renaud - iBrarian
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RENAUD RENAUD AMOUREUX DE PANAME LES AVENTURES DE GÉRARD LAMBERT BABY-SITTING BLUES LA BANDE A LUCIEN LA BLANCHE LA CHANSON DU LOUBARD CHANSON POUR PIERROT LES CHAROGNARDS DÈS QUE LE VENT SOUFFLERA DEUXIEME GENERATION ECOUTEZ-MOI LES GAVROCHES EN CLOQUE GERMAINE GUEULE D'AMINCHE HEXAGONE IT IS NOT BECAUSE YOU ARE J'AI LA VIE QUI M'PIQUE LES YEUX JE SUIS UNE BANDE DE JEUNES LAISSE BETON MANU MISTRAL GAGNANT MISS MAGGIE MORTS LES ENFANTS OU C'EST QU'J'AI MIS MON FLINGUE ? PETITE FILLE DES SOMBRES RUES P'TITE CONNE LE RETOUR DE GERARD LAMBERT SALUT MANOUCHE SOCIETE Renaud Sëchan AMOUREUX DE PANAME Ecoutez-[D]moi, vous les ringards, écologistes du sam'di [Bm] soir, [Em] cette chanson-là vaut pas un [A7]clou mais je la chante rien que pour [D] vous. Vous qui voulez du beau gazon, des belles pelouses, des p'tits mou[Bm]tons, [Em] des feuilles de vigne et des p'tites [A] fleurs, faudrait remettre vos montres à [D] l'heure. Refrain : Moi j'suis amoureux de Pa[Bm]name, [Em] du béton et du maca[A]dam, [D] sous les pavés ouais c'est la [Bm] plage, [Em] mais l'bitume c'est mon pay[A]sage, le bitume c'est mon pay[D]sage. Ecoutez-moi, vous les ringards, écologistes des boul'vards, vos beaux discours y'en a plein l'dos, y'a du soleil dans les ruisseaux. La Tour Montparnasse elle est belle, et moi j'adore la Tour Eiffel, y'a plein d'amour dans les ruelles et d'poésie dans les gratt'ciel. Refrain Ecoutez-moi, vous les ringards, écologistes des grands soirs, la pollution n'est pas dans l'air, elle est sur vos visages blèmes. Moi j'aime encore les pissotières, J'aime encore l'odeur des poubelles, J'me parfume pas à l'oxygène, Le gaz carbonique c'est mon hygiène. Refrain Renaud Sëchan LES AVENTURES DE GÉRARD LAMBERT Intro : [Gm] [Dm] [Bb] (2*) Tatatsin [Gm] Quatorze Avril 77 Dans la banlieue où qui fait nuit La petite [Gm] route est déserte Gérard Lambert rentre chez lui Dans le loin[Dm]tain les mobylettes poussent des [Gm] cris... Ca y'est j'ai [Gm] planté le décor Créé l'climat de ma chanson Ca sent la peur, ça pue la mort J'aime bien c't'ambiance pas vous ? ah bon... Voici l'his[Dm]toire proprement [Gm] dite Voici l'in[Dm]trigue de ma chan[Gm]son Gérard Lam[Dm]bert roule très [Gm] vite Le vent s'en[Dm]gouffre dans son blou[Gm]son Dans le loin[Dm]tain les bourgeois dorment comme des [Gm] cons. Lorsque soudain survient le drame Juste à la [Bb] sortie [Dm] d'un vi[Gm]rage Y'a plus d'essence dans la bécane Gérard Lam[Bb]bert est [Dm] fou de [Gm] rage ! [Eb] T'aurais pas dû Gé[F]rard Lambert Aller ce [G#] soir-là à Run[Eb]gis [D] T'aurais dû rester chez ta [Gm] mère Comme [D] un bon [Gm] fils. [G#m] [G#m] Il met sa mob sur la béquille S'assied par terre et réfléchit : Dans cette banlieue de bidonvilles Y'a pas une pompe ouverte le nuit ! Dans le loin[D#m]tain y'a une sirène qui s'éva[G#m]nouit... Qu'est-ce que j'vais faire bordel de Dieu ? J'vais quand même pas rentrer à pied ! Plus y s'angoisse moins ça va mieux Quand soudain lui surgit une idée : J'vais siphon[D#m]ner un litre ou [G#m]deux Dans l'réser[D#m]voir de cette ba[G#m]gnole Et pis a[D#m]près j'lui crève les [G#m] pneus Comme ça gra[D#m]tuitement, par plai[G#m]sir Faut bien que [D#m] j'me défoule un p'tit peu J'suis éner[G#m]vé... Une fois son forfait accompli Gérard Lam[B]bert va [D#m] repar[G#m]tir La mobylette veut rien savoir C'est le bon [B] dieu qui [D#m] l'a pu[G#m]ni ! [E] T'aurais pas dû Gér[F#]ard Lambert Aller ce [A] soir-là à Run[E]gis T'aurais [Eb] dû rester chez ta [G#m] mère Comme [Eb] un bon [G#m] fils. [Am] [Am] Alors pendant une demi-heure Dans son moteur il tripatouille Il est crevé, il est en sueur Il a du cambouis jusqu'aux coudes Dans le loin[Em]tain le jour se lève Comme d'ha[Am]bitude. A c'moment-là un mec arrive Un p'tit loubard aux cheveux blonds Et qui lui dit comme dans les livres : " S'te plaît dessine-moi un mouton Une femme à [Em] poil ou un ca[Am]libre Un cran d'ar[Em]rêt, ne moby[Am]lette Tout c'que tu [Em] veux mon pote t'es [Am] libre Mais dessine [Em] moi quequ'chose de [Am] chouette ! " Dans le loin[Em]tain y's'passe plus rien Du moins il me [Am] semble...[Bbm] Alors d'un coup d'clé à molette Bien placé entre les deux yeux tatatin Gérard Lambert éclate la [F#] tête Du petit prince de mes [G#] deux ! Faut pas gonfler Gérard [B]Lambert Quand il répare sa moby[F#]lette C'est la morale de ma chan[F]son Moi j'l'a trouve [Bbm] chouette Pas [C#] vous ? Ah [Bbm] bon... [Fin : Bbm Fm C# Fm Bb] tatatin... Renaud Sëchan BABY-SITTING BLUES Sam'di [E]soir on est d' virée On a confié la gamine A la [A]gonzesse d'à côté, la voisine[E] On lui a [E]dit "tu peux manger y'a des oeufs dans l' frigidaire Tu peux [A]r'garder la télé y'a Drucker[E] Réponds [B]pas au téléphone Sauf si [A]on te téléphone Pis surtout[B] t'ouvres à personne Si on sonne[E] Si la [B]p'tite elle fait la foire Tu lui [A]racontes une histoire Si elle a [B]soif tu la fais boire mais pas [E]trop" Baby [E]sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en [A]vont pis qu'assument pas[E] C'est l' blues [B]de papa maman, le feu [A]à l'appartement ceci-cela[E] La voisine est étudiante mais elle est quand même gentille Elle prépare une thèse sur Kant, elle m' la fera lire Elle a monté ses affaires, ses lunettes et son cartable Posé son gros dictionnaire sur la table Y' avait pas beaucoup d'images, ma gamine a pas aimé Elle a arraché toutes les pages sans s' presser C'était plutôt mal barré entre la grande et la p'tite Elles étaient pas vraiment branchées sur l' même trip Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman qui s'emmerdent au restaurant, y s' passe quoi La p'tite a voulu manger, l'étudiante lui a dit "bon J' vais t' préparer une purée au jambon" Ma fille a dit "l'a du gras", a foutu l'assiette par terre C'est normal elle aime pas l' gras, elle aime que son père Ta purée elle est caca, je veux une om'lette aux oeufs Et un grand verre de coca ou même deux Le baby sitter excédé lui file un choco BN, Un yaourt pas très sucré pis une beigne Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman qui balisent en attendant la fin du r'pas La grande va bientôt craquer déjà elle veut plus d'enfant S'écroule devant la télé, pas longtemps Ma gamine arrive en pleur "veux voir une K7 maint'nant Celle des schtroumpfs et d' leur bonheur écoeurant" Pis qu'après on lui raconte une histoire où y'a des loups Une princesse et pis un monstre et c'est tout La baby sitter veux bien, mais seul'ment après Drucker Ma gamine y colle un pain par derrière Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman qui s' demandent si en rentrant ça ira Sam'di soir ça a baigné, on a paniqué pour rien La p'tite avait assuré plutôt bien Elle bouquinait dans sa piaule la critique de la raison pure Trouvait ça Presqu' aussi drôle que Ben Hur La grande dormait comme un loir, l'a fallu la réveiller En lui jetant des seaux d'eau bien glacés L'est partie en titubant pis ça m'a coûté dix sacs Les baby sitter maint'nant quelle arnaque Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman le feu à l'appartement ceci-cela Baby sitting blues, baby sitting blues C'est l' blues de maman papa qui s'en vont pis qu'assument pas C'est l' blues de papa maman le feu à l'appartement ceci-cela C'est pas moi qu'ai mis l' feu à l'appartement, c'est ceci-cela Renaud Sëchan LA BANDE A LUCIEN Ca m'fait quand meme vach'ment plaisir, De t'retrouver mon pote Lucien, J'parie que t'es encore sans un, Et qu't'as toujours ton blouson d'cuir. G Bm C D T'as pas change d'puis 68, à c't'epoque on s'fendait la gueule, Aujourd'hui t'as l'air un peu seul, allez viens, on va s'prendre une cuite. R: Eh dis-moi, Lucien, ou c'est qu'elle est ta bande, Maint'nant qu'est-ce que tu branles, sans tes copains ? C G D G Et Pierrot le fou d'la becane, qu'a eu les deux jambes ecrasees, Il aurait mieux fait d'y passer, c'est vraiment trop con les platanes. Elle doit etre en train d'crever la-bas, avec sa p'tite sister morphine. Il bosse toujours a l'atelier, assis sur un fauteuil roulant, Tu m'dis qu'il chiale de temps en temps, tu vois j'm'en s'rais un peu douté. Et comment qu'il s'app'lait le p'tit, c'ui qui volait les mobylette, C'ui qu'a plonge en 67, et qu'on n'a pas revu depuis, Ca doit pas etre le super pied, la vie a Fleury-Merogis, Mais elle supporte pas la justice, qu'on crache a la gueule du greffier. J'pense pas qu't'ais oublie Riton, qui s'est fait descendre au bistrot, Une balle dans l'ventre, ah les salauds, Parce qu'il avait cogne l'patron, T'as plus d'nouvelles de Marylin, celle qu'est partie pour Ibiza, Et toi mon vieux, mon pote Lucien, c'est vrai qu't'habites chez ta belle doche, Que t'es marie, que t'as des gosses, qu'tu travailles pour qu'ils aient du pain, Tu sais, j'ai eu une idee supere, on va former une nouvelle bande, Si tu veux c'est toi qui commande, s'iouplait patron, encore une bière. Renaud Sëchan LA BLANCHE Salut Michel, ça fait une paye, que j't'ai pas vu traîner dans mes ruelles. Qu'est-ce qu tu d'viens ? Moi, ça va bien, 'paraît qu'toi tu march' sur un drôle de ch'min. T'as les joues creuses, les mains calleuses, Et la démarche un p'tit peu chaloupeuse. Vraiment tu m'terrasses, Bonjour l'angoisse ! 'paraît qu't'es tombé dans une drôle de crevasse. 'paraît qu'c'est pas tous les jours dimanche, La blanche. D A D A D ADAD Tu bois quéqu' chose, non ? T'as pas soif ? Y t'faut ta dose, t'as pas d'tune, t'es en carafe. Allez, prends une bière, ça peut pas t'faire de mal, C'est en vente libre, profite-en, c'est pas cher. Au fait tu m'dois cent sacs, j'en fais pas un sac, Mais tes p'tites arnaques, ras l'bol, j'en ai ma claque. Pour décrocher, tu m'as taxé, pour descendre sur la Côte, Te r'faire une santé. Est-ce qu'elle coûte moins cher à Villefranche, La blanche ? 'paraît qu'ta gonzesse s'est barrée avec ta caisse, 'paraît qu'tu bandais plus qu'pour sa gueule, pour ses fesses. Tu veux qu'j'te dise, t'étais trop bien pour elle, Comment ça j'ironise ? mais non, j'suis pas cruel. Eh ben, ma gueule, te v'là tout seul, T'as l'regard triste comme çui d'un épagneul. T'es vach'ment speed, mais t'as plus rien dans l'bide, T'as qu'la poudre aux yeux, et les yeux bien livides. Y'a vraiment plus qu'une seule chose qui t'branche, c'est la blanche. T'as ptêt raison, j'te parle comme un vieux con, Mais j'suis un vieux con vivant, j'ai la gaule, j'suis content. Toi t'as les boules, moi, j'ai la frite, C'est pas du Bashung, non mon pote, c'est du Nietzsche. Toi, tu t'fais une ligne, moi j'bois une bibine, Pendant qu'tu t'dopes, j'fume mes deux paquets d'clopes. Chacun son trip, chacun son flipp', Toi, c'est pas souvent qu't'as des parties gratuites, J'préfère t'laisser tout seul sur ta branche, avec la blanche. Allez salut Michel, à la prochaine, On s'téléphone, on s'fait une bouffe, ça baigne. Et pis, j'vais t'dire, si tu m'fais un sourire, Tout c'que j't'ai dis, ben, j'te jure que j'le r'tire. Mais si j'croise ton dealer, j'y fous dans l'coeur, Un coup d'surin de la part d'un copain. Ça riqu' d'êt' dur, vu que c't'ordure, Un coeur, ça m'étonnerait qu'il en ai un. On couchera avant lui entre quat' planches, Toutes blanches. Renaud Sëchan LE BLUES DE LA PORTE D'ORLEANS Intro : [G] [G] [G] [G] [G7] Puisque les [G] Basques et les Bretons, les Alsa[C7]ciens les Occitans, les Corses [G] les Chtimis les Wallons y veulent tous [C7] être indépendants, puisqu'y veulent tous l'autonomie, qu'a priori ils ont pas tort, bah c'est [G] décidé moi aussi, j'prends ma gui[C7]tare et j'crie bien fort, que je suis [D7] le séparatiste du quator[C7]zième arrondiss'[G]ment, oui que je [D7] suis l'autonomiste de [C7] la Porte d'Orlé[G]ans [G] [G7] Le quatorzième arrondissement, c'est mon quartier d'puis vingt-cinq berges, c'est dans ses rues que j'passe mon temps, dans ses bistrots que je gamberge. Quand je m'balade au long d'ses rues, j'peux pas oublier qu'autrefois Vercingétorix s'est battu tout près du métro " Alésia ". Moi je suis le séparatiste du quatorzième arrondiss'ment, oui, moi je suis l'autonomiste de la Porte d'Orléans Le quatorzième arrondiss'ment possède sa langue et sa culture, et l'autoroute, porte d'Orléans, c'est le début d'la côte d'usure. Dans le treizième, j'ai des copains qu'ont un peu les mêmes idées qu'moi. On va faire un programme commun, aux élections on s'présentera, car moi je suis l'séparatiste du quatorzième arrondiss'ment, oui moi je suis l'autonomiste de la porte d'Orléans. Bien sûr la Seine nous arrose pas, mais ça peut toujours s'arranger, à coups d'pétitions, pourquoi pas ? on pourrait p't'être la détourner. Tout ça pour dire que l'quatorzième, c'est un quartier qu'est pas banal, à part les flics qui sont les mêmes que dans l'reste de la capitale. Moi je suis le séparatiste du quatorzième arrondissement, oui, moi je suis l'autonomiste de la Porte d'Orléans. Renaud Sëchan LA CHANSON DU LOUBARD Intro : Em - C - Em - C [Em] Le jour se lève sur ma ban[C]lieue J'ai froid c'est pourtant pas l'hi[Em]ver Qu'est-ce que j'pourrais foutre nom de [C] Dieu J'ai pas un rond et j'ai pas [Em] l'air Sér[Am]ieux, sér[Em]ieux J'suis un loubard parmi tant d'autres Je crèche pas loin de la Défense J'ai l'air crado, c'est pas ma faute Mon HLM c'est pas Byzance Mon pote, mon pote [D] A 14 ans mon paternel M'a fait em[G]baucher à l'usine 2 jours plus [C]tard j'ai fait la belle Paraît que j'[B7]suis un fils indigne Bor[Em]del Un soir dans une rue déserte J'ai fauché une Honda 500 A un fils de bourgeois honnête Avec elle je fonce à 200 Ouais c'est chouette, c'est chouette Mon copain Pierrot s'est planté Sur l'autoroute un jour de pluie Parfois je l'entends rigoler C'est sûr qu'il est au paradis C't'enflé, c't'enflé Et moi j'continue mon cinoche Au pieds de ces buildings miteux J'voudrais crever avant d'être moche J'voudrai finir comme toi mon vieux Gavroche J'suis un loubard périphérique J'en ai plein les bottes de ce bled Le France est une banlieue merdique Comme dit mon copain Mohamed Aux flics, aux flics Le jour se lève sur ma banlieue J'ai froid c'est pourtant pas l'hiver C'est drôle le bitume est tout bleu Y'a ma bécane qui crâme par terre Bon Dieu, bon Dieu Oh Bon Dieu, mon Dieu Oh mon Dieu, bon Dieu Oh Bon Dieu, oh mon Dieu Renaud Sëchan CHANSON POUR PIERROT T'es pas né dans la rue, t'es pas né dans l'ruisseau T'es pas un enfant perdu, pas un enfant d'salaud Vu qu't'es né qu'dans ma tête et qu'tu vis qu'dans ma peau J'ai construit ta planète au fond de mon cerveau R- Pierrot mon gosse mon frangin mon poto mon copain tu m'tiens chaud, Pierrot... Depuis l'temps que j'te rêve, depuis l'temps que j't'invente Ne pas te voir j'en crève mais j'te sens dans mon ventre Le jour où tu t'ramènes j'arrête de boire promis Au moins toute une semaine, ça s'ra dur mais temps pis Qu'tu sois fils de princesse ou qu'tu sois fils de rien, Tu s'ras fils de tendresse tu s'ras pas orphelin Et j’connais pas ta mère et je la cherche en vain Moi j'connais qu'la misère d'être tout seul sur le ch'min. Dans un coin de ma tête y'a déjà ton trousseau Un jean, un' mobylette, une paire de Santiago T'iras pas à l'école j't'apprendrais des gros mots On jouera au football on ira au bistrot Tu t'laveras pas les pognes avant d'venir à table Et tu m'traiteras d'ivrogne quand j'piquerai ton cartable J't'apprendrai mes chansons, tu les trouveras débile T'auras p'-être bien raison, mais j's'rai vexé quand même Allez viens mon Pierrot tu s'ras l'chef de ma bande J'te r'filerai mon couteau j't'apprendrai la truande Allez viens mon copain j't'ai trouvé une maman Tous les trois ça s'ra bien, allez viens je t'attends. Mim Lam Lam Lam Lam Mim Mim Si Mim Re Lam Mim Mim Renaud Sëchan LES CHAROGNARDS Intro : [G] [D] [G] [G] Il y a beaucoup de [C] monde dans la rue Pierre-Char[G]ron Il est deux heures du [C] mat', le braquage a foi[G]ré, j'ai une balle dans le [C] ventre une autre dans le pou[G]mon. J'ai vécu à Sar[D7]celles, j'crève aux Champs Elys[G]ées. Je vois la France entière du fond de mes ténèbres. Les charognards sont là, la mort ne vient pas seule. J'ai la conn'rie humaine comme oraison funèbre, le regard des curieux comme unique linceul. C'est bien fait pour ta [C] gueule, tu n'es qu'un p'tit sa[G]laud, on n'portera pas le [D7] deuil, c'est bien fait pour ta [G] peau. Le boulanger du coin a quitté ses fourneaux pour s'en venir cracher sur mon corps déjà froid, il dit : J'suis pas raciste, mais quand même, les bicots, chaque fois qu'y a un sale coup, ben y faut qu'y z'en soient. Moi Monsieur, j'vous signale que j'ai fait l'Indochine, dit un ancien para à quelques arrivistes, ces mecs c'est d'la racaille, c'est pire que les Viêt-minh, faut les descendre d'abord et discuter ensuite. C'est bien fait pour ta gueule, tu n'es qu'un p'tit salaud, on n'portera pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau. Les zonards qui sont là vont s'faire lyncher sûrement s'ils continuent à dire que les flics assassinent, qu'on est un être humain même si on est truand, et que ma mise à mort n'a rien de légitime. Et s'ils prenaient ta mère comme otage, ou ton frère ? dit un père béret basque à un jeune blouson de cuir ; Et si c'était ton fils qu'était couché par terre, le nez dans sa misère ? répond l'jeune pour finir. C'est bien fait pour ta gueule, tu n'es qu'un p'tit salaud, on n'portera pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau. Et Monsieur blanc-cassis continue son délire, convaincu que déjà mon âme est chez le diable, que ma mort fut trop douce, que je méritais pire. J'espère bien qu'en enfer je r'trouv'rai ces minables. Je suis pas un héros ,j'ai eu c'que j'méritais, je ne suis pas à plaindre, j'ai presque de la chance, quand je pense à mon pote qui, lui, n'est que blessé et va finir ses jours à l'ombre d'une potence ! C'est bien fait pour ta gueule, tu n'es qu'un p'tit salaud, on n'portera pas le deuil, c'est bien fait pour ta peau. Elle n'a pas dix-sept ans cette fille qui pleure en pensant qu'à ses pieds il y a un homme mort, qu'il soit flic ou truand elle s'en fout, sa pudeur comme ses quelques larmes me réchauffent le corps Il y a beaucoup de monde dans la rue Pierre-Charron. Il est deux heures du mat', mon sang coule au ruisseau, c'est le sang d'un voyou qui rêvait de millions. J'ai des millions d'étoiles au fond de mon caveau, J'ai des millions d'é[D7]toiles au fond de mon cav[G]eau. Renaud Sëchan DÈS QUE LE VENT SOUFFLERA C'est pas l'homme qui prend la mer C'est la mer qui prend l'homme Moi la mer elle m'a pris J'me souviens un mardi Em D Em Em D D Em J'ai troque mes santiags et mon cuir un peu zone Contre une paire de dockside Et un vieux cire jaune J'ai deserté les crasses qui m'disaient sois prudent La mer c'est dégueulasse Les poissons baisent dedans Des que le vent soufflera, Je repartira Des que les vents tourneront Nous nous en allerons Em D D Em Em G B Em C'est pas l'homme qui prend la mer C'est la mer qui prend l'homme Moi la mer elle m'a pris Au dépourvu, tant pis J'ai eu si mal au cœur Sur la mer en furie J'ai vomi mon quatre heures Et mon minuit aussi J'me suis cogne partout J'ai dormi dans des draps mouilles Ca m'a coûté des sous C'est d'la plaisance, c'est l'pied C'est pas l'homme qui prend la mer, C'est la mer qui prend l'homme Et elle prend pas la femme Qui prefere la campagne La mienne m'attend au bord, Au bout de la jetee, L'horizon est bien mort Dans ses yeux delaves Assise sur une bite D'amarrage elle pleure Son homme qui la quitte La mer, c'est son malheur C'est pas l'homme qui prend la mer C'est la mer qui prend l'homme Moi la mer elle m'a pris Comme on prend un taxi Je f'rais le tour du monde Pour voir a chaque étape Si tous les gars du monde D Veulent bien m'lacher la grappe J'irai aux quatre vents Foutre un peu le boxon Jamais les océans n'oublieront mon prénom C'est pas l'homme qui prend la mer C'est la mer qui prend d'homme Moi la mer elle m'a pris Et mon bateau aussi Il est fier mon navire Il est beau mon bateau C'est un fameux trois mats Fin comme un oiseau (hisse et ho) Si Tabarly, Pageot, Kersauzon et Riguidel Naviguent pas sur des cageots Ni sur des poubelles C'est pas l'homme qui prend la mer C'est la mer qui prend l'homme Moi la mère elle m'a pris Je m'souviens un vendredi Ne pleure plus ma mère Ton fils est matelot Ne pleure plus mon père Je vis au fil de l'eau Regardez votre enfant Il est parti marin Je sais c'est pas marrant Mais c'était mon destin Renaud Sëchan DEUXIEME GENERATION J'm'appelle Sliman et j'ai quinze ans, J'vis chez mes vieux à la Courneuve, J'ai mon CAP d'délinquant, J'suis pas un nul, j'ai fais mes preuves, Dans la bande, c'est moi qu'est l'plus grand, Sur l'bras j'ai tatoué une couleuvre. C G Am Em F C G C J'suis pas encore allé en taule, 'Paraît qu'c'est à cause de mon âge, 'Paraît d'ailleurs qu'c'est pas Byzance, Que t'es un peu comme dans une cage, Parc'que ici, tu crois qu'c'est drôle, Tu crois qu'la rue c'est les vacances. R: J'ai rien à gagner, rien à perdre, Même pas la vie. J'aime que la mort dans cette vie d'merde, J'aime c'qu'est cassé, J'aime c'qu'est détruit, J'aime surtout tout c'qui vous fait peur, La douleur et la nuit... J'ai mis une annonce dans Libé, Pour m'trouver une gonzesse sympa, Qui boss'rait pour m'payer ma bouffe, Vu qu'moi, l'boulot, pour que j'y touche, Y m'faudrait deux fois plus de doigts, Comme quoi, tu vois, c'est pas gagné. C'que j'voudrais, c'est être au chom'du, Palper du blé sans rien glander, Pi comme ça j's'rais à la Sécu, J'pourrais gratos me faire remplacer, Toutes les ratiches que j'ai perdu, Dans des bastons qu'ont mal tourné. RJ'ai même pas d'tune pour m'payer d'l'herbe, Alors j'me défonce avec c'que j'peux, Le trychlo, la colle à rustine, C'est vrai, des fois, ça fout la gerbe, C G Am Em F C G C Mais ici, c'est c'qu'on fait d'mieux, Et puis ça nettoie les narines. Le soir, on rôde sur les parkings, On cherche une BM pas trop ruinée, On l'emprunte pour une heure ou deux, On largue la caisse à la Porte Dauphine, On va aux putes juste pour mater, Pour s'en souv'nir l'soir dans not' pieu. RY'a un aut' truc qui m'branche aussi, C'est la musique avec des potes, On a fait un groupe de Hard Rock, On répète le soir dans une cave, Sur des amplis un peu pourris, Sur du matos un peu d'chourave. On a même trouvé un vieux débile, Qui voulait nous faire faire un disque, ça foiré parc'que c'minable, Y voulait pas qu'on chante en kabyle, J'lui ai mis sa tête contre une brique, Que même la brique, elle a eu mal. RDes fois, j'me dis qu'à trois mille bornes, De ma cité, y'a un pays, Que j'connaît'rais sûr'ment jamais, Qu'p'têtre c'est tant mieux, p'têtre c'est tant pis, Qu'là-bas aussi, j's'rais étranger, Qu'là-bas non plus, je s'rais personne. Alors pour m'sentir appartenir, A un peuple, à une patrie, J'porte autour d'mon cou sur mon cuir, Le keffieh noir et blanc et gris, Je m'suis inventé des copains, Des amis qui crèvent aussi. Renaud Sëchan ECOUTEZ-MOI LES GAVROCHES B5+ : o |-3----| o |-0----| o |-0----| o |-1----| o |-2----| x |------| E4 : o |-0----| o |-0----| o |-2----| o |-2----| o |-2----| o |-0----| Edim. : o |-3----| o |-2----| o |-3----| o |-2----| x |------| x |------| Intro : Em - Am - C - B7 [Em] Pour toutes les fleurs du béton, [Am] pour tous les gamins de Paris, [D] j'ai composé cette chanson [G] pour éclairer leurs [B7] sombres nuits. Pour ceux qui vivent sur le bitume, qui n'ont jamais vu le gazon, qui ne connaissent que la brume, qui n'ont qu'un ciel gris pour plafond. [Em] Ecoutez-moi, les Gav[B5+]ro[B]ches, vous les enfants de la [E4] vil[Em]le, [E] non Paris n'est pas si [Am] moche, [Edim] ne pensez [B7] plus à l'an deux [C] mille. [Em] Ouvrez vos yeux pleins d'innocence sur un Paris qui vit encore et qui fera de votre enfance le plus merveilleux des décors. Voyez plus loin que l'horizon, le temps n'a pas tout démoli, les rues sont pleines de chansons, les murs ne sont pas toujours gris. Ecoutez-moi, les Gavroches, vous les enfants de la ville, non Paris n'est pas si moche, ne pensez plus à l'an 2000. Renaud Sëchan EN CLOQUE Elle a mis sur le mur, au dessus du berçeau, une photo d’Arthur Rimbaud Traînez vos vies dans les ruelles, dans les vieux bistrots, dans les cours, et sur les pavés éternels qui n'ont pas quitté les faubourgs. Allez respirer sur la Butte tous les parfums de la Commune, souvenir de Paris qui lutte, et qui pleure parfois sous la lune. Allez, Ecoutez-moi, les Gavroches, vous les enfants de ma ville, non Paris n'est vraiment pas si moche, ne pensez plus à l'an 2000 Avec ses cheveux en brosse, elle trouve qu’il est beau, dans la chambre du gosse, bravo Dejà les petits anges, sur le papier peint, j’trouvais ça étrange, j’dis rien Elles me font marrer ses idées loufoques, depuis qu’elle est en cloque Do Sol Do Sol7 Lam Do Lam Do Fa Sol7 Lam Do Do Sol Do Elles s’réveille la nuit pour bouffer des fraises, elle a des envies balaises Moi, j’suis aux p’tits soins, j’me démaine en huit pour qu’elle manque de rien, ma p’tite C’est comme si j’pissais dans un violoncelle, comme si j’existait plus pour elle Je m’retrouve planté tout seul dans mon froc depuis qu’elle est en cloque Le soir elle tricote en buvant de la verveine, pendant qu’j’démêle ses p’lotes de laine Elle use les miroirs à s’regarder d’dans à se trouver bizarre tout l’temps J’lui dis qu’elle est belle, comme un fruit trop mûr, elle croit qu’j’me fous d’elle, c’est sûr Faut bien dire c’qui est, moi aussi j’débloque, depuis qu’elle est en cloque Faut qu’j’retire mes grolles, quand je rentre dans la chambre du p’tit rossignol qu’elle couve C’est son p’tit bonhomme, qu’arrive en décembre elle le protège comme une louve Même le chat pépère, elle en dit du mal, sous prétexte qu’il perd ses poils, Elle veut plus l’voir trainer, à côté du paddock depuis qu’elle est en cloque Quand j’promène mes mains, d’l’autre côté d’son dos j’sens comme des coups de poings, ca bouge J’lui dis t’es un jardin, une fleur, un ruisseau, alors elle devient toute rouge Parfois c’qui m’désole, quand j’ai du chagrin, quand j’regarde son ventre et le mien, C’est qu’même si j’dev’nais pédé comme un phoque, moi j’s’rais jamais en cloque. Renaud Sëchan GERMAINE Elle habitait Germaine, une chambre de bonne, Quelque part dans l'cinquième, a coté d'la Sorbonne. Les vécés sur l'palier, une fenêtre sur la cour, En haut d'un escalier, qu'avait jamais vu l'jour. Et sur les murs sans joie de ce pauvre boui-boui, Y avait Che Guevara, les Pink Floyd et Johnny. Sur l'vieil électrophone, trop souvent détraqué, Elle écoutait les Stones, et Maxime le Fox-Terrier. C C G C F G G G Germaine, Germaine, une java, ou un tango ? C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime, Qu'importe le tempo. C G G7 C Germaine, Germaine, un rock and roll ou un slow ? C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime, Et que j't'ai dans la peau. Ça sentait bon chez elle, l'herbe et le patchouli, Le parfum des poubelles au petit matin gris. On buvait de la bière et du thé au jasmin, Assis en rond par terre, sur un tapis indien. Les voisins du dessous étaient bien sympathiques, Quand on f'saient trop les fous, ils se plaignaient qu'aux flics. Enfin, bref, chez Germaine, c'était vraiment Byzance, Tous les jours de la s'maine, on était en vacances. Mais quand elle est partie un jour pour Katmandou, Moi, j'vous jure les amis, qu'ça m'a fichu un coup. Sur la place Saint Michel, où elle traînait parfois, On parle encore d'elle, des sanglots dans la voix. Moi, j'ai repris sa piaule, mais c'est plus comme avant, C'est même plus vraiment drôle, elle me manque souvent. Mais son électrophone, elle me l'a laissé, Comme ses disques des Stones, et Maxime Le Forestier. Germaine, Germaine, une java, ou un tango ? C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime, Et qu'j'aime la Kanterbraü, (oh, oh !). Germaine, Germaine, un rock and roll ou un slow ? C'est du pareil au même, pour te dire que je t'aime, Et que j't'ai dans la peau. G C C C C Renaud Sëchan GUEULE D'AMINCHE Ecoutez ça, les aminches, Les escarpés et les marlous, C'est l'histoire d'un drôle de grinche, Tronche d'amour, gueule de voyou. Am C G Am C G Am C'est une histoire féroce, qui f'ra pleurer les frangins, Qui fera chialer les gosses, de Belleville jusqu'à Pantin. R: Pleurez pas dans vos mouchoirs, Non, ça n'est pas mon histoire. G Am G Am C'est l'histoire triste et sordide, d'un gigolo d'la Vache-Noire, Qu'aimait d'un amour stupide, une bourgeoise des boul'vards. L'avait pas une gueule trop moche, sous sa casquette de fortif', Y traînait à la Bastoche, où c'est qu'y jouait du canif. C'était le roi des barrières, l'as de la java musette, L'tombeur des bals populaire, d'la Chapelle à la Villette. Enfin, bref, c'était l'bon jules, pas bégueule et presqu'honnête, Il avait pas trop d'scrupules,d'gagner sa croûte à Montmartre. Mais l'angoisse, c'est qu'un beau soir, il a rencontré c'te môme, Son sourire en balançoire, ses grands airs et ses diplômes. L'aurait mieux fait d'la maquer, sur l'trottoir pour trois cent balles, Plutôt que d's'amouracher, de cette salope en cavale. Depuis qu'il l'a dans la peau, c'est plus l'marlou qu'j'ai connu, Y parle de s'mettre au boulot, de plus traîner dans les rues. Pour y offrir des dentelles, il renonce même au fric-frac, Aux coups d'surin et d'semelles, aux combines et à l'arnaque. Les escarpes et les marlous, qui traînez su'l'macadam, Faites-vous plutôt couper l'cou, que d'en pincer pour une grande dame. Renaud Sëchan HEXAGONE Ils s'embrassent au mois de janvier car une nouvelle années commence mais depuis des éternités ell'n'ont pas tellement changées la France. Passe les jours et les semaines y'a qu'le décors qui évolue, la mentalité est la même tous des tocards,tous des faux-cul. Em D D4 D Em Em7 Em Y sont pas lourd en février à se souvenir de Charonne, des matraqueurs assermentés qui fignolèrents leur besognes. La France est un pays de flics à tout les coins d'rues y'en a cent pour faire règner l'ordre public ils assassinent impunément. Quand on exécute au mois d'mars,de l'autre côté des Pyrénées, un anarchiste du pays basque pour lui apprendre à s'révolter. Ils crient,ils pleurent et ils s'indigne,de cette immonde mise à mort mais ils oublient qu'la guillotine,chez-nous aussi fonctionne encore. Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est pas c'qu'on fait d'mieux en c'moment, et le roi des cons sur son trone, j'parierais pas qu'il est Allemand. Em D Em D D4 D Em Em7 Em On leurs a dit au mois d'avril dans la télé et les journaux, de n'pas se découvrir d'un fil que l'printemps c'était pour bientôt. Tout les principes du XVIe siècle et les vieilles traditions débiles ils les appliquent tous à la lettre,ils font pitié ces imbéciles Ils se souviennent au mois de mai,d'un sang qui coula rouge et noir, d'une révolution manquée,qui faillit renverser l'histoire. J'me souviens surtout d'ces moutons,effrayés par la liberté, s'en allant voter par million pour l'ordre et la sécurité. Ils commémorent au mois de juin le débarquement d'Normandie, ils pensent au brave soldat 'ricains qui est v'nu se faire tuer loin d'chez lui. Ils oublient qu'à l'abri des bombes,les français criaient vive Pétain, qu'ils étaient bien planqués à l'ombre,qui avaient pas beaucoup de Jean Moulin. Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est pas la gloire en vérité, et le roi des cons sur son trone, n'me ditent pas qu'il est Portugais. Ils font la fête au mois d'juillet en souv'nir d'une révolution, qui n'a jamais éliminée la misère et l'exploitation. Ils s'abreuvent de bals populaires,feux d'artifices et de flonflons, Ils pensent oublier dans la bière,qu'ils sont gouvernés comme des pions. Au mois d'août c'est la liberté,après toute une années d'usine, ils crient vive les congés payés,ils oublient un peu la machine. En Espagne,en Grèce ou en France ils vont polluer toute les plages et par leur unique présence abimer tout les paysages. Quand on assassine en septembre un peuple et une liberté, au coeur de l'Amérique latine,ils sont pas nombreux à geuler. Un ambassadeur se ramène,bras ouvert il est acceillit, le faschisme c'est la gangrène,à San Diago comme à Paris. Être né sous l'signe de l'hexagone, c'est vraiment pas une sinécure. Et le roi des cons sur son trone, il est Français ça j'en suis sûr. Finis les vendanges en octobre,le raisin fermente en tonneaux, ils sont très fière de leurs vignobles,leurs côtes-du-rhone et leurs bordeaux. Ils exportent le sang de la terre un peu partout à l'étranger, leurs pinards et leurs camemberts,c'est leur seul gloire à ces tarés. En novembre au salon d'lauto,ils vont admirer par milliers l'dernier modèle de chez Peugot qui pourront jamais se payer. La bagnole,la télé,l'tiercé,c'est l'opium du peuple de france, les supprimer c'est le tuer,c'est une drogue à accoutumance. En décembre c'est l'apothéose,la grande bouffe et les ptits cadeaux, ils sont toujours aussi morose mais y'a d'la joie dans les guettos. La terre peut s'arrêter d'tourner y ratt'ront pas leurs réveillons, moi j'voudrais tous les voir creuver étouffés de din'de marrons. Être né sous l'signe de l'hexagone, on peut pas dire qu'ce soit bandant, si l'roi des cons perdait son trone, y aurait cinq cent millions de prétendants. Renaud Sëchan IT IS NOT BECAUSE YOU ARE D#+ = xx5443 When I have rencontred you, you was a jeune fille au pair, and I put a spell on you, and you roule a pelle to me, C Am F G C Am F G Together we go partout, on my mob it was super, it was friday on my mind, it was a story d'amou-our. R- It is not because you are, I love you because i do c'est pas parc'que you are me, qu'I am you, qu'I am you C F C F You was really beautiful in the middle of the foule Don't let me misunderstood Don't let me sinon i boude My loving, my marshmallow, you are belle and i are beau you give me all what you have, I said thank you, you are bien brave RI wanted marry with you and make love very beaucoup to have a max of children just like Stone and Charden But one day that must arrive together we disputed For a stupid story of fric we decide to divorced RYou chialed comme une madeleine not me, I have my digniti you tell me: you are sale mec! i tell you: poil to the bec! That's comme ga that you thank me to have learning you English? Eh! that's not you qui m'a appris, my grand-father was rosbeef. R- Am G Am D#+ Renaud Sëchan J'AI LA VIE QUI M'PIQUE LES YEUX Refrain: J'ai la vie qui m'pique les yeux, j'ai mon p'tit coeur qu'est tout bleu. Dans ma tête j'crois bien qu'y pleut, Pas beaucoup mais un p'tit peu. J'm'intéresse plus à grand' chose Même pas fatigué, j'me r'pose, J'bois la vie à toutes petites doses, J'vois même plus la couleur des roses. Dans ma guitare y'a plus rien, Plus une note, plus un refrain. Dans mes doigts y'a rien qui tient, Dans ma peau, y'a qu'du chagrin C G C G C C G C F F G F G C C C C Au bistrot du temps qui passe, j'bois un verre à la terrasse. J'me dis qu'à l'école de l'angoisse, j'suis toujours premier d'ma classe. Me racontez pas d'histoire, la vie, c't'une tonne de cafards, C'est toujours un fond d'tiroir, c'est toujours un train qui part. J'voudrais vivre rien qu'en vacances, qu'ce soit tous les jours Byzance, Qu'ce soit tous les jours l'enfance, dans un monde que d'innocence. Mais j'vis au fond d'un abîme, tout seul avec ma p'tite frime, Et dans mon dictionnaire de rime, avec amour, y'a qu'déprime. Alors le soir avant qu'j'me couche, j'écoute chanter la pauv' Souche, Les mots qui sortent de sa bouche, ça m'fait tout drôle et ça m'touche. Et tout au fond d'sa détresse, je découvre tell'ment d'tendresse, Que même si j'tombais, que j'me blesse, j'dis bonne nuit à ma tristesse. Dernier refrain: J'ai la vie qui m'pique les yeux, Heureus'ment qu'j'suis amoureux, D'une p'tite fille qui m'rend heureux, Pas beaucoup mais un p'tit peu. Renaud Sëchan JE SUIS UNE BANDE DE JEUNES Intro : (E-E-B-E) x2 Mes copains sont tous en cabane Ou a l'armée ou à l'usine Y se sont rangés des bécanes Y'a plus d'jeunesse tient ça m'déprime Alors pour mettre un peu d'ambiance Dans mon quartier de vieux débris J'ai groupé toutes mes connaissances Intellectuelles et c'est depuis E B E B A A E B E E E E E E E Que j'suis une bande de jeunes A moi tout seul Je suis une bande de jeunes Je m'fends la gueule E B E B A E E A E E Je suis le chef et le sous chef Je suis Fernand le rigolo Je suis le p'tit gros à lunettes Je suis Robert le grand costaud Y'a plus d'problème de hiérarchie Car c'est toujours moi qui commande C'est toujours moi qui obéit Faut d'la discipline dans une bande J'fais un colloque j'me réunis C'est moi qui parle et c'est moi qu'écoute Parfois j'm'engueule pour une soute Qu'est amoureuse de toute ma bande Alors la sexualité de groupe Y'a rien de tel pour qu'on s'entende Je suis une bande de jeunes A moi tout seul Je suis une bande de jeunes Je m'fends la gueule Quand j'débarque au bistrot du coin Pis qu'un mec veut m'agresser Bah moi aussitôt j'interviens C'est beau la solidarité Quand je croise la bande à Pierrot Y sont beaucoup plus nombreux Ca bastonne comme à Chicago C'est vrai qu'dans sa bande y sont deux Je suis une bande de jeunes A moi tout seul Je suis une bande de jeunes Je m'fends la gueule Quand dans ma bande y'a du rififi Je m'téléphone, je m'fais une bouffe Renaud Sëchan Je suis une bande de jeunes A moi tout seul Je suis une bande de jeunes Je m'fends la gueule Quand j'me balade en mobylette On dirait l'équipée sauvage Quinze décibels c'est la tempête Dans tout le voisinage Et pis si un jour en banlieue Toute ma bande est décimée Par une toute une bande de vieux Je me battrai jusqu'au dernier Car je suis une bande de jeunes A moi tout seul Je suis une bande de jeunes Je m'fends la gueule I'm a poor lonesome young band I feel alone I'm a poor lonesome young band Y break my gueule LAISSE BETON J'étais tranquille j'étais peinard accoudé au flipper, Le type est entré dans le bar a commandé un jambon-beurre Puis il s'est approché de moi, pi y m'a regardé comme ça: t'as des bottes mon pote, elles me botent, j'parie qu'c'est des Santiags, viens faire un tour dans le terrain vague, j'vais t'apprendre un jeu rigolo à grands coups de chaîne de vélo j'te fais tes bottes à la baston moi j'y ai dit: "laisse béton" y m'a filé une beigne, j'y ai filé une torgnole y m'a filé une châtaigne, j'y ai filé mes grolles. J'étais tranquille, j'étais peinard, accoudé au comptoir, le type est entré dans le bar, a commandé un café noir, puis il m'a tapé sur l'épaule, et m'a regardé d'un air drôle: t'as un blouson mecton, l'est pas bidon, moi j'me les gèle sur mon scooter avec ça j'serai un vrai rocker viens faire un tour dans la ruelle, j'te montrerai mon opinel et j'te chourav'rai ton blouson moi j'y ai dit: "laisse béton" y m'a filé une beigne, j'y ai filé un marron y m'a filé une châtaigne, j'y ai filé mon blouson. J'étais tranquille, j'étais peinard, je réparais ma mobylette le type a surgi sur l'boul'vard sur sa grosse moto super chouette s'est arrêté l'long du trottoir et m'a regardé d'un air bête: t'as l'même blue-jean que James Dean, t'arrête ta frime! j'parie qu'c'est un vrai Levis-Strauss, il est carrément pas craignos, viens faire un tour derrière l'église histoire que je te dévalise, à grands coups de ceinturon moi j'y ai dit: "laisse béton" y m'a filé une beigne, j'y ai filé une mandale y m'a filé une châtaigne, j'y ai filé mon futal. La morale de cette pauvre histoire c'est qu'quand t'es tranquille et peinard faut pas trop traîner dans les bars à moins d'être fringué en costard quand à la fin d'une chanson tu te retrouves à poil sans tes bottes faut avoir de l'imagination pour trouver une chute rigolote. Lam Sol Sol Sol Sol Lam Sol Sol Lam Lam Lam Lam Lam Renaud Sëchan MANU Eh Manu rentre chez toi y a des larmes plein ta bière Le bistro va fermer pis tu gonfles la taulière J'croyais qu'un mec en cuir ça pouvait pas chialer J'pensais même que souffrir ça pouvait pas t'arriver J'oublais qu'tes tatouages et ta lame de couteau C'est surtout un blindage pour ton coeur d'artichaut Eh deconne pas Manu va pas t'tailler les veines une gonzesse de perdue … … c'est dix copains qui reviennent On était tous maqués quand toi t'étais tout seul Tu m'disais j'me fais chier, j'voudrais sauver ma gueule T'as croisé cette nana qu'était faite pour personne T'as dit elle est pour moi ou alors y'a maldonne T'as été un peu vite pour tatouer son prénom A l'endroit où palpite ton grand coeur de grand con Et déconne pas Manu, cest à moi qu'tu fais de la peine... J'vais t'dire on est des loups on est faits pour vivre en bande Mais sourout pas en couple ou alors pas longtemps Nous autres ça fait un bail qu'on a largué nos p'tites Toi t'es toujours en rade avec la tienne et tu flippes Mais Manu vivre libre c'est surtout vivre seul Ca fait p't-être mal au bide mais c'est bon pour la gueule Eh deconne pas Manu ça sert à rien la haine... Elle est plus amoureuse Manu faut qu'tu t'arraches Elle peut pas être heureuse dans les bras d'un apache Quand tu lui dis je t'aime si elle te d'mande du feu Si elle a la migraine dès qu'elle est dans ton pieu Dis-lui qu't'es désolé t'as dû t'gourer d'trottoir Quand tu l'as rencontrée t'as dû t'tromper d'histoire Eh déconne pas Manu.. Lam Mim Lam Mim Lam Sol Do Sol Do Re Do Sol Do Mim Lam Mim La6 Sol7 Sim Renaud Sëchan MISTRAL GAGNANT Ah m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi et regarder les gens tant qu'y en a Te parler du bon temps qu'est mort ou qui r'viendra en serrant dans ma main tes p'tits doigts Pi donner à manger à des pigeons idiots leur filer des coups d'pied pour de faux Et entendre ton rire qui lézarde les murs qui sait surtout guérir mes blessures Te raconter un peu comment j'étais, mino, les bombecs fabuleux qu'on piquait chez le marchand car en sac et Mintho, caramels à un franc et les Mistral gagnants. Lam Rem Sol Do Lam Rem Sol Do Fa Lam Mi Sol Mi Fa Lam Fa Ah... marcher sous la pluie cinq minutes avec toi et regarder la vie tant qu'y en a Te raconter la Terre en te bouffant des yeux te parler de ta mère un p'tit peu Et sauter dans les flaques pour la faire râler bousiller nos godasses et s'marrer Et entendre ton rire comme on entend la mer s'arrêter et repartir en arrière Te raconter surtout les carambars d'antan et les coco-boers et les vrais roudoudous qui nous coupaient les lèvres et nous niquaient les dents et les Mistral gagnants. Ah... m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi regarder le soleil qui s'en va Te parler du bon temps qu'est mort et je m'en fous te dire que les méchants c'est pas nous Que si moi je suis barge ce n'est que de tes yeux car ils ont l'avantage d'être deux Et entendre ton rire s'envoler aussi haut que s'envolent les cris des oiseaux Te raconter enfin qu'il faut aimer la vie et l'aimer même si le temps est assassin et emporte avec lui le rire des enfants et les Mistral gagnants, et les Mistral gagnants. Sim Mim Fa# Renaud Sëchan MISS MAGGIE Intro : E||-0------------0---| B||--1-3------3--1---| G||------0--0--------| [C] [Em/B] [Am] [G6/B] [C] [Em/B] [Am] [G6/B] [C] [C] Femmes du mon[Em]de ou bien putains [Am] qui, bien souvent, [G7/B] êtes les mê[C]mes Femmes norm[G/B]ales, stars ou boudins [F/A] femelles en tout genre je vo[G]us aime [C] [C] Même à la der[Em/B]nière des con[Am]nes, je veux déd[G/B]ier ces quelques vers [C] issus de m[G/B]on dégoût des hom[F/A]mes et de leur mora[G]le guerriè[C]re Refrain : Car aucune fem[Dm]me sur la planè[F/C]te n's'ra jamais p[G/B]lus con que son frè[G]re ni plus fiè[C]re ni plus malhonnê[Em/B]te à part, peut-êt[F]re, Madame [G] Thatcher [C] [C] [Em/B] [Am] [G6/B] [C] Femme je t'aime parce que lorsque le sport devient la guerre y'a pas de gonzesses, ou si peu dans les hordes de supporters Ces fanatiques, fous furieux abreuvés de haine et de bières déifiant les crétins en bleu, insultant les salauds en vert Femme je t'aime parce que une bagnole entre les pognes tu n'deviens pas aussi con qu'eux ces pauvres tarés qui se cognent Pour un phare un peu amoché ou pour un doigt tendu bien haut y'en a qui vont jusqu'à flinguer pour sauver leur auto-radio Refrain : Y'a pas de gonzesse hooligan, imbécile et meurtrière Y'en a pas, même en Grande-Bretagne à part, bien sûr, Madame Thatcher Refrain : Le bras d'honneur de ces cons-là aucune femme n'est assez vulgaire pour l'employer à tour de bras à part, peut-être, Madame Thatcher Pont (Musical Bridge) : [F] [G/F] [F] [G/F] [C] [Em/G] [Am] [G/B] [C] [Em/B] [Am] [G/B] [C] Femme je t'aime parce que tu vas pas mourir à la guerre parc' que la vue d'une arme à feu fait pas frissonner tes ovaires Parc' que dans les rangs des chasseurs qui dégomment la tourterelle et occasionnellement les beurs j'ai jamais vu une femelle C'est pas d'un cerveau féminin qu'est sortie la bombe atomique et pas une femme n'a sur les mains le sang des indiens d'Amérique Palestiniens et Arméniens témoignent du fond de leurs tombeaux qu'un génocide c'est masculin comme un SS, un torero Refrain : Pas une femme n'est assez minable pour astiquer un revolver et se sentir invulnérable à part, bien sûr, Madame Thatcher Refrain : Dans cette putain d'humanité les assassins sont tous des frères pas une femme pour rivaliser à part, peut être, Madame Thatcher Pont (Musical Bridge) : [F] [G/F] [F] [G/F] [C] [Em/G] [Am] [G/B] [C] [Em/B] [Am] [G/B] [C] Femme je t'aime surtout enfin pour ta faiblesse et pour tes yeux quand la force de l'homme ne tient que dans son flingue ou dans sa queue Et quand viendra l'heure dernière l'enfer s'ra peuplé de crétins jouant au foot ou à la guerre à celui qui pisse le plus loin Renaud Sëchan MORTS LES ENFANTS REm MI7 Chiffon imbibé d’essence LA7 REm Un enfant meurt en silence SIb SOLm Sur le trottoir de Bogota Refrain : Moi je me changerai en chien si je peux rester sur la Terre et comme réverbère quotidien je m'offrirai Madame Thatcher SIb LA7 On ne s’arrête pas REm MI7 Déchiqu’tés au champ de mines LA7 REm Décimés aux premières lignes SIb SOLm Morts les enfants de la guerre SIb LA Pour les idées de leur père FA SIb DO7 FA Bal à l’ambassade quelques vieux malades REm SOLm SIb LA7 LA Imbéciles et grabataires se partagent l’univers Morts les enfants de Bopal D’industrie occidentale Partis dans les eaux du Gange Les avocats s’arrangent Morts les enfants de la haine Près de nous ou plus lointaine Morts les enfants de la peur Chevrotine dans le coeur Bal à l’ambassade quelques vieux malades Imbéciles et militaires se partagent l’univers Morts les enfants du Sahel On accuse le soleil Morts les enfants de Seveso Morts les arbres les oiseaux Morts les enfants de la route Dernier week-end du mois d’août Papa picolait sans doute Deux ou trois verres quelques gouttes Bal à l’ambassade quelques vieux malades Imbéciles et tortionnaires se partagent l’univers Renaud Sëchan OU C'EST QU'J'AI MIS MON FLINGUE ? J'veux qu'mes chansons soient des caresses, Ou bien des poings dans la gueule. A qui qu'ce soit que je m'adresse, J'veux vous r'muer dans vos fauteuils. Alors, écoutez-moi un peu, Les pousse-mégots et les nez d'boeufs, Les ringards, les folkeux, les journaleux. D'puis qu'y a mon nom dans vos journaux, Qu'on voit ma tronche à la télé, Où j'vends ma soupe empoisonnée, Vous m'avez un peu trop gonflé. J'suis pas chanteur pour mes copains, Et j'peux être teigneux comme un chien. J'déclare pas, avec Aragon, Qu'le poète a toujours raison. La femme est l'avenir des cons, Et l'homme n'est l'avenir de rien. Moi, mon av'nir est sur le zingue, D'un bistrot des plus cradingues, Mais bordel ! où c'est qu'j'ai mis mon flingue ? J'vais pas m'laisser emboucaner, Par les fachos, par les gauchos, Tous ces pauv' mecs endoctrinés, Qui foutent ma révolte au tombeau. Tous ceux qui m'traitent de démago, Dans leur torchon qu'j'lirai jamais : "Renaud, c'est mort, il est récupéré" ; Tous ces p'tits bourgeois incurables, Qui parlent pas, qu'écrvent pas, qui bavent, Qui vivront vieux leur vie minable, Ont tous dans la bouche un cadavre. T't'façon, j'chante pas pour ces blaireaux, Et j'ai pas dis mon dernier mot. C'est sû'ment pas un disque d'or, Ou un Olympia pour moi tout seul, Qui me feront virer de bord, Qui me feront fermer ma gueule. Tant qu'y'aura d'la haine dans mes s'ringues, Je n'chant'rai que pour les dingues, Mais bordel ! où c'est qu'j'ai mis mon flingue ? C G Am G C G Am C G C Y'a pas qu'les mômes dans la rue, Qui m'collent au cul pour une photot ; Y'a même des flics qui me saluent, Qui veulent qu'j'signe dans leur calot, Moi j'crache dedans et j'crie bien haut, Qu'le bleu marine me fait gerber ; J'aime pas l'travail, la justice et l'armée. C'est pas d'main qu'on m'verra marcher, Avec les connards qui vont aux urnes, Choisir c'lui qui nous f'ra crever, Moi, ce jour-là, j'reste dans ma turne. Rien à foutre de la lutte des crasses, Tous ces systèmes sont dégueulasses ! J'peux pas encaisser les drapeaux, Quoiqu'le noir soit le plus beau. La Marseillaise même en reggae, Ça m'a toujours fait dégueuler. Les marches militaires, ça m'déglingue, Et votr' république, moi, j'la tringle, Mais bordel ! où c'est qu'j'ai mis mon flingue ? D'puis qu'on m'a tiré mon canif, Un soir, au métro Saint Michel, J'fous plus les pieds dans une manif', Sans un nunchak' ou un cocktail A Longwy comme à Saint-Lazare, Plus de slogans face aux flicards, Mais des fusils, des pavés des grenades ! Gueuler contre la répression, En défilant "Bastille-Nation", Quand mes frangins crèvent en prison, Ça donne une bonne conscience aux cons, Aux nez d'boeufs et aux pousse-mégots, Qui foutent ma révolte au tombeau. Si un jour, j'me r'trouve la gueule par terre, Sûr quça s'ra d'la faute à Baader. Si j'crève le nez dans le ruisseau, Sûr qu'ça s'ra d'la faute à Bonnot. Pour l'instant ma geule est sur le zing D'un bistrot des plus cradingues, Mais faites gaffe ! J'ai mis la main sur mon flingue ! Renaud Sëchan LA PECHE A LA LIGNE [C] [G/B] [F/A] [G] [C]C'est a pei[G/B]ne l'aurore et je tom[F/A]be du plume Mon amour [G]dort encore du soleil [C]de l'enclume Je la laisse [G/B]a ses reves où je n'suis [F/A]surement pas Marlon Bran[G]do l'enleve qu'est-ce que je f[C]outrais la Sur un che[G/B]val sau[C]vage ils s'en vont[G/B], ridi[C]cules Dehors y'a [C]un or[F/A]age Ils sont mouil[G4]les c'est nul [G] Moi j'af[Eb]ûte mes gaules pour partir [Eb/Db]a la peche Musette [Fm]sur l'epaule, saucisso[G]n, biere fraîche Quand le soleil arrive mon amour se reveille Le coeur a la derive les yeux pleins de sommeil Telephone a sa mere qu'est sa meilleure amie Paroles ephemeres et tous petits soucis J'aimerais bien entendre ce qu'elle dit de moi C'est sûrement tres tendre, enfin bon, j'entends pas Moi je plante mon hamecon tout en haut d'une branche Je tire sur le nylon, me ruine une phalange Le jour avance un peu mon amour se maquille Un oeil et puis les deux, c'est futile mais ca brille Qui veut-elle seduire, je suis meme pas la Je me tue a lui dire qu'elle est mieux sans tout ca Que ses yeux sont plus bleus quand ils sont dans ma poche Et que vouloir trop plaire c'est le plaisir des moches Moi je sors une truite d'au moins 120 kilos J'ai pitie, trop petite, je la rejette a l'eau Il est midi passe je reviens les mains vides Trop de vent, pas assez l'eau etait trop humide Lors je rentre chez moi triste comme un menhir Mais personne n'est la pour m'entendre mentir Mon amour est parti mais parti pour toujours J'ai perdu mon amour et j'ai perdu ma vie J'emmenerai dimanche si je peux la gamine S'emmeler dans les branches a la peche a la ligne J'emmenerai dimanche si je veux la gamine S'emmeler dans les branches a la peche a la ligne Renaud Sëchan PETITE FILLE DES SOMBRES RUES [Am]Non, ne crois pas, fi[F]llette, me retenir en[C]core dans tes rues sans vio[G]lettes, dans ton triste dé[Am]cor. N'essaie pas de me [F]suivre, déserte mes ri[C]vages, loin de toi, je veux [G]vivre de plus beaux pay[Am]sages. Petite [F]fille des sombres [C]rues, éloigne-[Am]toi, Petite [F]fille aux yeux [C]perdus, tu [G]m'oublie[Am]ras. J'ai trop longtemps vécu dans de pauvres ruelles, trop longtemps attendu un dernier arc-en-ciel. J'ai besoin de soleil et d'horizons moins gris, je veux voir les merveilles que, près de toi, j'oublie. Je ne suis pas de ceux que chasse la lumière, et qui vivent heureux un éternel hiver De l'amour je ne veux que les filles des rivières, lorsque j'aime les yeux, j'aime aussi la chaumière. Nos chemins se séparent, entends, la vie m'appelle, je quitte tes trottoirs et tes grises dentelles. Je pars pour des royaumes où l'on m'attend peut-être, où le bonheur embaume, et donne un air de fête. Renaud Sëchan P'TITE CONNE Intro : Bb, F#, F Laisse-moi m'en aller, je n'ai plus rien à dire, mais si tu veux pleurer, n'essaie pas de sourire. Retourne dans ta nuit, au fond de tes faubourgs, retourne dans l'ennui qui habite tes jours. Tu m'excuseras mignonne D'avoir pas pu marcher Derrière les couronnes De tes amis branchés Parc' que ton dealer Etait peut-être là Parmi ces gens en pleurs Qui parlaient que de toi En regardant leur montre, En se plaignant du froid En assumant la honte De t'avoir poussée là Bb P'tite conne tu leur en veux même pas Tu sais que ces charognes sont bien plus morts que toi Bb Cm F Bb Cm F Tu fréquentais un monde, Imbécile mondain Où cette poudre immonde Se consomme au matin Où le fric autorise A se croire à l'abris Et de la cours d'assise Et de notre mépris Que ton triste univers Nous inspirait malin En sirotant nos bières Ou en fumant nos joins P'tite conne tu rêvais de Byzance Et c'était la Pologne jusque dans tes silences On se connaissait pas Aussi tu me pardonnes J'ai pas chialé quand t'as Cassé ta pipe d'opium J'ai pensé à l'enfer D'un téléphone qui crie Pour réveiller ta mère Au milieu de la nuit J'aurai voulu lui dire Que c'était pas ta faute Qu'à pas vouloir vieillir On meurt avant les autres P'tite conne tu voulais pas mûrir, Tu tombes avant l'automne juste avant de fleurir Cm Bb Cm F Et t'aurais-je connu Que ça n'eût rien changé Petit enfant perdu M'aurais-tu accepté Moi j'aime le soleil Tout autant que la pluie Et quand je me réveille Et que je suis en vie C'est tout ce qui m'importe Bien plus que le bonheur Cette affaire de médiocre Et qui use le coeur P'tite conne c'est oublier que toi t'étais là pour personne Et qu' personne était là Tu m'excuseras mignonne D'avoir pas pu pleurer En suivant les couronnes De tes amis branchés Parc' que ton dealer Etait peut-être là A respirer ces fleurs Que tu n'aimerais pas A recompter ces roses Qu'il a payé au prix De ta dernière dose Et de ton dernier cri P'tite conne allez, repose toi tout près de Morisson Et pas trop loin de moi (4 fois) Renaud Sëchan LE RETOUR DE GERARD LAMBERT Pas d'pro[Em]blème la ban[G]lieue peut s'en[Bm]dormir tra[Em]nquille Y s'passera [G] pas grand [D]-chose dans ses [Dm] ruelles [Em] noires Ce soir [C] le fils mau[Bm]dit des grandes cités dor[F#m]toirs Est par[Em]ti pour Pa[G]name dans [Bm] sa Simca Mil[Am]le Y va y'avoir du sang sur les murs de la ville Alors cessez de rire charmante Elvire Y'a un espèce de chien un vieux loup solitaire Qui s'dirige vers Paris, son nom : Gérard Lambert Lam[G]bert c'est un hé[Bm]ros alors y' [D] peut pas mou[Em]rir Avec [Bm] lui c'est l'ret[Dm]our de la [Am] grande aven[Em]ture [C] Celle qui fait hur[Bm]ler celle [F#m] qui fait fr[Am]émir Dans la [Em] nuit dans le [D] vent et [Bm] dans la froi[Em]dure Dur... [Em7] [Em6] [Em] C'est pas fini... [Em7] [Em6] [Em] Il est tranquille peinard au volant d'sa bagnole Y s'écoute Capdevielle sur son auto-radio Musicalement il adore, euh, surtout les paroles Quoique des fois y trouve qu'c'est pas assez intello À travers l'essuie-glace y'en a qu'un qui fonctionne Y'voit la pluie qui tombe sur le périphérique L'a raté la sortie le v'là dans l'bois d'Boulogne L'est complètement paumé dans ce lieu maléfique Commence à paniquer et surtout y s'énerve Il avait un rencard à Paris avec une meuf' S'il arrive à la bourre il a perdu l'affaire Y manquerait plus qu'y s'fasse arrêter par les keuf's Tintintin attends ça continue, attends Ça fait maintenant une plombe qu'il se perd dans la nuit Voilà l'brouillard qui tombe c'est normal c'est l'hiver Pour l'ambiance d'la chanson faut des intempéries Faut un climat sordide comme dans les films de guerre Tintintin... Dans la lueur de ses phares tout à coup soudainement Voit passer une silhouette sur le bord de la route Enfin un être humain se dit-il en lui même Je vais d'mander mon ch'min à cette âme en déroute L'arrête sa Simca Mille auprès d'un arbre en bois Et à pieds dans la nuit sous la pluie qui ne cesse S'enfonce dans la forêt poursuivant la gonzesse Car c'en est une c'est sûr son instinct n'le trompe pas T'sa tin tin... Arrête j'ai peur Elle est jeune elle est belle toute vêtue de rouge Les cheveux ruisselants sur son visage d'ange Bon sang se dit Lambert le p'tit chaperon rouge J'suis un loup solitaire qu'est que j'fais j'me la mange Il imagine déjà dans l'panier d'la donzelle Le petit pot de beurre pour gran- mère et la galette Manque de bol elle avait dans son panier d'dentelles Deux pauv' petites madeleines et une demi-baguette Non ? si, si ! OK tu viens chéri pour toi ça s'ra dix sacs À ces mots le Lambert flaira un peu l'arnaque Il éclata la tête de cette créature Et s'en fut dans la nuit vers d'autres aventures Tintintin... C'est fin la chanson... qu'est finie Aouh, ouh... Renaud Sëchan SALUT MANOUCHE Quand tu t'es pointé sur la zone Qui pousse au pied d' mon HL[G]M, Tu as garé ton vieux Saviem Près d'un py[Am]lône. Z'avez rangé vos caravanes Comme les chariots dans un wes[G]tern. Soudain dans ma banlieue minable C'était moins [Am] terne. Toi, ta fa[Dm]mille, tes chiens, tes mômes, Tes cousins, [G] tes frangins, tes poules, C'est comme une [F] grande bouffée d'ozone, Quand ça dé[G]bou[Am]le. T'as bien toujours la même dégaine. Salut l' gitan, Salut l' manouche. Tu t' souviens d' moi ? Tu m'avais filé ton ca[G]nif, Toi tu t' prends toujours pour Cartouche. Moi j'ai tou[F]jours pas [E] mon cer[Am]tif'. Salut l' gitan, Salut l' manouche, Tu t' souviens d' moi ? T'avais failli m' donner ta montre, Ma mère m'a dit qu' t'avais l'air louche. Moi j' me fous d' c' que les vieux racontent. Mario fait toujours le rémouleur ? Angelo fabrique ses paniers ? Moi j' sais bien qu' dans ces p'tits métiers, Pour faire son beurre. Il faut avoir des à-côtés, Toi t'en as toujours eu un max, Du genre qui font que quand t'es gaulé, Et ben tu casques. Tiré la bagnole à un cave, J'appelle pourtant pas ça un crime, C'est toujours aux bourgeois qui friment Qu' tu les chouraves. Si tu r'tournes bientôt aux Baumettes Essaie d' dire bonjour à mon vieux : Dis-y qu' j'ai r'trouvé ses lunettes Au d'sous d'son pieu. Dis-y qu'y s'inquiète pas pour moi : Son fiston c'est pas un gadjo. Dès qu' j'ai quinze ans j' trouve un boulot Et j' fais comme toi : J' me paye une vieille DS ruinée Une caravane et un clébard, Je laisse les cons dans leur clapier, Et puis j' me barre. Salut l' gitan, Salut l' manouche. Tu t' souviens d' moi ? Tu m'avais filé ton vieux peigne, cigarillo au coin d' la bouche, Renaud Sëchan T'as toujours ton sacré clébard, Croisement d' bâtard avec bâtard ; Tu voulais m' le vendre un milliard, J' les avais pas. T'as encore un nouveau tatouage, Moi j'ai qu'les trois points sur la main. Mais j' me suis fait percer l'oreille Par un copain. Mais ça plaisait pas au dirlo, Alors y' m'a viré d' l'école. Si j' le croise dans la rue c' mariole J' lui fais la peau. Salut l' gitan, Salut l' manouche. Tu t' souviens d' moi ? Tu m'avais filé ton canif, Toi tu t' prends toujours pour Cartouche. Moi j'ai toujours pas mon certif'. SOCIETE Il y a eu Antoine avant moi, il y eu Dylan avant lui, Apres qu'il y aura, après moi c'est pas fini. On les a récupérés, oui mais moi, on m'aura pas, Je tirerai le premier, et j'viserai au bon endroit. Refrain: J'ai chante dix fois, cent fois, J'ai hurle pendant des mois, J'ai crie sur tous les toits, Ce que je pensais de toi, Société, société, Tu m'auras pas. J'ai marché sur bien des routes, J'ai connu bien des pat'lins, Partout on vit dans le doute, Partout on attend la fin, J'ai vu occuper ma ville, Par des cons en uniforme, Qu'étaient pas vraiment viriles, Mais qui s'prenaient pour des hommes. J'ai vu pousser les barricades, J'ai vu pleurer mes copains, J'ai entendu les grenades, Tonner au petit matin, Am F G E Am G F G F G Am J'ai vu ce que tu faisais, Du peuple qui vit pour toi, J'ai connu l'absurdité, De ta morale et de tes lois. Demain prends garde a ta peau, A ton fric, a ton boulot, Car la vérité viendra, La commune refleurira, Mais en attendant, je chante, Et je te crache a la gueule, Cette petite chanson méchante, Que t'écoutes dans ton fauteuil.