HDA - Collège Jean Lecanuet
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HDA - Collège Jean Lecanuet
HDA : Un film pour le devoir de mémoire : La rafle Présentation de l’œuvre : -Auteur et travail mené pour réaliser ce film : Roselyn Bosch née en 1961, c’est une réalisatrice (dirige la fabrication du film), scénariste (écrit l’histoire du film) et productrice française (cherche les moyens financiers). Avant de faire une carrière dans le cinéma, elle était reporter au journal « le Point ». Elle a réalisé « 1492, Christophe Colomb ». Etant mariée à Alain Goldman dont les parents ont échappé de justesse à la rafle du Vel d’hiv’, elle décide de réaliser un film sur ce fait historique. Son métier de reporter l’a amenée à faire un vrai travail d’enquête, de recherche de preuves, témoignages, photos de ces tristes journées (1 seule photo retrouvée montrant l’extérieur du vélodrome ce jour du 16 juillet 1942) -Genre de l’œuvre : Œuvre cinématographique -Titre : La rafle -Date de sortie : 10 mars 2010, c’est le premier film qui raconte la rafle du 16 juillet 1942. Le 16 juillet 1995, Jacques Chirac (président français) reconnaît la responsabilité des autorités françaises (l’Etat) dans ce drame lors d’un discours. -Public visé : les Français. Selon Roselyn Bosch , le public visé est surtout celui qui n’a pas vécu cette période pour qu’il prenne conscience de ce qui s’est passé en France. -Synopsis (résumé du film) : Nous suivons l’histoire d’une famille juive dans le Paris occupé par les nazis en 1942. Cette famille est raflée, emmenée au Vélodrome D’hiver puis au camp de Beaune-laRolande (en France, département du Loiret à 100km au sud de Paris) et une partie de la famille est déportée en Pologne dans un camp d’extermination. L’histoire se termine en 1945. Description de l’œuvre : 1- Contexte de l’histoire : -mondial : En 1942, nous sommes en pleine seconde guerre mondiale. Les Alliés luttent contre les nazis allemands et l’Axe, l’Europe est en grande partie occupée. -français : La France est divisée en deux, entre zone libre (sud est) dirigée par le maréchal Pétain et la zone occupée sous administration allemande (nord) depuis 1940. Dès octobre 1940, les juifs sont interdits d’exercer certains métiers, doivent porter l’étoile jaune pour être reconnus et les juifs étrangers peuvent être internés dans des camps. -parisien : A Paris, des rafles ont lieu régulièrement contre les juifs étrangers comme en août 1941 et les rumeurs d’une grande rafle circulent. 2- Organisation du film en trois parties principales : - La vie difficile mais joyeuse de quelques familles juives dans le quartier de Montmartre à l’été 1942. - Le calvaire/l’horreur au Vel d’hiv’ après que les familles aient été raflées. - Les transferts dans les camps Beaune-la-Rolande puis vers la Pologne. 3-Techniques utilisées : -les positions de la caméra : * Les caméras aériennes dans le vélodrome d’hiver pour donner la mesure des conditions de vie inhumaines des juifs enfermés et montrer l’importance du nombre de personnes raflées. *Les caméras au poing lors des violences policières, les spectateurs deviennent des témoins au plus proches de l’action. *Les plans fixes pour les scènes de négociations entre la police française et la gestapo ou encore entre Laval et Pétain qui nous donne un sentiment de contrôle de la situation dans le calme et avec sang froid, les personnages semblent sans pitié. -le mélange entres les images : le film mêle images d’archives comme au début (générique) où l’on voit la visite d’Hitler à Paris en 1940 et les images de la fiction. Cela donne une scène plus réaliste, le film se veut au plus près de la réalité et relate ce qui s’est passé. -adoption répétée du point de vue de : Le point de vue principal de ce film est celui des enfants notamment de Joseph Weismann, héros du film et témoin essentiel pour la réalisation de ce film. 4- Un film riche en faits historiques : Le travail de recherche de Roselyn Bosch a été supervisé par Serge Klarsfeld (historien et avocat de la cause des déportés juifs) afin d’avoir un rendu le plus précis possible de la réalité des faits. On peut évoquer : -la collaboration active de l’Etat avec le maréchal Pétain et son conseiller Laval qui font des lois antisémites (dans le film on entend des personnes lire une affiche sur l’interdiction des juifs dans les lieux publics comme les parcs, interdiction mise en place en juillet 1942), qui organisent la rafle du Vel d’Hiv’ en intégrant les femmes et les enfants (souhait français et non nazi à ce moment-là) à l’aide de la police française (les soldats allemands ne sont pas présents dans le film), qui créent des camps de transit en France avant la déportation en Pologne. -le film montre aussi des résistants à ce système : la concierge, le policier qui prévient de la rafle du lendemain, Anette qui suit les juifs déportés au camp de Beaune, le plombier qui essaye de libérer quelques personnes au Vel d’hiv’… -la présence de personnes importantes dans ce système de collaboration : on trouve Pétain et Laval au sommet de l’Etat, Laval (chef de la police française en zone libre), Himmler (ministre nazi qui s’occupait de l’extermination des juifs dans les pays oocupés). -la vie quotidienne en France sous l’occupation : le manque de produits de tous les jours (tabac ramassé dans la rue pour faire des cigarettes, file d’attente dans les magasins…) 5- Les émotions véhiculées par ce film : Ce film veut rappeler ou montrer aux spectateurs ce qui s’est passé le 16 juillet 1942 et après en France, pour cela il utilise différentes techniques (citées ci-dessus) pour susciter des émotions :la haine contre les représentants de l’Etat français et les nazis, la tristesse pour les familles juives (conditions de vie inhumaines, séparation des adultes/des enfants dans une scène difficile à visionner), joie teintée de tristesse pour les retrouvailles à la fin du film. 6- But de cette œuvre, le devoir de mémoire : Le devoir de mémoire est le fait d’entretenir/maintenir le souvenir des souffrances subies dans le passé par certaines catégories de la population. Ici, R.Bosch a fait une enquête et a interviewé des rescapés pour, à travers son récit, entretenir la mémoire de cet événement en ce qui concerne les personnes qui l’ont vécu ou vu et pour faire un passage de mémoire aux jeunes générations qui ne connaissent pas forcément cet événement. Ce film est le premier a relaté cette rafle, cet événement est évoqué dans plusieurs films comme le Vieil homme et l’enfant de Claude Berri (1966) mais jamais traité comme sujet principal. Pendant de nombreuses années, la France n’a pas accepté de reconnaître sa responsabilité dans cette rafle (reconnue en 1995 par J. Chirac), cet événement ne faisait donc pas parti du devoir de mémoire. D’autres possibilités s’offrent à nous pour poursuivre ce devoir de mémoire, au collège deux personnes victimes de la shoah vont témoigner pour faire connaître leurs expériences aux collégiens d’aujourd’hui : -Mme Sénot, déportée à Auschwitz -M. Weismann, interné à Beaune-la-Rolande et héros du film. Etude de l’affiche : Le cadre géographique du film est Paris avec le quartier Montmartre (basilique du Sacré Cœur), dans les années 1940, c’est un quartier plutôt ouvrier où de nombreuses familles émigrées de l’Est vivent. Deux enfants juifs sont arrêtés. Cette rafle est la première où les enfants sont concernés, d’où le fait qu’ils soient mis en avant dans le film. Ils ont l’étoile jaune qui permet de les distinguer, imposée depuis 1942 par les nazis dans tous les pays occupés. La responsabilité de l’Etat français est visible sur cette affiche avec la présence de ce gendarme français. En effet, il n’y a pas de soldats allemands. R. Bosch montre ainsi que l’Etat français collaborait activement avec les nazis. La croix gammée incrustée dans le décor rappelle l’occupation de la France (et donc de Paris) par les nazis. La croix gammée étant leur symbole. Les circonstances de la rafle sont rappelées : lieu, date et heure. On voit bien que les personnes raflées ont été prises par surprise avec l’heure choisie (cela permettait aussi qu’il y ait moins de monde dans les rues) et les valises, vêtements, nounours abandonnés par terre qui montrent la précipitation. Après le film… -Sortie au cinéma : bon accueil du public avec 3 millions d’entrées, ce film a permis de relancer le sujet dans les émissions de télévision notamment. -Nombre de juifs déportés lors de cette rafle et nombre de survivants : 13 152 juifs (dont plus de 4000 enfants) ont été déportés lors de cette rafle, certains ont été enfermés au Vélodrome d’hiver (pendant 5 jours) et d’autres (surtout les célibataires) ont été envoyés dans un camp à Drancy (nord de Paris) avant la déportation vers l’Est. Le 15ème convoi parti de Beaune-la-Rolande avec les hommes raflés du Vel d’hiv amène 1014 déportés et seuls 5 hommes et 1 femme reviendront après la guerre. -Nombre de juifs déportés de France et nombre de survivants : Environ 73 800 juifs ont été déportés de France vars les camps à l’Est, au moins 43 000 ont été gazés à leur arrivée et seuls 2569 sont rentrés en France en 1945. Les juifs apatrides (étrangers) sont les plus touchés, ¾ des juifs français vont échapper à la déportation. Certains vont entrer dans la clandestinité, devenir résistants ou être aidés par des Français (nommés des « Justes » aujourd’hui). -Autres œuvres liées à la Shoah et au devoir de mémoire : On trouve des personnes qui veulent témoigner par des interviews d’Esther Sénot, déportée à Auschwitz et de Joseph Weismann, interné à Beaune-leRolande. des livres écrits par des personnes revenues des camps comme Primo Levi dans Si c’est un homme. On peut aussi citer le journal d’Anne Frank, témoin malgré elle, des événements de son époque. Son journal a été publié après sa mort. Certains artistes ont également voulu dénoncer les horreurs subies par les juifs lors de la seconde guerre mondiale : Jean Ferrat dans Nuit et Brouillard (années 1960) où il dit « pour qu’un jour les enfants sachent qui vous étiez ». -Le 16 juillet a été choisie comme « journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat français et d’hommage aux Justes de France » (en 2000 sous Chirac).