article - Chambre d`Agriculture de l`Aveyron
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Economie et technique Ravageurs des prairies : la situation Où en est-on dans le Cantal ? On entend souvent dire que les rats taupiers font des ravages dans le Cantal cette année. Quand est-il exactement ? Pierre Lestrade, technicien chargé de la lutte contre les nuisibles à la FDGDON du Cantal, a communiqué les résultats de sa surveillance pour la période allant du 1er juin 2009 au 20 octobre 2010. Les cantons de Mauriac et Salers sont les plus atteints avec une pullulation généralisée sur certains secteurs (en rouge sur la carte). Des dégâts importants ont été observés autour de cette zone (en orange). Les zones touchées les plus proches de l’Aveyron sont situées autour du bassin d’Aurillac (communes de Vic sur Cère, Polminhac, Badailhac et Saint-Clément). Dégâts de rats taupiers dans le cantal (du 01/06/09 au 20/10/10) Non renseigné Absence de dégâts Foyers isolés Foyers fréquents Pullulation localisée Pullulation généralisée Source : Base de données Campanet alimentée par la FDGDON du Cantal Face au développement de la population de rats taupiers causant d’importants dommages aux prairies, une demande de dérogation au cahier des charges AOP Cantal a été faite à l’INAO. Les éleveurs peuvent alors remplir une demande individuelle pour : - acheter certains types de fourrages hors de la zone d’appellation à hauteur de 50 % des besoins du troupeau laitier (qui devront être utilisés au 15 mai 2011), - que sur la saison de pâture 2010, un jour de pâture soit comptabilisé conforme pour l’AOP Cantal dès 35% de la ration de base effectuée au pâturage, - que la luzerne déshydratée soit considérée comme un fourrage entrant dans la part d’herbe de la ration de base et non comme un aliment complémentaire. Suite à la dérogation AOP Cantal, une dérogation PHAE est également en cours dans le Cantal. Elle permettra aux éleveurs les plus touchés par les rats taupiers engagés en PHAE de retourner des prairies pour y ressemer de l'herbe ou implanter des céréales fourragères. Les agriculteurs impliqués dans le réseau de surveillance du campagnol terrestre (ou rat taupier) et de la taupe ont repris les observations à la fin du mois de septembre. Rappelons que ces exploitants sillonnent leur commune en voiture pour observer de part et d’autre de la route les indices de présence de taupes et de campagnols. Ils interrogent aussi les autres agriculteurs pour connaître les problèmes causés par les deux ravageurs. Peu de rats taupiers, sauf en limite avec la Lozère. Quelques démarrages de foyers dans le Nord Aveyron. Dans le département, les zones les plus touchées par le rat taupier sont les estives en limite de la Lozère (parfois très touchées !) et le secteur d’Aurelle Verlac. Sur le reste du département, le ravageur se fait plutôt discret. Les observateurs n’ont-ils vu que peu d’indices du fait de l’été très sec ? L’observation de fin octobre permettra en partie de répondre à cette interrogation. De la même manière, les taupes n’ont pas été très actives au mois de septembre avec les conditions sèches. Elles se font davantage remarquer depuis les pluies d’octobre et sont bien visibles dans les semis. Taupes : moyens de lutte Plusieurs moyens de lutte sont à la disposition des agriculteurs : - Utilisation de pièges (pièges Une montagne en Lozère, en limite avec l’Aveyron. mécaniques : pièges «putange», à pince, double rivet, «Wolex Wolf», détaupeurs, pistolets à taupes). - Gazage en utilisant des générateurs de phosphure d’hydrogène (PH3). Seuls les opérateurs agréés ayant suivi une formation spécifique peuvent utiliser cette méthode de traitement. Rats taupiers : moyens de lutte Le tout début d’apparition des rats taupiers dans les parcelles est le meilleur moment pour intervenir puisqu’ils sont peu nombreux. C’est pourquoi il est conseillé de surveiller les parcelles pour repérer les démarrages de foyers même si peu de problèmes causés par ce ravageur ont été signalés pour l’instant. Le succès de la lutte réside aussi dans l’approche collective : surveiller et agir à plusieurs sur une même zone. Rats taupiers Canton de Marcillac Aucun indice de rat taupier dans toutes les communes prospectées. Lévézou hors zone de surveillance aucune présence présence très faible Mieux vaut intervenir que guérir ! présence faible observation impossible dues aux conditions climatiques secteur non prospecté 10 - LA VOLONTÉ PAYSANNE - 21 OCTOBRE 2010 Très peu d’indices dans les communes prospectées du secteur. A la disposition des agriculteurs un ensemble de moyens de lutte : - Lutte indirecte en favorisant l’installation ou le maintien des prédateurs (pose de nichoirs et de perchoirs, pose de pierriers pour les mustélidés, limitation du piégeage des renards). - Utilisation de pratiques défavorables aux ravageurs : alternance fauche/pâture, broyage des refus, travail du sol. - Utilisation de pièges mécaniques (il existe plusieurs types de pièges : «pince», «Topcat»). - Lutte contre la taupe pour limiter la colonisation des parcelles par les rats taupiers. - Lutte chimique avec du blé coloré en bleu par la bromadiolone, appliqué localement sur les foyers de campagnols (il faut alors «compter» les indices de présence dans la parcelle et remplir une fiche de suivi de Taupes NordAveyron Canton de Marcillac Présence très importante sur le nord de la commune de Prades, en limite d’Aurelle Verlac et de la Lozère. Des démarrages de foyers de rats taupiers à l’est de Montpeyroux (autour du village, le Bousquet et Coussounous), à Campouriez (autour du village, Pradalès, La Pradalie et Soulhols), au nord de la commune de Vitrac en Viadène. Pas d’infestation ou infestation très faible dans les autres communes prospectées. Sol très sec au mois de septembre Présence de taupes à Pruines (surtout au niveau du lieu-dit la Filie). Présence plus faible dans les autres communes prospectées. Nord-Aveyron hors zone de surveillance aucune présence présence très faible présence faible foyers localisés Mieux vaut intervenir que guérir ! présence importante observation impossible dues aux conditions climatiques secteur non prospecté Lévézou Présence globalement faible des taupes fin septembre compte-tenu des conditions climatiques. Présence importante des taupes à Campouriez (Pradalès, La Borie, La Pradalie, La Joanie, Le Puech et autour de Campouriez), la Terrisse et Prades d’Aubrac (autour du village et à Belmon). Présence aussi dans les communes d’Alpuech, Cassuéjouls (surtout au nord : Venzac, Clapières, La Bancalerie, Galdun et autour de Cassuéjouls), Condom d’Aubrac, Laguiole (Montmaton), Prades d’Aubrac (Le Vialaret, Les Crouzets, Born, La Borie et les Plos), SaintAmans des Côts (Nonglangues, La Roque, Touluch et Les Tours), Saint Chély d’Aubrac (au nord : Salecroup, Aubrac, Castel Viel et la Croix du Triadou) et Thérondels (Campheyt) Présence plus faible sur les autres communes prospectées. Economie et technique fin septembre chantier de lutte). Attention aux parcelles les plus atteintes : si le comptage des indices montre un niveau de présence supérieur à 50%, il n’est plus possible d’utiliser la lutte chimique à base de bromadiolone (renseignements au 05 65 67 88 70). La bromadiolone est maintenue une année supplémentaire : La commercialisation des appâts de blé à base de bromadiolone destinés aux rats taupiers ne devait plus être autorisée après le 31 décembre 2010. Faute de moyens de lutte chimique alternatifs, les autorisations de vente du produit ont récemment été repoussées jusqu’au 31 décembre 2011. Les utilisateurs disposeront d’un an de plus, soit jusqu’au 13 décembre 2012 pour utiliser les appâts achetés avant fin 2011. Un nouvel outil de lutte raisonnée contre le rat taupier : le fusil à blé Le fusil à blé est une canne distributrice de blé empoisonné à la bromadiolone, à laquelle on fixe un petit réservoir. Cet outil permet de lutter précocement dès l’arrivée des premiers indices en déposant 20 à 25 grammes de blé directement dans les galeries. Il faut ensuite reboucher soigneusement la galerie sans faire tomber de terre sur les appâts (cette méthode de traitement ne dispense pas de faire un comptage et de faire signer la fiche de suivi de chantier de lutte par le responsable local de la fédération de défense contre les ennemis des cultures). L’outil est en vente à la FODSA. Canne distributrice de blé Tarière pour faire le trou dans la galerie vue Point de RN 88 : les travaux sont lancés Nouveau ! Un espace dédié aux ravageurs sur le site Internet de la Chambre d’agriculture En allant sur le site de la chambre d’agriculture de l’Aveyron http://www.aveyron. chambagri.fr, espace agriculteurs, rubrique ravageurs, vous trouverez des informations sur : - la biologie des taupes, rats taupiers et campagnols des champs - les résultats des surveillances - les méthodes de lutte - la réglementation (arrêté préfectoral, démarches à faire avant un traitement). - et la possibilité d’imprimer les fiches de comptage ou les documents à compléter avant un traitement à partir du site. Le pilotage de la lutte contre les rats taupiers a été confié à la FDGDEC (Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Ennemis des Cultures), avec le soutien direct de la Chambre d’agriculture. Le Conseil général et les organismes professionnels agricoles dont la Chambre d’agriculture, la FODSA, Groupama et le Crédit Agricole participent à son financement par le biais du FICA (Fonds d’Intervention Conjoncturel Agricole activé en 2008 suite aux dégâts conséquents de rats taupiers). Fédération Départementale des Groupements de Défense contres les Ennemis des Cultures Régis Chauchard. Elu Chambre d’agriculture. Eleveur bovins-viande à Tauriac de Naucelle. Les premiers travaux d’aménagement en deux fois deux voies de la RN 88 sur la partie aveyronnaise ont été lancés lundi 18 octobre à la Baraque St-Jean (lire article ci-dessous). Le point de vue de Régis Chauchard, ancien président cantonal FDSEA et agriculteur sur le secteur. - Quel est l’impact de ce futur aménagement autoroutier sur l’agriculture locale ? «Il est par chance limité car nous avons bénéficié d’un remembrement incluant l’emprise du tracé de cette deux fois deux voies qui s’est conjugué avec des terres qui étaient à vendre. Tout s’est déroulé sans trop de problèmes en évitant les expropriations. Ce type de projet prend désormais en compte toutes les contraintes d’ordre économique, environnementale, avec la volonté de rétablir les accès et de réaménager l’espace agricole. Des parcelles ont été redessinées avec des formes plus régulières, et d’autres un peu moins, en «biseau» comme la mienne, car le tracé impacte mon exploitation sur 3 hectares. - C’est un vieux dossier cette RN 88. Quelles en furent les étapes ? Quand je me suis installé en 1986, on en parlait déjà. Nous avons connu deux remembrements ici, l’un en 1992 pour le viaduc du Viaur ouvert en 2000, et celui de 2007 pour l’actuel aménagement de la RN 88 qui est, rappelons-le, une nouvelle route. - Comment s’est passée la réunion publique de ce mardi soir à Naucelle ? Elle a duré 1 h 30 et était animée par la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement, en présence d’élus et de riverains. On nous a notamment présenté les mesures prises pour limiter le bruit car cette nouvelle route va attirer du trafic supplémentaire». Recueilli par Didier BOUVILLE Aménagement de la RN 88 en 2x2 voies Les travaux commencent en Aveyron Les premiers coups de pelles des travaux d’aménagement de la RN 88 entre le Tarn et Rodez qui débutent par la création d’ouvrages d’art, ont été lancés lundi 18 octobre à la Baraque St-Jean sur la commune de Tauriac de Naucelle par les trois financeurs, l’Etat, la Région et le Département. Cette liaison rapide doit être achevée pour la fin 2015. «C’est un moment historique», a déclaré Jean-Claude Luche, président du Conseil général après les premiers coups de pelle aveyronnais des travaux de mise à deux fois deux voix de la RN 88. Un moment qu’il compare «à l’arrivée du chemin de fer dans l’Ouest-Aveyron qui a tant fait pour le développement économique du département et l’épanouissement de son agriculture, même si je n’ignore pas la crise que traverse aujourd’hui cette Etat, Région et Département ont lancé officiellement les travaux d’aménagement de la RN 88 en voie rapide. profession». Et d’ajouter en s’adressant à Martin Malvy, président du Conseil régional : «quand on a la volonté de travailler ensemble, on fait du bon travail». Un propos approuvé par son destinataire qui a rap- pelé que la Région avait financé, au même niveau que l’Aveyron, 23,08 % du coût des travaux qui s’élève à 215 millions d’euros pris en charge à 53,84 % par l’Etat. La somme concerne la partie aveyronnaise de la RN 88 entre le Tarn et Rodez. Elle englobe l’aménagement de la section la Baraque St-Jean-La Mothe en deux fois deux voies d’une longueur de 13,7 km avec deux échangeurs, puis le contournement de Baraqueville en deux fois deux voix entre la Mothe et les Molinières (au bout de la deux fois deux voies de Luc) sur une longueur de 14,3 km. Les premiers travaux de terrassement de la Baraque St-Jean concernaient la mise en place d’un passage destiné à l’activité agricole. André Crocherie, directeur du DREAL Midi-Pyrénées (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et de l’environnement), maître d’ouvrage des opérations, a rappelé aux côtés de la préfète de l’Aveyron Danièle Polvé-Montmasson, le calendrier programmé des travaux, en indiquant que «la procédure d’instruction des enjeux écologiques se poursuivait sur les autres ouvrages d’art prévus à l’ensemble des opérations». S’agissant de la déviation de Baraqueville et du franchissement du Lieux, la présence d’écrevisses à pattes blanches est bel et bien avérée selon la DREAL, deux ponts d’une hauteur de plus de 10 mètres et une ouverture de 30 mètres à la place de buses permettra de garantir la sauvegarde de cette espèce protégée. La DREAL avait programmé une réunion d'information mardi 19 octobre à la salle des fêtes de Naucelle pour informer les riverains sur l’organisation des travaux, les contraintes d’exploitation et le planning des réalisations. La mise à deux fois deux voix de la RN 88 entre le Tarn et Rodez devrait être achevée pour la fin 2015, date estimée de la fin des travaux de la déviation de Baraqueville. Didier BOUVILLE 21 OCTOBRE 2010 - LA VOLONTÉ PAYSANNE - 11