La question du mariage homosexuel I
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La question du mariage homosexuel I
La question du mariage homosexuel I- Qu’en est-il réellement de l’homosexualité ? Je n’ai aucune réponse scientifique sous la main. Je serai donc simple et parlerai avec mon expérience et mon cœur. . J’ai croisé dans et par leurs œuvres une foultitude de très grandes figures homosexuelles qui ont enrichi l’humanité par leurs charismes personnels. Par expérience personnelle, j’ai travaillé avec un certain nombre d’homosexuels. Je dirais que cet état est une grande banalité dans le paysage social et vraiment on peut se demander ce qui peut« pousser » à exclure une personne sur le simple fait de ses choix sexuels qui ne regardent que sa vie privée et ne font de tort à personne. Je souhaite donc qu’on se mobilise avec intelligence contre l’homophobie. II Le projet de loi du mariage pour tous. 1°) le mariage homosexuel. D’abord poser les choses. La question du mariage des homosexuels se pose au niveau de la laïcité et non du religieux. Je n’ai pas eu connaissance d’une revendication concernant le mariage religieux. Il est donc ici question d’une loi civile. L’évolution du mariage civil est telle qu’on peut dire qu’elle concerne surtout le couple. Je ne vois donc pas pour quelles raisons on interdirait ce mariage aux homosexuels. J’y vois en effet, un rappel de la dignité de leur condition, et pour eux l’occasion de l’affirmer et de s’engager dans les responsabilités propres au mariage civil français. J’ai quand même une petite réticence à utiliser le mot mariage pour cette union, car dans l’inconscient des français, c’est bien du « sens » du mariage traditionnel qu’il s’agit. 2°) L’homoparentalité La question devient plus épineuse quand il s’agit de l’homoparentalité. Ce n’est pas le devenir de l’enfant dans un couple homo qui me pose problème. La famille élargie et la société peuvent combler le manque. Je n’ai donc pas de doute quand à la bonne volonté d’un couple homo en ce qui concerne l’éducation d’un enfant. Ce qui me gêne est : a)comment avoir l’enfant ? En effet, le couple homosexuel est stérile. Nous sommes dans l’ordre du vivant et dans le genre humain, le mâle a besoin de la femelle et la femelle a besoin du mâle pour procréer. Pas d’enfants autrement, tout le reste n’est que de l’ordre de la manipulation génétique ou du commerce des ventres et du don des gamètes. Le couple homo – (hommes)- aura donc besoin de l’assistance d’une femme et le couple homo (femmes) de celle d’un homme. Il y aura donc commerce du ventre ou sollicitation d’un géniteur. C’est à la lecture des sites co-parents .fr- petites annonces et don de sperme. « Mère porteuse pour Gay » adfh. Net, que mes réticences se sont révélées. Le commerce du ventre me choque profondément, car c’est encore la condition féminine qui en prend un sacré coup. Quelle considération a-t-on pour la femme pour accepter cette marchandisation de ce qui fait sa spécificité et sa noblesse, la capacité de porter durant 9 mois un petit d’hommes. Vouloir faire de son « couple » une famille en accueillant un enfant est logique et beau. C’est même un droit : article 9 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne : « Droit de se marier et droit de fonder une famille. » C’est proclamer aux yeux du monde la qualité de l’union. Mais le peut-on au détriment de la dignité d’un autre ? L’adoption a ses limites, le grand nombre de demandes créera saturation. b) quid de la recherche de paternité ou de maternité de l’enfant lorsqu’il atteint l’âge adulte ? Les enfants adoptés lorsqu’ils atteignent l’âge adulte recherchent fréquemment leurs origines. Celles-ci seront-t-elles possibles ou bien comme pour la naissance sous X l’anonymat sera-t-il protégé ? Je ne suis donc pas vraiment hostile à l’homoparentalité qui peut se révéler positive mais résolument opposée aux mères-porteuses rémunérées. C’est à mes yeux un combat féministe à tenir fermement. II°) L’homosexualité dans l’Eglise catholique romaine. L’Eglise catholique romaine se mobilise contre le projet de loi du « mariage pour tous ». Tout d’abord, je poserai que l’Eglise a le droit et le devoir de dire ce qu’elle pense d’un projet de loi mais qu’elle a aussi l’ardent devoir de le faire avec respect. Elle ne doit pas s’octroyer un pouvoir qu’elle n’a pas dans l’élaboration de nos lois. Le ton de la CEF m’a choquée. « Je reconnais à l’Eglise la mission de formuler des décisions sur quelques points essentiels mais seulement à titre indicatif pour les fidèles . Je ne lui reconnais pas le droit d’imposer les commentaires. » Simone Weil – tiré de l’Evangile du Libre penseur – Gabriel Ringuet – « traverser le christianisme P. 142. Lorsqu’on lit que l’Eglise catholique définit l’homosexualité comme un désordre., une sorte de maladie qu’il faudrait pouvoir soigner ou dominer par l’ascèse on peut dire sans se tromper que l’homosexuel, s’il ne renonce pas à son identité sexuelle et à ses pratiques, se met en situation de péché grave. Il est donc interdit de baptême, d’ordination. Puis-je avouer que j’ignorais totalement cela comme de nombreuses personnes croyantes et pratiquantes et que cela me fait très mal. Cette ségrégation m’interpelle fortement et pose une question : Pourquoi cette fascination pour le fait sexuel ? En quoi des choix de vie sexuelle seraient plus importants que des choix de société comme le partage des richesses, la volatilité des prix agricoles ( Problème de la faim ), la lutte contre l’injustice et la prolifération des armes dans certaines régions du globe (au Kivu- le coltran ), la lutte pour l’alphabétisation, la lutte contre le viol, la lutte contre l’enrôlement des enfants soldats…. etc… Je ne nie pas l’importance du fait sexuel dans une vie d’homme ou de femme. Je sais combien s’est fondamental. Je sais que la sexualité peut être un immonde cloaque puant la perversité ou le don le plus parfait, mais est-il pertinent de s’y attarder à ce point en normalisant, culpabilisant, excluant, créant des catégories ? Ce discours du Magistère que l’on dit plus nuancé à ce jour * reste quand même pour moi une énigme, comment peut – on croire en l’Incarnation, annoncer l’Evangile et l’amour de Père pour les hommes accompli en Jésus Christ (mort et résurrection) et pratiquer autant de condamnations : les divorcés remariés, les homosexuels non repentis – et la ségrégation à l’encontre des femmes ? Les mentalités modernes cherchent à comprendre. La Foi n’est pas pour nos contemporains un domaine d’où la raison est absente. Elle est surtout un levain d’espérance qui fait lever la pâte humaine pour, en Jésus Christ, l’élever comme disaient les « Pères » à la divinisation. Alors exclusion ou amour inconditionnel ? J’invite très fraternellement le Magistère à entrer en dialogue avec les baptisés sur ces questions. Il a beaucoup à nous enseigner, nous avons AUSSI beaucoup à lui partager sur toutes ces questions.. Jacqueline LACH-ANDREAE Le 23 Août 2012 * Le Magistère reconnaît que l’attirance homosexuelle reste inexpliquée et que les personnes présentant ces tendances ne choisissent pas leur condition homosexuelle.