dans la composition de ces flux), mais plus encore accentuent le phénomène de vieillissement de la population, par des apports de populations quasi mono-spécifiques, appartenant à la tranche d’âge des plus de 60 ans. En moyenne, la population du SYCOT est beaucoup plus âgée que la situation constatée à l’échelle française, mais légèrement plus jeune que la population de l’ensemble du département : Part des – de 20 ans (en %) Part des + de 60 ans (en %) SYCOT 21,8 27,5 Aude 21,7 28,5 France 25 21 Source : INSEE, RGP 1999 La part des plus de 60 ans est en constante augmentation depuis les années 1980 (+ 13% entre 1990 et 1999) tandis que la part des moins de 20 ans stagne, ce qui laisse entrevoir une poursuite du processus de vieillissement dans le futur. La répartition territoriale de ces populations n’est cependant pas équilibrée, et l’on observe à l’échelle du territoire d’importantes disparités. Deux tendances peuvent être distinguées depuis les années 1990 : • la ville centre, Narbonne, enregistre un léger vieillissement de sa population, • à l’inverse, les communes de la première couronne et une partie du sud (Roquefort, Treilles, Sigean,..) maintiennent, voire intensifient leur tendance au rajeunissement de la population ; • tandis que les extrémités du territoire et une partie des secteurs littoraux restent dans une dynamique de vieillissement de leurs habitants. L’arrière-pays, Ginestacquois essentiellement, conjugue un vieillissement de ses habitants avec une fuite des jeunes populations, qui ne trouvent pas de travail à proximité de leur lieu de résidence ou qui ne peuvent poursuivre leur formation. Ces jeunes, souvent peu qualifiés, rejoignent des communes à caractère plus industriel, qui recherchent de la main d’œuvre, ou des pôles de formation, comme Narbonne, Béziers, ou des pôles régionaux. A titre de comparaison, Argeliers (qui a connu une forte diminution de ses effectifs de population de - de 20 ans depuis 10 ans), enregistrait en 1990 un taux de chômage de plus de 43 % chez les moins de 25 ans, monté à plus de 56 % en 1999. Certains secteurs des Corbières, qui enregistrent une augmentation des jeunes de moins de 20 ans, parviennent à retenir ou attirer sur leur sol des jeunes générations natives de la commune, qui peuvent s’installer grâce aux disponibilités foncières dégagées, et aux lotissements qui se sont créés (Roquefort des Corbières, par exemple). Le littoral fait face quant à lui, à un apport migratoire massivement composé de populations âgées, même si de nombreux jeunes continuent de s’installer. Il concentre ainsi une large proportion de retraités, attirés par la vocation touristique de ces communes, le soleil, la mer et la qualité paysagère du territoire. Globalement, le territoire du SYCOT affiche tout de même une population plus jeune que le département de l’Aude : les moins de 30 ans représentaient, en 1999, 32,8 % du SYCOT, contre 22,4% pour le département. Il est toutefois nécessaire de rappeler que l’Aude présente des signes de vieillissement majeur de sa population par rapport à l’ensemble de la France, la part des moins de 30 ans à l’échelle nationale étant de 38,2 %. En terme d’effectifs, les populations retraitées se localisent en majorité sur Narbonne, qui polarise fortement son territoire et regroupe une grande partie des équipements collectifs qui leur sont destinés, sur la frange littorale, mais également sur les communes du nord du SYCOT et le Ginestacquois. Rapport de présentation 47 Ces apports de population entraînent des disparités importantes en matière de pouvoir d’achat et de niveau de vie : les apport de populations retraitées entraînent une augmentation du pouvoir d’achat, tandis qu’apparaissent sur certains secteurs des formes de précarisation et de paupérisation de la population. De nombreux nouveaux arrivants sur certaines communes sont chômeurs ou en situation précaire. La précarité s’est ainsi nettement développée sur le Canton de Ginestas, qui enregistre de très forts taux de chômage, autour de 18 %. C’est pourtant le littoral qui enregistre les taux de chômage les plus importants. De nombreux migrants, attirés par le caractère touristique et pourvoyeur d’emplois des communes côtières, se trouvent dans des situations précaires liées à la saisonnalité des activités. Enfin, la problématique démographique essentielle du SYCOT réside dans sa vocation touristique, qui nécessite une évaluation précise des flux migratoires saisonniers pour gérer les équipements de manière efficiente. Ce caractère temporaire perturbe profondément l’équilibre urbain, économique et social du territoire, et notamment du littoral, qui peut perdre jusqu’à 80% de sa population entre l’été et l’hiver. L’agglomération de Narbonne passe d’environ 48 Rapport de présentation 76 000 habitants permanents, à 161 000 habitants en haute saison touristique (cf. Diagnostic de la CAN), avec l’apport de populations saisonnières, soit un doublement de population. Cette situation engendre des déséquilibres en matière d’équipements, de réseaux, d’activités et d’habitat, que le SCOT devra considérer et pallier. II.4.2. D es capacités foncières limitées pour accueillir ces nouvelles populations Le foncier est une question fondamentale que le SYCOT devra résoudre face aux capacités d’accueil limitées du territoire qui devra accueillir de nouveaux arrivants, en prenant en compte aussi les possibilités de transformations, mutations et d’adaptations du tissu urbain existant. La dynamique de renouvellement urbain est en jeu sachant que, globalement, la Narbonnaise présente des besoins fonciers importants et que l’agglomération narbonnaise souffre d’une réelle pénurie foncière. Le SCOT devra, dans une optique de développement durable, permettre de trouver une adéquation et un juste équilibre entre la demande, les secteurs à urbaniser, la prévention contre les risques (formalisée dans le Plan de Prévention des Risques d’inondation, PPRi) et les formes urbaines à favoriser, pour réduire la vulnérabilité des constructions. Le marché de l’immobilier est tendu face : • à la rétention foncière ; • aux contraintes réglementaires (PPRi, Amendement Dupont etc.) ; • aux protections de la bande littorale et des espaces agricoles (Loi Littoral, protection des paysages etc.) ; • à la consommation de la plaine littorale en faveur des infrastructures de communication ; II.4.2.1. U ne problématique de fond : le foncier Pour faire face à ces apports importants de population, poursuivre son développement démographique et attirer des populations plus jeunes, le SYCOT doit répondre à une problématique de fond, d’ordre stratégique : le foncier. L’arrivée de nouveaux arrivants pose la question des capacités d’accueil. A l’heure actuelle, l’offre en habitat permettrait d’absorber encore bon nombre de nouveaux arrivants, puisque le parc de logements compte plus de 4,8 % de logements vacants. Mais les dynamiques de reconversion de ce parc sont très faibles, car ces logements (souvent en milieu rural) semblent peu adaptés aux nouveaux usages des populations. La dynamique de renouvellement urbain, pourtant appuyée par la Loi Solidarité et Renouvellement Urbains (SRU), est restreinte, tandis que la dynamique de construction est très importante. Les logements vacants sont ainsi particulièrement nombreux dans les communes rurales, comme à Sainte-Valière (17 % du parc de logement), ou à Raissac d’Aude (20 %). Alors que certaines communes littorales, comme Gruissan, engagent actuellement des actions de reconversion de leur parc pour des logements principaux et que le Narbonnais a engagé un Programme Local de l’Habitat (PLH), en parallèle à des actions d’Opération Programmées d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), force est de constater que des efforts supplémentaires à l’échelle du territoire du SYCOT doivent être encore menées pour répondre au défi du contexte foncier limité. Globalement, la Narbonnaise présente des besoins fonciers importants. Les communes enregistrent de nombreuses demandes en foncier constructible, auxquelles elles ne sont pas en mesure de répondre (Bages compte environ 100 demandes par an). Mais contrairement à de nombreux territoires (qui ne rencontrent que des difficultés réglementaires pour dégager du foncier constructible), l’agglomération narbonnaise souffre d’une réelle pénurie foncière, proche du blocage, superposition de contraintes à la fois physiques, naturelles et réglementaires. Cette situation laisse craindre de réels problèmes futurs, si des actions ne sont pas envisagées au plus tôt pour limiter la surconsommation d’espaces et rentabiliser au maximum les espaces urbanisables existants à l’heure actuelle. La première contrainte est d’ordre naturel : ce sont les inondations. Le territoire du SYCOT est largement soumis à ce risque naturel, sur plus environ 24 % de sa superficie (219 K m2). Le constat qui peut être établi sur l’urbanisation actuelle montre que la majorité de l’urbanisation récente s’est développée dans des secteurs fortement soumis aux inondations : Cuxacd’Aude, Coursan, Sallèles-d’Aude, Marcorignan, Ginestas, Narbonne, Gruissan… Traditionnellement, les bourgs et hameaux se sont implantés sur des promontoires ou buttes qui dominaient les plaines. Mais l’essor récent du pavillonnaire, sous forme de lotissement ou de manière linéaire, le long des axes de communication, a favorisé la « colonisation » des plaines, qui présentent des terrains plans adaptés aux Rapport de présentation 49 constructions, et des grandes parcelles. Contrairement aux implantations traditionnelles, qui étaient généralement à l’écart des zones de crues, ces nouveaux quartiers sont en grande majorité en zones inondables, comme a pu le démontrer la crue catastrophique de novembre 1999, qui a occasionné des pertes humaines et matérielles. Paradoxalement, sur les trois communautés de communes du SYCOT, on constate des disparités très fortes de densité, qui confirment la saturation, l’importante demande et la forte pression foncière qui pèsent sur les communes les plus inondables : • le Narbonnais, très exposé aux risques, enregistre une densité de 147 habitants/km2, • alors que le Sigeannais et le Ginestacquois, qui sont les secteurs les moins exposés aux inondations, enregistrent respectivement des densités de 60 et 75 habitants/km2. Ces zones inondables réduisent fortement les disponibilités foncières sur l’ensemble du territoire du SYCOT, et ramènent les seuls secteurs potentiellement constructibles sur des portions souvent réduites et excentrées : les zones du Minervois (hormis Sallèles d’Aude, Saint-Marcel d’Aude, Raissac d’Aude), les Corbières, le sud et les secteurs littoraux (hormis Gruissan et Fleury). Le SCOT devra, dans une optique de développement durable, permettre de trouver une adéquation et un juste équilibre entre la demande, les secteurs à urbaniser, la prévention contre les risques (formalisée dans le Plan de Prévention des Risques d’inondation, PPRi) et les formes urbaines à favoriser, pour réduire la vulnérabilité des constructions. II.4.2.2. L es disparités en matière de prix du foncier L’urbanisation dans les zones inondables est d’autant plus conséquente que le prix du foncier sur ces secteurs est faible, et qu’ils font donc l’objet d’une certain engouement de la part des ménages à fai- 50 Rapport de présentation ble revenu : la plus grosse part des terrains « constructibles » accessibles aux ménages à faible revenu se concentrent sur des secteurs inondables. Il faut par ailleurs préciser que le territoire du SYCOT souffre, comme toutes les régions à dominante agricole, d’une rétention foncière importante, qui bloque une grosse part des terrains classés en constructible et provoque une surenchère du prix à l’achat du terrain à bâtir. Cette donnée n’étant que difficilement mesurable à ce niveau d’échelle, il est impossible d’évaluer l’impact exact de cette rétention sur la saturation du potentiel foncier. Elle ne doit cependant pas être sous-estimée. a) Estimation des coûts de vente moyens pour quelques communes Commune Narbonne Port-La-Nouvelle Port-Leucate Argeliers Armissan Cuxac d’Aude Coursan Estimation des coûts de vente moyens 1600-1900 €/m2 1500-1800 €/m2 1200-1500 €/m2 1300-1600 €/m2 1300-1600 €/m2 900-1200 €/m2 900-1200 €/m2 Source : analyse des annonces immobilières, avril 2004 Narbonne et les communes littorales sont particulièrement demandées, ce sont aussi les communes les plus chères du SYCOT. Pourtant, les communes du rétro-littoral et de l’arrière-pays connaissent depuis quelques années une augmentation très importante des prix de l’immobilier, du fait : • de la qualité du cadre de vie que l’on peut y trouver ; • de la qualité architecturale des constructions anciennes ; • de la proximité des principaux équipements ; • et de la relative protection face aux inondations. Les communes de la proche périphérie ne sont ainsi pas forcément les plus chères (Coursan, Cuxac…), car la qualité urbaine n’atteint pas le niveau des communes plus excentrées, et le risque d’inondation est important. La nature de la demande est constituée de la population locale, notamment pour les communes de l’arrière-pays et pour l’agglomération narbonnaise, mais aussi d’une population exogène et touristique, surtout pour les communes littorales. Le marché immobilier particulièrement tendu sur l’agglomération a engendré, au cours des deux ou trois dernières années, une hausse des prix allant jusqu’à 40 %. Le territoire souhaite maîtriser cette inflation immobilière dont souffre la population locale, qui possède un niveau de vie largement inférieur aux nouveaux arrivants, entre autres les retraités. de-Mer, Sigean, Port-La-Nouvelle, La Palme, Leucate, Fitou), en dehors des espaces déjà urbanisés, il y a interdiction de construire des bâtiments ou des installations fixes dans une bande de 100 mètres, cette distance étant comptée à partir de la limite haute du rivage. Cette mesure doit permettre de préserver des coupures vertes ou naturelles pérennes entre les zones d’urbanisation. Toutefois, cette zone représente pour le SYCOT environ 4,2 km2 26 , soit environ 0,4% de la superficie totale du SYCOT qui est inconstructible. • Les secteurs destinés à l’urbanisation doivent être en continuité avec les agglomérations et villages existants, ou sous la forme de hameaux nouveaux intégrés au site. b) Les contraintes foncières La plaine littorale connaît par ailleurs une propension à consommer toujours plus d’espaces naturels pour les besoins conjugués des voies de communication (projets de doublement de l’autoroute A9, de ligne TGV, de transfert hydraulique en direction de la Catalogne) et de l’urbanisation (principalement l’habitat individuel et les réseaux), qui consomme environ 30 km par an au détriment surtout des espaces agricoles, souvent dans les zones périurbaines sur des sols d’une valeur agronomique parfois élevée avec tous les effets induits (carrières, lignes électriques, traitement des déchets, imperméabilisation des sols aggravant les inondations, etc.). Les secteurs littoraux présentent également de fortes contraintes en matière d’urbanisation, notamment d’ordre réglementaire. La loi Littoral du 3 Janvier 1986 fixe les règles à observer pour l’urbanisation aux abords du littoral. C’est une loi d’équilibre entre l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. La bande littorale du Narbonnais, qui représente un linéaire de 42 kilomètres, est ainsi soumise à une limitation du développement de l’urbanisation : •S ur les 10 communes littorales qui sont concernées par la Loi Littoral (Fleury, Narbonne, Gruissan, Bages, Peyriac- La plaine littorale, colonisée par les constructions, voies de communication, équipements… 26 100m*42000m=4,2 km2 . Il faut déduire les surfaces déjà urbanisées de ce total Rapport de présentation 51 Par ailleurs, la nécessaire protection des terres agricoles, notamment des terroirs viticoles classés en AOC (piémonts…) impose de préserver certains secteurs de toute urbanisation, pour éviter de surconsommer des espaces indispensables au maintien des exploitations, et garantir la qualité des vins. A Sigean, l’urbanisation tend à morceler les exploitations en gagnant sur les terroirs viticoles. Enfin, la présence de grandes infrastructures routières et ferroviaires engendre des contraintes importantes, notamment des nuisances de bruit, qui limitent les disponibilités foncières sur leurs abords (Par exemple, les recommandations de l’article L.111-1-4 du Code de l’Urbanisme, dit « Amendement Dupont »). Les axes de communication constituent des coupures urbaines nettes, difficiles à atténuer, et consomment beaucoup d’espace. Des grands projets sont d’ailleurs en cours, qui restreindront d’autant plus les disponibilités foncières pour l’urbanisation. Pourtant, le foncier urbanisable disponible se concentre au sud, dans le nœud routier . II.4.3. U ne offre en habitat importante, pourtant déséquilibrée au niveau spatial et structurel Le territoire souffre de l’absence d’une politique d’habitat commune et cohérente à l’échelle du SYCOT. Cette carence contribue à de nombreux dysfonctionnements en termes d’offre de logements et de fortes disparités au sein du parc 52 Rapport de présentation immobilier d’une commune à l’autre. Aujourd’hui le territoire du SYCOT doit répondre à trois problématiques fondamentales : • répondre aux besoins actuels de la population à travers une offre de logements de qualité et adaptée à la demande et aux caractéristiques de la populations (jeunes ménages, personnes âgées…) ; • intégrer une certaine mixité au sein du territoire en diversifiant et qualifiant l’offre de logements ; • organiser et répartir équitablement l’offre en logements qui sera nécessaire à l’accueil des nouvelles populations (+27.000 habitants d’ici à 2020). Tandis que l’on se trouve dans une situation de pénurie foncière sur l’ensemble du territoire : • sur le territoire, l’offre à destination des populations permanentes est quasiment équivalente à l’offre secondaire ; • la ville-centre de Narbonne concentre 66 % du parc de logements locatifs et 81 % du parc collectif, et accueille 84 % des logements sociaux ; Si l’on considère les objectifs de la loi SRU sur les trois communes concernées, 1830 logements sociaux resteraient à produire pour atteindre aujourd’hui les seuils fixés, sans pour autant prétendre satisfaire entièrement les besoins, ni gérer l’augmentation future de la population. Une politique sociale en matière d’habitat est donc nécessaire à l’échelle du territoire du SYCOT, et non pas uniquement ciblée sur des communes urbaines ou péri-urbaines. Globalement, la tendance actuelle de la demande du marché s’oriente sur : • un habitat individuel diversifié ; • du locatif privé. Or, les caractéristiques de l’offre immobilière sont majoritairement : • un habitat individuel en accession, de qualité et de surface importante ; • une faible production de logements sociaux ; • l’émergence de programmes immobiliers haut de gamme ou de « haut standing » (résidences fermées…). Cette inadéquation entre la demande et l’offre constatée est au sein même de la problématique foncière. Le parc de logements est inadapté pour répondre aux besoins des jeunes ménages, ainsi que des ménages âgés, souvent composés d’une ou deux personnes. Il s’agit de répondre à une problématique de fond en allant vers une démarche de mixité sociale … • en considérant les diverses typologies de population ; • en valorisant le parc de logements, sur l’habitat existant, les nouvelles constructions, les services et aménagements associés ; • en favorisant la mixité de l’habitat : solidarité accrue, adapter le parc de logements à chaque territoire, faire face au renouvellement des générations, trouver de nouvelles formes d’urbanisation II.4.3.1. Les risques d’aggravation des disparités structurelles et fonctionnelles Constat L’une des caractéristiques principales de l’offre en habitat dans l’aire du SYCOT est relative à l’inégale diversification des différents segments du parc de logements, entre les territoires, mais également au niveau structurel. Le parc de logement est ainsi particulièrement marqué par la vocation touristique du littoral, et par le caractère rural de l’arrière-pays : malgré son importance numéraire (on comptabilise 1 logement pour 1,1 personnes), seuls 49 % du parc répondent à un usage d’habitat permanent, et ce malgré des besoins croissants. Tandis que l’on se trouve dans une situation de pénurie foncière sur l’ensemble du territoire, l’offre à destination des populations permanentes est quasiment équivalente à l’offre secondaire : 49 % pour les résidences principales, contre 46,2 % pour les résidences secondaires. Cette répartition est spécifique aux territoires à tendance touristiques et aux espaces côtiers, qui doivent gérer des afflux massifs de populations temporaires lors de la saison estivale. Caractéristiques du parc de logements en 1999 44 012 logements principaux sont comptabilisés, pour un total de population de 101 710 habitants, soit une moyenne de 2,3 personnes par logements. Compte tenu de la taille moyenne des ménages (2,4 personnes par ménages), le parc de logements vacants, qui représente environ 4,8 % du parc total, peut encore accueillir - et de manière purement théorique, avec toutes les réserves qui s’imposent - environ 10 000 habitants. La pénurie immobilière et les prix du foncier conduisent par ailleurs un grand nombre d’habitants à se loger dans des résidences secondaires, pourtant peu adaptées à un usage quotidien, qui permettent de répondre à des fluctuations saisonnières. Le nombre de foyers concernés est cependant difficile à estimer. Toutefois, le parc de logements vacants a nettement diminué en 10 ans, de 20 % en moyenne, ce qui démontre que des politiques de réhabilitation pourraient remettre sur le marché rapidement un grand nombre de logements, et aboutir en peu de temps à une pénurie de logements. Par ailleurs, on observe que le parc des résidences secondaires augmente plus vite que le parc principal (26 % contre 18 %), ce qui peut, à long terme, accroître le déséquilibre entre les communes touristiques et les communes résidentielles. Les communes littorales ont ainsi engagé des actions de réhabilitations, mais ces actions ne s’adressent pas nécessairement au parc principal. Le parc vacant est ainsi nettement plus réduit sur les communes littorales que sur les communes de l’arrière-pays, comme dans le Ginestacquois, qui enregistre un taux de vacance de 10 %. Rapport de présentation 53 Répartition des logements vacants par sous-secteurs en 1990 et1999 Sous-secteurs Logements vacants 90 Logements vacants 99 Parc total 90 Parc total 99 Part du vacant dans le parc total en 90 en % Part du vacant dans le parc total en 99 Ginestacquois 605 515 4788 5410 13 10 Narbonnais 4078 2806 49253 57973 8 5 Sigeannais 753 987 21630 26664 3 4 Total 5436 4308 75761 90146 7 4,8 Source : INSEE, RGP 1999 54 Rapport de présentation Cette situation reflète l’absence de politique communautaire en matière de gestion du parc de logement. Du reste, aucun Plan Local de l’Habitat (PLH) n’a été réalisé à ce jour à l’exception de celui de l’agglomération de Narbonne. Narbonne occupe ainsi une place hégémonique pour tout ce qui concerne les fonctions dites « urbaines » en matière de logements, avec un déficit très net des autres communes : •L e secteur locatif (privé et social confondus) à usage principal, assez faible sur l’ensemble du territoire du SYCOT (environ 33 %), est concentré à plus de 66 % dans la villecentre. Il constitue plus de 46 % du parc de logements narbonnais, et est quasi inexistant dans les petites communes, Projections Une augmentation de 26,7 % de la population d’ici à 2020 impose nécessairement un accroissement des capacités d’accueil de ces populations, ainsi qu’une diversification de l’offre. Le scénario tendanciel prévoit ainsi l’arrivée de populations jeunes, à la recherche de programmes locatifs notamment, mais également de populations âgées (+ de 60 ans), qui peuvent nécessiter des programmes spécifiques : petits logements pour répondre à des ménages à 2 voire 1 personne, immeubles équipés pour l’accession aux handicapés, maisons médicalisées… Méthodologie NB : ces résultats sont des projections et n’ont en aucun cas valeur de prévisions. Il s’agit, sur la base des hypothèses énoncées ci-dessous, d’une combinaison et d’une projection de 2 variables : •L es logements collectifs sont à 81 % situés à Narbonne, les communes rurales étant quasi exclusivement composées de résidences individuelles, • Narbonne accueille 84 % des logements sociaux collectifs (soit environ 15 % de son parc de logement total). La structure de l’offre en logements déterminant fortement les caractéristiques de la population accueillie, il résulte de cette inégale diversification de l’habitat dans l’aire du SYCOT une certaine « sélectivité » des territoires dans l’accueil des populations. Par exemple, le manque de petits logements du secteur locatif dans les petites communes induit forcément le départ des jeunes au moment de la décohabitation vers les grands centres urbains. • l’évolution de la taille des ménages ; • l’évolution de la population projetée dans le scénario tendanciel de l’INSEE. Les projections ainsi obtenues devront être tempérées du fait de l’existence d’un parc vacant important, pouvant faire l’objet de réhabilitations, ainsi que d’un très fort parc secondaire. • La taille des ménages : celle-ci continue à décroître. Entre 1990 et 1999, la taille moyenne des ménages de la zone est passée de 2,56 à 2,36. Le Taux d’Occupation des logements (TOL) sera calculé sur une base de diminution moindre, la taille des ménages pouvant difficilement descendre en deçà de 2, portant alors en 2020 la taille moyenne des ménages à environ 2,15 personnes. • Les projections en matière de population : Rapport de présentation 55 l’INSEE prévoit, à l’horizon 2020, une forte augmentation de population sur le territoire du SYCOT : + 27.000 habitants. Le SYCOT atteindrait alors 128.000 habitants. Nous prendrons donc 2 hypothèses pour évaluer la demande en logements : • l’hypothèse de l’INSEE, • et une hypothèse plus basse, calculée sur la croissance des 17 dernières années, équivalent à 18,7 % d’augmentation de la population, soit +19.000 habitants. Production de logements projetée en 2020 Population projetée en 2020 Hyp.basse : 120.000 Hyp.haute : 128.000 Taille des ménages projetée : 2,15 120.000/2,15 = 55.814 128.000/2,15 = 59.535 Production de logement projetée 11802 15523 Production annuelle de logement nécessaire 562 740 Compte tenu de la taille moyenne des ménages, on peut estimer le besoin supplémentaire à moyen terme (d’ici 10 ans) entre 11800 logements et 15500, et entre 18500 et 21500 logements à long terme, d’ici 2030. Ce résultat est à pondérer du fait de l’existence d’un parc vacant important, qui si il est réhabilité au trois-quart, fournirait environ 3220 logements. Au total, il resterait entre 8410 et 12300 logements à produire à moyen terme, sans pour autant compenser la pénurie actuelle. Cette projection ne prend cependant pas en compte la transformation du parc secondaire en parc principal, notamment dans les communes littorales : pour résorber ce besoin en limitant les constructions neuves, plus de 20 % des résidences secondaires devraient théoriquement être réhabilités, et transformés de manière à être adaptés à une occupation permanente. A titre indicatif : Evaluation des besoins par commune Méthode de calcul : 2 variables on été considérées : • les logements projetés à l’échelle du SYCOT d’ici à 2020, hypothèses hautes et basses, • la part que représentait la commune entre 1990 et 1999 dans l’accroissement démographique de l’ensemble de la population du SYCOT. Par exemple, Vinassan représentait entre 1990 et 1999 plus de 9 % de la croissance démographique du SYCOT. Si la commune conserve son dynamisme et son attractivité, on peut estimer que d’ici à 2020, elle poursuivra cette tendance et attirera toujours 9 % de la population du SYCOT. Dans ce cas, elle accueillera environ (hypothèse haute) : 27.000 x 9% = 2430 habitants en 2020. Cette méthode de calcul permet d’envisager une éventuelle répartition future de la population, en imaginant que le dynamisme constaté sur chaque commune entre 1990 et 1999 restera identique à l’horizon 20020. Il faut bien évidemment tempérer ces résultats, en fonction des disponibilités foncières de chaque commune, des logements vacants, et des volontés communales en matière de développement. Ces projections représentent un scénario « tendanciel », permettant cependant de donner une approximation sur où pourraient s’installer les futurs 27.000 habitants supplémentaires du SYCOT (hypothèse haute). Evaluation des besoins par commune On constate que : • Cuxac-d’Aude28 devrait produire à elle seule environ 440 et 600 logements d’ici 2020, si toutefois elle réhabilite en parallèle 75 % de son parc vacant actuel, • la commune de Gruissan devrait dégager entre 1700 et 2200 nouveaux logements, ou requalifier d’autant son parc secondaire (qui s’élevait en 1999 à 9475 résidences), • Vinassan devrait théoriquement réaliser entre 1100 et 1400 logements, soit multiplier au minimum par 2 son parc actuel. • la commune de Ginestas aurait à fournir entre 330 et 430 logements manquants, dont 10 à 15 % environ pourraient être prélevés sur le parc vacant. Ces données ne sont que des indications tendancielles, si la commune poursuit une même dynamique de développement par rapport au SYCOT. La commune de Cuxac-d’Aude représentait, entre 1990 et 1999, 4,5 % de l’augmentation de population du SYCOT, soit 274 habitants supplémentaires. Si l’on considère que dans le futur, elle représentera également 4,5% de l’augmentation de population, elle verra alors sa population passer à 5480 habitants, soit 1215 habitants supplémentaires. 28 56 Rapport de présentation II.4.3.2. Une forte pénurie en matière d’offre sociale Rapport de présentation 57 La production de logements sociaux reste nettement insuffisante au regard des besoins : plus de 75 % des demandes restent insatisfaites, et l’augmentation future de la population nécessiterait d’atteindre un quota d’environ 15 % de logements sociaux sur l’ensemble du territoire du SYCOT. Depuis 1982, le rythme de construction se situe autour de 91 logements par an, soit environ 1900 logements supplémentaires depuis cette date. La production reste donc faible, largement insuffisante et peu relayée au niveau local hors de la ville-centre. La forte concentration de logements sociaux dans la Communauté d’Agglomération de Narbonne (CAN) a pour effet de catalyser la quasi-totalité des demandes de ce type de logements. Au sein même de la ville centre, ce type de logement est fortement concentré dans les grands ensembles d’habitat social et dans le centre ancien, qui connaît depuis plusieurs années un processus de déqualification et de paupérisation (le quartier Saint-Jean est classé en Zone Urbaine Snsible – ZUS). La majorité de ces grands ensembles est actuellement en cours de réhabilitation, et de modernisation. Quelques opérations de petits collectifs existent et méritent d’être soulignées : Quartier Saint-Jean à Narbonne, en cours de requalification 58 Rapport de présentation L’offre en logements sociaux sur le territoire : exemples de petits collectifs sur Narbonne et Armissan. A l’heure actuelle, le territoire du SYCOT propose : • 5275 logements publics (HLM) gérés par des organismes (OPHLM, SAAHLM,…) ; • dont seulement 1,8 % dans le Ginestacquois, et 11,4 % dans le Sigeannais (fortement groupés à Port-La-Nouvelle) ; • la grande majorité de ces logements est de type collectif (90 %) ; • mais les communes rurales, qui développent depuis peu leur offre sociale, réalisent essentiellement des opérations individuelles (à plus de 80 %), moins économes en matière d’espace et plus chères à la fois à la production et à la location. Pour garantir la mixité sociale et la construction de logements sociaux en nombre suffisant, le volet logement de la loi SRU impose aux communes de plus de 3500 habitants dans les régions autres régions que l’Ile-de-France, situées dans une agglomération d’au moins 50 000 habitants, de disposer au moins de 20 % de logements sociaux. Sur le territoire du SYCOT, trois communes sont concernées par cette mesure : Coursan, Cuxac d’Aude, et Narbonne ; Port-LaNouvelle n’étant pas directement située dans l’agglomération Narbonnaise. Le logement social représente 5,4 % du parc de logement total sur tout le territoire, mais 16 % à Narbonne, qui est proche de son objectif de 20 %. Mais certaines communes, comme Moussan, Bize-Minervois, ou Villedaigne ne comptabilisent aucun logement social. Si l’on considère les objectifs de la loi SRU sur les trois communes concernées, 1830 logements sociaux resteraient à produire pour atteindre aujourd’hui les seuils fixés, sans pour autant prétendre satisfaire entièrement les besoins, ni gérer l’augmentation future de la population. Au delà d’un nécessaire rééquilibrage géographique, qui doit découler d’une logique de solidarité intercommunale, la politique de l’habitat, en particulier social, occupe une place centrale dans les dynamiques d’aménagement, de développement et de peuplement du territoire, aussi bien pour les communes urbaines que rurales. De nombreuses personnes aspirent à quitter la ville, et tendent à vivre en milieu rural, ce qui peut à moyen et long terme participer à la redynamisation de certains secteurs (maintien des effectifs scolaires, …). Par ailleurs, de nombreux jeunes souhaitent rester ou revenir dans leurs communes d’origine, et ne trouvent à l’heure actuelle aucun logement locatif correspondant à leurs moyens financiers. Une politique sociale en matière d’habitat est donc nécessaire à l’échelle du territoire du SYCOT, et non pas uniquement ciblée sur des communes urbaines ou péri-urbaines. Projections Si l’on considère le scénario démographique tendanciel à l’horizon 2020 sur le territoire du SYCOT, qui prévoit une augmentation supérieure à 27.000 personnes sur 15 ans, on peut évaluer deux types de besoins en logements sociaux : • le besoin « tendanciel », qui permettra de répondre uniquement à l’augmentation de la population, évalué sur la base d’une projection entre le parc existant actuel, et la population future. Pour répondre à une population de 128000 habitants en 2020, 1460 logements sociaux au minimum sont nécessaires, soit une augmentation de 27 % du parc actuel. Cette projection ne prend cependant pas en compte les carences actuelles. • le besoin lié aux objectifs de la Loi SRU, qui prend en compte les déficits actuels et les besoins inhérents à une future augmentation de la population. Les logements nécessaires s’élèveraient alors à 3739 d’ici 10 ans, soit un rythme de construction annuelle de 373 logements. La commune de Narbonne ne peut pas porter seule la production de tous ces logements, ce qui risquerait d’aboutir à une ghettoïsation de la population et ne répondrait pas aux aspirations des habitants venant s’installer sur la Narbonnaise. Il paraît ainsi important que les 2 communes concernées par les objectifs de la Loi SRU parviennent à rattraper leurs retards, mais également que les autres communes du SYCOT, qui bénéficient des équipements, des infrastructures et de l’attrait de Narbonne, et qui devraient voir leurs populations augmenter, satisfassent une partie de cette demande par souci de solidarité avec les communes urbaines, et pour assurer Rapport de présentation 59 une reprise démographique sur leur territoire Un rééquilibrage de cette offre devrait également permettre de mettre un frein à l’urbanisation galopante dans les zones inondables, seules zones réellement accessibles financièrement aux ménages à faibles revenus qui trouveraient alors des logements adaptés à leurs moyens. Mais l’ambition du SYCOT ne doit pas se réduire aux seules questions de l’habitat social, et doit promouvoir une réflexion plus globale sur l’équilibre des logements sur l’ensemble du territoire, en particulier les répartitions entre logements secondaires et logements principaux. Ainsi, tandis que le territoire du SYCOT enregistre un très net déficit en foncier constructible, on constate que l’on se trouve face à une double problématique en matière d’accueil des nouveaux arrivants : • dans quelle mesure doit-on développer les résidences secondaires, qui sont effectivement nécessaires à la poursuite des activités touristiques, tandis que l’on ne peut dégager que très peu de foncier constructible pour des résidences principales ? Cette question pose un problème de priorité et d’équilibre, qu’il sera nécessaire d’évaluer pour diversifier et renforcer l’offre en matière d’habitat. Elle se posera d’autant plus sur les communes littorales, qui comptent un parc de logements secondaires nettement supérieur au parc principal. Cette inadéquation entre la demande et l’offre constatée est au sein même de la problématique foncière. Le desserrement des ménages entraîne certes un accroissement des besoins en termes de logements mais surtout l’émergence d’une nouvelle demande en termes de typologie de logements. En effet : • 66 % des ménages sont composés de une ou deux personnes (contre 55 % en 1990) alors que seulement 37 % des résidences principales disposent d’une, deux ou trois pièces en 1999 ; • les petits logements n’ont augmenté que de 2 % entre 1990 et 1999, alors que les petits ménages ont connu une hausse de 8 %. • Le parc de logements est donc inadapté pour répondre aux besoins des jeunes ménages, ainsi que des ménages âgés, souvent composés d’une ou deux personnes. II.4.3.3. D es typologies de logements inadaptées Globalement, la tendance actuelle de la demande du marché s’oriente sur : • un habitat individuel diversifié ; • du locatif privé. Or, les caractéristiques de l’offre immobilière sont majoritairement : • un habitat individuel en accession, de qualité et de surface importante ; • une faible production de logements sociaux ; • l’émergence de programmes immobiliers haut de gamme ou de « haut standing » (résidences fermées…). 60 Rapport de présentation Source : INSEE, RGP 1999 Source : INSEE, RGP 1999 II.4.3.4. V ers une démarche de mixité sociale… a) …en considérant les diverses typologies de population Dans un souci de cohérence entre l’offre et la demande, différentes catégories de population doivent être considérées dans le cadre de la diversification de l’habitat. Les personnes âgées nécessitent des logements de petite taille inscrits dans un environnement bien équipé en termes de services, de commerces, de transports et d’équipements. Le territoire assiste à un phénomène de migration des communes péri-urbaines vers la Communauté d’Agglomération de Narbonne pour cette catégorie de population en quête d’un cadre de vie plus adapté à leur besoin et à leur capacité d’autonomie… Les familles présentent différentes caractéristiques selon le nombre d’enfant et la situation familiale (familles recomposées, monoparentales…). • Il s’agit de diversifier l’offre en logements individuels, en location ou en accession en périphérie proche, dans les bourgs et les villages, mais aussi de développer le petit collectif dans les communes centres ou secondaires. • Il s’agit également de développer une offre locative intermédiaire dans les communes centres afin de permettre aux locataires sociaux de poursuivre leur parcours résidentiel. • Par rapport à ces locataires, l’enjeu est aussi de diversifier la localisation du parc social et de favoriser l’accession à la propriété sociale. Les étudiants sont une catégorie encore peu considérée sur le territoire. Narbonne et son agglomération ne constituent pas réellement un pôle Universitaire ou une « ville étudiante » malgré les efforts en équipements d’enseignement supérieur qui vont dans ce sens. Aussi la demande pour ce type de logement n’est pas particulièrement conséquente. L’accueil des gens du voyage est une obligation au titre de la loi Besson. Par conséquent les communes doivent prévoir de mettre à disposition des terrains d’accueil dont la capacité aura été au préalable étudiée. Rapport de présentation 61 b) … en valorisant le parc de logements Une offre attractive dans le tissu urbain existant participe à la lutte contre l’étalement urbain. La valorisation d’un territoire passe par le traitement et l’organisation de l’existant et la qualité d’insertion des nouveaux logements dans le tissu urbain. Les leviers d’action dans le cadre de cette valorisation du parc immobilier sont : L’habitat existant La valorisation des lieux d’habitat passe à travers le développement des espaces publics et des espaces verts. Il est parfois important de conserver des respirations entre les différentes vocations d’un territoire, type poumon vert entre un secteur d’activités économiques et un secteur davantage résidentiel… Fleury, Leucate village et Armissan : trois exemples de traitement des espaces publics mettant en valeur l’habitat ancien (Choix des colories des espaces piétons, modulation du mobilier urbain, organisation appropriée des entrées de ville ..). Les nouvelles constructions Une réelle réflexion doit être menée quant à l’insertion dans le contexte urbain, ou environnemental de ces nouvelles constructions. L’intégration de ces nouveaux éléments dans leur environnement peut notamment s’effectuer à travers une charte de qualité environnementa- le établie à l’échelle du SYCOT. Une attention particulière devrait être portée, dans un contexte fortement pavillonnaire, sur l’esthétique des clôtures et des constructions, qui participe au manque d’homogénéité des quartiers, et à la fermeture physique des habitations sur ellesmêmes, ne favorisant pas les échanges. A Sigean, La Palme et La Franqui : extensions récentes manquant d’homogénéité. 62 Rapport de présentation A Névian : constructions neuves sans relation architecturale et urbaine avec le bâti ancien et l’environnement immédiat Les services et aménagements associés L’organisation des services publics et l’offre de déplacements en transport en commun contribuent à la qualité de vie des habitants. Il est impératif d’éviter toutes implantations de « verrues » dédiées à l’habitat, totalement déconnectées des réseaux et de l’organisation globale du territoire et situées en périphéries des centres urbains ou ruraux. c) …en favorisant la mixité de l’habitat Le territoire du SYCOT souffre de l’absence d’une réflexion d’ensemble concernant la politique d’habitat. Le parc de logement actuel est la résultante d’une juxtaposition de stratégies communales en matière de peuplement toujours plus ou moins liées à un marché d’opportunité. Certains secteurs abritent une forte spécialisation du parc immobilier (logements sociaux à Narbonne, résidences sécurisées en périphérie…), impliquant ainsi le regroupement de populations homogènes en termes de catégorie sociale et de classe d’âge. Ces secteurs sociologiquement très marqués selon les caractéristiques des ménages installés engendrent des déséquilibres sociaux sur le territoire du SYCOT. Une solidarité accrue La spécialisation spatiale de l’habitat engendre donc la concentration de population aux caractéristiques socio-économiques et culturels analogues. De plus la concentration générationnelle entraîne un vieillissement massif et accéléré de certains quartiers. Ces tendances pourraient être renversées par de nouvelles politiques urbaines en faveur de la mixité entre l’habitat et les fonctions économiques, commerciales et services, avec une attention particulière pour le système de transport. Quartier récent à Narbonne, voué au résidentiel, sans mixité des fonctions. Quartier sécurisé à Roche Grise, près de Narbonne Rapport de présentation 63 La politique d’habitat peut être davantage orientée au service de la lutte contre la ségrégation sociale. Adapter le parc de logement à chaque territoire Face au contexte à dominante rurale du territoire, il est important de préserver le cadre environnemental notamment en limitant le développement de quartiers uniquement résidentiels en périphérie. Ces quartiers de « mono produits », éloignés des pôles urbains et ruraux doivent être limités en raison des effets négatifs engendrés en termes de migrations alternantes, de mitages des espaces naturels et ruraux… D’autre part, les secteurs de développement de l’habitat doivent aussi être étroitement liés aux secteurs de développement économique et d’emploi. Cette cohérence de développement permet à la fois de répondre aux besoins des salariés locaux mais aussi aux besoins des nouvelles entreprises et à l’arrivée des nouveaux actifs, et par conséquent de réduire la distance du trajet domicile-travail. A Cuxac d’Aude, le mitage pavillonnaire se développe, loin du centre et des équipements, sans relation avec l’existant, ce qui encourage et aggrave les déplacements automobiles pour les besoins les plus élémentaires. Faire face au renouvellement des générations A travers l’offre d’habitat une commune est en mesure d’agir sur sa démographie et le renouvellement de sa population. En effet l’offre de logements peut impliquer une demande très ciblée. Dans les communes périurbaines, ces opérations doivent s’effectuer de façon diffuse dans le temps afin d’éviter les phénomènes de concentration générationnelle telle que nous l’avons décrit précédemment. Les équipements scolaires peuvent en effet se trouver subitement surdimensionnés lorsqu’en plus du vieillissement de la population, la croissance se ralentit, comme c’est le cas pour Pouzols-Minervois ou Paraza. En effet, du fait du vieillissement de leur population ces communes rencontrent des difficultés pour maintenir leur école. Par conséquent les communes périurbaines ne devraient accueillir que des services de première nécessité et des équipements évolutifs et adaptables aux besoins selon leur évolution démographique. 64 Rapport de présentation De même, en milieu urbain, la reconversion des quartiers démographiquement très homogènes doit être envisagée, notamment les quartiers sociaux (quartiers Saint-Jean, centre-ville) et les lotissements pavillonnaires. Trouver de nouvelles formes d’urbanisation La limitation de la consommation des espaces apparaît clairement comme une priorité dans les communes périphériques du périmètre du SYCOT afin d’y préserver les paysages agricoles et ruraux, mais également maritimes et les vues sur l’ensemble des plaines, des espaces littoraux, et des contreforts des massifs. La poursuite de l’urbanisation conduirait à étendre l’agglomération Narbonnaise : • sur des espaces toujours plus éloignés du centre ; • accroissant la congestion automobile ; • supprimant des espaces naturels de qualité (colonisation des crêtes et des plaines, aménagement opportuniste des entrées de ville …) ; • et générant des coûts importants d’infrastructures pour des communes rurales n’ayant pas forcement la capacité à y répondre. • De nouvelles formes d’urbanisation paraissent plus appropriées et peuvent être encouragées : maisons de ville bâties sur des terrains plus petits ; • habitat plus groupé autour des centres bourgs ; • construction dans les « dents creuses » des villes et villages ; • petits immeubles collectifs…. En offrant une alternative au développement pavillonnaire prédominant sur le territoire du SYCOT, ces nouvelles formes d’urbanisation permettent une diversification de l’offre d’habitat susceptible d’atténuer les contrastes entre la Communauté d’Agglomération de Narbonne et le reste du territoire, ou encore de favoriser la mixité urbaine et sociale sur le périmètre. A Sigean, des maisons de ville neuves adoptent des typologies architecturales locales, adaptées à l’environnement et au site, plus économe en terme d’emprise. Dans le même temps, il s’avère important de recomposer les quartiers en difficulté dans une logique plus solidaire, et d’améliorer la qualité de vie dans l’ensemble des communes de l’Agglomération. II 4.3.4. bis V ers une mutation partielle des stations littorales. En matière d’habitat, le littoral a un rôle singulier à jouer qu’il convient d’aborder dès le diagnostic. En effet, le littoral audois représente : - un gisement important en matière de logements dont une partie pourrait être restructurée afin de constituer un parc compatible avec une utilisation « à l’année ». - un potentiel économique et urbain considérable. En effet les stations littorales constituent une filière de développement stratégique à l’échelle du SCoT qu’il convient de faire évoluer vers la constitution de nouveaux quartiers grâce à une offre renouvelée d’équipements et de services. Une nouvelle offre portuaire notamment, pourvu qu’elle soit en adéquation avec la demande et pourvu qu’elle soit un facteur de structuration du tissu urbain, doit pouvoir jouer un rôle important dans la mutation des stations en villes. Cette évolution doit se faire dans le respect de loi littoral afin que la préservation de ce milieu exceptionnel ne soit pas altérée. Aussi convient-il de rappeler que la mutation des stations littorales doit être compatible avec leur capacité d’accueil telle qu’elle est définie par l’Etat : elle détermine « ce que le territoire peut supporter comme activités et usages sans qu’il soit porté atteinte à son identité physique, économique, socioculturelle et aux équilibres écologiques ». A l’aune de l’analyse du littoral audois et des enjeux qui en découlent, la capacité d’accueil du littoral s’avère suffisamment importante pour opérer une évolution des stations littorales vers des villes à part entière qui auront un rôle essentiel à jouer dans l’équilibre général du SCoT. Rapport de présentation 65 II.4.4. Une consommation foncière préoccupante NB : Les données exploitées ici sont issues d’une étude en cours menées par Subdivision DDE de Narbonne. L’analyse est celle de GAUDRIOT, dans l’attente du rapport définitif Plus de 5 031 hectares sont urbanisés, soit 5 % de l’ensemble du territoire du SYCOT. Toutefois, en moins d’un siècle, les communes du territoire ont consommé 10 fois plus de foncier que durant toutes les périodes antérieures au vingtième siècle, essentiellement prélevé sur les terres viticoles et agricoles. Si l’on répartit cette donnée sur les 100 dernières années, cela signifie que l’urbanisation à caractère d’habitat consomme plus de 45 hectares par an. Le foncier constructible disponible étant insuffisant, des communes devront dégager de nouvelles zones à urbaniser ou réduire leur rythme d’urbanisation. Cette tension foncière est largement alimentée par un rythme de construction particulièrement soutenue. 66 Rapport de présentation La question de la consommation foncière est indissociable de celle de la densité. Ainsi, alors que traditionnellement les villages du SYCOT étaient « travaillés » dans la hauteur, afin d’économiser les terres viticoles et d’éviter les inondations, on constate une dynamique importante dans la construction neuve de limitation de la hauteur, au profit d’un étalement au sol. Ces tendances aboutissent sur l’agglomération narbonnaise à un mitage important. Pour l’heure, les documents de planification permettent de dégager encore 1455 hectares de foncier constructible sur l’ensemble du territoire du SYCOT, hors commune ne disposant d’aucun documents de planification. Cette capacité foncière ne permettrait d’accueillir que la moitié des logements nécessaires pour répondre à la projection démographique tendancielle de 2020. Des choix en matière de formes urbaines s’avèrent donc nécessaires si l’on souhaite exploiter au mieux le foncier actuellement disponibles, et éviter une surconsommation des espaces agricoles. Rapport de présentation 67 Constat L’élaboration du bilan des Plan d’Occupation des Sols en application sur le territoire du SYCOT permet de dégager une tendance très nette vers une surconsommation foncière vouée à l’habitat. Ainsi, sur l’ensemble des POS actuellement applicables, on dénombre : • plus de 6 486 hectares voués à l’urbanisation à caractère d’habitat ; • dont 1 455 hectares résiduels (22,4 %), donc disponibles à court et moyen terme. Au total, ce sont aujourd’hui - et sous réserve des conclusions de l’étude menée par la DDE de l’Aude - plus de 5 031 hectares qui sont urbanisés, soit 5 % de l’ensemble du territoire du SYCOT. Les centres anciens (zonage Ua) ne représentent dans ce contexte que 468 hectares, soit 9,3 % de l’ensemble de l’urbanisation. On peut dès lors en déduire que l’on a, en moins d’un siècle, consommé 10 fois plus de foncier que durant toutes les périodes antérieures au vingtième siècle, essentiellement prélevé sur les terres viticoles et agricoles. Si l’on répartit cette donnée sur les 100 dernières années, cela signifie que l’urbanisation à caractère d’habitat consomme plus de 45 hectares par an. Cette évolution s’est fortement accélérée après les années 1950, avec la généralisation du Plan Courant dans l’habitat individuel, permettant d’accéder à la propriété, ainsi que la réalisation des grands ensembles. En fonction de leur localisation, et des stratégies communales, les rythmes de consommation foncière observables sur chaque commune sont variables. On constate naturellement que les communes périphériques à Narbonne, telles que Salles d’Aude, Coursan, Cuxac d’Aude, Vinassan, ainsi que la ville-centre, consomment beaucoup d’espaces constructibles annuellement depuis l’élaboration de leur POS, du fait de la forte pression foncière qui s’exerce. Afin d’économiser l’espace disponible, et de satisfaire au mieux la demande, la plupart des communes périphériques ont mis en place des programmes de petits collectifs et des opérations groupées. Force est de constater, pourtant, que les communes plus éloignées et excentrées, comme Bize-Minervois, Argeliers, Ouveillan ou Fitou, ont également une consommation foncière importante, qui correspond à l’ouverture de nombreux lotissements, surconsommateur d’espaces. Les parcelles sont, sur ces communes, beaucoup plus grandes : très peu d’opérations groupées (maisons de ville, maisons mitoyennes, petits collectifs) ont été engagées, ce qui accroît l’étalement de l’urbanisation. Les extensions urbaines de Fitou vues depuis la plaine. 68 Rapport de présentation Le centre ancien de Fitou. A Fitou, le centre ancien représente environ 11,5 hectares en 2004, sur 111 hectares de surfaces construites à caractère d’habitat, soit 10,3 % du foncier bâti. En moins de 50 ans, l’urbanisation a largement gagné les versants des coteaux, et a consommé dix fois plus de foncier bâti qu’en plus de dix siècles d’occupa- tion humaine. Depuis l’application de son POS en 1998, Fitou utilise annuellement 6 hectares pour de l’habitat individuel. Si cette tendance se poursuit à l’horizon 2020, la commune devra dégager théoriquement 96 hectares de nouvelles zones urbanisables pour poursuivre le rythme actuel de son développement. Le bourg d’Ouveillan et ses extensions. L’exemple d’Ouveillan est aussi illustratif : le centre ancien représente environ 19,7 hectares en 2004, sur 74,1 hectares de surfaces construites à caractère d’ha- bitat, soit 26 % du foncier bâti. En moins de 50 ans, l’urbanisation a multiplié par 3,5 la consommation foncière. Rapport de présentation 69 Hectares directement urbanisable (1/2 du potentiel communal) Rythme annuel de remplissage (ha) Nombre d’années restantes pour combler les zones disponibles, au rythme annuel actuel 0,4 6,7 0,06 Armissan 1,1 2,8 0,38 Bages 26,5 0,7 39,50 Bizanet 10,8 1,3 8,55 Bize-Minervois 66,4 4,3 15,38 Caves 8,0 0,8 9,70 Coursan 14,9 5,6 2,65 Cuxac-d’Aude 31,4 8,7 3,63 Fitou 20,5 6,0 3,43 Fleury-d’aude 4,5 0,0 10,00 Ginestas 13,3 2,4 5,62 Gruissan 47,1 4,5 10,44 Lapalme 18,8 3,4 6,13 Argeliers Leucate 36,7 3,3 11,11 Marcorignan 2,0 2,1 0,92 Mirepeisset 2,9 1,1 2,69 Montredon-des-Corbieres 22,2 2,5 9,00 Moussan 8,9 2,8 3,23 Narbonne 228,1 85,5 2,67 Névian 4,8 2,5 1,93 Ouveillan 5,7 0,4 12,94 Paraza 5,3 1,4 3,84 Peyriac-de-mer 2,8 0,6 4,76 Port-la-Nouvelle 41,3 9,9 4,18 Portel-des-Corbieres 5,0 2,0 2,56 Pouzols-Minervois 8,5 6,5 1,31 Raissac-d’Aude 0,4 0,0 13,01 roquefort-des-corbieres 6,4 1,5 4,33 Saint-Marcel-sur-Aude 3,9 1,8 2,25 Salles-d’Aude 31,8 8,2 3,86 Sallèles-d’Aude 21,9 4,2 5,18 Sigean 14,4 11,5 1,26 Treilles 2,7 0,1 19,11 Vinassan 11,0 4,1 2,67 TOTAL SYCOT 730,59 Source : Etude DDE sur le bilan des zones Na et Nb des POS, DDE de l’Aude, 2004 (données provisoires) ; traitement statistique GAUDRIOT. Certaines communes, comme Sigean, Marcorignan ou Argeliers, sont aujourd’hui dans une situation de saturation, au regard de leur POS en cours d’application. 70 Rapport de présentation Le foncier constructible disponible étant insuffisant, ces communes devront dégager de nouvelles zones à urbaniser ou réduire leur rythme d’urbanisation. Cette tension foncière est largement alimentée par un rythme de construction particulièrement soutenue. Les données SITADEL font ainsi état, pour l’année 2003, de 1262 constructions individuelles autorisées sur l’année (Tableau DDE), contre 428 logements collectifs, ce qui tend à aggraver les déséquilibres : l’individuel est nettement plus consommateur en foncier que le collectif. Rythme de la construction sur le périmètre du SYCOT Logements autorisés individuels Logements autorisés collectifs Total logements autorisés VA % VA % 2003 1262 74,7 428 25,3 1690 2002 1124 64,6 615 35,4 1739 2001 1605 77,3 471 22,7 2076 2000 1021 80,1 253 19,9 1274 1999 843 84,9 150 15,1 9903 1998 913 68,8 415 31,3 1328 1997 764 72,3 293 27,7 1057 1996 955 69,1 428 30,9 1383 Source : DRE, SITADEL, 2004 La question de la consommation foncière est indissociable de celle de la densité. Ainsi, alors que traditionnellement, les villages du SYCOT étaient « travaillés » dans la hauteur, afin d’économiser les terres viticoles et d’éviter les inondations, on constate une dynamique importante dans la construction neuve de limitation de la hauteur, au profit d’un étalement au sol. ne, mais également à l’économie d’espace alors perçu comme précieux. Cette forme urbaine participait aussi à l’animation des espaces publics, au développement du lien social, facteur d’intégration. Pourtant, si l’analyse les constructions anciennes montre qu’il n’était pas rare d’observer des habitations à 2 ou 3 étages, largement plus hautes et étroites que les habitats collectifs actuels. Le bâti participait alors au maintien d’une homogénéité urbai- L’habitat ancien utilisait la hauteur pour économiser l’espace. Rapport de présentation 71 Narbonne Feuilla Ces tendances aboutissent sur l’agglomération narbonnaise à un mitage important, qui peut également être confirmé au regard de l’étalement urbain constaté à l’échelle régionale : Ratio d’espace occupé pour 1000 habitants par agglomération (en 2004 pour Narbonne, en 2000 pour les autres agglomérations) Narbonne Montpellier Nimes Perpignan Population 49035* 354000 202000 213000 Zones d’activités (km2) 6,18 5,6 5,5 5,5 Zones de loisirs (km2) 0,95 2,5 2 1,4 Tissu urbain dense (km2) 2,1 6 5 6 Pavillonnaire (km2) 9,6 11,4 14,2 9 Total tâche urbaine hors mitage (km2) 18,8 93,1 60,9 52,7 Ratio : Ha / 1000 habitants 3,8 2,6 3 2,5 Forme urbaine globale Très diffusée Etalée Diffusée Dense Source : Etude « Impact des formes d’urbanisation sur la mobilité urbaine en LanguedocRoussillon », Gaudriot-IEA, Juin 2000 - Complétée par les données foncières bilan des POS (DDE, 2004 – données provisoires) * estimation de population 2004 de la tâche urbaine narbonnaise (Narbonne + Montredon), sur la base de 46 700 habitants en 1999, augmenté de 5 %. Pour l’heure, les documents de planification permettent de dégager encore 1455 hectares de foncier constructible sur l’ensemble du territoire du SYCOT, hors commune ne disposant d’aucun documents de planification. Projections Si dans le futur la moyenne par constructions se porte à 1000 m2 par logement (ce qui tend à se rapprocher de la tendance actuelle), les espaces actuellement disponibles ne pourront accueillir que 7 300 logements à l’échelle du SYCOT, soit la 72 Rapport de présentation moitié des logements nécessaires selon l’hypothèse haute à l’horizon 2020. A contrario, si une politique de densité est mise en place, tendant vers des parcelles de 500 m2, des petits collectifs et maisons de ville, le foncier actuel pourra recevoir 14600 logements, ce qui permettra d’accueillir la population projetée. Des choix en matière de formes urbaines s’avèrent donc nécessaires si l’on souhaite exploiter au mieux le foncier actuellement disponibles, et éviter une surconsommation des espaces agricoles. II.4.5. D es formes urbaines en mutations, en réponse à de nouveaux modes de vie L’évolution de la forme urbaine est tributaire de l’évolution de nos pratiques, dont celle de la mobilité, aujourd’hui très éclatée entre bassin de vie et bassin d’emplois. A l’échelle du SYCOT, trois formes urbaines se caractérisent : • Les stations littorales ; • Les bourgs ruraux traditionnels, pittoresques, mais dont l’organisation des constructions ne correspond pas toujours aux besoins actuels des populations ; • Les extensions récentes, loties ou linéaires : ce mode d’urbanisation, fortement consommateur d’espaces en particulier agricoles, exerce une pression environnementale et foncière forte et peut aussi conduire, dans sa forme extrême, à une privatisation totale des espaces, avec la création de résidences fermées sécurisées. Par ailleurs, on constate que les solutions architecturales appliquées au littoral, qui sont volontairement destinées à économiser un espace côtier réduit pour rentabiliser les constructions et les espaces urbanisés, ne sont pas adoptées de manière identique, ni même partielle, sur le reste du territoire. Elles sont mêmes souvent critiquées du fait de leur caractère contraignant. Comme dans toutes les régions développées, nous assistons sur le territoire du SYCOT à une forte croissance de la mobilité individuelle. Le manque de transports en commun et l’amélioration des infrastructures de transports, qui augmentent la proximité temporelle à l’agglomération, participent au développement de ces migrations, et à l’éclatement de l’urbanisation. L’urbanisation sur le territoire du SYCOT a évolué depuis les années soixante-dix en termes de formes et de composition urbaine, vers un relâchement de l’espace urbanisé, et une organisation plus aérée des quartiers d’habitat. Narbonne, la ville centre, reste la commune la plus densément bâtie, avec 268 habitants/km2. Cependant, comparativement à d’autres pôles urbains, c’est une densité « brute » toute relative et faible, en raison de la superficie importante de la commune (172 km2). Béziers enregistre ainsi une densité de 744 habitants/km2 , et celle de Perpignan atteint 1554 habitants/km2. Cette densité reflète l’usage rationalisé qui a pu être fait de l’espace, avec une rentabilisation des secteurs urbanisés, et illustre la saturation de la ville centre, qui ne dispose plus aujourd’hui de suffisamment de terrains à bâtir. Le parc ancien est actuellement en cours de réhabilitation dans le centre-ville, avec de nombreuses démolitions reconstructions d’immeubles. Une Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) est d’ailleurs en cours, et prolonge des efforts déjà entrepris. Pourtant, la forme urbaine de l’agglomération narbonnaise reste singulière, et l’on ne peut pas véritablement parler d’agglomération, car l’urbanisation est éclatée entre la ville centre et les villages périphériques. L’urbanisation n’est ni groupée ni continue du fait des nombreuses coupures urbaines et contraintes qui ponctuent les pourtours de la ville : zones inondables, relief, étangs…La ville s’est principalement développée autour du centre ancien, puis le long de la RN 9, en plaine et sur les coteaux. II.4.5.1. A l’échelle de l’aire du SYCOT : trois types de formes urbaines se caractérisent a) Les stations littorales Suite à la Mission Racine et à l’essor du tourisme de masse, dans les années soixante, les stations balnéaires (Gruissan, Leucate, Port-La-Nouvelle, Fleury ;..) se sont développées, avec une majorité de constructions hautes, semi collectives et collectives. Organisée autour des ports de plaisance et des ports industriels, la forme urbaine de ces secteurs est caractérisée par des architectures souvent Rapport de présentation 73 originales, pour les villes concernées par les Missions Racines, et particulièrement denses. Ces stations répondent à un besoin saisonnier, mais également à des besoins en locatif et en collectif pour de jeunes ménages, voire des populations étudiantes (c’est le cas pour Gruissan, qui accueille beaucoup d’étudiants narbonnais). Leur vie sociale reste cependant rythmée par les saisons touristiques. b) Les bourgs ruraux traditionnels Les bourgs ruraux traditionnels sont généralement localisés dans des secteurs à dominante viticole, piscicole et agricole, suivant des principes d’implantation ancestraux permettant de protéger les habitations des catastrophes naturelles : implantation à flanc de coteaux, en terrasses, constructions à étages. La forme urbaine est également dense, avec une majorité de bâtiments en R+1 et R+2, des immeubles et maisons étroites desservis par des ruelles et venelles héritées d’un passé romain et médiéval. L’organisation de ces constructions ne correspond pas toujours aux besoins actuels des populations : rues étroites qui ne permettent pas d’accéder en voiture aux maisons, immeubles étroits qui nécessitent des regroupements… Pouzols-Minervois, implantation traditionnelle sur un promontoire. c) Les extensions récentes, loties ou linéaires Les extensions récentes se sont développées depuis les années soixante, sous forme de pavillonnaire essentiellement. On assiste ainsi à un étalement de l’urbanisation depuis une trentaine d’année. Elles répondent à des critères et à des modes de vie actuels, basés sur une parcelle de grande taille, un jardin privatif, un usage accru de l’automobile… Le plus souvent, ces constructions individuelles ne correspondent pas aux références architecturales locales, les typologies architecturales étant plutôt de type provençal. Par ailleurs, ces constructions ne sont pas adaptées au contexte local (risques naturels notamment) qui nécessiterait plutôt des constructions en hauteur, pour limiter l’impact des crues. Ce mode d’urbanisation, fortement consommateur d’espaces en particulier agricoles, exerce une pression environnementale et foncière forte. Il peut par ailleurs conduire, dans sa forme extrême, à une privatisation totale des espaces, avec la création de résidences fermées sécurisées, qui connaissent une recrudescence depuis quelques années. Lotissement pavillonnaire implanté sur une parcelle viticole, en limite de village 74 Rapport de présentation Quartier d’habitat récent implanté à proximité de Gruissan Par ailleurs, on constate que les solutions architecturales appliquées au littoral, qui sont volontairement destinées à économiser un espace côtier réduit pour rentabiliser les constructions et les espaces urbanisés, ne sont pas adoptées de manière identique, ni même partielle, sur le reste du territoire. Pourtant, ces constructions collectives ou semi-collectives permettraient de pallier, à une échelle plus étendue, la pénurie de foncier, ainsi que les problèmes rencontrés en matière d’inondations (en évitant les habitations en rez-dechaussée). Une politique communautaire en matière d’habitat nécessiterait donc la mise en place d’une réflexion globale à l’échelle du SYCOT, considérant l’offre foncière, avec des actions architecturales et urbanistique adaptées au contexte local, et une limitation du pavillonnaire surconsommateur d’espace. Le phénomène est ici particulièrement marquant car en 1990, la population migrante était encore relativement restreinte sur l’aire du SYCOT : le village de Treilles, par exemple, retenait encore plus de 67 % de sa population. Mais depuis les années 1990, le territoire a été bouleversé par les migrations alternantes, qui augmentent et qui accroissent les rapports de dépendances entre Narbonne et son arrière-pays. Le littoral parvient cependant à conserver une population sédentaire importante. Le manque de transports en commun et l’amélioration des infrastructures de transports, qui augmentent la proximité temporelle à l’agglomération, participent au développement de ces migrations, et à l’éclatement de l’urbanisation. Elle est permise par un réseau autoroutier et national dense et performant. Mais Narbonne polarise surtout son territoire grâce à sa fonction de services, administrative, d’achats, de loisirs ou de déplacements personnels qui crée des flux entre la villecentre et les cantons limitrophes. II.4.5.2. D ’importants phénomènes de mobilités qui éclatent le territoire Comme dans toutes les régions développées, nous assistons sur le territoire du SYCOT à une forte croissance de la mobilité individuelle. Rapport de présentation 75 II-5 Un territoire « carrefour », au centre d’un important dispositif de communication Le territoire du SYCOT est marqué par la présence de trois grands pôles et réseaux de communication : • le pôle et réseau routier ; • le pôle et réseau maritime et fluvial ; • le pôle et réseau ferroviaire. Il bénéficie d’une situation effective de carrefour entre l’Europe du Nord et la Péninsule Ibérique, mais il est difficile de déterminer II.5.1. U n maillage routier qui présente des ruptures Le territoire est un nœud de communication local, régional, interrégional, et international, irrigué par de multiples grandes axes de communication stratégiques et porteurs de développement : RN113, RN9, A9…Ce nœud sera renforcé dans le futur, plusieurs grands projets étant à cet effet programmés ou en réflexion. La polarisation routière de Narbonne est importante, sans concurrence de centres secondaires proches. La relation traditionnelle ville campagne est bien préservée. Différents types de trafic se retrouvent sur les axes narbonnais, ce qui conduit souvent à un engorgement des voies de communication, en particulier dans le centre-ville, et résultent d’une hiérarchisation insuffisante des voies. Le trafic se multiplie en période estivale (doublement pour certains axes) à cause de l’apports tou- 76 Rapport de présentation s’il constitue plutôt une zone de destination, ou une zone de transit. Narbonne est au centre du « Grand couloir Languedocien », et son image reste fortement associée à la logistique, aux axes de circulation, et à sa position de nœud routier. Ces pôles et réseaux sont le support d’un service de transports en communs et de liaisons douces ristique. Le niveau de desserte du couloir Languedocien semble parfois éclipser le déséquilibre qui existe entre l’agglomération et l’arrière-pays. Carrefour terrestre et maritime, où convergeaient, outre le fleuve Atax (l’Aude), plusieurs axes du commerce maritime méditerranéen (Italie, Sicile, Afrique, Espagne…), le territoire du SYCOT accueillait autrefois deux des plus grandes voies de la Gaule, unissant, l’une la mer latine à l’océan par la Voie d’Aquitaine, (via le seuil de Naurouze baptisé l’ « Isthme Gaulois «), l’autre, la vallée du Rhône à l’Espagne par la Voie Domitienne. Le territoire de la Narbonnaise est desservi par des axes de communication multipolaires, hérités de la Domitienne de l’ère romaine, telles que la RN113, et la RN9, qui structurent l’ensemble du territoire et permettent de découvrir des paysages différents suivant la direction empruntée. Rapport de présentation 77 Le territoire est un nœud de communication local, régional, interrégional, et international, irrigué par de multiples grandes axes de communication stratégiques et porteurs de développement : RN113, RN9, A9…Ce nœud sera renforcé dans le futur, plusieurs grands projets étant à cet effet programmés ou en réflexion32 : • arrivée de l’A 75 à l’échangeur de Béziers Est, • réalisation de la rocade Est, • doublement de la RN 9 entre Béziers et Narbonne et Narbonne Sud, • doublement de la RN 213. Le réseau autoroutier canalise le trafic de passage et permet de délester la ville du grand transit (déviation de l’agglomération). Il améliore également les relations intra-urbaines entre l’Est et l’Ouest de la ville. La rocade redistribue quant à elle le trafic, et irrigue les différents quartiers. Elle canalise aussi le trafic de transit local. Le réseau routier national et départemental s’organise en concentrique avec des voies pénétrantes vers Narbonne. La polarisation routière de Narbonne est importante, le réseau étant convergent vers la ville. Il structure et désenclave tout le territoire de l’agglomération, mais le réseau radial est généralement sous-dimensionné. Différents types de trafic se retrouvent sur les axes narbonnais, ce qui conduit souvent à un engorgement des voies de communication, en particulier dans le centre-ville, et résultent d’une hiérarchisation insuffisante des voies. Les axes routiers entre les communes rurales et le centre urbain ; mais également vers le littoral sont ainsi fréquemment saturés. Le trafic routier convergent vers le centre est important (en particulier venant de l’ouest), et s’accroît au niveau des entrées de ville avec l’apport des communes périphériques. L’autoroute et les routes nationales sont les plus chargées. Cet engorgement est accentué par le manque de parc de stationnement à l’intérieur du centre, mais également l’absence de parkings-relais permettant de faciliter l’usage des transports en commun. Le trafic se multiplie en période estivale (doublement pour certains axes), le trafic touristique étant important. Pour l’usage privé, la voiture particulière reste le moyen de transport prépondérant : l’étalement 78 Rapport de présentation urbaine contribue à privilégier la voiture dans les déplacements face à une désaffection des transports collectifs. Narbonne est une ville qui polarise fortement son territoire et son arrière pays, sans concurrence de centres secondaires proches. La relation traditionnelle ville-campagne est bien préservée. Le niveau de desserte du couloir Languedocien semble parfois éclipser le déséquilibre qui existe entre l’agglomération et l’arrière-pays. Ainsi, même si les terroirs de l’arrière-pays et des zones côtières sont largement accessibles, les liaisons entre les villages et avec les territoires limitrophes (Lézignanais…) sont parfois rendues complexes par des voies de communication sous-dimensionnées. De nombreux grands projets d’infrastructures de transport sont en cours, et vont conditionner ou être conditionnés par la question foncière et l’occupation du sol (étroitesse du couloir de contournement de Narbonne pour le TGV, doublements voies…). L’objectif principal est le bouclage de la rocade nord, et la fluidification du trafic en centre urbain. II.5.2. Les transports maritimes et fluviaux : canaux et ports Le territoire du SYCOT dispose d’un dispositif de canaux et de plusieurs accès à la mer, propices aux transports maritimes et fluviaux. Le Canal du Midi voit ses fonctions évoluer. Deux canaux le traversent au nord : • le Canal du Midi traverse l’arrondissement de Narbonne au nord et relie Toulouse et la Garonne au port de Sète33. • le Canal de la Robine. Le Canal du Midi est d’une valeur mondiale reconnue puisque classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco le 5 décembre 1996. Le 4 avril 1997 l’Etat a classé le Canal avec ses embranchements (la jonction, la Robine) et son système d’alimentation au titre des sites (loi de 1930).Aujourd’hui, le canal remplit un nouveau rôle économique. Alors que le transport de marchandises est marginalisé, il continue à fournir une ressource en eau pour les agriculteurs et augmente surtout son rôle pour les loisirs : le tourisme fluvial est désormais une activité importante, proche du seuil de saturation. Sa notoriété accrue suscite de fortes espérances quant au développement local. Le Contrat de Plan Etat-Région 2000/2006 prévoit d’entreprendre sur la durée du contrat les programmes suivants : • restauration de la voie d’eau ; • sauvegarde du patrimoine exceptionnel notamment les éléments inscrits et classés ; • restauration et préservation du patrimoine paysager ; • gestion de l’eau en qualité et quantité ; • valorisation des actions du développement sur le canal pour favoriser l’accueil touristique. II.5.3. L a desserte ferroviaire : la problématique du ferroutage et du futur TGV La desserte ferroviaire du territoire est rapide et compétitive mais souffre d’un engorgement et d’une dégradation depuis plusieurs années. L’interface multi-modales est à améliorer, mais le potentiel existe. Le projet de la ligne de TGV renforcera l’eurocorridor de Narbonne, d’autant plus que la question subsiste concernant l’implantation ou non d’une gare à la hauteur de Narbonne, Nissan ou Montredon-des-Corbières. Parallèlement à ce réseau routier et autoroutier, la ville de Narbonne est un important nœud ferroviaire assurant les relations Espagne - Toulouse et le Sud-ouest d’un coté, Lyon - Paris - Europe du Nord - Marseille et l’Italie de l’autre. Le territoire est ainsi relié à Perpignan, Béziers, Montpellier, Toulouse, Lyon. La desserte ferroviaire du territoire est rapide et compétitive mais souffre d’un engorgement et d’une dégradation depuis plusieurs années. L’interface multi-modales, représenté par le binôme gare et gare routière, constitue un pôle d’échange efficace mais l’absence de cohérence et d’homogénéité entre les modes de transport, la faiblesse des investissements réservés à cet objectif, la concurrence très forte de territoires voisins (Béziers notamment), et l’absence de coordination entre les territoires semblent rendre complexe, à l’heure actuelle, la mise en place du transport combiné. Un Projet d’Intérêt Général (PIG) est en cours, pour l’implantation du TGV. Divers projets sont à l’étude par la SNCF, qui oblige à réserver un secteur autour de la gare de Narbonne. II.5.4. L es transports en commun, les liaisons douces Les transports en commun urbains concernent uniquement Narbonne et font l’objet de programmes de reconquête. Le développement de pistes cyclables se cantonne à la CAN (piste cyclable de NarbonePlage) et aux stations balnéaires. Les transports en commun urbains (TCU) concernent uniquement Narbonne, et desservent environ 45.000 habitants. L’usage des TCU, pour une ville de cette taille est faible, et présente des difficultés d’organisation du fait de la jeunesse de l’intercommunalité et d’une urbanisation dense et agglomérée à Narbonne. La commune est intervenue en 1996 pour améliorer l’usage des TCU (action sur l’image et la distribution), après une chute importante de l’utilisation des transports en commun. Par ailleurs, il existe un Schéma National des Vélos-Routes et Voies Vertes. Les réseaux cyclables sont en cours de développement sur l’ensemble du territoire du SYCOT, avec pour objectif, à moyen terme, la création d’un réseau d’itinéraires doux cyclistes qui relient les stations balnéaires (des aménagements existent d’ores et déjà à Narbonne-Plage. La Région étant couramment associée à la réflexion des maître d’ouvrage pour la création de pistes cyclables à vocation de transport ou à vocation de loisirs ou de tourisme, a, dans sa décision du 30 juin 1997, lancé un programme d’aides à la réalisation de projets de pistes en site propre par des maîtres d’ouvrage publics. Ce nouveau programme régional ayant suscité un intérêt certain auprès des collectivités territoriales, la Région a décidé en décembre 1997 de reconduire son intervention en ce domaine. La Région est aussi associée à l’élaboration du volet régional du schéma national des véloroutes et voies vertes dans une démarche conjointe Etat-Région organisée dans le cadre d’un Comité régional de développement des vélo routes et voies vertes piloté par la DIREN. Rapport de présentation 79 II-6 Les équipements structurants Le territoire du SYCOT est fortement tributaire de sa ville-centre, Narbonne, en matière d’équipements structurants. En effet, Narbonne est un pôle bien équipé au plan : • scolaire et enseignement supérieur ; • santé ; • sportif ; • culturel ; • commercial. Ces équipements sont l’élément essentiel qui permet à la ville-centre de polariser largement son territoire et son arrière-pays, avec des relations privilégiées en fonction des territoires (commerciales, travail…). Le territoire de la Narbonnaise est avant tout un pôle de services, équipé en administrations publiques, services de santé, collectivités locales, services privés à la population. II.6.1. L ’offre scolaire et de formation Le territoire du SYCOT bénéficie en matière d’enseignement supérieur de la politique de décentralisation en faveur des villes moyennes. Une nette amélioration de l’offre est constatée à Narbonne depuis une dizaine d’années. Le SYCOT est donc bien pourvu en matière de formation universitaire compte tenu de la taille de la commune centre. L’équipement de la petite enfance est globalement satisfaisant, avec une disparité en défaveur du nord du territoire. Depuis 1996, l’augmentation des effectifs scolaires dans les collèges audois est constante Le SYCOT regroupe 36 % des collégiens de l’Aude, soit plus que son poids démographique par rapport au département. La Narbonnaise polarise donc un territoire assez large. Le SYCOT est équipé d’un lycée professionnel et de 3 lycées généraux et technologiques. Il est à noter que Lézignan ne dispose pas d’offre en matière de lycée, et doit donc se tourner vers Narbonne. C’est pourquoi, pour absorber ces nouveaux flux, le Conseil Général a décidé la construction d’un nouveau collège (le 27ème du département) dans le canton de Ginestas, sur le territoire du SYCOT II.6.1.1. L es équipements préscolaires et élémentaires En ce qui concerne la petite enfance, le territoire du SYCOT est bien équipé : 14 crèches, mini-crèches ou haltes-garderies existent actuellement, complétées par réseau d’assistantes maternelles. Ces structures sont essentiellement groupées à Narbonne (50 %). Le nord du SYCOT est ainsi assez mal équipé, avec seulement deux crèches, contre cinq dans le sud du territoire. Evolution des effectifs des crèches entre 2001 et 2003 Effectifs Capacités d’accueil restantes VA % 2001 2002 2003 Evolution 2001-2003 VA 2001 2002 2003 Ginestas 96 97 98 -8,33 20 20 23 Gruissan 122 86 119 -2,46 40 40 40 Narbonne 679 606 606 -10,75 179 176 177 Port-La- Nouvelle 12 127 99 725,00 13 13 13 Port Leucate 15 1 3 -80,00 1 2 2 Roquefort des Corbières 20 32 38 90,00 20 20 20 Saint-Marcel sur Aude 23 15 15 -34,78 15 15 15 Total 1646 1569 1574 -4,37 467 462 46 Au total, 1574 enfants sont accueillis en crèches, avec une diminution très nette sur la structure de Port-Leucate entre 2001 et 2003, et d’importantes augmentations sur Port-La-Nouvelle et Roquefort-des-Corbières. 80 Rapport de présentation Globalement, on constate cependant une baisse des effectifs, probablement due à la réduction des capacités d’accueil des établissements. L’offre en matière d’enseignement du premier degré est plus difficilement estimable, les données 2003-2004 n’étant pas actuellement disponibles en terme d’effectifs . Le territoire du SYCOT regroupe plus 32 écoles maternelles, et 56 écoles primaires, dont 53 sont publiques. La quasi totalité des villages est ainsi pourvue en équipements de proximité. Contrairement à ce qui est constaté à l’échelle nationale, on observe sur le département et la région une stagnation voire une augmentation des effectifs scolaires depuis 1990, phénomène imputable à la forte croissance démographique. Dans le département de l’Aude, on comptait en 1999-2000 plus de 28 160 écoliers. On peut estimer, en fonction de la population du SYCOT, que plus de 9200 enfants étaient scolarisés dans l’enseignement secondaire sur la Narbonnaise. Projections Pour l’heure, les capacités en matière d’accueil de la petite enfance semblent suffisantes, les crèches pouvant encore accueillir 467 enfants. II.6.1.2. Les collèges et lycées Le territoire du SYCOT compte au total 7 collèges, de la 6ème à la 3ème, intégrant des filières sportives, professionnelles, européennes. Le territoire est actuellement bien desservis, les équipements étant répartis à la fois sur la ville centre, sur le nord et le sud. Le Ginestacquois reste pour l’heure peu équipé. Effectifs scolaires des collèges du SYCOT en 2003-2004 Nombre d’établissements Effectif scolaire Narbonne 6 3969 Coursan 1 811 Port-La-Nouvelle 1 290 Total 8 5070 Source : http : //www.ac –montpellier.fr Academie/stats/stats_Second_Degre.htm Actuellement, le SYCOT regroupe 36 % des collégiens de l’Aude, soit plus que son poids démographique par rapport au département. La Narbonnaise polarise donc un territoire assez large. Concernant les lycées, le SYCOT est équipé d’un lycée professionnel et de 3 lycées généraux et technologiques. De nombreuses filières sont représentées, aussi bien générales (ES, S, L), que technologiques (STI, STL…) et professionnelles (comptabilité, secrétariat…). L’ensemble de ces établissements privés et publics sont situés à Narbonne, et concentrent près de 4460 élèves. Il est à noter que Lézignan ne dispose pas d’offre en matière de lycée, et doit donc se tourner vers Narbonne. Effectifs scolaires des lycées du SYCOT en 2003-2004 Nombre d’établissements Effectif scolaire 3360 Lycées généraux 3 Lycées professionnels 1 1100 Total 4 4460 Source : http : //www.ac –montpellier.fr Academie/stats/stats_Second_Degre.htm Rapport de présentation 81 Projections C’est pourquoi, pour absorber ces nouveaux flux, le Conseil Général a décidé la construction d’un nouveau collège (le 27ème du département) dans le canton de Ginestas, sur le territoire du SYCOT. Il sera situé sur la commune de Saint-Marcel, afin de rapprocher les élèves du canton de leur futur établissement. Le tiers des élèves accueilli résidera à moins de 3 kilomètres. Au total, cette structure permettra d’accueillir 600 nouveaux élèves et répondre ainsi à une augmentation de la population. II.6.1.3. L ’enseignement supérieur Le territoire du SYCOT bénéficie en matière d’enseignement supérieur de la politique de décentralisation en faveur des villes moyennes. Une nette amélioration de l’offre est constatée à Narbonne depuis une dizaine d’années, avec à la fois un renforcement des filières préexistantes, et une diversification grâce à la délocalisation de certaines formations depuis l’Université de Perpignan. En matière universitaire, l’agglomération propose : • un ensemble juridique complet, grâce à l’antenne de la faculté de Droit et de Sciences Economiques de Narbonne : les diplômes proposés vont de la capacité jusqu’à la Licence professionnelle. En outre, un Institut Universitaire de Technologie (IUT) est spécialisé dans les carrières juridiques, et l’Institut Universitaire Professionnalisé conduit jusqu’à la maîtrise (droit de l’urbanisme et de l’immobilier). • Un Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), qui forme 60 infirmiers et 35 aides soignantes par an. • De nombreuses formations professionnalisantes par le biais des lycées de Narbonne, qui proposent des BTS, BTA, BPA… dans des domaines comme l’aménagement des espaces ruraux, la bureautique, le commerce, le tourisme… 82 Rapport de présentation • Des classes préparatoires aux concours sociaux et médicaux. Le SYCOT est donc bien pourvu en matière de formation universitaire compte tenu de la taille de la commune centre. Par ailleurs, ces formations permettent de véhiculer une image du territoire, plus dynamique et étudiant, et d’attirer des populations d’horizons diversifiés. Narbonne a, dans cette optique, mis en place une politique d’accueil des étudiants : logements, aménagement de locaux universitaires, … En 2002, Le SYCOT accueillait près de 1500 étudiants répartis dans les différentes structures d’enseignement . Projections De nouvelles filières sont en prévision pour les rentrées prochaines : maîtrise en droit, maîtrise de Sciences Politiques, Licence Professionnelle option Commerce International du vin, IUT « génie chimique, génie des procédés », DESS de droit de l’urbanisme et de l’aménagement. Dans cette optique, la population étudiante devrait augmenter rapidement : les besoins en matière de logements (déjà déficients sur le territoire du SYCOT) devraient se faire ressentir plus intensément. La ville a dans cette optique avec l’OPHLM, crée un établissement d’accueil « Les Estudiantines », en associant privés et publics. D’autres programmes immobiliers pourraient rapidement s’avérer nécessaires. II.6.2. L es établissements de santé En matière sanitaire, et en particulier de soins gérontologiques, le territoire du SYCOT est largement sous-équipé comparativement à la région. Ce sous-équipement est d’autant plus préoccupant que la population âgée est importante sur le territoire, et qu’elle devrait fortement augmenter d’ici 2020. Les structures d’accueil sont actuellement largement insuffisantes, le déficit étant de 47 % pour atteindre la moyenne régionale. II.6.2.1. La gérontologie On compte à l’heure actuelle sur la Narbonnaise plus de 28 000 individus de plus de 60 ans, qui représentent 27,8 % de la population totale du SYCOT, et 31,6 % de la tranche des plus de 60 ans à l’échelle départementale40. Deux types de services à destinations des personnes âgées sont à distinguer : • le maintien à domicile, qui comprend différentes formes d’actions, la principale étant l’aide ménagère, qui concernait en 1999 plus de 65 % des bénéficiaires d’un maintien à domicile à l’échelle départementale, suivie de la fourniture de repas (13 %), et l’allocation compensatrice (12,7%), versée en majorité au plus de 75 ans. Constat En matière sanitaire, et en particulier de soins gérontologiques, le territoire du SYCOT est largement sous-équipé comparativement à la région. Ce sous-équipement est d’autant plus préoccupant que la population âgée est importante sur le territoire, et qu’elle devrait fortement augmenter d’ici à 2020. En 1986, un Schéma Départemental des Etablissements et Services (SDES) en direction des personnes âgées a été mis en place, et a été réactualisé en 2000. Une zone de coordination gérontologique équivalente à l’aire du SYCOT a été créée, et appelée « Zone littoral ». Type de service Aide ménagère Fourniture de repas Allocation compensatrice Total des personnes bénéficiaires Nombre de bénéficiaires dans le SYCOT 1 291 163 266 1 720 Pourcentage de personnes âgées du SYCOT bénéficiaires 4,6 % 0,6 % 0,95 % 6,15 % Poids par rapport au département 28 % 41 % 30 % Source : Schéma Départemental des Etablissements et Service en direction des Personnes Agées, Conseil Général de l’Aude, Juillet 2000. Le SYCOT est sous-équipé en terme de soins à domicile : le taux d’équipement par rapport au nombre de personnes traitées de + de 75 ans est situé à 5,23 (5,23 personnes aidées sur 1000 personnes âgées de plus de 75 ans), alors qu’il est de 13,86 dans la région. • l’hébergement en structures spécialisées, que ce soit en famille d’accueil, ou en établissements (foyers médicalisés, maisons de retraite privées ou publiques…). Type de service Foyers logements Maisons de retraite privées Maison de retraite publiques Maison de retraite publiques Total des personnes bénéficiaires Nombre de bénéficiaires dans le SYCOT 145 255 0 186 586 Pourcentage de personnes âgées du SYCOT bénéficiaires 0,5 % 0,9 % 0 0,7 % 2% Poids par rapport au département 21,7 % 24 % 0% 28 % Source : Schéma Départemental des Etablissements et Service en direction des Personnes Agées, Conseil Général de l’Aude, Juillet 2000. Rapport de présentation 83 Au total, seulement environ 10 % des plus de 60 ans bénéficient d’un service d’aide spécifique. La majorité (81%) des personnes âgées hébergées dans des structures est originaire de l’aire du SYCOT, il n’existe donc pas réellement pour l’heure de « migrations gérontologiques » depuis l’extérieur vers les établissements de la Narbonnaise. Cependant, sur les 603 personnes âgées du SYCOT bénéficiant d’un hébergement en structure, plus de 20 % se tournent vers d’autres établissements du département situés hors de l’aire du SYCOT, par manque de disponibilités notamment. Cette situation s’est nettement aggravée depuis 1999, et la date de réalisation du Schéma Départemental, puisque l’un des 11 établissements présents sur le territoire a fermé, supprimant 57 lits. Au total, l’ensemble du secteur offrait en 2003 une capacité totale de 620 lits. Or, les moyennes du taux d’équipement en EPHAD se situent : • à l’échelle nationale, à 150 lits pour 1000 personnes âgées de 75 ans et plus ; • à l’échelle régionale, 108 lits ; • à l’échelle départementale, à 104 lits. Le SYCOT comptant plus de 10 500 personnes âgées de plus de 75 ans, entre 1100 et 1575 lits devraient théoriquement être disponibles. La moyenne de le zone est de 58 lits pour 1000 personnes âgées de 75 ans et plus. Les structures d’accueil sont donc actuellement largement insuffisantes, le déficit étant de 47 % pour atteindre la moyenne régionale. Le Schéma Départemental révèle un déficit sensible de lits sur la Ville de Narbonne en particulier, nécessitant l’ouverture de 200 lits dans les années à venir. En renforcement, le schéma préconisait donc en 1999 : • l’évolution de certaines unités (Port-LaNouvelle, Sallèles, Cuxac, Narbonne, Coursan, La Franqui, Saint-Marcel), avec la création de 197 lits, 84 Rapport de présentation • la réalisation de nouveaux établissements (Salles d’Aude, Argeliers, Gruissan), afin de mettre à disposition 155 lits supplémentaires. Sur l’ensemble de ces projets : • 3 devraient voir le jour en 2004, augmentant les capacités d’accueil de 227 lits ; • 2 devraient aboutir en 2005, soit 92 lits supplémentaires ; • 2 sont prévus pour l’année 2007, avec 126 lits supplémentaires. A très court terme (d’ici 2005), 319 lits supplémentaires devraient être dégagés, ce qui portera la capacité de la zone à 939 lits, soit un taux d’équipement de 89 lits pour 1000 personnes de plus de 75 ans. Le besoin identifié se monte donc à 200 lits en plus à court terme. Outre les établissements d’hébergements, il semblerait que d’importants problèmes d’organisation des soins destinés aux personnes âgées se posent à l’intérieur du système hospitalier : • absence de consultation d’évaluation gériatrique pluridisciplinaire, d’équipe mobile de gériatrie, d’unité de court séjour, de soins de suite et de réadaptation gériatrique, d’unités de rééducation fonctionnelle pour les personnes âgées démentes, • manque de lits d’hospitalisation de jour sur Port-La-Nouvelle, d’un service d’hospitalisation à domicile, de réseau de santé gérontologique. Enfin, des carences en matière médicosociale ont été révélées : alors que la zone enregistre plus de 2000 malades d’Alzeihmer, aucune structure spécialisée ne permet de les accueillir. Sur les 11 EPHAD que compte l’aire du SYCOT, seuls trois sont habilités à accueillir des bénéficiaires de l’Aide Sociale, ce qui limite les possibilités d’accueil des personnes âgées aidées, qui sont également les plus pauvres. Les listes d’attente dans ces établissements sont longues. Projection Etablir des projections en matière d’équipements gérontologiques s’avère totalement indispensable dans le cadre du SYCOT, dans la mesure où : • d’une part le SYCOT enregistrera un vieillissement naturel de la population : une partie de la tranche des 40-59 ans, qui représente actuellement plus de 26,5 % de la population du SYCOT, atteindra d’ici 10 ans l’âge de la retraite, • d’autre part, la Narbonnaise devra faire face au phénomène d’héliotropisme, qui attire majoritairement des populations âgées : les jeunes retraités (60-74 ans) , après avoir enregistré une période de stagnation jusqu’à 2008, devrait croître d’environ 32 % d’ici 2015, et de 73 % d’ici 2030. Les personnes de plus de 75 ans devra quant à elles connaître une croissance exceptionnelle, avec plus de 52 % d’augmentation vers 2015, et 120 % de hausse vers 2030. Au total, en 2020, la population du SYCOT devrait être composée à plus de 36 % de personnes de plus de 60 ans , ce qui n’est pas sans incidences sur les moyens techniques et sanitaires à mettre en œuvre pour garantir un bon niveau d’accès aux soins et des bonnes conditions de vie pour ces habitants. La volonté du Conseil Général est de maintenir un maximum de personnes âgées à domicile, ce qui permet d’éviter la multiplication des structures d’accueil. Mais la réalisation d’un certain nombre de structures reste cependant nécessaire, compte tenu des prévisions démographiques. Deux variables ont été considérées pour réaliser ces projections : ∑ le taux d’équipement actuel du SYCOT, ∑ les projections démographiques de l’INSEE relatives aux plus de 75 ans. Les hypothèses : Le taux d’équipement actuel : celui-ci est peu élevé par rapport à la moyenne régionale et nationale. Nous prendrons donc comme éléments de repère : • le taux actuel de la Narbonnaise (89 lits / 1000), qui permettra de donner une vision « tendancielle » des besoins, sans cependant palier le déficit existant. • le taux régional (108 lits / 1000), ce qui permet- tra d’apprécier les besoins futurs au regard des manquements actuels. Les projections en matière de population : l’INSEE prévoit, à l’horizon 2020, une augmentation de 80 % des effectifs des plus de 75 ans, soit 8.500 individus supplémentaires. Nous prendrons donc deux hypothèses pour évaluer le besoin : • l’hypothèse de l’INSEE ; • et une hypothèse plus basse, calculée sur la croissance des 10 dernières années, équivalent à 40 % d’augmentation de la population des + de 75 ans, soit +4 200 habitants. Production d’équipement gérontologiques projetée en 2020 Population de + 75 ans projetée en 2020 Hyp.basse : 14.700 Hyp.haute : 19.000 Taux d’équipement actuel (89/1000) 14,7x89 = 1308 19x89=1691 Production de lits projetée 369 752 Taux d’équipement régional (108/1000) 14,7x108 = 1588 19x108 =2052 Production de lits projetée 649 1113 Dans l’optique où la tendance démographique de l’INSEE se confirmerait, et où le taux d’équipement de la Narbonnaise s’alignerait avec le taux régional, le parc existant devrait être plus que doublé. Cette projection nécessaire donc d’identifier des secteurs d’accueil potentiels, et du foncier pour réaliser ces infrastructures. Par ailleurs, une diversification devra être effectuée, afin d’améliorer l’accès aux populations démunies (habilitation à l’aide sociale) et aux personnes âgées malades (Alzheimer…). Il est en effet à craindre que l’augmentation des populations âgées entraîne un plus grand nombre de personnes âgées poly-handicapées, et un chiffre grandissant de personnes atteintes de démence. Enfin, hormis les structures d’accueil à réaliser, la question du maintien à domicile risque de fortement se poser : si actuellement plus de 4 % des plus de 60 ans bénéficient d’une aide ménagère, cela signifie qu’à l’horizon 2020, cette part représentera plus de 1900 personnes. Il sera donc nécessaire de mettre à disposition de nouveaux actifs dans cette branche. Rapport de présentation 85 II.6.2.2. L es services de santé généraux Constat Le Schéma Régional d’Organisation Sanitaire (SROS) 1999-2004 du Languedoc-Roussillon a une vocation régionale et définit, pour des bassins sanitaires réduits autour des principales agglomérations, l’état actuel de l ‘offre de soins, évalue les besoins de la population et leur évolution, compte tenu des données démographique et des progrès des techniques médicales. Dans cette optique, couplé avec la carte sanitaire départementale, le SROS revêt une portée réglementaire, planificatrice et programmative, en établissant notamment des objectifs permettant de rééquilibrer, au travers de contrats pluri-annuels, l’offre locale en fonction des besoins locaux et régionaux. Les 14 bassins sanitaires du Languedoc-Roussillon Ces deux documents sont donc à prendre en compte dans le SCOT, à la fois parce qu’ils dressent un état des lieux de l’offre sanitaire sur le territoire du SYCOT 86 Rapport de présentation et ses alentours, mais également parce qu’il fixe des objectifs en matière sanitaire que le SCOT se devra de relayer (projets d’agrandissement des établissements, de réduction, de création…). Le diagnostic du SROS et les cartes sanitaires départementales font apparaître plusieurs constats. Dans un premier temps, à l’échelle régionale, on assiste en matière sanitaire à de profonds déséquilibres territoriaux ainsi que dans certains domaines de compétences, malgré une offre importante. Bien que la région soit l’une des premières en France en matière de dépenses hospitalières, des disparités peuvent être constatées, essentiellement liées aux mouvements de population (saisonnalité), qui perturbent l’expression de la demande sociale, et aux modifications démographique structurelles (vieillissement de la population, précarisation…) : • L’offre régionale est notamment sureprésentée en terme de soins de suite et de réadaptation, • On constate des carences dans les domaines de la psychiatrie infantile et juvénile, de la gérontologie et de la réadaptation sociale, • Une vétusté des locaux psychiatrique, • Des capacités chirurgicales excédentaires dans certains secteurs, • Des offres de courts-séjours et moyens séjours déséquilibrées et peu adaptées. • Une problématique de surmortalité périnatale liée à une mauvaise organisation de l’offre en maternité (sur-représentation des maternité pratiquant moins de 300 accouchements par an, concentration de l’offre régionale sur le littoral et dans les villes…) Dans ce contexte régional, le territoire du SYCOT, intégré dans le bassin de santé de l’Est Audois, présente des caractéristiques spécifiques. Attractivité des établissements sanitaires en 1998, vécue par les communes, sur les 2 bassins de santé Les comportements en matière d’accès aux soins sont ici largement influencés par une situation géographique marquée par l’autoroute A9, la présence d’un cordon montagneux à l’ouest (Corbières et Minervois), et le positionnement littoral. Le secteur Est Audois regroupe 139.000 habitants, le SYCOT représentant plus de 73 % du total du bassin de santé. Il se singularise, de même que l’ensemble du secteur sanitaire audois, à l’intérieur de la région par l’ampleur de ses excédents pour l’offre hospitalière. On observe ainsi : • Un nombre de lits en médecine largement supérieur aux besoins constatés (26 % d’excédent à l’échelle du département) avec un taux d’occupation inférieur aux objectifs régionaux, • Une offre chirurgicale présentant un excédent de 55 % par rapport aux besoins (carte sanitaire 1999), de même qu’en matière de chirurgie ambulatoire, • Une offre obstétrique excédentaire de 18 % avec un taux d’occupation inférieur de 20 % aux objectifs régionaux, mais pourtant mal structurés (éclatement des structures de néonatologie), ce qui provoque une surmortalité périnatale, • Des capacités en matière d’angiographie au rayon X suffisantes à l’échelle du bassin Aude Est. • Les urgences sont au nombre de 4 sur le bassin de santé, dont 3 sur le territoire du SYCOT, ce qui apparaît comme suffisant compte tenu des besoins des populations résidentes et estivales. Elle est par ailleurs bien répartie sur le territoire du SYCOT, dans la mesure où Narbonne dispose de 2 établissements, et PortLa-Nouvelle d’un centre de court séjour. • L’offre de réadaptation et de soins de suite est bonne, en particulier sur le SYCOT : sur les 6 établissements du SYCOT, 5 disposent de cette spécialité, répartie à la fois au nord et au sud. • Les structures de traitement des troubles psychiatriques sont largement insuffisantes, en particulier sur le SYCOT qui ne dispose que d’un Centre Hospitalier permettant de traiter ces maladies. Depuis 1995, un objectif d’amélioration est inscrit au SROS. • L’offre en matière de soins palliatifs est totalement inexistante. Rapport de présentation 87 Le bassin de santé Aude Est est largement polarisé par Narbonne, qui concentre la majorité des équipements structurants. Ainsi, seuls 4 équipements majeurs sont situés en dehors de la ville centre, dont 2 restent dans le périmètre du SYCOT. Le Lézignanais et la périphérie de Durban-Corbières sont ainsi intimement liés, voire dépendant, de l’agglomération (la carte des pratiques sanitaires en atteste), même si ces deux territoires disposent d’une offre de proximité. Les établissements de Lézignan et de Narbonne forment en outre une communauté d’établissements publics, permettant de mutualiser les ressources. Projections Compte tenu de la saisonnalité démographique et des prospectives démographiques, le territoire du SYCOT semble suffisamment équipé pour répondre à une augmentation de la population. En terme territorial, l’offre est bien structurée, puisque 2 établissements locaux permettent de répondre aux besoins du sud, et en particulier des stations littorales, et que le nord est largement desservi par la ville de Narbonne. Cependant, certaines compétences devront être améliorées ou créées, en particulier en ce qui concerne l’obstétrique, les soins palliatifs et la psychiatrie. Par ailleurs, l’amélioration de l’offre hospitalière, sous-représentée par rapport au secteur privé, reste une problématique forte. Le SROS fixe ainsi 6 priorités majeures d’interventions concernant le SYCOT et le bassin Est : • l’amélioration de l’offre périnatale : par une amélioration des transports pédiatriques, une recomposition de l’offre hospitalière et un regroupement des capacités et res- 88 Rapport de présentation sources médicales au sein d’ensembles hospitaliers cohérents (fusion d’établissements), • la prise en charge des personnes âgées, comme le chapitre 8.2.1 a pu le mentionner, • l’amélioration de l’offre en matière de santé mentale, • la création d’une équipe mobile de soins palliatifs, • réorganiser l’offre en soins de suite en reconvertissant une partie du parc de courtséjours, • regrouper les ressources cardiologiques sur un même site pour améliorer l’offre d’urgence. II.6.2.3. Les équipements sportifs, touristiques et culturels En terme de culture sportive, la Narbonnaise est dominée par la tradition du rugby, largement représentée au travers des équipements sportifs (stades) qui équipent la grande majorité des communes et des différents clubs présents sur le territoire. Cette prédominance est symbolisée par le stade et le Racing Club de Narbonne, classé au niveau national. Terrain de rugby de Roquefort des Corbières, au centre du village Mais le SYCOT se développe également au travers de nombreux autres sports, tels que le volley-ball, le football, la plongée sousmarine (qui permet de répondre à une demande touristique), la natation … qui peuvent être pratiqués en extérieurs, en piscine (5 piscines publiques et privées ouvertes au public sur le territoire, essentiellement réparties vers le sud) ou dans les salles polyvalentes des communes. Piscine de Port-La-Nouvelle Le SYCOT dispose ainsi d’équipements de sports et de loisirs dont le rayonnement dépasse parfois largement les limites départementales. Une liste non-exhaustive permet de recenser : centre équestre des Manade du Grand Tournebelle, du Domaine du Grand Robert, le complexe sportif de Montplaisir, … Dans une optique de diversification et de loisirs, un équipement privé L’abbaye de Fontfroide a été réalisé à Narbonne. L’espace Liberté propose une piscine, un bowling, une patinoire, et rayonne largement au delà du département. Depuis peu, de nouvelles demandes émergent qui demandent des équipements spécifiques : • le cyclisme : les berges du canal du Midi, du canal de la Robine et des pistes cyclables spécifiques permettent de répondre à la demande, • les sports nautiques (kite-surf…), pratiqués essentiellement sur le littoral, • les sports mécaniques de pleine nature (cross, …), qui imposeraient, afin d’éviter les problèmes de cohabitation, des aménagements séparés. En matière d’offre culturelle, le SYCOT propose une gamme variée d’équipements, représentative de la diversité identitaire du territoire. En matière d’histoire et de traditions, de nombreux musées et sites historiques permettent aux visiteurs et habitants de connaître et transmettre le passé riche de cette région : musée Narbonnais, Musée des Potiers à Sallèles, Musée de la Vigne et du Vin, Musée de la Chapellerie, Musée à Sigean, Terra Vinéa à Portels des Corbières, Via Domitia, Clos de La Lombarde, Oppidum de Montlaures, Abbaye de Fontfroide, Cathédrale Saint-Just à Narbonne… La Cathédrale Saint-Just Rapport de présentation 89 Mais la ville centre offre également une grande diversité d’équipements culturels modernes, relatifs aux arts ou au spectacle. Le rayonnement de Narbonne est ainsi largement assuré par : • le théâtre de Narbonne et sa scène nationale, créé en 1990 avec 2 salles de 90 et 276 places. Son taux de fréquentation est particulièrement important, avec un taux de remplissage moyen de 98 %, ce qui laisse supposer qu’une offre plus importante répartie sur le reste du territoire pourrait s’avérer nécessaire et pertinente (80 % des abonnés font partie de l’agglomération). • U n cinéma de 5 salles et un multiplexe sur la zone de Porte d’Espagne à Narbonne, ainsi que un cinéma à Ouveillan, à Coursan et à Gruissan. • U ne médiathèque en cours de finalisation, qui permet d’asseoir l’image moderne de la ville, et d’offrir une ouverture sur les nouvelles technologies et la culture. II.6.2.4. L es équipements commerciaux Cf. Volet économique 90 Rapport de présentation Médiathèque Espace Liberté Berges du Canal de la Robine II-7 Le patrimoine bâti, les entrées de ville La ville ancienne de Narbonne et de très nombreux villages du SYCOT possèdent un patrimoine urbain et architectural très intéressant et de grande qualité. Outre la cathédrale de Narbonne, qui marque physiquement l’espace de l’agglomération, le Canal du Midi et l’Abbaye de Fontfroide et de Font-Calvy, les monuments historiques sont nombreux et variés : châteaux, moulins, corps de ferme, église, chapelle, … II.7.1. L es qualités patrimoniales Le patrimoine romain et archéologique, caractéristiques de la Narbonnaise, et également important, et fréquemment mis en valeur à la fois dans les villages et dans la ville centre. Rapport de présentation 91 Aujourd’hui, plusieurs prescriptions ou projets sont en cours afin de protéger et de valoriser ce patrimoine : • c entre de l’Agglomération : OPAH à Narbonne qui consiste en un vaste programme d’amélioration de l’habitat urbain afin de transformer et de mettre en valeur le centre de l’Agglomération. Ce projet a pour objet de mettre en valeur le bâti ancien, et de rentabiliser les constructions existantes; • p our les bourgs, hameaux et villages de l’Agglomération, l’enjeu est de conserver l’échelle et le caractère de ces différentes entités : La CAN mettra en place, début 2004, une politique de revalorisation des cœur de villages, et Bages réalise actuellement une ZPPAUP. Des actions « Façades » sont également en cours, pour améliorer la cohérence paysagère des bourgs. La Narbonnaise compte par ailleurs un nombre important de musées : Musées narbonnais, Musée des potiers à Sallèles, Musée de la vigne et du vin (l’Hospitalet, le Bouïs, Gasparet, Lézignan…), Musée de la Chapellerie, Musée à Sigean, Terra Vinea à Portel-des-Corbières, Peyriac de Mer et des vestiges historiques, Clos de la Lombarde, Via Domitia, Oppidum de Montlaures et, à proximité, l’Oppidum d’Ensérune. L’importance du patrimoine archéologique est ici mis en valeur. Les grands ensembles du paysage naturel et les éléments du patrimoine architectural offrent des perspectives paysagères intéressantes mais l’étalement de l’urbanisation et plus précisément le mitage de plus en plus prégnant du territoire peuvent altérer l’image qualitative du paysage de l’Agglomération. Terra Vinea (Portel-des-Corbières) 92 Rapport de présentation II-8 Caractéristiques économiques II.8.1. Evolution et caractéristiques de la population active et de ses conditions NB : Toutes les données statistiques citées proviennent de l’INSEE, Recensement général de la population (RGP) de 1999 et les cartes et graphiques de INSEE, Portrait de territoire du SYCOT de la Narbonnaise, CD, 2003, sauf cas contraire qui serait signalé. L’augmentation de la population active est beaucoup plus importante que celle du département de l’Aude mais celle-ci est surtout imputable la population active des plus de 50 ans (+32,8%) et des femmes (+20,4%), l’augmentation ayant été plus modeste pour les 25-49 ans (+9,2%). Entre 1990 et 1999, la croissance de la population a été moins sensible sur le secteur Narbonnais que sur les deux autres secteurs du territoire ; en effet, le secteur de Ginestas et de Sigean ont enregistré des augmentations considérables de leur population active. Le taux d’activité sur le territoire du SYCOT apparaît relativement élevé. Il atteint, 41% de la population et a particulièrement augmenté sur la dernière décennie, en comparaison au niveau départemental et régional. Ce sont les catégories socioprofessionnelles des employés et les ouvriers qui prédominent sur le territoire de la Narbonnaise. En termes de secteur d’activité, c’est le secteur tertiaire qui prédomine sur le territoire (76,8% dont 17,7% pour le commerce), ce secteur est d’ailleurs plus représenté sur ce territoire qu’au niveau départemental. Le revenu moyen des ménages du territoire s’élevait à 11 449 € en 1999, ce qui vaut la moyenne départementale de l’ordre de 11 369€, mais reste nettement inférieur au niveau régional où le revenu moyen des ménages s’élevait à la même période à 12 200€. Globalement le territoire étudié ne présente pas d’écarts importants suivant les zones géographiques. A ce jour, le taux de chômage de la Narbonnaise est encore très important. En terme de dynamique, globalement, depuis 1997, le département de l’Aude affiche une baisse constante de son chômage à tous les niveaux (jeunes, longue durée,…) alors que les tendances nationales et régionales connaissent des situations contraires. Le niveau de formation reste relativement modeste. En terme de migrations quotidiennes domicile travail, presque deux tiers (61,1 %) travaillent dans leur commune de résidence, taux qui a baissé depuis 10 ans puisque le nombre de personnes travaillant dans une autre commune a augmenté de 37,9 %. D’une façon générale, 79% des déplacements domicile travail se font par un seul mode de transport, dont 91% en voiture. II.8.1.1. La population active En 1999, la population active des communes du SCOT de la Narbonnaise s’élevait à plus de 41 700 personnes . En progressant de 8,6 % entre 1990 et 1999, ce qui représente une augmentation de près de 3 600 personnes, la croissance est beaucoup plus importante que celle du département de l’Aude (5,6%). Cette hausse est surtout imputable à celle de la population active des plus de 50 ans (+32,8%) et des femmes (+20,4%), l’augmentation ayant été plus modeste pour les 25-49 ans (+9,2%). Les moins de 25 ans ont, quant à eux, enregistrent une perte de leur population active de près de 27%. Sur l’ensemble de des 41 700 actifs, près de 33.000 occupaient un emploi. Part de la population active occupée dans la population totale Territoire SCOT Aude LanguedocRoussillon 41% 40,8% 33% Rapport de présentation 93 La population active occupée représente ainsi 41 % de la population totale, niveau équivalent à celui du département de l’Aude et nettement supérieur au niveau de la région Languedoc-Roussillon (33 %). Ensemble Actifs ayant un emploi (%) Chômeurs (%) Evolution 90-99 (%) SYCOT 41 744 79,0% 20,7% 8,6% Secteur Narbonne 31 913 79,1% 20,5% 6,5% Secteur Ginestas 3 669 79,6% 20,1% 15,3% Secteur Sigean 6 162 77,9% 21,7% 16,2% La hausse de la population active occupée est à mettre à l’actif de l’emploi salarié (+14,5% pour l’ensemble et +27,7% pour les femmes), l’emploi non salarié ayant au contraire diminué (-5,3%). Si cette caractéristique n’est pas propre au territoire du SCOT de la Narbonnaise, il convient de noter qu’en comparaison du département de l’Aude, les évolutions à la hausse de l’emploi salarié sont plus sensibles, l’évolution à la baisse de l’emploi non salarié étant moindre. II.8.1.2. L a population active occupée selon la catégorie socioprofessionnelle Entre 1990 et 1999, la progression de la population active occupée est essentiellement due à celle des professions intermédiaires (+29,1%) et des employés (+23,7%). Même si ces catégories ont fortement progressé au cours de la dernière décennie, ce sont les employés et les ouvriers qui prédominent sur le territoire de la Narbonnaise. En dépit d’une légère baisse des effectifs, les artisans, commerçants et chefs d’entreprises représentent encore un poids important dans la population active occupée. Enfin, le fort recul des exploitants agricoles (-20,6%) l’est également en valeur relative au sein de la population active occupée. En termes de secteur d’activité, c’est le secteur tertiaire qui prédomine sur le territoire (76,8% dont 17,7% pour le commerce), ce secteur est d’ailleurs plus représenté sur ce territoire qu’au niveau départemental. Quant aux autres secteurs (agriculture, industrie et construction), ils connaissent des proportions identiques au niveau départemental. La carte ci-contre représente la répartition spatiale du nombre d’emplois en 1999 : les taux d’activités les plus importants se concentrent autour de Narbonne (centre administratif et de services), de Port-La-Nouvelle (centre industriel) et de Leucate (centre touristique). 94 Rapport de présentation II.8.1.3. L es revenus des ménages Le revenu moyen48 des ménages du territoire s’élevait à 11 449 € en 1999, ce qui vaut la moyenne départementale de l’ordre de 11 369€, mais reste nettement inférieur au niveau régional où le revenu moyen des ménages s’élevait à la même période à 12 200€. Globalement le territoire étudié ne présente pas d’écarts importants suivant les zones géographiques : • les secteurs de Ginestas et de Sigean affichent un revenu moyen en-dessous de 11 000€ • alors que le secteur de Narbonne affiche un chiffre au-dessus de 11 600€. 41,8% des foyers fiscaux du territoire du SCOT de la Narbonnaise étaient assujettis à l’impôt sur le revenu en 1999 répartis comme suit : • 42,7% sur narbonnais • 37,3% sur le ginestacois • 40,3% sur le sigeannais II.8.1.4. L es demandeurs d’emploi Même s’il a évolué à la hausse de 2 000 personnes, entre 7 634 et 8 634 personnes de 1990 à 1999, le nombre de demandeurs d’emploi résidents sur le territoire du SCOT de la Narbonnaise semble en constante diminution depuis 1997. Le taux de chômage peut aujourd’hui être estimé à 20,7% alors qu’il n’est que de 18% sur l’ensemble du département. Les trois sous–espaces territoriaux ont des taux de chômage quasiment identiques avec un secteur sigeannais au-dessus de la moyenne territoriale (21,7%). Il convient de noter cependant que le taux de chômage sur le secteur de Sigean et de Ginestas a diminué entre 1990 et 1999 alors que le secteur de Narbonne l’a vu augmenter. Rapport de présentation 95 II.8.1.5. N iveaux de formation de la population tement de l’Aude, le nombre de diplômés du baccalauréat, d’un bac+2 et niveau supérieur, a connu une augmentation plus importante sur le territoire du SCOT. Trois groupes prédominent au sein de la population de 15 ans et plus du territoire du SCOT de la Narbonnaise ayant terminé ses études : • les non diplômés (24,5%) ; • les titulaires d’un CAP ou d’un BEP (24,2%) ; • les diplômés d’un certificat d’études préparatoires (16,5%). En comparaison des moyennes du dépar- La comparaison des trois secteurs composant le territoire, met en évidence logiquement le Narbonnais qui enregistre une part plus importante de population titulaire d’un bac+2 (7,2%) ou d’un niveau supérieur (6,3%), alors que le Ginestacquois enregistre la part la plus importante de non diplômés (26,5%). Evolution territoire 1990-1999 (%) Evolution Aude 1990-1999 (%) Titulaire du bac 33,7 30,9 Titulaire d’un bac+2 79,4 69,9 Titulaire d’un diplôme de niveau supérieur 83,1 80,4 II.8.1.6. Les migrations quotidiennes domicile-travail La population active occupée du SCOT de la Narbonnaise s’élevait à 32 976 personnes en mars 1999. Sur ce total, 20 155 (soit 61,1%) travaillent dans leur commune de résidence et 12 821 (soit 38,9%) dans une autre commune du territoire. Ces chiffres ont évolué sur la dé- cennie 1990 puisqu’on enregistre une part plus importante de personnes travaillant dans une autre commune qu’en 1990 (+37,9%). D’une façon générale, 79% des déplacements domicile-travail se font par un seul mode de transport dont 91% en voiture et seulement 3% en transports en commun. (données issues de la CCI de Narbonne) Répartition des emplois 1990 1999 Dans commune de résidence 21 096 20 155 Taux de variation -4,5% Dans autre commune 9 299 12 281 +37,89% Source : INSEE / CCI Narbonne, novembre 2003 II.8.2. L e tissu économique du SCOT de la Narbonnaise Le tissu économique des communes du SCOT de la Narbonnaise est composé de Très Petites Entreprises (TPE). Le territoire du SYCOT se caractérise par un faible tissu industriel compensé par un secteur tertiaire important lui-même dominé par les activités liées au commerce et à la logistique. Or, le secteur logistique a une caractéristique paradoxale qui se résume par l’absence quasi-totale d’entreprises liées à l’affrètement et à l’organisation des transports internationaux. Globalement, il y a 107 entreprises de plus de 20 salariés qui emploient à elles seules un total d’environ 6 384 personnes, soit près de 50 % des emplois de la Narbonnaise. En termes de création d’entreprises, le territoire du SCOT de la Narbonnaise fait preuve d’un 96 Rapport de présentation dynamisme certain. Le territoire, qui enregistre une hausse du nombre de ses créations de plus 4% entre 2001 et 2002, est plus dynamique que l’ensemble de la région qui connaît une hausse de seulement 0,4%. Ceci est principalement dû au dynamisme du département (+2%). Cependant l’année 2003 enregistre une baisse du nombre de créations, et parallèlement, le nombre de défaillances recule. Ce sont les secteurs de l’industrie (et essentiellement l’agroalimentaire) et de la construction qui fléchissent alors que les services (tous types confondus) continuent de progresser. L’activité touristique est une autre filière économique phare sur le territoire de la Narbonnaise. Le SYCOT compte pour plus de 65% des capacités d’accueil de l’Aude (en terme de lits marchands). Mais, le territoire souffre d’un déficit d’hébergement hôtelier haut de gamme et d’un essoufflement de la qualité de l’ensemble du parc 2 étoiles, qui tend vers le vieillissement des structures notamment celles des stations balnéaires. Les locations meublées et les résidences secondaires, représentant près de 89% de la capacité d’accueil du département de l’Aude. La clientèle française s’oriente de plus en plus vers de l’hébergement non marchand, peu rémunérateur pour l’activité touristique. On dénombre seulement 8 sites touristiques dont la moitié est représentée par des parcs de loisirs. L’offre diversifiée offerte par les richesses audoises est mal exploitée sur le territoire de la Narbonnaise. La viticulture reste la principale composante de l’agriculture audoise avec 55 % de son produit brut. Ces dernières années ont connu une profonde mutation viticole caractérisée par une forte évolution vers la qualité qui continue encore à ce jour de transformer le paysage viticole audois et narbonnais. La viticulture de l’Aude se caractérise par un recul sensible des petites structures et s’accompagne d’une main d’œuvre importante : près de 8 salariés agricoles sur 10 recensés sur le département sont employés par les exploitations viticoles où ils exercent en général près le tiers du travail. Les salariés saisonniers, sont le plus souvent recrutés pour les vendanges et la taille. Le vieillissement des exploitants va avoir une importance conséquence pour le territoire qui, dans la prochaine décennie, va disposer d’un stock important d’hectares de vignes face à : • La recomposition de la carte du vignoble, amorcé à l’ouest du département ; • L’augmentation du prix du foncier. Source : CCI Narbonne, novembre 2003 II.8.2.1. Les entreprises Au 31 décembre 2001, 4 175 entreprises étaient recensées par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Narbonne sur le territoire du SYCOT de la Narbonnaise. Les commerces et les sociétés de services sont de loin les plus nombreuses (78,8% du total) devant celles de la construction et de l’industrie agroalimentaire. Les entreprises de moins de 5 salariés représentent plus de 73% du total, ce pourcentage variant quelque peu selon les branches (70,6% pour l’industrie, 73,2% pour les services et 75,8% pour le commerce). Rapport de présentation 97 Répartition des emplois par taille d’entreprise Nombre de salariés… < à 5 sal 6 à 10 11 à 20 21 à 50 > à 50 TOTAL Agriculture et pêche 30 18 54 48 0 150 Industrie Dont IAA Ind des biens de consommation Industrie automobile Ind des biens d’équipement Ind des biens intermédiaires Energie 303 203 259 288 577 1630 94 50 0 63 96 0 71 32 0 34 66 0 36 49 16 45 113 0 65 0 0 67 156 0 0 0 0 98 157 322 266 131 16 307 588 322 Construction 280 164 246 306 291 1 287 Tertiaire Dont Commerce Transports Activités financières Activités immobilières Services aux entreprises Services aux particuliers Education, santé, action sociale 676 177 229 987 2 426 9 495 1 211 128 72 134 350 731 50 544 100 30 71 204 218 10 546 202 61 16 84 235 85 756 513 95 49 335 203 30 381 1 239 0 0 516 239 518 3 438 2 182 258 270 1 489 1 626 693 Ensemble 3 289 1 562 1 788 2 623 3 761 13 023 Source : CCI Narbonne, novembre 2003 Près de 30% des salariés du SYCOT de la Narbonnaise sont employés dans des entreprises de plus de 50 salariés, ce pourcentage atteignant plus de 35% dans l’industrie chiffre fortement influencé par la présence sur ce territoire de quelques grosses unités industrielles issues de plusieurs secteurs d’activités: • Comurhex – élaboration et transformation de matières nucléaires – plus de 300 salariés, • Languedoc Micron Couleurs – fabrication de colorants et pigments – plus de 100 salariés, • Ateliers d’Occitanie – construction de matériel ferroviaire roulant – plus de 100 salariés, • Ciment Lafarge – fabrication de ciment – moins de 100 salariés, Le tableau ci-dessus, permet d’observer que le territoire du SYCOT se caractérise par un faible tissu industriel compensé par un secteur tertiaire important lui-même dominé par les activités liées au commerce et à la logistique (conséquence logique puisque ces activités commerciales sont grandes consommatrices de transports). Cette filière transports-logistique est une secteur phare du territoire de la Narbonnaise, il se structure comme suit : • 70% des emplois se concentrent dans le secteur des transports au sein d’opérateurs 98 Rapport de présentation tels que Express Marée (170 personnes), Carola (100 emplois) et Transports Frigorifiques Européens (75 emplois) ; • 15% des effectifs de la filière sont gravitent autour d’activités d’entreposage ; • 10% des salariés travaillent pour des entreprises de messagerie et de frêt express avec des enseignes nationales comme Graveleau, Ducros Services Rapides, Claberson Géodis,… ; • le reste, soit environ 5% des effectifs, est intégré au transport maritime avec Port-LaNouvelle et au transport ferroviaire avec la SNCF. Ce profil synthétique de la logistique narbonnaise permet de constater l’absence quasitotale d’entreprises liées à l’affrètement et à l’organisation des transports internationaux, caractéristique paradoxale puisque les transports longue distance sont ici importants. Ce paradoxe traduit donc la présence de plate-forme de groupage/dégroupage ou de réseau de transport à dimension interrégionale ou nationale. Cette caractéristique est donc à appréhender avec prudence en termes de retombées économiques car ce système organisé n’est que peu créateur d’emplois et de richesses. Dans la construction, les emplois sont plutôt concentrés dans des unités de 21 à 50 salariés. En termes d’effectifs, c’est le secteur du commerce (de gros et de détail) qui prédomine nettement. Avec 1 745 entreprises, il représente en effet 26,4% des effectifs du territoire. Au sein des autres branches, il faut aussi noter le poids du secteur des transports qui concentre près de 17% des effectifs du territoire. En termes de création d’entreprises, il est important de noter que le territoire du SCOT de la Narbonnaise fait preuve d’un dynamisme certain : en effet, le nombre de création d’entreprises est, depuis 2001, su- périeur à celui enregistré au niveau départemental. Dans ce domaine : • le secteur de Ginestas est la zone du territoire qui connaît la meilleure démographie de la création d’entreprises ; • alors que le secteur de Narbonne, malgré une hausse très importante entre 2000 et 2001, reste en-dessous du niveau du département. Par ailleurs, entre 2000 et 2003, 2 814 immatriculations d’entreprises ont été enregistrées sur ce territoire alors que, sur la même période, le nombre de radiations s’élevait à 2 064. En résumé, sur 100 entreprises nouvelles créées, 73 fermetures sont enregistrées. Source : INSEE / SIRENE Source : CCI Narbonne / novembre 2003 Rapport de présentation 99 II.8.2.2. L e tourisme : une offre diversifiée mais mal exploitée L’activité touristique est une autre filière économique phare sur le territoire de la Narbonnaise. L’hôtellerie et la restauration sont les activités qui génèrent le plus d’emplois ; ce secteur comprend près de 270 établissements regroupant environ 1 200 personnes. a) Une richesse touristique diversifiée caractérisée par une notoriété et une antériorité ancienne du tourisme audois. En 2003, le département de l’Aude avec 0,9% de parts de marché des séjours (et 1,1% de parts de marché des nuitées réalisées par les français en France) se situe au 40ème rang des départements de France, et au 4ème rang régional. Source : CDT de l’Aude / Décembre 2003 Les caractéristiques du tourisme de l’Aude peuvent être présentées sous les quatre aspects synthétiques suivants (le territoire narbonnais suivant les mêmes évolutions) : • nouvelle progression de la fréquentation au printemps (+1% sur 2002/2003) ; • très haute saison d’été moins saturée (3% sur 2002-2003) ; • arrière-saison en progression (6% sur 2002-2003) ; • progression de l’hiver (16,7% sur 20022003) même si encore saison marginale. 100 Rapport de présentation Le territoire la Narbonnaise présente une offre touristique importante symbolique d’une richesse patrimoniale incontestable : • environnement protégé ; • richesses de traditions ; • sites d’intérêt majeur ; • canal du midi ; • plages, montagne, massifs,… Parallèlement aux activités culturelles liées au programme Pays Cathare (et en particulier avec la Cité de Carcassonne) et à la présence de sites historiques telle que l’Abbaye de Fontfroide, se sont développées différentes activités de pleine nature tant sur l’arrière-pays (rafting, escalade, parcours aventure,…) que sur le littoral (voile, windsurf à Leucate…). b) Les hébergements touristiques du territoire Au 1er Janvier 2003, une capacité totale d’accueil de 26 500 lits marchands étaient recensés par le Comité Départemental du Tourisme de l’Aude sur le territoire du SCOT de la Narbonnaise, capacité représentant plus de 65% des capacités de l’Aude. En nombre de lits marchands, ce sont les emplacements de l’hôtellerie de plein air qui constituent l’essentiel de l’offre d’hébergement touristique à côté des villages de vacances et de l’hôtellerie traditionnelle. Cependant, le nombre d’hôtels (41) est légèrement supérieur au nombre de campings (37). Territorialement, on observe une hôtellerie traditionnelle urbaine et une hôtellerie de plein air « littorale et retirée dans l’arrière-pays ». Plus de 51% des hôtels de tourisme identifiés sont classés en 2 étoiles et seulement 17% en 3 étoiles (cette catégorie étant devancée par les catégories 0 et 1 étoile). Le territoire souffre donc d’un déficit d’hébergement hôtelier haut de gamme et d’un essoufflement de la qualité de l’ensemble du parc 2 étoiles, qui tend vers le vieillis- sement des structures notamment celles des stations balnéaires. Des requalifications sont donc envisagées pour améliorer et adapter l’offre aux besoins, principalement pour l’hôtellerie des centres-bourgs. Parallèlement à cette offre marchande, on dénombre sur ce territoire près de 240 000 lits proposés par les locations meublées et les résidences secondaires, capacité représentant près de 89% de la capacité d’accueil du département. Ces résidences secondaires se concentrent principalement sur le littoral, en particulier sur les communes de Leucate, Fleury, Gruissan, Narbonne et Port-la-Nouvelle : à elles seules, ces 5 communes regroupent plus de 91% des résidences secondaires du territoire. Source : service observatoire / CDT de l’Aude / Octobre 2003 Comme nous l’avons évoqué précédemment, l’importance de l’offre en hôtellerie de tourisme n’est pas répercutée à l’identique si l’on se penche sur la fréquenta- tion. En effet, en termes de performances de nuitées, le territoire de la Narbonnaise se place après le Pays Carcassonnais : • La durée moyenne de séjour est 1,5 jours en hôtellerie traditionnelle comme dans l’Aude ; nous sommes donc face à un tourisme de courts séjours, c’est pourquoi de nombreuses réflexions sont menées ou doivent être menées pour rallonger ce temps de séjour en retenant les touristes par une offre complète et diversifiée. • Le taux de clientèle pour ce type d’hébergement est moindre sur ce territoire (31% des nuitées) que sur le reste du département (34,8% des nuitées) avec une composante essentiellement italogrecque (18,7%) et britannique (18,1%). Quant à l’hôtellerie de plein air, sa principale caractéristique est d’offrir des équipements de qualité au cœur même des stations balnéaires, plaçant ainsi le territoire de la Narbonnaise comme leader du département. • La durée moyenne de séjour en hôtellerie de plein air est de l’ordre de 5,4 jours, durée supérieure à la moyenne audoise du fait de la présence de stations balnéaires. • Une clientèle française nombreuse choisit les structures d’hôtellerie de plein air, plus nombreuse que la clientèle étrangère largement représentée par les Pays-Bas (32%), l’Allemagne (24,1%) et le Royaume-Uni (18,9%). A noter cependant cette clientèle française s’oriente de plus en plus vers de l’hébergement non marchand, peu rémunérateur pour l’activité touristique. Par ailleurs, il est important de souligner que ces deux types d’hébergements absorbent progressivement la clientèle du Carcassonais, notamment les touristes de passage sur la Cité de Carcassonne. Rapport de présentation 101 c) Les sites touristiques de la Narbonnaise Le tourisme de ce territoire est un tourisme balnéaire essentiellement caractérisé par une offre « plage » au détriment d’une offre plus diversifiée. En effet, on dénombre seulement 8 sites touristiques dont la moitié est représentée par des parcs de loisirs : • Abbaye de Fontfroide ; • Musée du chapeau de Ginestas ; • Ensemble monumental de Narbonne ; • Musée Amphoralis de Sallèles d’Aude ; • Parc animalier de la Réserve Africaine de Sigean ; • 3 parcs de loisirs (Espace Liberté à Narbonne, Aquajet à Narbonne-plage et Aqualan à Port Leucate) Source : Service observatoire / CDT de l’Aude / Décembre 2003 Globalement, l’ensemble des sites touristiques du territoire ont enregistré des hausses de leur nombre d’entrées depuis 2000, excepté les 2 sites de l’arrière-pays représentés par le musée du chapeau de Ginestas et le musée Amphoralis de Sallèles d’Aude. • La Réserve africaine de Sigean conserve la tête du palmarès de sites audois les plus visités avec une croissance de plus de 10% du nombre de ses visiteurs en 3 ans. • L’Abbaye de Fontfroide, quant à elle, maintient sa position de site leader sur la thématique et représente 10% du nombre total d’entrées payantes enregistrées sur l’ensemble de sites. • L’ensemble monumental de Narbonne s’est fortement développé grâce à une 102 Rapport de présentation politique de mise en package de l’offre (un ticket unique pour la visite de 3 sites) et grâce au développement de différentes expositions réparties sur l’année, susceptibles de diffuser les touristes sur le reste du territoire. Les parcs de loisirs aquatiques suivent la même évolution de croissance, en particulier la parc Aquajet de Narbonne-plage qui enregistré une hausse de près de 25% de son nombre d’entrées payantes. Enfin, le tourisme fluvial, quant à lui, connaît un essoufflement avec un léger fléchissement (-6%) de l’ensemble de ses activités : • bateaux passagers (-10,2%), • location (-4,5%), • plaisance privée (-17%) Là encore, la trop forte fréquentation de certaines années à engendré des difficultés que les professionnels installés sur le Canal du Midi n’ont pas su anticipé et encore moins résoudre (attente aux écluses, insécurité, environnement dégradé,…). On constate donc aisément que l’offre diversifiée offerte par les richesses audoises est mal exploitée sur le territoire de la Narbonnaise. En effet, le tourisme narbonnais est confronté à une sous-utilisation de la complémentarité des atouts de chaque unité territoriale. L’offre touristique globale mérite d’être valorisée et packagée notamment sous formes de « binômes » : • station / ville, • mer - axes fluviaux – étangs / montagnes (massifs) • littoral / arrière-pays Enfin, la volonté des clientèles étrangères de découvrir l’ensemble de l’offre touristique audoise s’est accentuée ces dernières années et fait ainsi l’objet de réflexions relatives à la valorisation et la mise en forme de l’offre globale. d) Exemples de profils spécifiques de clientèle Répartition des emplois par taille d’entreprise Répartition des emplois par taille d’entreprise Répartition des emplois par taille d’entreprise Forte majorité de clientèle française, les étrangers sont allemands, belges, anglais et néerlandais Secteur préféré des étrangers allemands ; anglais et hors Europe Forte majorité de clientèle française, les étrangers sont belges, espagnols, allemands ; néerlandais et anglais Familles pour séjours assez longs Touristes de CSP plus aisées qu’ailleurs se déplaçant en couple pour un séjour assez court Adeptes du camping-car - - Secteur non marchand et hôtellerie de plein air Accueil hôtelier important Zone où les formes d’hébergements sont plus diversifiées Pour se reposer et se baigner sous un climat ensoleillé Pour se reposer et pratiquer des visites culturelles Pour se reposer, pratiquer des visites culturelles et des activités de pleine nature II.8.2.3. La viticulture Il est important de noter que la viticulture du territoire du SCOT de la Narbonnaise, même si elle présente certaines spécificités avec des AOC tels que Corbières, Minervois, Fitou et Côteaux du Languedoc, a toujours suivi l’évolution générale de la viticulture audoise. C’est pourquoi, le portrait de la viticulture de la Narbonnaise peut être très souvent calqué sur le profil audois. A ce titre, malgré la crise amorcée en 2000 sur les vins de table et de pays puis en 2002 sur les AOC et les nombreuses difficultés rencontrés par les chefs d’exploitations, la viticulture reste la principale composante de l’agriculture audoise avec 55 % de son produit brut. L’Aude est d’ailleurs le 3ème département viticole français avec 10% des superficies en vignes. Ces dernières années ont connu une profonde mutation viticole caractérisée par une forte évolution vers la qualité qui Rapport de présentation 103 continue encore à ce jour de transformer le paysage viticole audois et narbonnais : • amélioration de l’encépagement, critère indispensable à la qualité des produits avec comme leader des appellations d’origine contrôlée (A.O.C.) reconnues telles que Corbières, Minervois, Fitou, Côteaux du Languedoc,… ; • des structures d’exploitation plus performantes, avec la disparition progressive des unités de petite taille, un développement des statuts sous formes sociétaires, et toujours un nombre de doubles actifs encore important ; • un développement du potentiel du vignoble d’appellation en valeur relative ; • des modes de commercialisation et des circuits de distribution plus variés qui nécessitent encore certaines améliorations et organisations. a) Les indicateurs de la crise viticole Les difficultés de la viticulture se résument de la manière suivante : • des stocks importants de plus de 57% pour l’Aude et des disponibilités nombreuses s’élevant à 1,3 million d’hectolitres ; • des prix bas et en baisse ; • des exportations françaises en régression de 8% en volume. Récolte de vins et moûts (milliers hl) A.O.C. dont Corbières Minervois Fitou Côteaux Languedoc Blanquette et Crémant de Limoux Cabardés VDN Limoux VDQS (Malepère) Autres Vins Total 2000 2002 1 117,9 1 074,6 651,6 162,0 108,1 52,8 62,5 25,6 15,5 6,7 663,9 153,5 91,0 45,0 51,1 22,6 15,1 4,0 34,1 42,1 4 712,8 3 764,4 5 864,8 4 881,1 Source : Mémento de statistique agricole de l’Aude / Décembre 2003 104 Rapport de présentation Comme le démontre le tableau ci-dessus, la récolte totale de la viticulture audoise a chuté de 16,7% entre 2 ans. Cette baisse importante a concerné l’ensemble des vins du département en particulier les vins d’appellation « Limoux » (-40,2%) et « Blanquette et Crémant » (-22,3%). Cette régression a été moins importante pour les AOC qui ont baissé de 3,8% sur la même période. Cependant, il est à noter que les AOC du territoire de la Narbonnaise ont connu une chute moins importante avec une baisse de 2,1% en 2 ans. Il est même important de d’observer que seul l’AOC des Corbières tire son épingle du jeu avec une augmentation de près de 2%. b) Des exploitations viticoles en mouvement Comme nous l’avons déjà souligné, la viticulture de l’Aude se caractérise par un recul sensible des petites structures. En effet, la taille moyenne d’une exploitation viticole en 1988 était de 8,6 ha alors qu’elle est aujourd’hui d’environ 11,6 ha. A noter que près d’un tiers des exploitations ont moins de 2 ha alors que cela rassemblait la moitié des exploitations en 1988. Les structures de grande taille (plus de 20 ha) sont passées de 45% du vignoble en 1988 à 55% du vignoble en 2000. Autre caractéristique de cette viticulture, une baisse non négligeable de sa population viticole en faveur de la professionnalisation des chefs d’exploitations qui exigent une main d’œuvre salariée et saisonnière de plus en plus qualifiée. La vigne est trop consommatrice de main d’œuvre pour négliger sa qualité. En effet, près de 8 salariés agricoles sur 10 recensés sur le département sont employés par les exploitations viticoles où ils exercent en général près le tiers du travail. Les salariés saisonniers, sont le plus souvent recrutés pour les vendanges et la taille. Par ailleurs, une problématique essentielle est à soulever dans ce portrait : la succession des exploitations dont le chef a plus de 50 ans. En effet, 16% d’entre eux n’ont pas de successeur et 45% ne savent pas encore s’ils en trouveront un. Cela va sans causer une importance conséquence pour le territoire qui, dans la prochaine décennie, va disposer d’un stock important d’hectares de vignes. Cette difficulté pose donc clairement le problème de renouvellement des exploitations qui est déjà faible autant sur l’Aude que sur le territoire de la Narbonnaise. Une gestion du portefeuille foncier viticole sera donc à gérer dans les années à venir. Enfin, autre transformation de la viticulture : l’arrivée en force des machines à vendanger au côté d’un parc important de tracteurs vieillissant, notamment sur les territoires de Ginestas et de Coursan. Grâce au tableau présenté ci-dessous, on constate, qu’en termes de superficies viticoles, les évolutions entre 1988 et 2000 ont été différentes selon les territoires : • le territoire de l’Agglomération de la Narbonnaise, malgré une perte de ses superficies en vigne, gagne du terrain en vignes d’appellation ; • le territoire des Corbières est la zone qui enregistre la baisse des superficies en vignes la moins importante malgré une perte considérable des superficies d’appellation ; • le territoire du Minervois connaît la plus importante perte en superficies de vignes avec une baisse des superficies d’appellation un peu moins considérable. Territoire de l’Agglomération de la Narbonnaise Superficies agricoles 1988 2000 Evolution Superficie agricole utilisée (ha) 20 278 18 366 Ó 9,4% 15 705 13 344 Ó 15% 4 650 4 883 Ï 5% Superficie en vignes (ha) Dont vignes d’appellation (ha) Territoire des Corbières en Méditerranée Superficie agricole utilisée (ha) Superficie en vignes (ha) Dont vignes d’appellation (ha) 6 731 6 464 Ó 3,9% 6 266 5 389 Ó 13,9% 5 140 4 611 Ó 10,2% Territoire du Canal du Midi en Minervois Superficie agricole utilisée (ha) Superficie en vignes (ha) Dont vignes d’appellation (ha) 7 699 7 311 Ó 5% 6 714 5 520 Ó 17,7% 2 012 1 863 Ó 8,7% Source : Agreste, statistique agricole / DDAF Aude / recensement agricole 2000 c) Un vignoble largement renouvelé Comme évoqué précédemment, la qualité des produits viticoles audois et narbonnais tient essentiellement au renouvellement de l’encépagement avec l’arrivée de cépages améliorateurs ou aromatiques. En effet, la part des cépages, provenant d’autres vignobles, est passée de 24% en 1988 à 51% en 2000. C’est le Carignan qui est leader à l’est du département au niveau des Corbières. Une nouvelle problématique apparaît depuis peu dans le paysage viticole de la Narbonnaise. Il s’agit de la recomposition de la carte du vignoble qui s’amorce progressivement à l’ouest du département, grâce à une politique de rajeunissement des vignobles qui ne concernent ni les Corbières ni le Minervois ; seul le Narbonnais paraît dynamique à l’est. En outre, malgré la crise, le prix du foncier continue de progresser puisque les demandes d’agriculteurs et de non ruraux sont supérieures à l’offre du territoire. La Rapport de présentation 105 terre est donc devenue un placement financier pour des professions non agricoles, en particulier les vignobles de qualité (alors que les vignes destinées à produite des vins de table voient leur prix de foncier stagner). d) La vinification et la commercialisation Environ 75% de la récolte viticole sont vinifiés en caves coopératives, 26% en caves particulières et 2% sont obtenus à partir de vendanges fraîches. A noter cependant qu’une cave particulière va vinifier 3 fois plus (environ 1 690 hl). Source : DGDDI, Déclaration de récolte 2000 Le département de l’Aude compte 79 caves coopératives, soit presque un quart du nombre total du Languedoc-Roussillon. Leur nombre est plus restreint qu’en 1985 du fait de fusions qui ont dues être pratiquées. A noter que cette position de leader est moins vraie pour les AOC même si elle peut être largement démontrée par un chiffre d’affaires de 268 millions d’euros en 2000 significatif de l’importance économique des caves coopératives. Les ventes des caves coopératives sont effectuées à 50% par les groupements de producteurs (Val d’Orbieu, Uccoar,…), puis le négoce et les grossistes (39%), les ventes directes (6%) et les autres modes opératoires (5%, export, magasins spécialisés, grandes surfaces,…). Les ventes des caves particulières, quant à 106 Rapport de présentation elles, sont principalement commercialisées par le négoce et les grossistes. La progression de la mise en bouteille pour développer des circuits courts et l’intégration des innovations technologiques au sein des exploitations et des caves coopératives sont des enjeux importants pour la diversification des produits et des circuits de commercialisation. Les différents enjeux viticoles devraient être facilités par l’arrivée d’ici fin 2004 du projet d’extension de l’ITV (institut technique du vin, organisme de recherche et développement) à Pech Rouge à Gruissan. Cette extension devrait voir la réalisation d’une halle technologique et bénéficiera de nouveaux bureaux, d’un laboratoire œnologique, de locaux techniques et d’une halle de mini-vinification de 330 m_. Cette démarche de développement a pour objectif de renforcer les missions de l’ITV dans des domaines tels que l’agronomie et l’environnement (exemple : étude d’impact d’un apport de compost provenant de boues d’épuration sur la structure du sol). De plus, cet aménagement devrait avoir des retombées économiques non négligeables avec la création de nouveaux emplois et la multiplication d’entreprises industrielles dans des domaines aussi divers que l’embouteillage, le conditionnement, le matériel agricole, la logistique (en effet les nouveaux circuits de vente impliquent la création d’entrepôts de stockage, de conservation et d’expédition). II.8.3. Les principales infrastructures économiques Le port de Port-la-Nouvelle est le neuvième port d’intérêt national en France et le seul accès maritime de l’Aude. 24 zones d’activités économiques (zones artisanales, zones industrielles etc.) et une pépinière d’entreprises existent sur le territoire du SYCOT auxquelles s’associent le Parc de haute technologie de Quatourze et le projet CEBE. La plus grande partie des entreprises, et notamment les plus importantes du territoire étudié sont concentrées sur ces zones artisanales ou industrielles. Les points forts économiques sont : • un positionnement géostratégique : cœur des régions du sud et sortie de l’Espagne ; • un bassin de production viticole important ; • un dynamisme des décideurs économiques et des outils modernes qui pourraient favoriser le développement de la sous-traitance ; • une volonté d’accompagnement et de partenariat des collectivités locales,… L’une des caractéristiques principales des espaces d’activités du territoire du SCOT de la Narbonnaise, est l’absence de surfaces et de locaux d’entreprises. En effet, cette carence fait l’objet de réflexions depuis plusieurs années puisque, exception faîte de la zone de St-Germain qui présente 17 ha disponibles, les espaces (et surtout la pénurie de terrains) pour accueillir les entreprises font défaut. Parallèlement à ce constat, on note également une faible part de locaux vacants. Toutefois, hors de l’agglomération narbonnaise, nombreuses sont les zones d’activités extérieures à la villecentre qui sont désertiques et non demandées car trop éloignées du carrefour autoroutier. Le territoire est composé de 124 unités commerciales de plus de 300 m2 (soit plus de 38% du département de l’Aude) représentant plus de 150 000 m2 de surfaces commerciales, dont plus de 80% se situent sur l’agglomération narbonnaise. L’offre commerciale est assez diversifiée mais avec une prépondérance des commerces alimentaires (hypermarchés, supermarchés et supérettes,…) et des commerces de meubles et de bricolage. II.8.3.1. L es flux de marchandises et de personnes Selon le bilan annuel de la Direction du Transport Maritime, le trafic du port de Port-la-Nouvelle a enregistré un léger recul (-0,2%) de son trafic par rapport à 2002 avec 2,3 millions de tonnes de marchandises transportées. Cette situation place ce port audois à la neuvième place des ports d’intérêt national. Mais cette faible perte de trafic n’a pas empêché parallèlement en 2003 des opérations d’aménagement sur le port de commerce et le port de plaisance : • achèvement de l’ensemble de la voirie du quai est, • construction d’un hangar de 2 800 m2 destiné aux marchandises diverses, • inauguration du 3ème silo du pôle céréalier dont la capacité de stockage est 30 000 tonnes, • les travaux de construction du hangar de 5 000 m2 destiné au vrac devraient débuter prochainement. II.8.3.2. L es infrastructures d’accueil d’entreprises La Ville de Narbonne et les communes qui constituent le SYCOT ont développé depuis plusieurs années, dans une logique d’aménagement et de développement économique de leur territoire et en réponse aux demandes nombreuses et souvent pressantes des entreprises, un réseau d’espaces d’activités important essentiellement localisé sur l’agglomération narbonnaise, mais également autour des communes principales telles que Sigean, Gruissan ou Port-la-Nouvelle. Ces espaces d’activités sont actuellement nombreux, pour une grande majorité le long des axes autoroutiers et routiers (A61/N113 ; A9/N9 ; D1118) et de la voie ferrée à laquelle certains sont raccordés (zone de Narbonne Saint-Germain). Ces espaces d’activités sont nombreux, répartis de la manière suivante : • 24 zones d’activités (dont cinq sur la seule ville de Narbonne) totalisant une superficie de près de 580 ha ; • la pépinière d’entreprises EOLE située sur la zone de Plaisance à Narbonne, est une structure d’accueil et d’accompagnement de porteurs de projets et de créateurs d’entreprises. EOLE est une pépinière généraliste (même si un partenariat avec l’INRA permet de détecter des projets liés à l’environnement), elle compte aujourd’hui 13 entreprises occupant 8 bureaux et 5 ateliers (exemple d’activités hébergées au sein d’EOLE : recyclage de boues industrielles, conception et vente de réseaux multiservices, conception et fabrication de stores et enseignes,…) Rapport de présentation 107 A cela s’ajoutent le Parc de Haute Technologie du Quatourze, en cours de création, pour le développement et le renforcement de la filière environnementale avec le projet du CEBE, centre d’excellence des biotechnologies de l’environnement, destiné à développer les synergies entre la recherche, l’économie, le pôle universitaire et les énergies nouvelles. Cet espace technologique devrait regrouper plusieurs outils : • une pépinière-hôtel d’entreprises spécialisées (BIODYSSEE) couvrant une surface totale d’environ 500 m2 répartis en 13 bureaux de 15 à 20 m2 et 3 laboratoires (plus les salles communes traditionnelles d’une structures d’accueil) ; 108 Rapport de présentation • l’INRA, et ses 60 chercheurs qui pourront mettre à disposition des entreprises leur savoir-faire ; • l’institut technique de l’environnement (centre de ressources et de conseil) ; • une 2ème halle technologique destinée au transfert de technologie ; • un centre universitaire avec un département d’IUT consacré au génie des procédés qui devrait capter les étudiants de Perpignan et un IUP qui devrait accueillir une quarantaine d’étudiants ; • une zone d’activités de 18 ha pour l’accueil d’entreprises (innovantes notamment). Ce projet de CEBE ne date pas d’hier et s’est progressivement structuré pour répondre aux exigences de développement et de positionnement de l’INRA et de l’ensemble de la recherche environnementale, et ainsi conforter le pôle Narbonnais. Les principales entreprises installées sont au nombre de 226, soit seulement 5,4% du nombre d’entreprises total d’entreprises recensées par la CCI et l’INSEE, toutes activités (hors exploitations agricoles) et tailles confondues. Les entreprises implantées dans ces espaces d’activités relèvent principalement du secteur tertiaire et des transports. Bon nombre de zones d’activités sont des zones commerciales (cf partie suivante). Au sein de l’agglomération narbonnaise, les capacités d’accueil pour le tertiaire et la recherche scientifique se sont renforcées grâce au développement du parc de haute technologie Biodyssée lié à l’environnement, et en cours de développement. Par ailleurs, il est nécessaire de rester prudent quant au nombre d’emplois recensés sur les espaces d’activités : en effet, le rapport entre la surface utilisée et le nombre de création d’emplois va varier selon le secteur d’activités des entreprises installées. Il est bien évident que les entreprises de haute technologie ou les centres d’appels vont générer plus d’emplois qu’une zone dédié à la logistique. La superficie globale des espaces d’activités dépasse les 550 hectares. La plupart d’entre eux sont arrivés aujourd’hui à saturation et n’offrent plus ou peu de possibilités d’extension compte-tenu de leur développement passé, de leur imbrication très étroite avec les secteurs d’habitation et les limites imposées par les infrastructures routières et ferroviaires ainsi que les contraintes des différents zonage (zone naturelle protégée, PPRI,…). L’une des caractéristiques principales des espaces d’activités du territoire du SCOT de la Narbonnaise, est l’absence de surfaces et de locaux d’entreprises. En effet, cette carence fait l’objet de réflexions depuis plusieurs années puisque, exception faîte de la zone de St-Germain qui présente 17 ha disponibles, les espaces (et surtout la pénurie de terrains) pour accueillir les entreprises font défaut. Parallèlement à ce constat, on note également une faible part de locaux vacants. Il existe malgré ça des projets d’extension de zones prévus pour 2004-2005 : • un important projet d’extension est en cours sur la ZA de Fleury avec la création de parcelles de 1 000 à 3 000 m2 destinées à l’artisanat local ; • une extension de 5 000 m2 est programmée sur la zone des Chalets à Gruissan afin d’y construire 12 lots destinés à l’artisanat ; • la zone de Montredon devrait connaître un doublement de sa superficie ; • la société Sunclear finalise son implantation sur la zone industrielle de la Coupe à Narbonne par un bâtiment de 1300 m2 sur un terrain de 2700 m2. • l’extension de la zone industrielle de SaintGermain à Narbonne devrait relancée avec la construction d’un ensemble immobilier de 50 000 m2 en 3 bâtiments dédiés à des activités économiques telles la logistique et les transports. II.8.3.3. D es problèmes de fond à résoudre Il est cependant important de noter que le développement d’espaces d’activités hors de l’agglomération narbonnaise n’a pas forcément amorcé un desserrement des activités : nombreuses sont les zones extérieures à la ville-centre qui sont désertiques et non demandées car trop éloignées du carrefour autoroutier. C’est pourquoi, il semble important que les orientations du SCOT soit déterminées en fonction de 3 axes de diagnostic : • l’aménagement de nouvelles zones d’activités adaptées à l’accueil de « petits » projets portés principalement par des artisans, • la requalification des espaces communaux existants suivant une charte paysagère et environnementale, Rapport de présentation 109 • le développement de zones thématiques articulées autour d’une seule vocation industrielle (chimie, traitement des déchets,…). Il faudra nécessairement être conscient que les espaces d’activités évoluent en même temps que les transformations économiques et les mutations des entreprises (sous-traitance, externalisation, essaimage, déménagements, réorganisations internes,…). Il ne faut donc pas perdre de vue que le tissu économique du territoire du SYCOT est de plus en plus en voie de tertiarisation et que la présence d’un micro secteur industriel reste à encourager. Par ailleurs, la rareté du foncier, induit sur le territoire du SCOT de la Narbonnaise des coûts fonciers élevés. Le prix moyen d’un terTaxe professionnelle rain sur l’agglomération de Narbonne, zone la plus prisée, s’élève à 30 € / m2 alors que ce prix est divisé par 2 dès lors que l’on s’éloigne du centre urbain ; ce prix peut même être inférieur à 10 € / m2 dans l’arrière pays. Parallèlement, les taxes professionnelles uniques (TPU) appliquées sur le territoire ne constituent pas un frein majeur à l’implantation d’entreprises. Se situant en moyenne à 14,75%, le territoire présente cependant certaines disparités suivant les communes : de plus de 26% à Feuilla à moins de 9% à Mirepeisset. Malgré cette hétérogénéité, le territoire reste cependant bien placé en comparaison de territoires équivalents (Albi, Brive, Rodez,…) proposant des taxes professionnelles supérieures de 3 à 9 points. Territoire Narbonne Albi Brive Rodez 14,75% 13,96 22,53 18,76 16,47 Source : DGI,2003 Alimentaire Equipement de la personne Equipement du foyer Automoto Bricolage (dont jardineries) Autres Surface commerciale totale en m2 Narbonne 16 14 22 11 26 11 128 698 Coursan 2 0 0 0 0 0 2 397 Gruissan 2 0 0 0 0 0 1 030 Leucate 3 0 0 0 0 1 2 447 Montredon 0 0 0 1 1 0 1 000 Port-la-Nouvelle 3 0 0 0 1 1 2 664 St-Marcel 1 0 0 0 0 0 1 321 Salles d’Aude 1 0 0 0 0 0 1 324 Sigean 2 0 1 0 3 1 9 977 Villedaigne 0 0 0 0 1 0 500 II.8.3.4. L es équipements commerciaux L’étalement urbain qui caractérise le territoire du SCOT de la Narbonnaise peut se traduire par un éloignement du potentiel de consommation, en matière commerciale, qui influe sur la nature et le volume des déplacements. Le développement de la grande distribution dans les années soixante-dix a transformé l’organisation commerciale, accentué la concurrence entre les différentes formes de distribution et s’est traduit spatialement par 110 Rapport de présentation l’implantation de zones commerciales mal maîtrisées souvent au détriment des commerces du centre. Afin de répondre aux besoins des populations de l’agglomération narbonnaise ainsi qu’aux besoins des territoires voisins, la recherche d’équilibres en matière commerciale s’impose. Il s’agit non seulement de mettre en place une répartition de l’offre commerciale cohérente et pérenne mais aussi d’assurer une irrigation satisfaisante du territoire, une accessibilité par des moyens de transports de proximité garants du maintien d’espaces de vie. Le territoire est composé de 124 unités commerciales de plus de 300 m2 (soit plus de 38% du département de l’Aude) représentant plus de 150 000 m2 de surfaces commerciales, dont plus de 80% se situent sur l’agglomération narbonnaise. Ce taux confirme que le territoire de la Narbonnaise est un bassin de consommation important. Trente communes (soit 75% du territoire) ne disposent d’aucun équipement commercial de cette taille critique. L’offre commerciale est assez diversifiée mais on observe la prépondérance des commerces alimentaires (hypermarchés, supermarchés et supérettes,…) et des commerces de meubles et de bricolage. • 25,8% des équipements commerciaux sont des magasins de bricolage et jardinerie (grossistes, matériel, pépiniéristes,…), • 24,2% des équipements commerciaux sont des magasins alimentaires, • 18,5% équipements commerciaux sont des magasins d’équipements du foyer (meubles, luminaires, hi-fi,…), • 11,3% équipements commerciaux sont des magasins d’équipement de la personne (habillement, chaussures, bébé,…), • 13,5% équipements commerciaux sont des magasins divers (bien d’occasion, magasins non spécialisés,…), • 9,7% équipements commerciaux sont des magasins d’auto moto (concessionnaires, commerce de pièces, équipements,…). Parmi l’inventaire commercial des magasins à dominante alimentaire, on dénombre : • les hypermarchés : 14 791 m2 pour seulement 2 unités situées sur la ville centre de Narbonne, • les supermarchés : 24 165 m2 pour 25 unités (supermarchés traditionnels et maxi discomptes très nombreux sur ce territoire) dont la moitié est située à Narbonne, l’autre moitié se répartissant les autres communes du territoire (à noter une bonne irrigation du territoire concernant les supermarchés qui permet une bonne distribution), • les commerces alimentaires spécialisés : 2 390 m2 pour 3 unités (surgelés, viandes, primeurs,…) uniquement situés sur la ville centre de Narbonne, les autres villes ne disposent d’aucun magasin alimentaire spécialisé. La répartition des enseignes sur le territoire de la Narbonnaise montre une forte implantation de INTERMARCHE et LIDL50. • l’enseigne INTERMARCHE rassemble près de 18% des surfaces de vente des unités alimentaires du territoire, à noter que cette enseigne est présente surtout dans les communes « périurbaines », • l’enseigne LIDL rassemble près de 14% des surfaces de vente des unités alimentaires du territoire, à noter que cette enseigne est présente à la fois sur les communes « périurbaines » et urbaines. Rapport de présentation 111 II- A nnexes II-1 Annexe 1 : Evaluation Ex Ante (22 octobre 2003) 1 Les objectifs de l’évaluation Les élus font le choix d’engager une première phase d’études sur le diagnostic. L’objectif recherché est de donner une grande importance à ce diagnostic et de le faire partager par tous les acteurs du territoire. La procédure d’évaluation de celui-ci diagnostic assure en continu que le travaille engagé respecte les recommandations du cahier des charges, les délais, mais aussi - on peut le rajouter « l’esprit » dans lequel ce diagnostic doit être réalisé. L’évaluation Ex Ante, est la première des trois évaluations (Ex Ante, In Itinere, Ex Post). Elle se développe en deux axes : • La pertinence du territoire ; • La pertinence de la démarche. 2 La pertinence du territoire La notion de territoire est à la fois juridique, sociale et culturelle, mais elle peut aussi être affective, voire symbolique. Elle n’est pas uniquement spatiale, mais implique une dimension temporelle d’appropriation et de constitution qui est assimilée différemment en fonction de la sensibilité et des intérêts de chaque individu. Dans notre cas, la pertinence du territoire est à apprécier sous deux angles : • la pertinence de ses limites au regard de son vécu ; • la pertinence de son identité : de l’intérieur comme de l’extérieur, c’est à dire le perçu. Et à deux échelons : • celui des habitants ; • celui des élus. Aujourd’hui, il est impossible, dans le cadre de cette évaluation, d’aborder toutes ces thématiques, notre connaissance du territoire étant encore trop jeune et incom- 114 Rapport de présentation plète. Mais notre approche distanciée actuelle nous permet de dégager certains points qui de par leur recul peuvent s’avérer pertinents. 2.1. Le paradoxe des frontières Qui dit territoire, dit aussi la nécessité de le délimiter. Mais comme pour la liberté, le territoire de l’un s’arrête où commence le territoire de l’autre. A l’exception des délimitations purement physiques, topographiques (une mer, une rivière, une chaîne de montagnes …), comment aujourd’hui peut-on configurer un territoire en vue d’un seul objectif - forger une politique d’aménagement (l’objectif principal d’un SCOT) - sur la base d’un périmètre dont les limites peuvent être historiquement « justes » (la « Narbonnaise ») mais dont le « vécu » peut être de plus en plus en décalage avec le « perçu » ? La carte ci-après apporte des éléments de réponse : elle souligne l’aire d’influence des pôles urbains et périurbains de la Narbonnaise. En terme de « vécu », on constate la pertinence du territoire pour l’aire de Narbonne avec le Ginestas, mais aussi … l’arrière pays des Corbières Sud (Lagrasse, Durban…) qui ne sont pas dans le périmètre d’étude. Paradoxalement, l’arrière pays du sigeanais paraît plutôt autonome, autant par rapport à Narbonne que Perpignan. Cette vision, certes partielle, souligne qu’à ce niveau d’analyse, le territoire actuellement défini n’est pas complet et pourrait aussi englober les Corbières, afin de l’étoffer et le consolider avec le Ginestas. Or, le territoire du SYCOT a été calqué sur celui du Pays dont la définition s’est appuyée sur un assemblage de trois sousensembles, eux mêmes parties prenantes d’un vaste projet économique et territorial plus vaste, le Triangle d’Oc, convention de coopération associant le Bitterrois et le Narbonnais. Mais - on vient de le voir - jeunes de 42 communes, le Pays vient de perdre d’abord Roubia et Canet, ensuite le reste du Ginestacois, qui sont partis ni pour le Biterrois, ni pour le Narbonnais, mais plutôt … pour le Lézignanais. Aujourd’hui, le Pays représente 28 communes. Cet événement souligne la fragilité de tout territoire moderne, qui veut « fédérer » par la « diversité » . Cette approche, louable et dans l’esprit de l’intercommunalité, est une épreuve pour les communes limitrophes, où souvent, les affiliations politiques priment sur le territoire vécu pratiqué par les habitants. La situation du canton de Ginestas est à l’image de la complexité des frontières, qui, par définition, sont « artificielles » ; elle nous renforce dans l’idée que le territoire du SCOT est un tout, qui demande à prendre en compte aussi bien ses frontières, leurs liens avec les territoires limitrophes, que le cœur même du territoire. 2.2. Image et identité : deux facettes d’un même territoire Nous savons aujourd’hui que : • l’essentiel des mouvements démographiques provient de nouveaux arrivants : + 6 600 nouveaux migrants depuis 1990 : sont ils des nouveaux ou des anciens narbonnais ? Comment perçoivent-ils la Narbonnaise ? • la majorité de ces nouveaux arrivants (68 %) sont des inactifs (retraités et conjoints inactifs) : comment vivent-ils ce territoire Correspond-il à leurs besoins, leurs pratiques ? • il y a plus de logements saisonniers que de résidences principales (46 % de résidences secondaires, ou 51 % inégalement occupées si on rajoute les 5 % de logements vacants) : que sera l’investissement personnel de ces propriétaires face à une politique d’aménagement qui s’efforcera de diversifier l’offre du parc de logements existants pour contrecarre la pénurie du foncier ? Ainsi, à la lumière de ces trois points, on pourrait estimer que l’appropriation qu’ont les nouveaux habitants et les occupants des résidences secondaires est loin d’être acquise. En effet, comment les nouveaux habitants s’identifient-ils au territoire du SYCOT, par rapport aux Narbonnais de souche, qui l’habitent et le pratiquent quotidiennement ? Cette dualité se mesure à la lumière d’un autre aspect essentiel, le vécu actuel des résidents qui y travaillent : 61 % de la population réside et travaille dans la même commune ; taux exceptionnellement élevé, qui souligne qu’il existe toujours les conditions pour une appropriation profonde du territoire. Or, si la Narbonnaise connaît des mutations, il est encore trop tôt pour dire si le territoire défini répondra aux nouveaux besoins que suscitent les migrants, qu’ils soient résidents permanents ou saisonniers. Tout le défi de la pertinence du territoire sera dans sa possibilité à englober suffisamment l’espace de manière à répondre équitablement aux besoins indigènes et exogènes. Un peu comme la technologie qui devance toujours les besoins mais qui, par la pratique, s’impose et devient indispensable , on peut espérer que le périmètre du territoire devance les réticences initiales et que le SCOT soit adopté par tout Rapport de présentation 115 le monde, non comme une procédure en plus qui s’impose par la loi, mais comme un outil, une occasion unique de maîtriser et gérer le destin de la Narbonnaise. L’image de la Narbonnaise de l’extérieur est contradictoire mais révélatrice. Certes, c’est l’aspect le plus subjectif de cette première évaluation, mais peut être aussi la plus flagrante de la problématique : car, d’après nos investigations, deux images se projettent : • une qui est à l’échelle du littoral du Languedoc-Roussillon : « le pays des 3 f : farniente, fiesta, feria » ( !)55 ; • celle que nous percevons depuis nos premiers entretiens-tests, un territoire dont l’image se cantonne à la manière dont il est perçu depuis l’autoroute : la Narbonnaise apparaît non comme un territoire avec sa personnalité, mais comme un corridor routier où l’arrière pays, les plages, sont inaccessibles. Visions très partielles, elles soulignent toutefois les deux extrêmes qui réduit un lieu de 100 000 âmes qui y vivent et y travaillent à son image purement touristique et exagérément fonctionnelle (autoroute, carrefour, plaque tournante …). A ce titre, on peut dire que le territoire est pertinent, car – comme espace de projet 116 Rapport de présentation qui englobe chaque côté de l’autoroute – tout le défi sera de surmonter cette image très réductrice. 2.3. Trouver un juste milieu en rapport avec les enjeux extraterritoriaux C’est une question d’échelle. Le territoire tel qu’il est défini aujourd’hui se trouve en rapport avec l’échelle des enjeux qui se présentent à lui. Son périmètre, bien qu’incomplet, est le plus approprié pour donner un véritable sens « territorial » aux ambitions du SYCOT par rapport à un espace plus vaste dans lequel il s’inscrit : le Grand Sud européen, le Triangle d’Oc. En effet, le territoire est pertinent par rapport à ces enjeux extra-territoriaux. Mais, soyons lucide : par rapport aux ambitions politiques locales, le territoire du SYCOT sera toujours incommodant. Par rapport aux autres SCOT en projet (Grand Biterrois, Carcassonnais…) les frontaliers seront toujours indécis. Cela démontre la limite des frontières, puisque forcément, une cohérence territoriale à une échelle donnée, n’est pas forcément pertinente à une autre échelle : économique, politique, sociale. II-8 A nnexe 2 : L’ Arc Latin L’Arc latin est une région économique intégrée du sud de l’Europe qui comprend les territoires espagnols, français et italiens riverains de la Méditerranée occidentale. Définie en 1999 dans la perspective européenne d’aménagement du territoire, cette région englobe des territoires ayant de nombreuses caractéristiques historiques, culturelles, socio-économiques, géoclimatiques et environnementales communes, ce qui lui confère une spécificité et une identité d’une grande valeur pour le processus d’intégration européenne. Les principaux objectifs de l’Arc latin sont : Mis en place en 1999 par plusieurs administrations locales– des conseils provinciaux (« diputaciones ») espagnols, des départements français et des provinces italiennes –, créée officiellement le 20 juin 2002, l’Arc latin est un réseau de coopération transnational réunissant l’ensemble des administrations de ce niveau de l’arc méditerranéen Défendre les intérêts et exposer les besoins de ces territoires auprès des institutions communautaires. Définir une stratégie intégrée de développement et d’aménagement de l’espace Arc latin associant et mobilisant les acteurs socio-économiques, selon une approche « de bas en haut » (bottom-up). Établir une concentration régulière, dynamique et flexible, centrée sur les domaines les plus importants du développement du territoire. Travailler sur des projets et des initiatives communs. Source : http://www.arcllati.net Rapport de présentation 117 II-1 Annexe 3 : Le triangle d’Oc Le Triangle d’Oc est une coopération associant les deux Chambres de Commerce et d’Industrie de Béziers et de Narbonne, les deux Villes de Béziers et de Narbonne, la Région Languedoc-Roussillon et le Conseil Général de l’Aude. L’objectif visé par ce partenariat est de réaliser, dans l’espace représenté par les deux arrondissements consulaires, des actions de coopération institutionnelle : services communs aux deux CCI, réseaux de villes... et des programmes d’intervention communs en faveur des entreprises. C’est dans ce cadre que s’insère le site triangledoc.fr, site commun des Chambres de Commerce et d’Industrie de Béziers Saint-Pons et de Narbonne, Lézignan-Corbières et Port la Nouvelle, afin d’offrir un service en ligne optimal aux entreprises du Triangle d’Oc. D’une superficie totale de 4 690 km_, le Triangle d’Oc représente 14 % de l’espace régional. Ce triangle est composé : 118 Rapport de présentation • d’une partie des communes de l’Aude (celles de l’arrondissement de Narbonne, c’est-à-dire 82) • d’une partie des communes de l’Hérault (celles de l’arrondissement de Béziers Saint-Pons, c’est-à-dire 150) soit un total de 232 communes. Cette zone est bordée par les frontières naturelles de la Montagne Noire, L’Espinouse et les Corbières. Lorsque l’on regarde la région LanguedocRoussillon, on aboutit au constat suivant : la région a poussé à ses deux extrémités (d’un côté Montpellier / Nîmes et de l’autre Perpignan) alors que l’espace central ne faisait pas apparaître de centre d’attraction, d’où l’idée de définir une zone de potentialité, le Triangle d’Oc, délimitée par les aires d’influence des villes de Béziers et de Narbonne et d’en faire un axe stratégique de développement du Contrat de Plan Etat/ Région. Source : http://www.arcllati.net II-8 Annexe 4 : Bibliographie P.N.R., janv-04. Contrat pour les étangs du Narbonnais ; demande d’agrément définitif ; partie 1 : état des lieux. 86 p. + annexes. AIBPA, nov-03. SAGE Basse Vallée de l’Aude – cahier n°3 projet de diagnostic global. 234 p. Juillet 2003. Projet de SAGE de l’étang de Salses-Leucate – volume 1 : état des lieux, diagnostic, tendances et scénarios. 204 p. Département de l’Aude (APS 99204). Monographie des unités hydrologiques de l’Aude (extraits). 132 p. I.F.E.N. 2003. L’environnement en LanguedocRoussillon – édition 2003. 168 p. Guide City Auzias Labourdette. Edition 2 Narbonne 2003/2004 Petit Futé Narbonne – Pays Narbonnais Littoral - : 216 p. Association Escapade en Pays Narbonnais. Escapades en pays Narbonnais – Le guide édition 2003/2004 : 88 p. Etat des lieux du Pays de la Narbonnaise – La population et l’emploi – Le cadre de vie – Les activités tertiaires et industrielles – L’agriculture – Juin 2000 : 14 p. Association de Promotion du Pays de la Narbonnaise. Juillet 2003 N° 113 Magazine Perspectives – Bulletin d’information du Conseil Général de l’Aude : 16 p. Septembre 2003 N° 114 Magazine Perspectives – Bulletin d’information du Conseil Général de l’Aude : 16 p. Effectifs du second degré et des classes postbac dans les établissements publics et privés Février 2004 N° 03-02 : 8 p. Académie de Montpellier. L’académie de Montpellier en chiffre – L’enseignement supérieur – édition 2003 : 5 p. Diagnostic régional et principes directeurs du schéma – 93 p. Dossier de synthèse – « Groupe d’approfondissement « urbanisme, habitat, immobilier » - mai 2002 : 16 p. Mission interministérielle d’aménagement du territoire Languedoc Roussillon. Juillet 2003 N° 113 Magazine Perspectives – Bulletin d’information du Conseil Général de l’Aude : 16 p. L’académie de Montpellier en chiffre – Le second degré – éd 2003 : 16 p. Rectorat de l’académie de Montpellier. Avril 2003 N° 110 Magazine Perspectives – Bulletin d’information du Conseil Général de l’Aude : 16 p. Languedoc Roussillon 2000-2020 – Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du Territoire : 48 p. L’académie de Montpellier en chiffre – Le premier Degré – édition 2003 – 6 p. Rectorat de l’académie de Montpellier. Association du Développement du Pays de la Narbonnaise - Charte du développement durable du pays de la Narbonnaise – Juin 2002 : 48 p. Entreprises et Développement Régional - Diagnostic préalable au projet d’Agglomération de la Narbonnaise – Juin 2003 107 p. Katherine Broomberg, Claude Neuschwander. Association de Promotion du Pays de la Narbonnaise - Charte du développement durable du pays de la Narbonnaise – Assemblée Générale – mercredi 19 Juin 2002 : 51 p. Rapport de présentation 119 Mission Interministérielle d’aménagement du Littoral Languedoc-Roussillon, oct-04.Proposition de Plan de développement durable du littoral ; 54 p. + annexe. Conseil Général de l’Aude, 29/09/03. rapport présenté par Marcel RAINAUD, Président du Conseil Général ; Prévision du plan départemental d’élimination des déchets ménagers de l’Aude ; 16 p. BIOTOPE, nov-95. Synthèse des études faunistiques et floristiques effectuer dans le cadre de la préfiguration du P.N.R. du Pays Narbonnais ; 77 p. Association du Développement du Pays de la Narbonnaise – Décembre 2003 – Brochure Projet de territoire du Pays de la Narbonnaise Document de synthèse. Entreprises et Développement régional – Claude Neuschwander Montpellier 28 janvier 2002 – Les conditions de la mise en place d’une Communauté d’Agglomération sur le Territoire Narbonnais Rapport de Synthèse Document final – 80 p. Ville de Narbonne – 03 octobre 2001 – NARBONNE Château de Montplaisir – Un Projet : La Communauté d’Agglomération du Narbonnais – 35 p. Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise – Horizon 21 – Le projet d’Agglomération de la Narbonnaise vers un territoire de référence pour le développement durable et la qualité environnementale en Languedoc Roussillon – 48 p. Groupe CRP Translog Eurosiris – Février 2001 – Société d’Equipement de Narbonne Axe Sud Etude sur les potentialités et les stratégies de développement des activités intermodales du Pays Narbonnais Synthèse Finale – 33 p. Groupe CRP Translog Eurosiris – Novembre 2000 – Société d’équipement de Narbonne Axe Sud Etude sur les potentialités et les stratégies de développement des activités intermodales du Pays Narbonnais – Diagnostic Territorial Logistique – 112 p. 120 Rapport de présentation Association de Promotion du Pays de la Narbonnaise- Périmètre d’étude du Pays de la Narbonnaise : synthèse du rapport adressé à Monsieur le Préfet de Région le 09 octobre 2000. 6 p. Pays de la Narbonnaise – Juin 2002 – Charte de développement durable du Pays de la Narbonnaise – 51 p. Pays de la Narbonnaise – Projet de Charte de territoire – Juin 2000 – 47 p. Conseil Général de l’Aude – Session du 13 mars 2000 – Actualisation du Schéma Départemental des Etablissements et Services en Direction des Adultes Handicapés – 104 p. Centre d’études techniques de l’équipement – Mai 1999 – Dossier de voirie d’agglomération de la ville de Narbonne Dossier de concertation – 44 p. Préfecture de la Région Languedoc Roussillon Groupement de la statistique publique en Languedoc Roussillon – Janvier 2003 - Prospective démographique et économique en Languedoc-Roussillon 40 p. Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée – Bilan 2003 - Syndicat Mixte de Gestion du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée 39 p. Agence Méditerranéenne de l’environnement – décembre 1998 – Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée Plan du parc Notice d’accompagnement – 123 p . Connaître et comprendre l’architecture traditionnelle de village du projet de parc naturel régional du pays Narbonnais – 15 p. III- E TAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT ET LES PERSPECTIVES DE SON EVOLUTION 122 Rapport de présentation III-1 Milieux naturels et paysages III.1.1 Les milieux naturels III.1.1.1 U n territoire d’interfaces entre terre et eau Le territoire du SCoT abrite des milieux naturels d’une diversité exceptionnelle : Derrière le cordon littoral, composé de plages, de dunes et de falaises rocheuses, s’étendent les vastes zones humides du complexe lagunaire des étangs de la basse plaine de l’Aude (Pissevaches), du Narbonnais (Bages-Sigean, de Gruissan, d’Ayrolle, de Campignol), de La Palme et de Leucate. Le milieu aquatique des lagunes, ainsi que les milieux associées des zones humides (marais salants, marais maritimes, sansouires, roselières et près salés, …) s’organisent en fonction des niveaux de salinité d’eau et de submersion. Conditionnés par le jeu des apports sédimentaires, les courants côtiers et les apports d’eau douce, ces milieux constituent une interface dynamique entre les milieux terrestres et le milieu marin. Les échanges hydrologiques, sédimentaires et biologiques, se font à travers les graus, qui sont aujourd’hui - à l’exception du Grau de la Vieille Nouvelle - plus ou moins artificialisés. Les zones intermédiaires et les reliefs plus marqués sont investis de vignes, de garrigues et de quelques bois de pinèdes sur les versants et les hauteurs. Les espaces cultivés, en particulier le vignoble, dominent la plaine de l’Aude et les espaces de piémont (la frange sud du Minervois et les Corbières maritimes). Les garrigues basses et hautes sont largement présentes sur le plateau de Leucate, les collines du Narbonnais, les massifs de la Clape et de Fontfroide. Cette mosaïque de milieux naturels, semi naturels, et agricoles, juxtaposés et diversifiés en fonction du relief et du socle géologique, constitue des espaces complémentaires aux zones humides du littoral. Traversant les différents milieux naturels ainsi que les espaces urbanisés, les cours d’eau et canaux créent des milieux riches le long des berges (ripisylves). Par l’apport en eau douce aux étangs, le réseau des cours d’eau et de canaux joue un rôle écologique majeur. Des systèmes complexes de régulation des apports en eau douce ont été progressivement mis en place (notamment le système d’irrigation de la basse plaine de l’Aude). Ils conditionnent aujourd’hui l’équilibre fragile des écosystèmes lagunaires. III.1.1.2 U ne flore et une faune remarquables liés à la mosaïque de milieux La diversité des milieux se reflète dans la présence d’une flore et faune riche, dont des espèces rares et fragiles, ou encore emblématiques. Au-delà de la richesse floristique extraordinaire caractéristique des différents milieux, la flore du complexe lagunaire, du massif de la Clape, du plateau de Leucate, et de la forêt de Fontfroide, est qualifiée par un taux d’endémisme élevé et une grande richesse en espèces rares. Quelques exemples doivent ici suffire pour illustrer ce fait : Les berges des étangs et les lidos sont occupés par de nombreuses espèces de statices (Limonium). Sur le massif de la Clape, une flore spécifique et originale, avec l’espèce phare, la Centaurée de la Clape, s’est développée grâce à son microclimat aride et son histoire d’ancienne île. La forêt de Fontfroide abrite une diversité réputée de cistes ainsi que deux boisements de pin mésogéen (espèce rare de pin maritime). Rapport de présentation 123 124 Rapport de présentation Pour l’avifaune, le territoire constitue des habitats cruciaux et complémentaires. Il est à la fois utilisé pendant l’hivernage, la migration et la nidification. Situé sur une grande voie migratoire, les différents milieux du littoral (étangs, basse vallée de l’Aude, massif de la Clape et plateau de Leucate) sont des lieux de passage et de halte importants pour de très nombreuses espèces. Près de 200 espèces différentes ont pu y être observées, dont au moins une dizaine sont très rares sur le plan national. Quelques-uns de ces migrateurs sont également hivernant comme les flamants roses, les limicoles (Chevaliers, Bécasseaux, Avocettes, Courlis, Gravelots, Vanneaux, Grèbes), les laridés (Goélands, Mouettes, sternes et les rallidés (foulques). Les milieux d’interfaces du complexe lagunaire (en particulier les îles et presqu’îles des lagunes, les marais salants et les dunes), mais aussi les ripisylves des rivières et canaux, servent de lieux de nidification à de nombreuses espèces rares et endémiques : Butor étoilé, Sterne naine, Gravelot à collier interrompu, Huîtrier pie, Goéland argenté ou encore la Mésange rémiz, qui niche dans la ripisylve de la Cesse. Les massifs de La Clape et le plateau de Leucate accueillent une avifaune caractéristique des milieux ouverts méditerranéens, dont les espèces les plus remarquables et emblématiques sont l’Aigle de Bonelli (la Clape), le Hibou grand-duc, ainsi que la Pie-grièche, le Pipit rousseline, les Alouettes lulu et calandrelle et plusieurs Fauvettes méditerranéennes. Le territoire accueille également des populations remarquables de chauves-souris, comme témoigne la présence du Murin de capacini (classé « vulnérable » sur la liste rouge française de la faune menacée). D’un point de vue piscicole, les milieux lagunaires sont souvent une étape nécessaire dans le développement de nombreuses espèces migratrices de poissons : Muges, Anguilles, Soles, Daurades, et autres. A noter que peu de connaissances existent à l’heure actuelle sur les insectes, amphibiens, reptiles, arachnides et mollusques. III.1.1.3 L es outils visant la protection et la gestion des milieux a) Les protections et reconnaissances fortes de l’intérêt patrimonial au niveau national et international Des grandes parties du territoire de la Narbonnaise ont été classées et reconnues en tant qu’espaces naturels et biotopes remarquables : près de 40 000ha (42%) du territoire sont aujourd’hui concernées par une ou plusieurs mesures de protection (réglementaire, foncière ou contractuelle). •L es espaces définis par la loi Littoral - Les espaces remarquables à préserver, où des « aménagements légers peuvent y être implantés lorsqu’ils sont nécessaire à leur gestion, à leur mise en valeur […] ou le cas échéant, à leur ouverture au public » (L. 146-6). - les espaces boisés les plus significatifs (L. 146-6), d’une superficie totale de 1 182ha, qui sont localisés à l’échelle du SCoT et doivent être traduits dans les documents d’urbanisme des communes, par exemple en tant qu’« espaces boisés classés » ; - les coupures d’urbanisation (L. 146-2) qui sont affirmées dans le cadre du SCoT entre, à minima, du nord au sud : - Narbonne plage et les Ayguades - Les Ayguades et Gruissan ; - Leucate village et Leucate-Plage - Leucate-Plage et Port-Leucate. -L es espaces proches du rivage comprennent la bande littorale des cent mètres, dans laquelle « les constructions ou installations sont interdites », sauf si elles sont « nécessaires à des services publics ou à des activités économiques exigeant la proximité immédiate de l’eau » au cas où « leur réalisation est soumise à enquête publique » (L. 146-4.III). Rapport de présentation 125 • Les protections par la maîtrise foncière Plus de 2 440 ha répartis sur une dizaine de sites (dont le domaine de l’Oustalet, le gouffre de l’œil doux, les îles de Planas, de l’Aure et de St-Lucie, …) font parties des propriétés du Conservatoire du Littoral. • Les protections réglementaires nationales Deux arrêtés de protection de biotope visent à protéger les sites d’accueil de la centaurée de la Clape et de l’Aigle de Bonelli dans le vallon de la Goutine (massif de la Clape) et le biotope de Sauve Plane (massif de Fontfroide). Au titre du paysage (loi du 2 mai 1930), 5 sites classés (le massif de la Clape, le gouffre de l’Oeil Doux, le Canal du Midi, les abords de l’abbaye de Fontfroide, la Chapelle des Auzils et le cimetière marin), et 24 sites inscrits (dont les Îles de St Lucie, de l’Aute, de la Planasse, de Soulié et de la Nadiére, l’étang de Gruissan et ses abords, l’agglomération de l’étang de Bages) ont été délimités et concernent respectivement une surface d’environ 9 300ha et 7 000ha. •L es protections issues d’un engagement international Dans le cadre de la création du réseau « Natura 2000 », faisant suite aux engagements européens découlant de l’application des Directives « oiseaux » et « habitat », 4 zones de protection spéciales pour la conservation des oiseaux (ZPS) d’environ 17 600ha ont fait partie de la première série de sites transmis : la Basse Plaine de l’Aude, la Montagne de la Clape, les Basses Corbières et le Minervois. En début d’année 2006, 6 autres sites, d’environ 22.700ha, ont été désignés au même titre : les Etangs du Narbonnais, de La Palme et de Capestang, le Complexe lagunaire de Salses-Leucate, le Plateau de Leucate et les Corbières Orientales. 10 sites d’intérêt communautaire ont à ce jour été désigné pour la conservation des habitats naturels (PSIC) d’environ 25 800ha : les complexes lagunaires des étangs de Bages-Sigean, de La 126 Rapport de présentation Palme et de Salses-Leucate, le plateau de Leucate et le massif de la Clape, le cours inférieur de l’Aude et la vallée de l’Orbieu, les Causses du Minervois et la Grotte de la Ratapande. Les sites de protection au titre des deux directives, comportant des périmètres qui se superposent par endroit, couvrent au total un tiers du territoire du SCoT. • Les intérêts naturalistes majeurs La reconnaissance en tant que ZNIEFF de type 1 concerne 29 sites d’une superficie totale d’environ 12 500ha, dont 70% (8 800ha) bénéficie d’une ou plusieurs des autres mesures de protection, déjà mentionnées. b) Les inventaires et autres reconnaissances de l’intérêt naturaliste L’intérêt patrimonial a été souligné dans le cadre de différents inventaires élaborés au niveau national, ou international : plus de la moitié du territoire (environ 52 000ha) sont ainsi identifiés et répertoriés. L’inventaire ZNIEFF de type 2 a permis d’identifier 12 grandes entités fonctionnelles du territoire d’une superficie totale d’environ 40 000ha : les étangs du complexe BagesSigean, de la Palme, de Salses-Leucate y compris la falaise et le plateau de Leucate, la basse plaine de l’Aude et les étangs de Pissevaches et de Vendres, les massifs de la Clape et des Corbières Orientales, les ripisylves de la Cesse et de l’Aude moyenne, et le Haut Minervois. La directive « oiseaux » a permis la délimitation de 7 zones d’importance pour la conservation des oiseaux (ZICO) d’une superficie totale d’environ 43 000ha pour l’ensemble du territoire. Grandes parties de leurs espaces, représentant une superficie 3/4 de la surface d’inventaire (33 000ha), seront intégrés en tant que ZPS dans le réseau « Natura 2000 ». La Directive « habitat » a identifié 12 entités englobant au total 36 500ha, dont 10, représentant presque deux tiers de la superficie (25 000ha), devraient être intégrées en tant que PSIC dans le réseau « Natura 2000 ». • 2 contrats d’étangs : le Contrat pour les étangs de Bages-Sigean et le contrat de Salses-Leucate • 2 SAGE : le SAGE de Salses-Leucate et le SAGE de la Basse vallée de l’Aude En outre, plusieurs plans de gestion existent à ce jour sur certaines zones des sites « Natura 2000 », notamment sur les terrains du Conservatoire du Littoral. Les documents d’objectif des sites « Natura 2000 » sont actuellement en cours d’élaboration. Pour atteindre l’objectif de la préservation, les actions de gestion seront menées sous forme de contrats et de chartes conclus entre les propriétaires (ou les exploitants) et l’État. L’inscription des sites de l’étang de Bages-Sigean et de La Palme à l’inventaire des zones humides au titre de la convention RAMSAR constitue un « label » de reconnaissance de ces zones humides (12 334ha) à l’échelle internationale. c) Les démarches, programmes et mesures de gestion des milieux Le territoire est concerné par plusieurs politiques publiques permettant la gestion et la protection des milieux sensibles : • un Parc Naturel Régional : le PNR de la Narbonnaise en Méditerranée ; III.1.1.4 Analyse spatiale et indicateurs de suivi de la protection des milieux Les indicateurs de suivi de la protection des milieux Type de milieu naturel Surface [ha] 2000 (CLC) Part du territoire du SCoT [%] Part du milieu sous protection forte* [%] Part du milieu protégée** [%] Cordon littoral : plages, dunes 980 1% 69% 77% Complexe lagunaire 13 310 13% 92% 98% lagunes 8 640 9% 92% 98% salins 1 400 1% 95% 99% marais maritimes 3 270 3% 90% 97% Garrigues 26 770 27% 65% 84% Bois 5 100 5% 66% 77% Espaces agricoles : 47 180 47% 23% 26% cultures permanentes (dont vignes) 39 015 39% 19% 23% terres arables 990 1% 17% 20% cultures complexes + friches 7 170 7% 43% 44% Ensemble des milieux naturels 93 340 94% 47% 56% TOTAL SCOT 99 580 44% 53% * espaces concernés par des protections fortes : arrêtés de biotope, sites classés, zones de protection spéciale, sites d’intérêt communautaire, ZNIEFF ** espaces concernés par des protections et/ ou des inventaires (toutes protections et inventaires confondus) Rapport de présentation 127 III.1.1.5 L es enjeux et pressions environnementales persistantes Par ses activités diverses, l’homme entretien une relation complexe avec son environnement, qu’il façonne en l’aménageant pour l’agriculture, pour ses loisirs et pour y vivre. Ce faisant, il modifie profondément les milieux dits naturels, mais contribue aussi à leur richesse (exemple des marais salants ou de la gestion hydraulique des basses plaines de l’Aude). Un impact négatif sur les milieux naturels s’opère par contre par leur artificialisation croissante et définitive, notamment par l’urbanisation, la cabanisation et l’aménagement d’infrastructures (voir également « gestion de la ressource en espace »). Cet impact est particulièrement lourd de conséquences pour les milieux lagunaires et littoraux. L’artificialisation contribue, en outre, au fractionnement des milieux naturels, fonctionnant comme des grands ensembles écologiques. Le fractionnement des milieux naturels pose alors la question des continuités écologiques à préserver : - problèmes de mitage des milieux liés au développement urbain, aux extensions non maîtrisées en zone agricole et en garrigue - durcissement des campings sur le littoral et aménagement d’espaces de loisirs - aménagements lourds des cours d’eau (enrochements, digues…) qui détruisent les ripisylves et interdisent le développement des zones naturelles dans le lit des rivières. La fréquentation non maîtrisée des milieux naturels et les conflits d’usage générés par une demande croissante d’espaces de loisirs périurbains, nécessite des mesures de gestion de la fréquentation et la clarification des vocations des espaces, en particulier sur le littoral et 128 Rapport de présentation dans les complexes lagunaires. Les milieux lagunaires sont par ailleurs concernés par des problèmes liés à la qualité des eaux (voir fiche « qualité des eaux »). Pour les salins (sites de la Reprise et de St Lucie), l’arrêt complet ou partiel de la production salinière laisse craindre l’abandon de l’entretien du réseau de robines et de la circulation des eaux, ce qui risque d’aboutir à moyen et long terme à une banalisation de ce milieu particulièrement riche. On observe enfin une perte de diversité des milieux semi naturels en liaison avec la déprise agricole : fermeture des milieux, terrains agricoles en friches,… . III.1.2 P aysages et cadre de vie III.1.2.1 L es grandes entités paysagères Le territoire de la Narbonnaise s’organise autour de la basse plaine de l’Aude et des étangs, encadrés par les massifs montagneux d’un côté et par le littoral de l’autre. On y rencontre des paysages de contrastes, très marqués par la présence et les activités de l’homme. a) La basse plaine de l’Aude : une plaine viticole quadrillée de canaux La basse plaine de l’Aude, entité la plus vaste qui comprend toute la plaine alluviale du cours d’eau actuel mais aussi son tracé ancestral contournant le massif de la Clape, est certainement le paysage le plus anthropisé du territoire. La vigne domine cette plaine agricole maillée par un réseau ramifié de petits et de grands canaux qui la traversent de part en part. Les terrasses alluviales riveraines du fleuve, sur lesquelles se juxtaposent vignes, terres arables et prés sont séparées par des haies bocagères et des rideaux de roseaux accompagnant les canaux et fos- sés agricoles. Elle est marquée par la ripisylve de l’Aude en amont de Coursan. La plaine de cet ancien delta de l’Aude a été profondément façonnée par les aménagements successifs qui ont eu pour objectif de maîtriser la gestion de l’eau La basse plaine de l’Aude, accueillant la ville de Narbonne et de nombreux villages, est très marquée par l’urbanisation. Les villages se sont implantés soit en bordure du fleuve soit sur les flancs des butes, annonçant la montagne du Minervois au nord et les Corbières au sud-est. Ces villages ont aujourd’hui tendance à s’étaler le long des routes. La ville de Narbonne, quand à elle, a été créée en bordure de l’ancien golfe de l’Aude (réduit avec le temps par comblement à l’étang de Bages-Sigean). Elle a préservé le contacte fluvial entre l’Aude et la mer par le canal de la Robine. Occupant d’abord la plaine, la ville de Narbonne est aujourd’hui en train de conquérir les falaises rocheuses du massif de Fontfroide à l’Est et de déborder sur les marges du complexe lagunaire de Bages-Sigean au Sud-Est. b) L e versant sud du Minervois et la vallée de la Cesse Le versant Sud du Minervois forme la limite Nord-Est de la basse plaine de l’Aude. Cette limite est marquée par le Canal du Midi qui contourne les montagnes du Minervois à cet endroit. Le paysage de collines et de vallons, où l’omniprésence de la vigne est ponctuée de vergers et d’oliveraies, accueille des villages encore peu touchés par une urbanisation de type périurbain. En amont de Cabezac, la vallée de la Cesse, accessible par une seule route, garde un caractère intime : la vallée articulée autour de la rivière, la ripisylve et les terrasses alluviales, est encadrée en hauteur par la forêt. Ouverte vers le sud, la vallée se trouve, en effet, dos au Minervois auquel elle appartient. c) Le massif de la Clape et le plateau de Leucate Les reliefs, en surplomb, du massif de la Clape et du plateau de Leucate interrompent la « platitude » du littoral et des espaces lagunaires. Accrochés comme des balcons au dessus de l’eau et points de repère, ils hébergent pourtant chacun un paysage qui leur est propre, sur leurs hauteurs. Sur le plateau de Leucate, des petites parcelles de vignes, séparées par des murets en pierres sèches, sont entremêlées d’amandiers et de garrigues. Le village de Leucate s’est installé dans un creux du plateau qui communique avec l’étang de Salses-Leucate. La Franqui, l’autre village de cette presqu’île est implanté en contrebas de la falaise du plateau, en bordure de l’étang de La Palme. Le bloc rocheux du massif de la Clape émerge au dessus de la plaine de l’Aude, comme un vestige de l’île qu’il a un jour constitué. La Clape est un grand espace naturel au relief tourmenté qui se compose des garrigues sur les hauteurs des plateaux secs et de vallons boisés. Des vignes des domaines viticoles occupent surtout les terres dans les vallées et les flancs continentaux du massif. Les hauteurs du massif sont dépourvues d’urbanisation. Les quelques villages qui entourent le massif sont accrochés à ses flancs. d) Le littoral Le littoral, large de quelques kilomètres seulement, constitue l’espace d’interface entre les terres et la méditerranée. Ce paysage composé de lidos (dunes et plages), de villages et de stations balnéaires est une des parties les plus urbanisées du territoire. L’espace naturel des lidos qui longent les massifs rocheux de la Clape et du Plateau de Leucate et séparent la mer des étangs par des franges de sables plus ou moins larges et hautes est réduite à une petite bande de plage Rapport de présentation 129 aux pieds des espaces urbains denses, marqués d’une typologie urbaine spécifique aux stations touristiques. Déclanché par le développement touristique des années 1960, la dynamique d’urbanisation sur le littoral a été ralentie par la Loi Littoral, ce qui a permis de sauvegarder des milieux naturels remarquables et des paysages dunaires encore peu anthropisés comme le lido de la Vieille Nouvelle. e) Les lagunes : le « cœur humide » du territoire Derrière les lidos du littoral, en rentrant vers les terres, des vastes lagunes occupent toutes les parties basses en prolongement de la basse plaine de l’Aude et aux pieds des reliefs marqués des Corbières. Entourées de zones humides, les lagunes représentent en quelque sorte le « cœur humide » du territoire dont le miroir d’eau reflète les paysages environnants. Bien qu’artificialisés sur ses bords par les activités humaines (exploitation des salins, création des graus artificiels mais aussi villages de pêcheurs), les espaces lagunaires constituent des grands espaces naturels, qui hébergent de nombreux milieux et espèces spécifiques. f) Les franges Est des Corbières et le massif de Fontfroide La frange Est des Corbières crée la limite Est du territoire tout en étalant leurs langues rocheuses jusqu’aux bords des étangs et dans la basse plaine de l’Aude. 130 Rapport de présentation Elles forment un belvédère sur les lagunes et le littoral. Ces contreforts de calcaire secs et balayés par les vents, sont dominés par des garrigues basses et hautes, et par des bois. Les vignes sont omniprésentes dans les vallées et s’étalent sur le piémont. Avec l’installation des éoliennes sur ses crêtes, les Corbières sont en train de vivre un changement d’identité : ces terres de tradition viticole deviennent aujourd’hui porteuses des valeurs de développement durable du territoire. Les villages dans les vallées du massif ont conservé un caractère montagnard. Seuls ceux à proximité d’accès majeurs (Fitou, Roquefort des Corbières, …) se sont développés de manière très visible sur les flancs des coteaux et le piémont. g) Le piémont : une zone sensible Le piémont constitue l’espace exigu entre les massifs montagneux des Corbières et de Fontfroide et les espaces lagunaires. La montagne y est toujours visible, la mer et les lagunes ne se laissent souvent que deviner. La viticulture y est omniprésete. Des prairies humides subsistent dans quelques creux et des garrigues sont présentes sur les affleurements rocheux. En tant que lieu de passage, cette partie du territoire de la Narbonnaise est aujourd’hui très marquée par les infrastructures principales (la RN9 et l’autoroute A9), mais surtout par le développement urbain que la proximité de celles-ci provoque. Le piémont, représentant ainsi une zone d’échanges important, s’avère alors très sensible à ces évolutions rapides. Rapport de présentation 131 III.1.2.2 L es outils visant la protection des paysages Au titre de la loi du 13 décembre 1913, 17 monuments historiques du territoire sont classés, dont l’abbaye de Fontfroide et la grotte de la Crouzade. 17 autres bâtiments sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques. À l’heure actuelle, une seule Zone de Protection du Patrimoine architectural, urbain et paysage a été mise en place sur le village de Bages. Définissant 3 enveloppes, la ZPPAUP concerne environ 1 750ha sur les 2 193ha du territoire communal. Au titre du paysage (loi du 2 mai 1930), 5 sites classés (le massif de la Clape, le gouffre de l’Oeil Doux, le Canal du Midi, les abords de l’abbaye de Fontfroide, la Chapelle des Auzils et le cimetière marin), et 24 sites inscrits (dont les Îles de St Lucie, de l’Aute, de la Planasse, de Soulié et de la Nadiére, l’étang de Gruissan et ses abords, l’agglomération de l’étang de Bages) ont été délimités et concernent respectivement une surface d’environ 9 300 et 7 000ha. Le suivi et les indicateurs de suivi de la protection des paysages Type de milieu Surface [ha] Part du territoire du SCoT [%] Surfaces bénéficiant de protection paysagère [ha] 2000 (CLC) Part bénéficiant de protection paysagère [%] Zones urbanisées 5 797 6% 1 100 19% Zones agricoles 47 177 47% 4 609 10% Zones naturelles 46 423 46% 12 926 28% * protections paysagères : sites classés, sites inscrits, périmètres de protection des monuments classés et inscrits III.1.2.3 L es zones de sensibilités ponctuées de points noirs Les modes de développement et d’aménagement récents qui ne prennent pas (ou peu) en compte le contexte identitaire du territoire ont entraîné une banalisation paysagère. Au-delà du caractère « physique » de ce phénomène qui génère des problèmes de lisibilité des espaces urbains, cette banalisation paysagère engendre un décalage entre les paysages idéals ou recherchés en tant que cadre de vie et les paysages réels. L’urbanisme récent est ainsi un des premiers responsables de la banalisation et de pertes d’identité. Il génère : - des zones d’activités, sans structure d’ensemble, peu soignées, parfois en partie abandonnées, s’étalant le long des routes importantes ; - des franges urbaines présentant les arrières des habitations et des murs de sé- 132 Rapport de présentation paration, dépourvues de limites lisibles ou d’espaces publics gérant l’interface entre l’espace urbain et les espaces naturels et agricoles ; - des entrées de villes et de villages dominées par le caractère routier de la route et diverses publicités ; sans trottoirs ni traitement de l’espace public autre que le sempiternel rond-point …. Des points noirs s’accumulent et se juxtaposent le long des axes routiers majeurs. En dehors de l’autoroute sur laquelle les accès sont limités aux échangeurs, il s’agit des routes nationales RN9 et RN113 ainsi que quelques routes départementales (notamment la D5 et celles desservant le littoral). L’axe le plus touché reste la RN9, c’est-à-dire le secteur du piémont qui en tant que couloir de passage principal, a déjà été identifié comme zone à enjeu dans le projet du Parc Naturel Régional. Cet axe, localement dégradé, s’étend depuis la périphérie Sud de l’agglomération de Narbonne jusqu’aux Cabanes-de-Fitou. Il comprend des extensions récentes des villes et villages en retrait de la route comme celles de Sigean et de La Palme. Dans les zones d’activités à proximité directe de la RN9, certaines structures mises en place dans le passé à cause du passage sont tombées en désuétude. Ces friches sont aujourd’hui des blessures visibles qui nuisent à l’image du territoire. Les grandes infrastructures, et en particulier les routes, principaux vecteurs de la découverte du territoire, peuvent à leur tour être source de banalisation quand elles passent de force dans le paysage sans respecter le relief. La multiplication des nœuds routiers participe à rendre la lisibilité du paysage plus difficile. Les abords délaissés de l’aménagement (déblais/ remblais/ lieux de stockage des matériaux) doivent être traités pour se réinsérer au mieux. Autres indicateurs de suivi de la qualité paysagère - Opérations de requalification des entrées de villes et de villages - Réhabilitation et requalification des traversées et centres des villages - Opérations de requalification des zones d’activités III.1.2.4 L es enjeux paysagers Les communes de la Narbonnaise sont confrontées à plusieurs types d’enjeux paysagers, qui relèvent pourtant tous d’une problématique majeure : le manque d’inscription et d’articulation des espaces aménagés dans leurs contextes environnant qu’il soit naturel, agricole ou urbain La préservation des paysages identitaires et le soin des interfaces Les enjeux paysagers de la Narbonnaise sont à la hauteur de l’extraordinaire diversité de milieux et de situations géographiques qui composent le territoire. Cette mosaïque liant intimement l’hom- me et la nature génère corrélativement une multitude de points de rencontres entre les différents milieux. Ainsi, des espaces relativement limités, en périphérie des zones urbanisées, présentent une imbrication de franges, limites, bordures qui sont particulièrement complexes à traiter. Ces interfaces entre les tissus urbains et leur environnement sont autant de richesses pour le territoire mais elles constituent aussi des sites potentiels de conflit susceptibles de nuire à la lisibilité paysagère : - Manque de lisibilité des paysages et banalisation par les extensions urbaines récentes, générant des besoins importants de traitement des franges urbaines et des entrées de ville. Plantations (haies et allées), chemins et espaces publics adouciront la confrontation des usages d’espaces et contribueront à rendre la lisibilité à ces paysages « de contact » devenus flous avec l’étalement urbain. - Absence d’intégration paysagère des zones d’activité économique, pourtant très visibles car le plus souvent situées en entrée de ville. Elles ont un impact très négatif et démesuré au regard des surfaces effectivement concernées. - Perceptions paysagères dévalorisantes pour le territoire compte tenu des fortes visibilités à partir des principaux axes de circulation et des secteurs de reliefs. a) La convivialité et la fonctionnalité des espaces urbains L’articulation des nouveaux quartiers aux centres de vie La maîtrise de l’urbanisation passe ainsi non seulement par la maîtrise du foncier mais également par la conception de l’espace urbain en tant qu’espace de vie de qualité. Les nouveaux quartiers doivent être conçus avec une trame d’espaces publics, qui communiquent avec le tissu Rapport de présentation 133 urbain existant. La requalification des espaces publics des extensions urbaines récentes y compris des zones d’activités permettrait de retisser les liens entre ces espaces récents et les villes et villages. Ces espaces publics, servant également de support pour des modes de déplacements doux, peuvent alors être un des vecteurs majeurs de la vie sociale. Les traversés de villages par des routes méritent également d’être intégrées dans la trame des espaces publics. b) La préservation des richesses naturelles et patrimoniales Les espaces naturels et ruraux doivent être considérés comme une richesse essentielle du territoire qui contribue énor- 134 Rapport de présentation mément à son attractivité et son image de marque. Leur prise en compte doit être systématique et inclure la structuration d’accès aux espaces remarquables, notamment sur le littoral et dans les complexes lagunaires. La résorption des points noirs par la requalification et la composition avec le paysage dans les projets futurs doit contribuer à restaurer l’image de marque du territoire qui révèle, par ce qu’il donne à voir une volonté de concilier développement urbain et respect d’un patrimoine collectif. III-2 Ressources naturelles III.2.1 G estion de la ressource en espace III.2.1.1. U n territoire encore largement naturel et agricole Le territoire de la Narbonnaise est dominé par des grands espaces naturels d’une part, et les espaces agricoles d’autre part. Les espaces agricoles (et assimilés) occupent aujourd’hui la moitié de la surface totale du territoire ce qui est supérieur aux chiffres issus du Recensement Général Agricole de 2000 qui inventorie 32 000 ha de Surface Agricole Utile (SAU). La viticulture, qui représente 75% de la SAU, occupe une place largement prédominante dans l’espace agricole. Le long des rivières et canaux, ainsi qu’aux franges des massifs calcaires, l’agriculture est pratiquée sur des terres arables, des petites parcelles de cultures annuelles diversifiées et des prairies. L’ensemble des espaces agricoles se trouve souvent entremêlés d’espaces naturels des garrigues et des boisements, mais aussi de plus en plus de friches. Précaution méthodologique : Les calculs des surfaces d’occupation de sol ont été établis à partir des photos satellites de Corine Landcover, fiable à une échelle de 1 :100.000. Cela permet une analyse et un suivi des tendances à l’échelle de grands territoires comme celui du SCoT de la Narbonnaise, mais comporte des écarts significatifs par rapport aux données très précises du Recensement Général Agricole (RGA) ou d’autres analyses conduites avec une résolution plus fine. Le niveau de résolution des photos satellites de Corine Landcover ne permet ainsi pas de détecter le changement d’occupation de sol à l’échelle de parcelles ce qui explique les écarts observés entre différents modes de calculs. III.2.1.2 Les mesures de protection des espaces ruraux a) Les Zones agricoles protéges dans les PLU La désignation des espaces agricoles en tant que « zones agricoles protégées » dans les PLU permet de clarifier leur vocation actuelle et future, et de stabiliser ainsi leur usage agricole dans le temps. Les plupart des secteurs dédiés à l’agriculture sont classés NC avec la mention de « zones de richesse agricole », reconnaissant ainsi leur valeur pour l’économie agricole sans pour autant clarifier la vocation de la même manière. La définition des « zones agricoles protégées » se montre encore très peu employée dans le territoire du SCOT. b) Les AOC Le territoire du SCoT comprend quatre terroirs AOC : Coteaux du Languedoc, Minervois, Corbières et Corbières-Fitou. L’analyse de l’occupation des sols révèle que la part des AOC se maintient à environ 40% des cultures permanentes. Cette proportion est corroborée par les chiffres du RGA de 2000 qui fait apparaître 44% de vigne classée AOC (soit 10 500ha). c) Espaces régis par la Loi « littoral » Certains espaces agricoles sont inclus dans les espaces définit par la Loi littoral, en particulier les espaces proches du rivage (EPR) : Les espaces proche du rivage dans Rapport de présentation 135 lesquels l’extension de l’urbanisation doit être « limitée », c’est-à-dire « justifiée et motivée » en fonction des lieux et de l’usage et se situer obligatoirement en « continuité d’un espace urbanisé » (L. 146-4). Cette délimitation concerne l’ensemble du littoral et l’environnement proche des complexes lagunaires. Les espaces agricoles représentent près d’un quart (23%) des espaces proches du rivage : environ un dixième des terres agricoles du territoire, notamment des terres arables, se situent à l’intérieur de cette zone. S’ajoute la « bande des 2km », dans laquelle la réalisation de nouvelles routes de transit est interdite (L. 146-7). III.2.1.3 Analyse des dynamiques et indicateurs de suivi a) Les dynamiques et tendances actuelles La surface agricole exploitée en vigne continue à diminuer mais la part des AOC augmente. Si cette régression profite majoritairement à l’extension des espaces artificialisés (urbains et industriels), en entraînant une multiplication des terres en friche, une partie semble être transformée en terres arables. L’évolution des espaces agricoles comporte alors deux tendances : d’un côté, une déstabilisation de l’usage agricole des terres à proximité des espaces urbains (témoignée notamment par le morcellement des parcelles en culture et l’apparition de friches) ; de l’autre côté, la remise en culture des terrains, dont la situation a été clarifiée (classés inconstructibles ou encore « zones agricoles protégées » dans les PLU) et sur lesquels une reconversion agricole peut être engagée. L’artificialisation des espaces par l’urbanisation (sans compter la multiplication des espaces industriels et des infrastructures) continue avec un rythme soutenu : La consommation d’espace est passée de 260m_ par nouvel habitant à la fin des années 1960s à 420m_ en 2000. Cette moyenne régionale (Languedoc-Roussillon) est confirmée à l’échelle du territoire du SCoT : 418 m2/ habitant pour les espaces urbains et 580m2/ habitant si on inclut les espaces industriels. L’extension urbaine sous forme de maisons individuelles en lotissements est en effet un mode d’urbanisation très « gourmand » d’espace. En outre, il ne permet que difficilement la mise en place des transports en commun efficaces et rentables, et impose de cette manière l’usage de la voiture pour la vie quotidienne à ses habitants. b) Indicateurs de suivi de l’évolution des espaces artificialisés* L’évolution de l’occupation des sols (Corine land cover) Type de milieu Surface1990 CLC* [ha] Surface 2000 CLC* [ha] Part territoire SCoT [%] Ecart 1990 - 2000 - [ha] Surface artificialisée 1990-2000 [ha] Espaces agricoles et milieux semis naturels 47 330 47 180 47% -160 300 Cultures permanentes 39 420 39 015 39% -410 260 dont AOC 15 880 15 880 16% - - Terres arables 850 990 1% 146 - Cultures complexes + friches 7 063 7 170 7% 107 36 Espaces naturels 46 750 46 160 46% -310 60 Espaces artificialisés 5 440 5 800 6% +355 - espaces urbains 4 000 4 270 4% 265 - espaces industriels 940 1 030 1% 90 - espaces récréatifs 500 500 1% 0 - * Calculs sur la base des photos satellites de Corine Landcover 1990 et 2000 ; Une analyse plus précise à partir des photos aériennes de 1986 et 1992 a été réalisée pour le PNR en 1995, Une nouvelle analyse selon la même méthodologie est envisagée à partir des photos aériennes de 2003 : elle permettra de conduire un suivi très fin des espaces artificialisés dans le SCOT dans l’optique d’évaluer sa mise en œuvre. 136 Rapport de présentation Rapport de présentation 137 La consommation d’espace par habitant Consommation d’espace pour la période 1990-1999 : 418m2/nouveau habitant (considérant exclusivement les espaces urbains) 580m2/nouveau habitant (prenant en compte tout espace artificialisé, y compris les espaces industriels) L’évolution des espaces urbanisées (critère des zones urbaines continues) Evolution des espaces urbanisés Zones urbanisées continues* [ha] 1998 2003 3 572 3 727 Surfaces urbanisées entre 1998-2003 [ha] 155 * Les zones urbanisées continues sont délimitées sur la base de photographies aériennes en appliquant des critères permettant de mettre en évidence les tissus urbains continus (tous les groupes de plus de 4 bâtiments) à une échelle très fine (résolution 1/1000). Elles ne comprennent pas les villas et bâtiments très disséminés. c) Autres indicateurs de suivi (à l’échelle communale) : • Densité de l’urbanisation : (1) hauteur de construction, nombre de logements par bâtiment (2) surfaces imperméabilisées [%] • Opérations de rénovation et de densification • Opérations d’aménagement basées sur une réflexion globale et partagée III.2.1.4 Les enjeux a) Les modes d’urbanisation L’espace est devenu une ressource de plus en plus convoitée. L’espace est devenu un bien précieux et rare qui doit être pris en compte avant et pendant toute opération d’aménagement. Considérant la dynamique démographique actuelle du territoire, le besoin et la demande en espaces constructibles vont continuer à persister. Le mode d’urbani- 138 Rapport de présentation sation mis en œuvre (extensif ou compact) joue alors un rôle déterminant dans la gestion de l’espace. Afin d’éviter un étalement rapide et sans structure cohérente ni vision d’ensemble, il paraît nécessaire et urgent d’encadrer, et par là, de maîtriser l’urbanisation. Les enjeux intimement liés à la maîtrise de l’urbanisation sont le maintien de l’agriculture et la protection des espaces naturels. Des conflits d’usages se profilent notamment autour des espaces du littoral, des complexes lagunaires et du massif de la Clape. Ils sont liés aux potentialités multiples offertes par les espaces naturels et aux volontés des différents acteurs de pouvoir bénéficier d’un usage exclusif de l’espace. Ici, les vocations de protection de la nature, de loisirs touristiques et périurbains, ou encore de la chasse se confrontent et demandent d’être conciliés. b) La maîtrise du foncier En l’absence de politique foncière publique, la pression urbaine est génératrice de spéculation foncière. Elle provoque une concurrence entre les diverses activités du territoire pour l’accès au foncier en dérégulant le marché du foncier agricole. Les terres agricoles en périphérie urbaine sont souvent proposées aux prix du terrain à bâtir ce qui rend quasiment impossible les reprises ou transmission d’exploitation. Cette compétition a également une incidence très forte sur l’accès au logement qui est rendu de plus en plus difficile pour les revenus moyens ou faibles, population qui représente une part très importante des habitants de la Narbonnaise. La maîtrise publique du foncier, alliée à la mise en place de stratégie d’anticipation foncière, constitue ainsi un enjeu majeur pour le territoire du SCOT. III.2.2 G estion des ressources en eau III.2.2.1 D es aquifères précieux et vulnérables Les alluvions de l’Aude, alimentés par les unités géologiques des collines Biterroises, des massifs de la Clape et de la Fontfroide, et les alluvions quartenaires de la Berre sont les deux aquifères les plus exploités du territoire. La nappe alluviale de l’Aude est drainée par le cours d’eau actuel en hautes et basses eaux. Des rabattements de la nappe sont provoqués par les différents captages d’eau potable en bordure de rivière, notamment pour l’agglomération de Narbonne. S’y ajoutent les prélèvements agricoles notamment au Nord de Narbonne et de Cuxac. L’ensemble des prélèvements sur la nappe alluviale de l’Aude a été estimé en 1984 à 13.5Mm3, dont 65% (8,8Mm3) pour l’alimentation en eau potable et 13% (1.8Mm3) pour l’agriculture. La nappe alluviale de la Berre semble depuis une vingtaine d’années à la limite de la surexploitation : la capacité de recharge a été évaluée à 0.4Mm3 alors que les prélèvements s’élevaient à 0.6Mm3 en 1984, et encore à 0.34Mm3 en 2000. L’aquifère multicouche de la plaine de Roussillon, sur lequel la commune de Leucate prélève la majeure partie de son eau potable et qui alimente une grande partie des communes littorales des Pyrénées Orientales et l’agglomération de Perpignan, paraît aujourd’hui très vulnérable du fait d’un déséquilibre chronique entre les apports et les prélèvements. Les autres aquifères du territoire (karsts des Corbières et de la Clape, calcaires jurassiques des Corbières) sont actuellement peu exploités. Ils sont de ce fait, et de par leur structure, moins vulnérables. a) Indicateurs de suivi de la consommation en eau potable et des ressources de prélèvement Aquifère Secteur desservi AEP Volumes AEP* prélevées [Mm3/an] Niveau d’exploitation Capacité de recharge** [Mm3/an] Alluvions de l’Aude Communes de la basse plaine + Narbonne 8.0 (2000) 8,8 (1984) suffisante, mais vulnérable 13.5 (1984) surexploitée 0.4 (1984) Alluvions de la Cesse Communes minervoises Alluvions de la Berre Communes des Corbières + Sigean, Port-la-Nouvelle 0.6 (1984) 0.34 (2000) Calcaires jurassiques des Corbières Communes des Corbières 0.03 (1984) Karst des Corbières Communes des Corbières 0.2 (1984) ressource peu utilisée, mal connue Aquifère pliocène de la plaine du Roussillon Leucate 0.375 (2001) vulnérable : déséquilibre chronique apports/ prélèvements 13 (1984) 14.5 (1984) ressource extérieure Réseau BRL Orb (34) Communes du littoral (ressource principale) ; Narbonne (sécurité) saturée, nécessité d’extension * données SAGE de l’étang de Salses-Leucate, schéma AEP départemental (provisoire) et Sage de la basse vallée de l’Aude ** d’après une étude de BRGM de 1985 (cité dans le diagnostic du Sage de la basse vallée de l’Aude) Une grande partie des communes du littoral est alimentée en eau potable par le réseau BRL, qui les connecte au bassin versant de l’Orb. C’est grâce à cet apport d’eau d’extérieur au territoire qu’elles ont pu se développer. Le rôle prépondérant du réseau BRL pour l’alimentation en eau potable présente pourtant une vulnérabilité pour le littoral audois qui se traduit par des pénuries estivales et des coupures ponctuelles en cas de problèmes. Les prélèvements AEP dans l’Orb par le réseau BRL, dont 60% sont destinés au littoral audois, ont doublé entre 1990 et 2002. Rapport de présentation 139 140 Rapport de présentation III.2.2.2 D es réseaux fragiles face à des besoins en augmentation Les besoins en eaux souterraines, en majeure partie pour l’alimentation en eau potable semblent actuellement satisfaits, mais ne cesseront d’augmenter avec l’accueil de nouveaux habitants. Selon l’évaluation du schéma départemental d’AEP (Alimentation en Eau Potable), les besoins futurs en production du littoral Audois (zone presque identique au périmètre du SCoT, en dehors de quelques communes des Corbières et du Minervois), à l’horizon 2020, augmenteront de 27%, si le rendement des réseaux est porté à 0.70. Pour l’agglomération de Narbonne, les besoins futurs ont été estimés à 11.8Mm3/an pour 2010, à partir d’un besoin de 10.2Mm3/an en 1990 (SAGE de la basse plaine de l’Aude). Considérant la dépendance actuelle du réseau BRL de certaines communes et les prélèvements sur des ressources souterraines des nappes alluviales en limite de surexploitation, ce besoin supplémentaire à satisfaire pose un réel problème de disponibilité de la ressource en eau potable. La consommation moyenne du département de 163 litres par jour et par habitant dépasse la moyenne nationale qui est de 150 litres/jour/hab. Cette consommation enregistre périodiquement des records de 184 litres/jour/hab sur le territoire du SCoT. Les rendements bruts (différence entre volumes prélevés et volumes facturés) de certains réseaux sont loin d’êtres satisfaisants : ils varient en effet entre 0.84 (Leucate) et 0.25 (Montredon des Corbières et Sallèles d’Aude). Quelques communes enregistrent donc un « gaspillage » d’eau potable très important (s’élevant au-delà de 50% de la production). Entre 30 à 40% de ce gaspillage est dû à des fuites sur les réseaux et implique un investissement important pour améliorer leur rendement. L’autre partie du gaspillage représente des usages annexes à l’eau potable (volumes non comptabilisés), en particulier l’arrosage des espaces verts publics. Or ces usages ne nécessitent pas une eau potable. Une économie substantielle est possible en faisant appel à d’autres sources pour ces usages (eau brute, eaux pluviales…) Le rendement net moyen des réseaux AEP du territoire du SCoT est, avec 0.65, inférieur à la valeur guide de 0.70 à partir de laquelle le rendement peut être considéré comme « acceptable ». En outre, peu des réseaux des communes sont interconnectés, ce qui augment les impacts en cas d’incident. a) Indicateurs de suivi de la consommation d’eau potable Consommation d’eau potable par habitant - [litre/ jour. Habitant]* référence : 150l/j moyenne France 163l/j moyenne du département de l’Aude 184l/j moyenne du territoire du SCoT** Rendement des réseaux d’alimentation d’eau potable (rendement net)* références 0,70 valeur guide 0,71 moyenne du département de l’Aude 0,65 moyenne du territoire du SCoT** * Schéma départemental AEP (version provisoire de janvier 2006), sur la base des volumes d’eau facturés, pondéré le poids des touristes de manière suivante : population pondérée = population permanente + (population saisonnière x 2/12). ** chiffre indiqué pour la zone « littoral » (Schéma départemental AEP. version provisoire de janvier 2006) qui comprend, en dehors de quelques communes des Corbières et du Minervois, presque l’ensemble du périmètre du SCoT. *** rendement net = rendement brut – volumes non comptabilisés (usages annexes : arrosage d’espaces verts, …). Lors de l’élaboration du Schéma départemental d’AEP la base de données « INFEAU 11 » a été établie. Elle permettra un suivi des réseaux AEP à l’échelle du département et pourra être mobilisée pour le suivi des indicateurs du SCOT. Rapport de présentation 141 III.2.2.3 D es projets pour assurer l’avenir Afin de sécuriser son alimentation en eau potable et de diversifier la ressource, des travaux pour améliorer l’interconnexion des réseaux et la création de réservoirs pour les communes isolées au niveau de l’alimentation en eau potable ont été et sont entrepris par la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise (CAN) dans le cadre du programme Eau’Dyssée. Avec la réalisation de ces travaux, la communauté estime disposer de ressources et de réseaux d’alimentation suffisants pour répondre aux besoins actuels de sa population ainsi qu’aux besoins futurs engendrés par la croissance démographique à l’horizon des 20 prochaines années. En parallèle, la CAN et les communes concernées s’engagent dans un programme important de réduction de la consommation d’eau. Celui-ci passe par une amélioration du rendement des réseaux d’eau potable afin de limiter les pertes d’eau, la recherche de ressources alternatives pour les usages ne nécessitant pas d’eau potable et la sensibilisation des consommateurs. En parallèle, différentes hypothèses d’exploitation de nouvelles ressources et le renforcement de l’approvisionnement par les ressources existantes sont étudiées afin d’augmenter les disponibilités en eau potable de l’agglomération Narbonnaise et du littoral : - l’augmentation de l’approvisionnement extérieur par le réseau BRL, une ressource déjà très sollicité à l’heure actuelle, ou un aqueduc depuis le Rhône - l’augmentation des prélèvements dans la nappe alluviale de l’Aude (puit supplémentaire) - l’exploitation du karst des Corbières, une ressource aujourd’hui peu exploitée et mal connue. 142 Rapport de présentation III.2.2.4 Les enjeux a) Maintien de la qualité des eaux souterraines et des capacités d’alimentation en eau potable L’accueil de nouveaux habitants met en péril l’équilibre fragile des ressources souterraines exploitées pour l’alimentation en eau potable. Pour les nappes les plus exploitées, les prélèvements, supérieurs à la capacité de recharge de la nappe, génèrent un risque de pollution par l’intrusion du biseau salé. Pour préserver la qualité de la ressource en eau potable, l’extension urbaine doit impérativement être accompagnée de projets de renforcement du système d’adduction. L’augmentation de la population en période estivale (la population est multipliée par 3 pendant 2 mois), accroît les difficultés de satisfaire les besoins croissants en eau potable des habitants durant la saison sèche. Des travaux importants devront donc être réalisés afin de réhabiliter les captages, d’entretenir les réseaux et de remplacer de canalisations vétustes. L’augmentation des capacités de stockage est également essentielle pour garantir une autonomie d’une journée de consommation moyenne, y compris en période de pointe. b) Une gestion solidaire à l’échelle des réseaux d’adduction L’approvisionnement d’une partie du territoire en eau potable par une ressource extérieur (eaux de surface de l’Orb) pose la question d’une gestion solidaire de la ressource à l’échelle des territoires desservis par un réseau d’adduction. Les prélèvements effectués pour l’AEP, gérés par le réseau BRL à travers le barrage du Mont d’Orb, la station de pompage à Réals et l’usine de traitement de Puech de Labade à Fleury d’Aude, ont en effet des répercussions importantes sur la ri- vière et sa nappe alluviale (situation critique à l’étiage, …). Une augmentation de l’adduction d’eau depuis l’Orb par le réseau BRL ne poserait non seulement un problème de ressource, mais fragiliserait les capacités de maintien du bon état écologique du fleuve. c) La mise en concurrence périodique pour différents usages D’autres enjeux résident dans la mise en concurrence périodique des différents usages pour des eaux de surfaces (voir aussi fiche « qualité des eaux ») : - la submersion hivernale des vignes de la basse plaine de l’Aude, l’irrigation estivale des cultures annuelles et l’alimentation des lagunes en eaux douces - le maintien d’un débit estival minimum des canaux permettant un bon état écologique et la satisfaction des usages riverains des canaux (irrigation, tourisme, …). III.2.3 G estion de la ressource en énergie III.2.3.1 D es conditions favorables au développement des énergies renouvelables Le territoire de la Narbonnaise profite des conditions climatiques propices à la production d’énergies renouvelables. Si les éoliennes font maintenant parties de l’image du territoire, l’utilisation de l’énergie solaire est encore peu employée. a) L’énergie éolienne La Narbonnaise, avec 7 sites éoliens, est aujourd’hui un territoire leader en France en matière de développement de cette énergie renouvelable. Avec un vent d’une force moyenne annuelle supérieure à 7m/s, les conditions climatiques y sont, en effet, très favorables. La production sur l’ensemble du département de l’Aude a été estimée à 210GMh en 2000 pour 86MW en service dans département. Cela représente 13% de la consommation annuelle totale d’électricité du département. En 2004, les 42 aérogénérateurs sur l’ensemble des sites en exploitation (Névian, Sigean, Port-la-Nouvelle, Treilles et Fitou) accumulaient une puissance nominale de 35MW. La prospection pour des nouveaux sites est encadrée par une réflexion globale cherchant à concilier des soucis environnementaux et paysagers. Cette démarche, menée par le Parc Naturel Régional, a permis de définir des « enveloppes » où la densification des parcs existants et l’installation de nouveaux parcs d’aérogénérateurs sont envisageables sans compromettre la préservation du patrimoine naturel du territoire. Cette étude (La charte de développement éolien pour la Narbonnaise) démontre notamment l’intérêt financier que les parcs d’éoliennes peuvent représenter pour les collectivités territoriales. En parallèle de l’implantation de parcs éoliens, l’installation de petites éoliennes à usage local et domestique devrait également être étudiée. Traditionnellement employées pour le pompage d’eau, des petites éoliennes constituent aussi une alternative en terme de production d’énergie électrique, notamment pour des constructions isolées. b) L’énergie solaire La Narbonnaise, avec une durée d’ensoleillement variant de 2500 à 2750 heures /an offre également des conditions très favorables à l’utilisation de l’énergie solaire. On distingue l’usage thermique (chauffage, chauffe-eau) de la production d’électricité par des cellules photovoltaïques. De nombreuses techniques intégrables dans la construction du bâti neuf ou dans l’existant sont disponibles aujourd’hui, notamment pour le solaire thermique. Le parc Rapport de présentation 143 des installations existantes est toutefois limité, mais plusieurs actions soutenues notamment par le PNR et l’ADEME visent à encourager la propagation de ces techniques. III.2.3.2 L a consommation énergétique en hausse a) Le secteur résidentiel et tertiaire Avec plus 40% de la consommation énergétique française, le secteur résidentiel et tertiaire (bureaux, bâtiments publics) est le premier poste de dépenses énergétiques au niveau national. Cette part est encore plus importante à l’échelle du Languedoc-Roussillon, puisque le secteur prélève 48% de la consommation régionale. En croissance constante depuis de nombreuses années (+1,4% an), ce secteur est également le premier consommateur d’énergies électriques (61%). Le chauffage présente deux tiers de ces consommations d’énergie. Si des gains importants on été réalisés sur des logements neufs grâce aux réglementations successives, la consommation d’énergie totale du secteur du bâtiment a augmenté de 30% du fait de l’agrandissement du parc, de l’élévation de confort (appareils électroménagers), de l’apparition de nouveaux besoins (climatisation), … . Nous assistons ainsi à une augmentation des besoins et des consommations en énergies malgré les possibilités (et surtout nécessités) de réaliser des économies significatives. Avec les objectifs formulés par la directive européenne de 2002 sur la « performance énergétique des bâtiments », traduits en France par la norme RT 2005, des exigences minimales doivent s’appliquer maintenant à tous les bâtiments neufs. b) Le transport Avec 32% de la consommation finale d’énergie en 2001, le secteur des transports (marchandises et passagers) représente le second consommateur d’énergie en France. Ce secteur, dépendant à 97,5% des produits pétroliers, croît fortement, aussi bien pour les passagers que pour les marchandises. Dans le 144 Rapport de présentation fret, on note une augmentation sensible de la part des transports routiers de marchandises au détriment du ferroviaire. Pour le transport des personnes, la part de la voiture particulière dans les déplacements continue à progresser, celle des transports en commun à diminuer. c) Indicateurs de suivi : Quantitatifs - production d’énergie renouvelable (éolienne et solaire) - consommation moyenne/habitant - nombre de ménages équipés en chauffeeau solaire et/ ou en panneaux solaires Qualitatifs - standards d’isolation et de chauffage appliqués lors des constructions nouvelles et de la rénovation de bâtiments anciens - taux [%] de la totalité du bâti existant III.2.3.3 Les enjeux énergétiques La maîtrise de la consommation d’énergie dans l’habitat et le tertiaire est étroitement liée à la maîtrise de l’extension urbaine. Vu son importance dans le bilan du résidentiel tertiaire, c’est dans le chauffage que situe la plus grande marge de manœuvre pour faire des économies d’énergies. Le renforcement de la réglementation énergétique et notamment thermique dans le neuf ne suffira pas à stabiliser la consommation mais l’efficacité énergétique doit être cherchée à travers des modes d’urbanisation plus « compactes ». S’y ajoute la réhabilitation du parc existant. La maîtrise de la consommation d’énergie dans le transport intra-régional est conditionnée par un développement urbain qui permet la mise en place d’un système de transport en commun efficace. La généralisation des techniques d’énergies renouvelables, au-delà de l’éolien et en particulier d’utilisation de l’énergie solaire, éprouvées par de nombreuses expériences dans d’autres pays européens, demanderait certainement un engagement fort de l’État, mais des politiques volontaristes peuvent aussi être portées par des collectivités territoriales. Les projets d’équipements et bâtiments publics peuvent ainsi jouer le rôle de précurseur. L’objectif de la directive européenne « électricité renouvelable » consiste à porter la part des énergies renouvelable à la production d’énergies électrique à 22% en 2010. tal des granulats a été estimée à 39%. Avec une production de 0.67Mt, dont 40% d’alluvions, et une consommation de 0.83Mt, le territoire enregistre des besoins plus importants que la production locale. III.2.4 G estion de la ressource en matériaux III.2.4.1 U ne multitude de sites et de matériaux La production de matériaux autres que des granulats est assez importante. Les besoins en granulats du département pour les années 2000 à 2010 ont été évaluées à environ 2Mt par an. En outre, les besoins pour le la construction du TGV sont estimés à environ 4.7Mt (sans prendre en compte une possible adéquation par le système déblai - remblai). Le territoire de la Narbonnaise avec ses formations géologiques héberge des configurations d’une grande diversité comprenant des matériaux très variés, dont les principaux sont les alluvions de l’Aude et de l’Orbieu et différents calcaires. Ainsi on dénombre une dizaine de sites majeurs de carrières, sans compter les gravières. D’après le Schéma Départemental des Carrières (SDC) de 2000, les matériaux alluvionnaires représentaient en 1994/95 48% de la production globale en matériaux du département, les formations calcaires 47% et les matériaux silicocalcaires ou métamorphiques 5%. Les matériaux extraits sur le territoire du SCoT sont le feldspath (Treilles), le calcaire pour granulats (Caves, La Palme, Roquefort-les-Corbières, Montredon), le calcaire et marne à ciment (Port-La-Nouvelle), le marbre (La Palme), le sable et les graviers (Sigean, Sallèles-d’Aude, Saint Marcel, Raissac). La production alluvionnaire a baissée sensiblement depuis une dizaine d’année grâce à la substitution des roches massives aux granulats alluvionnaires. Les gisements réalisés dans les lits majeurs des rivières sont, en effet, une source de dysfonctionnements hydrologiques. Vu que ces gisements dépassent rarement la dizaine de mètres, le SDC de 2000 signalait un déficit pour l’approvisionnement du territoire en matériaux alluvionnaires. III.2.4.2 U n marché lié au secteur de la construction Pour la zone d’activité BTP principale de Narbonne et Port-la-Nouvelle (définit par le SDC 2000), la part du marché départemen- La filière « pierre » (matériaux spécifiques pour la construction ou l’ornementation, notamment le marbre) ne représente actuellement qu’une petite partie de la production, qui est principalement exportée vers d’autres régions françaises voire à l’étranger. III.2.4.3 Les enjeux Les enjeux liés à l’extraction des matériaux s’articulent entre la satisfaction des besoins locaux en matériaux de construction et la préservation de l’environnement ainsi que des paysages identitaires du territoire. Des problèmes se profilent notamment autour de l’extraction des matériaux alluvions dans les lits majeurs des rivières, proscrite par le SAGE. Afin de ne pas compromettre l’exploitation de nouveaux sites incompatibles avec la proximité directe d’espaces habités, la prospective du développement urbain devrait aussi prendre en compte les sites susceptibles d’une exploitation future. En outre, il paraît nécessaire de favoriser une utilisation rationnelle et économe des matériaux en développant le recyclage des matériaux de construction (reconcassage, …), puis de limiter les distances de transport en privilégiant l’utilisation des ressources situées au plus près des lieux de consommation, notamment pour les granulats. Rapport de présentation 145 III-3 Pollutions et qualité des milieux III.3.1 Qualité des eaux III.3.1.1 D es systèmes hydrologiques de qualité variable La qualité des eaux superficielles du bassin versant de l’Aude diminue d’amont en aval. Si la qualité des eaux des affluents majeurs, l’Orbieu et la Cesse est jugée « assez bonne », elle se dégrade rapidement après la confluence avec l’Aude où elle n’est plus que médiocre jusqu’à son embouchure. En aval de Coursan, l’Aude n’est en effet plus protégée par sa ripisylve, qui filtre une partie des pollutions, mais coule dans un lit très artificialisé à travers la plaine agricole. Les canaux de la plaine agricole sont les points noirs en terme de qualité. Le Canal de la Robine qui intercepte les eaux de l’Aude au barrage de Moussoulens constitue le principal vecteur de pollution en direction des étangs. En traversant les terres agricoles et la périphérie de l’agglomération Narbonnaise, il reçoit non seulement les infiltrations de nitrate et de phosphate d’origine agricole, mais également les eaux de la station d’épuration de Narbonne et les eaux usées des zones industrielles du nord de Narbonne. L’autre canal important du système d’irrigation de la plaine agricole, le Canal St Louis reçoit des pollutions d’origine agricole importantes. Les étangs ont des niveaux d’eaux qui fluctuent naturellement selon les conditions climatiques (pluviométrie des bassins versants, direction du vent ou encore l’ensoleillement). La plupart des étangs, l’étang d’Ayrolle à part, ont aujourd’hui un fonctionnement considérablement artificialisé. Celui-ci se réalise notamment à travers la régulation des apports en eaux douces mais aussi des eaux salées (irrigation agricole et canaux de navigation, ouverture des graus et exploitation des salins) qui conditionnent aujourd’hui la qualité des eaux des étangs. Les étangs soumis aux entrées importantes d’eaux maritimes se montrent, en effet, moins affectés par le phénomène de l’eutrophisation. Durant l’été 2003, plusieurs des étangs ont ainsi dû enregistrer des dysfonctionnements majeurs (apparition locale de malaïgue) liés à la situation climatique exceptionnelle de la canicule. 146 Rapport de présentation L’étang de Bages-Sigean enregistre une qualité des eaux médiocre à moyenne qui s’améliore du nord au sud. Alimenté en eaux douces par le Canal de la Robine, il est sous l’influence des pollutions qui transitent à travers ce canal. Il reçoit ainsi des eaux traitées de l’agglomération Narbonnaise et des sous bassins versants de la Berre et du Rec du Veyret, le dernier drainant toute la périphérie ouest de Narbonne. Son affluent principal, la Berre, présente des eaux d’une bonne à très bonne qualité, qui enregistre pourtant quelques pollutions bactériologiques très localisées. Les étangs de Campignol, de l’Ayrolle et de Gruissan sont séparés de l’étang de Bages-Sigean par le Canal de la Robine et la voie ferrée. L’étang de Campignol montre un fonctionnement très perturbé et des eaux qualifiées de « médiocres ». Il est, en effet, sous l’influence du Canal St Louis qui est le principal responsable du déséquilibre de l’étang de Campignol. L’étang d’Ayrolle est un des rares étangs ayant un fonctionnement naturel et stable. La bonne à très bonne qualité de ses eaux s’explique par situation en aval de l’étang de Campignol qui le préserve des influences humaines en jouant le rôle de filtre (stockant l’azote et le phosphore). L’étang de Gruissan également interconnecté au système de canaux d’irrigation de la basse plaine de l’Aude, a un état jugé « perturbé », mais contienne des eaux de bonne à très bonne qualité. L’étang de La Palme, qui est une des lagunes de référence du littoral de Languedoc-Roussillon, présente un « bon état » général au regard de l’eutrophisation et montre un fonctionnement stable qui a pu « digérer » les dysfonctionnements ponctuels de la station d’épuration de La Palme en 2003. L’étang de Salses-Leucate, qui est le 2ème étang le plus grand de la Région, est principalement alimenté en eau douce par des sources souterraines (karsts) du massif des Corbières. Il semble avoir un fonctionnement stable visà-vis de l’eutrophisation, mais enregistre des quantités faibles de pollutions toxiques, qui proviennent et concernent surtout les abords de la zone portuaire de Leucate. Rapport de présentation 147 a) Indicateurs de suivi de la qualité de l’eau des étangs Eutrophisation* Indicateur Composition chimique de la colonne d’eau Etang 2002 2003 2004 Présence de macrophyte : algues, herbiers Tend-ance d’origine domestique apports par le canal de la Robine zone portuaire de Port-la-Nouvelle Médiocre Bages milieu Moyen Bages sud Bon Campignol Médiocre Ayrolle Très bon Gruissan Très bon La Palme Bon Salses-Leucate** nord Très bon (2004) Salses-Leucate sud Moyen/ (2004) Médiocre + remarques 2002 Bages nord Mauvais Principales sources de pollution d’origine agricole et domestique quantité + qualité d’apports d’eau douce alimenté par eaux de mauvaise qualité : entrées d’eau douce par Canal St Louis d’origine domestique Moyen d’origine domestique, agricole et conchylicole prolifération ponctuelle de microalgues toxiques dans le bassin des Dandilles - zone portuaire de Leucate Bon Très bon * jugement de qualité global à partir de l’analyse de la colonne d’eau dans : bulletins de l’observatoire du Parc, résumés des analyses annuelles réalisées dans le cadre du Réseau de Suivi Lagunaire pendant les mois juin à juillet, la période la plus critique de l’année pour le phénomène de l’eutrophisation ** RSL/Ifremer : analyse complète de l’étang de Salses-Leucate. 2004. b) Indicateurs de suivi de la qualité de l’eau des rivières et canaux Qualité de l’eau Cours d’eau / Canal Lieu de prélèvement Indicateur problématique (médiocre/ mauvais) Aptitude aux usages AEP Irrigation Loisir 1996 1996 1996 Orbieu Névian* Cesse Bize-Minervois** 1996 Sallèles d’Aude** 1996 1996 1996 1996 St Nazaire** 2000 microorganismes, particules en suspension, nitrates 2000 2000 2000 STEP, agriculture 2003 matières organiques et azotées, microorganismes, particules en suspension 2003 2003 2003 STEP, agriculture, industrie 2000 2000 2000 Aude pesticides sur eau brute Principales sources de pollution Coursan* agriculture Salles d’Aude* Canal de la Robine Narbonne* Berre Portel des Corbières** Gruissan* 2000 Sources : fiches SEQ EAU de l’Agence de l’EAU de 2004 (si non contre-indiqué) ; diagnostic du SAGE de la basse vallée de l’Aude * suivi régulier ** suivi occasionnel 148 Rapport de présentation Les Aquifères La nappe alluviale de l’Aude, qui accompagne le fleuve, est soumise à des pollutions ponctuelles en bactéries et en pesticides, pour lesquelles les normes de qualités sont souvent dépassées. La vulnérabilité de la nappe, principale ressource captée pour l’eau potable de l’agglomération Narbonnaise, qui se traduit par ces pollutions ponctuelles, est aggravée lors des crues. À part les nappes alluviales de l’Aude et de la Berre, les eaux des autres aquifères semblent d’une manière globale d’une bonne qualité vis-à-vis des pollutions potentielles. Des eaux riches en sulfates ou chlorures, liées entre autre à la présence des nappes salées, sont toutefois enregistrées localement. L’enjeu pour les aquifères réside ainsi autant dans l’infiltration des polluants que dans la surexploitation de leurs ressources en eaux, pouvant entraîner une pénétration irréversible du biseau salé. La Qualités des eaux de baignade De nombre sites de baignade sont localisés sur les étangs, le littoral et les cours d’eau, dont certains font l’objet d’une surveillance par la DDASS de l’Aude. Ce suivi, qui est actualisé tous les quinze jours en période estivale, atteste une qualité conforme avec la baignade. III.3.1.2 L a principale source de pollution : les rejets d’origine domestique La pollution des eaux de surface est principalement d’origine domestique. Une trentaine de stations d’épuration sont installées sur l’ensemble du bassin versant de l’Aude du territoire, dont 12 sur le sous-bassin de l’étang de Bages-Sigean. La partie audoise du bassin versant de l’étang de Salses-Leucate accueille 4 des 9 stations d’épuration, celle de l’étang de La Palme accueil une seule. L’ensemble de ces stations d’épuration assurent le traitement des effluents d’environ 90% de la population (chiffre avant la mise en service de la nouvelle station d’épuration de Narbonne en 2003). Les rejets des stations d’épuration s’effectuent soit directement dans les étangs, soit dans les canaux et rivières qui les alimentent, soit par émissaire en mer (stations d’épuration de Narbonne Plage et de Gruissan). Pour les 4 stations d’épuration sur 21 les STEP de la CAN qui ne sont à ce jour pas conformes au regard des échéances européennes de la directive « Eaux résiduaires urbaines » (ERU) de 1991, les projets en cours devraient permettre de rentrer rapidement dans les normes ( sans renseignement sur les autres stations d’épuration du territoire au regard de la directive ERU). Les performances de ces stations sont très variables, résultant de leur conception et de leur dimensionnement. Les stations nouvelles de Narbonne et de Port-la-Nouvelle sont ainsi équipées d’un traitement de l’azote et du phosphore, comme le préconise les recommandations en raison des sensibilités particulières des milieux. Les boues des stations d’épuration de la CAN sont depuis 2004 valorisées par l’usine de compostage “Bioterra”, située à Narbonne, qui les transforme en un compost qui correspond aux besoins de l’agriculture. Certaines zones demeurent non reliées aux réseaux de collecte des eaux usées. Le fonctionnement des dispositifs d’assainissement autonome de certains quartiers, hameaux et maisons isolées est encore méconnu, et même incertain notamment sur les secteurs de cabanisation. Rapport de présentation 149 a) Indicateurs de suivi de la qualité de l’eau des étangs bassin versant / sous- bassin stations d’épuration [nombre] Capacité cumulée [équivalent/ habitant - EH] Augmentation de la population en période estivale Projet de STEP [nombre + capacité cumulée après réalisation] 6 > 106.380 EH Part d’assainissement autonome > 10% : Moussan, Névian, Salles et Cuxac d’Aude > 15% : Paraza > 25% : Pouzols basse vallée de l’Aude 17* 43.930 faible, fort sur Fleury Orbieu 3* 2.800 faible 2 > 4.000 EH Cesse 3 5.600 faible - Etang de Campignol par canaux 1 7.300 faible - Etang de BagesSigéan nord (+ par canaux) 7 127.550 faible, fort à Bages et Peyriac 2 > 128.880 EH Etang de BagesSigéan sud 4 34.000 faible, fort à Sigean et Port-la-Nouvelle 1 >38.000 EH Etang de La Palme 1 2500 fort - Etang de SalsesLeucate nord 6 (sur 12 de l’étang) 61.400 (sur 145.000 EH du bassin de l’étang) très fort sur le littoral - > 15% : Fitou > 25% : Feuilla rejet en Mer 2 62.500 très fort sur le littoral 1 >77.000 EH 20% > 20% : Peyriac Sources : SAGE de la basse vallée de l’Aude, SAGE de l’étang Salses-Leucate * sans compter les stations d’épuration des communes en dehors du territoire b) Autres indicateurs « passifs » La qualité des eaux de surface (eutrophisation, … autres pollutions) est suivie de manière systématique par le Réseau du Suivi Lagunaire ‘RSL). c) Autres indicateurs « actifs » Opérations de mise aux normes des stations d’épuration, … d) Autres pollutions La qualité des eaux est également menacée de pollutions chimiques (azote, micropolluants, …), qui touchent principalement l’étang de Bages-Sigean dont le bassin versant comprend les zones industrielles du nord de Narbonne et de Port-la-Nouvelle. La part des apports industriels à la pollution en azote est évaluée à 25%. Les pollutions industrielles par des micropolluants peuvent être à l’origine de diverses contaminations observées (cadmium, zinc, hydrocarbures, PCB, DTT). En outre, l’utilisation de produits chimiques, en viticulture (zinc, arsenic, DTT), pour les ac- 150 Rapport de présentation tivités nautiques (TBT issu des peintures antisalissures, interdites depuis 1982) et lors des campagnes de démoustication (DDT), contribue également aux pollutions observées. De plus fortes concentrations en hydrocarbures, probablement issues de la pollution routière, ont été détectées dans les sédiments de l’étang de Salses-Leucate. L’identification des sources de pollution a entraîné la mise en œuvre des aménagements adaptés, notamment sur des zones d’activités. Toutefois, de nombreuses sources de pollution sont encore mal connues. III.3.1.3 L es mesures de gestion et de protection La qualité des eaux fait partie des préoccupations majeures des deux schémas d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) à l’échelle des bassins versants du territoire. Dans le cadre de l’élaboration, puis la mise en œuvre du Contrat d’étangs de BagesSigean, le suivi des stations d’épuration du pourtour de l’étang a débuté avec la mise en service de la nouvelle station d’épuration de Narbonne en 2003 et poursuit maintenant ces efforts sur les autres stations d’épuration. La CAN qui a également élaboré un programme de travaux dans le cadre de son schéma directeur d’assainissement, envisage la réalisation de 10 stations d’épuration avant 2008 et la réhabilitation de réseaux d’assainissement de l’ensemble des communes. La Loi sur l’Eau de 1992 prévoyant la mise en place des SPANC (Services Publics d’Assainissement Non Collectif) devrait non seulement servir à vérifier la conformité des installations d’assainissement autonome neuves, mais aussi le bon fonctionnement des installations existantes. III.3.1.4 Les enjeux a) Équilibre entre les apports d’eaux douces et salées La qualité médiocre des eaux douces qui alimentent les étangs est un des principaux facteurs de la dégradation des milieux des lagunes. La gestion des apports d’eau douce durant la période estivale pourrait permettre de réguler les apports de matières organiques (principalement d’origine domestique) pendant cette saison critique vis-à-vis l’eutrophisation des étangs. La modification des pratiques agricoles, en particulier la régression de la submersion hivernale des vignes au profit de l’irrigation estivale des cultures diminue, en effet, des apports en eau douce des étangs. La gestion des apports d’eau douce, s’avère ainsi être la clé en vue de la restauration des milieux lagunaires. L’abandon progressif des salins, et avec ceux-ci le l’abandon du pompage d’eaux salées (pour l’instant, les niveaux d’eau sont toujours régulés pour réserver la possibilité de reprendre la production) devrait à ce titre être également pris en compte. b) Rejets d’origine domestique La mise aux normes des stations d’épuration doit continuer afin de diminuer dans la manière du possible ce poste de pollution majeur. Les bassins versants du territoire n’étant pas classés en « zone sensible à l’eutrophisation » au sens de la directive « zone sensible » (directive européenne n°91-271 du 21.05.1991), le traitement de l’azote et du phosphore n’est donc pas obligatoire. Cette recommandation s’y impose pourtant pour les stations en bordure des étangs, en raison de la sensibilité particulière des milieux. La réalisation des extensions et de nouvelles stations d’épuration conditionne l’extension urbaine et l’accueil de nouveaux habitants. c) Rejets d’origine industrielle Au-delà des aménagements destinés à réduire les pollutions de sources identifiées, notamment dans les zones portuaires, la conception de nouvelles zones d’activités et infrastructures devrait systématiquement intégrer des traitements des rejets, gestion des eaux d’écoulement, … . III.3.2 La gestion des déchets III.3.2.1 L e réseau de collecte, de traitement et de stockage Le centre de stockage des déchets ultimes (CSDU) de Lambert à Narbonne a collecté pendant longtemps l’ensemble des déchets issus des 8 centres de transfert du département de l’Aude. Le CSDU de Lassac au nord de Carcassonne, récemment mis en service, accueille maintenant l’ensemble des déchets ultimes du secteur ouest du département. Le CSDU de Lambert, toujours en service, devrait arriver malgré tout à saturation à l’horizon 2013. Sur les 40 communes du territoire du SCoT, les 14 déchetteries existantes permettent la collecte en apport volontaire des encombrants, gravats, déchets verts Rapport de présentation 151 et toxiques des ménages. La commune de Sigean abrite un centre de transfert. Un des deux centres de tri départementaux est implanté à Narbonne. Une plate-forme de compostage de déchets verts et de boues de stations d’épuration, l’usine BIOTERRA, a été implantée sur le territoire de la Communauté d’Agglomération de Narbonne. Elle permet de valoriser ces déchets en composts possédant des caractéristiques très intéressantes pour l’amendement des cultures et présentant toutes les garanties en matière de traçabilité et de sécurité. Un projet de confinement de l’usine est en cours pour supprimer totalement les nuisances olfactives constatées actuellement. S’y ajoutent deux sites de valorisation des déchets BTP : l’usine « Soréna » à Montredon et « Clape recyclage » à Sallèles d’Aude. Une unité d’incinération, qui utilise les déchets industriels comme matériaux de combustion, est implantée sur le site de la cimenterie « Lafarge » à Port-la-Nouvelle. III.3.2.2 L a requalification des sites anciens et des décharges sauvages Les décharges anciennes doivent faire l’objet d’une mise en conformité (suivi I.C.P.E. – DRIRE). La décharge de Lambert se verra à ce titre être réhabilitée après la fin de son exploitation. 152 Rapport de présentation Un certain nombre de décharges sauvages ont été recensées dans le bassin versant des étangs du Narbonnais par le PNR et la DDASS. Ce recensement a conduit à identifier et à hiérarchiser 7 sites en fonction de leur degré de nuisances sur l’environnement. La résorption de ces décharges sauvages est entreprise au fur et à mesure à la demande des communes avec l’aide du département et le soutien de l’ADEME. III.3.2.3 Les enjeux a) Diminution de la production de déchets et efforts de valorisation L’enjeu principal à long terme consiste dans une diminution nette des déchets par une réduction des quantités de déchets produits à la source, une augmentation du recyclage et une amélioration de traitement. La révision d’un premier plan départemental d’élimination des déchets de 1994, faisant le constat des quantités de déchets toujours en augmentation, s’est alors imposée d’intensifier les efforts de réduction des déchets à la source, de tri et de recyclage, de développer et de diversifier le compostage, d’étudier la valorisation énergétique et d’assurer les capacités de stockage des déchets ultimes. Rapport de présentation 153 III.3.3 Qualité de l’air III.3.3.1 Une pollution essentiellement due au trafic routier a) Pollution liée au trafic routier Le trafic routier est la source principale de la pollution de l’air du territoire. Les sites les plus proches des axes routiers très fréquentés de l’agglomération de Narbonne dépassent régulièrement les seuils réglementaires relatifs à la protection de la santé humaine, ainsi que les seuils d’objectifs de qualité, pour les polluants caractéristiques d’une pollution liée au trafic routier (oxydes d’azote, dioxyde du souffre, monoxyde de carbone, benzène, poussières en suspension). Les points noirs du territoire se situent dans la ville de Narbonne au niveau du Pont de la Liberté, du Pont de la Concorde, …. A l’exception de ces sites à proximité directe du trafic routier, les pollutions enregistrées sur toute la ville de Narbonne sont en général inférieures aux seuils réglementaires, mais ne respectent souvent pas les objectifs de qualité (notamment pour le benzène). Des pointes de particules en suspension se produisent ponctuellement dans des situations météorologiques défavorables : Dans ces moments d’une courte durée, une inversion thermique de l’air au dessus de l’agglomération de Narbonne et l’absence de vent peuvent provoquer une forte stabilité de l’atmosphère qui limite la dispersion des polluants. b) Pollution liée à l’activité industrielle La cimenterie de Port-la-Nouvelle a une influence modérée à forte sur l’empoussièrement de son environnement immédiat sous les vents dominants. Parmi les carrières en exploitation (Narbonne, Port la Nouvelle, Roquefort des Corbières, La Palme et Treilles), surveillées par Air LR, seule l’activité de la carrière de Narbonne montre une pollution ponctuelle par l’empoussièrement de son environnement immédiat situé sous les influences du vent « marin ». c) Pollution photochimique La frange littorale et l’arrière-pays sont concernés par le phénomène de pollution photochimique 154 Rapport de présentation (avec l’ozone comme principal traceur), favorisé par un fort ensoleillement et des températures élevées. Les objectifs de qualité pour l’ozone (tant pour la protection de la végétation que pour la santé humaine) sont fréquemment dépassés pendant la période estivale de mai à octobre, coïncidant ainsi avec l’afflux touristique. Le seuil d’information de la population est enclenché certains jours d’été. III.3.3.2 Le suivi de la qualité de l’air Le suivi de la qualité de l’air du territoire de la Narbonnaise, assuré par l’association AIR LR, est effectué en trois parties, chacune débordant le périmètre du SCoT : Partie centrale du territoire du SCoT à l’échelle du Biterrois – Narbonnais. Les deux territoires qui montrent un fonctionnement comparable vis-à-vis de la pollution photochimique sont donc considérés comme un ensemble : le Narbonnais est informé de la qualité de l’air à partir d’une station localisée dans le Biterrois et par des campagnes ponctuelles et spécifiques. Partie nord-ouest du territoire du SCoT Ce secteur, à l’échelle du Minervois est informé à partir des stations pérennes du Biterrois et du Haut Languedoc Partie sud du territoire du SCoT Le secteur est inclus dans l’unité de la « côte sablonneuse nord », car plus proche de l’agglomération de Perpignan. Indicateurs de suivi - indice ATMO - ozone durant la période estivale III.3.3.3 Les enjeux L’augmentation du trafic L’augmentation du trafic routier risque d’aggraver la pollution atmosphérique le long de couloirs de circulation et aux passages des zones urbaines. Au-delà de l’augmentation annoncée du transport routier lourd sur cet axe entre l’Espagne et la vallée du Rhône, l’enjeu local réside dans l’augmentation du trafic individuel lié à une urbanisation étalée et à l’absence d’alternative de transport en commun. Un deuxième enjeu est la surveillance de la pollution photochimique pendant la période estivale et l’information de la population, mais aussi des touristes, en cas de dépassement des seuils. III-4 Les risques naturels et technologiques III.4.1 Le risque inondation III.4.1.1 Un territoire fortement exposé au risque inondation De grandes parties du territoire de la Narbonnaise sont périodiquement exposées à un risque important d’inondation lors des situations météorologiques provoquant des fortes pluies. Ces crues de type torrentiel, caractéristiques des rivières du bassin méditerranéen, sont marquées par une violente montée des eaux et une décrue rapide. Elles se produisent en général durant l’automne et l’hiver. En cas de crue, la Cesse, l’Orbieu et autres affluents de l’Aude, mais aussi les rivières et les ruisseaux des autres sous bassins se gorgent rapidement des masses d’eaux importantes, puis descendent à grande vitesse dans les vallées où elles débordent de leurs lits habituels pour occuper tout ou partie de leur lit majeur. Des débordements ponctuels liés au ruissellement se produisent également le long des très nombreux talwegs, chemins et routes. Le passage des eaux dans la basse plaine de l’Aude, ancien golfe et delta du fleuve, est aujourd’hui canalisé à travers un réseau complexe de canaux d’irrigation et de navigation. Cette plaine inondable a ainsi été l’objet d’une artificialisation progressive par la création des canaux et des digues qui a augmenté sa vulnérabilité en cas de crue. Une majeure partie des terres se situe, en effet, à un niveau inférieur au lit du fleuve. Cela implique que les eaux de ruissellement ne peuvent pas s’écouler dans la rivière et, qu’après débordements, les eaux ne peuvent être évacuées qu’après la décrue totale de l’Aude. Les sous bassin de la Berre et du Rec du Veyret, qui alimentent l’étang de Bages-Sigean, sont également très exposés au risque d’inondation (23% des zones inondables du bassin du Rec du Veyret sont urbanisées). Les autres rivières correspondant au très grand nombre de talwegs et ruisseaux (le Rieu, la Quarante, les ruisseaux de la Clape etc.) peuvent avoir des impacts locaux importants. Le développement urbain dans les zones inondables, qui concerne notamment l’ensemble des villages proches de l’agglomération narbonnaise ou encore certains quartiers de Sigean construits dans l’ancien lit de la Berre, augmente de manière conséquente le risque pour les habitations et leurs habitants. Au-delà du risque des personnes, les dégâts peuvent engendrer des coûts importants aux collectivités territoriales. En outre, le risque d’inondation comporte un risque de submersion des zones de captages d’eau potable et, par infiltration des eaux de surface chargées en polluants par le lessivage des sols, un risque de contamination des eaux souterraines. Indicateurs de suivi de l’occupation du sol dans les zones inondables Surfaces exposées au risque d’inondation* Zone inondable PPRI Surface exposée dans le SCoT [ha] surface [ha] part [%] surface [ha] part [%] Aude 16 768 11 860 71% 32 0,2% Cesse 1 666 1 579 95% 3 0,2% dont espaces artificialisés (ZUC : zones urbanisées continues) dont espaces agricoles Orbieu 2 755 2 593 94% 22 1% Rec du Veyret 662 441 67% 155 23% Berre 1 954 1 622 83% 23 1% * calculs sur la base des photos satellites de Corine Landcover 2000, Zones urbaines continues (ZUC) et les 5 PPRI Rapport de présentation 155 156 Rapport de présentation III.4.1.2 D es outils de gestion intégrée à l’échelle des bassins versants Dans le périmètre du SCoT, deux SAGES sont aujourd’hui mis en œuvre : le SAGE de la basse vallée de l’Aude et le SAGE de Salses-Leucate. Ils ont, entre autres, pour vocation de coordonner les projets contribuant à la prévention du risque d’inondation par une gestion intégrée des milieux liés à la rivière. Cinq Plans de Prévention des risques inondation (PPRI) sont actuellement mise en œuvre ou sont en cours d’élaboration sur le périmètre du SAGE de la basse vallée de l’Aude. Ils s’appliquent aux bassins versants et sous bassins des rivières les plus importantes du territoire du SCoT et concernent alors : l’Aude et ces deux affluents principaux dans la basse vallée la Cesse et l’Orbieu ; puis le sous bassin de l’étang de Bages-Sigean avec la Berre et le Rec du Veyret. Les PPRI opposables imposent des dispositions réglementaires qui doivent être traduites dans les documents d’urbanisme. Ils prévoient ainsi l’arrêt de tout développement urbain dans le champ d’expansion des crues et formulent l’interdiction de toute construction nouvelle dans les zones où l’aléa est le plus fort. Ce dispositif a été complété par la Loi du 30 juillet 2003, qui définit les outils pour la mise en place de servitudes et le rachat des habitations situées en zone à risques et prescrit l’information des populations vis à vis du risque. III.4.1.3 Les enjeux face au risque a) La protection des lieux habités L’enjeu majeur lié au risque d’inondation est la protection des lieux habités afin d’éviter le dommage des personnes ainsi que des habitations et des lieux de vie des populations. Sur le territoire de la Narbonnaise, 6% des zones urbanisées continues sont inondables (soit 242 ha sur 3 727ha). Au-delà de l’augmentation du risque d’inondation par la construction dans la plaine inondable et à proximité des lits de rivière, l’urbanisation, étant source d’imperméabilisation de surface, accroît le risque d’inondation par le ruissellement urbain. Il est alors nécessaire d’envisager les extensions urbaines en dehors des zones à risques et, exceptionnellement dans les zones à faible aléa, d’adapter les constructions en fonction du risque (maisons à étage avec garage au rez-de-chaussée, …). Les risques liés aux ruissellements aggravés par l’imperméabilisation des sols en dehors des parties bâties (parkings, cours, …) doivent être pris en compte dans l’ensemble des projets d’aménagement. En parallèle, des usages alternatifs et compatibles, c’est-à-dire supportant une inondation temporaire, pourraient retrouver une place dans les zones faiblement inondables en zone urbaine (parcs urbains, espaces de loisirs….) b) La gestion des zones agricoles L’autre enjeu réside dans la tolérance de l’inondation temporaire des parcelles agricoles par les agriculteurs. Des terres agricoles occupent en effet la plus grande partie des zones inondables (70 à 95%). La protection des parcelles par des digues limite le champ d’expansion des petites crues et accroît les vitesses et hauteurs d’eau, et aggrave considérablement les impacts lors des crues importantes. L’entretien des canaux agricoles qui servent de seuls axes d’évacuation des eaux de plaine conditionne le temps de ressuyage en cas de crue. c) Le maintien des champs d’expansion des crues La réhabilitation et la restauration des ripisylves, ainsi que le maintien des champs d’expansion de crue permettent à la rivière de préserver un fonctionnement le plus naturel possible. La stabilisation des berges par des techniques de génie végétal sur des Rapport de présentation 157 secteurs à enjeu (traversée de villages, captages d’eau potable et stations d’épuration) diminue les impacts de crue. Le recours à des enrochements ou des digues devrait alors se limiter aux secteurs où des techniques plus respectueuses de la rivière ne peuvent pas être utilisées. Dans ce cas-là, ils sont à envisager en protection rapprochée des zones à enjeux, et non plus sur les berges car ils restreignent la zone inondable et provoquent des dysfonctionnements hydrauliques. de Leucate et du Minervois. Le risque d’incendie concerne ainsi en premier lieu les espaces naturels des massifs montagneux qui se distinguent par leur végétation facilement inflammable et des microclimats particulièrement secs et venteux. Ainsi le risque incendie n’est pas uniquement une menace de sécurité civile mais aussi pour la biodiversité des milieux naturels protégés, comme ceux des massifs de la Clape et de Fontfroide. III.4.2 G estion du risque « incendies » III.4.2.1 U n territoire sensible et vulnérable III.4.2.2 Un risque croissant Une grande partie du territoire de la Narbonnaise est soumise à un risque d’incendie important. Près de 60% du territoire est concerné par un périmètre de débroussaillement défini par arrêté préfectoral. Les secteurs particulièrement sensibles sont les garrigues et les boisements du massif de la Clape, des Corbières et de Fontfroide, du plateau L’abandon des terres agricoles et la progression des bois et des friches dans l’arrière-pays, mais aussi à proximité des espaces urbains, continuent à accroître le risque d’incendie. Avec l’urbanisation en direction des massifs, le risque encouru par l’habitat augmente en conséquence. En 2003, ce sont près de 1000 ha de zones urbanisées qui sont situées dans le périmètre d’un massif combustible ou dans la bande des 200 mètres ce qui représente 26 % des zones à risque a) Indicateurs de suivi de l’occupation du sol dans les périmètres soumis au débroussaillement Périmètres soumis au débroussaillement Zones exposées au risque incendie Surface SCOT [ha] Espaces agricoles * Garrigues et bois* Zones urbaines** soumises au risque [ha] Part [%] [ha] Part [%] [ha] Part [%] Massifs combustibles 37 960 38% 5 510 15% 30 610 81% 812 2% Bande des 200 mètres 19 530 20% 19 530 19 530 659 3% 132 1% * CLC2000 - ** ZUC 2003 - Périmètres définis par Arrêté préfectoral ° 2005-11-388 du 3 mars 2005 III.4.2.3 Les enjeux Le maintien de zones tampons La prévention des « feux de forêts » passe par l’entretien et l’élagage des sous-bois le long des routes traversant les massifs et autour des « espaces naturels combustibles » (bande des 200m), prescrit par le Code Forestier (L322.3), puis détaillé au niveau départemental par arrêté préfectoral. Au-delà de la prévention réglementaire, le maintien de l’agriculture dans les zones tam- 158 Rapport de présentation pons permettrait de tenir les espaces urbains à distance des espaces sensibles au risque d’incendie : il s’agit en particulier de l’ouest Narbonnais, du secteur de Vinassan/ Fleury en bordure de la Clape et de la zone de piémont en bordure des Corbières. Un développement urbain en direction des massifs doit intégrer des stratégies de défense des zones urbaines: création espaces d’interfaces, mies en place d’équipements en hydrant, aménagement accès adaptées aux Camions Citernes Feux de Forêts. Rapport de présentation 159 III.4.3 R isques technologiques et industriels III.4.3.1 L es sites industriels classés SEVESO La loi de 1976 sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) distingue plusieurs niveaux face au risque accidentel industriel, en fonction de la nature et de la quantité des substances dangereuses susceptibles d’être présentes dans l’établissement. Les installations à fort risque industriel pour la sécurité civile recensées sur le territoire du SCoT de la Narbonnaise sont (2002) : • 6 établissements classés « SEVESO » seuil haut, dont 5 dans la zone portuaire de Port-laNouvelle et un à Narbonne • 4 établissements classés « SEVESO » seuil bas, dont 3 dans la zone portuaire de Port-laNouvelle et un à Sallèles d’Aude III.4.3.2 L e transport de matières dangereuses Les parties centrales du territoire de la Narbonnaise situées le long des axes de communications principaux sont concernées par le risque lié au transport des matières dangereuses. Les axes routiers importants sont les autoroutes A9 et A61, les routes nationales R.N. 9, R.N. 113, R.N. 9009 et R.N. 2009 à Narbonne, R.N. 139 reliant Sigean à Port-La Nouvelle, mais aussi quelques route départementales comme la R.D. 709 reliant Port-La-Nouvelle à Cabane de la Palme. Les axes ferroviaires (et gares) affectés au transport de voyageurs et de marchandises des lignes SNCF Marseille - Bordeaux, Marseille - Espagne et Narbonne - Bize-Minervois. La circulation des véhicules transportant des matières dangereuses est particulièrement importante en raison de la présence de dépôts d’hydrocarbures à Port la Nouvelle. III.4.3.3 Les outils de prévention et de gestion en cas d’accident Pour les sites classés SEVESO, l’étude de dangers est obligatoire et comprend une analyse des conséquences prévisibles d’un sinistre en 160 Rapport de présentation matière de risque pour la sécurité civile et en matière d’environnement (milieux aquatiques…). La loi du 22 juillet 1987 instaure la maîtrise de l’urbanisation autour des établissements SEVESO. Dans ces périmètres, les possibilités d’installation ou d’extension d’activités industrielles sont limitées. Les PLU des communes concernées (Narbonne et Port-la-Nouvelle) reprennent les zones de risque et le règlement. Depuis le 3 février 2002, l’entrée en vigueur de la directive SEVESO II renforce le champ des dispositions préexistantes pour les établissements à hauts risques et étend le champ d’application à de nouvelles entreprises. Elle introduit également la prise en compte d’un accident sur les installations voisines (effet domino). La préparation d’une intervention, en cas d’accident, se concrétise par l’établissement de Plans Opérationnels. Il s’agit du Plan d’Opération Interne (POI) élaboré et rédigé sous la responsabilité de l’entreprise. Il définit les réactions à avoir, pendant et après l’accident, pour protéger les travailleurs, les populations et l’environnement proches et pour remettre rapidement les installations dans un état de sécurité satisfaisant, du Plan Particulier d’Intervention (PPI) qui concerne l’organisation des secours, en cas d’accident grave, dont les conséquences débordent ou risquent de déborder vers l’extérieur. Les Services d’Incendie et de Secours (sapeurspompiers) disposent d’une Cellule Mobile d’Intervention Chimique (C.M.I.C.) dotée de moyens de reconnaissance et d’identification ainsi que d’une banque de données informatiques sur les produits dangereux. L’ensemble des services concernés (Police, Gendarmerie, S.A.M.U.) se tiennent mutuellement informés du déroulement des opérations de secours ainsi que des mesures de sauvegarde des populations. La Direction Départementale des Affaires Sanitaires et Sociales (D.D.A.S.S.) évalue les risques sanitaires directs (intoxications, empoisonnement de réservoirs de stockage d’eau potable) ou indirects (pollution de nappes et incidences sur les captages). Elle définit des mesures préventives et palliatives (arrêt de pompage, traitement, arrêt de distribution). III-5 Synthèse des enjeux Caractéristiques des zones susceptibles d’être touchées de manière notable tes limitent le développement urbain potentiel dans la plaine de Narbonne et dans la partie nord de Sigean. Le croisement des enjeux sur le territoire révèle une situation contrastée : Le territoire est marqué par de grands ensembles écologiques qui font l’objet de protections fortes et dont l’intégrité n’est pas menacée directement par le développement urbain. Les lagunes en particulier et les massifs boisés sont en grande partie protégés. Les massifs sont en revanche exposés aux risques d’incendie qui est aggravé par le développement de l’urbanisation dans la bande des 200 mètres. Celle-ci présente un taux d’urbanisation élevé (24%). Le croisement des principales contraintes environnementales révèle des secteurs de taille relativement limité à enjeux multiples : ils concentrent les enjeux écologiques liés aux risques d’incendie, les enjeux de préservation des terroirs viticoles, des problématiques fortes de qualité paysagères le long des axes majeurs et aux entrées de villes et de fortes perspectives de développement urbain. Ces zones tampons, entre les grands massifs et les espaces urbanisés sont également des zones viticoles de grande valeur avec la présence d’AOC renommées : Minervois, Corbières, La Clape, Fitou. La Narbonnaise est par ailleurs fortement exposée aux risques d’inondation sur les bassins versants de l’Aude, de l’Orbieu, de la Berre et de la Cesse. Ces contrain- Quatre secteurs bien délimités sont concernés : il s’agit de la plaine du Minervois au nord, de l’ouest Narbonnais, du secteur de Vinassan/Fleury et de toute la zone de piémont le long de la RN 9. Le littoral, secteur limité et sensible est relativement bien cadré par la loi Littoral qui ouvre toutefois quelques perspectives d’extension en périphérie des stations. Dans ces secteurs, la maîtrise de l’urbanisation, tant du point de vue quantitatif que qualitatif est une priorité pour préserver la qualité environnementale du territoire. Rapport de présentation 161 162 Rapport de présentation III- S OURCES BIBLIOGRAPHIQUES Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse (Système d’Information sur l’Eau du bassin Rhône - Méditerranée) : Fiches SEQ-Eaux. 19962004. Association AIR-LR : Plan régional de la Qualité de l’Air (PRQA). 1999. Association AIR-LR : Résumé de la campagne de mesure + résumé programme d’étude « Qualité de l’air en Narbonnais » 1999/2000. Commune de Bages : Zone de Protection du Patrimoine architecturale, urbain et paysager. Rapport de Présentation et règlement. 2001. Conseil Général de l’Aude : Schéma départemental d’Alimentation en Eau potable. Version provisoire 1/2006. DDAF de l’Aude : Étude d’aléa du risque feux de forêt (cartographiée à l’échelle départementale avec un extrait sur le territoire du SYCOT). Arrêté préfectoral n°2005-11-388 du 3 mars 2005. DDE et SDAP de l’Aude/ DIREN LR : Plan de gestion des paysages audois vis-à-vis de projets éoliens. 2005. DDE de l’Aude : La Loi Littoral dans le département de l’Aude. Document d’application de la Loi Littoral. 6/2004. DDE de l’Aude : Cartographie des zones urbaines continues (ZUC). 1998 et 2003. DDE de l’Aude : Application spatiale de la Loi Littoral dans le département de l’Aude (zonage DDAL). 1998. DIREN LR : Fiches descriptives des inventaires et reconnaissances de l’intérêt naturalise par zone. Février 2006. IFEN : Images satellites CORINE Land Cover. 1990 et 2000. Global chance : Petit mémento énergétique. Éléments pour un débat sur l’énergie en France. 2003. PNR de la Narbonnaise en Méditerranée : Le bulletin d’informations du Parc naturel régional. Spécial RAMSAR. Février 2006. PNR de la Narbonnaise en Méditerranée/ Réseau du Suivi Lagunaire : Bulletins d’observatoire du Parc (résumée des analyse annuelles réalisée dans le cadre du Réseau du Suivi Lagunaire). 2004-2005. PNR de la Narbonnaise en Méditerranée : Charte du développement éolien. Projet PNR. 2003. PNR de la Narbonnaise en Méditerranée : Plan du Parc. Zones paysagères et orientations. 2002. PNR de la Narbonnaise en Méditerranée : Notice d’accompagnement du pu plan du parc. 2002. PNR de la Narbonnaise en Méditerranée/ CETE/ DDE 11 : Déclinaison des orientations de la Charte du Parc sur la frange littorale. 2001. RSL/ Ifremer : Analyse complète de l’étang de Salses-Leucate. 2004. SAGE de la basse vallée de l’Aude : Diagnostic global et État des Lieux 2003. SAGE de la basse vallée de l’Aude : Tendances et scénarios – stratégies du SAGE. 2004. SAGE de la basse vallée de l’Aude : Cartographie du SAGE. 2003/2005. SAGE de l’étang Salses-Leucate : État des Lieux. 2004. DIREN LR /CG 11, 34, 66/ ADEME LR : Schéma régional éolien. 2000. SAGE de l’étang Salses-Leucate : Cartographie du SAGE. 2003. DRIRE/ UNICEM : Schéma départemental des Carrières (SDC). 2000. SYCOT de la Narbonnaise : Diagnostic et État initial de l’Environnement. 2004. DRE Languedoc-Roussillon/ Mission interministérielle d’Aménagement du Littoral : Guide pour l’action dans l’application de la Loi Littoral en Languedoc Roussillon. Document provisoire. 9/2005. Syndicat Mixte de la Vallée de l’Orb : Contrat de Rivière Orb 2005-2010. Contexte - Diagnostic et enjeux –Objectifs. 2004. 164 Rapport de présentation www.suivi-eolien.com : Fiches récapitulatives par Parc éolien. Février 2006. IV- L ’ EVALUATION ENVIRONNEMENTALE IV-1 E valuation des incidences du projet sur l’environnement et mesures compensatoires envisagées Préambule Evaluer la « plus-value environnementale » apportée au territoire par le SCOT L’évaluation environnementale prévue par le décret du 27 mai 2005 modifiant l’article L-122.2 du code de l’urbanisme consiste à évaluer les incidences prévisibles des orientations du SCOT sur l’environnement et à exposer la manière dont le SCOT prend en compte le souci de sa préservation et de sa mise en valeur. Or le SCOT est un outil de planification issu de la Loi SRU qui fixe des exigences fortes aux territoires en matière de respect des principes du développement durable. Le SCOT peut être considéré comme un outil au service d’un aménagement du territoire qui prend mieux en compte les attentes des citoyens et leurs besoins légitimes de vivre dans un environnement de qualité. Dans cette perspective, l’évaluation environnementale du SCOT doit permettre de révéler la « plus-value environnementale » apportée par le SCOT pour le territoire, grâce notamment à la traduction des orientations d’aménagement dans les documents d’urbanisme de rang inférieurs. Il ne s’agit pas d’évaluer les incidences du projet en « valeur absolue », comme cela est réalisé dans une étude d’impact, mais de considérer ce qu’apporte le SCOT de façon positive ou négative au regard des grands objectifs de préservation de l’environnement, dans un contexte de développement du territoire qui est d’ores et déjà en marche. Ainsi, les incidences positives et négatives sont évaluées à la fois en fonction des enjeux environnementaux du territoire mais également dans le cadre d’une comparaison avec les tendances évolutives du 166 Rapport de présentation scénario « fil de l’eau », qui correspond à une évolution du territoire sans la maîtrise apportée par le SCOT. Le choix du projet au regard des enjeux environnementaux Il s’agit ici d’expliquer les choix retenus pour établir le projet d’aménagement et de développement durable et le document d’orientations générales au regard des enjeux environnementaux. L’ensemble du Schéma de cohérence territorial est construit à partir d’un principe fondateur qui est d’organiser le développement autour de quatre grands systèmes territoriaux et ainsi de limiter l’étalement urbain. En particulier, une hypothèse alternative de structuration de l’urbanisation autour de l’axe routier de la RN9 entre Narbonne et Fitou a été écartée afin d’éviter un phénomène conurbanisation dans le secteur du piémont. En effet, ce point de rencontre entre les Corbières et le littoral constitue un des secteurs comportant des enjeux multiples en terme de paysage, de préservation des espaces naturels et agricoles (cf. carte des enjeux de l’état initial de l’environnement). Dans le projet retenu, la limite à l’urbanisation est clairement définie au sud de Narbonne et des « agrafes urbaines » s’appuient sur cet axe, tout en définissant les secteurs de développement urbain potentiels. Les espaces intermédiaires sont identifiés comme zones agricoles de forte valeur, pour leur potentiel agronomique ou paysager. Par ailleurs, l’alternative d’une croissance démographique soutenue, comme pourrait le laisser présager les tendances actuelles, a été écartée au profit d’un développement mesuré (1% par an). Ce scénario modéré permettant de mieux préserver les ressources naturelles et les écosystèmes lagunaires en limitant les prélèvements et les rejets dans les milieux naturels. Les améliorations apportées au SCOT par l’évaluation environnementale En pointant les manques et les oublis, l’évaluation environnementale a permis de compléter certains axes stratégiques du SCOT, que ce soit dans le PADD et dans le Document d’Orientations Générales. Cet aller-retour a été notamment bénéfique en ce qui concerne les sensibilités paysagères, pour lesquelles des prescriptions font maintenant partie intégrale du DOG. La conduite parallèle de l’évaluation environnementale et de l’élaboration des autres pièces constitutives du SCOT y trouve alors tout son sens. IV.1.1 Incidences du projet sur les milieux naturels, les espaces agricoles et les paysages IV.1.1.1 Les espaces naturels à protéger a) Pressions et enjeux La protection des espaces naturels concerne essentiellement les espaces remarquables sans prendre en compte les continuités écologiques à préserver pour garantir l’équilibre des écosystèmes. Les grands ensembles naturels subissent des phénomènes de fractionnement par le développement des aménagements urbains et une fréquentation accrue. b) Objectifs du SCOT Les espaces naturels à forte valeur patrimoniale sont confortés par la mise en place d’une trame verte qui structure durablement le territoire et définit des espaces de connexions fonctionnelles entre les milieux remarquables protégés. Le projet fixe des objectifs spécifiques pour assurer la préservation de l’intégrité des milieux les plus sensibles que sont les complexes lagunaires et les espaces littoraux : aménagements limités, gestion de la fréquentation, croissance démographique maîtrisée. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Prise en compte de la rareté de l’espace et de sa fragilité dans les projets d’aménagement ; - Protection des espaces écologiques majeurs (complexes lagunaires, espaces littoraux, massifs et garrigues, vallées…) et en particulier les sites Natura 2000 ; - Définition de coupures d’urbanisation et des espaces remarquables sur le littoral ; -L imitation de l’extension de l’urbanisation dans les espaces proches du rivage à des opérations structurantes pour conforter la vie à l’année des villes littorales et accompagner la diversification économique par le développement d’activités spécifiques au littoral. - Définition de continuités naturelles et écologiques à préserver pour le fonctionnement des écosystèmes et le maintien de la biodiversité renforcées par la mise en place d’une trame verte intégrant notamment les cours d’eau (dont deux désignés site Natura 2000 : la vallée de l’Orbieu et le cours inférieur de l’Aude) et canaux ; - Gestion des espaces naturels et des complexes lagunaires à l’échelle des bassins versants. Rapport de présentation 167 Incidences négatives Une urbanisation très ponctuelle peut être autorisée dans certains secteurs moyennement sensibles au niveau écologique et paysager, qui se justifient de par leur situation stratégique pour la structuration territoriale du SCOT, et dans la mesure où les projets d’aménagement sont connectés à une desserte (existante ou en projet) par les transports en commun. Le développement d’un Ecoparc entre la Commune de Caves et la gare de la Franqui peut, selon sa localisation précise, empiéter partiellement sur des milieux naturels sensibles (garrigues dans les espaces proches du rivage et en limite d’une zone importante pour la protection des oiseaux). L’extension mesurée des villes littorales dans les espaces naturels proches du rivage sera effectuée dans le cadre d’un projet global. La création de nouvelles infrastructures de transports comme la création d’un contournement complet de Narbonne avec la réalisation d’une rocade Est et Sud et la réalisation d’un nouvel échangeur sur l’A9 dans le secteur de Salles-d’Aude, constituent une aggravation des effets barrière et du cloisonnement des grands écosystèmes, en particulier dans l’hydro système des basses plaines de l’Aude. Mesures compensatoires et atténuantes Les mesures compensatoires liées aux grands projets d’infrastructures seront déterminées à l’occasion des études relatives à ces derniers, notamment des études d’impact. Lorsqu’un projet jouxte un espace naturel remarquable, on s’attachera à : - analyser les impacts précis du projet en terme de consommation d’espace, disparition d’espèces faunistiques et floristiques, effets de coupure sur les corridors écologiques, effets d’une fréquentation humaine accrue sur les espaces à proxi- 168 Rapport de présentation mité, conséquences des nouvelles zones imperméabilisées et de l’infiltration des eaux pluviales sur le comportement du substrat et les ressources en eau locales, ... ; - recomposer une entité « espace naturel remarquable » de surface, de qualité et de fonctionnalité équivalente en y intégrant des milieux de nature comparable sur lesquels des mesures de gestion seront mises en oeuvre de manière à favoriser une augmentation de la biodiversité ; -g arantir la fonctionnalité des corridors écologiques sur le secteur et notamment la transparence hydraulique ; - adapter la gestion des lisières et zones boisées limitrophes aux nouvelles contraintes et garantir des distances minimales, zones tampons, entre secteurs à forte valeur écologique et zones urbaines ; - traiter les limites du projet de manière à être perméables écologiquement et à limiter les effets de barrière vis-à-vis des milieux naturels environnants (préférer les haies végétales d’essences locales aux grillages, traiter les espaces verts périphériques en gestion différenciée : préférer les prairies fauchées plutôt que les pelouses) ; - préserver le maillage végétal existant et les boisements naturels et les intégrer dans la mesure du possible aux futurs aménagements. e) Le projet du SCOT au regard des sites Natura 2000 Les sites Natura 2000 qui couvrent environ un tiers du territoire seront protégés dans leur globalité. En les identifiant en tant qu’espaces écologiques majeurs, le projet du SCOT reconnaît leur rôle stratégique pour la préservation des espèces et des habitats. IV.1.1.2 Les espaces agricoles a) Pressions et enjeux Les espaces cultivés, en particulier le vignoble, et les milieux semis naturels, recouvrent près de 50% territoire du SCOT. Ils constituent des éléments structurants de l’identité, de l’économie et de la qualité paysagère de la Narbonnaise. La pression démographique qui s’exerce sur le territoire depuis près de 20 ans génère une tension du marché foncier qui destructure le tissu agricole en favorisant l’apparition de friches et l’abandon des exploitations viticoles situées dans les périphéries urbaines ou à proximité des grands axes de circulation. Le manque de visibilité des vocations du territoire et l’incertitude liée aux destinations foncières dans la Narbonnaise, accélère, dans un contexte économique déjà difficile, les risques d’une érosion agricole de grande ampleur. b) Objectifs du SCOT L’objectif du projet d’aménagement et de développement durable de la Narbonnaise est de donner une meilleure lisibilité foncière à long terme en clarifiant les vocations agricoles du territoire. En confortant durablement la vocation strictement agricole de ses meilleurs terroirs, des secteurs à forte valeur paysagère et des cultures situées dans des zones exposées aux risques naturels, le SCOT entend freiner les risques de déprise agricole générés par la spéculation foncière. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Protection stricte (en dehors des projets d’aménagement à caractère stratégique) des terres agricoles à forte valeur économique et des secteurs de diversification potentielle ; - Préservation des secteurs agricoles à forte valeur paysagère ; - Confortement de la vocation agricole des espaces jouant un rôle tampon entre les zones urbanisées et les grands massifs exposés aux risques d’incendie et définition de coupures vertes dans les documents d’urbanisme ; - Confortement de la vocation agricole des terres situées en zones inondables ; - Encadrement des aménagements liés à l’activité agricole pour assurer de bonnes conditions d’exploitation tout en limitant les dérives et le mitage. Incidences négatives Fragilisation d’exploitations et du tissu agricole dans les secteurs concernés par des projets d’extension urbaine ou d’aménagement de parc d’activité : le projet de création d’un Ecoparc, à proximité de Caves et de la Franqui est situé au cœur d’un des terroirs majeurs de la Narbonnaise qui est le « Fitou Maritime ». L’extension du parc d’activité de Montredon/ Névian est situé en zone agricole tampon à préserver au regard du risque incendie. Le parc des quatre chemins est situé dans un terroir majeur qui est le Minervois et en zone de diversification agricole. Le parc technologique de Narbonne sud est situé à proximité d’un terroir majeur qui est le plateau du Quatourze. Mesures compensatoires - Mise en place de politique foncière publique dans chacun des secteurs concernés : pour faciliter la relocalisation de « droits à planter » et l’acquisition par les exploitations de surface équivalentes au niveau quantitatif et qualitatif (zone d’appellation d’origine contrôlée, valeur agronomique, niveau d’équipement, desserte…) nécessaires pour compenser les pertes de surfaces cultivées concernées par les aménagements urbains. Les négociations préalables aux aménagements devront être conduites de façon à limiter la spécu- Rapport de présentation 169 lation foncière. Les collectivités pourront ainsi mobiliser les outils fonciers à leur disposition (Zones d’aménagement différées, Convention de mise à disposition en partenariat avec les SAFER…) pour gérer ces aménagements sans générer d’impact négatifs sur l’économie agricole. - Intégration paysagère des espaces économiques et préservation de coupures vertes entre les espaces urbanisés pour éviter le développement d’un continuum urbain le long des axes (Montredon/ Névian). - Préservation de la lisibilité entre les espaces urbains et agricoles par le confortement de la structure groupée des villages. IV.1.1.3 Les paysages et le cadre de vie a) Pressions et enjeux Les enjeux paysagers de la Narbonnaise sont à la hauteur de l’extraordinaire diversité de milieux et de situations géographiques qui composent le territoire. Cette mosaïque liant intimement l’homme et la nature génère corrélativement une multitude de points de rencontres entre les différents milieux. Ainsi, des espaces relativement limités, en périphérie des zones urbanisées, présentent une imbrication de franges, limites, bordures qui sont particulièrement complexes à traiter. Ces interfaces entre les tissus urbains et leur environnement sont autant de richesses pour le territoire mais elles constituent aussi des sites potentiels de conflit susceptibles de nuire à la lisibilité paysagère : - lisibilité des paysages et banalisation par les extensions urbaines récente, générant des besoins importants de traitement des franges urbaines et des entrées de ville ; - absence d’intégration paysagère des zones d’activité économique, souvent situées en entrée de ville, ayant un impact très négatif et démesuré au regard des surfaces effectivement concernées ; 170 Rapport de présentation - perceptions paysagères dévalorisantes pour le territoire compte tenu des grandes co-visibilités à partir des principaux axes de circulation et des secteurs de reliefs. L’aspect fonctionnalité et la convivialité des espaces urbains par la mise en valeur des espaces publics et le maillage des espaces de vie par les circulations douces constituent un second grand type d’enjeu à prendre en compte dans le SCOT. Les paysages enfin, sont une fenêtre sur la réalité écologique, sociale et culturelle du territoire : la valorisation paysagère des richesses environnementales et architecturales du Narbonnais doit être une des composantes de sa politique globale de préservation du patrimoine naturel et humain. b) Objectifs du SCOT La géographie, l’histoire et le capital environnemental sont considérés comme des facteurs structurants du projet. Le développement différencié, respectueux des identités locales et des spécificités paysagères doit permettre de préserver les grandes lignes de force du paysage de la Narbonnaise. La prise en compte de la richesse paysagère du narbonnais est traitée dans l’ensemble des objectifs du PADD et plus spécifiquement : - en objectif 1 « valoriser un territoire pluriel », qui permet, sur la base des spécificités paysagères notamment, de définir une structuration différenciée du territoire qui est à la base du projet de SCoT ; - en objectif 2 « pérenniser l’armature des espaces naturels et agricoles » : les paysages naturels et agricoles sont au cœur du projet et le structurent durablement. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - La requalification des zones d’activité existantes avant tout projet d’extension est requise dans le SCOT, en particulier dans un objectif d’amélioration de la qualité et de l’intégration paysagère des espaces économiques. - La préservation des motifs géographiques et paysagers structurants est assurée par la mise en œuvre d’un développement territorial différencié et valorisant les spécificités territoriales de la Narbonnaise : les reliefs de la Clape, des Corbières, du Minervois ; le développement mesuré de l’axe littoral ; la préservation des espaces viticoles et de la plaine inondables, la protection des milieux remarquables en particulier les massifs et les garrigues. - L’élaboration de schéma d’aménagement d’ensemble pour les nouvelles zones d’urbanisation permettra de requalifier les façades urbaines existantes et d’articuler les nouveaux quartiers au tissu urbain existant par un maillage des espaces publics et des circulations douces. - La qualification des limites entre les tissus urbains et les milieux naturels ou agricoles sera développée en conduisant des réflexions spécifiques sur la gestion des interfaces. Incidences négatives Les extensions urbaines envisagées auront un impact sur les paysages de la Narbonnaise mais les recommandations en matière d’intégration paysagères ont pour objectif de retrouver une mode de développement qui ne soit plus en rupture avec le site environnant, qu’il soit bâti ou naturel. Mesures compensatoires et atténuantes - Mise en place d’une politique de la labellisation environnementale pour les nouveaux parcs d’activité : la qualité urbaine et l’intégration paysagère (pré verdissement, dégagement de cônes de vue, valorisation paysagère du système hydraulique…), ainsi que la fonctionnalité (espaces public, aménagement privilégiant les voies piétonnes et cyclables) seront des priorités dans le cahier des charges d’aménagement. - Qualification des entrées de ville et des silhouettes urbaines par la mise en place d’études paysagères et de simulations préalables à toutes opérations d’aménagement. - Préservation de coupures vertes entre les espaces urbanisés pour éviter le développement d’un continuum urbain le long des axes (Montredon/ Névian, Narbonne/ Prat de Cest ...). - Préservation de la lisibilité entre les espaces urbains et agricoles par le confortement de la structure groupée des villages. IV.1.2 Incidences du projet sur les ressources naturelles IV.1.2.1 Urbanisation et ressources en espace a) Pressions et enjeux La Narbonnaise est un territoire peu urbanisé (seul 6% est artificialisé) mais qui a subit une consommation d’espace naturels et agricoles importante au cours des 20 dernières années. La croissance urbaine est aujourd’hui bien plus « gourmande » en espace qu’à la fin des 60 : la consommation d’espace pour accompagner la croissance démographique dans la Narbonnaise est passée de 260m2 par nouvel habitant dans les années 60 à 580m2/ habitant en 2000 (estimation incluant habitat, infrastructures et espaces économiques). Le développement quasi exclusif de la maison individuelle comme unique réponse à la demande en logement est à l’origine de cette forte accélération de l’étalement urbain. Cette forte consommation d’espace produit par ailleurs des tensions importantes sur le marché du logement, une perte du lien social et un développement exponentiel des déplacements automobiles. Rapport de présentation 171 b) Objectifs du SCOT Favoriser un développement urbain assurant une gestion économe du territoire : - en structurant le territoire autour de secteurs privilégiés de développement urbain à l’échelle du SCOT, ce qui permet, par voie de conséquence, de préserver les autres espaces. Il s’agit de l’axe Narbonnais, de l’archipel de villages agricoles, de l’axe littoral et des territoires d’articulation entre le littoral et les Corbières ; - en privilégiant le renouvellement et le réinvestissement urbain ; - en favorisant de manière différentiée la densification des tissus urbains ; - en composant des formes urbaines et architecturales moins consommatrices d’espace. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Concentration du développement sur des secteurs de développement privilégiés, en continuité du tissu urbain existant et articulés à des infrastructures permettant la mise en place de TC. - Prise en compte systématique des potentialités de réinvestissement urbain, en particulier sur l’axe Narbonnais qui devra accueillir la plus importante part de l’accroissement démographique du territoire SCOT ; - Développement de formes urbaines plus compactes, plus proches des formes villageoises traditionnelles ou des faubourgs urbains, dans la conception des opérations nouvelles (axe Narbonnais et archipel de villages agricoles), en augmentant le nombre moyen de logements à l’hectare et en rééquilibrant le rapport entre les espaces privés et publics dans les nouveaux quartiers. - Elaboration de schéma d’aménagement d’ensemble pour toutes nouvelles zones à urbaniser permettant, entre autre, de rationaliser l’utilisation de l’espace. - Développement de la fonction résidentielle du 172 Rapport de présentation littoral en priorité au travers d’opération de requalification du parc de logements existants. - Aménagement économique coordonné permettant de limiter le mitage des espaces naturels et agricoles par le développement d’un grand nombre de ZAE. - Rationalisation des déplacements en favorisant la mise en place de desserte efficace par les TC. Incidences négatives La réponse aux besoins en logements et aux perspectives de développement économique induira une consommation foncière résiduelle qui reste inévitable et ne peut être compensée. Cependant, pour un apport équivalent de population que prévoit le scénario tendanciel (+12 000 habitants), la mise en œuvre du SCOT permettra une consommation d’espace beaucoup plus faible et une organisation urbaine mieux structurée. IV.1.2.2 Les ressources en eau potable a) Pressions et enjeux - Adéquation entre la disponibilité de la ressource et la demande dans une situation de croissance démographique et d’augmentation des besoins ; - Maintien de la qualité des eaux souterraines face aux risques de surexploitation des nappes ; - Gaspillage des ressources en eau potable à cause des mauvais rendements des réseaux d’adduction et d’usages annexes ne nécessitant pas une potabilité de la ressource. b) Objectifs du SCOT Mettre en œuvre une gestion patrimoniale et solidaire de la ressource en eau à l’échelle des bassins versants : - Anticiper les besoins liés à la croissance démographique - Economiser la ressource - Préserver la qualité de la ressource c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Le phasage de l’urbanisation est conditionné par l’existence de dispositifs d’adduction d’eau potable sécurisés dans les secteurs concernés : extension de l’usine de traitement de Puech Labade, augmentation de l’approvisionnement par le Réseau BRL, réalisation de réservoirs, réalisation d’interconnexions entre les ressources, exploitations de nouvelles ressources comme le karst des Corbières…. Cette prospective doit pourtant prendre en compte des répercussions négatives sur des ressources en eau extérieures au territoire. Une gestion solidaire à l’échelle des réseaux d’adduction s’impose. - Renforcement des dispositifs de mise en sécurité et de surveillance liés à l’application de la Loi sur l’eau. Incidences négatives La croissance urbaine générera forcement une augmentation de la consommation en eau potable sur le territoire. L’augmentation des prélèvements risque d’accroître la fragilité de certaines ressources déjà en limite de surexploitation. Compte tenu des économies qui peuvent être réalisées, l’objectif du SCOT est de favoriser les politiques permettant de diminuer la consommation d’eau potable par habitant, même si la consommation globale augmente. Mesures compensatoires et atténuantes Mise en place de mesures favorisant les économies d’eau potable dans toutes les communes du territoire et en priorité dans les communes ayant des projets de développement urbain : amélioration des rendements des réseaux dont les pertes sont parfois très importantes, utilisation de ressources alternatives pour l’arrosage des espaces verts publics et les jardins privés, utilisation industrielle des eaux pluviales. La promotion des constructions, quartiers et zones d’activités nouvelles intégrant la récupération des eaux pluviales dès leurs conception permettra de créer des ressources pour l’arrosage des espaces verts, jardins, … . IV.1.2.3 Ressources en énergie a) Pressions et enjeux La consommation énergétique croit de façon exponentielle avec la démographie alors que les tensions sur les ressources non renouvelables sont de plus en plus fortes. L’étalement urbain entraîne une surconsommation énergétique liée à un fort accroissement des déplacements. b) Objectifs du SCOT - Développer les filières bioclimatiques et les énergies renouvelables (éolien, solaire…) - Favoriser les formes urbaines plus compactes et donc moins gourmandes en énergie, en particulier pour le chauffage. - Limiter les déplacements et favoriser les modes de déplacements alternatifs aux voitures particulières. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Politique volontariste de développement de filières économiques liées aux énergies renouvelables. - Politique d’implantation des éoliennes dans les secteurs propices en cohérence avec la Charte de développement de l’éolien du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise. - Labellisation « qualité environnementale » et « Haute qualité environnementale » des nouveaux parcs d’activités exigeant en particulier la recherche de l’efficacité énergétique des aménagements et des bâtiments. - Prescriptions d’aménagements des nouveaux quartiers intégrant des exigences en matière d’efficacité énergétique (éclairage urbain, orientations des parcelles pour favoriser l’ensoleillement, plantations pour l’ombrage en été, constructions bioclimatiques, utilisation des matériaux innovants…) Rapport de présentation 173 Incidences négatives La croissance démographique entraînera forcément un accroissement de la demande énergétique qui pourra être contrebalancée par la recherche d’une meilleure efficacité énergétique dans les constructions nouvelles : pour un nombre équivalent de logements, les formes urbaines plus denses sont beaucoup plus économes en énergie. Ainsi les besoins en chauffage d’un appartement dans un bâtiment collectif sont inférieurs de 40% à ceux d’un pavillon individuel. Le développement de l’urbanisation et la création de nouvelles infrastructures entraîneront une nécessaire augmentation du kilométrage parcouru chaque jour sur le territoire et donc de la consommation en énergie fossile (voir également Qualité de l’air). b) Objectifs du SCOT Mesures compensatoires et atténuantes Le recours beaucoup plus fréquent aux énergies renouvelables pour la consommation énergétique des nouveaux quartiers qu’ils soient à usage principal d’habitat ou d’activités, doit être en mesure de compenser en partie l’accroissement des besoins générés par le développement. Recommandation : Le SYCOT devra mobiliser les intercommunalités pour renseigner les informations manquantes afin de pouvoir les intégrer dans les outils de suivi environnemental de la mise en œuvre du SCoT. IV.1.3 Incidences du projet sur les pollutions et risques IV.1.3.1 Assainissement et qualité des eaux de surface a) Pressions et enjeux L’accroissement des rejets d’origine domestique dans les milieux naturels constitue la principale source de pollution des lagunes et cours d’eau dans le territoire du SCOT qui présentent des niveaux d’eutrophisation très variables selon les secteurs. Des pollutions toxiques sont issues de la zone industrielle de Malvezy par le canal de la Robine et des espaces portuaires de Port la Nouvelle. Des efforts et travaux considérables sont déjà entrepris, notamment au niveau de l’agglomération Narbonnaise, qui améliorent la situation et réduisent les impacts sur les milieux récepteurs. 174 Rapport de présentation Les objectifs en matière de préservation de la qualité des eaux de surface sont relatifs à l’amélioration des capacités d’assainissement des communes : l’anticipation des besoins liés à l’accroissement de la taille de la commune doit être la règle absolue sur le territoire du SCOT. Analyse: Des données détaillées concernant la mise en conformité vis-à-vis les échéances de la directive européenne « Eaux résiduaires urbaines » (ERU) de 1991 ainsi que l’efficacité des stations d’épuration n’étaient pas disponibles et n’ont donc pas pu être renseignées dans leur totalité dans le cadre de l’Etat initial de l’Environnement. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives L’extension de l’urbanisation est conditionnée à l’existence d’un schéma directeur d’assainissement et à la présence de capacités d’assainissement collectif suffisantes pour accueillir les populations nouvelles ou activités. Le contrôle systématique des rejets industriels causant de graves disfonctionnements dans les stations d’épuration devra être mis en place, notamment dans le cadre de la mise en œuvre du contrat pour les étangs du Narbonnais. Incidences négatives La croissance démographique contribuera, malgré la mise en place de traitements plus performants des stations d’épuration, à une augmentation des quantités brutes de matière organique rejetée, en particulier vers des milieux fragiles et confinés. L’augmentation de l’urbanisation implique une augmentation corrélée des quantités d’eaux pluviales à collecter générant un risque d’engorgement du réseau d’assainissement et de la pollution des cours d’eau. Mesures compensatoires et atténuantes Toutes les nouvelles opérations d’aménagement doiven t intégrer des principes d’aménagement permettant la réduction significative des surfaces imperméabilisées (choix des revêtements des stationnements, aménagement d’espaces verts, végétalisation des toitures..) et la mise en place de systèmes performant de gestion des eaux pluviales (infiltration dans fossés drainant et des surfaces enherbées, réservoirs de récupération…) L’augmentation des eaux d’assainissement liée à la croissance de la population est atténuée par la mise aux normes des nouvelles stations d’épuration, qui permet de réaliser une amélioration significative de la qualité des rejets. Ces efforts sont confortés par la mise en place des systèmes de traitement des effluents (bactériologique, lagunage, …) avant le rejet en milieu aquatique (aménagement de zones tampons, réutilisation des eaux usées pour l’arrosage des espaces verts, …). IV.1.3.2 Qualité de l’air a) Pressions et enjeux Au-delà de l’augmentation annoncée du transport routier poids lourds sur l’axe A9 entre l’Espagne et la vallée du Rhône, l’enjeu local réside dans l’augmentation du trafic individuel (intra territorial) lié à une urbanisation étalée et à l’absence d’alternative par les transports en commun. A proximité des grandes infrastructures, les objectifs de qualité de l’air ne sont souvent pas respectés, notamment vis-à-vis de la teneur en Benzène. b) Objectifs du SCOT Encourager toutes les mesures permettant de limiter l’usage de la voiture particulière sur le territoire du SCOT. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Structuration du développement autour de secteurs préférentiels d’urbanisation favorisant la mise en place de lignes de transports en commun qui n’auraient pas été possibles sans cela. Des secteurs déjà urbanisés seront ainsi densifiés et équipés, permettant d’augmenter significativement la part des déplacements qui pourront être effectués en TC sur le territoire. - Volonté d’implantation d’une gare TGV au nord de Narbonne, sur la ligne de tension urbaine majeure du SCOT ; - Réactivation du rôle de la desserte ferroviaire et des petites gares du territoire ; - Développement des liaisons cyclables - Création de parc relais permettant d’organiser les transferts des déplacements en voiture particulière vers les modes alternatifs (parcs relais urbains, parc relais touristiques pour la desserte du littoral…) - Développement des voies maritimes Leucate-Fleury. Incidences négatives Le développement de l’urbanisation risque d’augmenter le kilométrage parcouru chaque jour sur le territoire et donc les émissions polluantes. La création de nouvelles infrastructures de transports comme le contournement complet de Narbonne avec la réalisation d’une rocade Est et Sud, la création de contournement des villages et la réalisation d’un nouvel échangeur sur l’A9 dans le secteur de Salles-d’Aude, en facilitant la circulation automobile, favorisent l’accroissement des trafics routiers sur le territoire. Rapport de présentation 175 Mesures compensatoires et atténuantes - Facilitation du transfert modal - Implantation de nouveaux parcs d’activités dans des secteurs desservis par des lignes de transports en commun (existantes ou en projet) et équipés de liaisons douces (l’Ecoparc de Cave Treille, le parc technologique de l’environnement de Narbonne sud). - Prescriptions d’aménagements des nouveaux quartiers intégrant des exigences en matière de circulations douces et d’espaces publics. IV.1 3.3 Elimination des déchets a) Pressions et enjeux L’augmentation de la production de déchets sur le territoire du SCOT est équivalente à celle observée sur l’ensemble de la France. Elle se heurte à la limitation des capacités de stockage des déchets ultimes à l’horizon 2013 sur la Narbonnaise. Cette augmentation de la production génère par ailleurs un accroissement des trajets entre les lieux de collecte et les lieux de stockage. b) Objectifs du SCOT Les objectifs relatifs à la collecte, à l’élimination et au traitement des déchets dans le SCOT de la Narbonnaise sont inscrits dans le cadre d’une réflexion globale sur le management environnemental des nouveaux parcs d’activité et des quartiers d’habitat. Il s’agit d’augmenter la part de tri sélectif et d’optimiser les filières de valorisation, en particulier énergétiques. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Labellisation « qualité environnementale » et « Haute qualité environnementale » des nouveaux parcs d’activités exigeant en particulier l’optimisation des dispositifs de collecte, de tri et de valorisation des déchets ; 176 Rapport de présentation - Prescriptions d’aménagements des nouveaux quartiers intégrant des exigences en matière de tri sélectif (installations performantes, nouveaux concepts de déchetteries urbaines…) et d’actions de sensibilisation aux enjeux d’élimination des déchets. Incidences négatives Tendance à l’augmentation des déchets produits en conséquence de la croissance démographique et du développement économique. Cette augmentation aurait lieu quoiqu’il en soit, puisque le territoire est dans un contexte de développement global. Le SCOT devrait contribuer, proportionnellement, à limiter la quantité de déchets produits et destinés au CDSU par habitant. Mesures compensatoires et atténuantes Le tri sélectif et la valorisation des déchets (compostage, valorisation énergétique, filières industrielles de valorisation des déchets du bâtiment) sont encouragés dans le SCOT, en cohérence avec le positionnement sur les technologies de l’environnement adoptée par la narbonnaise. IV.1.3.4 Risque inondation a) Pressions et enjeux La Narbonnaise, avec près d’un quart de son territoire situé en zones inondables, est confronté à trois grands types d’enjeux au regard du risque inondation : - La protection des lieux habités dans les bassins versants des différents cours d’eau, avec des surfaces urbanisées et exposées qui peuvent s’avérer importantes dans certains secteurs (23 % des zones inondables par le Rec du Veyret sont urbanisées, soit plus de 150ha) ; - Les modes de gestion des zones agricoles, qui représentent une part souvent importante des zones inondables (70% des zones inondables dans le bassin versant de l’Aude sont agricoles et jusqu’à 95% pour bassin versant de la Cesse) ; -L e maintien des champs d’expansion des crues. b) Objectifs du SCOT L’objectif global du SCOT est de favoriser tout ce qui contribue au maintien du fonctionnement naturel des zones inondables : - en préservant les dynamiques alluviales, - en renforçant les vocations agricoles et les pratiques agricoles culturales favorables à l’écoulement des eaux ; - en limitant la vulnérabilité et l’exposition aux risques, notamment par l’application des PPRI ; - en favorisant le développement de nouvelles fonctions urbaines dans les zones inondables. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives Les zones naturelles et agricoles inondables sont considérées comme un élément précieux du patrimoine de la Narbonnaise. A ce titre, un certain nombre de prescriptions et de mesures sont définies dans le SCOT pour permettre la préservation des écosystèmes des les zones inondables : - préservation du caractère naturel des cours d’eau en dehors des zones urbanisées ; -d élimitation de bande inconstructible d’au moins 10 mètres de part et d’autre des cours d’eau ; - restauration des continuités hydrauliques en milieu urbain chaque fois que la densité du tissu bâti le permet (hors centres urbains denses) ; - confortement de la vocation agricole dans les zones inondables en accordant une priorité à l’agriculture dans les règlements de PLU, en encourageant la diversification agricole, en favorisant les partenariats pour l’entretiens des canaux d’irrigation et des fossés, en encourageant les pratiques favorables au bon écoulement des eaux. Incidences négatives - Possibilité de conduire des opérations innovantes dans les secteurs contraints exposés à un aléa faible lorsque que les projets sont jugés stratégiques au regard des principes de structuration territoriale du SCOT. Il s’agit en particulier des secteurs de densification urbaine de l’axe Narbonnais et du territoire d’articulation Sigean / Port la Nouvelle. - Le développement d’infrastructures de contournement de Narbonne et des communes de la deuxième couronne risque de dégrader la transparence hydraulique entre les différentes entités du bassin versant de l’Aude. Mesures compensatoires et atténuantes La conception des constructions ou des projets d’infrastructures sera conduite de manière à minimiser les risques pour les biens et les personnes. A cette fin elles ne doivent pas aggraver les crues en amont et en aval et permettre de maintenir leur champ d’expansion : - soit par construction sur pilotis ou par une autre technique architecturale ; - soit par recherche d’un équilibre à travers la création de nouvelles zones d’expansion définies à l’échelle de l’unité hydraulique ; - soit par la mise en œuvre de toute autre solution permettant d’assurer la neutralité hydraulique du projet envisagé. IV.1.3.5 Risque incendies a) Pressions et enjeux La Narbonnaise est un territoire soumis à un risque d’incendies important avec 58 % des zones exposées (massifs combustibles et bande des 200 mètres) dont 26 % de secteurs urbanisés. Le développement de l’urbanisation en périphérie des grands espa- Rapport de présentation 177 ces naturels combustibles et la régression des espaces entretenus par l’agriculture ont aggravé les risques à la fois pour les zones habitées et pour la biodiversité. b) Objectifs du SCOT L’objectif majeur est de maintenir des zones agricoles tampon entre les zones urbanisées et les grands massifs et espaces naturels boisés ou de garrigue de la Narbonnaise exposés aux risques d’incendies que sont : la Clape, les Corbières, Fontfroide, plateau de Leucate, Minervois. c) Incidences du Projet sur l’environnement Incidences positives - Priorité au caractère agricole d’espaces qui jouent un rôle « tampon » entre les tissus urbains et les espaces naturels combustibles ; - Renforcement des textes en vigueur sur l’obligation de débroussaillement dans la bande des 200 mètres à proximité d’un 178 Rapport de présentation espace naturel combustible (Cf. carte Etat initial de l’Environnement) Incidences négatives La croissance urbaine dans les secteurs à risque (comme l’ouest Narbonnais avec la proximité du Massif de Fonfroide, le secteur de Vinassan/ Fleury en marge de la Clape ainsi que Narbonne-plage et les zones de développement en limite des Corbières dans le piémont) menace d’aggraver les risques de départ de feu dans les zones qui jouxtent les espaces naturels. Mesures compensatoires et atténuantes - Délimitation de coupures vertes maintenues débroussaillées, si l’urbanisation est adossée à un espace naturel combustible. - Intégration des stratégies de défense des zones urbaines : espaces d’interfaces, équipements hydrants, accès adaptés aux Camions Citernes Feux de Forêts…. IV-2 Modalités d’ évaluation Introduction Le suivi de la mise en œuvre du SCOT consistera à la fois à mesurer l’évolution de l’état de l’environnement au regard des grands enjeux du territoire et à analyser la réalisation des mesures positives du projet. Description des différents types de suivi à mettre en œuvre : - évaluation en continu de la mise en œuvre du SCOT par bilan régulier sur un petit groupe d’indicateurs environnementaux performants ; - évaluation de l’efficacité environnementale, donc de la plus-value environnementale apportée au territoire par le Schéma. Les principes suivants ont été respectés pour définir les indicateurs environnementaux : - suivi des problématiques environnementales majeures du territoire (approche non exhaustive) ; - cohérence avec les objectifs issus des politiques nationales et internationales s’appliquant sur le territoire ; - objectifs environnementaux fortement impactés par les orientations du SCOT ; - existence de données facilement mobilisables et de procédures de suivi déjà en place (services de l’état collectivités… IV.2.1 Suivi des indicateurs environnementaux Les indicateurs environnementaux proposés sont représentatifs du contexte environnemental de la Narbonnaise et reflètent les priorités du territoire : ils lui sont donc spécifiques. Rapport de présentation 179 Tableau de suivi des indicateurs environnementaux Donnée disponible dans l’Etat initial de l’environnement Outils de suivi Sources organisme Périodicité de suivi Surface globale d’espaces naturels et décomposition par type de milieux complète Corine landcover ou Spot Image ou Photo aérienne IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) 5 ans Taux d’urbanisation dans les milieux naturel et décomposition par type de milieux complète Corine landcover ou Spot Image ou Photo aérienne IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) 5 ans Surfaces de milieux naturels protégés et / ou concernés par les inventaires Taux d’urbanisation dans les espaces remarquables (protections et inventaires) complète + Zonages réglementaires DDE, DIREN, SDAP 2 ans Surfaces concernées par des mesures/ programmes de gestion des milieux - + Inventaire des programmes en place (Contrat d’Étang, …) Structures de gestion/ PNR 2 ans - DOCOB pour les sites Natura 2000 (inventaire + cartographie) Inventaires périodiques (ressources piscicoles, faune bentique avifaune et flore) PNR/ Structures de gestion (Fédération de l’Aude pour la Pêche et la protection des milieux aquatiques, …)/ associations naturalistes (Ligue pour la Protection des Oiseaux, …) 5 ans (pour DOCOB : 6 ans) Mesures de Protection des paysages : nombre et surfaces de sites classés et inscrits, Nombre de ZPPAUP complète Zonages réglementaires DDE, DIREN, SDAP 5 ans Suivi de l’évolution des paysages par des prises de vue périodiques en différents points du territoire - Observatoire photographique PNR 3 ans Surface globale d’espaces agricoles et naturels et décomposition par type de catégorie (cultures permanentes, friches, milieux naturels) complète Corine landcover ou Spot Image ou Photo aérienne IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) 5 ans Taux d’urbanisation dans les milieux agricoles et naturel, dont zones AOC complète Corine landcover ou Spot Image ou Photo aérienne + AOC IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) + INAO, SAFER 5 ans Évolution des espaces urbains (surfaces) complète Cartographie des ZUC (zones urbanisées continues) DDE 5 ans (2008) complète « INFEAU 11 » Conseil Général annuel Rendement brut et net des réseaux d’AEP (objectif 80%) par réseau et interconnexion incomplète « INFEAU 11 » Conseil Général, Communes, Syndicats de gestion annuel Consommation par habitant incomplète « INFEAU 11 » Conseil Général, Communes, Syndicats de gestion annuel Consommation d’énergie électrique par habitant - Outils de suivi à construire Producteurs et fournisseurs (EDF)/ structures intercommunales (CAN) annuel Équipement en ressources énergétiques alternatives (chauffeeau, chauffage au bois, géothermie, panneaux solaires, …) : bâtiments publics, habitat, tertiaire - Outils de suivi à construire ADEME, point info énergie, Conseil Général annuel Production d’énergie renouvelable (éolienne et solaire) - Outils de suivi à construire ADEME, point info énergie, Conseil Général annuel Indicateurs 1. Milieux et paysages 1.1 Milieux naturel et biodiversité Diversité écologique et spécifique des grands écosystèmes, en particulier les complexes lagunaires - nombre, surfaces et état de conservation des habitats naturels - IBGN (Indice biologique global normalisé) et ressource piscicole pour apprécier la qualité des milieux des systèmes aquatiques - STOC (Suivi temporel des Oiseaux Communs) 1.2 Paysages 2. Ressources Naturelles 2.1 Gestion de la ressource en espace 2.2 G estion de la ressource en eau potable Volumes prélevés par ressource 2.3 Gestion de la ressource en énergie 180 Rapport de présentation 3. Pollution et qualité des milieux 3.1 Qualité des eaux Qualité des eaux des étangs : eutrophisation et pollutions chimiques résumé Réseau du Suivi Lagunaire RSL, PNR annuel Qualité des eaux des rivières et canaux majeurs : pollutions chimiques résumé Prélèvements Agence de l’Eau RMC, SAGE annuel Qualité des eaux souterraines : pollutions chimique et vulnérabilité incomplète Prélèvements Agence de l’Eau RMC, SAGE annuel Surfaces des milieux aquatiques concernés par des mesures/ programmes de gestion des milieux - Contrat d’Étang et de Rivière Structures de gestion, SAGE 2 ans Quantité de déchets produits/ habitant - Part du tri sélectif et du recyclage, des déchets ultimes - Plans de gestion intercommunaux Structures intercommunales annuel Mise en place d’opération de compostage - Structures intercommunales annuel Réhabilitation des décharges sauvages : Nombre de décharges réhabilitées - Observations de terrain Conseil Général, Communes, PNR 2 ans Indice ATMO résumé Suivi régional AIR LR annuel Indice d’ozone durant la période estivale résumé Suivi régional AIR LR annuel - Outil de suivi à construire A définir annuel Nombre de PPRI approuvés et prescrits complète PPRI SAGE, DDE annuel Surfaces inondables : dont surfaces agricoles et surfaces urbanisées complète Corine landcover ou Spot Image ou Photo aérienne IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) 5 ans - PPRI Communes, DDE, SAGE 5 ans complète Corine landcover ou Spot Image ou Photo aérienne IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) 2 ans - Plan de Protection des risques d’incendies de forêt + Service départemental d’incendie et de secours 5 ans incomplète Zonages réglementaires, évaluation des risques sanitaires DRIRE, DDASS 3.2 Gestion des déchets 3.3 Qualité de l’air Consommation de carburants pour les transports et déplacement : en volume total et par habitant 4. Risques naturels et technologiques 4.1 Risque inondation Populations exposées au risque 4.2 Risque incendie Surfaces exposées au risque : dont surfaces agricoles et surfaces urbanisées Populations exposées 4.3 Risques technologiques et industriels Surfaces et périmètres des installations classées « SEVESO » IV.2.2 Indicateurs d’efficacité du SCOT Les indicateurs d’efficacité du SCOT doivent permettre d’évaluer dans quel mesure l’outil SCOT est performant au regard des objectifs environnementaux du territoire. Il doit permettre de révéler en quoi la mise en œuvre SCOT apporte « un plus environnemental » au territoire. Ces indicateurs sont issus des éléments issus de l’analyse des incidences du SCOt sur l’environnement conduite dans le chapitre 1. Deux types d’indicateurs ont été définis : • Les indicateurs de suivi des objectifs et orien- tations visant à assurer la protection et la mise en valeur de l’environnement. Ex : surfaces agricoles protégées durablement, création de corridors écologiques, protection renforcée des espaces proches du rivage, création de ceintures paysagères, sites requalifiés au niveau paysager… • Les indicateurs de suivi des mesures compensatoires pour réduire les incidences sur l’environnement des orientations ayant un impact négatif. Ex : évolution de la surface moyenne/ habitant, part des emplois crées bénéficiant d’une desserte en TC, part des déplacements alternatifs à la voiture particulière… Rapport de présentation 181 Tableau de suivi des indicateurs d’efficacité du SCOT : mise en œuvre des orientations favorables à l’environnement et des mesures compensatoires Indicateurs Méthode de suivi Sources, organisme Périodicité de suivi Etat d’avancement de la traduction du SCOT dans les PLU (cartographie et surfaces concernées) Communes/DDE Mesures de protection du littoral Surfaces délimitées en espaces remarquables et coupures d’urbanisation dans les PLU des communes littorales Communes/DDE Création de coupures vertes Délimitation de nouvelles zones naturelles dans les PLU (surface) Communes/DDE Nombre d’études d’impact réalisées Communes/DIREN Par opération Nombre d’opérations de traitement paysager des entrées de villes et de villages Communes, CAUE, PNR Annuel Requalification des zones d’activités existantes Nombre d’opérations de requalification réalisées Structures intercommunales, SYCOT, CAUE, PNR Annuel Réhabilitation et requalification des traversées et centres des villages Nombre d’opérations réalisées Commune, CAUE, PNR Annuel Application de principes paysagers dans les nouveaux quartiers urbains (économiques et résidentiels) basées sur une réflexion globale. Taux de d’application des principes paysagers sur les opérations d’aménagement urbain Communes, CAUE Par opération Protection strictes des espaces agricoles Etat d’avancement de la traduction du SCOT dans les PLU (cartographie et surfaces concernées) Surfaces délimitées en zones agricoles protégées ou zones agricoles périurbaine dans les PLU Communes/DDE A chaque révision de PLU Mise en place de Politiques foncières Nombre d’opérations foncières concertées préalables aux aménagements urbains rapporté au nombre global d’aménagements effectués. SAFER, Communes Par opération Part de l’urbanisation dans les secteurs préférentiels Communes/DDE 2 ans Part des nouveaux logements issus d’opérations conduites sans nouvelle consommation foncière Communes/DDE 2 ans Elaboration de Schémas d’aménagement d’ensemble Part des opérations d’aménagement précédée par un schéma d’aménagement d’ensemble et nombre d’études conduites Communes Annuel Effort de densification urbaine Taux de consommation foncière par habitant dans les nouvelles opérations Nombre de logements /ha dans les nouveaux quartiers Communes, DDE Par opération 1.1 Milieux naturel et biodiversité Mesures de protection des espaces écologiques majeurs Mesures de protection des continuités écologiques Conduite d’étude d’impact à fort niveau d’exigence écologique A chaque révision de PLU 1.2 Paysages Traitement paysagers des entrées de ville/ Application de l’amendement Dupont 1.3 E spaces agricoles et ressource en espace Urbanisation dans les secteurs préférentiels du SCOT Opérations de rénovation et de densification dans les tissus urbains existants 182 Rapport de présentation Indicateurs Méthode de suivi Sources, organisme Périodicité de suivi Utilisation des ressources énergétiques alternatives (solaires thermique, cogénération, chauffage au bois, géothermie, …) Nombre et type de bâtiments équipés : bâtiments publics, habitat, tertiaire. Part des nouveaux de logement bénéficiant d’un chauffage utilisant des ressources alternatives (%) ADEME, point info énergie, Conseil Général annuel Prescriptions en matière d’efficacité énergétique Taux de nouveaux quartiers intégrant des prescriptions en matière énergétique et nombre d’opération de type HQE Communes, CAUE 2 ans Taux d’élaboration des Schémas d’assainissement communaux et intercommunaux Taux de couverture des besoins d’assainissement des communes et efficacité des traitements/ taux d’application de la Directive cadre sur l’eau. Structures intercommunales annuel Nombre de SPANC SPANC, Structures intercommunales annuel - Taux d’emplois crées bénéficiant d’une desserte par les TC - Nombre des communes et de quartiers desservis par une desserte cadencée - Part due aux TC dans les déplacements quotidiens des habitants en % Structures intercommunales 2 ans Nombre de parc d’échange crées Communes et EPCI 5 ans Nombre de kilomètres de pistes cyclables crée sur le territoire Nombre d’habitant résidants dans des quartiers praticables en 2 roues EPCI, Communes et Conseil Général 2 ans Taux d’exposition aux risques naturels Nombre de permis de construire délivrés dans les zones exposées au risque d’inondation et d’incendie Communes, SAGE 2 ans Aménagements urbains sur des zones à faible aléa intégrant l’inondabilité Nombre d’opérations réalisées et surfaces aménagées en milieu urbain par commune exposée : - usages alternatifs (parcs, espaces de loisirs) - constructions en fonction du risque (maison à étage avec garage au rez-de-chaussée,…) Communes, CAUE 2 ans Limitation de l’imperméabilisation des surfaces Pourcentage des opérations d’aménagement intégrant le ruissellement et l’écoulement des eaux de surface Part des surfaces imperméabilisées dans les extensions urbaines [%] et surfaces concernées Communes 2 ans Création de coupures vertes en bordure des massifs combustibles Préservation de surfaces agricoles dans les zones tampons (entre les espaces urbains et les espaces naturels combustibles) Etat d’avancement de la traduction du SCOT dans les PLU (cartographie et surfaces concernées) Nouvelles surfaces délimitées en zones agricoles dans les PLU des communes exposées au risque incendie Commune et IFEN ou Spot Image ou IGN (suivi PNR) A chaque révision de PLU 2.1 Eau, Energie et qualité de l’air Mise aux normes de l’assainissement Suivi de l’assainissement autonome : mise en place de SPANC dans les collectivités Renforcement des déplacements alternatifs à la voiture particulière Création de parcs d’échange Développement des circulations douces 2.1 Risques naturels et technologiques Rapport de présentation 183 IV-3 R ésumé de l’évaluation Le SCOT, un outil d’anticipation pour guider l’aménagement de la Narbonnaise en préservant l’environnement La Narbonnaise est un territoire en croissance : la population augmente de 1% par an, les villages viticoles deviennent peu à peu des villes, les entreprises recherchent des implantations sur cet axe stratégique traversés par de grandes infrastructures et les conditions climatiques suscitent un engouement croissant pour le développement des fermes éoliennes. Dans ce contexte de développement territorial, le SCOT constitue un outil d’anticipation précieux : il est chargé de définir les conditions dans lesquelles peuvent être conduites les opérations d’aménagement urbain en tenant compte de la sensibilité environnementale du territoire. Or cette sensibilité est particulièrement forte en Narbonnaise qui est un territoire est recouvert à près de 95% par des milieux naturels et agricoles, dont nombres d’entre eux sont de grande valeur. Le SCOT de la Narbonnaise se doit donc d’être également un outil porteur d’une plusvalue environnementale pour le territoire. L’évaluation des incidences du projet sur l’environnement met en évidence que le SCOT permet de conduire un projet de développement territorial durable, c’est à dire capable de conjuguer croissance et préservation d’un capital environnemental exceptionnel. Les avancées environnementales apportées par le SCOT Les principales avancées apportées par le SCOT matière de protection de l’environnement sont les suivantes : - La protection des espaces naturels remarquables ; - La protection des espaces agricoles à forte valeur agronomique et paysagère ; - Une politique de qualification paysagère généralisée : zones d’activités économi- 184 Rapport de présentation ques, secteurs d’extension urbaine, entrée de ville… - Une gestion économe de l’espace par le développement de formes urbaines compactes et la prise en compte systématique des potentialités de création de nouveaux logements dans les tissus urbains existants ; - Une politique volontariste de développement des filières liées aux énergies renouvelables et des prescriptions en matière d’efficacité énergétique dans les nouveaux quartiers, qu’ils soient à vocation économique ou résidentiel ; - Des exigences fortes en matière de sécurisation de l’alimentation en eau potable qui doit précéder le développement urbain ; - Un effort de mise à niveau des capacités d’assainissement pour limiter les rejets d’origine domestique et industrielle dans les cours d’eau et les lagunes ; - Des efforts pour limiter l’usage de la voiture particulière sur le territoire du SCOT et ainsi freiner les émissions de particules et de gaz à effet de serre : renforcement significatif du rôle du réseau ferré, structuration du développement urbain favorisant la mise en place des transports en commun, création de parc d’échange pour favoriser le transfert entres les différents modes de déplacement ; - Une politique pour favoriser le fonctionnement naturel des zones inondables et limiter l’exposition des populations aux risques en confortant la vocation agricole dans les secteurs exposés et en restaurant les continuités hydrauliques en en milieu urbain ; - La préservation du caractère agricole des zones sensibles au risque d’incendie et la création de coupures vertes en périphéries des grands massifs combustibles. Les incidences négatives nécessitant des mesures compensatoires L’analyse des incidences révèle également des points négatifs qui font (ou feront) l’objet de mesures compensatoires : - Projet de création de nouvelles infrastructures de transport (rocade est et sud de Narbonne, nouvel échangeur sur l’A9 au niveau de Salles-d’Aude et implantation d’une gare TGV entre Montredon et Narbonne) qui constituent des sources possible de perturbation du fonctionnement écologique des écosystèmes naturels (écoulement des eaux, passage de la faune…). Des études d’impact avec un cahier des charges particulièrement exigeant devront être conduites pour ces grands projets d’équipements. - Risque de fragilisation des exploitations agricoles dans les secteurs préférentiels de développement économique : les opérations d’aménagement devront être précédées par une politique d’anticipation foncière efficace pour éviter toute déstructuration du tissu agricole dans les secteurs à forte valeur agronomique. - Accroissement inéluctable des besoins en eau potable, en espace et en énergie qui doit être en partie compensée par des politiques d’économie des ressources naturelles. - Augmentation des rejets et des sources de pollutions des milieux naturels liée à la croissance démographique qui doit être compensée par des efforts collectifs et individuels (eaux usées, déchets, émissions de gaz…). Le suivi de l’efficacité environnementale du SCOT Afin de suivre les effets du SCOT sur l’environnement, une série d’indicateurs ont été définis. Ils visent à construire une vision objective de l’état environnemental du territoire et de son évolution dans le temps. Les « indicateurs environnementaux » ont été sélectionnés sur différents critères : - Ils sont représentatifs des enjeux environnementaux du territoire, - Ils sont fortement concernés par les politiques et mesures définies dans le SCOT ; - Les données nécessaires à la réalisation des suivis sont faciles à mobiliser. Ces indicateurs feront l’objet d’un suivi par le SYCOT et ses partenaires (en particulier le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise) afin d’évaluer dans le temps les incidences effectives du SCOT sur l’environnement. Le suivi prendra également en compte des « indicateurs d’efficacité » du SCOT qui permettront de mesurer la traduction concrète des orientations du SCOT dans la réalité et le quotidien des opérations conduites dans les communes de la Narbonnaise. En conclusion, l’évaluation des incidences environnementales du SCOT, avant mise en œuvre, démontre l’intérêt pour le territoire d’engager une coordination des politiques locales de développement. Le projet qui a été élaboré en commun est bien d’un service d’un modèle de développement plus respectueux de l’environnement que celui qui prévaut à l’heure actuelle dans la Narbonnaise. Le suivi de la mise en œuvre du SCOT devra étudier si les intentions exprimées dans le SCOT sont effectivement suivi d’effet et donc si le SCOT est efficace. Il permettra d’identifier si les mesures et prescriptions du Document d’Orientation sont suffisantes ou correctement formulées pour atteindre les objectifs fixés dans le Projet d’aménagement et de développement durable. Dans le cas où le suivi de certains indicateurs révélerait un manque de traductions concrètes dans le territoire, l’évaluation servira à mettre en évidence les points nécessitant d’être renforcés ou modifiés dans le SCOT pour mieux prendre en compte les enjeux environnementaux de la Narbonnaise. Rapport de présentation 185 V- L ES CHOIX RETENUS POUR ETABLIR LE PADD ET LE DOG Suite à la réalisation du diagnostic, les élus du Comité Syndical du SCoT de la Narbonnaise ont défini 5 enjeux. Sur la base de ces enjeux, le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD) a été élaboré de manière concertée et ouverte : des scénarii ont été proposés pour aboutir au projet le plus apte à relever les enjeux du SCoT. Le Document d’Orientations Générales (DOG) donne à ce projet une portée prescriptive et juridique. Les enjeux validés par les élus du Comité Syndical ont permis de bâtir les fondations du projet stratégique. Ils permettent à ce titre d’expliciter les choix retenus pour établir le PADD et le DOG. L’enjeu majeur : « Harmoniser, dans le respect des spécificités locales, le développement des territoires de projet, afin de réaliser, autour du patrimoine naturel, paysager et humain commun à la Narbonnaise, un projet de développement durable, garant de la qualité de vie dont nous avons hérité et que nous souhaitons léguer ». C’est un enjeu générique qui affirme la valeur structurante et stratégique de la qualité environnementale du territoire du SCoT. Les paysages naturels et agricoles ne sont pas des territoires « en réserve » mais forment une ossature durable dans la structuration du SCoT. C’est une richesse aujourd’hui pour les habitants du territoire du SCoT. Cela doit rester une richesse pour ceux qui y habiteront demain. Dans le PADD et le Document d’Orientations Générales, cette volonté de préserver et de valoriser le territoire se décline principalement dans deux objectifs stratégiques : • « Pour des espaces naturels et agricoles structurants à long terme le territoire ». 188 Rapport de présentation Il s’agit notamment de donner une lisibilité foncière aux agriculteurs et plus particulièrement aux viticulteurs afin qu’ils puissent effectuer les investissements nécessaires pour aller vers toujours plus de qualité. Il s’agit également de ménager le fonctionnement hydraulique du territoire en préservant les transparences hydrauliques et les champs d’expansion des crues. Il s’agit enfin de préserver des paysages qui sont au cœur de la filière touristique, qu’elle s’exprime sur le littoral ou sur l’arrière-pays. • « Pour un territoire pluriel qui met en cohérence sa diversité pour l’optimiser ». Le PADD et le Document d’Orientations s’attachent à valoriser les spécificités des différents territoires du SCoT. La pluralité du potentiel géographique n’est un atout que si elle se traduit par une équité territoriale. C’est pourquoi le projet s’attache à prendre en compte : - des situations géographiques contrastées, du littoral au Minervois ; - des potentiels économiques diversifiés : l’économie industrialo portuaire de Portla-Nouvelle, le pôle majeur d’équipements et de services de Narbonne, l’économie touristique et le potentiel résidentiel du littoral, l’économie villageoise des Corbières et du Minervois, l’économie viticole sur la majeur partie du territoire … - des potentiels de développement économique et résidentiel différenciés selon la situation et l’articulation des territoires du SCoT vis à vis des grandes infrastructures de déplacements. L’enjeu stratégique : Afin de créer une unité territoriale forte, porteuse du projet, valoriser l’identité patrimoniale du territoire du SCOT de la Narbonnaise et gérer le foncier ». Dans le SCoT de la Narbonnaise, le patrimoine est considéré tout à la fois comme : - une richesse historique et esthétique ; - un facteur de cohésion sociale ; - un vecteur de développement économique. C’est pourquoi le SCoT de la Narbonnaise se fonde sur : • un développement urbain et villageois redonnant toute sa place au patrimoine urbain et villageois. D’une manière générale, le SCoT préconise, - des formes plus contractées, - une vigilance accrue concernant la silhouette et le traitement des espaces bâtis, - une requalification de certain espaces périurbains dégradés comme les entrées de ville où les parcs d’activités de première génération. • le développement de l’espace public considéré autant comme un espace de communication sociale que comme un espace articulant les quartiers entre eux. Au cœur des villes et villages, l’espace public doit redevenir un espace où le piéton a toute sa place. Cela signifie également que, chaque fois que cela est possible, la mixité fonctionnelle doit être encouragée, afin de favoriser les modes de déplacement doux. • la valeur économique du patrimoine. L’attractivité touristique de la Narbonnaise est entre autre fondée sur la qualité et la diversité du patrimoine naturel et culturel. Sa préservation est donc essentielle. Le patrimoine viticole représente également une spécificité et une richesse de la Narbonnaise. Sa valorisation est un des fondements du SCOT. L’enjeu économique. « En se fondant sur nos richesses naturelles, favoriser un développement économique à l’échelle des différentes filières ». C’est un défi majeur pour le SCoT de la Narbonnaise. Il est impératif que l’attracti- vité démographique aille de pair avec une attractivité économique. Aussi le SCoT favorise-t-il : •u ne optimisation dans le temps des infrastructures touristiques. Ainsi la requalification des stations balnéaires participet-elle l’émergence de véritables espaces urbains vivant toute l’année. Un meilleur maillage entre « l’axe littoral », la ville centre et l’arrière pays participe également à cet élargissement de la saisonnalité. • le défi économique du SCoT passe aussi par une utilisation exhaustive et respectueuse de l’environnement et des potentialités du territoire. Citons : - la place faite aux énergies renouvelables en exploitant l’important potentiel que représente en Narbonnaise les énergies éoliennes et solaires. Dans les nouveaux quartiers comme dans les nouveaux parcs d’activités, la prise en compte des facteurs énergétiques et environnementaux est intégrée dès la phase de conception. - l’importance de la filière santé qui, compte tenu de la dynamique démographique, ne fera que croître. Le SCoT considère comme prioritaire l’implantation de bâtiments et équipements participant au développement de cette filière. - l’espace accordée aux PME à forte valeur ajoutée ainsi qu’à l’artisanat, secteur clef au cœur de l’économie résidentielle. - le rôle accordé à la recherche et à l’enseignement supérieur avec des filières en prise directe avec les spécificités de la Narbonnaise : structures de recherche de l’INRA, métiers de l’environnement, de la viticulture, de la santé, du patrimoine et du tourisme, de l’urbanisme et de l’immobilier. Le développement de ces potentialités s’appuie via le SCoT, sur une politique foncière permettant autant d’accompagner que de susciter la croissance économique. Rapport de présentation 189 •L ’activité agricole comme élément de structuration à part entière du SCoT. Cela se traduit notamment par : - une lisibilité donnée aux agriculteurs, qui leur permet d’investir dans le moyen et le long terme. - la possibilité de développer des activités complémentaires, notamment dans le champ touristique. - la garantie d’offrir des paysages de grande valeur. • La valorisation de la façade maritime du SCoT. Celui-ci donne toute sa place au développement des métiers de la pêche et de l’ostréiculture. Le port de commerce de Port-la-Nouvelle est considéré comme un maillon stratégique essentiel du développement de la Narbonnaise. La plaisance est également considérée comme une filière à développer. L’enjeu environnemental « Protéger les éléments vitaux, et patrimoniaux car notre environnement est notre richesse essentielle ». Dans le SCoT de la Narbonnaise, la prise en compte de l’enjeu environnemental se traduit par : • l’identification des paysages de grande valeur et des espaces naturels à préserver. Ils forment une composante essentielle de l’armature du SCoT qu’ils s’agissent d’espaces littoraux ou de l’arrière pays viticole. • une gestion durable du rapport ville / campagne, avec notamment une prise en compte des risques inondation et incendie et une valorisation raisonnée des zones inondables en milieu urbain. • la préconisation d’un développement urbain moins consommateur d’espace. Le développement de la densité est encouragé de manière différenciée : 190 Rapport de présentation retour à la maison de ville avec mur mitoyen, habitat semi-collectif, expérimentation architecturale, valorisation des cœurs de villages… Par ailleurs la plus grande attention est portée à la maîtrise qualitative et paysagère des espaces périurbains ainsi qu’aux parcs d’activités. • la problématique des déchets ménagers ainsi que la maîtrise de la qualité de l’eau est partie intégrante du SCoT. L’enjeu social « Dans le respect de nos traditions, assurer un équilibre social par des politiques d’aménagement du territoire volontaristes ». Ces politiques se déclinent principalement dans trois domaines fondamentaux : •L e droit à l’accès pour tous au logement. Les différentes catégories sociales pourront vivre dans le territoire de la Narbonnaise grâce à une offre de logements diversifiée, du locatif à l’accession à la propriété. Les nouveaux logements seront intégrés le mieux possible aux tissus urbains existants, dans le respect des modes de vie de chacun et des caractéristiques du territoire. • Le droit à la mobilité pour tous. A l’échelle du SCoT les secteurs en développement résidentiel (et économique) sont également des secteurs desservis par une politique de transports en commun efficace maillant correctement le territoire de la Narbonnaise. • Le droit aux services pour tous. Sur l’ensemble du territoire de la Narbonnaise, les zones en développement offre une mixité fonctionnelle : commerces, éducation, services, emplois… C’est le degré de mixité fonctionnelle qui conditionne la plus ou moins grande intensité de développement. Projet d’A ménagement et de Développement Durable IV-3 Avant-propos Le territoire du SCoT de la Narbonnaise au cœur d’une dynamique de projets. Le territoire du SCoT de la Narbonnaise est singulier à plus d’un titre. Sur le plan géographique, il associe des espaces très contrastés : des milieux littoraux et lagunaires, les contreforts du Minervois, les massifs des Corbières et de la Clape, la plaine de l’Aude. Sur le plan stratégique, il participe pleinement à une dynamique de projets au cœur d’une région particulièrement attractive notamment sur le plan démographique. Le SCoT de la Narbonnaise n’est pas isolé et développe avec les SCoT voisins une stratégie cohérente : • en favorisant les échanges interrégionaux et internationaux. La situation de la Narbonnaise comme carrefour vers d’une part Toulouse et la façade atlantique, et d’autre part la péninsule ibérique, est valorisée. • en développant des filières qui marquent son territoire. Citons à titre d’exemples celles liées au tourisme, à l’environnement, aux énergies solaires et éoliennes, à l’agri-viticulture, à l’économie résidentielle, à la santé. • en redonnant Avec, au nord le SCOT du Biterrois (Hérault), au sud le SCOT de la Plaine du Roussillon (PO), à l’ouest le SCoT du Lézignanais… le SCoT de la Narbonnaise est au cœur d’une dynamique de projet. 192 Projet d’Aménagement et de Développement Durable IV-3 Six objectifs stratégiques comme fondement du schéma de cohérence territoriale de la narbonnaise Pour un territoire pluriel qui met en cohérence sa diversité pour l’optimiser. Pour des espaces naturels et agricoles structurant à long terme le territoire. Pour une économie de la narbonnaise diversifiée valorisant sa situation géographique et les spécificités de son territoire. Pour une diversification de l’offre de logements et des modes d’habiter au cœur des cultures urbaines et villageoises comme condition d’un projet territorial équitable. Pour la mise en œuvre d’un système de transports en commun efficace guidant l’intensité du développement de la narbonnaise. Pour une gestion économe du territoire, qui s’assure de la bonne implantation au bon endroit. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 193 IV-3 Introduction QU’EST CE QUE LE PROJET D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE (PADD) ? Un projet territorial conjuguant cohérence et diversité Le PADD du SCoT de la Narbonnaise est le produit d’une exigence collective visant à valoriser des atouts territoriaux et socio-économiques. Il marque la volonté des élus de « prendre la main » avec détermination sur le développement du territoire face à des tendances qui pourraient précisément, si rien n’était fait, mettre à mal ces atouts. Le PADD fait suite à un diagnostic, et précède le document d’orientation qui lui donnera une valeur prescriptive. Le PADD est : • Un projet politique visant à organiser, dans l’intérêt de tous, les rapports entre une population et le territoire sur lequel elle vit, avec un regard humaniste dans une dimension de développement durable. • Un projet prospectif visant à organiser dans le temps ces rapports territoriaux. Ce sont les élus et la population qu’ils représentent qui sont les « maîtres du jeu » dans la mesure où ils définissent un scénario de développement territorial choisi et non subi. • Un projet déclinable à plusieurs échelles, selon les thématiques abordées et les politiques qui les sous-tendent : programme local de l’habitat (PLH), plan de déplacements urbains (PDU), schéma départemental de développement commercial (SDC). Un projet élaboré autour d’enjeux partagés1 Le SCoT de la Narbonnaise se fonde sur un enjeu transversal majeur, qui est « d’harmoniser, dans le respect des spécificités locales, le développement des territoires de projet, afin de réaliser, autour du patrimoine naturel, paysager et humain commun à la Narbonnaise, un projet de développement durable garant de la qualité de vie dont nous avons hérité et que nous souhaitons léguer ». Le SCoT de la Narbonnaise répond à : •U n enjeu stratégique « créant une unité territoriale forte, porteuse du projet, qui valorise l’identité patrimoniale du territoire du SCOT de la Narbonnaise et permette de mieux gérer le foncier. » • Un enjeu économique « favorisant un développement économique à l’échelle des différentes filières, en se fondant sur nos richesses naturelles. » • Un enjeu environnemental « protégeant les éléments vitaux et patrimoniaux, car notre environnement est notre richesse essentielle. » • Un enjeu social « assurant un équilibre par des politiques d’aménagement du territoire volontaristes, dans le respect de nos traditions. » 194 Projet d’Aménagement et de Développement Durable IV-3 Objectif 1 Valoriser un territoire pluriel Une des spécificités de la Narbonnaise repose sur la diversité des paysages qui la composent. Au sein de cette véritable marqueterie territoriale, les espaces naturels et agricoles sont des facteurs structurants du projet. Géographie, histoire, environnement participent au fondement du projet. Le territoire est porteur d’atouts qui s’expriment avec force dans la Narbonnaise. Valoriser ces atouts c’est se distinguer via un projet non banalisé. C’est affirmer sa signature. Chaque configuration territoriale est porteuse d’un modèle de développement. D’où une stratégie de territoire différenciée mais intimement articulée entre l’archipel villageois du nord, l’axe narbonnais, les agrafes littoral / arrière-pays, l’axe littoral. L’affirmation du pôle narbonnais se conjugue avec une « redistribution des cartes » sur l’ensemble du territoire. Le SCoT n’a de sens que si il crée un effet de résonance entre les différents territoires qui le composent. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 195 1.1. S’appuyer sur la géographie et l’histoire comme facteurs structurants du projet La géographie c’est, du littoral aux contreforts du Minervois, une succession de milieux on ne peut plus caractéristiques du Languedoc : mer, lido, étangs, massifs rocheux… et une plaine centrale, ancien golfe marin avec Narbonne comme port et la Clape comme île… Autant de milieux qui offrent une palette variée d’utilisation du sol, allant des espaces ludiques du lido aux multiples vignobles cultivés en plaine humide ou sur les terrains plus secs des massifs, allant des roselières aux pinèdes… un territoire qui offre à la fois une façade maritime touristique et portuaire avec Port la Nouvelle et une « échappée intérieure » avec des infrastructures autoroutières et prochainement ferroviaires de premier plan. L’histoire, c’est celle qui a su exploiter une situation de carrefour : c’est la voie Domitienne reliant l’Italie à l’Espagne ou encore le passage permettant, entre Corbières et Minervois, de rejoindre le Lauragais et les provinces de Guyenne et Gascogne… Une situation qui a fait de Narbonne une véritable capitale sous l’ère romaine, à une époque où Montpellier n’était encore qu’un modeste lieu dit. Aujourd’hui encore, l’espace de la Narbonnaise est profondément marqué par cette géographie et cette histoire : hier le patrimoine antique de Narbonne, le canal du Midi… aujourd’hui les autoroutes A9 et A61, demain le TGV… C’est aussi le vignoble qui sait exploiter avec intelligence la diversité des terroirs, ou encore l’activité touristique qui tire partie d’atouts culturels et climatiques. Affirmer cette valeur environnementale, c’est prendre en compte la rareté et la fragilité du territoire, mais aussi valoriser un patrimoine urbain de grande qualité. En « inversant le regard », il devient possible ne plus se polariser sur les seuls espaces bâtis et de donner toute sa place aux espaces agricoles et naturels. La valeur environnementale nécessite également de prendre en compte les ressources en eau, les besoins en assainissement et les déchets ménagers comme des facteurs importants de l’aménagement. Le SCoT permet de passer d’une politique fondée sur la demande à une vision prospective fondée sur l’offre. 1.2. Favoriser un développement différentié, respectueux des identités locales La cohérence n’est pas synonyme d’homogénéité. La stratégie d’aménagement met l’accent sur une diversité territoriale qui fait la richesse du SCoT de la Narbonnaise avec quatre entités et quatre structurations territoriales différentes : • Au nord, un archipel de villages agricoles entre les Corbières, le Minervois avec en son centre la plaine de l’Aude. C’est un territoire à l’habitat groupé, structuré par le vignoble et un réseau de routes, de canaux, de roubines et de simples fossés…. Cette structure du territoire est confortée en favorisant un développement maillé fondé sur une complémentarité entre les villages. • Au centre, l’axe narbonnais, un territoire fortement urbanisé s’appuyant sur des infrastructures majeures : voies ferrées et autoroutières, routes nationales... La structure en « archipel » laisse la place à celle de l’axe. Cette structure axiale constitue un secteur privilégié de densification urbaine pouvant être aisément irrigué par des transports en commun. • Les territoires d’articulation entre Clape et littoral au nord et Corbières et littoral au sud où l’urbanisation villageoise se cale dans les rares espaces permettant son développement. Une logique d’agrafes Est / Ouest est privilégiée, en s’appuyant sur les pôles urbains ou villageois existants comme Sigean ou Caves. 196 Projet d’Aménagement et de Développement Durable Projet d’Aménagement et de Développement Durable 197 • L’axe littoral, le long de la façade maritime, avec un chapelet de villes littorales implantées dans des secteurs très sensibles sur le plan écologique et paysager. La diversification et la mutation partielle des stations littorales est accompagnée afin qu’elles participent pleinement, notamment en matière de logement, à une offre urbaine complète. La ville de Portla-Nouvelle optimise sa vocation de site industrialo portuaire. 1.3. Favoriser un rééquilibrage territorial La place de Narbonne modernisée dans un territoire rééquilibré Le SCoT de la Narbonnaise n’est pas à proprement parlé un SCoT rural : il totalise en 2005 une population qui avoisine les 110 000 habitants. La Communauté d’Agglomération de Narbonne représente à elle seule plus de 76 000 habitants, et la seule commune de Narbonne près de 50 000 habitants… C’est dire l’extrême concentration spatiale de la population qui a pour corollaire la prégnance de la culture rurale et villageoise sur la majorité du territoire du SCoT. C’est un point singulier du SCoT de la Narbonnaise qui engendre des exigences spécifiques. L’affirmation du rôle de Narbonne comme pôle principal du territoire en terme de services, d’équipements structurants et d’emplois (la ville de Narbonne offre 60% des emplois du territoire) est essentielle pour la vitalité du territoire. Cette vitalité prend encore plus de sens et d’efficacité en se démultipliant sur les relais urbains et villageois qui structurent le territoire du SCoT : le Ginestacois au Nord et le Sigeanais au Sud. La mise en place d’un nouvel équilibre entre le littoral et l’arrière-pays La Narbonnaise exploite l’opportunité de développer une offre touristique et de loisirs à forte identité, qui n’est plus seulement concentrée sur le littoral mais qui valorise l’ensemble des atouts du territoire. Ce développement permet de capter de nouvelles richesses en passant d’un tourisme saisonnier « de plage » à un tourisme professionnel de territoire, en opérant un rééquilibrage entre le littoral et l’arrière pays. 198 Projet d’Aménagement et de Développement Durable IV-3 Objectif 2 Pérenniser l’armature des espaces naturels et agricoles. Les espaces naturels et agricoles sont tout à la fois : porteurs de richesses économiques ; vecteurs d’images de marque ; facteurs d’équilibre écologique ; éléments d’une culture et d’un art de vivre. Ils sont au cœur du projet et le structurent durablement. Le vignoble est la culture emblématique de la Narbonnaise. Il participe à la structuration du territoire en s’appuyant sur la qualité des terroirs et des appellations. La richesse et la diversité paysagère de la Narbonnaise sont des éléments essentiels de sa reconnaissance et donc de son attractivité. L’eau sous toutes ses formes est au cœur du projet : se protéger contre les inondations, gérer la ressource en eau potable, préserver les paysages des rivières, des étangs, du littoral… Projet d’Aménagement et de Développement Durable 199 2.1. Améliorer la lisibilité du système agri viticole Conforter les terroirs de la Narbonnaise Les espaces agricoles sont des espaces économiques produisant une part importante des richesses et de l’emploi de la Narbonnaise. La structuration du territoire par un vignoble occupant plus de 24 000 ha dont près de la moitié en AOC est confortée en définissant des espaces à vocation agricole affirmée. Les terres agricoles sont confortées pour leur potentiel agronomique et économique Il s’agit en premier lieu de terroirs de qualité à valeur de production reconnue, fondamentaux pour l’économie agricole : les différents crus et appellations (Corbières, Fitou, Muscat de Rivesaltes, Minervois, Coteaux du Languedoc avec les crus la Clape et Quatourze), les vins de pays (dont les vins de Pays d’Oc) et les secteurs de forte valeur agronomique hors AOC comme ceux de la plaine de l’Aude et des canaux (le secteur dynamique d’Ouveillan en particulier) qui sont par ailleurs soumis à une forte pression foncière. Il s’agit également des zones de diversification agricole en zone irriguée pour l’arboriculture fruitière (pêche, abricots, olives) et la culture potagère (tomate, melon, pastèques..) dans la plaine et le Minervois. Dans ces secteurs, des mesures fortes sont prises pour maintenir l’espace nécessaire sur le long terme au travers notamment de la maîtrise et de l’aménagement foncier. Les espaces agricoles à vocation paysagère ou de loisirs Il s’agit d’espaces liés à une activité agricole présentant une valeur paysagère, écologique, ou soumis à une forte fré- quentation citadine : dans ces secteurs, les contraintes sont fortes pour les exploitations agricoles. Les enjeux urbains justifient d’accompagner l’agriculture pour lui permettre de faire face à ces contraintes : protection des paysages, démarches qualité, contractualisation, ouverture aux pratiques douces de loisirs, valorisation en lien avec les marchés locaux et le tourisme. La sensibilité paysagère des secteurs agricoles qui jouent un rôle important pour l’image de marque du territoire au niveau des différentes entrées de ville et le long des infrastructures est affirmée, en particulier dans les zones d’articulation (Corbières / littoral ; Clape / littoral). Cela implique de considérer le Piémont comme l’une des « vitrines paysagères » du patrimoine communautaire et comme une zone de diffusion vers les autres richesses du territoire. A cet effet, il s’agit de privilégier les actions en faveur du paysage (préservation et requalification), tout en permettant un développement urbain localisé dans les secteurs stratégiques et parfaitement intégré à l’environnement. Organiser la croissance urbaine dans des limites claires Le développement urbain est contenu dans des limites qui sont celles définies par les espaces naturels et agricoles. Les secteurs de développement sont clairement circonscrits : extensions réalisées en continuité des masses bâtis existantes, identifications de limites « naturelles » (lignes de crêtes, ruisseau, routes …), préservation de ceintures paysagères… Ainsi, conformément à la loi de développement des territoires ruraux, des périmètres de protection des espaces agricoles et naturels périurbains seront créés. Dans les secteurs d’interfaces stratégiques, un développement spécifique est mis en place afin de répondre à la problématique clairement identifiée. 200 Projet d’Aménagement et de Développement Durable Sécuriser l’économie viticole en améliorant la lisibilité foncière Les investissements nécessaires au développement d’un vignoble de qualité comme les nouvelles plantations ou le réencépagement sont des opérations qui engagent les exploitations pour 20 ou 30 ans. La pérennité de l’activité viticole repose donc sur la bonne lisibilité à long terme des destinations foncières, en particulier dans les périphéries urbaines et dans les secteurs d’aménagement futurs (infrastructures, espaces économiques…). Le développement économique et urbain de la Narbonnaise est conduit avec la volonté de préserver la mosaïque parcellaire en définissant une stratégie d’aménagement foncier pour les espaces agricoles : celle-ci découle des orientations identifiées dans l’Opération Concertée d’Aménagement et de Gestion de l’Espace Rural (OCAGER) actuellement en cours sur la Narbonnaise. Elle s’appuie sur une hiérarchisation de la valeur des terres agricoles pour définir des zones d’actions prioritaires et des outils fonciers à mettre en place (échange, remembrement…). 2.2. Préserver les espaces naturels à forte valeur patrimoniale Conforter la trame verte de la Narbonnaise La trame s’appuie en premier lieu sur les espaces naturels remarquables préservés : - les zones naturelles faisant l’objet d’arrêté de protection de biotopes ou les réserves naturelles correspondent à une protection absolue ; - les zones naturelles situées dans les périmètres Natura 2000 (Zones de protection spéciales et pré sites d’intérêt communautaire), les zones humides remarquables et les zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) de type 1, qui représentent des milieux particu- liers ayant une forte valeur patrimoniale, dont la protection doit être renforcée ; - les sites naturels classés (massif de la Clape, étang de Bages Sigean, massif de Fontfroide, plateau de Leucate, basses plaines de l’Aude dont le classement est en cours) et les espaces naturels remarquables identifiés par la Loi littoral, qui sont des espaces sensibles dont la vocation multi usage doit être prise en compte. La trame verte identifie également des secteurs de connexion fonctionnelle entre les milieux naturels à maintenir ou à créer. Il s’agit notamment de continuités le long des cours d’eau et des corridors écologiques qui seront maintenus et restaurés notamment à l’occasion de la programmation de tous types de travaux de développement ou de restauration d’infrastructures de transport. Il s’agit également d’espaces agricoles jouant un rôle important dans le fonctionnement ou la préservation des espaces naturels : en particulier les zones agricoles situées dans les zones inondables ou dans le périmètre de protections contre les risques d’incendies. La stratégie permet de valoriser certains espaces naturels en y développant des activités compatibles avec leur équilibre écologique et leur régime juridique. Le réseau conforte et clarifie les vocations des espaces naturels en cohérence avec la Charte du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en différenciant : les sites naturels remarquables (lagunes, zones humides, massifs…), les secteurs de valorisation paysagère et les espaces de valorisation patrimoniale. Préserver la qualité et l’intégrité des complexes lagunaires Les vocations écologiques et de production primaire des étangs sont confortées en limitant les aménagements au développement des activités traditionnelles (pêche et conchyliculture) ou d’écotourisme. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 201 La fréquentation de ces milieux sensibles est organisée et maîtrisée en préservant l’équilibre fragile entre toutes les activités humaines liées à l’eau. La qualité des eaux lagunaires est dépendante de la qualité des rejets issus du bassin versant. Il est donc impératif d’assurer la mise à niveau du traitement des effluents urbains des communes du bassin versant des lagunes et d’anticiper la croissance urbaine au niveau des capacités d’assainissement. Accompagner la valorisation des massifs, garrigues et des vallées en respectant la sensibilité des sites Le Massif de la Clape, les Corbières, la Vallée de la Cesse, les collines du Minervois… sont des milieux écologiquement sensibles qui sont préservés tout en assurant leur valorisation en cohérence avec la philosophie de l’écotourisme ou du tourisme patrimonial. Structurer et accompagner le développement des énergies renouvelables Les principes de la Charte du développement Eolien élaborée par le Parc Naturel régional de la Narbonnaise sont en œuvre sur le territoire du SCOT concerné pour garantir la cohérence dans les implantations et les exigences d’insertion paysagère dans chacune des entités identifiées par la Charte : plaine de l’Aude et de l’Orbieu, littoral, massif cloisonné des Corbières. Les enveloppes potentiellement équipables sont définies durablement dans une cohérence d’ensemble en s’appuyant également sur les travaux du schéma régional d’implantation éolien et en tenant compte de l’intérêt des implantations à l’échelle du territoire du SCOT. Les enveloppes les plus favorables au regard de la Charte sont : la Plaine de l’Aude et le Sud du massif de Fontfroide (Portel des Corbières) pour la création de nouveaux sites, le plateau de Villesèque et les Garrigues Hautes (Port la Nouvelle) pour la densification des sites existants. La Charte ne prend cependant pas en compte l’ensemble de la Communauté de Communes du Canal du Midi en Minervois dont certaines communes ne font pas partie du PNR de la Narbonnaise. Concilier les objectifs de préservation et d’aménagement sur le littoral Le littoral de la Narbonnaise est appréhendé dans le cadre d’une stratégie d’aménagement globale qui permet à la fois de préserver les atouts qui en fondent l’attractivité tout en accompagnant la mutation des stations en villes littorales. L’application de la Loi Littoral est conduite avec cette volonté de concilier ces deux exigences. Elle s’appuie sur une délimitation des espaces naturels remarquables et des coupures d’urbanisation qui fondent le socle d’un littoral multiusage. Le développement urbain relevant d’une « extension limitée dans les espaces proches du rivage » est également considéré dans le cadre d’une approche globale sur la façade littorale du SCOT. Cette approche d’ensemble permet de structurer le développement de nouveaux quartiers de vie autour des pôles existants, d’organiser les déplacements et d’éviter les projets individuels non concertés. 2.3. Faciliter le fonctionnement naturel des zones inondables Les choix stratégiques relatifs aux risques naturels sur le territoire du SCOT s’inscrivent en cohérence avec les premières orientations issues des études préalables du SAGE des Basses Plaines de l’Aude (actuellement en cours d’élaboration). L’aménagement des zones habitées, des 202 Projet d’Aménagement et de Développement Durable vallées et des cours d’eau est considéré à l’échelle du bassin versant dans le cadre d’une gestion intégrée. Préserver et valoriser les zones naturelles d’expansion des crues Préserver les dynamiques alluviales Le développement et l’aménagement des territoires prend en compte la nécessité de préserver, et dans certains cas de restaurer, la dynamique alluviale dans le lit majeur des cours d’eau. La stratégie consiste à maintenir l’espace de liberté des cours d’eau partout où cela est possible, de limiter les aménagements et le durcissement des berges, de restaurer les biotopes et zones d’écoulement dans les lits mineurs et bras secondaires. Renforcer les vocations agricoles et les pratiques favorables à l’écoulement des eaux Les vocations agricoles sont renforcées dans les zones d’expansion des crues et les pratiques favorables au maintien des écosystèmes sont encouragées : réhabilitation des haies, maintien de zones enherbées, gestion du paysage alluvial, régularisation des débits des cours d’eau… Maîtriser l’urbanisme dans les zones inondables Limiter la vulnérabilité et l’exposition aux risques Le développement urbain de la Narbonnaise est recherché en dehors des zones soumises aux risques d’inondation (zones rouges des PPRI). Cependant, le développement de projets innovants, à caractère stratégique est envisageable dans certaines zones exposées à des risques faibles (Zones bleues) dans la mesure où la transparence hydraulique, ainsi que la sécurité des biens et des personnes sont assurées. Ces secteurs stratégiques respectent les principes fondateurs du PADD à savoir la maîtrise de l’étalement urbain et la desserte des nouveaux quartiers par les transports en commun. Les propositions d’aménagement et de protection des lieux habités sont inscrites dans une réflexion globale à l’échelle des bassins de façon à ne pas créer de nouvelles vulnérabilités. Favoriser le développement de nouvelles fonctions urbaines dans les zones inondables Le caractère urbain d’une zone inondable est recherché au travers de fonctions complémentaires des espaces bâtis : récréation et loisirs urbains, maillage par les circulations douces, structuration urbaine par le végétal (coulées vertes), corridors écologiques, espaces de respiration à l’échelle des pôles urbains… Des aménagements spécifiques sont réalisés pour renforcer l’attractivité des sites naturels pour le public urbain. 2.4. Préserver les ressources en eau La mise en œuvre d’une gestion durable de l’eau et des milieux aquatiques vers une gestion patrimoniale et solidaire permet de faire face aux pressions actuelles et futures dont ils font l’objet. La restauration des milieux, l’amélioration de la qualité, la gestion des risques sont appréhendés dans le cadre du fonctionnement global des bassins. Le Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) des Basses plaines de l’Aude vise à rassembler riverains et usagers de l’eau sur un territoire cohérent autour d’un projet commun : satisfaire les besoins de tous sans porter d’atteinte irréversible à l’environnement. L’objectif concilie la protection du patrimoine eau et le développement des activités économiques, en considérant l’eau dans sa globalité et en établissant de nouvelles priorités. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 203 Gérer la ressource en eau potable La Narbonnaise est un territoire fragile du point de vue de son approvisionnement en eau potable, notamment en période estivale et sur le littoral. Anticiper les besoins liés à la croissance démographique L’accroissement des besoins en eau potable consécutifs aux objectifs de croissance urbaine sur le territoire du SCOT en général et sur le littoral en particulier devront faire l’objet de politiques à court et long terme. Si l’extension de l’usine de production de Puech Labade (Fleury d’Aude) constitue une réponse aux besoins du secteur pour les 15 ans à venir, il est nécessaire de conduire une réflexion globale de gestion des ressources sur le littoral audois et héraultais à plus long terme pour pouvoir continuer à approvisionner ce territoire en forte croissance démographique. Economiser la ressource La volonté d’économiser la ressource en eau potable guide les projets d’aménagement et de développement. Cette exigence est notamment affirmée dans les équipements publics, les nouveaux parcs d’activités et les nouveaux quartiers en privilégiant la desserte en eau brute, les dispositifs de récupération collective des eaux pluviales… Préserver la qualité de la ressource L’ensemble du système d’approvisionnement en eau potable est sécurisé par le renouvellement des réseaux de distribution, le renforcement de la protection des captages existants et la protection des nappes phréatiques vis-à-vis des exploitations industrielles et des voies de transport. Les nouveaux projets d’infrastructures situés dans le périmètre de protection de protection de captages d’eau potable sont aménagés afin de ne pas aggraver le risque de pollution chronique ou accidentelle. De nouveaux captages sont mis en place et reliés aux captages existants afin d’augmenter les capacités et de sécuriser la production d’eau potable. Ils bénéficient de mesures de protection fortes garantissant leur pérennité. Améliorer les capacités du réseau d’assainissement La mise à niveau des stations d’épurations des communes est renforcée en anticipant l’augmentation de population notamment pour celles, dont les rejets ont un impact sur la qualité des eaux superficielles. Tout nouveau projet de développement urbain est conditionné par les capacités d’assainissement du secteur concerné. La modernisation du réseau de collecte et d’élimination des eaux pluviales est poursuivie afin de désengorger les stations d’épuration et de limiter le recours à de nouveaux investissements coûteux pour la collectivité. Les nouvelles urbanisations intègrent l’impératif d’une bonne gestion des eaux pluviales en assurant au besoin la retenue de ces eaux. 204 Projet d’Aménagement et de Développement Durable Projet d’Aménagement et de Développement Durable 205 IV-3 objectif 3 Impulser un souffle nouveau à l’ économie de la Narbonnaise Le projet exploite le potentiel de la Narbonnaise : - sur le plan géographique, en tirant partie d’une situation de carrefour et d’une convergence d’infrastructures majeures à l’échelle internationale (Autoroutes, TGV) ; - sur le plan foncier, en requalifiant les parcs existants et en créant de nouveaux parcs généralistes correctement greffés au système de déplacement et au tissu urbain ; - sur le plan prospectif, en développant de nouvelles filières liées à la dynamique démographique (l’économie résidentielle) ou encore liées à l’environnement de la Narbonnaise. En complément des parcs généralistes, ces nouvelles filières s’épanouiront dans des « écoparcs » à forte valeur ajoutée. La façade littorale doit être tout à la fois un espace de protection de l’environnement, de diversification des stations, et de développement d’activités nouvelles liées au nautisme et aux filières industrialo portuaires. La Narbonnaise présente une offre équilibrée et de qualité de parcs d’activités bien intégrés au paysage et correctement greffés aux infrastructures du système de déplacements. La Narbonnaise ose l’innovation économique avec le développement d’activités « pointues » mais aussi avec la conception « d’écoparcs » qui révolutionnent l’immobilier d’entreprise. 206 Projet d’Aménagement et de Développement Durable 3.1 Conforter et diversifier l’économie littorale Privilégier le développement d’activités liées à la présence de la mer et des lagunes La rareté du foncier sur le littoral et la forte attractivité qu’il exerce impliquent d’être très sélectif quant à l’implantation de nouvelles activités économiques. Les activités ne nécessitant pas la proximité immédiate de la mer n’ont pas vocation à s’implanter sur le littoral. Trois orientations stratégiques doivent être plus spécifiquement conduites dans ce sens : • Créer un pôle international des sports de glisse multisites L’objectif est de capitaliser la notoriété internationale dont bénéficient les étangs du Narbonnais et l’étang de Leucate en particulier pour la pratique des sports de glisse pour développer une nouvelle filière. Cette filière liée aux sports de glisse s’appuie sur une organisation multisites (Fleury, Narbonne Plage, Gruissan, Port la Nouvelle, La Palme) et un pôle de compétence économique à proximité de Caves-Leucate où constructeurs, magasins dédiés et services spécifiques… se développent au sein d’un écoparc. Il est doublement exemplaire : en terme d’insertion et de normes environnementales d’une part et en terme de production d’autre part. • Conforter la vocation industrielle et commerciale des espaces portuaires de Port la Nouvelle La présence d’un port d’intérêt national est un atout économique majeur pour le territoire de la Narbonnaise qui entend le conforter. La vocation économique des espaces portuaires est renforcée en poursuivant les projets de diversification en cours : création de nouveaux hangars pour les marchandises et le vrac…Les activités et infrastructures liées à la pêche sont également modernisées et pérennisées. • Développer la plaisance et la filière nautique Il s’agit en premier lieu de conforter le port de Port la Nouvelle en le préparant à de nouvelles perspectives économiques liées au développement de la plaisance : la reconversion progressive de certains espaces industriels pour créer de nouveaux anneaux de plaisance constitue un levier efficace pour développer la filière et tirer la qualité de l’offre touristique vers le haut. La présence de 4 ports dans les communes littorales (Gruissan, Leucate, Narbonne Plage, St-Pierre/Fleury) alliés aux perspectives de développement de la plaisance permet la structuration d’une filière nautique (construction – maintenance…) qui trouve toute sa place dans les parcs d’activités des villes littorales. A ce titre, les ports sont aménagés et développés, des anneaux sont créés, afin d’une part de conforter la mise en place de la filière et d’autre part de permettre la pérennisation des installations actuelles. Au-delà une réflexion est menée sur le développement des activités alternatives à la pêche traditionnelle, telle que l’élevage. En complément de son activité industrialo-portuaire, Port la Nouvelle s’affirme comme une nouvelle porte maritime sur le littoral régional au travers d’un port d’escale pour les croisières. Cette stratégie de développement contribue au renforcement des complémentarités entre le littoral et l’arrière pays. Moderniser l’offre marchande d’hébergement touristique L’offre marchande du littoral est modernisée et diversifiée pour répondre aux attentes des nouvelles clientèles. Afin de répondre à cet objectif, une part significative des nouveaux programmes immobiliers est réservée à la création de lits marchands de qualité. Les opérations de réhabilitation par îlots sont engagées. Les nouveaux quartiers ainsi créés permettent de générer un effet de levier pour accélérer la politique de requalification de l’offre existante. Accompagner la mutation des communes littorales en pérennisant une offre de commerces et de services L’augmentation de la population permanente sur le littoral constitue une opportunité à saisir pour limiter le caractère saisonnier de nombreux commerces et services dans les stations. Pérenniser Projet d’Aménagement et de Développement Durable 207 cette offre, implique d’améliorer la qualité des services indispensables pour achever la mutation des stations en véritables villes littorales. Une majorité de commerces et services ouverts à l’année sur le littoral, générera des retombées économiques plus importantes pour l’ensemble du territoire avec des emplois pérennisés à la place des emplois précaires et saisonniers. 3.2 Promouvoir une offre différentiée et attractive de parcs d’activités La politique d’aménagement économique définit une nouvelle carte économique de la Narbonnaise : elle produit une meilleure répartition des activités économiques en amorçant un rééquilibrage des pôles d’emplois entre le Narbonnais, le Ginestacois et les Corbières. Cette recherche d’une répartition spatiale plus équilibrée s’accompagne d’une hiérarchisation et d’une spécialisation des parcs d’activités, mieux articulés avec les tissus économiques des centres urbains. Valoriser les parcs existants par des démarches qualité Les zones d’activités sont progressivement transformées en véritables parcs d’activités, au travers d’une démarche globale d’amélioration de la qualité paysagère et environnementale des sites. La requalification de ces parcs d’activités s’accompagne de l’organisation d’une desserte par les transports collectifs. En complément, des plans de déplacement d’entreprises seront initiés à l’échelle de chaque site. Conformément au principe « d’agir au bon endroit », la création ou la reconversion de certains espaces favorise l’implantation d’entreprises correspondant à la vocation dominante du secteur concerné. Créer des parcs d’activités généralistes structurants Afin de répondre aux besoins des entreprises, une nouvelle offre de parcs d’activités généralistes est créée. Des pôles de compétences structurants pour les filières du territoire y sont développés. Ces nouveaux parcs et les parcs spécialisés, permettent la mise en réseau de l’ensemble des espaces économiques. A l’échelle du SCoT, les principaux sites concernés sont : • le parc de Montredon-Névian pour accueillir les nouvelles activités sur l’axe central d’urbanisation. • le parc des Quatre Chemins, espace mixte à vocation touristique et économique. Face au fort développement démographique du Ginestacois, ce parc permet la création d’emplois et de services, et de « maintenir » sur le territoire un plus grand nombre d’actifs. Développer de nouvelles filières économiques Insuffler une nouvelle dynamique à l’économie de la Narbonnaise passe par l’ouverture à des filières porteuses comme l’environnement, la filière santé et le nautisme au sein de parcs dédiés et de haute qualité environnementale (HQE). Ce renouvellement économique permet de créer de nombreux emplois qualifiés et de nouveaux débouchés pour le pôle universitaire Narbonnais qui s’en trouve ainsi renforcé. Le concept d’« écoparc » est développé. Il valorise des activités porteuses d’innovation prenant en compte l’environnement tant dans la conception de l’écoparc que dans le type d’activités qu’il regroupe. Dans ce cadre, on peut admettre le principe d’implantation sur des secteurs sensibles d’un point de vue environnemental, à condition qu’elles soient très ciblées et exceptionnelles à l’échelle du SCoT ; qu’elles répondent à des exigences de Haute Qualité Environnementale (HQE), que leur implantation sur ce site se justifie au regard du type d’activité envisagé. Trois secteurs, en particulier, sont concernés par ce concept : • Le parc de biotechnologie de l’environnement : il capitalise la présence de l’INRA en créant des structures dédiées à l’accueil 208 Projet d’Aménagement et de Développement Durable des entreprises, à la formation et au transfert de technologie dans le domaine de l’environnement • Un pôle technologique des énergies renouvelables, localisé à proximité de l’étang de Leucate et des nombreux gisements éoliens présents dans le sud du territoire. Il permet de structurer une filière économique spécifique : construction, maintenance, recherche et développement, sous traitance… Des liens sont développés avec les Pyrénées-Orientales retenues comme pôles de compétitivité dans le domaine des énergies renouvelables. • Un réseau « santé et gérontologie » : il s’appuie sur Narbonne comme pôle de ressource de dimension inter-régionale en liaison avec les centres de recherche anticancéreux de Toulouse et Montpellier. Les capacités d’accueil sont développées en lien avec les grands centres hospitaliers régionaux. Ces structures d’accueil sont répartis sur le territoire et participent à la revitalisation des cœurs de villes et villages. 3.3 Renforcer l’attractivité touristique de l’arrière pays En complément des pôles touristiques littoraux, une offre d’hébergement qualitative est développée à partir des cœurs historiques villageois ou du patrimoine viticole qui constituent un vecteur de développement d’un « tourisme vert » fondé sur une plus grande authenticité culturelle. Des sites emblématiques comme le canal du midi, mais aussi des sites naturels comme la vallée de la Cesse… sont autant de points d’accroche de grande qualité pour ce tourisme d’arrière pays. La Narbonnaise n’est plus associée au seul tourisme balnéaire mais à l’image d’une destination plurielle. Ce développement est conduit en cohérence avec les stratégies définies dans le cadre des Schémas locaux d’organisation touristique du département de l’Aude (SLOT du Pays Corbières Minervois, SLOT Pays Narbonnais). Mettre en réseau une nouvelle offre hôtelière, bien intégrée aux tissus urbains Le développement touristique de l’arrière pays passe également par le développement d’une offre d’hébergement touristique adaptée au territoire et directement liée au patrimoine bâti. Cette offre se développe et s’organise en réseau, avec : • le développement de petites résidences hôtelières au cœur des tissus urbains, au travers du réinvestissement de l’habitat ancien, du changement de destination des anciennes exploitations agricoles ou de la création de nouveaux hébergements de grande qualité architecturale en continuité directe des zones urbanisées ; • le développement de gîtes et des chambres d’hôtes dans les villages ou dans les mas : des hébergements touristiques sont créés dans le Minervois et les Corbières en favorisant, lorsque cela ne perturbe pas l’économie agricole, la reconversion des mas viticoles et autres bâtiments d’exploitation en gîtes, chambres d’hôtes ou résidences hôtelières. • la création de pôles hôteliers d’ordre supérieur sur les secteurs particulièrement stratégiques. 3.4 Renforcer l’économie au cœur des villes et des villages Le renforcement de l’économie de la Narbonnaise s’appuie également sur une dynamisation des commerces et des services tertiaires au sein des cœurs urbains et villageois. Aussi, le territoire n’accueillera pas de nouvelle implantation de surfaces commerciales de niveaux supra communautaire susceptibles de fragiliser les commerces de proximité. Par contre, on favorise l’implantation d’activités commerciales et de services dans les secteurs résidentiels pour favoriser la mixité des fonctions. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 209 IV-3 objectif 4 Favoriser l’accès pour tous aux logements et aux fonctions urbaines Tous les territoires de la Narbonnaise doivent disposer d’une offre urbaine complète. Cela suppose la nécessité de rapprocher spatialement les fonctions qui font le quotidien des habitants : se loger, aller travailler, aller à l’école, faire ses courses, se divertir… Cela suppose également de dynamiser l’offre de logements tant quantitativement que qualitativement. La qualité de la Narbonnaise repose en grande partie sur un art de vivre son village ou sa ville. Le projet renoue avec des proximités fonctionnelles qui sont aussi et surtout des proximités humaines. L’urbanisme de patchwork a vécu. L’offre de logements est équilibrée afin de pouvoir répondre quantitativement et qualitativement aux différentes situations socio-économiques des ménages 210 Projet d’Aménagement et de Développement Durable 4.1. Développer une offre de logements diversifiée et équilibrée socialement La question du logement se pose de trois manières complémentaires : - en terme de quantité, compte tenu des évolutions démographiques souhaitées par les élus, - en terme de répartition et d’équilibre territorial ; - en terme de qualité afin de trouver des alternatives au modèle dominant de la villa individuelle et du lotissement… Développer l’offre de logements, en cohérence avec l’objectif de maîtrise de croissance démographique Sur la base du scénario de croissance démographique maximal retenu, l’accueil de la population nouvelle (environ 12 500 habitants de plus à l’horizon 2015 et 26 500 habitants de plus à l’horizon 2025 ) nécessite une offre de 5 400 logements à l’horizon 2015 et 11 500 logements en 2025 Cette offre de logements nouveaux est en outre trouvée grâce à : •L a mobilisation des zones à urbaniser disponibles dans les documents d’urbanismes actuels ou en cours de révision : Environ 800 ha sont mobilisables dans les documents d’urbanisme actuels et en cours d’élaboration des communes. Ce potentiel permettrait d’accueillir : - 12 000 logements, soit 27 600 habitants, sur une base moyenne de 15 logements à l’hectare ; - 20 000 logements, soit 46 000 habitants5, sur une base moyenne de 25 logements à l’hectare. •U n réinvestissement des zones urbanisées, avec la reconquête des logements vacants, la « résidentialisation » partielle des stations littorales, la densification et la restructuration de zones faiblement urbanisées… Sur la seule ville de Narbonne, le potentiel de réhabilitation est estimé à plus de 3 000 logements . Sur cette base, il apparaît que l’offre foncière existante répond au besoin quantitatif à l’échelle du SCoT. L’objectif est donc de favoriser en priorité des formes urbaines moins consommatrices d’espace. Aussi, plus qu’une question quantitative, la question du logement est surtout qualitative sur le territoire. Diversifier l’offre de logements et favoriser la mixité dans les espaces urbains Pour diversifier l’offre de logement et favoriser la mixité le projet assure : -L e développement des logements accessibles aux ménages aux revenus faibles et moyens et le rééquilibrage de cette offre sur l’ensemble du territoire : offre locative, petits logements, petites parcelles et logements sociaux sont développés dans les nouveaux projets urbains sur l’ensemble du territoire. Concernant les logements sociaux : 1460 logements sociaux sont à produire d’ici 2020, soit 27% en plus du parc actuel ; - Le développement des formes urbaines génératrices d’urbanité et de mixité : aménagement d’espaces publics structurants -véritables lieux de viecomposés par le bâti ; diversification des formes de logement et développement des logements groupés et des petits collectifs… - Le développement de la mixité urbaine dans les quartiers, par l’implantation de services et d’équipements de proximité dans les zones d’habitat. Cette nouvelle offre est développée sur l’ensemble du territoire. Chaque nouvelle opération prévoit une part de logements locatifs et de logements sociaux. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 211 4.2. Favoriser une ville des proximités et des mobilités « durables » Le projet favorise l’accès de tous aux fonctions urbaines, limite les déplacements et développe les modes de déplacements alternatifs à la voiture particulière. Cette accessibilité est rendue possible par une stratégie de localisation des activités économiques, des équipements et des nouveaux quartiers d’habitat conditionnée par l’offre de déplacement : il doit toujours y avoir un lien direct entre une desserte efficace et un projet majeur de développement, en privilégiant la présence ou la possibilité de mise en place d’une ligne de TC. C’est un des principes fondateurs du SCoT : aucun projet de développement significatif à l’échelle du SCoT ne pourra voir le jour s’il n’est pas articulé à des réseaux structurants. Au total, les actions pour un logement équitable se traduisent en terme de : -q ualification, soit la promotion de nouvelles formes urbaines moins consommatrices d’espaces. - localisation. Les intensités d’urbanisation sont variables sur l’aire du SCoT : mesurées dans l’archipel des villages viticoles et dans les Corbières, elles seront plus développées sur l’axe narbonnais fortement structuré par un système de déplacement diversifié. - régulation. Le marché ne peut agir seul car il génère sur la Narbonnaise des risques de ségrégation sociale. En mettant plus de logements sur le marché, en donnant toute sa place au logement social et au logement locatif, le projet apporte une correction majeure à la tendance actuelle. La mixité entre les fonctions urbaines est également recherchée dans cette optique. L’accès à la culture, à l’histoire, aux sports, pour tous, est ainsi facilité. 212 Projet d’Aménagement et de Développement Durable IV-3 Objectif 5 Structurer durablement le système de déplacement. Les réseaux de déplacements jouent un rôle essentiel dans la structuration du territoire. Ils constituent une « trame » qui s’inscrit durablement dans l’espace et dans le temps. Ils déterminent en grande partie les formes urbaines et les modes de vie. L’objectif est de construire un système de déplacement : - confortant une structure urbaine adaptée aux territoires et favorisant la mise en place de transports en commun et de modes doux, par la densification et la mise en réseau d’espaces urbanisés ; -a méliorant la lisibilité du territoire par une hiérarchisation des voies et un traitement adapté à leur fonction et aux territoires qu’elles desservent ; - favorisant les liens de proximité, par l’aménagement des espaces viaires comme de véritables espaces publics. Un développement structuré selon un axe géographique rend possible une offre performante de transport en commun. De nombreuses gares sont fermées ou confidentielles… Le développement de la Narbonnaise leur donne un rôle nouveau essentiel. Conjugué à la multimodalité, l’aménagement du réseau routier reste un élément important de l’efficacité territoriale du SCoT de la Narbonnaise pour mettre en résonance ses différents territoires. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 213 5.1. Sous-tendre le développement urbain par des axes structurants, vecteurs privilégiés de TC Les secteurs de densification urbaine s’appuient sur une trame routière et ferrée structurante pouvant être au service d’une nouvelle offre de transport en commun (TC). L’ensemble de ces infrastructures irriguant les axes privilégiés de développement permettent de construire une solidarité fonctionnelle importante entre les zones d’emplois et les zones d’habitat, tout en développant une meilleure connexion entre le littoral et l’arrière pays. Accompagner le développement de l’axe narbonnais • De Névian à Salles-d’Aude, via Narbonne, Montredon, Vinassan et Coursan, se dessine un axe urbain majeur pouvant accueillir un développement important car sous-tendu par des infrastructures routières et ferrées structurantes : RN113 / RN9 / A9 / voie ferrée / RD31 à dévier au niveau de Vinassan. Certains de ces axes pourront être les supports de ligne de TC à vocation de desserte locale, voire de TCSP , lorsque la densification de l’urbanisation générera une demande de transport en commun suffisante. • Cette structure est à compléter par des systèmes circulaires rompant avec la seule logique de pénétrantes convergeant vers Narbonne et de traversées des villages, avec : - le bouclage du système de contournement rapproché autour de Narbonne, avec la création de la rocade Est reliant la N9 à la D168 et l’A9 ; - la déviation de Coursan ; - L’aménagement des liaisons entre les villages, avec le contournement de leur centres bourgs, depuis Salles-d’Aude à Névian, Cuxac-d’Aude, Moussan, Marcorigan, afin de rendre possible l’urbanisation future de ces villages. • Un nouveau diffuseur sur l’A9 dans le secteur Salles-d’Aude / Fleury. Il permet : - de renforcer le potentiel urbain de l’axe narbonnais avec des villages comme Vinassan, Coursan, Salles-d’Aude, sans encombrer le centre de Narbonne et sans charger une voirie départementale non adaptée ; - de connecter avec efficacité l’archipel des villages agricoles à la plaine languedocienne et au littoral. Mailler l’archipel de villages agricoles et renforcer son articulation à Narbonne. Le développement s’appuie sur deux types de maillage : un maillage dense de voies secondaires reliant les villages structurés « en archipel » et un maillage de voies plus structurantes avec : - la Minervoise reliant Béziers à Carcassonne ; - les pénétrantes D607 (via Marcorignan) et D13 (via Ouveillan et Cuxac-d’Aude) articulant la Minervoise à Narbonne ; à Narbonne. Le contournement des villages sera envisagé ; - la ligne ferroviaire menant vers Bize dont le rôle est à envisager sous un angle nouveau. Ces voies permettent un développement multipolaire mesuré autour de villages comme St-Marcel, Sallèles-d’Aude, Ginestas, Ouveillan… Le développement des « agrafes » transversales entre les Corbières, la plaine de l’Aude et le littoral. Afin d’éviter toute dilution du bâti selon un axe Nord / Sud, sont identifiés trois secteurs stratégiques agrafant selon une direction Est / Ouest des territoires complémentaires : - La N139 prolongée par la D3, structure l’axe de développement entre Port-laNouvelle et Portel-des-Corbières, avec Sigean comme pôle de services central ; - La RD627, vers La Franqui, Leucate et Port-Leucate, constitue un second axe 214 Projet d’Aménagement et de Développement Durable de développement ; - La RD168 et la RD32 vers Gruissan prolongé par la RD332, reliant Gruissan à Narbonne-Plage et à Fleury ; Ces axes sont aménagés pour la circulation des TC et des deux roues. On articule ces liaisons avec le réseau de TC existant avec les gares de Port-la-Nouvelle et de La Franqui. 5.2. Développer le rôle du réseau ferré, les modes « doux » et l’articulation entre les modes de déplacement Le nécessaire renforcement du rôle du réseau ferré L’arrivée de la future ligne ferroviaire mixte (TGV et fret) qui reliera le Languedoc-Roussillon à la Catalogne espagnole, ainsi que sur la branche Est en direction de Toulouse et l’Atlantique est une opportunité majeure pour le territoire, à valoriser. Le tracé de cette ligne est projeté à l’Est de Narbonne et sa connexion entre les deux branches est prévue au niveau de la commune de Montredon. La question du positionnement de la gare est essentielle pour le développement de la Narbonnaise. Un positionnement à proximité de la ville centre est affirmé dès aujourd’hui avec force par les acteurs politiques du territoire. Il permettra à la Narbonnaise d’affirmer sa position de carrefour. Le rôle du réseau ferré est renforcé, ainsi que celui des gares de Narbonne et de Port-la-Nouvelle. Des gares plus petites comme La Franqui sont développées ou réactivées comme Coursan, Truilhas, Bize-en-Minervois. Améliorer l’articulation entre les modes au profit des TC Le territoire de la Narbonnaise se prépare à organiser progressivement une diversification de l’offre de mobilité en associant aux déplacements automobiles les transports publics et les modes doux. Cela passe par une bonne articulation des transports publics et des pistes cyclables aux autres réseaux (routes, fer, mer, canaux…) par des parcs d’échanges situés à des nœuds stratégiques du territoire. Les gares sont les points d’appui privilégiés pour l’aménagement de pôles d’échanges. Le réseau de transport public est développé et mieux calé aux bassins de vie, en optimisant la desserte des quartiers les plus densément peuplés par des cadencements plus élevés. La coordination et l’harmonisation des trajets, des tarifs et des horaires sont recherchées entre les lignes départementales, les lignes de la CAN et le réseau TER. Développer les modes « doux » En s’appuyant notamment sur les différentes réalisations communales ou intercommunales, l’ensemble du territoire sera desservi par des boucles de pistes cyclables interconnectées. Les connexions avec les pistes des territoires voisins sont recherchées. Par ailleurs on tire parti de la présence du canal de la Robine, du canal de Jonction et du Canal du Midi comme axes cyclables structurants à l’échelle du SCoT. 5.3. Améliorer la lisibilité du réseau L’objectif est d’opérer une hiérarchisation claire des différents niveaux de voirie en fonction de leur vocation. Elles sont considérées comme des espaces publics conciliant les différents usages et modes de déplacement urbains et comme des vecteurs de découverte du territoire selon leur fonction et leur gabarit. Les voies rapides de transit comme vecteurs de découverte Elles dégagent de vastes panoramas sur les paysages de la Narbonnaise. Il en est ainsi en particulier de l’A9 et de la RN9 entre Narbonne et le sud de l’aire du SCoT : charnières entre Corbières et étangs, ces axes sont dégagés d’un point de vue pay- Projet d’Aménagement et de Développement Durable 215 sager et servent très ponctuellement de points d’appui à des axes de développement de direction Est / Ouest (Portels / Port la Nouvelle, Treilles / Leucate). Les voies de liaisons et de desserte de l’axe narbonnais Elles admettent des lignes de TC en site propre, des pistes cyclables, …et sont traitées selon les séquences, comme voies urbaines. Les voies de liaison entre l’archipel des villages agricoles et l’agglomération de Narbonne Il s’agit d’en faire des axes de liaison performants tout en offrant une image valorisante du territoire. jet d’aménagements spécifiques pour les deux roues. Il s’agit surtout de petites routes départementales présentant un caractère intimiste et des paysages de grande qualité qu’il convient de conserver. On peut citer, à titre d’exemple, les axes traversant ou contournant la Clape : D1118 ; D168 ; l’axe reliant Portel-des-Corbières à Caves via Durban-Corbières et Treilles (D27, D611, D3) ; la D709 entre Port-laNouvelle et La Palme, les D327 et D627 entre Caves et Port-Leucate ; la RD105 entre Peyriac et Bages, la RD613 vers Bizanet et Fontfroide, la route longeant le canal du Midi en Minervois, la route de Minerve via la vallée de la Cesse (RD26),… Les voies intercommunales à caractère touristique Un certain nombre d’axes et de « boucles » permettent de découvrir la qualité des territoires de la Narbonnaise. Ils seront l’ob- 216 Projet d’Aménagement et de Développement Durable Projet d’Aménagement et de Développement Durable 217 IV-3 objectif 6 Favoriser un développement urbain assurant une gestion économe du territoire. Favoriser un développement urbain assurant une « gestion économe du territoire » revient à aborder la question du choix de croissance démographique mais aussi, et surtout, celle de la consommation d’espace pour l’urbanisation. Il est en effet possible d’accueillir de nombreux habitants tout en consommant peu de surfaces, et inversement... Aussi, l’objectif de gestion économe est-il concomitant d’une réflexion sur les nouvelles formes urbaine sans omettre que la qualité de vie des habitants doit être préservée. La maîtrise de la croissance démographique est une des conditions d’un projet cohérent et réaliste. Comment accueillir 12 000 habitants nouveaux d’ici 2015 ? Les nouvelles formes d’habiter mais aussi le développement diversifié de l’emploi sont des éléments essentiels de réponse. Optimiser les territoires urbains via des opérations de renouvellement, de réhabilitation, de densification… permet de se développer sans se diluer. Entre la villa (modèle dominant) et le logement collectif, il faut explorer les voies nouvelles d’un urbanisme et d’une architecture associant qualité, convivialité et respect de l’environnement. 218 Projet d’Aménagement et de Développement Durable 6.1. Maîtriser la croissance démographique La croissance démographique maximale fixée par les élus se situe dans une fourchette allant de + 0,7% à + 1,1% par an, soit d’ici 2015, un accroissement d’environ 12 000 habitants. Ce taux de croissance se cale sur l’évolution constatée depuis plus de 20 ans sur la Narbonnaise et sur les taux de croissance prévus par l’INSEE. Ce taux de croissance réaliste, mais qui nécessite de bien « tenir la barre » sur le plan de l’offre foncière, est une des conditions qui permet à la fois de se structurer sans se diluer, d’engager une programmation équilibrée d’équipements, de préserver l’espace agricole et naturel. 6.2. Maîtriser la consommation foncière La maîtrise de la consommation foncière passe par : - le réinvestissement des espaces urbains existants et en particulier ceux des stations littorales ; - la priorité à des axes spatialement structurés de développement résidentiel et économique, permettant le rapprochement des différentes fonctions urbaines et favorisant la mise en place de transports en commun (TC) ; - le développement de formes urbaines moins consommatrices d’espaces. Privilégier le renouvellement et le réinvestissement urbain Pour limiter la consommation des espaces agricoles et naturels par le développement urbain, la priorité consiste à rechercher de nouvelles disponibilités dans le tissu déjà urbanisé : - par la reconquête des logements vacants ; - par le réinvestissement des espaces urbains faiblement urbanisés, - par le renouvellement urbain d’îlots, de quartiers ou de friches industrielles : ces disponibilités sont à identifier à l’échelle des villes et des villages, notamment dans le cadre de l’élaboration ou de la révision des documents d’urbanisme ; - par le renouvellement d’une partie du parc de logements touristiques des stations littorales pour le logement permanent. Favoriser de manière différenciée la densification des espaces urbains. L’organisation territoriale de la Narbonnaise est structurée par des axes ou des pôles de développement urbain qui ont en commun : - d’être reliés à des infrastructures routières majeures et / ou d’être desservis par le rail ; - de former des communautés de développement cohérentes et complémentaires ; - de prendre appui sur un tissu urbain et villageois existant. Cette structuration spatiale affirmée permet d’inscrire les principes du développement durable au cœur de la stratégie d’aménagement de la Narbonnaise : - elle évite une dilution urbaine sur le territoire et par là même met fin au mitage des espaces naturels et agricoles ; - elle limite les déplacements grâce au rapprochement des fonctions urbaines, notamment le travail et le logement ; - elle rend possible la mise en place de TC en créant des quartiers plus denses reliés par des axes structurants. Composer des formes architecturales et urbaines moins consommatrices d’espaces et plus génératrices « d’urbanité » La recherche de formes urbaines et architecturales moins consommatrices d’espaces, permet de répondre aux attentes des habitants pour plus d’urbanité. Projet d’Aménagement et de Développement Durable 219 L’offre de logement est diversifiée et de véritables quartiers sont composés. La Narbonnaise ose l’innovation en préférant urbaniser des secteurs stratégiques « contraints » mais qui sont parfaitement reliés à la ville (continuité du bâti, desserte de transports en commun…), plutôt que de se déconnecter de tout contexte urbain, qu’il soit technique ou humain. 6.3. Un projet qui se module selon les spécificités et les potentialités du territoire. Le territoire se structure autour de quatre grandes entités qui toutes participent à un développement cohérent de la Narbonnaise, mais selon des modalités différenciées et complémentaires. Une volonté commune les rassemble : promouvoir un projet durable s’appuyant sur le respect de l’environnement, le développement économique, l’équilibre social. La géographie et les potentialités du territoire les distinguent : la place de la viticulture, le relief, les contraintes comme les zones inondables, la possibilité de se greffer à un réseau de déplacement performant… sont autant d’exemples qui montrent que les territoires du SCoT se doivent d’avoir un développement différencié. L’Archipel des villages agricoles Cet archipel se développe en grande partie au Nord du fleuve Aude. Les villages qui le composent sont de taille modeste sans qu’aucun ne polarise véritablement le territoire. Ils maillent littéralement le territoire. Cette structure en « archipel » conditionne en grande partie son potentiel de développement selon quatre axes : Un développement touristique prenant appui aussi bien sur la notoriété du canal du Midi que sur des paysages à fortes identités comme les contreforts du Minervois, la vallée de la Cesse, le vignoble. Un développement économique s’appuyant sur des zones existantes comme celle du Truilhas et optimisant la convergence d’infrastructures : Minervoise (D5) / D 607 (projet de parc d’activités et de développement touristique sur le secteur dit des Quatre Chemins). Les conditions d’exploitation de la voie ferrée en provenance de Narbonne et allant jusqu’à BizeMinervois sont réenvisagées afin d’optimiser le potentiel du territoire. Un développement résidentiel « en archipel » accompagné d’un développement multipolaire en matière de services et d’équipements : le développement résidentiel conforte la structure urbaine actuelle en archipel et est répartit sur les villages qui conservent leur forme compacte et leur densité. Les services et équipements sont mis en réseau Un développement agricole, fondé sur le maintien et la qualité du caractère agriviticole des terres. L’axe narbonnais : Névian / Narbonne / Coursan / Salles-d’Aude. A la différence de l’archipel villageois, l’axe narbonnais est fortement structuré selon une direction axiale Ouest / Est sous-tendue par des infrastructures de premiers plans : RN113, RN9, A9, voie ferrée menant vers Toulouse et Barcelone, future Ligne à Grande Vitesse. L’axe narbonnais constitue la ligne de densification majeure du SCoT : - Il optimise un capital d’infrastructures convergentes et organise une politique efficace de transport en commun. - Il valorise le potentiel d’emplois, d’équipement et de services déjà présents. La densification de l’axe narbonnais se fait de manière différenciée en tenant compte notamment des contraintes liées aux zones inondables et des capacités du réseau viaire. 220 Projet d’Aménagement et de Développement Durable Il ne s’agit donc pas d’une densification continue et homogène mais bien d’une « ligne de tension » ménageant des pleins et des déliés. Outre les contraintes liées aux zones inondables et aux capacités du réseau viaire, ces pleins et déliés sont fonction du potentiel de renouvellement urbain des communes composant l’axe narbonnais et des capacités à densifier leur tissu urbain de ces mêmes communes. Chaque fois que cela est possible, la densification est encouragée sur l’axe narbonnais. D’axe virtuel, l’axe narbonnais pourra, lorsque la demande en transport atteindra le seuil minimal nécessaire, se transformer en véritable axe lourd en site propre. Un second axe d’urbanisation, secondaire en intensité, est envisagé à plus long terme en prenant appui principalement sur la D1118, à la condition que les villages concernés (Cuxac d’Aude, Sallèles-d’Aude, Saint-Marcel-sur-Aude, Marcorignan…) puissent être déviés et aménagés dans le respect de leur identité urbaine. Les territoires d’articulation entre Clape et littoral au nord et Corbières et littoral au sud. Les contraintes naturelles guident ici avec force l’urbanisation. L’espace protégé de la Clape, les étangs de Bages, La Palme et Leucate, le lido, les zones inondables, le massif des Corbières… ne laissent que peu de place au déploiement urbain. La structuration de l’urbanisation est agrafée selon une logique est / ouest s’appuyant sur des voies transversales au « couloir des grandes infrastructures » (A9/RN9/LGV). Deux « agrafes » sont porteuses de développement : - L’agrafe Portel-des-Corbières / Sigean / Port-la-Nouvelle, autour de la RN139. Sur cet axe bien desservi et bien structuré s’expriment à la fois l’activité indus- trialo-portuaire, un tourisme littoral, un tourisme d’arrière pays. S’ajoutent quelques « locomotives » touristiques comme la « réserve africaine » de Sigean ou « Terra Vinea ». - L’agrafe Treilles / Caves / Leucate , autour de la RD627. Le rôle des pôles urbains et villageois existants est conforté : le rôle de Sigean, en particulier, est affirmé comme pôle de services et d’équipements structurants du sud du territoire du SCoT ou le rôle de Port-la-Nouvelle avec son potentiel industrialo-portuaire. Le développement touristique participe au rééquilibrage entre littoral et arrière-pays. Le développement de secteurs à vocation économique et/ou résidentielle de haute qualité environnementale est admis, en privilégiant des filières liées à la présence du littoral, du vent et du soleil, de la vigne…; La présence de transports en commun est utilisée comme leviers de développement, en valorisant la présence de deux gares connectées à ces axes de développement (Port-la-Nouvelle et à la Franqui) et en mettant des lignes régulières de bus sur la RN9. Entre ces deux agrafes la zone de piémont constituée d’espaces agricoles est préservée, ainsi que les espaces lagunaires et le paysage des Corbières. L’axe littoral : une stratégie d’aménagement durable Le long du littoral, les axes de développement s’appuient sur des pôles de développement touristiques et résidentiels. La structuration urbaine de la Narbonnaise favorise l’émergence d’une nouvelle urbanité littorale conciliant trois grands objectifs : • L’affirmation d’une vocation urbaine pour les stations littorales Elle s’appuie sur le développement de Projet d’Aménagement et de Développement Durable 221 l’offre de résidences principales, notamment par la requalification du parc locatif touristique existant, afin de rééquilibrer cette offre sur le territoire de la narbonnaise et de requalifier une offre touristique devenue obsolète. Une partie du parc de résidences secondaires et touristique sera converti en habitat permanent dans le cadre d’une politique de renouvellement urbain des stations et de mise à niveau du patrimoine bâti. L’amélioration de la qualité urbaine des stations est recherchée. Le mouvement de résidentialisation doit être anticipé et accompagné de façon à développer de véritables quartiers de vie à l’année : développement de l’activité commerciale, politique d’équipements urbains, qualification et mise en réseau des espaces publics, développement des circulations douces… L’extension de l’urbanisation dans les espaces proches du rivage est réservée à des opérations structurantes pour les secteurs concernés. Elle se traduit enfin par la mise en place d’une politique d’accompagnement social : une partie du parc de résidences secondaires constitue du logement social de fait, en dehors de la saison estivale. Les milieux naturels sont l’objet de mesures de gestion adaptées à la sensibilité des écosystèmes. L’accueil du public dans les milieux naturels est l’objet d’un soin très particulier, aussi bien pour répondre à des objectifs de préservation que pour satisfaire aux attentes du public. Toutes les mesures permettant de limiter la circulation automobile et le stationnement dans les espaces littoraux sont encouragées. • Un développement économique axé sur les activités liées à la mer et aux espaces lacustres Le développement de la nouvelle urbanité littorale préserve les fonctions économiques spécifiques du littoral. Il valorise les activités traditionnelles (pêche en mer et en étangs, conchyliculture, production de sel, industrie portuaire…) mais aussi les activités touristiques et de loisirs. Le développement et de la modernisation des logements touristiques est engagée afin de mieux répondre aux nouvelles attentes des touristes. • La protection des milieux naturels Le capital environnemental est préservé avec une délimitation claire des espaces naturels remarquables et des coupures d’urbanisation. 222 Projet d’Aménagement et de Développement Durable Projet d’Aménagement et de Développement Durable 223 Document d’Orientations Générales I- Les orientations génerales de l ’organisation de l ’espace et de la restructuration des espaces urbanises I-1 Les principes généraux d’organisation et de structuration de l’espace applicables sur l’ ensemble de la Narbonnaise S’appuyant sur le Projet d’Aménagement et de Développement Durable (PADD), le Document d’Orientations Générales réaffirme les fondements de la stratégie de développement du SCoT de la Narbonnaise avec la volonté d’aménager un territoire : - économiquement optimisé ; - socialement équilibré ; - à l’environnement préservé et au paysage valorisé. Ces fondements stratégiques généraux s’appliquent sur l’ensemble du territoire du SCoT. I.1.1 Valoriser le potentiel géographique et économique du territoire Le Projet d’Aménagement et de Développement Durable du SCoT considère les caractéristiques géographiques du Narbonnais comme le principal atout de son territoire. Sa situation de carrefour entre la Méditerranée, la péninsule ibérique, la France atlantique et le couloir languedocien et rhodanien ainsi que la diversité de ses paysages et de ses spécificités économiques associées sont affirmées comme une réalité fondatrice du projet et comme un moteur de son développement économique. L’espace du SCoT fédère des villages viticoles et une ville comme Narbonne, des stations littorales avec leurs ports de plaisance et tous métiers et activités liés à la mer, et un port comme Port-la-Nouvelle. Il articule une véritable marqueterie paysagère avec des espaces « hauts et secs » comme la Clape, les Corbières ou le Minervois, et des espaces « bas et humides », comme l’ancien golfe de Narbonne ou encore la plaine de l’Aude. Il rassemble des « bijoux » patrimoniaux comme le canal du Midi, l’abbaye de Fontfroide, les villages de Gruissan ou de Bages, 228 Document d’Orientations générales ou encore le Palais des Archevêques de Narbonne… Il est surtout marqué par une viticulture, qui se restructure pour offrir toujours plus de qualité, mais il est aussi le support d’autres activités traditionnelles telles que la pêche et l’ostréiculture. Les espaces naturels et agricoles du SCOT ne sont pas des espaces « en réserve » mais des espaces ressources qui, outre leurs qualités paysagères, sont dotés d’une dynamique économique et sociale propre. Il faut d’ailleurs souligner qu’une partie du territoire du ScoT est couverte par un Parc Naturel Régional (PNR de la Narbonnaise) L’espace du SCoT est également un espace riche sur le plan démographique. Son attractivité ne peut que stimuler les filières économiques en place et développer une économie résidentielle adaptée à toutes les tranches d’âge. Ces espaces définis par les Corbières, le Minervois, la Clape, les espaces lagunaires et littoraux et la plaine centrale, doivent être traités de manière à : - les rendre économiquement attractifs par le développement des pôles secondaires, la réalisation d’infrastructures performantes, la promotion de la pluriactivité économique et des complémentarités touristiques ; - dans un souci de gestion économe de l’espace à l’échelle du grand territoire, les protéger d’extensions « non contrôlées » par des aménagements articulés à un tissu villageois ou urbain assortis d’un système de déplacement cohérent. Les projets d’aménagement et de développement des communes ou des intercommunalités doivent prendre en compte cette richesse et cette diversité géographique. I.1.2 Favoriser un développement équilibré et complémentaire entre les territoires du SCoT Les complémentarités spatiales sont développées entre les territoires du SCoT, tout en s’appuyant sur les spécificités propres à chaque entité géographique : - en affirmant l’intensification du développement sur l’axe Narbonnais et sur les secteurs de développement transversaux entre le littoral et l’arrière-pays ; - en affirmant la requalification des stations littorales ; - en privilégiant un développement équilibré et mesuré sur l’archipel des villages agricoles et les villages des Corbières, du Minervois, de la Clape ; - en développant une nouvelle offre touristique s’appuyant sur les nombreux atouts et spécificités de l’ensemble des territoires de la Narbonnaise. Le pôle central de Narbonne est affirmé dans ses fonctions structurantes en parfaite complémentarité avec des pôles secondaires qui organisent et développent l’activité sur l’ensemble des territoires du SCoT. I.1.3 Prendre en compte la rareté de l’espace et sa fragilité Le territoire du SCoT de la Narbonnaise est vaste. Cependant, sa sensibilité à certains risques comme le risque inondation et le risque incendie, en fait un territoire où l’espace aménageable est rare. Aussi, le développement de la Narbonnaise devra répondre à plusieurs exigences : - prise en compte des risques naturels, notamment le risque inondation particulièrement important dans les bassins de l’Orbieu, de la Berre, du Répudre, de la Cesse ou encore de l’Aude ; - préservation de la valeur paysagère et environnementale du territoire : axe littoral et zones humides, massifs de la Clape, des Corbières, du Minervois… - développement concerté avec la filière viticole ; - respect des identités patrimoniales villageoises et urbaines. Les projets d’aménagement et de développement doivent prendre la pleine mesure de cet environnement : - en terme de localisation. Il faut s’assurer que la localisation d’une activité, d’un service ou d’un équipement n’obère pas le potentiel et l’avenir du territoire où cette activité, ce service, cet équipement s’implante. C’est le concept de « la bonne activité au bon endroit » ; - en terme d’inscription spatiale. On sera particulièrement vigilant à ce que les aménagements proposés prennent bien en compte le contexte patrimonial et paysager ; - en terme d’innovation. La sensibilité géographique et environnementale du territoire de la Narbonnaise ne doit pas être un facteur d’inertie et d’immobilisme. Bien au contraire, elle doit permettre une innovation réglementaire et technique exemplaire. I.1.4 Se développer en lien étroit avec les infrastructures autorisant la mise en place d’une politique de transports en commun. Les projets de développement urbains et économiques significatifs à l’échelle du SCoT se développent prioritairement là où la multimodalité des transports peut se mettre en place : - les projets urbains se développeront en connexion avec les réseaux de transports en commun structurants existants ; - les grands projets de développement économique se localiseront de manière préférentielle sur des secteurs autorisant la multimodalité totale ou partielle ; Document d’Orientations générales 229 - à défaut, ils sont à localiser sur des secteurs desservis par des infrastructures dont l’architecture autorise la mise en place de transports en commun en site propre. I.1.5 Se développer sous forme de quartiers greffés à la trame urbaine existante La mixité et la proximité fonctionnelle sont les conditions d’un projet économe en déplacement, équilibré socialement, riche culturellement, respectueux de l’environnement et de l’économie agricole. Aussi veillera-t-on à : - Développer l’urbain en se greffant à la trame existante ; - composer les extensions urbaines sous la forme de véritables quartiers en continuité du tissu existant ; Quant aux activités économiques, les principes de mixité et de proximité ne seront recherchés que dans la mesure où ils ne génèrent pas de conflits d’usage. Les projets d’aménagement ou de développement doivent être articulés à la trame urbaine ou villageoise existante et être conçus comme de véritables quartiers. Il s’agit de créer une nouvelle forme urbaine. Pour autant l’urbanisation des dernières décennies ne permet plus de construire des quartiers denses en continuité des centres anciens. Il convient donc de créer une nouvelle urbanité qui va notamment tendre vers une densification des secteurs existants. I.1.6 Prendre en compte les potentialités de développement de la ville sur elle même. L’espace aménageable de la Narbonnaise est rare. Aussi faut-il encourager les démarches : - de réinvestissement de la ville sur elle- 230 Document d’Orientations générales même avec la reconquête des logements vacants et des friches urbaines ; - d’amélioration qualitative des logements existants ; - de recomposition et de restructuration de la ville. Les projets d’aménagement ou de développement des communes ou des intercommunalités doivent prendre en compte le potentiel de renouvellement et de réinvestissement des tissus urbains. I.1.7 Permettre l’innovation et l’expérimentation sur des secteurs « pionniers » Le territoire doit se développer en préservant les espaces naturels et agricoles, en favorisant les rapports de proximité avec les tissus urbains existants, en se greffant à des systèmes de déplacement performants ou potentiellement performants. Cette démarche exigeante et vertueuse a pour corollaire, sur un ou des lieux stratégiques à l’échelle du SCoT, l’urbanisation ponctuelle, très sélective et à titre expérimental de secteurs « contraints » ou déconnectés d’un tissu existant : par exemple sur les espaces proches du rivage ou en zone inondable de faible aléa dans le respect des critères définis en partie VIII. Cette urbanisation ne s’effectuera qu’en partenariat étroit avec l’ensemble des acteurs concernés et dans le cadre d’un protocole expérimental accepté par tous. Ces exceptions ne se justifient que si elles valorisent leurs lieux d’implantation ou que si les projets sont connectés à des infrastructures routières ou ferroviaires propices à la mise en place d’une politique de transport en commun efficace. Par ailleurs, elles ne doivent pas mettre en péril les espaces ruraux et naturels sensibles. Les énergies renouvelables mais aussi la maîtrise de l’énergie sont par ailleurs inscrits comme des axes prioritaires qui doivent faire l’objet d’une attention particulière dans les documents d’urbanisme et de prescriptions fortes dans les formes urbaines (ensoleillement,…). I.1.8 Encourager à l’élaboration de schémas d’aménagement d’ensemble sur les extensions urbaines futures L’élaboration de schémas d’aménagement d’ensemble permet une approche anticipée et cohérente du développement urbain. I.1.9 Mettre en place une politique foncière La mise en place d’une stratégie foncière opérationnelle est préconisée, au travers d’outils permettant d’assurer la maîtrise publique des espaces d’urbanisation potentielle dans les secteurs préférentiels de développement et d’effectuer des réserves foncières. Sur ces secteurs des dispositifs techniques et financiers seront mobilisés afin de permettre la mise en œuvre de cette maîtrise foncière publique. La mise en œuvre d’un schéma d’aménagement d’ensemble est encouragée lorsqu’un projet urbain, de par son étendue, sa nature et/ou sa localisation, a un impact extra communal. Document d’Orientations générales 231 I-2 Mettre en œuvre un développement territorial différencié Parce que la Narbonnaise est un espace riche par sa diversité, mais aussi fragile, le SCoT organise un développement différencié s’appuyant sur le potentiel de développement des territoires. I.2.1 L’axe narbonnais. Entre Villedaigne et Salles-d’Aude d’ouest en est, et Narbonne et Prat-de-Cest du nord au sud, se développe un secteur particulièrement stratégique où doivent s’exprimer : - le potentiel lié à la situation de carrefour, matérialisé par l’articulation d’infrastructures : A9 / A61 ; N9 / 113 ; voie ferrée / future LGV, reliant le couloir rhodanien et l’Italie à la Catalogne d’une part, et la façade méditerranéenne à la façade atlantique d’autre part ; - le potentiel urbain et économique, qui s’exprime avec force sur « l’axe narbonnais », avec la présence du pôle de Narbonne. L’organisation et la restructuration urbaine de l’axe narbonnais repose ainsi sur : • Un axe narbonnais admettant des intensités de développement fortes La ville de Narbonne et les villages qui composent l’axe narbonnais ont pour vocation de former un axe à caractère urbain, caractérisé par une offre complète de services et d’équipements et un développement économique, mixte et résidentiel. Cette structure axiale, ponctuée par des espaces urbanisés denses, permet de mettre en place et d’optimiser à terme une ligne de TC cadencée. Les nouvelles surfaces disponibles pour l’urbanisation sont limitées par les contraintes naturelles. Celles-ci constituent autant de ruptures paysagères et hydrauliques dans cette structure urbaine linéaire. Des densités urbaines fortes sont ainsi favorisées. L’urbanisation de l’axe narbonnais compose avec les reliefs présents à l’ouest de Narbonne sur les communes de Montredondes-Corbières et de Névian, et à l’est avec les vignobles et zones inondables de la 232 Document d’Orientations générales plaine de l’Aude sur les communes de Narbonne, Vinassan, Coursan, Salles-d’Aude. Pour autant, des formes urbaines et architecturales innovantes peuvent être admises de manière très sélective sur les zones inondables d’aléas faibles (Cf. principe I.1.7). La capacité d’accueil technique de cet axe (équipements publics, alimentation en eau potable,…) est développée de manière prioritaire afin de pouvoir recevoir les intensités de développement préconisées dans le cadre du PADD. • La recherche de disponibilités dans les tissus urbains existants L’espace disponible étant de plus en plus rare, avec notamment la présence de nombreuses zones inondables, des potentialités doivent systématiquement être recherchées dans les tissus urbains existants : friches urbaines, « dents creuses », réinvestissement de logements vacants, opérations de renouvellement urbain et d’amélioration qualitative des logements et des espaces publics. • Une articulation de l’urbanisation avec les lignes de transport en commun et les réseaux structurants : Créer une véritable artère urbaine Entre Villedaigne et Salles-d’Aude, l’organisation axiale du territoire permet la mise en place de transports en commun performants, pouvant s’appuyer sur les infrastructures routières et ferroviaires structurantes. Le réseau routier doit être aménagé et complété par un bouclage complet entre les diffuseurs Narbonne Ouest et Narbonne Est et le contournement de Coursan permettant aussi le délestage de Vinassan. L’aménagement des voies entre Villedaigne et Salles d’Aude doit être réalisé dans la perspective de créer une artère urbaine (échéance 20 – 30 ans) sur cet axe. La création d’un nouveau diffuseur sur l’A9 dans le secteur de Salles-d’Aude sera étudiée afin de permettre : - L’accessibilité à une partie du Littoral (Saint – Pierre, Narbonne Plage) - La connexion directe avec l’arrière Pays via la D 1118 réaménagée. - L’accessibilité lors des inondations à toutes les communes du côté droit de l’Autoroute (Vinassan, Armissan, Fleury d’Aude et Saint Pierre, Gruissan, Narbonne Plage, Coursan, Salles d’Aude. - Le développement de Vinassan, le développement de Coursan et Salles-d’Aude et au-delà de Fleury d’Aude. Principe de structuration territoriale de « l’axe narbonnais ». Les communes situées sur l’axe d’urbanisation secondaire sont pour l’instant préservées d’une urbanisation dense. Pour autant, elles doivent pouvoir continuer à se développer de manière harmonieuse et en cohérence avec les capacités d’accueil de chaque commune et notamment celles liées aux paysages et aux milieux naturels. A cet effet, les modalités d’urbanisation définies en I.2.2 pour les communes de l’archipel de villages agricoles s’appliquent. De plus, ces communes devront prévoir au moins dans leur PADD, une organisation des déplacements selon un axe Coursan – Névian. L’urbanisation autour des gares est encouragée : - l‘axe narbonnais doit anticiper sur la mise en service du TGV. La future gare TGV pourrait être le point de départ d’une urbanisation nouvelle. Il convient donc d’ores et déjà d’anticiper ce développement pour éviter tout blocage éventuel. Sur les 10 ans à venir, durée de vie du présent SCoT, le TGV n’arrivera pas sur le territoire. Pour autant, le présent document anticipe cette arrivée et organise le territoire afin que la future gare TGV puisse être accueillie dans les meilleures conditions. Au cœur d’une véritable artère urbaine et d’un nœud autoroutier et ferroviaire, elle desservira dans un périmètre proche, à la fois un secteur économique dynamique (cf V), un territoire préservé offrant des possibilités importantes de tourisme « vert » notamment sur des courts séjours ( Corbières, Minervois, Clape) et enfin un littoral touristique. Dans un périmètre un peu plus large, elle est au centre d’un triangle, Document d’Orientations générales 233 Perpignan Carcassonne, Béziers qui regroupe plusieurs centaines de milliers d’habitants et offre des perspectives très intéressantes. Par un aménagement simple, la gare TGV ainsi positionnée sera à quelques minutes de ces communes. - la gare de Narbonne et les secteurs au nord de la voie ferrée représentent un secteur de développement stratégique sur lequel il est possible d’envisager un développement de l’urbanisation innovant en zone inondable d’aléas faibles (« zones bleues »). Les gares de Coursan et de Névian doivent également être les lieux privilégiés de projets urbains structurants. I.2.2 L’archipel des villages agricoles Maillant la plaine viticole entre l’Aude et la D5 dite la « Minervoise », l’organisation et la structuration urbaine de l’archipel des villages agricoles repose sur : • La préservation de la lisibilité foncière entre les espaces urbains et les espaces agricoles Les projets d’aménagement et de développement doivent conforter la structure groupée des villages, préservant les zones agricoles qui structurent l’archipel. Les extensions doivent se faire de manière mesurée et greffée aux tissus villageois. Ce développement implique de ne pas « s’étaler » spatialement, mais au contraire, de privilégier des formes urbaines compactes et denses. Cette orientation permet de préserver le fondement de l’identité des villages et par ailleurs d’offrir une lisibilité foncière aux professionnels de la viticulture. L’urbanisation des trente dernières années a dilué l’approche compacte des villages. Il convient alors de proposer une urbanisation qui permette de densifier les quartiers ainsi constitués. A cet effet, les PLU devront s’appuyer sur les quartiers déjà construits et proposer des outils de densi- 234 Document d’Orientations générales fication notamment le Coefficient d’Occupation des Sols (COS). Les créations ex nihilo, comme le projet de Cabezac sont exceptionnelles. • Un développement équilibré et mesuré des villages Le développement urbain (habitat, services, économie) doit être équilibré sur l’archipel villageois et mesuré à l’échelle des villages : - Une offre de transport « en étoile » sera développée. Elle devra tenir compte de l’organisation en archipel. En complément, la mise en place d’un transport en commun léger « à la demande » sera encouragée afin de pouvoir avoir une véritable desserte en transport collectif sur l’ensemble du territoire. Les transports scolaires seront optimisés. - parce que la croissance démographique doit être à la mesure des équipements et services qu’offrent les villages et réciproquement, les équipements structurants à l’échelle de l’archipel seront développés selon un système de réseau favorisant les complémentarités. Quand la situation géographique et les réseaux de transport s’y prêtent, des projets de développement d’échelle communautaire et supra communautaire seront étudiés. Dans le Minervois, citons l’exemple du carrefour entre la D5 et la D 607. • Un développement en lien avec la réactivation de la voie ferrée La réactivation de la voie ferrée menant de Narbonne à Bize-Minervois sera encouragée. Elle serait un atout supplémentaire au développement raisonné de Sallèlesd’Aude, Truilhas, Bize-Minervois. • Le développement du « tourisme vert » Le développement du tourisme vert est favorisé dans l’archipel de villages agricoles. Il s’agit de permettre le développement de l’accueil touristique au sein des tissus ur- bains et d’autoriser des changements de destination de bâtiments agricoles, pourvu que ces changements de destination contribuent à la réhabilitation du patrimoine rural. L’approche qualitative prime sur l’approche quantitative. Il faut souligner que cette disposition s’applique à l’ensemble des communes du SCOT de la Narbonnaise. I.2.3 Les territoires d’articulation entre le littoral et l’arrière-Pays Sur le territoire de la communauté de communes Corbières-Méditerranée, un développement à forte valeur ajoutée est encouragé afin : - d’optimiser et de diversifier l’offre touristique en faveur de l’arrière pays entre Portla-Nouvelle et Portel-des-Corbières ; - de participer, comme sur la commune de Lapalme, à la préservation des espaces naturels ainsi qu’à la restructuration et à la requalification de l’offre touristique et urbaine du littoral. - De renforcer Sigean comme pole de développement économique et de services. L’organisation et la structuration urbaine des territoires relais repose sur : • Une priorité aux secteurs d’articulation plaine/piémont et un développement mesuré des villages de piémont La priorité au développement est donnée sur les secteurs «transversaux » se développant d’est en ouest au niveau de Treilles – Caves - Leucate d’une part et de Portel des Corbières – Sigean - Port-laNouvelle d’autre part. Cette structuration permet de conforter les principaux pôles urbains, de se caler sur des axes structurants et d’être relié à la ligne de chemin de fer. On préserve du même coup les espaces naturels littoraux entre ces secteurs, ainsi que la zone de piémont des Corbières littorales. En dehors de ces liaisons transversales, un développement mesuré des villages des Corbières est autorisé, dans le respect de leur identité villageoise et de leur environnement. • Un développement confortant le rôle de pôle structurant de Sigean La priorité est donnée au développement de Sigean afin de conforter son rôle de pole structurant notamment sur le plan administratif et économique. L’accueil hôtelier, l’économie tertiaire et les services sont à développer sachant par ailleurs que le territoire est très contraint. • Une articulation avec les réseaux de transport en commun L’utilisation des gares de La Franqui et de Port-la-Nouvelle est à développer. Cette orientation pourra trouver sa pleine mesure avec la réalisation de la LGV, qui permettra de libérer des sillons sur la ligne actuelle. Des projets significatifs d’aménagement et de développement seront envisagés en lien notamment avec ces gares. Les liaisons transversales littoral / arrière pays seront également des lieux privilégiés pour favoriser les liaisons et notamment les transports collectifs mais aussi l’aménagement de liaisons douces. • L’innovation sur un secteur « pionnier » optimisant les spécificités géographiques et environnementales du site Le développement d’un « Ecoparc » exemplaire dans son inscription spatiale, dans son traitement paysager et environnemental, dans le développement de filières exploitant le potentiel bioclimatique et la présence des étangs et de la mer est encouragé dans le respect des principes du SCoT. Il pourra admettre une mixité des fonctions et sera à greffer à un réseau d’infrastructures performantes : A9 / RN9 et éventuellement la voie ferrée. Un projet d’ensemble respectant la valeur paysagère et environnementale du site Document d’Orientations générales 235 sera imposé. Le respect de normes environnementales et énergétiques de haute qualité environnementale sera privilégié pour la composition globale et le fonctionnement de l’Ecoparc. Les secteurs riverains des étangs doivent également permettrent le développement d’activités traditionnelles comme la pêche et la conchyliculture. I.2.4 L’axe littoral : une approche globale pour affirmer les valeurs environnementales, économiques et sociales du littoral de Fleury-d’Aude à Leucate. Le littoral constitue un axe socio-économique essentiel dont l’organisation et la structuration doivent être repensées dans une démarche de développement durable. Cet axe est composé des 10 communes concernées par la Loi Littoral : Fleury-d’Aude, Narbonne, Gruissan, Bages, Peyriac-de-Mer, Sigean, Port-la-Nouvelle, Lapalme, Leucate, Fitou. Le SCoT affirme l’objectif premier de préservation du littoral. Cette volonté prend sa source sur une géographie littorale exceptionnelle à l’échelle européenne en associant : façade maritime, cordon dunaire, zones humides, étangs, relief calcaire. Cette chaîne paysagère a aussi ses exigences écologiques : ces différentes unités ne sont pas « étanches » et entretiennent des liens d’équilibres dynamiques entre-elles. Le SCoT se porte garant de la pérennité de cet équilibre à la fois fonctionnel et paysager. Ce faisant, il va dans le sens de la charte du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise et de sa déclinaison littorale. Cette géographie littorale est riche. Aussi l’aménagement de l’axe littoral doit se faire en tenant compte de sa capacité d’accueil. Le diagnostic du présent SCOT montre que le littoral dispose encore d’une capa- 236 Document d’Orientations générales cité d’accueil importante. Le SCoT ne souhaite en aucun cas altérer la ressource du capital littoral et remettre en cause l’équilibre global du territoire du SCoT. De ce fait, tous les projets d’aménagement devront être mesurés à l’aune de la capacité d’accueil des communes littorales en veillant bien entendu à rester en deçà de la capacité d’accueil maximale supportable tant à l’échelle globale qu’à l’échelle communale. Cet engagement a pour corollaire la mise en œuvre d’une stratégie de développement durable cohérente sur l’ensemble de l’Axe Littoral. Sa fonction touristique –atout économique majeur du territoire du SCoTdoit pouvoir évoluer. En devenant des villes à part entière, les stations ont une fonction essentielle à jouer dans l’aménagement global du territoire du SCoT notamment en matière de politique de l’habitat. Ainsi, dans les espaces proches du rivage, l’urbanisation de certains secteurs stratégiques à l’échelle du SCoT est possible en contrepartie d’une protection plus stricte d’autres espaces. Ce qui ne serait pas possible à l’échelle d’une commune et de son PLU, le devient dans une approche intercommunautaire sous-tendue par un SCoT. Cette stratégie de développement durable du littoral s’articule autour de trois volets : • Volet 1. Affirmer la valeur paysagère et environnementale de l’Axe Littoral. Cette affirmation passe par : L’utilisation très sélective du foncier disponible La rareté du foncier implique d’être très sélectif et exigeant quand à la destination et la réalisation des opérations nouvelles sur le littoral. Elles répondent nécessairement à des critères d’utilité économique et sociale et de cohérence du projet. Elles doivent répondre à des besoins non satisfaits dans le parc d’hébergement existant ou à des activités économiques exigeant la proximité immédiate de l’eau. Partout, on s’assurera que l’implantation d’une activité est bien en adéquation avec les données et les spécificités d’une économie propre au littoral. On veillera notamment à ce que le nécessaire développement de l’économie portuaire et le développement de la plaisance en particulier ne soit pas entravé par des aménagements ne nécessitant pas la proximité de l’eau. Le traitement paysager des silhouettes et limites urbaines Le littoral audois est remarquable grâce à la relation visuelle qu’il entretient avec son arrière pays : partout il associe une côte basse sableuse et un relief qui cadre immédiatement le regard. Citons les espaces urbanisés de SaintPierre-la-Mer, Narbonne-Plage ou encore Gruissan qui sont dominés par les hauteurs de la Clape ou de l’île Saint-Martin et, plus au sud, Port-la-Nouvelle et Leucate, dominés par les Corbières. Les opérations d’aménagement ne devront pas altérer ce rapport visuel, en veillant notamment à toujours dégager la ligne de crête. Dans une dimension « latérale », on veillera à la franchise des relations spatiales entre les espaces urbanisés et les coupures d’urbanisation. Ces espaces d’articulation devront servir à la fois au fonctionnement de la ville (ex. : par la création de parkings paysagers de dissuasion) et à la préservation des espaces naturels (ex. : équipements légers favorisant les liaisons douces inter stations, signalétique de découverte du milieu, etc). Orientations plus spécifiquement liées à la mise en œuvre du volet 1 L’affirmation des coupures d’urbanisation Les coupures d’urbanisation, telles qu’elles sont définies par l’article L146-2 du code de l’urbanisme, existent sur le littoral audois et participent à sa qualité. Elles offrent des espaces de respiration, qui permettent de bien individualiser les villes littorales et autorisent de vastes panoramas sur l’ar- rière pays. Essence même du parti urbanistique de la « Mission racine », les ruptures entre les zones urbanisées du littoral perdurent depuis les années 60, malgré un fort développement touristique. La préservation de coupures d’urbanisation est affirmée dans le cadre du SCoT entre, à minima, du nord au sud : - Narbonne plage et les Ayguades ; - Les Ayguades et Gruissan ; - Leucate Village et Leucate Plage ; - Leucate Plage et Port Leucate ; Il appartient aux communes, dans leurs documents d’urbanisme, de définir les limites précises de ces coupures d’urbanisation qui seront classées en zone naturelle ou agricole, ainsi que les occupations du sol qui pourraient y être admises, dans le respect des volets 1, 2 et 3 se rapportant à l’axe littoral du SCoT. Ces coupures d’urbanisation doivent être suffisantes pour permettre leur gestion et assurer leur pérennité. A l’évidence, la délimitation de ces coupures par les communes devra avoir une ampleur à l’échelle de leur impact paysager et environnemental. Le SCoT réaffirme le rôle essentiel de ces coupures d’urbanisation : sur ces espaces, c’est l’objectif de reconquête naturelle qui domine. Aucune urbanisation ne peut y être autorisée, hormis les structures légères d’accueil liées à la gestion de l’espace, ainsi que des zones de loisirs ou de pratique sportive, dans la mesure où les aménagements n’entraînent pas une imperméabilisation importante des sols et une artificialisation importante des milieux. Ainsi, des aires naturelles de camping, des espaces de jeux, des parkings paysagers… peuvent y être autorisés. L’affirmation d’une politique de préservation des espaces remarquables Les espaces remarquables à protéger au sens de l’article L.146-6 du code de l’urba- Document d’Orientations générales 237 nisme regroupent « les sites et paysages remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel et culturel du littoral ainsi que les milieux nécessaires au maintien des équilibres écologiques ». Entre Fleury-d’Aude et Leucate, le littoral audois est riche en espaces remarquables. Il s’agit principalement : - des basses plaines du fleuve Aude ; - du massif de la Clape et de certains secteurs des Corbières littorales ; - des étangs et de leur rivage ; - des lidos allant de Gruissan au grau de la Franqui. De manière générale, les espaces remarquables comprennent les zones de protection spéciales (ZPS), les sites d’importance communautaire (réseau Natura 2000) retenus sur le littoral audois au titre de la directive « habitats faune flore », ainsi que les arrêtés de biotope et les parties naturelles des sites inscrits ou classés, qui sont remarquables ou présentent un intérêt écologique fort. La délimitation précise de ces espaces remarquables est à réaliser à l’échelle des communes dans leur document d’urbanisme. Elle devra combiner unités paysagères et unités environnementales. Dans les espaces remarquables, les possibilités d’aménagement sont définies par les articles L. 146-6 et R146-2 du code de l’urbanisme. Il s’agit principalement : - d’aménagements légers nécessaires à la gestion et à la mise en valeur des sites, notamment sur le plan touristique. Leur réalisation, toujours très discrète, doit permettre une réversibilité aisée vers l’état naturel initial ; - de réfection de bâtiments, voire d’extension limitée si cela s’avère nécessaire sur le plan économique et notamment celui visant à soutenir les activités agricoles (Chambres d’hôtes, gites,…) - de constructions liées aux activités littorales comme la conchyliculture ou la saliculture. 238 Document d’Orientations générales Dans tous les cas, les aménagements autorisés dans les espaces remarquables, ne doivent pas, par leur localisation et leur aspect (R146-2) : - dénaturer le caractère des sites ; - compromettre la qualité architecturale et paysagère de l’espace remarquable ; - porter atteinte à la préservation des milieux. A contrario, les aménagements qui contribuent à la préservation, restauration ou valorisation de ces espaces sont autorisés, pourvu qu’ils soient partie intégrante d’un plan de gestion. La lutte contre toute « cabanisation » nouvelle : Toute nouvelle cabanisation est strictement interdite. Par ailleurs, les communes sont vivement encouragées à mener des politiques efficaces de lutte contre les cabanes existantes. La préservation de la « bande des 100 mètres » Le principe de préservation tel qu’il est défini dans la loi littoral est affirmé dans le SCoT : En dehors des espaces urbanisés, les constructions et installations sont interdites sur une bande de 100 mètres. Seules sont autorisées les constructions ou installations nécessitant la proximité immédiate de l’eau : aquaculture, ateliers de mareyage, ouvrages portuaires… L’affirmation de la maîtrise de l’urbanisation à l’intérieur des espaces proches du rivage (EPR) Le SCoT définit de manière globale les EPR, sur la base d’une combinaison de critères faisant références à la fois : à l’ambiance paysagère. La présence du littorale se fait sentir de manière plus ou moins perceptible par des critères qui relèvent aussi bien : . de la biogéographie, avec notamment des peuplements adaptés au vent et la sécheresse qu’il génère ; adapté à la présence de sel aussi bien dans le sol que l’air… . de la socio-économie, avec la présence d’activités liées au littoral et à toute l’animation qui s’en suit ; . du patrimoine, avec des constructions qui ont souvent su développer un style propre au littoral et qui échappe presque toujours au style régional. A la co-visibilté. Qu’elle s’apprécie du rivage ou depuis l’intérieur des terres, la co-visibilité est un critère important, mais non exclusif, pour définir un EPR. A l’occupation du sol et à sa géomorphologie. Toutes choses égales par ailleurs : . plus le littoral sera déjà occupé par une bande urbanisée d’épaisseur significative et / ou un relief pentu, moins l’EPR sera développé. . a contrario, plus la bande urbanisée sera fine, voire poreuse visuellement et / ou le relief faible voire quasi plan, plus l’EPR sera développé. Sur la base de ces critères, il appartient aux communes de délimiter précisément dans leurs documents d’urbanisme les limites des EPR, ainsi que le type d’occupation du sol qui pourrait y être admis, dans le respect des orientations suivantes du SCoT. Dans les espaces proches du rivage seules sont admis : • Sur les communes de Leucate, Port-laNouvelle, Gruissan et Narbonne, l’ensemble des projets nécessaires à la mise en œuvre des volets 1, 2 et 3 se rapportant à l’axe littoral du SCoT. Pour autant, conformément à ce qui a été dit le SCoT veillera à ne pas dépasser la capacité d’accueil maximal des communes littorales. Aussi, même si, sur ces com- munes, l’emprise au sol de l’ensemble des projets communaux pourra aller audelà de ce qui pourrait être autorisé dans une approche strictement communale, elle ne pourra pas excéder 50.000 m2 de SHON par commune hors équipement public. - sur les 6 autres communes, les projets ponctuels et de petite envergure, réalisés dans le respect des volets 1, 2 et 3 se rapportant à l’axe littoral du SCoT. • Volet 2 : favoriser le mouvement « de la station balnéaire à la ville ». Cette mutation nécessite d’agir dans plusieurs directions et à différentes échelles (du logement au quartier) : - en terme de qualité technique des bâtiments (notamment sur le plan énergétique) ; - dans l’offre des surfaces avec la restructuration des copropriétés, afin de mettre sur le marché une palette variée d’appartements ; - en incitant au développement d’équipements et de services favorisant la vie à l’année comme les services à la petite enfance, les équipements scolaires ou encore les transports publics ; - en développant de nouveaux quartiers donnant toute leur place aux espaces publics, commerces, services et autres équipements indispensables au mouvement de « résidentialisation » des stations. Orientations plus spécifiquement liées à la mise en œuvre du volet 2. Pour accueillir un nombre croissant d’habitants à l’échelle du SCoT sans pour autant se diluer spatialement ce qui serait contraire aux objectifs du PADD, une des réponses est de faire évoluer les stations vers des villes à part entière. Pour cela, il faut permettre aux communes littorales d’évoluer vers un urbanisme plus équilibré Document d’Orientations générales 239 dans l’espace (assurer dans les différents quartiers des villes littorales la présence des principales fonctions urbaines) et dans le temps (la ville littorale doit être attractive toute l’année et non seulement en été). Le développement de la fonction résidentielle des villes littorales est assuré en priorité par des opérations de requalification de l’immobilier existant, en intégrant notamment les besoins de développement d’une offre de logements locatifs et particulièrement de logements sociaux. Pour rendre viable cette requalification de l’immobilier, il faut l’accompagner d’opérations de recomposition urbaine : -d éveloppement d’espaces publics structurants : une partie des grands parkings en cœur de station ou en front de mer pourra être convertie en espaces publics de qualité (esplanades, promenades…). Chaque fois que cela est possible, les besoins de stationnement en saison estivale sont compensés par des parkings de dissuasion en entrée de station ; - amélioration de l’offre de services et de commerces : dans les cœurs de station, un soutien à l’activité commerciale est encouragé, afin de favoriser le développement de quartiers de vie à l’année. Dans ce cadre, il faut soutenir la densification des transports en commun (navettes transversales entre communes du littoral et les liaisons avec Narbonne et les pôles tels que Sigean). Par ailleurs, l’aménagement des voies de circulation douce doit être encouragé ; - la priorité est donnée à des équipements manquants pour conforter la vie à l’année. Pour accompagner cette requalification, dans le respect de la Loi Littoral et des objectifs du volet 1 exposé ci-dessus, le SCoT autorise les communes de l’Axe Littoral à développer de véritables quartiers permettant d’apporter un équilibre entre requalification des stations et habitats nouveaux. 240 Document d’Orientations générales Sur le plan visuel, cette urbanisation limitée ne doit pas entraîner de rupture d’échelle et de rupture typologique avec le paysage bâti. Par ailleurs, cette urbanisation limitée doit préserver l’équilibre environnemental propre au fonctionnement du littoral audois. Enfin, pour faciliter les liaisons entre les villes constituant l’Axe Littoral, le SCoT autorise la mise en place d’une ligne de cabotage (à l’année ou saisonnier) et la construction des infrastructures et équipements indispensables à son fonctionnement. • Volet 3 : réhabiliter les stations pour « coller » au mieux aux évolutions des pratiques touristiques et à la demande en matière de navigation de plaisance. Les stations du littoral audois sont nées pour l’essentiel dans les années 60. Avec la « Mission Racine » leur développement a pu se faire de manière coordonnée, en évitant notamment l’émiettement des constructions. C’est grâce à cet héritage, que des coupures d’urbanisation perdurent sur le littoral audois. Aujourd’hui il faut faire évoluer cet héritage en mettant davantage l’accent sur la qualité que sur la quantité. Cela passe par : - une requalification et la création de nouveaux espaces publics ; - une offre touristique renouvelée vers de nouvelles aspirations sportives (ex. : les sports de glisse), culturelles (musique, cinéma, théâtre…) ou de remise en forme (ex. : thalassothérapie) ; - une offre hôtelière redéfinie ; - une offre de logements de meilleure qualité permettant d’accueillir les populations touristiques y compris en dehors de la période estivale. Le littoral audois doit également démultiplier son offre envers la navigation de plaisance. La France est le leader mondial de la construction des bateaux de plaisance. Un frein à cette dynamique est la raréfac- tion des « anneaux ». Sur le littoral méditerranéen, cette crise atteint son summum. Aussi, sur le littoral audois, le SCoT favorise : - la reconversion partielle des ports existants vers les activités de plaisance. Ce point concerne principalement Port-la-Nouvelle ; - l’extension des actuels ports de plaisance ; - la création de nouvelles unités. Dans la mesure du possible, on évitera les extensions portuaires le long du trait de côte ce qui fragiliserait les coupures d’urbanisation. A contrario, on cherchera à développer les aménagements en profondeur par rapport au trait de côte. Ces aménagements favoriseront la dynamique de résidentialisation et de requalification des villes littorales. A noter que cette réhabilitation des stations et le renouvellement d’une offre portuaire de plaisance participent aux objectifs du volet 1 favorisant la dynamique résidentielle : • l’offre portuaire doit être un élément d’une structuration en ville ou quartier habité en partie à l’année et offrant une mixité sociale de logement ; • un port de plaisance ne pourra se développer qu’en adéquation avec les besoins réels analysés à l’échelle de l’ensemble du littoral audois. Rappelons par ailleurs que l’intégration à l’environnement et la recherche d’un équilibre entre les milieux naturels et les équipements prévus, sont les conditions sine qua non de la nouvelle offre portuaire. Par ailleurs, considérant la rareté du foncier notamment dans les espaces littoraux, le SCOT autorise l’implantation de ports à sec, dans le respect du principe de la bonne installation au bon endroit. Orientations plus spécifiquement liées à la mise en œuvre du Volet 3. - La diversification de l’offre touristique se fera en priorité à l’intérieur des espaces actuellement agglomérés. Elle partici- pera par sa localisation et sa fonction à l’émergence de la ville littorale dans sa globalité. - Dans la mesure du possible, les extensions portuaires se feront en profondeur par rapport au trait de côte afin : • de rester au cœur de l’espace bâti et d’en être ainsi un élément de structuration ; • de limiter les extensions latérales, afin de ne pas pervertir le principe des coupures vertes et de ne pas porter atteinte à la qualité des espaces proches du rivage. - Dans la « bande des 100 mètres », telle qu’elle est définie par la Loi Littoral, le principe d’inconstructibilité est la règle générale. Seuls seront autorisés les ouvrages portuaires, ainsi que les opérations visant à entretenir ou à valoriser des éléments patrimoniaux forts, comme les salins qui sont particulièrement nombreux sur le littoral audois. La valorisation de ce patrimoine doit se faire : - dans le respect de leur utilisation initiale ; - ou dans le cadre de projet de reconversion à vocation culturelle. Afin de donner corps à la notion « d’agrafes » articulant le littoral et son arrière pays tel que cela est défini dans le PADD du SCoT, la création de hameaux nouveaux intégrés à l’environnement est autorisé sur l’agrafe Port-la-Nouvelle, Sigean, Portel, bien que cette dernière commune ne soit pas touchée par la Loi Littoral. Le SCoT rappelle qu’un hameau nouveau, à l’image d’un hameau traditionnel, est constitué de constructions groupées, qui peuvent être aussi bien à usage d’habitation, que d’activités et de services. Il peut être construit en site vierge, pourvu qu’un plan d’ensemble soit établi et qu’il soit retranscrit dans les orientations d’aménagement et le règlement de la ou des communes concernées. Ce plan d’ensemble Document d’Orientations générales 241 précisera l’implantation, les volumes et l’architecture des constructions, ainsi que l’aménagement des espaces extérieurs en fonction du paysage environnant. I.2.5 Pour les communes des massifs de la Clape et des Corbières. Il s’agit exclusivement des communes non concernées par les paragraphes I.2.1 à I.2.5 ci-dessus. Il s’agit de préserver ces espaces, il ne faut pas pour autant en exclure les éléments relatifs au maintien de l’économie et des services locaux. Aussi, 242 Document d’Orientations générales le développement de ces communes porte essentiellement sur le développement d’un tourisme rural s’appuyant en grande partie sur l’agro-tourisme (valorisation des domaines viticoles,…) en préservant les espaces agricoles et les paysages, sur la valorisation du patrimoine local et notamment des patrimoines villageois, sur le développement de l’artisanat local. Par ailleurs, l’urbanisation de ces communes s’entend comme celui des communes de l’archipel des villages agricoles tel que défini en I.2.2 ci-dessus. II- Les espaces et sites naturels ou urbains a proteger II-1 Valoriser les potentialités agricoles La délimitation précise des secteurs agricoles à protéger se fera dans le cadre de la transcription dans les documents d’urbanisme des communes. Une marge d’interprétation est donc laissée pour l’adaptation des périmètres transcrits sur la carte ci-contre aux limites du terrain et aux contraintes géographiques. II.1.1 Préserver les terres agricoles dans leur diversité • Les espaces agricoles à protéger pour leur valeur économique Les espaces à protéger pour leur valeur économique, localisés sur la carte des « vocations agricoles à conforter » sont : - les terroirs majeurs de production viticole : la Clape, Fitou maritime, plateau de Leucate, Minervois, Corbières ; - les espaces de diversification agricole dans la plaine du minervois. L’urbanisation de ces espaces ne peut être autorisée que dans le cadre : - de la mise en œuvre de projets de valorisation de l’espace et de l’activité agricole ; - de l’extension équilibrée des villes et villages existants, selon les principes et modalités définies en partie I du présent document ; - de l’aménagement des parcs d’activités structurants à l’échelle du SCoT, selon les principes et modalités définis en partie I et V.1.du présent document ; - du renforcement du pôle sigeannais ; - de hameaux nouveaux intégrés à l’environnement pour le seul territoire d’articulation entre Port-la-Nouvelle /Sigean/ Portel-des-Corbières. 244 Document d’Orientations générales • Les espaces tampons et les zones à forte valeur paysagère - Les espaces agricoles à préserver dans le cadre de la protection des grands massifs naturels contre les incendies : Corbières de Fontfroide, contrefort de la Clape et les autres massifs boisés La priorité est donnée à l’activité agricole sur ces zones qui jouent le rôle de « tampons » entre les espaces naturels soumis à des risques d’incendie et les espaces urbanisés. Sur ces secteurs, la diversification agricole et la mise en place d’équipements nécessaires à l’activité agricole est favorisée, afin de limiter les espaces en friches. Dans les secteurs sensibles, le débroussaillement et le maintien en l’état débroussaillé est imposé. Les propriétaires situés dans la bande des 200 mètres à proximité d’un espace naturel combustible sont soumis au respect des textes réglementaires en vigueur Document d’Orientations générales 245 Par ailleurs, toute opération nouvelle d’aménagement doit obligatoirement comporter dans son périmètre une bande de terrain inconstructible à maintenir en état débroussaillé isolant les constructions des formations végétales inflammables et combustibles. Cette bande sera introduite dans le domaine public. Les espaces viticoles à forte valeur paysagère le long d’axes structurants : zone de Piémont de Fitou à Prat-de-Cest, terrasses du Quatourze et la Nautique, zone viticole le long de la Minervoise. Ces espaces présentent des enjeux paysagers très forts à l’échelle supra communale. Outre les aménagements nécessaires à l’activité agricole, l’urbanisation de ces espaces ne peut être autorisée que dans le cadre : - de l’extension mesurée des villages existants, selon les principes et modalités définies en partie I du présent document ; - du développement des parcs d’activités structurants à l’échelle du SCoT, selon les principes et modalités définis en partie I et V.1.du présent document ; - du renforcement du pôle sigeannais ; - de hameaux nouveaux intégrés à l’environnement pour le seul territoire d’articulation entre Port-la-Nouvelle /Sigean/Portel-des-Corbières. La mise en œuvre de projets de valorisation de l’activité agricole doit obligatoirement préserver la qualité paysagère de ces espaces. En dehors des exceptions si dessus, ils seront protégés par les documents d’urbanisme. • Les espaces agricoles en zones inondables L’objectif est de conforter la vocation agricole des espaces situés en zones inondables. Dans ces espaces, une priorité est accordée à l’agriculture dans les règlements de PLU, sans exclure d’autres occupations. 246 Document d’Orientations générales Outre les aménagements nécessaires à l’activité agricole, l’urbanisation sur cet espace sur la carte précédente, est autorisée dans le cadre : - de l’extension mesurée des villages existants, selon les principes et modalités définies en partie I du présent document et respectant les principes liés aux zones inondables définis en partie VIII ; - du développement de l’axe narbonnais et des parcs d’activités structurants à l’échelle du SCoT, selon les principes et modalités définis en partie I et V.1.du présent document et respectant les principes liés aux zones inondables définis en partie VIII. Comme sur l’ensemble du territoire, le changement de destination des bâtiments agricoles ayant un intérêt patrimonial et situés sur les zones agricoles peut être admis en zones inondables, dans le respect des PPRi. Différentes mesures complémentaires sont préconisées, notamment pour éviter le développement des friches et en encourager la diversification agricole : céréales et cultures fourragères, développement de nouvelles filières en partenariat avec les collectivités notamment pour la production de biocarburants (biomasse, dyester …) ; II.1.2 E ncadrer les aménagements liés à l’activité agricole La pérennité de l’économie sera également confortée en assurant de bonnes conditions d’exploitations dans les différents secteurs agricoles, en limitant le mitage de l’espace et en autorisant, dans certains cas, la reconversion du bâti. • Les logements et bâtiments d’exploitation agricole Les secteurs agricoles ne sont pas constructibles sauf pour l’usage agricole ou les objectifs définis en II.1.2. Ces espaces n’ont donc pas vocation à accueillir de nouvelles populations. Les règlements des documents d’urbanisme devront permettre la création, la modernisation, ou l’extension des bâtiments d’exploitation agricole dans le respect des caractéristiques paysagères du site et dans le respect du principe de gestion économe de l’espace. La création de logements nécessaires à l’activité agricole ne pourra être effectuée qu’après la réalisation des bâtiments d’exploitation et en continuité du bâti agricole existant. • La diversification et la reconversion du bâti agricole Les règlements des documents d’urbanisme devront permettre : - dans les secteurs agricoles protégés : la diversification de l’activité agricole et la valorisation du patrimoine bâti existant, à condition que l’activité agricole reste l’activité principale de l’exploitation. - dans les secteurs agricoles en zones inondables, les zones tampons au regard des risques incendie et les espaces agricoles à forte valeur paysagère : le changement de destination pour des projets de diversification touristique, culturelle ou de loisir des bâtiments existants ayant un intérêt patrimonial. Le changement de destination est envisagé pour les caves viticoles qui ne fonctionnent plus, après concertation avec les représentants de la profession agricole. II.1.3 . F avoriser les aménagements fonciers concertés La gestion du développement urbain de la narbonnaise doit passer par la mise en place une stratégie d’anticipation foncière dans les secteurs agricoles de façon à limiter la spéculation et la déstructuration du tissu rural. Afin d’éviter le mitage du parcellaire agricole, les collectivités impliquées dans les opérations d’aménagement urbains situées dans des secteurs agricoles à préserver (cf. III.1.1) devront mobiliser, les outils fonciers adaptés, en partenariat avec les représentants de la profession agricole. Il s’agit de faire appelle aux mesures et outils suivants en fonction des situations rencontrées : - Négociation préalable aux aménagements ; - Délimitation de zones d’aménagement différées (ZAD) et création de réserves foncières stratégiques ; - Relocalisation de droits à planter - Echanges et remembrements ; - Convention de mise à disposition de la SAFER (CMD). • La qualité de la desserte des zones agricoles Les voies de desserte des zones agricoles doivent être adaptées à la circulation des engins et entretenues : largeur des chemins, aménagement de croisements sécurisés… Pour autant, ces aménagements ne seront autorisés que dans la limite où ils ne mettent pas en péril la qualité paysagère des sites concernés. Document d’Orientations générales 247 II-2 Les espaces à préserver pour la qualité du milieu naturel Le Document d’Orientation Générales du Schéma de Cohérence Territoriale précise les espaces et sites naturels à protéger à l’échelle de la Narbonnaise. Il prévoit et définit globalement les espaces protégés au titre de la loi littoral. Ces espaces seront ensuite transcrits dans les documents d’urbanisme des communes qui en délimiterons à l’échelle de la parcelle les contours et en définirons les occupations et utilisations du sol admises dans le respect des prescriptions du SCoT. Rappelons que la préservation de ces espaces s’inscrit en cohérence avec les orientations de la Charte du Parc Naturel Régional de la Narbonnaise, avec lesquelles le SCoT est compatible. II.2.1 L es espaces naturels à préserver • Les espaces écologiques majeurs Ces espaces font déjà l’objet de protections : zones de protection spéciales et pré sites d’intérêt communautaire (zones Natura 2000), arrêté de protection de biotope, ZNIEFF de type I, sites naturels classés et inscrits. Les communes traduiront dans leur document d’urbanisme les limites précises de ces espaces écologiques majeurs, dans le respect des protections réglementaires propres à chacun de ces espaces. A l’échelle du SCoT, sur ces espaces naturels protégés, pourront être notamment admis : - les aménagements légers nécessaires à la gestion, la mise en valeur, notamment économique, ou à l’ouverture au public de ces espaces, ainsi que la réalisation de travaux ayant pour objet la conservation de ces espaces et milieux ; - la réfection de bâtiments existants ainsi que de leur extension limitée ; - les projets de valorisation de l’axe littoral et des territoires d’articulation entre le littoral et l’arrière-pays, selon les principes et modalités de développement définis en partie I.2. du présent document ; - les constructions liées aux activités littorales (conchyliculture, filière portuaire, saliculture) dans les espaces proches du rivage et les espaces remarquables au sens de la loi littoral. • Les espaces protégés au titre de la loi littoral Les espaces proches du rivage Les espaces proches du rivage sont délimités à l’échelle communale dans les documents d’urbanisme, sur la base de critères précisés par le SCoT (Cf partie 1.2.4 du présent document). 248 Document d’Orientations générales Les espaces proches du rivage sont principalement couverts par des espaces écologiques majeurs, et sont à ce titre protégés par les diverses inscriptions réglementaires ou inventaires scientifiques, ainsi que par les orientations du SCoT définies ci-dessus. Des projets urbains peuvent être admis sur des secteurs stratégiques dans les espaces proches du rivage, à condition qu’en contrepartie d’autres espaces soient strictement protégés. Cette protection stricte s’applique aux espaces remarquables identifiés au titre de la loi littoral. Dans les espaces proches du rivage, sont ainsi admis les projets urbains qui respectent les modalités prévues au paragraphe I.2.4 du présent document. Les coupures d’urbanisation Le SCoT prévoit des coupures d’urbanisation, conformément aux objectifs de l’article L146-2 du code de l’urbanisme. Il appartient aux communes, dans leurs documents d’urbanisme, de définir ensuite les limites de ces coupures d’urbanisation qui seront classées en zone naturelle ou agricole, ainsi que les occupations du sol qui pourraient y être admises, conformément aux modalités prévues au paragraphe I.2.4 du présent document. Ces coupures d’urbanisation doivent être suffisantes pour permettre leur gestion et assurer leur pérennité. Dans ces coupures d’urbanisation, seuls peuvent être admises les structures légères d’accueil liées à la gestion de l’espace, ainsi que des zones de loisirs ou de pratique sportive, qui respectent les modalités prévues au paragraphe I.2.4 du présent document. Les espaces remarquables Les espaces remarquables au titre de l’article L. 146-6 du code de l’urbanisme sont, de manière générale, compris dans les espaces écologi- ques majeurs définis précédemment, en raison des diverses protections qui identifient l’intérêt écologique et patrimonial de ces sites. La délimitation précise des espaces remarquables à protéger reste à réaliser à l’échelle des communes dans leur document d’urbanisme. Ce sont des espaces naturels protégés sur lesquels aucune construction n’est admise, à l’exception de celles qui sont prévues aux modalités du paragraphe I.2.4 du présent document, qui sont régies par le code de l’urbanisme. II.2.2 L es continuités naturelles à renforcer • Les continuités naturelles à valoriser Ces secteurs au caractère naturel ou agricole constituent des continuités écologiques importantes, sur lesquelles se superposent des enjeux de gestion, des risques d’incendies et de protection des paysages. Ces espaces, représentés sur la carte suivante sont issus des inventaires scientifiques et écologiques, telles que les ZNIEFF de type 2, les ZICO, la directive habitat RAMSAR. Sur ces espaces, le développement urbain est admis mais il est très exigeant en terme d’impact écologique et paysager. Il est conduit dans l’esprit de ce qui prescrit dans les espaces proches du rivage soumis à la loi littoral. Peuvent ainsi être admis : - les aménagements légers nécessaires à la gestion, la mise en valeur, notamment économique, ou à l’ouverture au public de ces espaces, ainsi que la réalisation de travaux ayant pour objet la conservation de ces espaces et milieux ; - la réfection de bâtiments existants ainsi que de leur extension limitée ; - les extensions limitées de l’urbanisation en continuité des villes et villages existants, selon les principes et modalités définies en partie I du présent document ; - la mise en oeuvre de projets de développement des territoires du SCoT, selon les principes et modalités définis en partie I du présent document et notamment l’aménagement de parc d’activité de niveau supra communautaire définis en partie V.1 ; - de constructions liées aux activités littorales (conchyliculture, filière portuaire, saliculture) dans les espaces proches du rivage et les espaces remarquables au sens de la loi littoral. Les hameaux nouveaux intégrés à l’environnement ne sont pas autorisés dans le territoire du SCOT à l’exception de l’axe de développement Port la Nouvelle / Sigean / Portel-des-Corbières. Dans les autres cas de figure, ces espaces sont préservés de toute nouvelle extension de l’urbanisation, à l’exception des bâtiments nécessaires à l’exploitation agricole. - Les infrastructures de transports et les réseaux y sont autorisés ainsi que les équipements liés à l’exploitation des ressources en eau et en énergie renouvelables, sous réserve de leur compatibilité avec la sensibilité du milieu. Les aires de jeux et de loisir et les terrains de sports peuvent être admis à condition qu’ils respectent la sensibilité du milieu. • Le fonctionnement écologique des cours d’eau et les continuités hydrauliques En dehors des zones urbanisées, les cours d’eau doivent garder, dans la mesure du possible, leur caractère naturel. Les documents d’urbanisme réserveront le long des rivières et du fleuve Aude, une bande non-constructible dont la largeur sera fonction du contexte local. Outre son intérêt écologique, cette prescription garantira de meilleures conditions d’écoulement des crues, l’accès nécessaire à l’entretien des berges et le maintien de la fonction de filtration des pollutions assurée par la végétation. Les continuités hydrauliques sont également préservées en milieu urbain chaque fois que la densité du tissu bâti le permet. Elles permettent la reconquête du caractère « naturel » ou jardiné du cours d’eau et restaurent des continuités écologiques qui traversent les villes, connectant entre eux les ensembles écologiques. La prescription ne s’applique pas aux espaces densément urbanisés, comme par exemple les centres ville, en raison de l’aménagement des berges en quais. Document d’Orientations générales 249 250 Document d’Orientations générales II-3 Les espaces urbains et le patrimoine bâti à préserver Les espaces urbains de la Narbonnaise participent à la signature du territoire, à sa reconnaissance, à sa qualité. A ce titre ils doivent être préservés. Au-delà de la réglementation s’appliquant aux monuments classés et aux monuments inscrits, cette préservation doit s’appliquer à tous les ensembles urbains et villageois ayant une identité forte. II.3.1 Les villages de la plaine. Les projets s’attacheront à préserver le continuum urbain allant des cœurs historiques aux faubourgs vignerons, en passant par les cours et les mails, espaces publics emblématiques qui savent mettre en relation différentes périodes de production urbaine. La continuité et / ou la mitoyenneté seront privilégiées pour les opérations nouvelles en prenant soin de les « marquer » dans l’espace via de nouveaux espaces publics d’articulation. II.3.2 Les villages sur les reliefs. Les mêmes principes que pour la plaine s’appliquent. Cependant, tout projet veillera plus particulièrement : - à préserver la cohérence de la silhouette villageoise ; - à intégrer dans l’espace public les dispositifs liés à la gestion de l’eau de ruissellement ; - à ne pas affadir la morphologie d’ensemble par une rupture d’échelle entre les quartiers hauts et les quartiers bas ; II.3.3 Narbonne. La richesse patrimoniale et historique de Narbonne, qui prend son essor dès l’époque romaine, sera l’objet de toutes les attentions. Classée « ville d’art et d’his- toire », elle bénéficie également d’une protection réglementaire au titre du classement en secteur sauvegardé. L’urbanisation nouvelle saura préserver les éléments emblématiques de la ville, notamment son rapport à l’eau : l’eau du canal, l’eau de l’étang et de ses espaces humides périphériques rappelant que la ville était sous l’antiquité un port. D’une manière générale, les projets chercheront à trouver un équilibre entre la nécessaire protection du bâti et un développement harmonieux du centre : - en garantissant la conservation et la valorisation du patrimoine dans l’esprit des OPAH déjà conduites, de l’OPAH-RU en cours sur le quartier de Bourg, de la politique d’amélioration qualitative du bâti à usage d’habitat et de services ; - en osant, dans une démarche de Développement Durable, un dialogue architectural de qualité avec l’insertion d’une architecture contemporaine participant aux objectifs de densification du PADD comme le prévoit le quartier du Théâtre ; - en mettant en exergue les ensembles patrimoniaux les plus significatifs (palais des Archevêques, cathédrale SaintJust-et-Saint-Pasteur…) en valorisant leur environnement et en préservant leurs silhouettes et cônes de vue ; - en valorisant le canal de la Robine et ses quartiers riverains. Le canal doit être Document d’Orientations générales 251 un vecteur de découverte menant sans discontinuité à la fois vers le littoral et vers le canal du Midi. II.3.4 Les villes du littoral. Comme sur l’ensemble du littoral languedocien, les implantations humaines sont rares sur la frange littorale du territoire du SCoT : raisons de plus pour les préserver et les valoriser. Des actions de valorisation et de requalification des ensembles patrimoniaux qui marquent le littoral de la Narbonnaise seront encouragées, au delà du patrimoine reconnu des villages du littoral comme Gruissan, Peyriac-de-mer, Bages ou Leucate. Elles porteront en particulier sur : - la valorisation ou la requalification des stations littorales qui, comme NarbonnePlage, font de facto partie du patrimoine du XXème siècle. Citons également Portla-Nouvelle où se mêlent, de part d’autre du canal, industrie, ville nouvelle du XIX ème siècle, quartiers et stations du XX ème siècle ou La Franqui, première station audoise du XIX ème siècle, noyée dans les pins ; - l’encadrement du phénomène de « cabanisation » ; - la question du devenir des salines et du patrimoine lié à l’industrie du sel. II.3.5 L e réseau de canaux formé par le canal de la Robine, le canal de Jonction et le canal du Midi. Les projets communaux ou intercommunaux veilleront à préserver cet ensemble exceptionnel et à valoriser le patrimoine qui lui est associé : écluses, maisons d’éclusiers, quais, chemins de halage, alignements arborés. 252 Document d’Orientations générales On veillera à ce que le développement des villages proches mais non traversés par le canal, ne vienne pas altérer la qualité d’un patrimoine reconnu au niveau mondial. Le développement touristique de ce secteur doit être pensé en cohérence avec le développement des hébergements en cœurs de communes de type gîtes, d’une reconversion d’une partie du patrimoine bâti agricole et surtout par la requalification d’une partie des hébergement sur le littoral. A ce titre, l’implantation d’installations touristiques nouvelles s’appuyant sur le Canal du Midi et sur le Canal de la Robine est limitée. Ces installations devront être totalement intégrées à l’environnement paysager, culturel et humain autant par leur conception que par leur localisation. Par ailleurs, leur implantation ne devra porter atteinte à l’équilibre du territoire d’implantation, notamment en induisant des apports de population touristique trop importants au regard du territoire concerné. II.3.6 Le patrimoine viticole Les mas et châteaux viticoles dont la valeur esthétique est reconnue, mais aussi les caves coopératives à la valeur esthétique plus discutée, ainsi que le « petit patrimoine » comme les murets et les maisons de vigne, sont partis intégrantes de l’histoire et de l’avenir viticole de la narbonnaise. A ce titre, ils doivent être préservés et valorisés dans la mesure du possible, en fonction de leur intérêt et de leur qualité architecturale et patrimoniale. Cette valorisation peut passer par un changement d’affectation partielle des bâtiments. II-4 Gérer les ressources en eau potable En matière de gestion des ressources en eau, le SCOT relaie les mesures préconisées par les grands programmes de gestion actuellement en cours sur le territoire : - le SAGE des Basses plaines de l’Aude ; - le SAGE de Salses-Leucate ; - le Programme Eau’Dyssée de la CAN ; - Le contrat d’étang du PNR. II.4.1 S écuriser l’alimentation en eau potable La disponibilité de la ressource en eau potable pourrait devenir à terme un facteur limitant de développement au regard des perspectives de croissance du territoire. Certaines ressources sont suffisantes mais vulnérables, alors que d’autres sont déjà saturées (notamment celle qui alimente le littoral Audois) et nécessitent une extension dans les meilleurs délais. La réalisation effective des actions lancées par la Communauté d’agglomération de la Narbonnaise dans le cadre du programme Eau’Dyssée (en particulier, la recherche d’une diversification, la mise en place d’interconnexion entre les principaux réseaux, l’extension de l’usine de Puech Labade, la réalisation de réservoirs et la réalisation d’un suppresseur à gros débit pour alimenter Narbonne plage avec la ressource BRL) permettra aux communes concernées de répondre aux besoins générés par la croissance démographique du secteur au cours des 20 prochaines années. Dans le secteur Sud du SCOT, la commune de Leucate est alimentée par l’aquifère de la plaine du Roussillon qui est vulnérable. Les communes de Sigean et des Corbières sont alimentées à partir des alluvions de la Berre qui est une ressource surexploitée. A long terme, différentes hypothèses d’ex- ploitation de nouvelles ressources et/ou le renforcement de l’approvisionnement par les ressources existantes sont étudiées afin de renforcer l’approvisionnement en eau potable de la Narbonnaise et du littoral : - l’augmentation de l’approvisionnement extérieur par le réseau BRL ou un aqueduc depuis le Rhône ; - l’augmentation des prélèvements dans la nappe alluviale de l’Aude (puit supplémentaire) ; - l’exploitation du karst des Corbières, une ressource aujourd’hui peu exploitée et mal connue, en priorité pour les besoins en eau potable des communes du Sud du SCOT L’ouverture à l’urbanisation des secteurs d’extension potentielle sur le territoire du SCOT est conditionnée par l’existence des réseaux d’alimentation en eau potable sécurisés desservant la zone géographique concernée. II.4.2 E conomiser les ressources en eau Les mesures permettant de limiter les pertes de la ressource et de freiner les consommations d’eau potable seront encouragées dans l’ensemble du territoire du SCOT et prioritairement dans les secteurs de développement stratégiques : Document d’Orientations générales 253 - amélioration des rendements des réseaux d’adduction d’eau potable par le renouvellement des canalisations afin de limiter les pertes (qui dépassent 50% sur certaines communes) par des travaux de renouvellement en visant l’objectif de 80% fixé par les SAGE des Basses Plaines de l’Aude et de Salses Leucate ; - utilisation des ressources alternatives pour les usages autre que l’alimentation humaine en privilégiant l’élaboration d’un schéma directeur d’eau brute (arrosage des espaces verts et des jardins, lavage des voitures, nettoyage des voiries… ): desserte en eau brute des nouveaux quartiers, installation de système de récupération des eaux pluviales chez les particuliers et dans les espaces publics, mise en place de projets pilotes permettant une réutilisation après traitement adapté des eaux usées issues des stations d’épuration ; - utilisation industrielle des eaux pluviales. II.4.3 Préserver la qualité de l’eau potable Concernant la protection des périmètres de forage et de captage, il convient de renforcer les dispositifs de mise en sécurité et de surveillance liés à l’application de la Loi sur l’eau : - en s’assurant de la mise en place systématique des périmètres de protection des captages par les maître d’ouvrage ; 254 Document d’Orientations générales - en adaptant l’occupation des sols au périmètre de protection des captages existants ; - dans le cadre d’aménagements autorisés dans ces périmètres, en prévoyant les mesures permettant d’éliminer tous risques de pollution de la nappe ; - en privilégiant de nouvelles implantations de site de captage à l’écart des zones urbanisées et des réseaux d’infrastructure de transport. Il convient par ailleurs d’engager un programme de suppression à l’échéance du 31 Décembre 2013 de l’ensemble des branchements en plomb des communes du territoire du SCOT, comme cela est d’ores et déjà engagé dans la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise. Il est enfin nécessaire de mettre en place les mesures de gestion concertée préconisées par les SAGEs en terme de suivi des prélèvements d’eau dans les différents aquifères directement concernés par le SCOT en particulier ceux qui présentent des risques de pollution par le biseau salé en cas de surexploitation des nappes : nappe alluviale de l’Aude et nappe alluviale de la Berre. II-5 Améliorer les capacités d’assainissement II.5.1 L es rejets d’origine domestique Assainissement collectif Les rejets d’origine domestique constituent la principale source de pollution des eaux de surface (complexe lagunaires et cours d’eau) liée à la présence de stations d’épuration sous dimensionnées ou saturées par des rejets industriels. Le SCOT prévoit une augmentation de la population de 12 000 habitants en 10 ans qui devra s’accompagner d’une mise à niveau des capacités d’assainissement des communes. L’ensemble des communes devra être doté de schéma directeur d’assainissement, et de manière prioritaire sur toutes les communes situées dans les axes de développement prioritaire. Ces études définissent les zonages d’assainissement et les besoins de travaux à réaliser pour adapter les capacités du réseau aux objectifs de croissance urbaine de la commune. La communauté d’agglomération de la Narbonnaise a engagé, pour faire face à ses besoins de développement, un programme important de travaux qui seront réalisés d’ici 2008 (construction de 10 stations d’épuration et réhabilitation de tous les réseaux). Sur l’ensemble du territoire cette planification devra être réalisée en respectant le zonage des axes prioritaires. Conformément aux orientations du schéma directeur d’assainissement de chaque commune, tout aménagement de nouvelle zone d’extension de l’urbanisation est conditionné à l’existence de capacités d’assainissement collectif suffisantes pour accueillir les nouvelles populations ou activités. La création ou l’extension des stations d’épuration précèdera ainsi le développement urbain. Pour garantir le bon fonctionnement des stations d’épuration, la part des eaux pluviales doit être réduite. A cet effet, la part du sol imperméabilisé dans les nouvelles opérations d’aménagement doit être limitée. Par ailleurs, dans une démarche de développement durable, l’objectif de la valorisation économique sera recherché : fabrication de compost à partir des boues épurées des stations d’épuration, réutilisation des eaux épurées des stations d’épuration pour l’arrosage des espaces verts publics. Assainissement autonome Sur l’ensemble du territoire, c’est l’assainissement collectif qui est recherché. A ce titre, l’assainissement autonome est strictement réservé aux zones qui ne peuvent pas accueillir un assainissement collectif pour des raisons techniques ou financières. Cette condition est prioritaire sur les modalités d’implantation des nouvelles zones à urbaniser. Conformément à l’obligation de mise en place des services publics d’assainissement non collectifs (SPANC) par les collectivités territoriales, la vérification de la conformité des installations d’assainissement autonomes sera systématisée sur le territoire du SCOT. II.5.2 Les rejets industriels Les rejets industriels, causant de graves disfonctionnement dans les stations d’épuration, devront faire l’objet de contrôle systématique, comme cela a été décidé dans le cadre du Contrat pour les étangs du Narbonnais. Autant que possible ces contrôles seront étendus à l’ensemble des rejets industriels sur le territoire, car au-delà des étangs, les rivières et les nappes souterraines sont aussi concernées. Document d’Orientations générales 255 II-6 Traiter et valoriser les déchets Au plan national, la production des déchets ménagers et assimilés croît d’environ 1% par an. Cette croissance est due notamment au développement économique et aux mutations des modes de consommation. Dans l’Aude, le volume de déchets traités par le C.S.D.U de Lambert (Narbonne), seul centre d’enfouissement technique du département a connu une évolution croissante pour culminer, en 2003, à près de 216 000 tonnes, menaçant sa durée de vie à l’échéance de 2012. Dans ce contexte, le développement du territoire du SCOT est conditionné, comme en matière d’eau et d’assainissement, par la maîtrise de la problématique des déchets. Nonobstant la programmation d’un deuxième site de traitement dans l’ouest du département (Lassac), seule une stratégie volontariste fondée sur la réduction de la production de déchets et sur le traitement - valorisation des déchets autorisera cette maîtrise, sur un territoire confronté à de fortes variations saisonnières de population et à la diversité des situations urbaines, nécessitant une adaptation fine du service rendu à la population. Dans la cohérence de la Charte « Zéro déchet », initiée par la Ville de Narbonne et la Communauté d’Agglomération de la Narbonnaise et relayée par le SCOT, il s’agira de : - optimiser le service de collecte des déchets ménagers en adaptant les fréquences de collecte aux spécificités du territoire et aux pics de fréquentation saisonnière, notamment sur le littoral ; - optimiser les équipements existants en favorisant le tri et le recyclage des maté- 256 Document d’Orientations générales riaux dans les déchetteries ou recycleries pour les particuliers et dans les centres de traitement de classe III (comme à Montredon des Corbières et Salles d’Aude) pour les apports de gravats et matériaux du BTP par les professionnels ; - favoriser les nouvelles technologies de traitement et de valorisation énergétique et économique des déchets (unité de production de biogaz à Lambert, unité de production de compost à Cap de Pla, démantèlement des déchets d’équipements électriques et électroniques, filière dite « D3E » encouragée par l’Union européenne), dans la logique du positionnement de la Narbonnaise en faveur du développement durable ; - rechercher des dispositifs innovants pour les flux spécifiques de déchets (déchets d’activités de soins à risques infectieux) ; - sensibiliser la population à l’accroissement de la part du tri sélectif, source de recettes supplémentaires et vecteur de recyclage économique et à l’utilisation de procédés domestiques simples (compostage individuel). Le mouvement de décrue du volume des déchets traités à Lambert (209 000 tonnes en 2004, 195.000 tonnes en 2005) doit être soutenu. A ce titre, tout nouveau projet d’urbanisation devra prendre en compte la problématique des déchets, en termes d’équipements, de services rendus et de maîtrise des coûts. III- Les grands equilibres entre les espaces urbains et a urbaniser et les espaces naturels, agricoles et forestiers III-1 A ssurer une gestion économe de l’espace III.1.1 E n se concentrant sur des secteurs de développement privilégiés. Ces secteurs de développement privilégiés sont : - situés en continuité du bâti des espaces villageois et urbains ; - articulés à des infrastructures permettant une desserte efficace en transport en commun : transport en commun en site propre ou assurant un cadencement suffisamment attractif pour être une alternative crédible aux véhicules particuliers. Le chapitre I du Document d’Orientations précise les lieux d’un développement privilégié : - l’axe narbonnais où convergent de nombreuses infrastructures de transport, où se concentre la majorité des services et des équipements, et où l’emploi est le plus développé ; - l’archipel des villages agricoles qui doivent se développer de manière équilibrée au regard de leur offre d’équipements et de services ; - l’axe littoral qui, via ses stations, bénéficient d’un important capital de logements susceptibles d’évoluer vers du logement permanent ; - les territoires d’articulation entre le littoral et l’arrière-pays qui seront l’objet d’un développement tel que défini en I.2.3. En outre, sur l’ensemble de ces territoires, on veillera : - à ne pas empiéter sur le capital agricole et viticole là où son potentiel qualitatif est reconnu ; - à ne pas contraindre la dynamique hydraulique lors d’inondations ; - à intégrer la problématique des risques naturels (inondations, incendies, éboulement, « coup de mer »…) et des risques industriels ; - à ne pas altérer l’équilibre environnemental et la qualité des paysages de la Narbonnaise. III.1.2 E n ayant recours au renouvellement et au réinvestissement urbain. Le développement urbain et villageois ne signifie pas nécessairement la conquête de nouvelles terres à urbaniser. Chaque fois que cela est possible, le SCoT favorisera en priorité : 258 Document d’Orientations générales • Le renouvellement urbain. On entend par renouvellement urbain toutes les actions permettant : - une mutation partielle ou totale d’un tissu urbain existant dans sa forme et / ou dans sa fonction ; - une destruction / reconstruction du bâti ; - un changement d’affectation partiel ou total d’un bâtiment ou d’un groupe de bâtiments. • Le réinvestissement urbain. Il s’agit de favoriser dans les documents d’urbanisme : - les opérations permettant de combler les « dents creuses », - une densification là où c’est possible sur le plan fonctionnel et patrimonial. Pour satisfaire à cette orientation, les PLU devront étudier les zones déjà urbanisées, notamment celles sous forme de lotissement et proposer des outils permettant de mettre en œuvre cette orientation. Les reconductions des règlements pour les zones déjà urbanisées sont interdites. Les dérogations à la présente orientation sur certains secteurs de la commune peuvent être tolérées pour autant qu’elles : - entrent dans d’un parti d’urbanisme cohérent avec l’ensemble du SCOT et bien présenté dans le PADD du PLU. - permettent de satisfaire cette orientation à l’échelle de la commune. III.1.3 E n développant des formes urbaines moins consommatrices d’espaces De nouvelles formes urbaines moins consommatrices d’espaces doivent être privilégiées grâce à : - des opérations d’ensemble correctement articulées au tissu urbain existant ; - une mixité mieux assurée entre les logements collectifs et les logements individuels ; - de nouveaux modes d’habiter : immeubles semi collectifs, nouvelles maisons de villages par exemple. De manière ponctuelle, il faut rendre possible l’innovation architecturale et urbaine dans la mesure où elle contribue à l’objectif d’une gestion économe de l’espace et d’une valorisation de l’agriculture et des paysages de la Narbonnaise. Recherche de nouvelles typologies de maisons individuelles favorisant l’économie de sols Comment ces alternatives permettent d’économiser le sol ? Exemple sur la commune de Vinassan 170 maisons 170 maisons Etat actuel : tissu constitué de maisons isolées au milieu d’une parcelle. Simulation : tissu constitué de maisons à patio. Bosc et Rouault – architectes - urbanistes Document d’Orientations générales 259 III-2 Intégrer la préservation des zones inondables dans le développement de l’espace urbain et villageois. Là où il y a compatibilité avec les Schéma Directeurs d’Aménagement et de Gestion de l’Eau (SDAGE), les Schéma d’Aménagement et de gestion des Eaux (SAGE) et les plans de prévention des risques d’inondation (PPRI), l’urbanisation est admise dans la mesure où : - elle permet de mettre en œuvre les principes d’une gestion économe du territoire ; - elle est localisée dans ou en continuité d’une zone agglomérée ; - elle est située dans un secteur privilégié de développement. Cette urbanisation qui minimisera les risques pour les biens et les personnes, devra se saisir du caractère inondable du territoire à urbaniser pour développer une architecture et un urbanisme innovants et de qualité : - intégration des canaux, fossés et bassins de rétention dans l’espace public ; - traitement des espaces publics végétalisés à la manière de jardins humides et absorbants ; - formes architecturales adaptées ; - trame viaire n’entravant pas la dynamique hydraulique naturelle. III-3 Intégrer la dimension économique et touristique de lagri ’ culture et de la viticulture dans le développement des espaces urbanisés. L’agriculture en général et la viticulture en particulier sont un des fondements de la structuration du SCoT de la Narbonnaise. La question de leur préservation et de leur développement est prise en compte dans la stratégie de développement urbain : - en proposant un cadre structurant à la dynamique urbaine ; - en donnant une fonction paysagère mais aussi touristique et de loisirs aux espaces agricoles et viticoles périurbains ; - en faisant la promotion du « tourisme vert ». Par ailleurs, le SCoT garantira aux agriculteurs et aux viticulteurs des conditions d’exploitation satisfaisante : accès aux 260 Document d’Orientations générales exploitations, circulation, constructions éventuelles de bâtiments à usage professionnel. Le développement de nouvelles filières agricoles sera encouragé comme l’arboriculture ou l’oléiculture… Par ailleurs, les aménagements nécessaires au développement des secteurs suivants sont encouragés : - circuit court de commercialisation (reconversion de bâtiments,…) ; - positionnement de la viticulture au cœur de la culture (préservation du bâti, …) ; - pastoralisme. IV- Les objectifs relatifs a l’equilibre social de l’habitat IV-1 Equilibrer socialement l’ offre de logement, par une diversification des types d’habitats Sur l’ensemble du territoire de la Narbonnaise, le schéma de cohérence territoriale permet la mise en œuvre d’une politique de l’habitat visant à diversifier l’offre résidentielle afin de répondre aux besoins des ménages. Notamment, compte tenu de la structure et de la dynamique démographique de la Narbonnaise, un accent particulier sera mis sur le logement aidé et sur le logement locatif afin de satisfaire aux besoins de populations spécifiques comme les jeunes ménages, les personnes âgées, les personnes handicapées. IV.1.1 Développer la création de logements aidés Les logements locatifs sociaux ou aidés et les logements en accession à la propriété adaptés aux budgets de primo accédants seront développés. Les Programmes Locaux d’Habitat élaborés ou en cours d’élaboration doivent être compatible avec les orientations du SCOT. Les communes non couvertes par un PLH devront engager dans leur PLU une réflexion qui va dans le sens d’un programme socialement équitable. Les ratios de logements sociaux ne sont pas fixés par le présent document. Le SCOT laisse aux communautés et aux communes le soin de présenter des documents qui respectent les principes de mixité sociale et de répartition équilibrée des logements sociaux. Le SCOT veillera particulièrement : 1- Au respect du zonage défini dans le SCOT et notamment des axes prioritaires. 2- A l’équilibre global dans le sens hiérarchique suivant : Communautés – Communes – Projet. L’objet n’est pas de recherché une mixité sociale projet par projet, mais une mixité à l’échelle du territoire, de la commune et éventuellement du projet. A ce titre, un projet pourra contenir plus ou moins des logements aidés au regard des ratios communautaires et communaux. 3- Au développement homogène de l’habitat aidé sur l’ensemble du territoire afin de répondre à une demande de plus en plus importantes. 262 Document d’Orientations générales IV.1.2 Développer des formes d’habitat complémentaires de l’habitat individuel isolé Il s’agit notamment de développer l’habitat intermédiaire, les maisons de village ou de ville et les petits immeubles collectifs, les immeubles semi collectifs… La diversification des formes d’habitat vers des formes plus compactes générant plus de densité permet, outre l’économie du foncier, d’offrir une palette de logements plus variée. L’innovation urbaine et architecturale doit se conjuguer avec harmonie avec les formes plus traditionnelles qui participent à l’identité et à la qualité de vivre en Narbonnaise (Cf. VII.3). IV.1.3 Améliorer la qualité des logements Des actions sur le parc de logement existant sont envisagées afin d’améliorer la qualité des logements et du cadre de vie : - réhabilitation de l’habitat vétuste et insalubre ; - réhabilitation et restructuration du parc de logement des stations littorales, afin de le moderniser et de créer de plus grands logements, adaptés à une utilisation à l’année,… - adaptation du parc aux besoins spécifiques des personnes âgées et des personnes handicapées. IV.1.4 Un territoire solidaire vis a vis des personnes âgées et des personnes handicapées. La dynamique résidentielle est un mouvement de fond observé sur l’ensemble du territoire du SCoT. Source de richesses pour de nombreuses filières économiques, cette dynamique se doit également d’être exigeante en terme d’équipements et de services à destination des personnes âgées et des personnes handicapées. Conformément à la politique du Conseil Général, de nombreuses maisons et résidences spécialisées seront créés sur l’aire du SCoT. C’est une politique prioritaire qui doit être au maximum facilité en terme de planification territoriale. IV.1.5 Accueillir les gens du voyage. Le Schéma départemental relatif à l’accueil et à l’habitat des Gens du voyage (cf. article 1 de la loi du 5 juillet 2000) de l’Aude est conforme aux objectifs du SCoT de la Narbonnaise. Les communes de plus de 5000 habitants figurent obligatoirement au schéma départemental, mais l’obligation de participation à l’accueil des personnes dites « gens du voyage » s’impose à toutes les communes quelle que soit leur taille. La liberté d’aller et de venir a une valeur constitutionnelle. Les communes qui n’ont pas d’aire d’accueil ou qui n’en financent pas ont pour obligation de permettre la halte des gens du voyage sur des terrains qu’elles leur indiquent pendant une période minimum de 48 heures. En Narbonnaise, les axes nord-sud, le long du littoral en été, et les axes est-ouest vers les Saintes-Maries au printemps, restent les saisons où l’on observe le plus de passage. Cependant le contexte de ces pas- sages évolue avec une augmentation du nombre de caravanes et du nombre des passages à visée religieuse ; alors même que le département n’est pas équipé pour accueillir des groupes de plusieurs centaines de personnes. L’aménagement de ces aires clairement identifiées doit permettre à ces grands groupes de séjourner dans des conditions satisfaisantes de capacité d’accueil, d’accès. Ces aires doivent être correctement alimentées en réseaux (eau, électricité, ramassages des ordures, …). Comme préconisé par le Plan Départemental d’Aide au Logement des Personnes Défavorisées, concernant l’habitat des gens du voyage, et les moyens de résoudre les problèmes qui y sont inhérents, une Maîtrise d’Oeuvre Urbaine et Sociale avec Prêt Locatif Aidé d’Intégration (MOUS PLA-I) pourra être mise en œuvre. Les dispositifs de droit commun doivent être privilégiés, améliorés et rendus plus accessibles. Ils doivent être relayés par des dispositifs spécifiques dans la plupart des domaines : l’habitat, l’éducation et la formation, la santé, l’action sociale et familiale … IV.1.6 Intégrer des objectifs de qualité environnementale et le développement des modes alternatifs à la voiture lors de la création des nouveaux programmes de logements On favorisera l’intégration d’objectifs de qualité environnementale et de maîtrise de l’énergie et de promotion d’énergies renouvelables dans les projets d’aménagement et de développement des communes ou intercommunalités : architecture bioclimatique, approche énergétique de l’urbanisme… On limitera l’utilisation de la voiture dans les zones urbaines les plus denses et desservies par des TC. Document d’Orientations générales 263 IV-2 Equilibrer spatialement l’ offre de logements IV.2.1 Equilibrer spatialement l’offre de logements aidés Les logements aidés, locatifs ou en accession devront être réalisés sur l’ensemble du territoire de la Narbonnaise. Les logements aidés locatifs ou en accession doivent être répartis sur le territoire afin d’éviter une concentration spatiale excessive. Cependant, ils doivent respecter les axes de développement prioritaires. A ce titre, ils doivent être plus concentrés sur ces axes. Pour la Communauté de Communes du Canal du Midi en Minervois, le développement devra se faire de manière homogène sur l’ensemble des communes. Les logements aidés doivent être pris en compte dans tout nouveau projet d’aménagement. Pour ce faire, chaque nouveau projet d’urbanisation précisera comment il participe à la mixité sociale du territoire : - soit en proposant directement des logements aidés - soit en précisant la manière dont il lie le nouveau projet à la commune dans une recherche de mixité sociale à l’échelle de la commune. A l’instar du PLH de la CAN, les deux autres Communautés de Communes composant le territoire du SCoT, favoriseront les démarches permettant d’avoir une vision globale des besoins et des programmes à mettre en œuvre. 264 Document d’Orientations générales IV.2.2 Répartir l’offre de logement conformément aux orientations d’organisation de l’espace L’offre de logements nouveaux doit être répartie conformément aux principes d’organisation spatiale définis par le schéma de cohérence. Le projet d’aménagement et de développement durable prévoit la construction de 5 500 logements à l’horizon 2015 et 11 500 logements en 2025. La répartition de ces logements sur le territoire du SCoT se modulera, conformément au PADD, selon les secteurs à intensité d’urbanisation, les secteurs à vocation agricoles ou naturelles prioritaires. L’enjeu majeur du ScoT est de préserver un cadre de vie. Aussi la répartition des logements s’opèrera au regard des capacités d’accueil (équipements publics, capacité d’assainissement,…) des communes a accueillir de nouvelles populations sans rompre l’équilibre du territoire tel que définis en partie I. V- Les objectifs relatifs aux localisations preferentielles des activites economiques Le développement économique de la Narbonnaise est une donnée primordiale du SCoT. Si le territoire est démographiquement attractif, il ne sera équilibré qu’à la condition de développer les activités et l’emploi. Ce développement s’appuie tout à la fois sur : u ne extension significative des parcs d’activités généralistes. Cette extension se fait de manière équilibrée au sein de l’aire du SCoT et est toujours animée par une volonté d’articuler les grands parcs à des infrastructures de premiers ordres accueillant ou pouvant accueillir une desserte en transport en commun. Citons : - sur l’axe Narbonnais, les parcs de Narbonne, Montredon et Névian. Desservis par le train, l’A9 et les RN9 et RN113, ils prendront encore plus de « poids » avec le projet de gare TGV sur Montredon et la réactivation de la gare de Névian ; - au nord de l’aire du SCoT, à la croisée de la D5 et de la D607, le futur parc des Quatre Chemins est un outil d’accueil pour les entreprises mais aussi un équipement de premier ordre permettant d’équilibrer le ratio entre le nombre d’actifs et l’offre d’emplois dans le Ginestaquois. Ayant une vocation mixte, le parc des Quatre Chemins sera également un outil de promotion touristique pour un secteur particulièrement riche : canal du Midi, paysages et patrimoine des Corbières et du Minervois… - au sud, dans un secteur géographiquement plus contraint, le pôle économique de Sigean est renforcé afin d’asseoir solidement sa fonction structurante pour tout un bassin de vie ; 266 Document d’Orientations générales - les zones proximités sont partout admises pourvu qu’elles soient fonctionnellement bien greffées aux tissus villageois, paysagèrement bien intégrées, et soignées sur le plan architectural et dans la conception de leurs espaces publics. u ne diversification de l’activité économique. Le SCoT de la Narbonnaise doit tirer encore plus et mieux parti de sa situation géographique et des savoir-faire qui s’expriment. C’est le sens des projets suivants : - l’Ecoparc de Leucate / Cave plus particulièrement dédié, dans son fonctionnement comme dans son activité, dans la valorisation économique des données bioclimatiques (le soleil, le vent…) et de la proximité de la mer et de l’étang de Leucate (conchyliculture, sports de glisse…) ; - le parc des biotechnologies de l’environnement de la zone d’activités de la Coupe qui valorisera la présence du centre de recherche de l’INRA de l’IUT Génie Chimique – Génie des Procédés et d’une pépinière d’entreprises spécialisées, favorisant ainsi le transfert des technologies ; - le développement d’un pôle santé qui s’appuie à la fois sur les bienfaits du climat et de la culture méditerranéenne et sur une chaîne d’équipements de premier ordre : les équipements hospitaliers de Narbonne, le centre Francis Vals de Port-la-Nouvelle, les multiples structures d’accueil pour les personnes âgées, un appareil de formation performant, animé et valorisé par la Maison de l’Emploi de la Narbonnaise… la valorisation de l’ouverture maritime avec Port-la-Nouvelle. L’extension du port et le développement de la plaisance sont à l’ordre du jour du SCoT. Port-la-Nouvelle est également idéalement située pour développer une plateforme multimodale route / rail / mer ; u ne offre touristique requalifiée et diversifiée. Les stations littorales évolueront pour partie et progressivement vers de véritables villes littorales avec une offre complète de services ouverts à l’année. Les conditions d’accès et de circulation, le traitement de l’espace public, la création de nouveaux équipements indispensables au développement de l’urbanité, la restructuration du parc de logements, modifieront sensiblement et durablement l’image et le fonctionnement de l’économie littorale qui doit rester un point fort de l’économie de la Narbonnaise. La filière touristique sera renforcée dans l’arrière pays avec des pôles de développement sur Portels-des-Corbières ou encore dans le Minervois avec le parc des Quatre Chemins. Mais au-delà, c’est la volonté du SCoT de préserver le patrimoine naturel, agricole et bâti du territoire qui va dans le sens d’une valorisation touristique globale. ; la place de la viticulture vers toujours plus de qualité. C’est une donnée qui relève tout à la fois de l’économie, de l’identité, de la culture et des paysages. Engagés dans des démarches de requalification de leur production, les viticulteurs doivent avoir une lisibilité foncière particulièrement claire qui leur permet de réaliser les investissements nécessaires. Le SCoT leur apporte cette lisibilité. Ajoutons que le potentiel économique s’exprime également par une situation de carrefour particulièrement attractive à l’articulation du couloir languedocien et des axes routiers et ferrés menant vers le Toulousain et la façade atlantique. Cette considération purement géométrique prend encore plus de poids en se déclinant avec un tissu particulièrement dynamique d’entreprises et d’entrepreneurs. A cela s’ajoutent des données géographiques particulièrement attractives : le littoral méditerranéen, la beauté des paysages du Minervois et des Corbières, un patrimoine bâti et un art de vivre de grande qualité… autant de données qui, toutes choses égales par ailleurs, sont loin d’être neutres en terme de marketing territorial. Document d’Orientations générales 267 V-1 Les pôles de développement économique L’aménagement économique du territoire permet d’améliorer la lisibilité de la répartition des activités de la Narbonnaise avec une hiérarchisation, une spécialisation et une labellisation environnementale des parcs. On distingue différents types de sites : - les zones d’activités existantes à conforter, nécessitant un effort de requalification et d’intégration environnementale ; - les nouveaux sites de développement économique à l’échelle du SCOT présentant deux niveaux d’exigence environnementale : les parcs de « Qualité environnementale » et les parcs de « Haute Qualité environnementale ». Les exigences correspondant à ces labels seront précisées dans les cahiers des charges d’aménagement des zones. - Les petits sites de proximité à l’échelle des communes. Proches voire intégrés au tissu des communes, ils se devront d’être particulièrement qualitatif dans leur traitement. V.1.1 Les zones d’activités existantes à requalifier Les zones d’activités désignées par la présente prescription sont celles déjà viabilisées ou zonées dans les documents d’urbanisme à la date d’approbation du SCOT. Avant toute extension ou nouvelle urbanisation, les communes ou EPCI optimiseront en priorité les sites existants pour déboucher sur des aménagements plus denses, tout en améliorant la qualité paysagère d’ensemble. Des programmes de qualification des zones économiques existantes devront être engagés. A cette fin, la réalisation de chartes de requalification sera encouragée La reconversion de certains espaces vacants sera favorisée en donnant la priorité à l’implantation d’entreprises correspondant à la vocation dominante du secteur concerné, en particulier pour le développement d’activités maritimes, lagunaires ou nautiques pour les zones d’activité implantées sur le littoral. Le système de déplacements joue un rôle primordial dans la mise en réseau des espaces économiques en facilitant les échanges et la multimodalité. V.1.2 Les nouveaux sites économiques Ces nouveaux sites répondent à plusieurs objectifs : - créer de l’emploi en diversifiant les filières économiques ; - répartir l’activité sur le territoire pour rapprocher les pôles d’emplois des lieux d’habitat et limiter ainsi les migrations pendulaires ; - développer une offre plus attractive de parcs 268 Document d’Orientations générales d’activités répondant aux attentes des entreprises. • Les nouveaux parcs généralistes Les parcs de l’ouest de l’agglomération de Narbonne et de Sigean : label « Qualité environnementale » Les parcs de l’ouest de Narbonne sont localisés sur la commune de Montredon-des-Corbières et sera prolongé sur Névian à plus long terme. L’ouverture à l’urbanisation est réalisée à partir de la zone d’activités existante de Montredon. L’aménagement devra préserver le caractère paysager des sites. Il importe d’éviter un effet de continuum qui banalise les variations paysagères. Dans le secteur de Névian notamment, le développement économique devra tenir compte d’un effet de « porte paysagère » à l’ouest du Narbonnais. Les franges urbaines et les abords des voies, notamment la RN113 bénéficieront d’un traitement paysager soigné. Un schéma d’organisation d’ensemble permettra de préfigurer la future trame viaire et verte. Bien que géographiquement plus contraint, le parc de Sigean est également un secteur stratégique de développement. Entre Port-laNouvelle et Portel-des-Corbières, il participe à la dynamique et à l’équilibre économique du SCoT. A l’instar du secteur Montredondes-Corbières / Névian, il conjuguera dynamisme économique, aménagement de qualité, intégration paysagère. Le parc d’activité des Quatre Chemins : label « Qualité environnementale » Il est situé dans le secteur du carrefour entre les routes D5 et D607. C’est un espace mixte avec de l’habitat et des fonctions touristiques et économiques : logements, parc d’activités tertiaires, activités artisanales, commerciales et de loisirs. A l’échelle du SCoT, c’est un projet hautement stratégique qui permet de dynamiser économiquement la partie minervoise du territoire tout en mettant en relief les spécificités de ce secteur. Un schéma d’organisation d’ensemble sera réalisé préalablement à l’ouverture du parc, afin de valoriser la qualité des paysages, d’assurer la compatibilité des différentes activités économiques pressenties et de concevoir des espaces publics de qualité. Cabezac. Sur la communauté de communes Canal du Midi / Minervois, le projet de Cabezac représente un potentiel de développement important. Aujourd’hui non figé dans sa programmation et sa composition, il fait partie des outils permettant d’équilibrer la géographie du développement de la Narbonnaise. • Les nouveaux parcs d’activités spécialisés « L’Ecoparc » : un label Haute Qualité Environnementale Localisation : entre l’A9 et la RN9 relié à la gare de la Franqui. Vocation : c’est à la fois un espace scientifique, industriel, de services et de loisirs. A l’image de la politique économique du SCoT, l’Ecoparc sera exemplaire d’une nouvelle culture économique sachant conjuguer l’innovation liée aux caractéristiques du territoire et l’attractivité. Ce nouvel équilibre sera trouvé grâce à un nouvel art d’aménager les espaces pour entreprendre qui savent être aussi des espaces à vivre. De plus, autant que possible, compte tenu de sa localisation, seront recherchées les filières technologiques liées aux espaces littoraux et aux énergies renouvelables Le site devra être conçu comme un lieu dans lequel l’espace, la qualité urbaine et l’intégration paysagère (pré verdissement, dégagement de cônes de vue, valorisation paysagère du sys- tème hydraulique…), ainsi que la fonctionnalité (espaces public, aménagement privilégiant les voies piétonnes et cyclables) seront des priorités dans le cahier des charges d’aménagement. Cet « Ecoparc » littoral sera l’objet d’aménagements exemplaires sur les plans paysagers, environnementaux, écologiques et énergétiques. Il sera également exemplaire en matière de gestion des ressources naturelles : gestion écologique de l’eau et des rejets, recherche de l’efficacité énergétique, maîtrise des déchets, gestion des milieux naturels sensibles… Le Parc des Technologies de l’environnement : Qualité Environnementale Localisation : Narbonne Sud / La Coupe. Vocation : développement et renforcement de la filière environnementale et des biotechnologies de l’environnement (recherche / économie / pôle universitaire / énergies renouvelables). Concept « Biodyssée ». A l’instar de l’Ecoparc de la Franqui, le Parcs des Technologies de l’Environnement devra répondre à des critères de qualité environnementale, en termes de formes urbaines, de consommation d’énergie, de VRD, d’aménagements paysagers. Une connexion par les liaisons douces et les transports en commun devra être organisée avec les zones de loisirs de Port la Nautique et vers le cœur de l’agglomération de Narbonne et l’Université. • Les nouveaux sites communaux : les parcs d’activités de proximité Ils sont admis, en continuité ou à proximité immédiate des zones déjà urbanisées, dans la stricte mesure où ils répondent, pour l’essentiel, à un besoin de desserrement local des entreprises artisanales précédemment implantées dans le tissu urbain, participant ainsi à la requalification des cœurs des villages. Une charte de qualité pour l’aménagement des parcs de proximité sera engagée afin de conjuguer le développement des activités économiques locales et le cadre de vie des villes et villages. Document d’Orientations générales 269 270 Document d’Orientations générales V-2 La localisation préférentielle des commerces L’objectif général recherché est de localiser l’offre de commerce au plus près de la demande. • Développer l’économie au sein des tissus urbains Les règlements des PLU devront permettre l’implantation d’activités commerciales, de services et d’artisanat dans les secteurs résidentiels pour favoriser la mixité des fonctions/ les commerces de proximité/ les métiers santé/ le développement des pôles de vie secondaires. Tous les projets de création de quartiers nouveaux, ou de renouvellement urbain de quartiers résidentiels, devront intégré un % de locaux pour les commerces et services de proximité en rez-de-chaussée, pour favoriser un commerce de qualité et des servi- V-3 ces à la personne diversifiés et accessibles à tous. A défaut, tout nouveau projet d’urbanisation qui ne respecte pas la présente orientation, devra développer dans le PADD les modalités d’accès aux commerces et services de proximité et notamment les liaisons cyclables et piétonnes. L’offre de stationnement devra être adaptée et la desserte par les TC favorisée. • Limiter l’implantation de nouveaux centres commerciaux en dehors des pôles urbains Les activités commerciales soumises à autorisation au titre de la législation relative à l’urbanisme commercial doivent être implantées en priorité dans les zones agglomérées et les secteurs bien desservis par les transports en commun. Ledéveloppement des énergies renouvelables et économie d’énergie V.3.1 La filière éolienne • Favoriser les implantations dans le respect de la Charte de développement de l’éolien et du plan départemental. Le SCOT de la Narbonnaise, qui est une terre de vents, encourage le développement et l’implantation d’éoliennes. Cependant, afin de concilier les objectifs de préservation du patrimoine paysager et les enjeux de développement économique, l’implantation d’éoliennes sur le territoire du SCOT devra respecter les préconisations de la Charte de Développement Eolien élaborée par le PNR de la Narbonnaise ainsi que le schéma paysage éolien réalisé par les services de l’Etat Les prescriptions en matière d’implantation d’éoliennes sont les suivantes : - Les implantations sont autorisée uniquement dans les « zones propices » telles que définies par la Charte de Développement Eolien du PNR et le schéma paysage éolien réalisé par les services de l’Etat avec des principes de création pour les nouveaux sites ou de densification des parcs existants, selon les situations rencontrées ; - Des investigations complémentaires sont à conduire sur la plaine de l’Aude et le Minervois pour préciser les implantations et préconisations à respecter ; Document d’Orientations générales 271 272 Document d’Orientations générales - Les projets d’implantation situés dans les « zones propices » devront respecter les recommandations environnementales et paysagères de la Charte s’appliquant à toutes les étapes de la constitution du site éolien : élaboration du projet et programmation, conception, chantier, exploitation du parc éolien, démantèlement ou renouvellement du site ; - Les documents d’urbanisme devront préciser la possibilité d’implantation des éoliennes diffuses. V.3.2 Les autres énergies renouvelables et la maîtrise de l’énergie Le territoire du SCOT doit devenir une référence pour le développement durable et un laboratoire pour la mise en œuvre des technologies liées à l’utilisation des énergies renouvelables et à la limitation des émissions de gaz à effet de serre. Dans l’esprit de cette démarche volontariste, V-4 devront être largement favorisés par les documents d’Urbanisme et incités par des dispositifs adaptés d’aides publiques, dans les programmes d’urbanisation, requalification, réinvestissement et recomposition urbains, les installations d’équipements énergétiquement performantes ( chaudières basse température, matériaux d’isolation thermique, appareils de régulation de chauffage, puits canadiens…) mais aussi les énergies renouvelables ( solaire thermique, bois énergie, solaire photovoltaïque, pompe à chaleur…). Les dérogations à la présente règle devront être largement justifiées. L’économie d’énergie doit être recherché dans les documents d’urbanisme, notamment dans l’implantation des habitations et les ouvertures proposées. Le SCoT étudiera particulièrement l’implantation des nouvelles zones urbanisables et leurs aménagements au regard de ces critères. L’éco-construction sera encouragée. Lescarrières La planification de l’exploitation des carrières est organisée à l’échelon départemental par le Schéma départemental des carrières de l’Aude. Les autorisations d’exploitation de carrières, délivrées, au titre de la loi modifiée 76-663 du 19 juillet 1976, relative aux installations classées pour la protection de l’environnement, doivent, à compter de la date d’approbation de l’Arrêté Préfectoral N° 2000-3144 approuvant du schéma départemental des carrières de l’Aude, être compatibles avec les orientations et les objectifs définis par le schéma. Il en sera de même pour les arrêtés fixant des prescriptions complémentaires. Sur le territoire du SCOT, il existe actuellement une dizaine de sites majeurs d’extraction, sans compter les gravières, qui sont inclus dans le Schéma départemental. Ainsi, l’implantation de nouveaux sites d’ex- traction de graviers en lits majeurs respectera les préconisations du SAGE des Basses Plaines de l’Aude. Le SCOT précise les dispositions du Schéma départemental des carrières en terme de localisation des activités d’extraction : bien gérer la ressource en matériaux implique de préserver et de renouveler des capacités de production suffisantes dans un rayon de 15 kilomètres des zones de consommation potentielles. La gestion des ressources en matériau doit également être économe : la valorisation des matériaux inertes doit être privilégiée et la filière de récupération doit être organisée. Enfin, les anciennes gravières et sites d’extraction doivent être remis en état, ou réhabilités et valorisés en vue notamment de leur ouverture au public. Document d’Orientations générales 273 VI- La coherence entre l ’urbanisation et la desserte en voiries et transports collectifs VI-1 Mettre en cohérence les objectifs d’aménagement et de développement avec la hiérarchie du réseau de voiries Le schéma de Cohérence territoriale définit une hiérarchie du réseau de voirie, cohérente avec les principes généraux d’organisation spatiale et de restructuration des espaces urbanisés affirmés sur la Narbonnaise. La définition de différents niveaux de voirie, avec des propositions de tracés complémentaires et des principes d’aménagements adaptés aux fonctions de ces axes, participe à la restructuration globale de l’espace. Elle oriente et accompagne le développement urbain. La politique de déplacement proposée par le SCOT doit être en phase avec les politiques publiques de transport et d’infrastructures développées par le Conseil Régional et par le Conseil Général. VI.1.1 La Narbonnaise en prise avec le territoire national et international grâce aux autoroutes A9 et A61. La Narbonnaise est au croisement d’infrastructures de transit. Cette situation de carrefour entre l’A9 et l’A61 est à optimiser sur le plan économique en prenant en compte des objectifs : - de fluidité et sécurité du trafic VP et PL ; - de connexions avec le réseau local ; - de découverte et de valorisation de l’image des territoires traversés. Les projets d’aménagement et de développement veilleront à : - préserver la lisibilité des entités paysagères traversées par les autoroutes, en préservant les perceptions sur les paysages de part et d’autre de l’infrastructure ; - réordonner le paysage des périphéries urbaines développées le long de ces axes et rendre perceptibles les seuils paysagers ; - éviter un développement systématique et banalisant et le long de ces voies. Il faut rappeller (cf. I.2.1) que La création d’un nouveau diffuseur sur l’A9 dans le secteur Salles-d’Aude / Fleury doit être étudiée afin d’améliorer l’accès au territoire de la Narbonnaise. De plus, le doublement de l’autoroute doit être intégré dans la réflexion sur l’aménagement du territoire. 276 Document d’Orientations générales VI.1.2 Structurer l’axe Narbonnais sans encombrer le centre de Narbonne Les routes nationales 113 et 9 constituent le support principal des trafics d’échange sur l’axe Narbonnais. La RN113 entre Villedaigne et Narbonne et la RN9 entre Narbonne et Coursan constituent les épines dorsales de ce réseau. Elles doivent être aménagées dans la perspective de création d’une artère urbaine. Ce réseau doit être complété par : 1 - la création d’un système de contournement complet autour de Narbonne, avec la réalisation d’une rocade Est et Sud ; 2 - le contournement de Coursan et le délestage de Vinassan. 3 - l’aménagement des liaisons entre les villages de la seconde « couronne » de Narbonne et le contournement des villages : RD118 Névian/Marcorignan/ Moussan/Cuxac/Salles-d’Aude et RD31 entre Narbonne /Vinassan / Salles-d’Aude / Coursan. L’aménagement de ces axes doit répondre aux objectifs : - de contournement du cœur de l’agglomération, afin de ne pas encombrer le centre de Narbonne de trafics « parasites » ; - de fluidité et de sécurité des trafics ; - de support de développement urbain, en reliant efficacement les pôles composant l’axe narbonnais ; Document d’Orientations générales 277 - de supports privilégiés aux futures lignes de transport en commun qui pourront être réalisés lorsque les niveaux de densification de l’urbanisation seront suffisants ; - de support d’image de l’axe narbonnais. Les projets de développement communaux ou intercommunaux devront : - intégrer la fonction structurante de ces voies dans les documents d’urbanisme, en réservant de larges espaces autour de ces axes, afin de permettre leur élargissement pour l’implantation éventuelle de TCSP et le traitement qualitatif de ces voies ; - veiller à la qualité paysagère des projets de développement urbains ou économiques qui peuvent de développer à proximité de ces axes. VI.1.3 Faciliter les liaisons au cœur des bassins d’emplois. Il s’agit de liaisons intercommunales supports des trafics d’échanges et des trafics locaux. Ce réseau regroupe des voies structurantes comme la Minervoise et la RN9, ainsi que la RD139 entre Sigean et Portla-Nouvelle ou la RD607 entre la Minervoise et Narbonne. L’aménagement de ces axes comprend de manière prioritaire, le contournement de Saint Marcel. A ce titre, les documents d’urbanisme concernés devront intégrer ce contournement. 278 Document d’Orientations générales L’aménagement de ces axes doit permettre de : - faciliter les liaisons entre les bassins d’emplois pour tous les modes de déplacement ; - modérer les vitesses et sécuriser et développer les liaisons douces dans les zones les plus urbanisées ; - être support de découverte et de promotion touristique du territoire. Les communes ou intercommunalités devront prendre en compte dans leurs projets : - le maintien des fonctions structurantes de ces voies à l’échelle locale, via un traitement cohérent, le maintien de la fluidité sans nuire à la sécurité, l’intégration des différents modes de déplacement… - la préservation de la qualité des perceptions sur le territoire depuis ces axes, en affirmant des limites franches entre espaces de développement et espaces naturels ou agricoles ; en évitant un développement selon un continuum urbain ; en traitant de manière très qualitative les projets de développement urbains ou économiques qui peuvent de développer en bordure de ces axes ; en qualifiant les entrées de villages ou de ville. VI-2 Mettre en œuvre les conditions pour développer les modes alternatifs à la voiture VI.2.1 Privilégier une urbanisation favorisant la mise en place de transports en commun Le SCoT favorise le développement de modes alternatifs à la voiture particulière par l’organisation même de l’espace qu’il propose, avec la densification de secteurs d’urbanisation : axe narbonnais, axe littoral, zones de développement transversal entre le littoral et l’arrière pays. Par contre la structure urbaine de l’archipel des villages agricoles rend difficile la mise en place d’une ligne de TC en site propre et cadencée. Il faut s’appuyer sur les transports scolaires et le développement de transports publics spécifiques (service à la demande,…), selon un maillage adapté à la configuration du territoire. Le développement des villages reste de ce fait mesuré et équilibré. Le développement des TC pour la desserte du littoral est à conforter avec l’aménagement de boucles de TC entre les stations de Narbonne Plage – Fleury – Gruissan et Narbonne Ville d’une part, en s’appuyant sur des pôles d’échanges pouvant être situés en entrées des stations, et, d’autre part, avec le développement des gares de Port-la-Nouvelle et de la Franqui. VI.2.2 Réactiver le rôle de la desserte ferroviaire et anticiper l’arrivée du TGV L’arrivée de la future Ligne à Grande Vitesse est une opportunité majeure pour la Narbonnaise. Il est impératif qu’une gare « TGV » soit localisée au cœur de la Narbonnaise constituant ainsi un levier de premier plan la dynamique notamment économique de l’ensemble du territoire du SCoT. Le rôle de la desserte ferroviaire en général est réaffirmé au travers du SCoT, avec : - La future gare TGV, (Cf. I.2.1) dont l’implantation est à privilégier sur le secteur de Montredon-des-Corbières : ce secteur est situé sur l’axe Narbonnais, soit la ligne de tension urbaine majeure du SCoT. Il accueillera un développement économique d’échelle communautaire. C’est également un espace situé au plus près de la ville de Narbonne, au croisement entre les futures lignes à grande vitesse vers Barcelone, Toulouse et Nîmes. - La gare de Narbonne et les secteurs situés au nord de la gare, qui sont un lieu stratégique de développement ; - La gare de La Franqui, pour le développement de « l’Ecoparc » et la desserte de Leucate et Port-Leucate ; - la voie ferrée Narbonne – Bize, à réactiver, notamment pour le développement des zones d’activités du Truilhas et des Quatre Chemins et pour l’essor touristique ; - la gare de Port-la-Nouvelle, à envisager dans une double optique : le transport des voyeurs mais aussi le fret (Port-laNouvelle comme plate forme multimodale) - Situées sur l’axe narbonnais, les conditions d’une réactivation des gares de Névian et de Coursan devront être étudiées. Document d’Orientations générales 279 VI.2.3 Développer les liaisons cyclables Les liaisons cyclables sont à développer, dans une recherche de cohérence à l’échelle du territoire et des territoires voisins, avec : - l’aménagement d’une liaison cyclable « de la mer au canal », reliant le canal du midi à la méditerranée, en s’appuyant sur le canal de la Robine et le canal de Jonction. Cet axe devient l’épine dorsale du territoire en matière de liaisons cyclables, sur lequel peuvent se greffer les autres pistes cyclables. - des boucles de pistes cyclables desservant les territoires du SCoT, en s’appuyant sur les réalisations existantes. Les continuités sont recherchées. Ces boucles sont, dans la mesure du possible, à interconnecter entre elles, à relier à la piste cyclable centrale et aux itinéraires structurants existants sur les territoires voisins. Ces liaisons cyclables doivent dépasser la seule vocation touristique. VI.2.4 Favoriser le transfert modal, via l’implantation de parcs relais Le territoire de la Narbonnaise doit se préparer à organiser progressivement les possibilités de transferts des déplacements en voiture particulière vers les modes complémentaires. Cette évolution des pratiques de déplacement s’appuiera sur la mise en place de parcs relais situés sur des nœuds stratégiques du territoire, favorables à l’intermodalité. Ils se localisent ainsi de manière préférentielle en entrée d’agglomération et de station et au niveau des gares. L’aménagement pourra être conduit de façon progressive en créant 2 ou 3 parcs « pionniers » pour initier le processus. La création de parcs relais urbains, situés 280 Document d’Orientations générales à proximité des grands accès routiers et connectés aux modes de transports en commun existants ou à créer. Ils permettront de relier les principaux pôles générateurs de trafic en zone urbaine, en favorisant les modes de déplacement complémentaires à la voiture particulière : réseau local de transports en commun, (bus, car, navettes), réseau ferré régional et pistes cyclables. Ils servent par ailleurs à relier le territoire aux grands pôles urbains régionaux (Montpellier, Béziers, Perpignan) et nationaux par les liaisons grandes lignes (Toulouse, Paris, Barcelone..) P arc pionnier : Croix Sud, dans le secteur du Quatourze La création de parcs relais mixtes (urbains et touristiques) permettra d’assurer un rôle de desserte et de découverte des secteurs touristiques du Minervois, des Corbières littorales ou du littoral, en proposant modes de déplacement complémentaires à la voiture particulière : transfert vers des transports en commun desservant les pôles touristiques, connexions avec les sentiers de découverte, les pistes cyclables et les canaux (Canal du Midi, canal de la Robine, canal de Jonction), etc. Ces dispositifs pourront être « à géométrie variable » en fonction des usages et des périodes de l’année. P arc pionnier : Narbonne Est/ la Clape VI.2.5 Mettre en place une liaison maritime côtière entre Port-Leucate et l’embouchure de l’Aude. Entre Port-Leucate et les Cabanes de Fleury, sur les sites portuaires de cette liaison, sont autorisés la création d’équipements (quais,…) et de bâtiments nécessaires à son exploitation. VII- Les objectifs relatifs a la protection des paysages et a la mise en valeur des entrees de ville Le fondement même du Projet d’Aménagement et de Développement Durable, outre ses objectifs de développement économique, vise à préserver les paysages de la Narbonnaise. Grâce à un parti de développement spatialement hiérarchisé, le danger du mitage peut être conjuré. Pour autant, il convient ici de rappeler l’importance : - de la qualification plus spécifique des entrées de ville et de village, et des silhouettes urbaines ; - de la préservation des motifs géographiques et paysagers structurants ; - de traiter les limites entre l’urbanisation et les espaces naturels. VII-1 Qualifier les entrées de ville et de village En France, le développement de la « ville franchisée » a considérablement banalisé l’ensemble des entrées de ville. Ce mouvement de fond conjugué à une relégation des formes urbaines les moins gratifiantes en périphérie a souvent accentué la déqualification des marges des villes : zones d’activités sans plan d’ensemble, urbanisation qui se dilate le long des axes de communications, zonage excessif qui contredit toute urbanité… autant de symptômes que l’on retrouve également en Narbonnaise. En préconisant une politique vigoureuse de requalification pour les anciennes zones d’activités et la référence à une charte de qualité, le SCoT de la Narbonnaise corrige certaines de ces tendances. Il va plus loin pour les nouveaux parcs d’activités avec la volonté de développer une politique de labellisation environnementale (cf. V). Au-delà l’objectif général est bien, chaque fois que cela est possible, de concevoir de véritables quartiers ayant une épais- 282 Document d’Orientations générales seur et une structure d’espace public. L’effet « vitrine » est ainsi substitué par une approche plus urbaine de l’urbanisme économique : qualification et hiérarchisation des voies, urbanisme végétal, mixité fonctionnelle, prise en compte des déplacements en commun… Il en est de même pour le développement de l’habitat. Aux formes diluées le long des routes se substitue le développement de quartiers : - fonctionnellement bien reliés à la trame viaire des espaces urbains existants ; - formellement bien intégrés au patrimoine urbain et villageois. Toutes choses égales par ailleurs, la volonté du SCoT de préconiser des formes urbaines plus denses et des alternatives architecturales à la seule « villa », va dans le sens d’une qualification générale des entrées de ville et de village de l’aire du SCoT. VII-2 Qualifier les silhouettes urbaines La silhouette urbaine est la première signature du territoire ; c’est une invitation à aller le découvrir. En Narbonnaise, la compacité des villages traditionnels et leurs lieux d’implantation contribuent à la qualité du territoire. Citons à titre d’exemple, la silhouette de Bizanet vue depuis l’A61, celle de Fleury vue depuis l’A9. Quand il faut rester groupé pour ne pas s’aventurer sur des terres inondables, là encore les silhouettes sont remarquables comme à Coursan ou Cuxac. Le long du canal du Midi citons encore les silhouettes remarquables de Paraza et de Ventenac. Sur l’étang de Bages, VII-3 le village éponyme est devenu emblématique de la Narbonnaise tout comme, sur le littoral, le village de Gruissan. La ville de Narbonne offre également une silhouette exceptionnelle avec les décrochages de l’église Saint-Paul et de la cathédrale. Dans toutes les nouvelles opérations d’aménagement, des simulations seront systématiquement effectuées afin de pouvoir rendre compte de leurs impacts sur la silhouette générale de l’espace villageois ou urbain. Le recours à des coupes est rendu obligatoire. Préserver les motifs géographiques et paysagers et patrimoniaux caractéristiques Mettre en œuvre un développement territorial différencié (cf. 1.2), c’est reconnaître la spécificité des différents territoires composant le SCoT de la Narbonnaise. Il est notamment rappeler l’importance : - de la préservation et de la valorisation des reliefs : Clape, Corbières, Minervois ; -d ’une politique de développement raisonné de l’axe littoral ; - de la richesse des espaces lagunaires - de la fonction structurante des espaces viticoles ; -d e la préservation des zones d’épandage des crues. En pointant clairement les secteurs de développement urbain, le SCoT de la Narbonnaise pointe tout aussi clairement les secteurs à préserver. En outre, si l’innovation architecturale et urbaine est encouragée, elle doit s’accompagner d’une réflexion en profondeur de l’impact paysager des nouvelles constructions. Seront notamment pris en compte : - globalement, les questions relatives aux échelles, silhouettes, épannelages ; - dans le détail, les questions relatives aux couleurs et aux matériaux. Document d’Orientations générales 283 Construire avec les spécificités géographiques : les collines2 St Just Desvern, Espagne Architecte : Carlos Ferrata - S’implanter parallèlement ou perpendiculairement aux courbes de niveau ; - Profiter du dénivelé pour créer des espaces extérieurs différenciés (terrasses, jardin,…). ; - Préserver et intégrer les espaces naturels dans le projet. Photos : St Pere de Ribes, Sitges (Espagne) 2005 Architecte : Serra – Vives – Cartagena 2 Bosc et Rouault – architectes-urbanistes 284 Document d’Orientations générales VII-4 Qualifier les limites entre l’urbanisation et les espaces naturels A l’instar des silhouettes et des entrées de villes et villages (cf. VII.1 et VII.2), les limites entre l’urbanisation et les espaces naturels sont à traiter avec netteté : afin de garantir une lisibilité foncière et économique aux agriculteurs et viticulteurs ; afin de contribuer à la qualité du patrimoine villageois et urbain. On distingue : - les limites « déterminées ». Elles sont liées à la géographie physique ou humaine du territoire : une ligne de crête, une zone inondable, la proximité du rivage mais aussi la présence d’une autoroute ; - les limites « à conforter » qui doivent encourager les démarches d’aménagement : • si la limite à conforter est contiguë à un espace urbain existant, l’urbanisation ne pourra être que très mesurée ; • si la limite à conforter est contiguë à un espace d’extension urbaine potentielle, elle participe à la définition d’une enveloppe devant favoriser un projet d’aménagement d’ensemble. Aménager la limite d’un village Exemple d’aménagement : Bakke Draget, Fredensborg, danemark 1963. Types de logements : maisons à patio ouvert. Densité : 20 logements à l’hectare. Territorialisation du principe sur la commune de Sallèles-d’Aude Document d’Orientations générales 285 VIII- Les objectifs relatifs a la prevention des risques VIII-1 La prise en compte des risques d’inondation VIII.1.1 C onforter des espaces agricoles en zones inondables L’objectif est de privilégier la vocation agricole des espaces situés en zones inondables de façon à préserver les champs d’expansion des crues et la dynamique alluviale des secteurs concernés. Les pratiques favorables au maintien des écosystèmes de plaine inondable devront être encouragées : réhabilitation des haies, maintien de zones enherbées, régulation des débits des cours d’eau… Ces pratiques permettent d’assurer la multifonctionnalité des espaces. VIII.1.2 Aménager les espaces urbanisés soumis aux risques d’inondation Dans les zones inondables par remontée de nappe, l’urbanisation est admise sans restrictions autres que celles édictées par le SDAGE, les SAGE et les PPRI. Dans les zones inondables par submersion, l’urbanisation sera limitée à des projets à caractère stratégique situés dans des zones urbanisées ou agglomérées et exposées à des aléas faibles dans le PPRI. Les projets sont jugés stratégiques s’ils répondent aux principes de structuration territoriale définis en partie I du présent document, en particulier la maîtrise de l’étalement urbain et la desserte par les transports en commun. Il s’agit en particulier des secteurs de densification urbaine de l’axe Narbonnais et du territoire d’articulation Sigean / Port la Nouvelle. L’éventuelle ouverture à l’urbanisation de projets innovants à caractère stratégique VIII-2 dans les zones exposées à des aléas faibles pourrait être envisageable selon des critères d’appréciation suivants : - préservation du champ d’expansion des crues ; - absence d’aggravation de l’aléa inondation sur les zones d’habitat existantes situées à proximité ; - potentiel de population nouvelle induite par l’extension de l’urbanisation ; - vulnérabilité du bâti strictement maîtrisée, avec également accès (routiers et piétons) hors d’eau. Les constructions devront être conçues de manière à sécuriser les biens et les personnes. A cette fin elles doivent permettre le contrôle des crues en amont et en aval et maintenir leur champ d’expansion : - soit par construction sur pilotis ou par une autre technique architecturale ; - soit par recherche d’un équilibre à travers la création de nouvelles zones d’expansion définies à l’échelle de l’unité hydraulique ; - soit par la mise en œuvre de toute autre solution permettant d’assurer la neutralité hydraulique du projet envisagé, voire d’améliorer la situation hydraulique. Toutes les mesures permettant de restaurer et de pérenniser le bon fonctionnement hydraulique en milieu urbain devront être mise en place. VIII.1.3 D évelopper de nouvelles fonctions urbaines en zones inondables Les zones inondables non agricoles dans les périphéries urbaines pourront être opportunément aménagées en zones récréatives accueillant des équipements légers ou temporaires. La prévention du risque incendie : Clape / Corbières / Minervois Prise en compte des périmètres des grands espaces naturels combustibles (voir II.1.1). 288 Document d’Orientations générales VIII-3 Les risques technologiques Des Plan de prévention des risques technologiques sont en cours et permettront de définir les principes d’aménagement et de développement qui s’appliqueront sur les secteurs concernés. Ils concernent principalement les communes de Narbonne, Port-la-Nouvelle, et le site de Truilhas. Le pôle industriel de Port-la-Nouvelle a VIII-4 vocation à être conforté et développé. Les activités dangereuses existantes au sein des tissus résidentiels seront déplacées dans la zone du port. A l’inverse, les activités accueillant du public à mobilité réduite existants dans la zone du port industriel seront déplacées hors des secteurs soumis aux risques (Centre Francis Vals). Les risques pour la santé publique VIII.4.1 La qualité de l’air Les problèmes de pollution de l’air dans la Narbonnaise sont essentiellement dus aux rejets issus du trafic routier. Aussi, toutes les mesures permettant de limiter les trafics routiers et en particulier l’usage de la voiture particulière sont fortement encouragées dans le SCOT, que ce soit à l’échelle de l’aménagement global, au niveau des communes ou dans les quartiers : - les secteurs préférentiels de développement de la narbonnaise doivent être compatibles avec la mise en place de desserte par les transports en commun, notamment dans les nouveaux parcs d’activités qui seront générateurs de déplacements domicile/ travail ; - les nouveaux quartiers devront faciliter l’usage du vélo et de la marche à pied pour les déplacements de proximité, - les liaisons cyclables sont à développer que ce soit pour un usage quotidien ou touristique, - les principes d’aménagement des villes littoral devront favoriser les alternatives à la voiture par la mise en place de parking relais en entrée de station et le développement des circulations douces. VIII.4.2 L a lutte contre les nuisances sonores L’urbanisation devra tenir compte des infrastructures source de nuisances sonores. Toutes les prescriptions nécessaires à l’impact des nuisances sonores pour les habitants devront être strictement respectées. Les grands projets d’équipements et d’infrastructures devront présenter un bilan des nuisances sonores éventuelles et des modalités compensatoires. Document d’Orientations générales 289 IX- Les conditions permettant de favoriser le developpement de l’urbanisation prioritaire dans les secteurs desservis par les transports collectifs Les projets de développement économique et d’urbanisation sont directement liés à la possibilité actuelle ou potentielle d’être desservis par un transport en commun. Ainsi sont privilégiés les développements selon des axes, car ils rendent possibles une desserte cadencée par un transport en commun. Tous les secteurs de développement significatif à l’échelle du SCoT s’organisent de manière axiale. Citons : - l’axe narbonnais, de Névian à Coursan, qui s’articule sur les RN113 et RN9. Les profils en travers de ces infrastructures rendent possibles à terme le développement d’une voie spéciale pour les bus. Cet axe est par ailleurs desservi par la voie ferrée. - entre les diffuseurs de l’A9, de la RN9 et la gare de la Franqui, l’Ecoparc sera en prise avec la voie ferrée et des infrastructures routières qui peuvent supporter un service performant de bus. - le développement économique, résidentiel et touristique de Port-la-Nouvelle peut être dès aujourd’hui conforté par la présence d’une gare ; demain la mise en œuvre d’une ligne de cabotage maritime renforcera sa place dans le SCoT. 292 Document d’Orientations générales - dans le secteur du Minervois la réactivation de la voie ferrée menant vers Bize-Minervois pourrait optimiser le développement du Truilhas et des Quatre Chemins. Par ailleurs rappelons que (cf. VIII.4.2) : - les nouveaux quartiers devront faciliter l’usage du vélo et de la marche à pied pour les déplacements de proximité ; - les liaisons cyclables sont à développer que ce soit pour un usage quotidien ou touristique ; - les principes d’aménagement des villes littoral devront favoriser, chaque fois que cela est possible, les alternatives à la voiture par la mise en place de parking relais en entrée de station et le développement des circulations douces. Enfin le projet de localisation de la gare TGV sur Montredon-des-Corbières autorise un développement économique important à l’échelle du SCoT. X- Les grands projets d ’equipements et de services, en particulier de transport, necessaires a la mise en œuvre du schema X-1 Lestransports. X.1.1 Le train L’optimisation du SCoT de la Narbonnaise et sa performance économique reposent en grande partie sur la valorisation : la Franqui, Port-laNouvelle, Narbonne. Par ailleurs, le SCoT prend d’ores et déjà date avec le TGV et se prépare en conséquence pour l’accueillir sur Montredon-des-Corbières : c’est un équipement majeur qui nécessite une anticipation et une mobilisation forte notamment en terme de développement économique. X.1.2 Les lignes de bus gnes cadencées de bus, des parcs d’échanges seront à prévoir sur ces axes afin de favoriser les transferts modaux entre la voiture particulière et le bus. Sont principalement concernées : la RN113, la RN9, la D9b et la D627. X.1.3 Une plateforme multimodale à Port-la-Nouvelle. A Port-la-Nouvelle, le train, le port et la route forme un triptyque unique sur le territoire du SCoT. Aussi convient-il de favoriser sur le territoire de la commune les aménagements qui donneront corps à ce projet de plateforme multimodale. Les zones d’intensité urbaines se structurant selon des axes propices à l’exploitation de li- X-2 LaNarbonnaise « Pole santé ». Compte tenu de la dynamique démographique, le territoire du SCoT se doit d’être exemplaire dans le domaine de la santé. Aussi tous les équipements et services ayant traits à cette filière sont-ils considérés comme prioritaires en matière de planification territoriale. X-3 Il en est ainsi du centre Francis Vals à Port-laNouvelle qui est à même de polariser plusieurs professions médicales et para médicales. L’accueil et le suivi des personnes âgées sont également un enjeu prioritaire sur l’aire du SCoT : la programmation de maisons et centres spécialisés doit être facilité en matière de planification territoriale. LaNarbonnaise, pôle d’enseignement supérieur et de recherche L’enseignement supérieur tient son rang dans la Narbonnaise, qui accueille par ailleurs les deux seules structures de recherche publique (INRA) du Département de l’Aude, à Narbonne et à Gruissan. Ce socle est la traduction de deux évolutions complémentaires : la croissance de la population estudiantine, corollaire de la croissance démographique constatée à l’échelle du Languedoc-Roussillon d’une part, une politique volontariste d’accueil des formations supérieures et de laboratoires de recherche d’autre part. Cette double évolution sera confirmée au cours des prochaines années et sera encouragée. 294 Document d’Orientations générales Au regard de la structure économique du territoire et des vocations définies dans ces secteurs, les principales orientations de développement de l’enseignement supérieur résident dans la professionnalisation de formations dont la Narbonnaise s’est progressivement fait une spécialité dans le Grand Sud. Les filières concernées sont : - les métiers de l’environnement ; - les métiers de la viticulture ; - les métiers de la Santé ; - les métiers du patrimoine et du tourisme ; - les métiers de l’urbanisme et de l’immobilier. En partenariat et avec le soutien financier :