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Habitat-Groupé – Ecovillage : Entre pierres, terre et plumes…
Introduction
Nous sommes une famille namuroise à la recherche d’un mode de vie plus solidaire et plus
écologique. Nous souhaiterions mettre en place un habitat groupé dans la région de Namur,
et potentiellement de Floreffe.
Nous souhaiterions créer un groupe dans cette optique afin, tout d’abord de faire
connaissance, d’élaborer un projet, de visiter d’autres habitats groupés et d’avancer ensuite
vers l’achat d’une propriété de taille suffisante (ferme carrée,…) à rénover en auto/eco construction. Nous souhaiterions former un groupe de 4 à 10 familles dans une optique
intergénérationnelle. Nous souhaitons, si possible, atteindre une taille suffisante pour être
dans une optique de village ou de quartier. Le nombre de famille initial pourrait s’agrandir
en fonction du lieu.
Dans notre vision, cet habitat groupé serait constitué d’habitations unifamiliales privées et
de parties communes. L’idée serait une juste répartition entre les espaces privés (chambres,
cuisine, salle à manger) pour permettre une via familiale équilibrée et les espaces communs
(chambres d’amis, bibliothèque, salle de fête, atelier, buanderie, …) pour permettre une vie
de groupe pleine d’interactions. La même logique serait adoptée pour les équipements
comme les voitures (à réduire au minimum), les machines à laver ou les outils. L’idée serait
de trouver un lieu permettant la mise en place d’activités sur le site (maraîchage, épicerie,
salle de fête, manège, ferme pédagogique, activités artistiques, sportives ou spirituelles…)
et de donner au projet une dimension sociale forte, en permettant à chaque famille de
posséder une habitation à un prix raisonnable ne l’enchaînant pas à un travail salarié à plein
temps afin de réellement habiter ce lieu. Dans un second temps, le projet pourrait être
ouvert, en fonction de la place à d’autres familles en proposant des habitations à un prix
modéré ou à loyer modéré. Dans un troisième temps, des habitations temporaires
pourraient être mises à disposition à des personnes en difficulté. Enfin, dans un quatrième
temps, nous souhaiterions pouvoir mettre en place un lieu permettant d’accueillir nos ainés
dans quelques années en communautarisant par exemple les frais liés à l’emploi d’une
infirmière ou d’une aide familiale.
L’idée serait également de combiner sur le site des habitations en dur et des habitations
légères de taille modeste et poétiques (cabanons, yourtes,…).
Tous ces points sont détaillés ci-dessous sous forme d’une liste brute car le projet reste à
construire…
En fin de dossier, nous présentons également une petite visite virtuelle de l’habitat groupé
ainsi qu’un lieu qui nous inspire.
Contact : [email protected]
Présentation du projet
La charte et le projet final doivent émerger d’une vision collective des habitants.
Néanmoins, voici déjà un aperçu des valeurs et idées que nous souhaitons mettre en place :
Nos valeurs
•
Ecologie
•
Communication non violente que ce soit entre adultes ou envers les enfants.
•
Simplicité volontaire, sans dogmatisme et jugement mais sans vider le terme de son
sens non plus
•
Gestion démocratique du village
•
La vie est trop courte pour la passer à travailler. Nous voudrions donc garder ce
projet dans des limites financières acceptables pour chacun afin de permettre à
terme un travail à temps partiel pour ceux qui le souhaitent. L’idée est également de
pouvoir réellement faire vivre le lieu au-delà des weekends à travers des activités sur
site (maraichage, aménagement du site,...)
•
Equilibre entre vie privée et vie communautaire dans tous les aspects de la vie. Cela
passe par la création d’habitations familiales indépendantes, mais potentiellement
modulables ou ayant accès à des pièces communes, à la mise en place de petits
jardins privatifs, donnant accès à un grand terrain commun,…
•
Mise en commun maximale des équipements comme les voitures, les lave-linges, les
outils. Loin d’une perte de qualité de vie, il s’agit de remplacer ces équipements
individuels par de la convivialité à travers la mise en place d’un atelier commun,
d’une buanderie commune, de voitures et de vélos partagés. Un minibus circulant à
heure fixe pourrait par exemple être envisagé vers la gare ou la ville de Namur
•
Nous ne voulons pas créer une communauté des « mêmes » mais recréer du
Collectif, du commun pour des personnes différentes.
•
Nous voulons une dimension sociale forte en permettant à des personnes à revenu
modeste d’entrer dans ce projet. Nous voulons pouvoir accueillir temporairement
des personnes que la vie a blessé et nous voulons trouver une solution harmonieuse
aux soins de nos ainés, une alternative à mi-chemin entre la prise en charge en
maison de repos et la prise en charge par la famille.
Energie et habitat
•
•
•
•
Rénovation énergétiquement ambitieuse tout en se préservant de la fuite en avant
technologique. Nous souhaiterions adapter nos modes de vie à des consommations
soutenables plutôt que de surdimensionner des systèmes renouvelables pour coller à
nos modes de vie. Rappelons qu’il faudrait 1,6 planètes pour soutenir la
consommation actuelle de la planète (et 4, 3 planètes pour assurer à tout le monde
le même niveau de vie qu’un habitant de notre pays). Vouloir tout faire à partir du
renouvelable est donc impossible. Il nous faut décroître…
Rénovations poétiques : cela passe par des cabanes dans le jardin, des sculptures en
plein air, …
Mise en place d’habitats plume ou alternatifs (cabanons,…) sur le site pour habitat
permanent comme habitation unique, comme espace complémentaire à une
habitation en dur ou comme habitat temporaire durant les rénovations.
Chantiers collectifs, Ecoconstruction,…
Activités sur site
•
Accueil d’activités sur le site afin de le faire vivre : Maraichage, potager, boulangerie,
épicerie, four à pain communautaire, manège, ferme pédagogique, salle de fête et
d’activités, lieu d’accueil de réunions, chambres d’hôtes, atelier, four à pains,
apiculture… La logique de ces activités devrait être double, à la fois orientée vers
l’intérieur de l’habitat groupé, pour ses habitants mais également orientée vers
l’extérieur, ouverte vers le public, les voisins,…
Ecologie et environnement
•
Gestion écologique de l’eau, toilettes sèches et/ou lagunage, permaculture, Zero
pesticide, …
•
Environnement électromagnétique sain : cela entend pas de Wifi sur le site tant en
vertu d’un principe de précaution sanitaire mais également pour lutter contre l’hyper
connexion ambiante, l’envahissement du numérique au profit de relations réelles
bien plus épanouissantes.
Financement
•
Mécanismes de financements solidaires entre les habitants, close non spéculative
pour l’achat et la vente des habitations (Land Community trust,…), demande de
crowfunding ?, participation d’une ASBL comme terre en vue pour l’achat de terres
agricoles sur le site,…
Phasage
Le projet pourrait prendre place selon la séquence suivante :
Phase 1 : Constitution du groupe initial de familles (4 à 10) , mise au point du projet, recherche ,
achat d’un lieu et rénovation partielle du lieu
Phase 2 : ouverture du lieu à d’autres familles en fonction de la place, mise à disposition
d’habitations à bas prix ou à loyer modéré
Phase3 : Mise à disposition d’habitations pour des durées plus courtes pour des personnes en
difficulté temporaire
Phase 4 : Mise à disposition d’habitations pour nos aînés avec communautarisation des soins (salaire
d’une infirmière,…)
Loin d’être verrouillé, notre projet en est à ses balbutiements et nous aimerions constituer
un groupe pour le faire vivre, explorer ses différents aspects, visiter des projets déjà en
place. Nous sommes bien sûr ouverts à vos idées. Nous évoquons juste les points qui nous
tiennent à cœur.
Un lieu qui nous inspire
Nous commençons à avoir des attaches dans la région de Namur ou Floreffe et nous
aimerions rester dans cette région. En particulier, nos enfants fréquentent déjà une école de
la commune de Floreffe. Nous souhaiterions donc rester dans le voisinage de Namur, si
possible côté Sud-ouest (Namur, Floreffe, Bois de Villers, Saint Gérard , Wépion ,
Franières,…)
Persuadés que c’est d’abord un projet de vie cohérent que nous voulons concevoir, nous ne
voulons pas nous mettre dans l’urgence d’acheter un lieu. Nous voulons d’abord constituer
un groupe solide afin d’explorer, de discuter, de rêver les différents aspects du projet.
Néanmoins, un château à proximité de Franières et de Floreffe est actuellement en vente et
pourrait être envisagé, au moins pour nous inspirer.
Pour aller plus loin : une petite fiction …
Un petit voyage dans le temps.
Quelque part dans la campagne namuroise, printemps 2019.
Je descends à la gare de Franières dans le Namurois. Une jeune femme d’une trentaine
d’année vient à ma rencontre sur le quai. Elle est venue me chercher pour visiter l’écovillage
de Taravisée. Nous sortons de la gare, nous dirigeons vers un minibus et y grimpons.
« Si ça te ne pose pas de problème, on va passer chercher les enfants à l’école. Le mercredi
midi c’est moi qui suis chargée d’aller les rechercher. »
Après un crochet par 2 écoles de la région, le minibus est rempli d’une dizaine d’enfants et
adolescents, pas du tout impressionné par mon statut de journaliste vu l’ambiance
décontractée qui règne derrière moi ».
« Notre habitat groupé fonctionne avec un nombre restreint de voitures. C’était la volonté
dès le départ. Les habitants de l’écovillage ont acheté en commun 2 minibus qui circulent
avec des horaires réguliers pour les trajets vers l’école, la gare, la ville de Namur. On
possède en plus 2 autres voitures partagées qui peuvent être réservés pour des trajets
personnels. Au total on fonctionne avec seulement 4 véhicules pour une vingtaine d’adultes
et autant d’enfants. C’est un compromis. On aimerait parfois limiter encore plus nos besoins
de déplacement mais c’est déjà pas mal. C’est parfois un peu contraignant mais ça a pas
mal d’autres avantages. L’écologie et la convivialité d’une part. Les économies d’autre part. »
Nous approchons tout doucement de l’écovillage qui s’annonce à nous par les imposants
arbres de son parc que j’aperçois depuis plusieurs centaines de mètres. Le minibus s’engage
dans un petit chemin de terre qui pénètre dans un bois avant d’aboutir dans un parc
verdoyant. Une plaque indique « Ici les piétons sont prioritaires ». Les jonquilles fleurissent
par dizaine dans celui-ci.
J’aperçois plusieurs yourtes réparties sur le
terrain ainsi que 2 cabanons de bois. Trois
moutons ardennais broutent l’herbe dans
une partie de prairie. De nombreux
massifs de groseilliers en fleurs parsèment
le parc ainsi que quelques sculptures et
autres éléments de décoration. Une partie
du parc a été transformée en un grand
potager collectif.
Nous arrivons au château. La bâtisse est impressionnante Il s’agit d’un château du 19ème
siècle attenant à une ferme carrée. Les matériaux d’origine ont été conservés même si
certaines parties rénovées laissent apparaître un bardage bois ou des murs en terre-paille.
Le minibus s’arrête et les enfants en sortent bruyamment. Seules restent deux charmantes
petites blondes, Eléa, 10 ans et Zélie 7 ans, deux des enfants de Mélanie qui sont
enthousiasmées à l’idée de me faire visiter le domaine.
Mélanie m’invite à entrer dans le château. « C’est le temps de midi. Il y aura plus de
mouvement cet après-midi. Je te propose de te faire visiter les communs et de manger un
bout ensemble.
Le hall comporte un panneau d’affichage sur lequel sont épinglés des petites annonces, une
invite à un dîner, une soirée-concert,…
« Même si la partie ferme possède une entrée indépendante, tous les habitants entrent
généralement par ce hall. C’est le point de communication de tout le village. Cette porte là
permet d’atteindre la ferme carrée, cet escalier mène à la bibliothèque et aux chambres
d’amis, celle-ci donne sur la cuisine qui sert pour les repas communautaires qu’on fait une
fois par mois, les repas improvisés à plusieurs familles ou avec des amis de l’extérieur. Cette
porte donne sur le local informatique commun et sur la buanderie.»
Nous commençons par visiter la bibliothèque. Située dans les combles du château, elle
rassemble la plupart des livres, DVD, CD et jeux de sociétés que les habitants ont souhaité
mettre en commun. Plusieurs divans sont disposés ça et là tandis qu’un projecteur permet
de réaliser des soirées cinéma. Plusieurs tables et chaises sont réparties dans la pièce. Il y a
également un ordinateur »
« C’est également la salle que nous utilisons parfois pour les réunions des habitants. C’est un
lieu très vivant. Rares sont les moments où cette salle est vide. Les habitants remplissent le
listing quand ils font un emprunt. Cela fonctionne assez bien. »
Nous descendons ensuite dans la zone de la buanderie et du local informatique. Porte de
gauche : la buanderie. C’est une pièce moyenne comportant 2 machines à laver classiques,
d’une autre machine connectée à un vélo et enfin d’un bassin duquel ressort une sorte de
manche à balais.
« On essaie toujours d’offrir une alternative manuelle pour les différentes technologies
consommatrices d’énergie. A côté des deux machines classiques, tu as celle-ci, totalement
manuelle, dont le tambour est actionné par ce vélo. Une création 100% artisanale mais
inspirée des premières machines à laver. Ce manche à balai est prolongé d’une sorte de
ventouse qui permet de battre le linge à la main. Evidemment, je ne te cache pas que, même
si l’utilisation des machines manuelles progresse, les machines classiques restent
majoritairement utilisées. Mais elles sont alimentées en eau chaude via un chauffe eau
solaire et en électricité par des panneaux. On a établi un horaire de réservation pour les
machines. La cuisine n’est pas loin donc ça permet souvent de se retrouver autours d’un thé
ou d’un café. Le local informatique n’est pas loin également. On a voulu éviter de multiplier
les équipements informatiques. Ce local centralise une imprimante, un scanner, deux PC.
De nombreux habitants ont un PC familial mais certains ont fait le choix de faire sans. Il y
avait dès le départ une volonté de ne pas se laisser envahir par le numérique. Il n’y a pas de
Wifi sur le site. Ni dans les habitations individuelles. C’est à la fois pour des raisons de santé
publique, les effets du wifi sur le long terme restant potentiellement dangereux, mais
surtout pour des raisons de santé mentale, pour ne pas se laisser envahir en permanence
par le numérique ».
Nous entrons dans la cuisine commune. Il
s’agit d’une grande pièce au centre de
laquelle trône une imposante table de
bois pouvant accueillir une vingtaine de
personnes. 2 autres tables à tréteaux sont
repliées dans un coin. Deux éviers et un
grand plan de travail occupent un mur.
Deux grandes armoires, une grande
gazinière, un poèle à bois/ cuisinière un
frigo et une étagère de vivres complètent
le tableau. Les murs sont tapissés d’argiles et donnent un côté très chaleureux à la pièce.
Mélanie sort un pain et quelques mets du frigo et nous nous installons à table. Nathalie et
ses 3 filles entrent dans la pièce et s’installent avec nous. Elle est suivie de Nicolas, l’époux
de Mélanie et leur troisième enfant. Tout ce petit monde s’installe à notre table.
« La cuisine est assez centrale dans cet écovillage. On s’y retrouve au moins une fois par
mois pour le souper officiel de l’écovillage mais, en réalité, rares sont les jours où celle-ci
n’est pas utilisée pour un diner entre amis, un atelier cuisine avec les enfants, une réunion
d’une association,… Il y a un lave vaisselle mais on ne l’utilise pas souvent. On se groupe en
général pour faire la vaisselle après le repas. Il est plus utilisé par les habitants qui n’ont pas
de lave vaisselle et qui ont de temps en temps la flemme pour faire la vaisselle à la main. »
Nous sommes rejoins par Julie et son mari Yannick. Ce sont les habitants d’une des yourtes
du parc. Je suis étonné de voir le nombre d’adultes présents en semaine. Mélanie
m’explique.
« Dès le départ, nous avons eu la volonté de faire un écovillage qui n’était d’une part pas
réservé aux gagnants du loto, et d’autre part qui ne nous enchaînait pas à un travail à temps
plein. L’idée était que ce village soit vivant en journée, chaque jour de la semaine et pas
uniquement à partir de 17h et les weekends. Pour concrétiser ce projet, il fallait que le
projet reste accessible financièrement pour ses différents habitants et payable par un
revenu à temps partiel. On s’est donc beaucoup basé sur l’autoconstruction ou rénovation,
on a mis au point des systèmes de prêts à 0%, des mécanismes solidaires entre les différents
habitants en fonction des moyens via la « Fondation » qui représente légalement le village.
On a surtout aussi veillé se restreindre, à accepter que ces bâtiments allaient évoluer dans
le temps, que tout ne devait pas être fait pour le jour de l’emménagement et à éviter toute
pression financière entre les habitants. Limiter l’impact financier du projet nous a permis
d’une part de pouvoir investir les lieux et de les faire vivre à plein temps. Cela a permis de la
disponibilité pour mettre en place les navettes par exemple, le potager ou les différentes
activités. Pour ces dernières, on a toujours voulu développer les projets à la fois pour
l’intérieur et pour l’extérieur de l’écovillage. On a une épicerie collaborative, un four à pain,
2 activités de maraichages, une presse à jus. On utilise d’abord ces structures en interne et
puis on les étend vers l’extérieur. L’épicerie rencontre par exemple un joli succès dans le
voisinage. On a aussi mis en place 2 chambres d’hôtes. Même si nous avons moins de
moyens, nous avons aussi plus de temps pour faire des chantiers en autoconstruction. On
travaille parfois à 10 ou 15 sur la même habitation et c’est incroyable ce qu’on peut faire en
une journée de travail.
Après le repas, nous visitons le logement de Mélanie et Nicolas qui se situe dans la ferme
carrée. La Maison occupe actuellement principalement le rez-de-chaussée avec 3 chambres,
une petite salle de bains et une cuisine. Celle-ci donne par une porte sur une yourte
attenante à la ferme qui sert de pièce de vie.
« L’idée était de pouvoir rénover à notre
aise. On a d’abord vécu uniquement dans
la yourte pendant quelques mois. On a
ensuite investi le rez-de-chaussée du
bâtiment et on envisage d’aménager
l’étage mais ce n’est pas urgent. On
apprécie bien cette configuration et on
envisage même d’y rester »
Nous sortons vers la cour de la ferme.
Quelques granges semblent déjà aménagées mais je remarque la présence de nombreux
chantiers.
« La salle de fête n’est pas encore terminée, ni le bâtiment définitif qui accueillera l’épicerie.
Le four a pain que tu vois là dans le coin est en cours de finition. Nos maisons sont déjà
vivables mais on travaille régulièrement sur les bâtiments de la phase suivante de
l’écovillage. Dans notre idée, le projet devait évoluer en 3 ou 4 phases. La première
consistait à réaliser l’occupation des lieux par les premiers occupants. C’est chose faite
aujourd’hui. La seconde consiste à terminer le gros œuvre de nouvelles habitations qui
seront mises en vente ou en location à bas prix. Enfin, pour la dernière, on espère terminer
des appartements pour des personnes ou des familles que la vie a mis en difficulté et qui
pourront également servir pour accueillir nos ainés dans quelques années.
Nous passons devant l’atelier. Lucien, la soixantaine, y répare un vélo pendant que Denis
coupe des planches pour l’aménagement de sa maison.
« L’atelier est sans doute le deuxième endroit le plus vivant après la cuisine. On s’y échange
des savoirs, on s’entraide, on répare. Il y a un coin pour le bois, les métaux mais également
un coin couture, un coin pour la préparation de produits sanitaires ou autres».
Je me dirige tout doucement vers la sortie.
J’aperçois au loin les vergers, quelques ânes et
poneys paissent dans la prairie. Les pommiers
et cerisiers sont en fleurs et parsèment de
blanc le vert environnant.
« Rendez vous dans 3 ans pour te montrer
comment le projet a évolué, mais n’hésite pas à
revenir quand tu veux. »
Je l’envisage sérieusement.

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