ECE - la boite a karamel

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L’Entérite Catarrhale Epizootique (ECE)
Définition
Entérite : affection de l’intestin
Catarrhale : inflammation d’une muqueuse
Epizootique : mal épidémique spécifique aux animaux
L’ECE est une maladie virale de la famille des coronavirus, spécifique au furet, qui
endommage la muqueuse intestinale et cause une inflammation. Elle est apparue en
1993 aux Etats-Unis et s’est peu à peu propagée au Canada puis en Europe, par le biais des
animaleries qui ont importé des furets américains qui ont ensuite contaminé nos souches
locales, notamment au travers des rassemblements furets.
Quand la muqueuse intestinale est endommagée, le furet est victime d’une malabsorption
des liquides et nutriments. Ceci a comme conséquence une diarrhée, une production
excessive de mucus, une déshydratation et parfois des vomissements. Dans des cas graves,
une ulcération intestinale et un saignement ont lieu, l’estomac et l’œsophage peuvent
également être atteints.
A cause de son premier symptôme caractéristique, l’ECE est parfois appelée « virus vert »
ou « maladie de la diarrhée verte ».
Contamination
La contamination se fait via les fluides corporels infectés, par les voix aériennes (postillons
émis dans l’air), par les vêtements ou par contact direct avec un furet infecté.
Les furets soumis à un stress sont particulièrement sensibles à l’ECE, ainsi que ceux ayant
entre 2 et 4 ans.
Le délai d’incubation de la maladie est de 12 à 72 h.
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Le virus reste actif 12 mois dans l’organisme du furet, et 8 mois dans les zones où
l’animal infecté est présent, qu’il ait déclaré la maladie ou qu’il soit porteur sain.
Une ECE non suivie de complications dure généralement 7 à 10 jours chez un jeune furet en
bon état général, mais dans 20 % des cas la maladie dégénère, du fait de la très forte
réponse immunitaire induite, et peut évoluer en un syndrome chronique qui va demeurer
longtemps après la manifestation initiale. Il est très courant que les furets atteints
rechutent longtemps après une guérison apparente.
Un furet qui a été contaminé une fois par l’ECE ne contractera pas de nouveau la maladie,
mais il faut savoir que son système digestif demeurera fragilisé et que des effets
secondaires pourront donc être observés pendant des mois ou des années après la
contamination.
Pour limiter au maximum la propagation de la maladie, il convient de ne pas mélanger
des « meutes » de furets, ou si c’est le cas de ne pas mettre de gamelles en commun et
de nettoyer et désinfecter toute zone où des déjections sont émises.
Il convient également de se laver les mains entre la manipulation de 2 furets étrangers
avec un produit du type Stérilium, et de ne pas mettre contre ses vêtements un furet
étranger.
Lorsque les furets ont fini de marcher, courir ou jouer dans un parc, il est conseillé de les
séparer pour la sieste.
Attention : il a été observé que lorsque l’ECE était présente au sein d’un foyer, et ce
quelques soient les conditions de vie et d’hygiène en place, elle atteignait pratiquement
100 % des furets qui y vivent. Cela signifie que malgré toutes les dispositions prises, une
exposition de longue durée amènera presque toujours à une contamination effective.
Si une surveillance est mise en place, en parallèle d’un traitement approprié, la mortalité
pourra être de seulement 0 à 2 %.
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Symptômes et évolution
L’ECE connaît généralement l’évolution suivante :
1) Diarrhée verte
Le furet commence généralement par avoir des selles diarrhéiques vertes,
ressemblant à une pâte gluante, et se déshydrate.
Cela peut être accompagné de vomissements, léthargie et anorexie.
2) Diarrhée jaune/orangée (parfois « mousseuse »)
Il s’agit souvent de la seconde étape de la maladie, mais il arrive qu’elle arrive en
premier, ce qui fait que certains maîtres ou vétérinaires ne font pas la relation avec
l’ECE.
L’anorexie, la léthargie et la déshydratation peuvent être présentes.
3) Selles granuleuses
Cette étape est grave, et dans certains cas elle est la première à montrer que le
furet est atteint par la maladie lorsqu’il n’y a pas eu de diarrhée avant.
Des selles granuleuses (on observe dans les selles comme des petits grains de
sésame) montrent que le furet ne digère plus normalement sa nourriture.
Il consomme alors ses propres réserves de graisse et on peut observer une perte de
poids importante qui ne se manifeste parfois que 2 semaines après la contamination
par l’ECE.
4) Grincements de dents
Cette étape est très critique car elle montre que des ulcérations sont présentes dans
l’intestin et parfois dans l’estomac ou l’œsophage.
Des ulcérations sont même parfois retrouvées dans la bouche de certains furets.
Ceci est causé par l’acide stomacal qui attaque l’appareil digestif.
L’anorexie, si elle avait disparue, peut revenir à cette étape car il est douloureux
pour le furet de se nourrir du fait des lésions ulcéreuses.
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5) Selles noires
Des selles noires montrent la présence de sang digéré et signifient que les ulcères
ont évolué de manière très critique pouvant entraîner la mort de l’animal par
hémorragie.
ATTENTION : certains furets atteints de l’ECE peuvent être des porteurs sains (le virus est
présent dans l’organisme mais ils sont asymptomatiques), aussi il faut avoir conscience que
tout furet ayant rencontré des furets étrangers, notamment lors de rassemblements furets,
peut héberger le virus dans son organisme suite à ces rencontres et peut donc devenir
contagieux à son tour.
Il est donc prudent de ne pas emmener ses furets lors de rassemblements si on en a un à la
maison dont le système immunitaire est déjà affaibli par une maladie. De même l’idéal
serait de ne pas enchaîner les rassemblements pour vérifier que son furet n’a pas attrapé
de maladie et ne pas provoquer une épidémie.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur les signes cliniques que manifeste le furet, puisqu’il est
extrêmement difficile de mettre en évidence le virus de l’ECE… seuls quelques spécialistes
américains en sont capables.
Un bilan sanguin peut-être intéressant : les données sanguines peuvent demeurer normales,
ce qui peut être fortement déroutant, mais on a déjà cependant observé une azotémie,
une hyperglycémie et des valeurs élevées d’ALAT (Alanine Amino Transférase) et de
phosphatases alcalines chez des animaux atteints.
Enfin une fibroscopie peut montrer des lésions provoquées par le virus, elle est d’ailleurs
de plus en plus pratiquée chez des animaux que l’on soupçonne d’être atteints par l’ECE.
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Traitement
Aucun médicament n’existe pour éradiquer l’ECE, on ne peut agir que sur les conséquences
qu’entraîne ce virus.
Antibiotiques (amoxicilline, metrodinazole, enrofloxacine), pansements gastriques
(phosphate d’aluminium), corticoïdes (prednisone, azium) et anti-ulcéreux (omeprazole,
cimetidine) seront les médicaments dont pourra user le vétérinaire selon le stade et
l’évolution de la maladie.
Des fluides de réhydratation pourront être utilisés en intra-veineux ou en sous-cutané si
l’animal est déshydraté (chlorure de sodium).
On peut également donner par voie orale des électrolytes (Pédialyte).
Nota :
L’amoxicilline peut supprimer l’appétit.
Le metrodinazole en sirop a un goût amer détesté par les furets, mieux vaut
préférer un conditionnement en comprimés.
Les corticoïdes ne doivent pas être utilisés chez des animaux atteints d’ulcères ou
de diabète.
A la fin de l’antibiothérapie, il peut être nécessaire de distribuer de la levure de
bière active afin de restaurer la flore intestinale.
Alimentation
Si l’animal est anorexique, il pourra être gavé avec du Nutriplus Gel et du Fortol.
Ces compléments peuvent également être utilisés chez le furet qui s’alimente seul mais qui
manifeste une perte de poids.
Si ce dernier mange seul mais qu’il a besoin d’une nourriture douce pour ses parois
digestives, de la « duck soup » pourra être préparée ou une bouillie élaborée à partir de
croquettes ramollies à l’eau tiède.
On peut également lui donner de l’a/d feline de Hill’s ou des petits pots pour bébé au
poulet.
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Concernant la boisson, l’animal devra avoir une grande gamelle à disposition, il y boira plus
facilement qu’avec un biberon, et cela est essentiel pour un animal déshydraté et affaibli.
Réserves
Il est important de rappeler que la diarrhée verte n’est pas uniquement un symptôme de
l’ECE.
Si un furet en est atteint, le vétérinaire devra toujours explorer, entre autres, les pistes du
changement brutal d’alimentation, de l’ingestion d’un corps étranger, de la gastro-entérite
éosinophile, de la coccidiose, de la colite proliférative, du lymphome intestinal…
De même comme dit plus haut, la diarrhée n’est pas nécessairement présente lors de l’ECE
et il ne faut pas se focaliser sur ce seul symptôme.
L’ECE est une pathologie sérieuse qu’il ne faut pas prendre à la légère.
Si vous avez le moindre soupçon par rapport à votre furet, emmenez-le rapidement
chez le vétérinaire.
N’attendez pas qu’il en soit à l’étape du grincement de dents ou des selles noires pour
réagir s’il a manifesté d’autres symptômes auparavant !
Une diarrhée qui persiste plus de 24 h ou des selles granuleuses doivent vous alerter !
N’oubliez que la déshydratation et l’anorexie peuvent être très rapidement fatales.
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