Fiche de lecture - Lebon, G. (2013). Psychologie des foules

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Fiche de lecture - Lebon, G. (2013). Psychologie des foules
MASTER 2 TEF
Année 2013-2014
UES 3 - Semestre 1
Education aux médias
Enseignante : Barbara Fontar
Fiche
de lecture
Gustave Le Bon. (2013). Psychologie des
foules. Paris : Editions PUF.
Myriam HYRON - N° étudiant : 98006192
Sommaire
1. Présentation générale ....................................................................... 3
1.1.
L’auteur ................................................................................................................... 3
1.2.
Genre de l’ouvrage .................................................................................................. 3
1.3.
Thème de l’ouvrage................................................................................................. 4
1.4.
Thèses principales .................................................................................................. 4
2. La psychologie des Foules, selon Le Bon ..................................... 5
2.1. L’ère des foules........................................................................................................... 5
2.2. L’âme des foules ......................................................................................................... 5
2.3. Caractéristique des foules ........................................................................................... 5
2.4. Les idées accessibles aux foules ................................................................................ 6
2.5. Naissance des opinions et croyances ......................................................................... 7
2.6. Moyen d’action des meneurs de foules ....................................................................... 8
2.7. Variabilité des croyances et des opinions des foules .................................................. 8
2.8. Illustrations à partir de différents types de foules......................................................... 9
2.9. Le cycle de la vie d’un peuple ....................................................................................10
3. Analyse critique ................................................................................ 11
4. Conclusion ...................................................................................... 13
Bibliographie ......................................................................................... 14
Webographie......................................................................................... 15
2
1. Présentation générale
1.1. L’auteur
Gustave Le Bon (1841-1931), médecin, anthropologue, sociologue est l'auteur de nombreux
ouvrages dans lesquels il aborde le désordre comportemental et la psychologie des foules. Il
est connu comme étant le vulgarisateur de notion propre à la psychologie collective. A une
époque où la méthode devient importante, « son amateurisme » (Bedin & Fournier, 2009,
p.240) dérange certains de ses contemporains tels Durkheim, ce qui ne l’empêchera
pourtant pas de se faire connaitre. En effet, en publiant Psychologie des foules, en 1895,
Gustave Le Bon devient l’un des précurseurs français de la psychologie sociale. Par la suite,
de nombreux auteurs tels que Tarde, Freud ou Moscovici retravailleront les analyses
contenues dans cette œuvre pour développer leurs propres théories concernant la
psychologie des foules. Cet ouvrage, dont les théories sont encore discutées aujourd’hui,
représente donc un texte de référence dans la sphère des sciences sociales, ce qui en
justifie l’intérêt d’une lecture approfondie.
1.2. Genre de l’ouvrage
Si ce livre représente une référence incontournable en sociologie collective, il est important
de noter l’écart entre les préconisations méthodologiques de Durkheim, fondateur de la
sociologie moderne et les supports d’analyses de Le Bon. En effet, Durkheim souhaite
installer une méthodologie spécifique garantissant à la sociologie sa scientificité et sa
spécificité. Pour lui, l'observation doit être la plus impersonnelle possible. Les analyses
devraient s'appuyer sur des données empiriques tirées de la statistique, l’ethnographie, et
l’histoire. Il préconise également la comparaison plutôt que l'étude d'un fait social pris
indépendamment. Au regard de ces éléments, on ne peut que constater le manque de
rigueur scientifique de Le Bon. En effet, le plus souvent, celui-ci ne fait que convoquer des
exemples empruntés à l’Histoire et plus précisément, la révolution française, pour corroborer
ses thèses. « La généralisation de cas particuliers est le procédé le plus récurrent» 1. Ses
propos ne sont pas étayés par des observations statistiques, des données empiriques ou
des analyses de terrains. De plus, Le Bon laissent à voir un certains manque d’objectivité par
rapport à l’objet étudié, « la foule ». En effet, comme l’indique Moscovici, Le bon a envers les
foules "le mépris du bourgeois pour la populace, et du socialiste pour le sous-prolétaire"
(1981, p.78). On peut aussi remarquer qu’outre l’historien Maine, les autres auteurs
auxquelles il fait référence sont des philosophes (Maine, Hebert Spencer ou encore Jules
Simon). Il s’appuie également sur des récits contenus dans des journaux quotidiens, des
1
Zeisler, N., Présentation et critique de La Psychologie des foules de Gustave Le Bon, EPI Centre,
Etude Politique Internationale :
http://etudespolitiquesinternationales.blogspot.fr/2009/09/presentation-et-critique-de-la.html, pages
consultées le 28/11/2013.
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romans de voyages, des récits historiques, des revues littéraires, ou ses propres œuvres.
L’ouvrage tendrait donc davantage à se rapprocher d’un essai de philosophie, mettant en
lumière la pensée de l’auteur sur le sujet que d’un traité sociologique, construit sur des
bases méthodologiques solides.
1.3. Thème de l’ouvrage
Pour comprendre la teneur de l’ouvrage, il est important de le situer dans son contexte
historique. L’écroulement de l’ancien régime a entraîné avec lui la chute des cadres religieux
et politiques traditionnels. L’exode des campagnes vers les villes amasse les hommes en
groupements anonymes. Aidée par l’industrialisation, la concentration d’hommes rend les
villes toujours plus instables et fait naître la classe ouvrière. La société se divise en deux :
d’un côté la classe dirigeante, les aristocrates, les patrons… et de l’autre la classe ouvrière,
le peuple…Celle-ci ne tarde pas à s’organiser et à trouver des moyens d’action (la grève par
exemple). La France se trouve alors secouée par de nombreuses crises sociales 2. En se
soulevant, le peuple français montre la force de son pouvoir d’action. La classe dirigeante,
est de plus en plus effrayée par le pouvoir des foules. Face aux masses, deux questions se
posent alors : " Pourquoi ? " et " Que faire? ". La psychologie des foules est née en vue d’y
répondre. Dans cet ouvrage, Le Bon essaie d’expliciter le phénomène de formation des
foules et leur fonctionnement afin de savoir les contrôler, les contenir et les diriger. Pour lui,
"La connaissance de la psychologie des foules constitue la ressource de l’homme d’état qui
veut, non pas les gouverner- la chose est devenue aujourd’hui difficile - mais tout au moins
ne pas être gouverné par elles » (Le Bon, 2013, p.5).
1.4. Thèses principales
D’après l’auteur, chaque grand changement de civilisation est précédé par une période de
transition et d’anarchie qu’il nomme « l’ère des foules ». Elle se caractérise par la puissance
grandissante des foules. Pour Le Bon, les foules représentent des entités irrationnelles,
impulsives, incohérentes, imperméables à l’argumentation. De plus, les foules étant
incapables de se gouverner, elles ont besoin d’être dominées. Elles seraient donc facilement
manipulables. A quelles conditions un individu pourrait devenir « meneur de foule » ? Il lui
suffirait simplement, pour persuader les foules, de posséder suffisamment de prestige, savoir
s’adresser à elle, et utiliser la suggestion mentale. Ceci permettant de répondre à un des
besoins fondamental de la foule, puisque d’après Le Bon : « La foule est un troupeau qui ne
saurait se passer de maître » ( 2013, p.69).
2
Houdremont, C., Rumeur et psychologie des foules :Problèmes définitionnels et analyse comparative
des mécanismes de transmission de la rumeur et de la psychologie des foules, Mémoire de maîtrise
en communication sous la direction d’Élisabeth Volckrick, Louvain-la-Neuve : Université de Louvain-laNeuve, Janvier 1999, p. 19 :
http://pascalfroissart.online.fr/1-extern/houdr-99.pdf, pages consultées le 29/11/2013.
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2. La psychologie des Foules, selon Le Bon
2.1. L’ère des foules
Selon l’auteur, les seuls changements d’où découlent le renouvellement des civilisations
« s’opèrent dans les opinions, les conceptions et les croyances » (p.1). Aussi, l’effondrement
des croyances religieuses, politiques et sociales, ainsi que la création de conditions
d’existence et de pensées nouvelles, rendues possible par l’avènement de la science et de
l’industrie, seraient à l’origine des grands bouleversements de l’époque. Lebon écrit que «
l’action des foules est l’unique force que rien ne menace et dont le prestige grandit toujours.
L’âge où nous entrons sera véritablement l’ère des foules" (p.2). Cette ère, caractérisée par
la montée en force du pouvoir des foules, serait une période de transition et d’anarchie, entre
deux changements de civilisation. Pour lui, « Les foules n’ont de puissance que pour
détruire. Leur domination représente une phase de désordre » (p.4) Ils les présentent
comme étant de nature impulsive, peu aptes aux raisonnements, mais très aptes à l’action,
et bénéficiant « de la force aveugle du nombre » (p.4). Maintenant que les institutions qui les
contenaient ont été renversées, l’état se voit contraint de prendre en compte la voix des
foules. Aussi doit-il apprendre à les connaitre.
2.2. L’âme des foules
Pour Le Bon, le psychisme humain se compose d’une partie consciente, individuelle, apprise
au cours de la vie et une partie inconsciente, commune à toute la société, reçue de nos
ancêtres. Cette part inconsciente, remplie d’instincts et de croyances, prédomine sur la part
consciente du psychisme. « Nos actes conscients dérivent d’un substratum formés surtout
d’influence héréditaire. Ce substratum renferme les innombrables résidus ancestraux qui
constituent l’âme de la race » (p.12). Lorsqu’ils seraient en foule, les pensées des individus
s’orienteraient donc en fonction de l’inconscient collectif commun. « La personnalité
consciente s’évanouit, les sentiments et les idées de toutes les unités sont orientées dans
une même direction ». (p.7) Il se formerait alors une âme collective, « l’âme des foules ».
Ceci pour répondre à la « loi psychologique de l’unité mentale » (p.11). Le Bon en déduit
qu’une foule représente une agglomération d’homme qui « possède des caractères
nouveaux forts différents de ceux de chaque individus qui la compose » (p.7) puisque cette
âme les fait penser et agir différemment en groupe que s’ils étaient isolés.
2.3. Caractéristique des foules
A partir de là, Le Bon décline un ensemble de caractéristiques propre aux foule.
Impulsives, elles agissent sous l’influence d’émotions violentes, ou de ce que l’auteur
nomme des « excitants ». (p.5). « Les foules accumulent la médiocrité et non l’intelligence »
(p.12), car dans l’âme collective, les aptitudes intellectuelles s’effacent. Elles ne sont pas
5
sensibles aux raisonnements. Doté d’un sentiment de puissance, les individus deviennent
prompts à céder à leurs instincts, d’autant que l’anonymat permet de faire disparaitre le
sentiment de responsabilité. Proche des phénomènes hypnotiques, l’état de
« suggestibilité » (p.13) conduirait les individus à commettre les actes les plus contraires à
leur caractère, par obéissance aux suggestions externes. On observerait au sein des foules
une «contagion mentale » (p.13) qui conduirait même l’individu à sacrifier son intérêt au
profit de l’intérêt collectif. Aussi, si « La foule est toujours intellectuellement inférieure à
l’homme isolé » (p.15), elle peut du point de vue des sentiments être meilleure ou pire, selon
la suggestion qu’elle subit, ce qui explique l’existence de foules criminelles, mais aussi
héroïques.
Outre leur impulsivité et leur irritabilité, les foules seraient mobiles, c'est-à-dire susceptibles
de parcourir successivement les sentiments les plus contraires, et « aussi incapables de
volonté durable que de pensée » (p.18). Le bon en conclue que « les foules sont partout
féminines » (p.19) ! Celles-ci seraient crédules, en proie aux illusions, « incapable de séparer
le subjectif de l’objectif » (p.20), et dénuées d’esprit critique. Pour elles, « l’invraisemblable
n’existe pas » (p.20). Les sentiments des foules sont toujours simples, extrêmes et exagérés
du fait de l’approbation unanime dont ils deviennent l’objet, par voie de contagion. La
violence des sentiments, l’absence de responsabilité, la certitude de l’impunité et la notion de
pouvoir dû au nombre, permet de comprendre « la facilité des foules à se porter au pire
excès » (p.26). Les foules sont encore décrites comme intolérantes et autoritaires, « ne
gardant aucun doute sur ce qu’elle croit vérité ou erreur ». (p.27). Elles supportent facilement
l’autoritarisme. Aussi, après la révolte, les foules se dirigent d’instinct vers la servitude. Elles
sont en fait extrêmement conservatrices, et leur mobilité ne porte que sur des aspects
superficiels. « Elles veulent bien changer le nom de leurs institutions…mais le fonds des
institutions est trop l’expression des besoins héréditaires de la race pour qu’elles n’y
reviennent pas toujours » (p. 27).
2.4. Les idées accessibles aux foules
Après avoir explicité la constitution mentale des foules, Le Bon va s’intéresser aux idées
pouvant être accessibles aux foules, et sous quelles formes celle-ci doivent être transmises.
Tout d’abord, il rappelle que « chaque civilisation dérive d’un petit nombre d’idées
fondamentales rarement renouvelées » (p.31), établies dans l’âme des foules. Les grandes
perturbations historiques découlent du changement de ces idées. Il distingue les idées
fondamentales, bénéficiant d’une grande stabilité et les idées accidentelles créées sous
l’influence du moment, qui ne seraient que passagère. Les idées ne peuvent devenir
dominantes « qu’à la condition de revêtir une forme très simple et d’être représentées dans
leur esprit sous l’aspect d’images » (p.32). Pour agir et s’incruster dans l’âme des foules,
l’idée doit pénétrer dans l’inconscient et devenir un sentiment, ce qui demande du temps.
Les foules étant privées d’esprit critique, il est inutile de raisonner avec elles pour influencer
leurs idées. Il est plus efficace d’impressionner leur imagination par des images, même
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invraisemblables, puisque les choses les plus frappantes sont les choses invraisemblables.
« Une image saisissante et nette, dégagée d’interprétation accessoire, n’ayant d’autre
accompagnement que quelques faits merveilleux » (p.36), une image qui remplisse et
obsède l’esprit, voilà finalement le secret pour impressionner les foules, et donc pour les
gouverner.
Enfin, Le Bon remarque que les convictions des foules présentent toujours une forme
spéciale proche du sentiment religieux, mêlant adoration, soumission, surnaturel, fanatisme,
intolérance, idée de puissance, besoin de propagande. Aussi note-t-il ce point fondamental
de la psychologie des foules : « il faut être dieu pour elles, ou ne rien être » (p.41). En fait,
les croyances politiques, religieuses ou sociales ne s’établissent chez les foules « qu’à la
condition de revêtir la forme religieuse, qui les met à l’abri de la discussion » (p.41).
2.5. Naissance des opinions et croyances
Le Bon examine ensuite les conditions permettant aux opinions et aux croyances des foules
de s’établir. Il distingue les facteurs lointains et les facteurs immédiats.
Les facteurs lointains préparent l’âme des foules, où encore « le terrain où l’ont voit germer
les idées nouvelles » (p.45). La race historique arrive au premier rang car tous les éléments
de sa civilisation sont l’expression extérieure de l’âme de la race. Viennent ensuite les
traditions qui sont la synthèse de la race. « Elles représentent les idées, les besoins, les
sentiments du passé » (p.46). Elles ne peuvent se modifier que peu à peu, aussi, les idées
nouvelles ne peuvent germer qu’à condition de les respecter. Le temps joue aussi un rôle
fondamental car c’est avec lui que les races se forment. Il fait évoluer et mourir les
croyances et les pensées d’une civilisation. Comme le dit Le Bon, les idées d’une époque
sont « filles du passé et mères de l’avenir, esclaves du temps toujours » (p.48). Enfin, les
institutions représentent le produit de la race, et reflètent les idées, les sentiments et les
mœurs de celles-ci. Elles sont pour un peuple, « l’expression des besoins de leur race, et ne
sauraient pour cette raison être violemment transformées » (p.50). L’instruction façonne
également l’âme des foules. Elle présente le risque d’inspirer chez celui qui la reçoit le
dégout de la condition où il est né et la volonté d’en sortir. De plus, « l’acquisition de
connaissance inutilisable est un moyen sûr de transformer l‘homme en révolté » (p.51). Une
réflexion sur le système éducatif de l’époque permet à Le Bon de montrer que l’école peut
transformer la masse des indifférents et des neutres en une armée de mécontents, et en ce
sens préparer le terrain pour les anarchistes de demain.
Les facteurs immédiats interviennent ensuite, provoquant la persuasion active chez les
foules. « Ils font prendre forme à l’idée et la déchainent ». (p.45). L’auteur a montré la
nécessité de frapper l’imagination des foules par les images. Il pointe maintenant
l’importance de manier avec art les mots et les formules, afin de pouvoir évoquer ces images
mentales. Les mots dont le sens est le plus mal défini possèdent plus de puissance car leur
sens vague « synthétise des aspirations inconscientes variées et l’espoir de leur réalisation »
(p.60). Il faut également « donner aux hommes la part d’espoir et d’illusion sans laquelle ils
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ne peuvent exister » (p.64). En fait les foules n’ont pas soif de vérité, et préfèrent déifier
l’erreur si celle là les séduit. Vient ensuite l’expérience qui doit permettre aux foules d’établir
solidement une vérité. En dernier point, l’auteur mentionne la raison, mais dans le but
d’indiquer sa valeur négative, les foules n’étant pas sensible aux raisonnements.
2.6. Moyen d’action des meneurs de foules
Le Bon définit le meneur de foule comme tel : « Le meneur a d’abord été un mené hypnotisé
par l’idée dont il est ensuite devenu l’apôtre » (p.69). Les meneurs sont des hommes
d’action, peu clairvoyants, envahis par l’idée qu’ils soutiennent, proche des névrosés. Ayant
une volonté forte, ils attirent les individus qui s’en trouvent justement dépossédées. Ce sont
des rhéteurs subtils, qui cherchent à persuader en flattant, auxquels « l’intensité de leur foi
confère à leur parole une grande puissance suggestive » (p.70). Leur autorité despotique
leur permet d’obtenir des foules une docilité complète, puisque « ce n’est pas le besoin de
liberté, mais celui de servitude qui domine toujours l’âme des foules » (p.71).
Les moyens d’actions des meneurs sont l’affirmation, la répétition et la contagion. « Ils
permettent de faire pénétrer lentement les idées dans l’esprit des foules » (p.73). L’exemple
fait parti des moyens de suggestion rapide, mais à l’inverse des autres procédés, ses effets
ne sont pas durable. Pour faire autorité, l’affirmation doit être simple, dégagée de tout
raisonnement, concise, dépourvue de preuves. Celle-ci doit être constamment répétée, dans
les mêmes termes. La chose affirmée arrive alors « à s’établir dans les esprit au point d’être
acceptée comme une vérité démontrée » (p.73). C’est alors que le phénomène de contagion
intervient, s’appuyant sur le besoin d’imitation naturel de l’homme. Le Bon insiste aussi sur
l’importance du prestige. Celui-ci est « une sorte de fascination qu’exerce sur notre esprit un
individu, une œuvre ou une doctrine » (p.76), qui paralyse les facultés critiques, et remplit
l’âme d’étonnement et de respect. Le sujet ainsi magnétisé devient alors totalement
perméable aux suggestions émises par la source bénéficiant de ce prestige. Au delà du
prestige acquis par le nom ou la fortune, Le Bon fait référence au prestige personnel, cette
faculté qu’ont certains à exercer une fascination sur ceux qui les entoure, tel que Napoléon,
Bouddha, Jeanne d’arc, et autres personnages illustres. Pour lui, le prestige nait du succès,
et s’use par la discussion, aussi « pour se faire admirer des foules, il faut les tenir à
distance » (p.82).
2.7. Variabilité des croyances et des opinions des foules
Ici, Le Bon s’intéresse aux limites de variabilité des croyances et des opinions des foules.
Les grandes croyances constituent un fond fixe sur lequel une civilisation entière repose.
C’est là-dessus que viennent se greffer les opinions mobiles des foules, « momentanées et
changeantes, dérivées de conceptions générales que chaque âge voit apparaitre et mourir »
(p.83), sans que cela entraine de grands bouleversements. Par contre, on ne peut changer
les grandes croyances qu’au prix de révolution violentes et « seulement lorsque la croyance
a perdu presque entièrement son empire sur les âmes » (p.84). La croyance commence à
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mourir le jour où sa valeur commence à être discutée. Quand elle a perdu son pouvoir, tous
les éléments de la civilisation qu’elle soutenait s’effondrent. Il s’ensuit une période
d’anarchie, jusqu’à ce que de nouvelles croyances apparaissent, qui deviendront le support
d’une nouvelle civilisation. On comprend alors que si des idées momentanées peuvent
surgir, elles portent toujours l’empreinte des croyances fondamentales dont elles sont issues.
C’est pourquoi les changements contraires aux croyances générales de la race n’ont qu’une
durée éphémère.
Le Bon constate que les opinions mobiles des foules n’ont jamais été aussi nombreuses. Il y
voit trois raisons. Tout d’abord, les anciennes croyances perdant leur empire laissent place à
une multitude d’opinions, n’ayant aucune orientation générale. De plus, les foules trouvent
de moins en moins de contre poids et peuvent manifester librement leur mobilité d’idées.
Enfin, la diffusion de la presse fait passer au peuple les opinions les plus contraires, les
vouant à une existence éphémère, puisque les suggestions de chacune sont détruites par
des suggestions opposées. Elle a également provoqué l’impuissance du gouvernement à
diriger l’opinion. Avant, l’état, quelques écrivains et un nombre restreint de journaux
constituaient les régulateurs de l’opinion. A son époque, c’est l’opinion des foules qui devient
le régulateur de la politique. La presse se voit contrainte de s’effacer devant le pouvoir des
foules, sous peine de perdre des lecteurs. « Elle représente exclusivement le reflet des
opinions populaires et de leur incessantes variations » (p.89). Tout ceci concoure à un
effritement général des opinions. Le Bon le perçoit comme un symptôme de décadence dans
la vie d’un peuple, mais aussi un moyen de retarder l’heure de l’effondrement, car « avec la
puissance actuelle des foules, si une seule opinion pouvait acquérir assez de prestige pour
s’imposer, elle serait revêtue d’un tel pouvoir tyrannique que tout devrait aussitôt plier sur
elle » (p.90).
2.8. Illustrations à partir de différents types de foules
La dernière partie de l’ouvrage consiste en une description des différentes catégories des
foules, puis à partir de l’exemple de quelques une de ces catégories, Le Bon mettra en
lumière ses théories.
Les foules hétérogènes, sont composées d’un ensemble d’individus ayant des caractères
communs contenus par la race. Elles se diversifient donc en partie par ce facteur. En dehors
de cela, on peut distinguer au sein de cette catégorie, les foules anonymes, celles des rues,
et les foules non anonymes, les assemblés, les jurys par exemple. « Le sentiments de
responsabilité, nul chez les premières et développé chez les secondes, donne à leurs actes
des orientations souvent différentes » (p 95). Les foules homogènes comprennent les
sectes, les castes, et les classes.
L’exemple des foules criminelles illustre la manière dont les foules anonymes tombent à
l’état de simples automates inconscients menés par des suggestions, après une certaine
excitation. Celles-ci sont en générales persuadées d’avoir obéis à un devoir. Le Bon s’appuie
9
dans cette partie sur des récits historique évoquant la prise de la Bastille, la Saint
Barthélémy et La Commune de 1871.
Les jurés de cour d’assises constituent un exemple de foules non anonymes, où l’on
retrouve la suggestibilité, la prédominance des sentiments inconscients, la faible aptitude
aux raisonnements et l’influence des meneurs. Ils sont aussi une preuve de la faible
importance du niveau mental des individus composant la foule, au niveau des décisions
prises. Le Bon montre que pour convertir un jury il suffit de convertir le meneur et insiste sur
l’importance de jouer sur les sentiments des jurés. Son analyse se fonde sur les récits d’un
ancien président de cour d’assises.
Les foules électorales sont intéressantes pour étudier la manière dont on les séduit. Le Bon
utilise l’exemple de la révolution espagnole en 1873, ainsi que des récits empruntés à des
journaux quotidiens pour mettre en évidence l’influence des meneurs, le rôle de l’affirmation,
de la répétition, du prestige et de la contagion. Ces foules manifestent également la faible
aptitude aux raisonnements, l’absence d’esprit critique, l’irritabilité, la crédulité et le
simplisme.
L’auteur examine ensuite les assemblées parlementaires, une foule non anonyme, où
l’influence de la race se fait particulièrement sentir. Les parlements ont des opinions
extrêmes et manifestent des caractères tels que l’irritabilité, la suggestibilité, l’exagération
des sentiments. On trouve aussi l’influence forte des meneurs. Les récits portant sur les
assemblées menées par les Jacobins, ou lors de la convention, pendant la révolution
française en sont une bonne illustration. L’assemblée de 1848, la personne de Robespierre
ou de Napoléon montre la manière dont le prestige peut influer sur les assemblées
parlementaires.
Puis Le Bon termine son analyse en montrant que les assemblées parlementaires, en créant
des lois, répondent à un besoin du peuple, « victime de l’illusion qu’en multipliant les lois,
l’égalité et la liberté se trouvent mieux assurés » (p.123). Selon lui, la restriction progressive
des libertés est un signe précurseur de la décadence à laquelle aucune civilisation ne saurait
échapper, ce qui l’amène à conclure sur les différentes phases d’évolution d’une civilisation.
2.9. Le cycle de la vie d’un peuple
Quand une agglomération d’individus commence à posséder des caractères et sentiments
communs, que l’hérédité fixera, la foule devient peuple. Celle-ci se dote d’un idéal collectif.
C’est alors que nait une civilisation nouvelle, avec ses institutions, ses croyances, ses arts,
construits sur l’âme de la race. Puis, le temps faisant son œuvre, cet idéal perd de sa force
et les institutions qu’il soutenait commencent à s’ébranler. L’âme de la race s’affaiblit. Le
peuple perdant sa cohésion redevient foule et cherche à être dirigé dans ses moindres
actes. C’est l’heure du déclin de la civilisation et du retour à la barbarie. Ce n’est qu’après
avoir retrouvé un idéal commun que pourra naitre une nouvelle civilisation, qui à son tour
déclinera, car « tel est le cycle de la vie d’un peuple » (p.125).
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3. Analyse critique
Si l’auteur use largement du triptyque « affirmation, répétition, contagion » pour nous
convaincre de ses thèses, la répétition des concepts ne masque que partiellement la
défaillance scientifique de l’ouvrage. Ceci fut d’ailleurs un objet de critique de la part de la
communauté scientifique contemporaine de Le Bon (Thiec, 1983, p.121). On peut noter le
commentaire de Lefebvre : « Abondant et pressé, Le bon demeure confus et superficiel. Les
problèmes de la foule, il ne les a pas posés ; la notion de foule elle-même, il ne l’a pas
éclaircie […] Il passe d’une notion à l’autre et les confond […] l’homme est mené par ce qu’il
appelle la contagion mentale, contagion que d’ailleurs […] il n’a pas définie » (Lefebvre cité
par Thiec, 1983, p.121). On peut aussi reprocher à Le Bon de trop exprimer sa personnalité,
« manifestant une propension suspecte à défendre les avantages de sa classe sociale
contre ceux des « foules populaires » 3. Certes, son développement sur le système éducatif
parait judicieux, puisqu’il remet en cause un système d’enseignement transmissif qui ne
développe ni le jugement ni l’initiative (Le Bon, 2013, p.53). Mais celui-ci semble mené par
une hostilité farouche à l’extension de l’enseignement général, défendant ainsi
l’enseignement professionnel, qui serait le seul adapté au prolétariat, pour lequel il refuse
toute idée de promotion sociale. On notera également le raccourci rapide permettant de
conclure que les foules sont féminines. Le Bon « N'était-il pas plutôt l'un de ces bricoleurs de
génie […] pétris d'universalisme scientifique et de volonté de synthèse des sciences,
souvent au défi des plus élémentaires règles épistémologiques » (Thiec, 1983, p.121)? A la
lecture de l’ouvrage, plusieurs questions restent finalement en suspend. Nous verrons les
réponses que certains auteurs ont pu y apporter.
Comme le fait remarquer Freud, la suggestion est à la base de l’explication de l'âme
collective "mais nous ne possédons toujours pas d’explication relative à la nature même de
la suggestion" (1972, p1.09). Pour comprendre le mode de fonctionnement de la suggestion,
Freud propose d’appliquer la notion de libido à la psychologie collective. Si l’individu en foule
se laisse suggestionner par les autres c’est « parce qu’il éprouve le besoin d’être d’accord
avec les autres membres de la foule, plutôt qu’en opposition avec eux ; donc il le fait peutêtre par amour pour les autres." (Freud, 1972, p.107). Le meneur prenant temporairement la
place de l’idéal du moi, l’amour pour le meneur et l’amour que celui-ci a pour la foule
expliquerait son ascendant sur elle (Freud, 1953). Cette explication « se substitue
avantageusement à l'analogie très contestable qui voudrait qu'une foule pût être hypnotisée
tout comme un individu » (Thiec, 1983, p.122). Reste encore à élucider comment les meneur
seraient suggestionnés par leurs idées, et d’où ils tireraient leur énergie et leur
fanatisme ?
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Zeisler, N., Présentation et critique de La Psychologie des foules de Gustave Le Bon, EPI Centre,
Etude Politique Internationale :
http://etudespolitiquesinternationales.blogspot.fr/2009/09/presentation-et-critique-de-la.html, pages
consultées le 28/11/2013.
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La notion de prestige pose également question. Afin de mieux l'expliciter, Moscovici tente de
rapprocher le prestige des meneurs, du concept wébérien de charisme (1983, p.387).
Pourtant, il existe une différence essentielle entre charisme et prestige qui repose sur la
durée de ce type de domination. Weber pense que la domination charismatique disparaît par
« routinisation » en se rationalisant ou en se traditionalisant. Il écrit que « le charisme […]
cède aux forces de la vie quotidienne dès que la domination est assurée et surtout dès
qu'elle a pris un caractère de masse » (Weber, 1971, p.251, 253). Le Bon soutient la thèse
inverse puisque les meneurs imposent leur domination sur la foule en dehors de toute
rationalisation et que le prestige se perpétue en dehors de toute de toute transformation
de ce pouvoir irrationnel en un pouvoir organisé (Thiec, 1983, p.123).
Un autre point discutable de la pensée de Le Bon serait de supposer que l'engagement
syndical ou politique peut-être dénué de tout intérêt symbolique ou matériel, c'est-à-dire de
toute rétribution, avantage ou satisfaction. Ceci va à l’encontre de nombreuses théories
développées sur les rapports sociaux, qui conçoivent l’individu comme un acteur rationnel.
On peut citer la « sociologie du singulier » développée par Boudon (1979), pour qui l’individu
agirait en vue de minimiser le rapport cout/bénéfice de l’action. On peut également renvoyer
aux travaux de Crozier sur les stratégies des acteurs. Celui-ci défend une tout autre thèse
que Le Bon, puisque selon lui, les acteurs « n’accepteront de mobiliser leurs ressources et
d'affronter les risques inhérents à toute relation de pouvoir qu'à condition de trouver dans
l'organisation des enjeux suffisamment pertinents au regard de leurs atouts et de leurs
objectifs, et suffisamment importants pour justifier une mobilisation de leur part » (Crozier &
Friedberg, 1992, p.80, 81).
On peut également remarquer que la vision de Le Bon sur les foules s’oppose à celle de
certains de ses contemporains. Pour lui, la foule, est substantiellement vile et inférieure à
l'individu. Pour Durkheim, au contraire, la conscience collective représente la forme la plus
élevée de la vie psychique. Aussi, Durkheim rejette-t-il la thèse de Le Bon « parce qu'elle
est négatrice de la mentalité collective » (Thiec, 1983, p.121). De même, pour Weber, les
foules sont l’indice d’une nouvelle forme sociale dans laquelle les prolétaires paupérisés par
le capital sont la figure de la révolution à venir. Grâce à ce prolétariat, la société s’en va vers
une ère nouvelle, un monde meilleur animé par la science et la technique. Tarde marquera
également une rupture avec la pensée de Le Bon en se penchant sur les foules artificielles
par opposition aux foules naturelles, décrites par Le Bon. Les foules artificielles auraient une
capacité d’imitation importante qui élèverait les capacités de l’ensemble du groupe au niveau
de son modèle alors que dans les foules naturelles, les capacités du groupe se réduisent à
un niveau plus bas que celui de l’ensemble de ses membres (G. Tarde, 1910).
Tarde met également en lumière une autre des limites de La psychologie des foules, en
s’interrogeant sur la pertinence du concept de foule pour caractériser la multitude
contemporaine. Celui-ci montre qu’avec l’avènement de la presse, apparaît une nouvelle
forme de groupement propre à la suggestion à distance: Le public. Se situant également
dans la sphère privée, le public représente une forme de multitude plus importante que la
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foule. Ce serait donc la façon dominante d’être nombreux puisqu’une foule rassemblée est
limitée physiquement alors qu’un public n’est ni géographiquement localisé, ni exclusif.
Si Le Bon n’a pas développé cette notion de public, on peut néanmoins, noter ses réflexions
sur l’opinion publique. Il constate qu’auparavant, le gouvernement, avait le pouvoir de diriger
l’opinion public par la presse mais que désormais c’est l’opinion publique qui devient le
régulateur des contenus de la presse (Le Bon, 2013, p.88, 89). La vision de la
communication présente ici reste linéaire, mais elle n’est plus descendante (comme elle l’est
dans la relation meneur/foule), elle devient ascendante, et en ce sens elle ouvre la voie à
une vision circulaire des processus de communication. On peut alors se demander si La
psychologie des foules ne pourrait pas être envisagée comme une théorie de la transmission
d’un message. A moins qu’elle ne s'inscrive dans le champ de la sociologie politique, car
« constatons que la psychologie des foules parle autant, sinon plus, du meneur que de la
masse » (Bedin & Fournier, 2009, p. 240), et donc de leadership.
4. Conclusion
Bien que critiquables sur certains aspects, on retiendra que les travaux de Le Bon « peuvent
être considérés comme des jalons intéressants dans l’élaboration des sciences humaines,
notamment du point de vue de la psychologie sociale » (Bedin & Fournier, 2009, p.240).
Certes, ses écrits ont été associés à la naissance des pratiques totalitaires du vingtième
siècle. Cependant, si ses analyses sur les techniques de manipulation peuvent fournir des
outils pour manipuler les foules ils peuvent aussi permettre de s’en préserver. On
remarquera également les qualités visionnaires de Le Bon. Bien qu’imprégnées de préjugés,
ses remarques sur le déclin institutionnel et sur le malaise social grandissant, ainsi que sa
critique sur l’enseignement général demeurent pertinentes. Comme le font remarquer Bedin
et Fournier, « Gustave Le Bon […] a eu souvent l’intuition des sujets qui travaillent les
sociétés aux moments importants de leur histoire » (V. Bedin ; M. Fournier, 2009, p240).
De plus, outre le fait d’apporter une réflexion sur les mécanismes propres aux phénomènes
d’influence, Le Bon ouvre un questionnement sur les processus de communication, sur la
notion de public et de construction de l’opinion public. Aussi, en considérant que La
psychologie des foules se rapproche d’une sociologie de la communication, on comprend
que la lecture de cet ouvrage trouve toute sa place dans une filière portant justement sur les
usages des nouveaux médias. On peut d’ailleurs se demander si La psychologie des foules
et la notion de foule élargie ne pourraient pas servir de points d’appuis dans l’analyse des
mouvements de mobilisation initiés par le biais des réseaux sociaux, lors du printemps
arabes ou des révolutions madrilènes de 2012. De même, les foules étudiées par Le Bon ne
pourraient-elles pas nous permettre d’approfondir notre compréhension des tribus
informatiques dont nous parle Lebreton? Aussi, reprendra -ton pour conclure les paroles de
Klindeberg, dans l’avant propos de l’édition de cette ouvrage en 1963 : « Il faut lire ce livre,
avec un esprit critique, mais il faut le lire ».
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Bibliographie
Bedin, V., Fournier, M. (2009). Gustave Le Bon, Auxerre : La Bibliothèque idéales
sciences humaines, Editions Sciences humaines.
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Boudon, R. (1979). La logique du social, Paris :
Crozier, M., Friedberg, E. (1992). L’acteur et le système, Paris : Le Seuil, Collection
points.
Freud, S. (1972). Essais de psychanalyse, Paris : Payot.
Freud, S. (1953). Psychologie collective et analyse du moi, Paris : Payot.
Le Bon, G. (2013). Psychologie des foules. Paris : Editions PUF.
Lebreton, P. (1990). Tribus informatique. Paris : Editions Métailié.
Moscovici, S. (1981). L’âge des foules, un traité de psychologie des masses, Paris :
Fayard.
Tarde, G. (1910). L’opinion et la foule, Paris : Alcan.
Weber, M. (1971). Economie et société, Tome 1, Paris : Plon.
Webographie
Houdremont, C., Rumeur et psychologie des foules : Problèmes définitionnels et
analyse comparative des mécanismes de transmission de la rumeur et de la
psychologie des foules, Mémoire de maîtrise en communication sous la direction
d’Élisabeth Volckrick, Louvain-la-Neuve : Université de Louvain-la-Neuve, Janvier
1999 :
http://pascalfroissart.online.fr/1-extern/houdr-99.pdf, pages consultées le 29/11/2013.
PUF, Emile Durkeim, Article du Dictionnaire de la pensée sociologique, M. Borlandi,
R. Boudon, M. Cherkaoui, B. Valade, Paris, PUF, coll. “ Quadrige/Dicos poche ”,
2005 :
http://www.puf.com/Auteur:Émile_Durkheim, pages consultées le 29/11/2013.
Wikipedia, Emile Durkeim :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Émile_Durkheim, pages consultées le 29/11/2013.
Wikipedia, Gustave Le Bon :
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Wikipedia, Psychologie des foules :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychologie_des_foules_(livre),pages
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consultées
le
Zeisler, N., Présentation et critique de La Psychologie des foules de Gustave Le Bon,
EPI Centre, Etude Politique Internationale :
http://etudespolitiquesinternationales.blogspot.fr/2009/09/presentation-et-critique-dela.html, pages consultées le 28/11/2013.
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