la recherche, la technologie et l`industrie spatiales en chine

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la recherche, la technologie et l`industrie spatiales en chine
Ambassade de France
en Chine
Service
pour la science et la
technologie
LA RECHERCHE, LA TECHNOLOGIE
ET L’INDUSTRIE SPATIALES EN CHINE
Cette note a été réalisée conjointement grâce aux informaons fournies par les différents
services de l’Ambassade de France à Pékin (Service pour la Science et la Technologie,
Mission Economique, Mission militaire, Chancellerie)
Mise à jour : Anthony NOWOCIEN, Robert FARHI – Avril 2009
Sommaire
A) INTRODUCTION.................................................................................................... 3
B) LES ACTEURS ............................................................................................................4
I) LES ACTEURS INSTITUTIONNELS ............................................................................... 4
II) LES ACTEURS INDUSTRIELS ..................................................................................... 5
C) LES LANCEURS ET SATELLITES CHINOIS ET LA MAITRISE DE
L'ESPACE..........................................................................................................................7
I) LES LANCEURS ......................................................................................................... 7
II) LES SATELLITES ET LE SYSTEME BEIDOU / COMPASS.................................................. 7
III) LES NAVETTES SHENZHOU ...................................................................................... 9
IV) LA SONDE CHANG'E-1 ET LE PROGRAMME LUNAIRE CHINOIS……...……...……….11
D) LES ACTEURS CHINOIS DE LA RECHERCHE SUR ET DANS L’ESPACE 11
I) LE MOST ET LE NRSCC ........................................................................................ 12
II) LA CAS ................................................................................................................ 12
E) LES PROJETS DE COOPERATION AVEC LA FRANCE................................ 13
I) ASTRONOMIE DANS L’ESPACE ................................................................................. 13
II) OBSERVATION DE LA TERRE .................................................................................. 14
III) PHYSIQUE ET SCIENCES DE LA VIE......................................................................... 15
F) AUTRES COOPERATIONS CHINOISES A L’ INTERNATIONAL ................ 15
I) CBERS .................................................................................................................. 15
II) GALILEO ............................................................................................................... 16
III) COLLABORATION AVEC L’ ESA ............................................................................ 17
G) CONCLUSION...........................................................................................................17
ANNEXES........................................................................................................................18
ANNEXE I: HISTORIQUE DE L’EMERGENCE D’UN ACTEUR SPATIAL MONDIAL................. 18
ANNEXE II: INSTITUTS SOUS TUTELLE DE LA CASC, DE LA CASIC ET DU CLTC ........ 19
ANNEXE III: LES LANCEURS CHINOIS .......................................................................... 21
ANNEXE IV: LES SATELLITES CHINOIS ........................................................................ 22
ANNEXE V: LES INSTITUTS SPECIALISES EN AEROSPATIALE AU SEIN D’UNIVERSITES :... 24
ANNEXE VI: LES ACCORDS FRANCO-CHINOIS EN MATIERE DE RECHERCHE ET
DEVELOPPEMENT SPATIAUX ........................................................................................ 27
-2-
A) Introduction
Le 24 avril 1970, avec la mise en orbite du premier satellite chinois Orient Rouge 1
par un lanceur Longue Marche, la Chine devient le cinquième pays capable de lancer des
satellites dans l’espace. Trente trois ans plus tard, le 15 octobre 2003, elle entre dans le
trio des nations maîtrisant les vols habités, avec la mission de 21 heures à bord de la
navette spatiale Shenzhou 5 pilotée par YANG Liwei, premier taïkonaute chinois1.
Pour mener à bien ses projets, la République populaire de Chine s’est dotée
d’institutions civiles et militaires privilégiées qui ont connu de nombreuses
réorganisations, dont la dernière date du premier trimestre 2008. Tous les secteurs sont
encore d’une manière ou d’une autre sous la dépendance directe du gouvernement
chinois, y compris le secteur industriel représenté par la CASC (anciennement China
Aerospace Industry Corporation). Aujourd’hui, tout comme AVIC (Aviation Industries of
China), cette entreprise d’Etat représente toujours le seul bras industriel chinois pour
l’espace.
La coopération franco-chinoise domine la coopération internationale de la Chine pour
différentes raisons incluant les réserves américaines (interdictions) quant à une
coopération avec ce pays ou celles du Japon, ou encore les difficultés budgétaires
rencontrées par la Russie. On assiste cependant à l’ouverture de collaborations
internationales entre la Chine vers des pays émergents (Inde) et surtout vers des pays
avec lesquels elle peut, à son tour, jouer un rôle de soutien (Pakistan). Ce type de
collaboration est une tendance forte, en particulier vers les pays d’Asie du Sud Est
(Vietnam, Malaisie,..) sur lesquels la Chine souhaite renforcer son influence politique.
Sur ce point, il convient de noter une tendance à instrumentaliser la coopération francochinoise, que la Chine souhaiterait pouvoir mettre à profit pour acquérir des données et
du savoir-faire qu’elle pourrait ensuite réutiliser dans cette zone géographique. L’intérêt
économique de bailleur de nouvelles technologies est une des autres raisons du travail fait
par la Chine vers les pays émergents (dont le Nigeria ou d’autres pays d’Afrique noire).
La coopération bilatérale franco-chinoise est, du côté français, totalement administrée
par le CNES. Certaines collaborations sont partie intégrante du dialogue stratégique
franco-chinois : les projets SVOM/Eclair et SWIMSAT traitent respectivement de la
photométrie des étoiles (en particulier les sursauts Gamma), et du spectre des vagues et
état de la mer. Le partenaire chinois est la CNSA, dirigée par Sun Laiyan. C’est un
accord signé en 2004, le « Joint China-France Committee on Space Cooperation », ayant
par ailleurs donné lieu à différents MOU en 2006, qui définit le cadre de la coopération
franco-chinoise. Un peu plus tôt, un accord intergouvernemental entre la France et la
Chine relatif à la coopération dans le domaine de l’étude et de l’utilisation pacifique de
l’espace extra atmosphérique avait été signé en mai 1997, en présence du Chef de l’Etat
français. Cet accord désigne le CNES et la CNSA comme agences d’exécution.
1
On trouvera en Annexe I un bref historique de l’émergence de la Chine comme acteur spatial mondial
-3-
La compétition avec les autres pays européens n’est pas vraiment d’actualité en
Chine. L’Europe essaie aujourd’hui de se positionner en tant qu’entité unique de
discussion sur les programmes spatiaux, notamment Galileo, en sorte que la politique du
CNES et de la France visent à ne pas encourager les autres coopérations bilatérales de la
Chine avec d’autres pays européens, afin de ne pas amplifier la compétition
intraeuropéenne.
La coopération franco-chinoise est considérée très positivement par le CNES, qui
qualifie les partenaires chinois de professionnels, « fair-play » et rapides. L’Académie
Chinoise des Sciences (CAS) souhaite jouer, dans ces collaborations, un rôle de premier
plan. La valeur ajoutée de ce travail commun réside essentiellement, pour la France, dans
le partage des coûts. Le CNES souhaite par ailleurs accroître, par le biais de cette
collaboration, son influence et sa position dans l’établissement de connexions à haut débit
entre la Chine et l’Europe et le développement de grilles de calcul. Les intérêts chinois
sont quant à eux centrés sur les compétences que les scientifiques chinois acquièrent, par
le biais de cette collaboration, dans le développement de nouveaux instruments de
mesure.
B) Les acteurs
Le Conseil des Affaires d’Etat2 reste l’instance suprême de décision. Il fixe les
grandes orientations stratégiques et budgétaires du programme spatial chinois.
Pour mettre en œuvre ce programme, la Chine s’appuie sur les acteurs institutionnels
et industriels suivants :
1/ Les acteurs institutionnels :
1.1/ Le Ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information (MIIT) est un superministère créé lors de la première session de la 10ème Assemblée Nationale Populaire en
mars 2008, par fusion de l’ancien ministère de l’Industrie et de l’Information (MII), de
l’ancienne COSTIND3 et de certains pans de la NDRC4. Dirigé par le Ministre Li
Yizhong, ses attributions ont été définies par un décret en date du 17 juillet 2008. La
tutelle du secteur spatial est confiée à la SASTIND (cf. infra).
1.2/ L’Administration d’Etat pour la Science, la Technologie et l’Industrie de la Défense
Nationale (SASTIND).
La SASTIND a conservé l’essentiel des missions de l’ancienne COSTIND relatives à la
tutelle des industries spatiales, y compris celle de la CNSA (transferts des technologies
militaires vers le civil, définition des normes et règlements de l’industrie militaire,
contrôle des exportations d’équipements militaires, etc…).
1.3/ Le Ministère des Sciences et des Technologies (MOST) intervient pour la définition
et la gestion des programmes scientifiques liés à l’espace. En particulier, le programme
2
Rattaché au Premier Ministre, il rassemble sous sa présidence les 4 Vice-Premiers Ministres et les 5
Conseillers d’Etat.
3
Commission of Science, Technology and Industry for National Defence, devenue SASTIND en 2008.
4
National Development and Reform Commission, organe politique très puissant de plannification.
-4-
863 (développement des hautes technologies) finance plusieurs projets de R&D dans le
domaine spatial. Le MOST gère par ailleurs le Centre National de Télédétection
(National Remote Sensing Center of China, NRSCC).
1.4/ L’Académie des Sciences de Chine (CAS) est placée sous la tutelle directe du
Conseil des Affaires d’Etat. Plusieurs de ses instituts sont concernés par la recherche
spatiale.
1.5/ L’Agence Nationale Chinoise pour l’Espace (CNSA), autrefois placée sous la tutelle
de la COSTIND, est aujourd’hui sous celle de la SASTIND. La CNSA a pour mission de
contribuer à la définition de la politique spatiale nationale, de promouvoir la coopération
internationale et de mettre en œuvre les orientations du gouvernement chinois en la
matière. Elle est structurée en 3 départements : ingénierie des systèmes (développement
et planification de l’industrie spatiale, fabrication et essais des systèmes spatiaux) ;
science, technologie et contrôle qualité (coordination des activités de recherche, contrôle
qualité, métrologie, standardisation des sciences et technologies spatiales) ; affaires
internationales.
M. Sun Laiyan (孙来燕), son administrateur général depuis 2004, est également
directeur adjoint de la SASTIND, et a rang de vice-ministre. M. Sun a étudié en France
de 1987 à 1993, et est docteur de l’Université Pierre et Marie Curie (Paris 6). Il est
secondé à la tête de la CNSA par Luo Ge et Jin Zhuanglong.
2/ Les acteurs industriels :
Une séparation nette est intervenue en 1993 entre les acteurs de l’aéronautique
(Aviation Industries of China, AVIC) et ceux de l’espace, au nombre de deux : la CASC
(China Aerospace Science and Technology Corporation) et la CASIC (China Aerospace
Science and Industry Corporation).
2.1/ La CASC, sous la tutelle de la SASTIND, comprend plus de 130 institutions,
regroupées en 7 académies5. Elle emploie au total environ 103 000 personnes pour un
budget de 9 milliards de RMB. Parmi ces 103 000 personnes, on compte 1 300
chercheurs et une vingtaine d’académiciens de l’Académie des sciences de Chine (CAS)
ou de l’Académie d’ingénierie de Chine (CAE).
Grâce à ses filiales, la CASC a la capacité de développer et de lancer des satellites en
orbite basse (LEO), géostationnaire (GEO) ou héliosynchrone (SSO). Son activité de
R&D concerne aussi bien les combustibles, les boosters, ou le lancement multi-satellites.
Elle développe également des satellites de communication, météorologiques, et
d’observation des ressources. Elle est compétente en matière de récupération de satellites,
de contrôle d’orbite et d’altitude. Elle est également la seule institution chinoise pouvant
lancer des satellites commerciaux développés hors de Chine, à travers sa filiale China
Great Wall Industry Coorporation (CGWIC). Cette filiale fait régulièrement l’objet de
sanctions par les Etats-Unis suite à la vente de matériel militaire à des pays sensibles.
Ses plus importantes filiales sont :
5
On trouvera en annexe II la liste complète de ces académies.
-5-
- La China Academy of Space Technology (CAST), chargée de la R&D du domaine
spatial, de la conception des plates-formes satellitaires, des composants des vaisseaux
spatiaux et des équipements terrestres et lunaires. La presque totalité des véhicules
spatiaux chinois y est fabriquée, en particulier dans ses infrastructures de Hangtiancheng,
au nord de Pékin. La CAST emploie environ 10 000 personnes, pour un chiffre d’affaires
qui dépassait 7 milliards de yuans en 2006, en croissance annuelle de 30%.
La CAST dispose d’un ensemble d’équipements de premier ordre, en particulier une
chambre à vide (lequel pouvant être atteint en 18h) d’un diamètre de 8 m et d’une hauteur
de 22,4 m (la 3ème plus grande au monde après celles de la NASA et de la Russie), un
laboratoire d’essai en environnement spatial, des salles blanches, une surface
d’assemblage permettant de traiter simultanément une dizaine de vaisseaux ou satellites,
et l’une des plus grandes chambres anéchoïques du monde.
- La China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT) est spécialisée dans les
lanceurs et regroupe 13 instituts et 7 usines. Elle est l’artisan des lanceurs « Longue
Marche ». Son personnel est au nombre d’environ 30 000.
- La Shanghai Academy of Spaceflight Technology (SAST) collabore avec la CALT et la
CAST pour la conception et la production de lanceurs et satellites. Elle conçoit,
développe et produit les fusées porteuses CZ-4 (Longue Marche 4) et certaines parties
des séries CZ-3 et CZ-2D. Parmi ses autres activités, on trouve la fabrication des
véhicules d’exploration spatiale Shenzhou ainsi que la série de satellites météorologiques
FY (FengYun). En 2006, la SAST a commencé des travaux de recherche sur la sonde qui
équipera la mission conjointe sino-russe d’exploration de Mars, Phobos-Grunt, dont le
lancement est prévu en 2009. Elle emploie 20 000 personnes dans 40 instituts de
recherche et 11 usines.
- Le Center for Resources Satellite Data and Applications (CRESDA) est placé sous la
tutelle conjointe de la SASTIND et de la NDRC, et sous la responsabilité administrative
de la CASC. Il a pour vocation la mise en œuvre des moyens de réception au sol, du
traitement et de la diffusion des images en provenance des satellites, en particulier ceux
des programmes sino-brésilien CBERS et lunaire Chang’e. Trois stations sont utilisées à
cet effet, en premier lieu celle de Miyun à 100 km au nord est de Pékin, mais aussi celles
de Nanning (Guangxi) et de Urumqi (Xinjiang).
2.2/ La CASIC (anciennement CAMEC, China Aerospace Machinery and Electronics
Corporation) est une entreprise d’Etat directement placée sous la tutelle du Conseil des
Affaires d’Etat. Elle emploie environ 150 000 personnes. Elle développe de nombreux
systèmes et produits destinés au marché civil (électronique, chimie, informatique) et au
domaine spatial (composants de lanceurs et satellites).
2.3/ Le CLTC (China Launch and Tracking Center) est placé sous la tutelle de la
SASTIND. Il a pour missions la mise en oeuvre des pas de tir, le lancement et le suivi des
satellites, tant pour ce qui concerne le plan de fabrication des équipements que leur
exploitation. Il gère les trois sites de lancement (Jiuquan, Taiyuan et Xichang), ainsi
qu’un réseau de mise et de maintien à poste de satellites, et plusieurs instituts de
recherche. Il compte environ 100 personnes.
On trouvera en annexe II des détails sur les académies et institutions rattachées à la
CASC, à la CASIC et au CLTC..
-6-
C) Les lanceurs et satellites chinois et la maîtrise de l’espace
I) Les lanceurs (cf. détails en annexe III)
Au cours des trois dernières décennies, la Chine a développé, en s'appuyant sur des
technologies russes, neuf modèles de lanceurs de la gamme Longue Marche (LM ou CZ).
Leur capacité de mise en orbite est de 2,8 tonnes en orbite héliosynchrone (SSO), de 5,1
tonnes en orbite géostationnaire (GEO) et de 9,2 tonnes en orbite basse (LEO).
Actuellement, cinq lanceurs sont principalement utilisés, la LM-2C et la LM-2D pour
les satellites en orbite basse (LEO), la LM-2E pour les satellites en orbite basse ou
géostationnaire (GEO), la LM-3 pour les satellites en orbite de transfert géostationnaire
(GTO), et la LM-4A pour placer des satellites en orbite polaire.
Alors que les satellites sont de plus en plus lourds et le marché de plus en plus
compétitif, la Chine doit penser à renouveler sa flotte de lanceurs. Pour cela, elle projette
le développement d’un lanceur « super-lourd », le LM-5, qui aurait la capacité de mettre
en orbite géostationnaire des charges de 14 tonnes et en orbite basse des charges de 25
tonnes. Ce lanceur devrait être achevé en 2014. Elle projette également le remplacement
des LM-2C et LM-2D par des lanceurs moins polluants.
En parallèle, la CASIC développe une famille de petits lanceurs à poudre susceptibles
de placer des charges utiles de moins de 300 kg en orbite basse (400 à 800 km), les
lanceurs de la famille Kai Tuo.
II) Les satellites (cf. détails en annexe IV)
La Chine est présente dans de nombreux domaines, tels que la télédétection terrestre
(satellites de la famille ZY) et océanique (famille HY), ou la météorologie (famille FY).
On trouvera en annexe IV des informations sur les séries de satellites lancés par la Chine.
Mais c’est encore la constellation de positionnement par satellite Beidou/Compass, dont
la phase de déploiement commercial a commencé début 2007 par le lancement du 5ème
satellite – après 4 satellites expérimentaux – qui reste le projet le plus ambitieux.
II.1. Le Système Beidou (« Etoile du Nord »)
Le système BEIDOU est un système expérimental de navigation par satellite à usage
dual (civil et militaire). Il fournit des informations de positionnement, de vitesse et de
navigation pour le trafic aérien, routier, ferroviaire, maritime, quelles que soient les
conditions météorologiques. Il joue un rôle économique important pour les secteurs des
transports, de la prospection pétrolière, des feux de forêts, de la prévention des
catastrophes naturelles, des télécommunications et de la sécurité publique.
Il est basé sur une constellation de trois satellites géostationnaires construits autour
de la plateforme DFH-36 développée par la CAST7. Ce dispositif, couvrant en partie le
6
Dong Fang Hong, nom donné aux plateformes conçues par une filiale de la CAST, DFH Satellite Co. Ltd
(DFHSat).
7
Chinese Academy of Space Technology (cf. supra).
-7-
territoire chinois, est similaire au système américain GEOSTAR8. Celui-ci fut développé
en 1982 et permettait d’offrir des services de navigation et de positionnement aux
sociétés de chemins de fers, aux transporteurs routiers et aux compagnies aériennes et
maritimes.
II.2. De Beidou à COMPASS
La République Populaire de Chine aurait débuté ses recherches sur les technologies
de la navigation et du positionnement dans les années 1960. Toutefois, le développement
d’un réseau satellitaire aurait été ralenti par des difficultés techniques.
En 1983, Chen Fangyun9 propose de développer un système de navigation utilisant
deux satellites géostationnaires. En 1989, des tests effectués en bande C10 , grâce à deux
satellites de communications de type DFH-2/2A. (Cospar n°16526 et n°18922) ont
permis de prouver la faisabilité du concept. Cette expérimentation démontra que la
précision du système pouvait être comparable aux signaux publics du GPS américain.
La Chine développa ainsi son premier système de navigation régional appelé TWIN
STAR11.
En 1993, le programme BEIDOU est officiellement lancé. À terme, il sera composé
de quatre satellites géostationnaires de type DFH-3 dont deux opérationnels et deux de
secours. En avril 2000, la Chine déclare, auprès de l’UIT12, quatre positions orbitales qui
seront enregistrées sous le nom de COMPASS.
Les premiers satellites de navigation BEIDOU-1A (Cospar n°26599) et 1B (Cospar
n°26643) ont été lancés respectivement le 30 octobre et le 20 décembre 2000 depuis le
centre de lancement de Xichang. Le système a été mis en service fin 2001. Le programme
BEIDOU-1 est considéré comme une plateforme d’essai en collaboration avec l’ESA
(avec ses satellites EUTELSAT et EGNOS13).
Le troisième satellite BEIDOU-1C (Cospar n°27813) fut lancé le 25 mai 2003.
Le système BEIDOU-1 a fait l’objet, en janvier 2004, d’essais de positionnement de
navires sur le fleuve jaune, ce qui permit d’offrir aux usagers civils des services de
navigation dès le mois d’avril 2004. La Chine devenait ainsi le troisième pays à posséder
son propre réseau de navigation et de positionnement par satellite.
Au travers ce projet de grande ampleur, la Chine affirme ainsi son intention de
développer un système de positionnement et de navigation aux performances
comparables au GPS et à GALILEO, couvrant la totalité du territoire chinois, et
d’affirmer son indépendance face au leader américain.
Le développement d’un système plus performant appelé BEIDOU-2/COMPASS a
été approuvé en septembre 2003. La constellation BEIDOU-2/COMPASS serait
composée, à l’échéance 2015, de 27 satellites en moyenne altitude, de 3 satellites
géosynchrones et de 5 satellites géostationnaires. Le système COMPASS est prévu pour
couvrir très bientôt le territoire chinois et les pays limitrophes, et assurer une couverture
8
Système de navigation et de positionnement américain qui était basé sur une flotte de satellite localisés à
70°, 100°, 130° ouest.
9
Scientifique et membre de la CAST.
10
Bande de fréquence allant de 3,4 GHz à 7,025 Ghz, utilisée dans les télécommunications spatiales.
11
Double Star Rapid Positioning System, autre nom donné au système Beidou.
12
Union Internationale des Télécommunications dont le siège est à Genève.
13
Système d’augmentation de la précision des systèmes GPS et GLONASS.
-8-
mondiale dès la constellation constituée. Le mode d’accès aux satellites serait le mode
CDMA14, similaire au GPS.
Après le succès des trois lancements des satellites expérimentaux BEIDOU-1, un
quatrième, BEIDOU-1D (Cospar n°30479), a été lancé le 2 février 2007. Il servira de
satellite de secours en cas de défaillance de la constellation principale de COMPASS et
pourrait à terme remplacer BEIDOU-1A qui avait jusqu'ici fourni des résultats de
positionnement satisfaisants.
Le premier satellite en orbite moyenne appelé COMPASS-M1 a été lancé avec
succès le 14 avril 2007 à partir de la base de Xichang dans l'ouest de la Chine, marquant
ainsi le début de la deuxième phase de déploiement du système chinois de
positionnement par satellite. COMPASS-M1 émet en Bande L et utilise une structure de
signaux similaire aux autres systèmes de navigation tels que GPS, GALILEO et
GLONASS, qui devrait faire l’objet d’un partage du plan de fréquence. Dix satellites de
la constellation COMPASS devraient être lancés en 2009 et 2010.
Ce système fournira deux niveaux de services de positionnement à tout utilisateur
disposant d'un récepteur grand public et/ou militaire :
− Open Service qui sera destiné au grand public, avec une précision de positionnement
inférieure à 10 m, une précision de vitesse inférieure à 0,2 m/s et une précision de temps
de 50 nanosecondes,
− Authorized Service qui offrira des informations de position de haute précision, de
vitesse, de temps dont les caractéristiques techniques ne sont pas connues. Authorized
Service permettra également d’établir des communications protégées pour les institutions
gouvernementales (APL, Police, Gardes-côtes etc.…).
III) Les navettes Shenzhou
La Chine a lancé son premier vaisseau spatial inhabité en 1999, et sa première
mission habitée le 15 octobre 2003 (Shenzhou V). Du 12 au 17 octobre 2005, deux
taïkonautes ont effectué un court séjour dans l’espace (sans sortie) à bord de la navette
Shenzhou VI.
C’est en 2008 que la Chine a effectué son premier vol habité avec sortie dans
l’espace. Une fusée « Longue Marche 2F » portant la navette Shenzhou VII a décollé le
25 septembre 2008 à 21h10 depuis la base de lancement de Jiuquan (province du Gansu).
La navette a d’abord suivi une orbite elliptique (200x350 km inclinée à 42,4 degrés)
avant d’atteindre, 7 heures plus tard, son orbite définitive, plus circulaire (300x336 km).
Suivi par le Président Hu JinTao, de nombreux officiels, et des millions de spectateurs, ce
second vol habité a permis la première sortie chinoise dans l’espace. La navette est
retournée sur terre (en Mongolie intérieure) le 28 septembre à 17h37, à l’issue d’un vol et
d’expériences en tout point conformes aux attentes de la Chine.
Aspects scientifiques
Pour le directeur du centre de lancement de satellite de Jiuquan, M. Cui Jijun, cette
mission Shenzhou VII aura été avant tout une expérience scientifique. Elle aura permis de
mettre en avant la capacité d’innovation et le niveau technologique du pays. M. Cui a pris
14
Code Division Multiple Access, mode d’accès au satellite, permettant le partage d’un support de
communication par plusieurs usagers.
-9-
soin de rappeler à plusieurs reprises que les tests effectués avaient un objectif purement
civil destiné à servir le développement économique du pays. Pour le concepteur général
adjoint du système de lancement, Sheng Jie, les recherches entreprises devraient
également permettre de réaliser des progrès au niveau des télécommunications.
Ce vol aura servi de test à une trentaine de technologies. Un sas a ainsi été
expérimenté avec succès, qui permet de dépressuriser le module orbital avant la sortie et
de le remettre en pression au retour. De nouvelles technologies ont été utilisées pour
réduire les vibrations durant le décollage. Après le retour en cabine de l’astronaute, un
satellite miniature de 40 kg (Banweixing, satellite d’accompagnement) pourvu de deux
caméras stéréos de 150 Mpixels a été lancé, en veillant à ce que sa distance par rapport au
vaisseau spatial soit suffisante pour ne pas compromettre sa sécurité, mais assez courte
pour lui permettre d’effectuer des tâches telles qu’assister un vaisseau, récupérer des
objets, etc…
Une expérience a été conduite sur des lubrifiants, exposés durant 40 heures sur le
module orbital, afin d’analyser leur comportement sur site. Ces lubrifiants devraient être
utilisés pour certains composants lors de prochains vols. Au total, onze échantillons de
trois lubrifiants différents ont été transportés par Shenzhou VII, puis récupérés lors de la
sortie dans l’espace.
L’expérience majeure aura été, bien entendu, la sortie dans l’espace, d’une durée de
20 minutes, de l’un des taïkonautes (du chinois « taikong », signifiant Espace), Zhai
Zhigang. Cette première a visé à tester les capacités d’acclimatation aux déplacements
dans l’espace, et la nouvelle combinaison chinoise réalisée pour la circonstance. Celle-ci,
pesant 120kg et d’un coût de 30 millions de yuans (environ 3 millions d’euros) est la
première réalisée par la Chine. Le textile a été mis au point par une équipe de recherche
dirigée par Yuan Qinhua, à l’université Donghua de Shanghai, et la combinaison
fabriquée par une petite entreprise de Chengdu, « Chengdu Hairong ». En référence à une
déesse, cette combinaison s’appelle « Feitian ».. Les deux autres taïkonautes portaient
une combinaison Orlan de conception russe.
La mission Shenzhou VII est une première étape vers la construction d’un laboratoire
spatial permanent chinois. Lors d’un contact avec la CNSA, il nous a bien été précisé que
des efforts seraient entrepris afin de maîtriser les techniques d’amarrage. L’une des trois
prochaines missions prévues d’ici 2010 (dont 2 non habitées) devrait permettre d’initier
la construction de ce laboratoire.
Avec le succès de cette mission, la Chine souhaite s’affirmer en tant qu’acteur de
niveau mondial dans le secteur spatial.
Selon les scientifiques chinois, le prochain vol pourrait apporter des innovations
technologiques intéressantes qui devraient permettre au pays de s’affranchir peu à peu
des technologies étrangères. Avec leur maîtrise des vols extravéhiculaires, les taikonautes
de Shenzhou VIII devraient commencer à assembler les pans de la première station
spatiale chinoise dès 2010.
- 10 -
IV) La sonde Chang’e-1 et le programme lunaire chinois
La sonde lunaire chinoise, Chang'e-1, baptisée ainsi en référence à un personnage
féminin de la mythologie chinoise, s'est écrasée sur la surface de la Lune dimanche 1er
mars 2009 à 16h13 heure de Pékin, après avoir achevé sa mission de 16 mois.
L’impact s’est produit sur la surface lunaire par 1,50 degré de latitude sud et
52,36 degrés de longitude est. Chang'e-1 avait commencé à ralentir sa vitesse à 15h36.
L'opération a été suivie et pilotée à distance par deux stations d’observation et de contrôle
situées respectivement dans les villes de Qingdao, dans l'est de la Chine et de Kashi, dans
le nord-ouest de la Chine. Un mois après son lancement le 24 octobre 2007, elle
transmettait à la Chine sa première carte complète de la surface de la lune. La SASTIND
a autorisé certains acteurs chinois et l’ESA à accéder à des données et prises de vues
réalisées par la sonde. Cette mission aura également été l’occasion de vérifier les
capacités de correction de trajectoire du satellite une fois l’orbite lunaire atteinte. La
phase d’écrasement sur la surface, planifiée, aura été mise à profit par les scientifiques
chinois pour acquérir l’expérience et les données nécessaires en vue de procéder à un
alunissage en douceur lors des prochaines missions. La sonde Chang’e-1 aurait été
développée sur la base des éléments d’un satellite chinois de télécommunications
(DongFangHong-3, DFH-3 ou Comsat bus).
Cette mission conclut ainsi la première phase (contrôle de l’orbite) du programme
lunaire chinois (CLEP pour Chinese Lunar Exploration Programme), qui en comporte
trois.
La seconde phase du programme, destinée au contrôle de l’alunissage en douceur,
comporterait le lancement d’un ou deux modules. Chang’e-2 devrait être lancé au plus
tard en 2011, en vue de tester principalement les techniques d’alunissage. En 2013,
Chang’e 3 se sera posé sur la Lune, selon le concepteur de la première sonde, Ye
Peijian. Celui-ci n’a pas fait de commentaires sur une éventuelle mission Chang’e-4, si ce
n’est que le projet serait lancé avant 2017.
Enfin, la troisième et dernière phase du programme, dont la réalisation est prévue
entre 2017 et 2020, consisterait à ramener sur Terre des échantillons de la surface lunaire.
Chang’e-1 est une mission dont les objectifs scientifiques sont clairement plus
réduits que les missions jusqu’ici réalisées par les Etats-Unis, la Russie ou le Japon. En
particulier, aucune étude magnétique, gravimétrique ou ionosphérique, pourtant cruciale,
n’aura été programmée. L’axe prioritaire de la mission, s’il était possible d’en définir un,
pourrait avoir été l’étude des ressources naturelles de la surface lunaire et sa topographie.
Le manque d’informations autorise cependant mal à tirer des conclusions trop hâtives.
A ce jour, la Chine ne s’est pas prononcée officiellement sur des missions habitées
vers la Lune, si ce n’est la déclaration récente d’un scientifique de haut niveau affirmant
que le pays en serait capable à l’horizon 2020.
D) Les acteurs chinois de la recherche sur et dans l’espace
Avec le développement du potentiel de lancement de satellites par la Chine, la
recherche sur et dans l’espace a pris de l’ampleur. Elle touche de nombreux domaines : la
médecine, l’astronomie, ou l’observation de la Terre et de son environnement. De plus en
plus d’organismes de recherche étrangers, à commencer par les organismes français, se
tournent désormais vers les collaborations avec la Chine pour mener à bien leurs projets.
- 11 -
Les principaux organismes ou institutions chinois impliqués dans ces recherches sont le
MOST, le NRSCC et la CAS15.
I) Le MOST et le NRSCC
Le Ministère de la science et de la technologie (MOST) est chargé des sciences
exactes et de la technologie, à l’exception des sciences humaines et sociales. Il dirige
entre autres le programme 863, programme de développement des hautes technologies,
qui finance plusieurs projets de R&D dans le domaine spatial. Le MOST gère par ailleurs
le Centre National de Télédétection (National Remote Sensing Centre of China NRSCC).
Établi en 1981, le NRSCC a pour but de coordonner les activités de télédétection
spatiale entre les différents ministères, instituts de recherche et gouvernements locaux.
Son rôle est à la fois de participer à la définition des politiques nationales à long terme
pour le développement de la télédétection (systèmes d’information géographique,
technologies de navigation par satellites) et de promouvoir la recherche et les applications
dans ce domaine.
II) La CAS
L’Académie des sciences de Chine (CAS) joue un rôle important dans la recherche
sur l’espace, à travers plusieurs de ses instituts. Les domaines concernés sont
l’astronomie et l’astrophysique, la télédétection, les télécommunications pour systèmes
spatiaux.
En 2001, la réorganisation des instituts de la CAS a donné naissance aux NAOC
(National Astronomical Observatories of China) : ils rassemblent, outre le centre de
Pékin (l’ancien Beijing Astronomical Observatory), quatre centres de recherche ou
stations d’observation de la CAS : l’Observatoire astronomique du Yunnan, l’Institut
d’optique et de technologies astronomiques de Nankin, l’Observatoire d’Urumqi et
l’Observatoire de Changchun. L’Observatoire astronomique de Pékin a été fondé en 1957
par Cheng Maolan, qui revenait alors d’un séjour de 32 ans en France, où il y avait fait
ses études et exercé son métier d’astronome. Les NAOC sont aujourd’hui dirigés par Ai
Guoxiang, spécialiste de la physique solaire. Membre de la CAS, Ai Guoxiang est
également directeur de la Division mathématique et physique de l’Académie. Il est
responsable du projet de télescope solaire spatial chinois. Le personnel des NAOC est
d’environ 450 personnes, dont plus de la moitié des chercheurs. Près de 200 étudiants y
font leur master ou leur thèse. Le NAOC de Pékin teste actuellement le SST, un télescope
spatial solaire d’un mètre de diamètre, dont le lancement est prévu très prochainement.
Plus de 90 millions d’euros ont déjà été engagés sur ce projet. Une demande de budget
de 100 millions d’euros a été faite dans le cadre du 11ème plan quinquennal.
Le LAMOST (Large Sky Area Multi-Object Fiber Spectroscopic Telescope) est le
plus grand télescope optique de Chine (diamètre 4 mètres). Inauguré fin 2007, ce
téléscope de Schmidt présente la particularité de guider la lumière collectée au travers de
15
On trouvera en outre en annexe VI une liste des laboratoires universitaires chinois les plus impliqués en
matière de recherche scientifique sur et dans l’Espace
- 12 -
4000 fibres optiques. Les observations concernent notre galaxie et l’espace extragalactique (galaxies, quasars, objets célestes émettant dans le visible).
Deux observatoires ont gardé leur autonomie : l’Observatoire de la Montagne Pourpre
(PMO) à Nankin et l’Observatoire de Shanghai (SHAO). Toutefois, la politique
scientifique et d’enseignement est en principe coordonnée par les NAOC.
Le CSSAR (Center for Space Science and Applied Research) est l’établissement de
la CAS chargé de l’intégration et de la conception des projets spatiaux, leur organisation,
leur coordination et la fourniture de supports en technologie spatiale pour d’autres
instituts de recherche de la CAS. Le CSSAR est chargé des systèmes d’application
scientifique pour le programme de vol habité chinois et de la R&D de petites plateformes
satellites pour des besoins scientifiques. Il a joué également un rôle central dans la
mission sino-européenne Double Star.
L’IRSA (Institute of Remote Sensing Applications) est spécialisé dans la
télédétection des ressources naturelles et l’étude de l’environnement. Le but affiché est la
mise en place d’une politique de développement durable en Chine. Il comporte trois
départements et un centre de soutien :
- le “Laboratory of Remote Sensing Information Sciences”,
- le “Remote Sensing Application Center for Resources and Enrivonment”,
- le “National Engineering Research Center for Geoinformatics”,
- le “Science and Technology Supporting Service System”.
Enfin, l’IHEP (Institute of High Energy Physics) est également impliqué dans des
projets spatiaux dans le domaine des astroparticules : le télescope spatial HXMT (Hard
X-ray Modulation Telescope), l’expérience spatiale internationale de recherche d’antimatière AMS, et le projet SVOM. C’est au sein de l’IHEP qu’est hébergé le Laboratoire
International Associé (LIA) du CNRS sur la Physique des Particules (FCPPL).
E) Les projets de coopération avec la France
De nombreux projets de coopération scientifique dans le domaine des sciences de
l’espace ont été et sont encore développés, en particulier dans le cadre de l’accord de
coopération de 199716.
I) Astronomie dans l’espace
Un grand nombre de programmes d’astronomie spatiale ont vu le jour ces dernières
années en Chine. La France possède une participation importante dans un certain nombre
d’entre eux, au-delà du projet Double Star aujourd’hui achevé (cf. infra).
Le projet SVOM/ECLAIR est la fusion de deux projets d’expérience : le projet
français ECLAIR, initialement prévu sur un microsatellite du CNES pour un lancement
en passager d'un satellite indien, et le projet chinois SVOM (Space Variable Object
Mission), dont le but initial était de réaliser une photométrie précise d’étoiles. Grâce à un
16
L’Annexe VII regroupe, dans un tableau, la liste des principa accords bilatéraux concernant l’espace.
- 13 -
accord franco-chinois concernant l’achat par la Chine d’une plateforme PROTEUS
(réalisée par Thalès-Alenia et destinée aux minisatellites d’environ 500kg), la fusion de
ces deux projets permet d’étudier les sursauts γ sur un large spectre en énergie. L’IHEP,
les NAOC, le CEA, le CNES, l’Institut d’astrophysique, le Laboratoire d'astrophysique
de Marseille, et le Centre d'étude spatiale des rayonnements à Toulouse sont impliqués
dans cette expérience.
Le projet SMESE (Small Explorer for Solar Eruptions) a débuté en 2006 avec le
déploiement de la phase A. Des instruments français et chinois seront embarqués sur le
microsatellite français MYRIADE. Les laboratoires impliqués sont le PMO, l’Université
de Nankin, le CSSAR, les NAOC, l’Observatoire de Paris, l’Institut d’astrophysique
spatiale (IAS) et le CNES. Le lancement est prévu pour 2010-2011.
II) Observation de la Terre
Double Star était un projet conjoint entre l’ESA et la CNSA qui avait pour objectif
d’explorer la magnétosphère terrestre. Il se plaçait dans la continuité de la mission
Cluster II mise en place par l’ESA, destinée à étudier les effets du Soleil sur
l’environnement terrestre. Deux satellites (TC-1 et TC-2) constituaient ce projet, le
premier lancé le 29 décembre 2003, le second le 25 juillet 2004. Ils avaient été en partie
financés par l’ESA à hauteur de 8 M€, suite à un accord signé en juillet 2001 entre l’ESA
et la CNSA. Ce financement a permis la conception d’instruments d’acquisition de
données et la coordination des opérations scientifiques. Au total, dix instruments ont été
fournis par l’ESA et huit par la CNSA. Des expériences françaises relatives à l’étude de
la magnétosphère terrestre et des interactions avec le vent solaire étaient embarquées à
bord des deux satellites. La réception des données était effectuée conjointement par les
stations de réception de Miyun (Pékin), de Sheshan (Shanghai) et de Villafranca
(Espagne).
Cette mission, qui aurait dû se terminer le 31 décembre 2006, a été prolongée de 9
mois afin de poursuivre des activités en coordination avec le programme Cluster. Le
programme est maintenant terminé.
SWIMSAT (Surface Waves Investigation and Monitoring from Satellite) est un projet
du CNES et de la CNSA pour l’étude du spectre des vagues et de l’état de la mer à l’aide
d’un radar spatial. L’accord de création du programme a été signé en octobre 2006 lors de
la visite du Président Jacques Chirac en Chine. La mission SWIMSAT a pour objectif
d’obtenir des informations sur la climatologie des vagues. Le concept, basé sur
l'observation d'un faisceau à visée verticale et de faisceaux rotatifs, permet d'estimer le
spectre directionnel des vagues et d'améliorer ainsi très significativement leur prévision.
SWIMSAT fournit des statistiques sur les pentes de la rugosité ainsi qu'une climatologie
complète des vagues et devrait permettre de mieux comprendre l'influence de l'état de la
mer sur les flux. Enfin, le projet permettra de décrire les régions marginales de glaces de
mer.
WARM (Water Risks Management) est un projet conjoint du CNES et du NRSCC
sur la gestion du risque inondation-sécheresse à l’aide de techniques spatiales, et sa
prévention par un aménagement du territoire adapté. Il a été financé en partie par un
programme de recherche en réseaux (P2R) franco-chinois.
Beijing SPOT Image est la filiale chinoise de la société toulousaine Spot Image.
Employant 35 personnes, cette entité est rattachée à EADS Astrium, et a signé un accord
avec la station de réception au sol des satellites de télédétection (CRSGS - China Remote
- 14 -
Sensing Satellite Ground Station) de l’Académie des Sciences de Chine en avril 1998
pour l’exploitation d’images satellites dans les domaines de l’agriculture, la cartographie,
la démographie ou les télécommunications (principe de l’ « Open Skys Open Access »).
Les images des satellites sont collectées par les 4 antennes de réception au sol, post
traitées puis commercialisées par la société française. Les informations recueillies
proviennent de 10 satellites dont trois satellites SPOT français (SPOT 2, 4 et 5). Spot
Image possède une coentreprise en partenariat avec la RSGS et nommée BSI. Elle
commercialise par son intermédiaire des données issues des satellites Spot. Elle est leader
sur le marché chinois de distribution d’imagerie satellitaire de haute résolution.
III) Physique et Sciences de la vie
Un accord de coopération portant création d’un laboratoire international associé en
microgravité a été signé entre le CNRS et le CNES d’une part, et la CAS et la CNSA
d’autre part. Le texte de l’accord est actuellement à l’approbation des partenaires, et
l’accord pourrait être signé dans le courant de l’année 2009. Ce LIA (Laboratoire
International Associé) en préparation se nommerait « Fundamental and Applied
Microgravity Experiments » (FAME). L’accord prévoit, entre autres, la réalisation de
deux expériences embarquées en 2010 sur le satellite chinois SJ10. Le premier projet,
appelé Impact étudiera l’influence de la microgravité sur l’ébullition de liquides. Le
second, Dynagran, concernera la structuration de la matière granulaire. Des chercheurs
chinois ont été accueillis dans des laboratoires du CNRS, avec un cofinancement
CNRS/SST. Ils poursuivront leurs études avec l’A300 0G et la tour de chute libre de
l’Institut de mécanique de la CAS, à Pékin. Deux autres laboratoires chinois participent
aux recherches (Institut de Physique de la CAS et laboratoire de mécanique de la CAS à
Dalian).
F) Autres coopérations chinoises à l’ international
Parallèlement à ses propres satellites, la Chine a également entamé des collaborations
internationales pour le développement de satellites ou l’exploitation des images de
télédétection, en majeure partie pour des applications commerciales.
I) CBERS
CBERS est un programme de coopération sino-brésilien initié en 1988, ayant pour
objectif de développer et de mettre sur orbite deux satellites de télédétection aux
performances comparables à celles des satellites SPOT. Les deux satellites CBERS-1 et
CBERS-2 envoyés respectivement en 1999 et 2003 ont été conçus par le Xi’an Research
Institute of Radiotechnology. Le CRESDA assure en Chine la distribution des images
CBERS.
Le CNES et le CRESDA collaborent sur la calibration croisée des CBERS avec Spot.
Concernant la qualité des images, ces institutions devraient également collaborer sur le
développement d’un algorithme de correction atmosphérique.
- 15 -
II) Galileo
L’Union européenne et la Chine ont signé en septembre 2003 un accord concernant la
participation de la Chine au programme Galileo. Cet accord prévoit une coopération dans
le domaine de la navigation par satellites pour un large éventail de secteurs, en particulier
la science et la technologie, la fabrication industrielle, les services et le développement du
marché, la standardisation. Cet accord exclut cependant la participation de la Chine au
volet sécurité de Galileo. Cette dernière développe toutefois de son côté un projet
similaire, Beidou, caractérisé par des fréquences proches de celles de Galiléo (avec
risques d’interférences).
La fiabilité du système de navigation Galileo, validée notamment par une
comparaison avec GPS, devrait permettre de développer des applications avancées en
matière de navigation (transports urbain, maritime, fluvial, aérien), auxquelles la Chine
aurait du être associée. Ainsi la CASC (China Aerospace Science & Technology
Corporation) avait démarré un projet de développement d’un système de guidage de la
navigation aérienne.
La participation de la Chine dans le programme s’élevait à 200M€, 65M€ pour la
phase de préparation (vérification en orbite grâce au lancement des premiers satellites) et
135M€ pour le déploiement du système. Pour mener à bien ce projet, la Chine a créé le
China Europe Global Navigation Satellite System Technical Training and Cooperation
Centre (CENC) dans le parc technologique de Zhongguancun à Pékin, afin de servir de
point central pour coordonner les activités Galileo et encourager la création de jointventures et autres activités de collaboration industrielle. La participation de la Chine à la
première phase du programme impliquait cinq partenaires majeurs (la CAST, la CASIC,
le China Electronics Technology Group Corporation (CETC) et les sociétés China
Satcom et Shanghai Galileo Company) au sein de la joint-venture China Galileo
Industries (CGI).
Cette collaboration a été interrompue suite au lancement par la Commission
Européenne, le 1er juillet 2008, des appels d’offre pour le processus d’approvisionnement
de la phase d’exploitation de Galileo. Ces appels d’offre étant régis par les règles
d’attribution des marchés publics conformément au nouveau mode de financement et de
gouvernance de Galileo adopté à la fin 2007, la Chine s’est retrouvée exclue, de fait, de
ces appels car n’étant pas signataire de l’accord OMC sur les marchés publics, même si
les industriels chinois ne sont pas formellement exclus des appels d’offre concernant les
composants en tant que sous-traitants.
La question de l’interopérabilité des fréquences est ainsi très rapidement venue se
superposer aux différends industriels et commerciaux, gelant le processus de participation
de la Chine à la phase de développement.
Il semble à ce jour que les autorités chinoises aient décidé de maintenir leur position
sur les fréquences utilisées par le système Beidou/Compass. Les annonces officielles
récentes de lancement de plusieurs satellites de la constellation Compass dans les deux
prochaines années semblent montrer leur détermination à construire leur propre système
de navigation indépendamment des projets européens.
- 16 -
III)
Collaboration avec l’ ESA
Sciences de l’espace
Depuis la coopération sur Double Star, les experts de l’ESA rencontrent une fois par
an les représentants d’institutions de recherche. L’ESA est principalement intéressée par
une coopération sur :
•
•
les prochaines étapes du programme lunaire chinois : Chang’e-2 lancé en 2012
(alunissage), Chang’e-3 lancé en 2017 (retour d’échantillons).
l’orbiteur solaire : la Chine et l’ESA développent chacun le sien, et l’ESA est
intéressée par une participation au projet chinois (mission Kuafu composée de 3
satellites pour l’observation de l’environnement solaire).
Observation de la Terre
La coopération entre l’ESA et le NRSCC est déjà fructueuse via le programme
Dragon, dont le troisième symposium s’est tenu récemment à Lijiang notamment à
propos de la phase 2 qui devrait inclure des données satellitaires chinoises et
européennes.
G) Conclusion
S’il est une technologie qu’une grande puissance se doive de maîtriser pour pouvoir
s’afficher comme telle, c’est bien celle de l’espace. C’est dans ce dadre que s’est
développée, au cours des deux dernières décennies, la science, la technologie et
l’industrie spatiales chinoises. Le pays souhaite montrer, par la maîtrise des technologies
spatiales, que le monde doit à présent compter avec lui.
Forte de ses collaborations avec diverses puissances déjà avancées dans ce domaine,
telle que la Russie, et des partenariats technologiques noués avec d’autres pays comme la
France, la Chine se place maintenant parmi les plus importants acteurs du domaine.
Les technologies mises en œuvre par la Chine sont encore le plus souvent dérivées de
celles de pays partenaires. Les autorités sont cependant confiantes dans les capacités du
pays à s’affranchir totalement, à terme, des technologies étrangères et à n’utiliser que
celles développées dans les laboratoires nationaux, avec des composants fabriqués et
assemblés exclusivement dans les usines chinoises.
- 17 -
ANNEXE I
Historique de l’émergence d’un acteur spatial mondial (1956-2009)
8 octobre 1956 : création du 5e institut de recherche du Ministère de la defense
nationale, premier établissement chinois destine à la recherché et à la fabrication des
missiles.
19 juillet 1964 : lancement réussi à Guangde (province de l’Anhui) de la première fusée
chinoise portant une souris. Il s’agit du premier pas de la Chine vers l’exploration
spatiale.
1er avril 1968 : création de l’Institut de recherche pour la médecine spatiale et début de
la formation des astronautes et des recherches sur la médecine spatiale.
24 avril 1970 : lancement réussi à Jiuquan (province du Gansu) du premier satellite
artificiel chinois, Orient Rouge I. La Chine devient ainsi le cinquième pays capable de
lancer des satellites.
26 novembre 1975 : lancement réussi du premier satellite récupérable après trois jours
ed mission. La Chine devient le troisième pays maîtrisant la technique de récupération
des satellites.
7 septembre 1988 : lancement réussi à Taiyuan du satellite météorologique Fengyun 1A
par le lanceur Longue Marche LM-4.
7 avril 1990 : lancement du satellite américain Asia 1 par la fusée Longue Marche LM-3.
La Chine entre désormais sur le marché international de lancement des satellites.
16 juillet 1990 : lancement à Xichang d’une fusée à propulseurs d’appoint LM-2, base
des vols habités.
1992 : lancement du programme national de conception de la navette spatiale habitée
Shenzhou.
20 novembre 1999 : lancement réussi de la première navette spatiale chinoise Shenzhou
dont la cabine récupérable atterrit le jour suivant en Mongolie intérieure.
10 janvier 2001 : lancement de la navette spatiale Shenzhou 2.
25 mars 2002 : lancement de Shenzhou 3 qui atterrit en Mongolie intérieure après avoir
accompli 108 tours autour de la Terre.
30 décembre 2002 : lancement réussi de Shenzhou 4.
15 octobre 2003 : lancement réussi de la navette spatiale Shenzhou 5 par une fusée
Longue Marche 2F avec à son bord le premier taïkonaute, YANG Liwei, récupéré après
21 heures en orbite autour de la Terre.
29 décembre 2003 : lancement du satellite TC-1 du programme Double Star, premier
projet scientifique conjoint entre l’ESA et la CNSA.
25 juillet 2004 : lancement réussi du satellite TC-2 du programme Double Star.
12 octobre 2005 : lancement de Shenzhou 6 avec à son bord deux taïkonautes, FEI
Junlong et NIE Haisheng,
24 octobre 2007 : lancement de Chang’e, première sonde lunaire.
25 septembre 2008 : lancement de Shenzhou 7 avec 3 taïkounautes, Zhai Zhigang, Liu
Boming et Jing Haipeng.
27 septembre 2008 : premiere sortie chinoise dans l’espace. D’une durée de 20 minutes,
elle a été effectuée par Zhai Zhigang.
1er mars 2009 : Chang’e s’écrase sur la Lune, après avoir transmis durant 16 mois une
moisson de données.
- 18 -
ANNEXE II
Instituts sous tutelle de la CASC, de la CASIC et du CLTC
CASC
Sept académies dépendent de la CASC :
- la China Academy of Launch Vehicle Technology (CALT, Académie n°1) ;
- la China Academy of Rocket Motor Technology (CARMT, 4e Académie) ;
- la China Academy of Space Technology (CAST, 5e Académie) ;
- la China Aerospace Propellant Technology Academy (CAPA, 6e Académie) ;
- la Shanghai Academy of Space Flight Technology (SAST, 8e Académie),
anciennement Shanghai Bureau of Astronautics (SHBOA) ;
- la China Academy of Space Electronic Technology (CASET, 9e Académie) ;
- la China Academy of Aerospace Navigation Technology (CAANT, 10e
Académie).
Elle possède également deux complexes industriels de R&D :
- la Sichuan Space Industry Corporation (SSIC) ;
- la Xi’an Space Science & Technology Industry Corporation.
CASIC
La CASIC comprend sept entités majeures :
- la China Changfeng Mechanics and Electronics Technology Academy ;
- la China Haiying Electro-mechanical Technology Academy (CHETA) ;
- la China Space Civil Building Engineering Design & Research Academy
- la Chian Solid Rocket Engine Technology Academy (China Hexi Chemical
Machinery Company)
En outre, elle dispose d’unités de recherche, de développement, de production et de
commercialisation, telles que
- la China Jiangnan Space Industry Company Group ;
- le Sanjiang Space Group ;
- la Hunan Space Agency ;
- Yunnan Space Industry Corporation
- China Aerospace Industrial Supply & Marketing Corporation
- China Great Wall Industry Corporation
- China Aerospace Trust & Investment Co., Ltd
CLTC
Le CLTC est composé de :
- le BACC (Beijing Aerospace Command and Control Center) est un organe de
contrôle depuis lequel sont décidées et coordonnées les actions de lancement et de
mise à poste des satellites ;
- 19 -
-
le XSCC (Xi’an Satellite Control Centre) dispose d’un centre de contrôle ainsi
que de stations mobiles. Il est utilisé pour le suivi au sol des satellites, qu’ils
soient chinois ou étrangers ;
le SMTC (Satellite Maritime Tracking and Control) qui possède quatre navires
équipés en stations de poursuite baptisés Yuan Wang ;
le BSEDI (Beijing Special Engineering Design and Research Institute) ;
le LITTT (Luoyang Institute of Tracking and Telecommunications Technology) ;
les stations de poursuite de Changchun, Guiyang, Khashi, Minxi, Nanning,
Weinan, Xiamen, Yilan.
- 20 -
ANNEXE III
Les lanceurs chinois
• LM-1
La conception du premier lanceur de la série des Longue Marche LM (ou LM) dérive de
celle de la famille de missiles DF. Le premier exemplaire de cette famille, DF-1, est
initialement un missile russe (R-2) dont la production a commencé en Chine en 1958. Ce
missile fut tiré avec succès en 1960 puis modifié pour devenir dans sa seconde version
DF-2 (ou CSS-1) le premier missile national chinois, également tiré avec succès en 1964.
Ce tir sera suivi en 1966 par celui du DF-3 (ou CSS-2) qui sera alors doté d’un second
étage pour devenir le DF-4 (ou CSS-3), qualifié en janvier 1970, puis enfin d’un
troisième étage à poudre pour devenir le LM-1. Le développement de ce lanceur LM-1 a
ainsi permis à la Chine de lancer le 24 septembre 1970 son premier satellite Orient Rouge
1.
• LM-2A et FB-1
Deux lanceurs différents sont développés à partir du missile DF-5 destiné à emporter la
bombe à hydrogène chinoise (1er vol en 1971). Le LM-2A, destiné aux satellites
récupérables et développé par la CALT, explose en novembre 1974 lors de son vol
inaugural. Le FB-1, destiné aux satellites expérimentaux et développé par la SAST
(Shanghai Academy of Space Flight Technology), explose également lors de ses deux
premiers lancements en 1973 et 1974.
Le LM-2A, le FB-1 et le LM-1 ne sont plus utilisés actuellement.
• LM-2C et LM-2E
Le LM-2C est une version légèrement modifiée du LM-2A, toujours à deux étages, et
qualifiée en novembre 1975. Il est destiné aux satellites en orbite basse –LEO).
A partir de 1986, les deux étages de ce lanceur LM-2C seront allongés et équipés de
quatre boosters à propergol liquide pour former le lanceur LM-2E, destiné aux satellites
en orbite basse et géostationnaires (GEO) et dont le vol inaugural a eu lieu en juillet
1990.
• LM-3
Depuis son premier tir en janvier 1985, le lanceur LM-3 est parmi les plus utilisés des
lanceurs chinois avec le LM-2C. Il est constitué des deux étages du LM-2C auxquels est
rajouté un troisième étage cryogénique. Deux autres versions modifiées existent à l’heure
actuelle : le LM-3A (version modifiée sans booster) et le LM-3B (version modifiée avec
quatre boosters).
• LM-4A et LM-2D
Le lanceur LM-4A développé par la SAST dérive du LM-2C. Son vol inaugural a eu lien
en septembre 1988. Il est composé du premier étage de celui-ci, allongé de 4m, et d’un
troisième étage à ergols stockables. Le LM-4A est utilisé pour places des satellites en
orbite polaire. Les deux premiers étages de ce lanceur sont également utilisés par la
SAST pour former la version LM-2D destinée aux orbites basses et qualifiée en 1992.
- 21 -
ANNEXE IV
Les satellites chinois
• FSW (Fanhui Shi Weixing)
Avant de développer des satellites d’observation purement civils, la Chine a combiné
dans un premier temps des applications civiles et militaires. Ce sont les satellites
récupérables FSW, dont le programme a été décidé en 1967, qui ont été utilisés pour ces
missions. Les capsules FSW sont aujourd’hui utilisées lors d’expériences en
microgravité. La capsule FSW-3 a ainsi été lancée en juillet 2003 par un lanceur LM-2D.
• CBERS (China Brazil Earth Remote Sensing)
Le programme de coopération entre la Chine et le Brésil a été initié en 1988 avec pour
objectif de développer deux satellites de télédétection aux performances comparables à
celles de SPOT. Les deux satellites CBERS-1 et CBERS-2 envoyés respectivement en
1999 et 2003 ont été conçus par le Xi’an Research Institute of Radiotechnology. Le
CRESDA assure en Chine la distribution des images CBERS.
• ZY (Zi Yuan)
En marge de la coopération avec le Brésil sur le programme CBERS, la Chine a
développé et envoyé trois satellites de télédétection destinés à des applications aussi bien
civiles que militaires. D’une durée de vie relativement faible (environ 2 ans), les trois
satellites du programme ont été envoyés respectivement le 1er septembre 2000, le 27
octobre 2002 et le 6 novembre 2004. La troisième génération de satellites est en cours de
développement.
• FY (Feng Yun)
Le satellite de météorologie FY-1A, lancé en 1988, a cessé son activité au bout de 39
jours et une version améliorée FY-1B a alors été lancée en 1990. Ensuite, deux autres
satellites de la famille FY-1 ont été placés en orbite en 1999 et en 2002.
La famille FY-2 a ensuite transmis ses données entre 1994 et aujourd’hui et deux
nouvelles familles sont en développement et seront lancées pendant le 11e plan
quinquennal (2006-2010) : FY-3 (système d’imagerie multispectral en orbite polaire) et
FY-4 (en orbite géostationnaire pour remplacer les FY-2).
• HY (Hai Yang)
La télédétection océanique en Chine a débuté par le lancement le 15 mai 2002 par une
fusée LM-4B du satellite géostationnaire HY-1A. Le programme prévoit la mise en orbite
de 5 satellites jusqu’en 2010 (le second étant prévu en 2006). Le National Satellite Ocean
Application Service (NSOAS), sous tutelle de la State Oceanic Administration (SOA) est
maître d’œuvre de la série des HY, la CAST étant chargé de la construction.
HY-1A est un minisatellite qui embarque un capteur de couleur de l’eau associé un
imageur optique moyenne résolution (250m) pour la surveillance des côtes chinoises.
HY-1B qui prendra la suite de HY-1B (ou HY-2) est prévu pour être lancé fin de l’année
2006.
HY-2 embarquera quant à lui un altimètre associé à un radiomètre, ainsi qu’un réflecteur
laser. Un diffusiomètre vent/vagues, un récepteur GPS et/ou le système DORIS sont
susceptibles d’être embarqués.
- 22 -
La troisième génération, HY-3, embarquerait des capteurs supplémentaires tels qu’un
SAR (Synthetic Aperture Radar).
• Satellites de positionnement – Beidou
Le programme chinois de navigation et positionnement par satellite prévoit la mise en
orbite de quatre satellites, dont deux opérationnels et deux de secours. Le dernier satellite
expérimental a été lancé fin 2006. Ce système est utilisé pour des applications militaires,
le GPS étant utilisé pour les applications civiles et le futur programme Galileo ne
prévoyant pas d’octroyer à la Chine des fréquences militaires. La fin de cette phase
coïncide avec le lancement en avril 2007 du premier satellite de la phase commerciale,
sous le nom Compass.
• Le projet Meridian
Il consiste à mettre en orbite un satellite selon une trajectoire méridienne. Il devrait
permettre l’analyse en 3 dimensions de l’environnement et la surveillance du climat sur
deux tranches du globe, dont l’une incorporerait la plupart du territoire chinois et l’autre
l’intégralité de l’Amérique du Sud et l’Est de l’Amérique du Nord. Ce projet a reçu
l’approbation du gouvernement et a suscité beaucoup d’intérêt de la part des Etats-Unis
lors d’un précédent colloque à ce sujet, une coopération paraissant évidente étant donné
les caractéristiques géographiques de ce produit
• Le projet Kuafu
Du nom d’un personnage mythologique chinois qui aurait poursuivi le soleil, ce projet
comprendrait 3 satellites, consacrés à la science de la météorologie spatiale. Il devra
fournir des observations globales et à long terme, de l'ensemble de la séquence de
perturbations, de l'héliosphère jusqu'aux confins de la magnétosphère terrestre. Le
CSSAR cherche un appui international pour le lancement de ce projet et dispose d’ores et
déjà de celui de l’agence spatiale canadienne.
• Le projet Phobos-Grunt
Il s’agit d’une ollaboration sino-russe sur le programme d’exploration de Mars et son
satellite Phobos, comprenant le lancement d’une sonde par lanceur russe en octobre 2009
et le prélèvement d’échantillons. La Chine espère également en profiter pour embarquer
de petits satellites d’observation de l’environnement martien.
• Le projet SPORT
Ce satellite à orbite solaire, dont le lancement est prévu à une échéance de 15 à 20 ans,
devrait avoir pour objectif l’observation des éruptions solaires.
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ANNEXE V
Instituts spécialisés en aérospatiale au sein d’universités
1) Harbin Institute of Technology – Harbin
Laboratory of Engine Aerodynamics
Laboratory of Aircraft Advanced Technology
Key Communication Lab of China Aerospace Corporation
Research Institute Of Satellite Engineering Technology
Research Institute Of Vibration Engineering
Research Institute Of Micro-Special Motor
Research Center of Navigation Testing equipment
Research Center of Engine Gas Dynamics
Research center of Deep Space Exploration
2) Beijing University of Aeronautics and Astronautics (Beihang) - Pékin
Laboratoires clefs nationaux (Stae Key Laboratories):
National Laboratory of Aero-Thermodynamics of Aircraft Engines
National Laboratory for Computational Fluid Dynamics
National Opened Fluid Laboratory
Instituts de recherche:
Institute of Unmanned Aircraft Design
Institute of Fluid Mechanics
Institute of Materials and Failure Prevention
Institute of Avionics Systems
Institute of Thermal Power Engineering
Institute of Flight Control and Simulation
Institute of Aircraft Design
Institute of Solid Mechanics (Composite Materials Mechanics)
Institute of Flight Vehicle Man-Machine Environment Systems Engineering
3) Université Tsinghua - Pékin
Département d’automatique
Instituts de recherche:
The Institute for Control Theory and Application
The Institute for System Integration
The Institute for Information Processing
The Institute for Process Control
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The Institute for System Engineering
The Institute for Electronics and Measurement
The Sub-Laboratory of the State Laboratory for Intelligent Technology and Systems
The Tsinghua-NEC Center for MCS Research and Training
The Tsinghua-Rockwell Automatic Laboratory
The Joint-Laboratory for Intelligent Transportation Systems.
4) Northwest Polytechnical University – Xi’an
Départements:
Department of Mechanical Enginerring
Aircraft Department
Department of Electronic Engineering
Department of Aeroengine and Thermal Power Engineering
College of Astronautics
Department of Aircraft Manufacturing Engineering
Department of Engineering Mechanics
Civil Aviation Engineering College
5) Nanjing University of Aeronautics and Astronautics - Nankin
Départements:
College of Aerospace Engineering
College of Energy and Power Engineering
College of Civil Aviation
College of Mechanical and Electrical Engineering
Laboratoires:
National Key Laboratory for Defense Science and Technology: Helicopter Rotor
Dynamics Laboratory
National Key Laboratory: Advanced Aircraft Design Technology
National Key Laboratory: Mechanical Engineering and Automation
National Key Laboratory for Fluid Mechanics: Aerodynamics
National Key Laboratory for Engineering Mechanics: Vibration Engineering
Provincial Key Laboratory for Aerospace Electric Power: Electricity,Power & Power
Transmission
Provincial Key Laboratory: Navigation Guidance & Control
Provincial Key Laboratory: Aerospace Propulsion Theory & Engineeing
Provincial Key Laboratory: Applied Computer Technology
Laboratory of Smart Material and Structure
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6) Xi’an Jiatong University – Xi’An
Départements:
Mechanical Engineering
Electrical Engineering
Electronics & Information Engineering
The Academy of Science & Engineering
Laboratoires:
State Key Laboratory of Fluid Machinery
State Key Laboratory for Mechanical Behavior of Materials
Theory of lubrication and rotor-bearing systems research laboratory, State Education
Commission of the People’s Republic of China (SECC) .
State Key Laboratory of Mechanical Structural Strength and Vibration
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ANNEXE VI
Les accords franco-chinois en matière de recherche et développement spatiaux
11 février 1985 Arrangement entre le Ministère des la Recherche et de la Technologie de la
République Française et le Ministre de l'Industrie Astronautique de la République
Populaire de Chine sur la coopération scientifique et technique dans le domaine
spatial
5 mars 1985
Accord de coopération entre la France et la Chine
16 avril 1985
Accord intergouvernemental à long terme sur le développement des relations
économiques et de la coopération (Entre en vigueur le 28 février 1986).
26 juin 1986
Accord de coopération entre le CLTS et le CNES (réseau bande S)
15 mai 1997
Accord intergouvernemental relatif à la coopération dans le domaine de l’étude et
de l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique
6 avril 1998
Convention entre la Commission des Sciences, de la Technologie et de l'Industrie
pour la Défense nationale de la République Populaire de Chine pour
l'interconnexion des réseaux de télémesure, de poursuite et de télécommande
(TT&C) et la fourniture mutuelle de services TT&C.
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