Allemagne : la prometteuse
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Allemagne : la prometteuse
DOSSIER UK, France, Allemagne : quel tiercé gagnant pour 2011 ? Allemagne : la prometteuse Allemagne se distingue, d’abord des deux l autres grands marchés européens, par son fédéralisme et donc par la coexistence de plusieurs centres d’affaires. Munich, Düsseldorf, Francfort et Hambourg représentent autant de pôles tertiaires tandis que Berlin affiche une franche dimension commerciale. L’Allemagne se distingue également par la vigueur de son PIB avec une croissance de 3,5 % en 2010 quand la Grande-Bretagne et la France font, respectivement, 1,7 et 1,6 %. Pour 2011, les économistes tablent encore sur une croissance de 2,7 à 2,8 % de l’autre côté du Rhin tandis que Paris et Londres délivreraient au moins 1 à 1,5 point de moins. Championne des exportations, l’Allemagne s’inscrit aujourd’hui dans une très bonne posture pour redistribuer du pouvoir d’achat après, sous le poids de la réunification, une décennie de politique d’austérité. Cette confiance économique impacte directement les marchés immobiliers allemands. C’est, en Europe, la destination la plus sérieuse et la plus solide pour les investisseurs immobiliers. C’est également la place la mieux orientée pour créer des emplois de bureaux et générer de nouveaux mètres carrés tertiaires, le marché utilisateur le plus sûr. SR. LOCATION UN PARC DENSE ET VARIE Avec un parc de bureaux de 20 millions de m², Munich est redevenu le principal centre d’affaires du pays depuis 2001, devant Francfort qui concentre un parc de 15 à 16 millions de m² tertiaires. « Francfort a perdu de son attractivité après la crise financière du début des années 2000. Une bonne partie du stock de bureaux, obsolète, a été libéré. Et depuis, la métropole frise avec un taux de vacance structurellement supérieur à 10 %. Pour autant, le segment des immeubles modernes demeure dynamique », souligne Christophe Pineau, directeur international research - BNP Paribas Real Estate. Francfort 38 devance tout de même Hambourg (14 millions de m²) et Düsseldorf (9 millions de m²). Mention spéciale pour Berlin qui compte un parc de bureaux de 19 millions de m², principalement occupé par des utilisateurs publics ou para-publics, dont le turn-over est peu assuré. UN TAKE-UP EN CROISSANCE En 2010, le marché locatif reprend de la vigueur sur les huit marchés clés identifiés : Berlin, Cologne, Düsseldorf, Essen, Francfort, Hambourg, Leipzig, Munich et Stuttgart. Le takeup est en progression de 18 % par rapport à 2009, à 3,1 millions de m². Munich (avec 600 000 m² transactés, en hausse de 11 %), Francfort (avec 516 000 m² loués, en augmentation de 22 %) et Hambourg (avec 505 000 m² loués, en progression de 29 %) font même mieux que la moyenne nationale. Sans oublier Berlin qui, avec 512 000 m² de bureaux commercialisés en 2010, est en progression de 24 %. Seules deux villes font exception à ce tableau : Essen (avec 105 000 m² transactés, en baisse de 16 % sur un an) et Leipzig (avec 81 000 m² loués, en décroissance de 26 %) sont orientées à la baisse. Un take-up en progession de 18 % UN TAUX DE VACANCE STABILISE L’absence de nouveaux projets et une demande en hausse des entreprises se sont, mécaniquement, traduits par une baisse de l’offre de bureaux dans tous les centres tertiaires allemands. Le début de l’année avait pourtant mal commencé avec une offre à un an en progression atteignant jusqu’à 8,77 millions de m² dans les huit principales villes du pays. Mais depuis la fin du 1er semestre, la tendance s’est inversée avec une stabilisation, dans un premier temps, de l’offre. Incontestablement, au début 2011, la décrue de l’offre est engagée sur tous les marchés. L’offre immédiate est en baisse de 16 %, à 925 000 m². A Francfort, le taux de vacance, fin 2010, affiche 13,3 %, contre 13,2 % il y a un trimestre et 13,8 % il y a un an. Un taux structurellement élevé depuis une dizaine d’années. Fortune quelque peu différente à Munich qui présente un taux de vacance de 9 % fin 2010, contre 9,1 % il y a un trimestre et 8,6 % il y a un an. A Berlin, enfin, il est descendu à 7,1 % après avoir atteint 7,5 % et 7,6 %. « Dans tous les cas, 2010 restera comme le point haut du taux de vacance. Car, en 2011, les livraisons seront limitées », commente Christophe Pineau. www.businessimmo.com - #68 - Février 2011 DOSSIER UK, France, Allemagne : quel tiercé gagnant pour 2011 ? 2010 : le point de haut du taux de vacance DES LOYERS PRIME EN HAUSSE Stabilisation aura été le mot d’ordre sur le front des loyers prime dans tous les marchés allemands… pour les trois premiers trimestres au moins. A partir du 4e trimestre 2010, un mouvement de hausse a pu être observé dans certaines villes. Comme Munich où le loyer prime est passé de 348 à 360 € (HT, HC)/m²/an du 3e au 4e trimestre 2010. Même configuration à Francfort, qui a grimpé de 408 à 420 € (HT, HC)/m²/an et Berlin (de 242 à 258 €). Au global, les principales villes allemandes ont affiché une hausse d’au moins 2 % de leurs valeurs locatives prime. « Cette tendance est particulièrement récente. Elle remonte à la mi-2010 », date Christophe Pineau. Les loyers moyens suivent les mêmes tendances inflationnistes. Munich a grimpé de 11 % en un an, passant de 204 à 227 € (HT, HC)/m²/an tandis que Francfort a évolué de 256 à 268 € (HT, HC)/ m²/an. Berlin se distingue, une fois de plus par une baisse mesurée de ses loyers, passant de 189 à 184 € (HT, HC)/m²/an. « Les loyers sont en passe de repartir à la hausse », conclut l’économiste de BNP Paribas Real Estate. « Les marqueurs économiques sont bien orientés pour 2011 et les impacts sur l’immobilier de bureaux se feront sentir. Une croissance de 10 % de la demande placée est réaliste. Dans un contexte de raréfaction de l’offre neuve de qualité, les loyers vont probablement augmenter plus rapidement et plus fortement. Globalement, les perspectives pour 2011 se présentent bien, même si le risque de la crise de l’euro ne doit pas être sousestimé », abonde Peter Rösler, executive chairman de BNP Paribas Real Estate Allemagne. Loyers prime : en hausse de 2 % au moins INVESTISSEMENT DES VOLUMES DOUBLES… 20 Mds€ : c’est le score de l’investissement en Allemagne en 2010. Une performance multipliée par deux en l’espace d’un an, renouant ainsi avec les niveaux de 2005 et 2008. L’accélération a eu lieu au 4 e trimestre de l’année avec plus de 6 Mds€ investis. Les deals à l’unité ont concentré près de 15,34 Mds€ et 78 % des volumes investis tandis que les portefeuilles, en progression, ont totalisé 4,27 Mds€. Les commerces s’imposent, en 2010, comme la première classe d’actifs (avec 7,8 Mds€), représentant 40 % des montants investis. « Ce dynamisme pour les commerces s’expliquent par une très bonne tenue de la consommation des ménages en Allemagne mais aussi par les vertus du produit commerce : un actif solide, un actif de protection en bas de cycle », commente Christophe Pineau. Les bureaux pointent en deuxième position avec environ 7,3 Mds€ (37 %) engagés sur cette classe d’actifs. Les échanges de produits logistiques, avec 1,24 Md€ investis, affichent une progression de 76 % par rapport à 2009. Les hôtels, enfin, ont enregistré certaines marques d’intérêt avec 820 M€ engagés en 2010, en progression de 84 % sur un an. Les volumes investis ont augmenté dans la quasi-totalité des marchés tertiaires allemands. Berlin a concentré, en 2010, 3,17 Mds€, suivi par Hambourg (2 Mds€), Francfort (1,88 Md€) et Munich (1,72 Md€). Les villes de Düsseldorf et Cologne tiennent bien leur rang, avec respectivement 1,19 Md€ et 1,1 Md€ investis. Investissement : le très beau score de 2010 … et des RENDEMENTS PRIME EN BAISSE La compétition, pour des actifs core, reste soutenue et se traduit par une hausse des prix et une baisse des taux de rendement. « Sur plusieurs marchés, les taux de rendement prime ont continué de chuter au 4e trimestre 2010. Cependant, ils approchent de leur point bas, ce qui n’exclut pas des baisses Investissements des fonds immobiliers ouverts allemands en France Investissement total (en Mds€)Mondial dont France % France Fonds publics 86,4 17,6 20,3 % Fonds spéciaux 30,2 4,7 15,5 % Total 116,6 22,3 19,1 % Source : BVI Février 2011 - #68 - www.businessimmo.com 39 DOSSIER UK, France, Allemagne : quel tiercé gagnant pour 2011 ? le top 10 des deals en allemagne Nom Type Ville Prix approx. en M€ Vendeur Acheteur Portfolio Shopping Center - 1 166 Multi Development Corio Sony Center Office Berlin 590 Morgan Stanley NPS Opernturm Office Frankfurt 584 Joint Venture Tishman Speyer / UBS JP Morgan/GIC Singapurs Staatsfonds Portfolio Warehousing (Logistics) - 330 Luxemburger Gesellschaft HBI Hansteen "Büro- und Gewerbepark München Perlach" Office München 320 Siemens Pension Trust HIH / RFR Holding Alexa Shopping Center Berlin 316 Sonae Sierra Union Investment Real Estate Ruhrpark Shopping Center Bochum 300 Westfonds Perella Weinberg / MFI Vodafone Campus Office Düsseldorf 300 die Developer Deutsche Fonds Holding Deutsche Börse Office Eschborn 230 Groß & Partner Signa Property Fund Shopping Center - 218 HBB Ciloger Shopping Center Wildau 200 Property Company from Luxemburg Deutsche Euroshop Deutsche Bank Carrée Office Düsseldorf 175 Metrovacesa Rockpoint Deutschland GmbH isolées en 2011 », souligne Piotr Bienkowski, managing director de BNP Paribas Real Estate Allemagne. A Berlin, les taux de rendement sont passés de 5,4 % à 5,2 % puis à 5,1 % entre le 4e trimestre 2009, le 3e trimestre 2010 et le 4 e trimestre 2010. Même cas de figure à Francfort où les taux ont dévissé de 5,2 % à 5 % puis à 4,9 % au cours de la même période. A Munich, la progression est la suivante : 5,1 % puis 4,95 % et enfin 4,85 %. Les actifs non prime s’échangent encore à des taux élevés… « 2011 devrait voir les volumes d’investissement poursuivre leur progression au-delà de 20 Mds€ », anticipe Christophe Pineau. Les volumes ne renoueront, certes plus, avec les niveaux de 2007 (60 Mds€) mais le marché de l’investissement allemand ou plutôt les marchés présentent encore des ressorts de croissance sur fond de croissance économique. Les rendements prime orientés à la baisse Union Investment Real Estate GmbH Portfolio A10-Center DES INVESTISSEURS… ALLEMANDS Les allemands sont les premiers investisseurs dans leur pays, captant 63 % des sommes investis. Croyant fermement dans leur marché, ils achètent des bureaux (pour 40 %) et du résidentiel (dans des proportions comparables) en priorité. « Les allemands – fonds ouverts, fonds fermés – ont une grande tradition de collecte de l’épargne des particuliers », indique le responsable des études à l’international de BNP Paribas Real Estate. Parmi les 37 % des investisseurs internationaux, les américains font bonne figure. 40 www.businessimmo.com - #68 - Février 2011