Balade du sentier Bourda Pratique : Accès

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Balade du sentier Bourda Pratique : Accès
Balade du sentier Bourda
Pratique :
Accès : route de Montabo, empruntez la route de Bourda. Après 1 km sur cette route sans
issue, garez-vous sur le seul espace non urbanisé, à droite, qui mène à la plage. A l'opposé, un
panneau du Conservatoire du littoral vous indique le départ.
- Comptez 2 h 30 pour visiter l'intégralité du circuit. Bien plus si vous envisagez une baignade
à la petite plage de Bourda.
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Le mont Bourda : d’une plage à l’autre
Le mont Bourda culmine à 105 m et fait donc partie des quelques collines qui ponctuent
le relief de l'île de Cayenne. La plupart demeurent encore bien préservées de
l'urbanisation et permettent d'offrir aux Cayennais des espaces naturels aux portes de la
ville. Le mont Bourda est assis sur un socle rocheux du littoral. Malgré une pression
immobilière forte, il conserve des atouts paysagers, faunistiques et floristiques d'une
grande valeur.
L'ascension est un peu raide pour un départ mais rapidement un point de vue avec banc vous
offre un panorama sur l'océan et la plage de Rémire.
1 - Le littoral guyanais est soumis à l'influence du fleuve Amazone, situé 500 km plus au sud.
Ce dernier charrie environ 38 tonnes d'alluvions chaque seconde qui balayent les côtes
guyanaises. Ainsi, au fil des années, les plages subissent des cycles où alternent la constitution
de mangroves, par d'apports importants de sédiments, et des phases d'érosion toutes aussi
brusques et remarquables. Conjugué à la montée des océans, le littoral guyanais, en particulier
celui de Cayenne, très urbanisé, abandonne régulièrement des parcelles à l'océan face à une
houle du nord de plus en plus forte.
Reprenez l'ascension. Rapidement, vous atteignez la ligne de crête.
- Tout au long du sentier, des panneaux vous présentent quelques arbres. Vous allez ainsi
découvrir respectivement le courbaril, le niamboka, le tobitu, le bois caïman. On rencontre sur
la crête les plus gros arbres, malgré les affleurements rocheux qui limitent leur enracinement.
Pour compenser cette caractéristique géologique, les arbres développent des racines dites
traçantes qui tapissent le sol.
2 - A l'intersection, prendre à droite pour atteindre la côte Ouest.
- Des escaliers rendent la longue descente plus aisée. Vous découvrez le yayamadou
montagne, l'amourette, le carapa, le monbin.
Le carapa est bien implanté sur le mont. En mars, le gros fruit du carapa chute et répand une
demi-douzaine de graines en quartier de la taille d'une noix. L'agouti les apprécie, tant et si
bien qu'il les sème ici ou là, pour en faire provision. Sa mémoire n'étant pas infaillible, il
participe ainsi grandement à la dissémination de cette espèce emblématique. Le carapa donne
une huile très appréciée des randonneurs qui s'en badigeonnent les chevilles pour éloigner
tiques et poux d'agouti. Profitons-en pour rappeler que les agoutis n'ont aucun lien avec cet
acarien, proche de l'aoutat.
3 - A l'approche du littoral, deux arbres remarquables méritent quelques mots :
- le fromager : l’aspect de son bois fraîchement coupé, mou, gorgé d’eau et jaunâtre, lui a fait
écoper de ce drôle de nom. Les premières années, son tronc développe un grand nombre
d’épines protectrices, qu'il perd à l'âge adulte. A terme, il peut atteindre 2,50 m de diamètre,
50 m de hauteur et domine la canopée. Les peuples autochtones lui attribuent des pouvoirs
magico-religieux et ne le coupent pour ainsi dire jamais.
- l'arbre à boulets de canon : il surprend par ses graines volumineuses qui poussent
directement sur le tronc, mode de fructification appelé cauliflorie, tel le papayer ou le
cacaoyer.
Vous débouchez sur le littoral. La forte luminosité permet un développement exubérant de la
végétation ; il se peut que le sentier soit moins large mais cela ne durera pas.
4 - De ce parapet, vous pouvez identifier les principales plantes du littoral, dites saxicoles (qui
croît sur les rochers), tel l'agave fétide, le philodendron aux feuilles étroites et l'ananas forêt.
Le cactus cierge se distingue aux jumelles sur la côte rocheuse.
Rejoignez le petit pont. Vous admirez la plage de zéphir.
Rapidement, sur votre gauche, juste avant un vétuste aménagement hydraulique, un étroit
sentier vous permet de rejoindre le quartier résidentiel Pacheco. Vous longez la colline en
passant devant de belles villas.
5 - Quittez l'asphalte en empruntant sur la gauche un chemin de croix qui va vous amener
après de multiples zig-zag au point de vue du calvaire de Bourda. Les pèlerins viennent
surtout y célébrer le vendredi Saint mais des croyants de toute obédience y accèdent toute
l'année pour participer à des rituels magico-religieux! Le panorama s'ouvre ici sur un autre
site du Conservatoire : les Salines de Montjoly.
Poursuivez en vous enfonçant dans la forêt et vous rejoindrez rapidement le chemin emprunté
à l'aller.
6 - Avant de repartir, il vous est possible de dévaler le petit sentier qui vous mène à la plage
de Bourda. Le sous-bois que vous traversez est parsemé de palmiers awara et du plus rare
palmier moucaya. Ces deux fruits sont très appréciés des coendous, espèce de porc-épic
aboricole, nocturne, qui subsiste sur la colline. Sur la gauche, un massif rocheux vous permet
un point de vue apprécié des pêcheurs et des promeneurs.