REUSSIR 150 BD - En Essonne Réussir

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REUSSIR 150 BD - En Essonne Réussir
COMMERCES
Les clés
de la réussite
ENQUÊTE ENTREPRISE
ET SPORT : MÊME COMBAT ?
LE GRAND ENTRETIEN
PASCALE BRACONNOT
Climat « Ne rien
faire et c’est la
grande inconnue »
N°150 DÉC./JANV./FÉV. 2016
DANS LES COULISSES
Au cœur de Centthor
GRAND PARIS
Zoom sur
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N°150
SOMMAIRE
DÉC./JANV./FÉV. 2016
6 L’ACTU EN IMAGES
8 CHIFFRES
12 ON EN PARLE…
14 ENTREPRISES À LA UNE
16 ELLES ARRIVENT
La FFB déménage à Évry
44
20 DANS LES COULISSES
Centthor
22 UNE JOURNÉE AVEC…
Sébastien Taugourdeau,
boucherie de l’Église et Chevry II
ENQUÊTE
Entreprise et sport : même combat ?
50 LE GRAND ENTRETIEN
Pascale Braconnot,
chercheuse au CEA
24 PARCOURS D’ENTREPRISES
• Bruneau
• Gexel Recouvrement
• Eurofo
26 PORTRAIT DE CRÉATEURS
Cécile Pasquinelli Vu-Hong,
fondatrice de Garance
28 PORTRAITS DE COMMERCES
• Au-dessus, sur l’étagère du haut
• Boulangerie Le Garrec
• L’Escale
• Mercerie Cactus Indigo
31 E-COMMERCE
MoB-MoB
32 ENTREPRISES ENGAGÉES
STPEE
52
DOSSIER
COMMERCE : LES CLÉS DE LA RÉUSSITE
56 Les commerçants ne sont pas seuls
58 Témoignages
34 RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
Missler Software
36 GRAND PARIS
Terre des data centers
38 PRODUITS CCI
Techinnov
40 ACTUS CCI
43 ACTIONS CCI
PUBLIRÉDACTIONNEL
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61 DEMAIN
Bienvenue dans l’école du futur
63 BONNE TABLE
La Maison du pressoir, Crosne
64 TOURISME D’AFFAIRES
Maison Cocteau, Milly-la-Forêt
66 MADE IN ESSONNE
68 JURIDIQUE
70 VOUS AVEZ LA PAROLE
La révolution numérique
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
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Informations générales et économiques
aux entreprises du département de l’Essonne
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Directeur général : Bruno Malecamp
Trimestriel édité par la CCI Essonne
2, cours Monseigneur Romero
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Service Communication de la CCI Essonne
CORRECTEUR : Pierre Talbot
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de l’Église/Chevry II, Bruneau, Gexel Recouvrement,
Eurofo, Garance, Au-dessus, sur l’étagère du haut,
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ÉDITO
SOYONS ÉTHIQUES,
SOLIDAIRES ET CITOYENS !
A
lors que les événements
tragiques du 13 novembre
dernier retentissent encore en
chacun de nous et partout à
travers le monde, il me semble essentiel
de rappeler à quel point nous, acteurs
économiques, devons nous montrer plus
que jamais lucides et responsables.
Aujourd’hui, il est vital d’encourager
la solidarité et l’entreprise citoyenne,
réaffirmer des valeurs mais aussi,
notamment, pour les plus jeunes d’entre
nous, donner du sens aux initiatives et
aux projets.
La CCI Essonne, comme bon nombre
de ses partenaires et d’entreprises, y
travaille, à travers les actions qu’elle
porte, mais aussi la démarche sociétale
en matière de développement durable
qu’elle a engagée ces dernières années.
Elle a intégré progressivement
des critères éthiques, sociaux,
environnementaux dans ses politiques
et pratiques, devenant ainsi une
CCI ‘exemplaire’ en matière de
RSE (Responsabilité sociétale et
environnementale).
Miser sur la RSE, c’est s’appuyer
sur une ‘loyauté des pratiques’.
Très concrètement cela signifie, par
exemple, se comporter de manière
éthique dans l’ensemble des relations
que nous pouvons tisser avec nos
partenaires, nos prestataires,
nos ressortissants mais également avec
nos concurrents. C’est aussi favoriser
la diversité dans le recrutement des
collaborateurs, veiller à leur bien-être,
à leurs besoins en compétences ou
encore à leurs envies d’évolution.
C’est, au fond, appliquer à l’entreprise
des règles élémentaires de vivre
ensemble : cultiver l’altruisme,
se respecter soi-même et respecter
les autres. Voilà sans doute des valeurs
essentielles sur lesquelles les acteurs
économiques peuvent consolider
le développement et les initiatives
sur nos territoires.
À l’heure où certains grands groupes
préfèrent s’implanter ailleurs pour aller
chercher une fiscalité plus avantageuse,
cette ‘loyauté des pratiques’ propose un
modèle qui repose sur une concurrence
saine, une manière de travailler ensemble
« LOYAUTÉ
DES PRATIQUES »
de façon honnête, équitable et intègre.
Pour le tissu économique au sens large,
les bénéfices sont concrets : stimulation
de l’entrepreneuriat et des capacités
d’innovation, efficacité, réduction des
coûts, etc.
Porte-parole des entreprises auprès de
la puissance publique, les CCI se doivent
d’être à leurs côtés afin de réaffirmer ces
fondamentaux et encourager – partout
où elles le peuvent - ces pratiques
exemplaires.
Car, au-delà de valeurs de fond, c’est un
projet de société au sens large qu’il nous
appartient aujourd’hui d’incarner et de
défendre haut et fort, ensemble.
Et dans ce cadre, nul doute que les
acteurs économiques ont un rôle majeur
à jouer.
Philippe Lavialle
Président de la CCI Essonne
[email protected]
Twitter : @PLavialle
blogdupresidentcciessonne.com
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
5
L’ACTU EN IMAGES
/ CAMPUS ZEHNDER
INAUGURATION
Véritable vitrine du savoir-faire
du groupe Zehnder en France, le
Campus Zehnder a été inauguré
le 1er octobre 2015 à Évry. Sur
3 500m2, ce bâtiment, labellisé
Minergie-P, met en œuvre, en
conditions réelles d’utilisation,
les solutions de chauffage,
rafraîchissement et de ventilation
double flux de Zehnder. Il abrite
le siège, le centre de formation
(500 m2) et l’espace d’exposition
(300 m2) du groupe suisse en
France.
/ GROUPE ARBEY
MÉCÈNE PHILOSOPHE
Ouverte sur la ville, face à la RN7 au niveau de Ris-Orangis,
depuis octobre dernier, Géodésie, la sculpture de Jean-Claude
Jourdan, artiste plasticien, professeur d’arts plastiques à Évry,
est une commande du groupe Arbey. Un acte de mécénat
emblématique pour l’aménageur foncier essonnien.
/ ESSONNE INFO
SAUVÉ PAR LE
CROWDFUNDING !
Au terme de 45 jours d’efforts,
l’opération de crowdfunding lancée par
l’équipe du site d’informations Essonne
info s’est conclue, en novembre dernier,
par un succès avec 38 250 € récoltés
auprès de 708 abonnés-fondateurs, qui
sont associés à la réflexion sur l’avenir
de ce site web d’informations locales.
/ MEILLEURS APPRENTIS DE FRANCE
3 MÉDAILLES D’OR
POUR LA FDME
Maxence Gasnier, Thomas Mille et Jordan Rogier,
apprentis à la Facultés des métiers de l’Essonne,
ont obtenu la médaille d’or nationale en Soudage.
6
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
L’ACTU EN IMAGES
/ RENTRÉE ÉCONOMIQUE DE LA CCI
TOUTE L’ESSONNE ÉTAIT LÀ
Plus de 400 partenaires et dirigeants
d’entreprises ont répondu présents à l’invitation
de la CCI Essonne le 21 septembre dernier. Focus
sur la conjoncture économique, précisions sur
les grandes thématiques d’avenir (transition
énergétique, transformation numérique), points
sur les enjeux phares, ont fait l’objet d’un
riche débat entre Philippe Lavialle (à droite
sur la photo), président de la CCI Essonne et
l’économiste Philippe Dessertine.
/ PARIS ORLY
RDV DE L’EMPLOI
Succès, le 10 novembre, pour les
Rendez-vous de l’emploi organisés
par Pôle emploi, en partenariat avec
la CCI Essonne avec 150 recruteurs, 80
exposants et 1 000 opportunités
d’emploi.
/ WAI MASSY-SACLAY
/ TEDX SACLAY
SOUS LE SIGNE
DE LA LUMIÈRE
Une première en Essonne ! Le TEDx
organisé en novembre dernier par Assya
Van Gysel a été un succès. De nombreux
partenaires ont soutenu l’initiative, dont la
CCI Essonne.
HÉBERGEMENT ET
ACCOMPAGNEMENT
DES START-UPS
Le Wai (We are innovation) de
Massy-Saclay, que vient d’ouvrir
BNP Paribas dans le quartier
d’affaires de Massy, est un nouveau
lieu dédié à la créativité, avec
entre autres, 150 postes de travail
répartis en espaces modulables.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
7
CHIFFRES
EN BREF
LES FRANÇAIS TRÈS
ENGAGÉS AU TRAVAIL !
Réalisation des missions, adhésion aux règles, aide spontanée aux collègues,
temps de présence… Selon une étude*, il s’avère que le sentiment de bien-être et
d’épanouissement a un fort impact sur l’engagement des salariés.
1. LES SALARIÉS FRANÇAIS MONTRENT UN BEL ENGAGEMENT
AU TRAVAIL
90%
et plus soutiennent
leurs collègues
73%
dépassent leur temps
normal de travail
2. BIEN-ÊTRE ET ÉPANOUISSEMENT, MOTEURS DE L’ENGAGEMENT
AU TRAVAIL
73%
de ceux ressentant
le plus de bien-être
réalisent leurs
missions de façon
fréquente
de ceux ressentant
le plus de bien-être
aident leur supérieur
spontanément
Source : IÉSEG School of management – Cegos en partenariat avec CSA
des moins de trente
ans considèrent
l’entrepreneur comme
une personne altruiste,
soucieuse d’aider son
prochain.
pensent qu’il
aime profiter de
la vie. Diriger une
entreprise et être
hédoniste n’est pas
incompatible.
Source : GfK pour Ager 2015 Source : GfK pour Ager 2015
8
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
Équipement en smartphones
36%
27%
2014
2010
Multiéquipement en micro-ordinateurs
82%
76%
67 %
75%
Équipement en micro-ordinateurs
Équipement en tablettes
41%
14%
2011
des dirigeants français
décrivent l’entrepreneur
type comme une
personnalité curieuse,
dotée d’une véritable
soif d’apprendre.
76%
considèrement qu’il
aime assumer des
responsabilités et
manager.
PROPORTION DE FRANÇAIS
ÉQUIPÉS EN DIFFÉRENTS
MATÉRIELS TIC
2014
83%
Source : baromètre Bodacc en partenariat
avec Altares.
2014
91%
des interrogés ont un
sentiment de bien-être et
d’épanouissement
Source : enquête Arcep-CGTI-Credoc, décembre 2014
29%
4%
2014
75%
Règlements fournisseurs :
la pire valeur depuis 10 ans
Une étude menée par Altares
sur les comportements de
paiement des entreprises en
France et en Europe pointe 13,6
jours de retard en moyenne, la
pire valeur depuis 10 ans pour
les fournisseurs. Seulement
36,5% des entreprises
françaises payent toutes
La reprise des fonds
de commerce en recul
Au 1er semestre 2015, les
reprises de fonds de commerce
ont reculé de 12 %, avec
moins de 20 000 reprises
(19 947). Le prix moyen des
fonds de commerce peine
lui aussi à résister et baisse
de 3 % à 184 600 €. Si la
restauration reste l’activité la
plus plébiscitée, avec plus de
3 600 rachats, les reprises de
fonds de commerce restent
traditionnellement portées par
des jeunes entreprises.
2010
Répondent aux critères de
l’engagement au travail
leurs factures à l’heure. En
Europe, les comportements
de paiement s’améliorent très
légèrement mais, à
14,6 jours de retard en
moyenne et 9,7% d’entreprises
au-delà de trente jours, la
situation demeure tendue. Par
ailleurs, les paiements des TPE
et les retards de règlement
sont encore nombreux dans
l’administration de l’État,
tandis que les collectivités
territoriales font mieux que le
privé.
2011
84%
Les entreprises familiales
européennes optimistes
Selon KPMG, les entreprises
familiales, surtout les grosses,
affichent une confiance
inédite dans l’avenir. Ainsi,
75 % positivent. Un niveau
d’optimisme jamais atteint,
en hausse de près de 20 % en
deux ans. Il est vrai que 56 %
des entreprises interrogées
ont vu leur chiffre d’affaires
augmenter au cours des 12
derniers mois. Malgré tout, les
entreprises familiales détectent
de sérieuses menaces : la
concurrence accrue (37 % des
interrogés, 43 % en France),
la “guerre des talents” (33 %)
et la baisse de la rentabilité,
mentionnée par 32 % des
sondés (48 % en France).
CHIFFRES
CONSOMMATEURS
22%
ENTREPRISES
TÉLÉPHONE
77%
RELATIONS CLIENTS :
LE GRAND GASPILLAGE
Les entreprises perdent de l’argent
en proposant des moyens de
communication en inadéquation avec
les canaux de communication utilisés
constate Dimelo, éditeur de logiciels de
Relation client en mode SaaS.
Explosion des réseaux sociaux
Le canal téléphonique est de moins
en moins utilisé par les consommateurs
et totalement en déclin pour la
génération des plus jeunes
(16-24 ans). Mais, de leur côté, les
entreprises continuent d’y investir
en moyenne 77 % de leur budget.
Un gaspillage qui s’élève à près
de 200 milliards de dollars !
Paradoxalement, seulement 3 % des
budgets des entreprises sont consacrés
aux réseaux sociaux. Un décalage
évident avec les consommateurs qui les
utilisent à plus de 17 %.
N°1, l’e-mailing
De même, les messageries instantanées,
en plein essor et utilisées à plus de
26 %, ne représentent que 4 % des
investissements dans la relation client
des entreprises. L’email est utilisé à
35 % par les consommateurs et reste
aujourd’hui le canal de communication
le plus important. C’est également le
cas pour les entreprises qui consacrent
à l’e-mailing 13 % de leur budget. Côté
papier, les entreprises y consacrent
3 % d’investissement.
INFOS PRATIQUES
SÉCURITÉ SOCIALE :
Base Smic horaire :
9,61 €/heure
Plafond : 38 616 €/an
Smic applicable depuis
le 1er janvier 2015
conformément à la loi
en faveur des revenus
du travail en vigueur
(une revalorisation sera
réalisée en janvier 2016).
Réalisé par la CCI Essonne
tous les ans, ce baromètre a
pour objectif de comprendre
comment les entreprises
essonniennes perçoivent leur
environnement économique et
de repérer les comportements
qu’elles comptent adopter à
travers divers indicateurs :
trésorerie, effectifs,
investissements, activités.
À découvrir dès à présent
l’édition de septembre 2015.
En savoir plus : essonne.cci.fr
—
ESSONNE
BAROMÈTRE DES AFFAIRES
—
Septembre 2015
Enquête semestrielle
Tendance
Méthodologie
Le baromètre des affaires est réalisé
par la CCI Essonne. Il a pour objectif
de comprendre comment les entreprises
essonniennes perçoivent leur environnement
économique et de repérer les comportements
qu’elles comptent adopter.
Le principe est de nourrir cette représentation
par une enquête annuelle. À chaque niveau
d’interrogation, les responsables d’entreprise
ont plusieurs possibilités de réponses.
L’enquête téléphonique, dont les résultats
sont publiés dans ce baromètre, a été réalisée
par le cabinet Tryom en mai 2015 et a permis
de recueillir l’avis d’environ 400 responsables
d’entreprise du département de toutes tailles
et de tous secteurs, répartis selon la méthode
des quotas.
Pour permettre une lecture détaillée,
les résultats sont analysés par secteur
d’activité (industrie, construction,
commerce, services) et selon la taille de leurs
effectifs (avec les TPE, PME et les GE). Le
terme tendance renvoie aux réponses cumulées des chefs d’entreprise et donne
leur position globale.
L’indicateur d’opinion (ou solde d’opinion) est
le moyen choisi afin de suivre les fluctuations
du moral des chefs d’entreprise. Il fait la part
entre les réponses optimistes (amélioration
de la situation) et les avis pessimistes
(dégradation de la situation).
TPE : très petites entreprises de moins
de 10 salariés
petites et moyennes entreprises
de 10 à 250 salariés
grandes entreprises de plus
de 250 salariés
PME
GE :
Un climat des affaires globalement favorable
L’année 2015 a débuté avec l’entrée en vigueur du pacte
de responsabilité et solidarité. Ce pacte cherche à réduire le coût du travail et, de ce fait, renforce le Cice (Crédit d’impôt compétitivité emploi), déjà en place depuis
2 ans. Ces deux mesures apporteraient dans un premier temps
une « bouffée d’oxygène » aux entreprises françaises, pour
ensuite dynamiser l’économie, selon l’analyse du Figaro du 19
décembre 2014 intitulée « Croissance : 2015 commence sous de
meilleurs augures ». Parallèlement, selon l’Insee , pendant le premier semestre 2015, la dépréciation de l’euro, ainsi que la baisse
du prix du pétrole, ont augmenté le pouvoir d’achat des Français et dynamisé les exportations. Ces éléments expliquent en
partie le taux de croissance de 0,6 % du 1er trimestre, les taux
de croissance prévus de 0,3 % pour les 2e et 3e trimestres et de
0,4 % pour le 4e trimestre 2015, ainsi que la bonne orientation du
climat des affaires dans tous les secteurs d’activité.
Les résultats de cette enquête sont assez cohérents avec les analyses de la conjoncture qui ont été faites au niveau national. En effet, comme prévu dans les analyses du Figaro de décembre 2014,
le 1er semestre 2015 a été marqué par la stabilité, surtout au
niveau des investissements et des effectifs dans les entreprises
essonniennes. Les dégradations dans ces deux domaines ont
été très limitées tout au long du 1er semestre et les prévisions à
6 mois de l’évolution des investissements et des effectifs sont positives avec des soldes d’anticipation à hauteur de + 8 % chacun,
soit les plus élevés de l’ensemble de l’enquête. Par ailleurs, l’évolution de l’activité a été l’item de l’enquête pour lequel la part des
répondants déclarant une amélioration dans ce domaine a été
la plus élevée (22 %). Malgré un solde d’opinion qui reste négatif (- 16,1 %), les dirigeants d’entreprise sont optimistes quant à
l’avenir puisque seulement 17,6 % s’attendent à une dégradation de l’activité de l’entreprise dans les 6 mois à venir, contre
24 % qui prévoient une amélioration. Cependant, les dirigeants
d’entreprise sont assez pessimistes en ce qui concerne l’évolution de leur trésorerie d’ici la fin de l’année.
n° 47
INDICES :
SMIC :
1 457,52 €/mois
Brut mensuel
151,67 heures
(soit 35h hebdo)
BAROMÈTRE
DES AFFAIRES
3 218 €/mois
177 €/jour
TAUX DE CHÔMAGE
du 2e trimestre 2015
en Essonne :
7,7 %
127,91 €
Indice des prix à la
consommation, ensemble
des ménages, octobre
2015 (base 100 en 1998)
108,38 €
Indice des loyers
commerciaux,
3e trimestre 2015 (base
100 au 1er trimestre 2008)
107,86 €
Indice des loyers des
activités tertiaires,
2e trimestre 2015 (base
100 au 1er trimestre 2010)
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
9
CHIFFRES
-5 %
CRÉATION D’ENTREPRISE EN
ESSONNE : TOUJOURS EN HAUSSE
Octobre 2015
660
Septembre 2015
Août 2015
560
380
Juillet 2015
632
Juin 2015
667
Mai 2015
LE POINT DE VUE DE L’EXPERT
499
Avril 2015
615
Mars 2015
« QUALIFIER PLUS LES TRAVAILLEURS »
651
Février 2015
la productivité du facteur travail et, à
l’équilibre, son salaire réel (pouvoir d’achat).
La R&D augmente à la fois la productivité
du travail et du capital. Il faudra suivre
les exemples scandinave et suisse.
La question de la dette est aussi à
STEFANO BOSI,
traiter en Europe. Une dette élevée
Professeur
détenue par des étrangers signifie le
d’économie,
payement d’importants services de la
directeur du
dette. Cette fuite de richesse absorbe
centre de
les fruits de la croissance, empêche
recherche EPEE,
les investissements et coupe les
vice-président
jambes à toute croissance future.
de l’Ueve (Évry).
553
Janvier 2015
544
Décembre 2014
486
Novembre 2014
439
Octobre 2014
516
Après un 2nd trimestre en nette
hausse, la création d’entreprises
a connu une nouvelle progression
notable au 3e trimestre 2015, avec un
nombre d’immatriculation en forte
hausse.
DISPARITION D’ENTREPRISE :
LA ”CASSE” EST LIMITÉE
333
Octobre 2015
Septembre 2015
Août 2015
303
220
323
Juillet 2015
424
Juin 2015
Mai 2015
Avril 2015
Mars 2015
208
309
317
421
Février 2015
Janvier 2015
335
432
Décembre 2014
Novembre 2014
311
Octobre 2014
326
Côté radiations, si le mois de juillet
est en nette hausse par rapport à
juillet 2014 (avec 323 radiations
contre 221 un an plus tôt), les deux
mois suivants sont en baisse par
rapport aux mêmes mois de 2014.
10
En 2014, en volume, la consommation d’énergie dans l’industrie
est au même niveau qu’en 2013. La facture énergétique continue
de baisser (- 5 % en euros courants) du fait du recul des prix du
charbon, des produits pétroliers et du gaz. La consommation
d’énergie brute est de 35,4 Mt d’équivalent pétrole et la facture
énergétique s’élève à 15,2 Mds d’euros.
Faut-il se protéger de la mondialisation ?
La mondialisation pénalise les travailleurs
non-qualifiés des pays occidentaux, plus
exposés à la concurrence des bas salaires
asiatiques. Une conséquence politique de
cette situation est la radicalisation du vote
de ces travailleurs séduits par les formations
d’extrême gauche ou droite qui préconisent
des solutions protectionnistes contre la
mondialisation. L’économie chinoise a
subi un ralentissement récemment mais
ses fondamentaux demeurent solides
et sa croissance restera à des niveaux
élevés dans les années à venir. La vraie
question concernant la Chine est celle de
la transition démocratique. La croissance
économique détermine l’émergence d’une
classe moyenne éduquée qui aspire à
plus de libertés civiles et de participation
politique. Toutefois, dans certains pays
d’Asie, les citoyens sont disposés à troquer
les libertés personnelles pour des niveaux
de consommation plus importants.
Autoritarisme et consumérisme pourraient
être une formule “gagnante” dans le futur.
Quel avenir pour l’Europe et la France,
en particulier ?
Dans ce contexte, la seule possibilité
pour maintenir des salaires relativement
élevés en France et en Europe est celle de
qualifier plus les travailleurs par le biais de
l’éducation et d’investir dans la recherche
et développement. L’éducation augmente
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
La crise environnementale
a-t-elle une solution ?
La mondialisation économique et ses
implications économiques en Europe
comme en Asie sont des questions
importantes. Toutefois, la question
majeure est celle du réchauffement
climatique. Une réduction drastique des
émissions des gaz à effet de serre, par le
biais d’une coordination internationale,
pourrait permettre de limiter à deux
degrés l’augmentation de la température
moyenne. Cependant, les prévisions sont
incertaines, la coordination internationale
est laborieuse et les puissances
émergentes renoncent difficilement à des
niveaux de consommation plus élevés. Si
l’on intègre les bifurcations du système
(dégel du permafrost, réduction des
puits carbone et de l’albédo polaire, et
réchauffement des océans), une prévision
plus probable est celle d’une fourchette
entre trois et cinq degrés pour la fin du
siècle. Cela représenterait une catastrophe
et une menace pour la biodiversité et la
vie humaine tout court. On va lentement
mais surement vers une sixième extinction
massive d’espèces. Évidemment, la crise
environnementale dépend de la croissance
économique et de la mondialisation. Une
crise de cette ampleur mérite une réponse
d’envergure : décroissance économique,
adoption de technologies propres,
réduction de la démographie.
Propos recueillis par Pierre Talbot
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DANS LA PRESSE
DANS LA PRESSE
XENTECH
DANS LES ÉCHOS
Le quotidien économique
Les Échos a présenté le travail de
XenTech (Genopole, Évry) dans
son édition du 17 novembre dernier.
L’article rappelle le parcours
de l’entreprise essonnienne et
explique ses recherches sur les
fragments de tumeurs afin de
vaincre, précisément, le cancer.
Il se conclut par une citation du
Dg. de l’entreprise, Pascal Leurot,
annonçant que XenTech cherche
actuellement 3 millions d’euros pour
passer à une nouvelle étape de son
développement.
À LA TV
COCA-COLA GRIGNY
SUR FRANCE 3 RÉGION
Le 12 novembre dernier, le site
Coca-Cola de Grigny a inauguré
une nouvelle ligne de production de
canettes. Un événement pour l’usine
qui sert le bassin de consommation
de Coca le plus important en France.
Ce projet a nécessité un investissement de 30 millions d’euros et permis
l’embauche de 35 salariés, dont
la moitié habite l’Essonne, était-il
précisé dans le reportage diffusé sur
France 3 Région le jour même.
SUR LE WEB
AFM-TÉLÉTHON
L’association de patients s’associe
avec Bpifrance afin de créer une
usine pour fabriquer ses futures
thérapies géniques et cellulaires.
Basée à Évry, la plateforme
de production nécessite un
investissement de 120 millions
d’euros et créera, à terme, 300
emplois. La première pierre du site a
été posée début octobre.
À LA TV
JAPELL HANSER SAG
Japell Hanser Sag se renforce sur la dorure
haut de gamme. Le groupe d’embellissement
de l’imprimé, dont le siège se trouve à Pussay,
vient de s’équiper d’une nouvelle machine de
dorure haut de gamme, comme l’indiquait le
site Graphiline.com (12 novembre).
THALES ET AVIATION
DESIGN
Spy Ranger est un drone de surveillance et
de reconnaissance, conçu par Thales pour des
missions de sécurité et de défense. Pesant
15 kg pour 3,70 mètres d’envergure, il est
doté d’une propulsion électrique et offre une
autonomie de trois heures. C’est à Aviation
Design, PME de Milly-la-Forêt spécialiste des
composites, que l’on doit son ingénierie, selon
Industrie-Technologie.com (20 novembre).
LE MEILLEUR POST FACEBOOK
GLOBAL BIOENERGIES
À l’occasion de la Cop21, Global
Bioenergies s’offre une belle vidéo
pour expliquer son procédé de
production d’hydrocarbures à partir
de sources végétales, reprise
sur de nombreux sites web
dont Boursorama.com.
12
VOISIN MALIN
SUR LE WEB
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
Quatorze j’aime, 3 partages
pour le post Facebook de
rentrée du Proto204. Il est
vrai que le programme
annoncé était alléchant et
méritait les ‘‘like’’ : brasserie
participative, tiers-lieux
végétaux, mathématiciens,
etc. On aime, forcément !
Les caméras de France 3 se
sont intéressées à l’association
essonnienne de mise en relations
et de partage, Voisin Malin. Elle
a fait l’objet d’un reportage au
journal télévisé de France 3 le 2
novembre dernier. Son manager,
Laura Hurel, a expliqué les principes
de cette association d’entraide et
d’information qui permet de garder
le contact avec la population.
SUR TWITTER
@HellaKR
À la @cciessonne, pour la cérémonie
de remise des prix ‘‘Ensemble pour
l’apprentissage en Essonne’’.
@ColomboGina
Le Pdt de la @cciessonne @PLavialle
en duo avec #JérômeBonaldi :
Un peu de baume au cœur ce soir
#Espoirsdeleconomie
@linkandev
Bonnes pratiques de l’inbound
marketing et du commercial
@CCI_IdF_Presse
[Etude @CROCIS_CCI_IDF]
Impact des attentats sur l’activité
#économique francilienne
ENTREPRISES À LA UNE
NATURAL GRASS
BIOMÉTHODES
UN ESSONNIEN ACTEUR DE
LA NOUVELLE FILIÈRE SPORT
PARTENARIAT
DE BIO-RAFFINERIE
Bertrand Picard a participé au comité stratégique
préparatoire à la création en France d’une filière
Sport, estimée à 35 Mds €.
Notre pays lance, en cette
fin d’année, une filière Sport.
Bertrand Picard, fondateur de la
société Natural Grass spécialisée
dans les pelouses hybrides, a
participé au comité stratégique
préparatoire mis en place par le
Gouvernement pour ce faire. Celui
qui a inventé en 2009, à SaintSulpice-de-Favières, un concept
révolutionnaire de gazon naturel
ancré dans un sol de synthèse
est aujourd’hui leader dans son
domaine. Et sa technologie
AirFibr équipera plus de la moitié
des stades de foot de l’Euro en
France l’été prochain. « L’objectif
de ce comité stratégique était de
faire des propositions concrètes
pour développer les atouts
des entreprises françaises de
l’économie du sport qui ont intérêt
à se connaître et à apprendre à
travailler ensemble, notamment
à l’export ». Si son objectif est
maintenant de « devenir leader
mondial d’ici 2020 », le chef
d’entreprise va ouvrir, toujours en
Essonne, un nouveau centre de
production et un espace logistique
en 2016.
L. Amette
LEXIBOOK
OFFRE EXCLUSIVE AVEC JOUÉ
CLUB™ POUR LE TÉLÉTHON
Lexibook®(parc Courtabœuf), société spécialisée dans le développement,
la fabrication et la commercialisation de produits ludo-éducatifs, a
décidé, pour la toute première fois, de s’associer avec Joué Club™
pour faire avancer la recherche en soutenant le Téléthon ! L’entreprise
essonnienne et le distributeur de jouets se sont engagés à développer et
commercialiser, pour le Téléthon 2015, une offre de produits exclusifs :
des casques audio cache-oreilles ! Filaires ou sans fil en Bluetooth®, ils se
connectent sur smartphone, lecteur MP3, tablette ou tout autre appareil
audio. Pour chaque casque vendu, 5 euros sont reversés à l’AFM-Téléthon.
14
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
BioSkog est le nom du
projet de bio-raffinerie
né du partenariat entre
Biométhodes (Évry),
société du groupe
Arbiom spécialisée dans
le bio-raffinage de la
biomasse de seconde
génération, et Norske Skog Golbey, le plus
important site de production de papier
journal d’Europe de l’ouest. L’alliance entre
les deux entreprises sera matérialisée par
la création d’une société de projet dont
l’objectif est d’étudier puis d’accompagner la
construction, à Golbey, d’un pilote fin 2016,
puis d’une unité de production de composés
chimiques d’une capacité de transformation
d’au moins 40 000 tonnes de biomasse/an,
opérationnelle dès 2018. Objectif : exploiter
et valoriser la richesse chimique du bois et
les spécificités des ressources forestières
lorraines.
MICROVISION INSTRUMENTS
ACCORD AVEC INTELLO
ENTERPRISES (INDE) L’éditeur et concepteur de
systèmes clé en main pour la
caractérisation d’objets à l’échelle
micro et macroscopique confirme
sa stratégie commerciale à
l’international en annonçant
la signature d’un contrat de
distribution exclusif avec Intello
Enterprises, basé au sud de l’Inde, à Chennai. À
travers ce partenariat, Microvision Instruments (Évry)
élargit son réseau de partenaires distributeurs à
l’international qui compte désormais neuf entreprises
dont GT Vision (US), Cota (Mexique), Instrumat
(Suisse), JY (Chine). « Nous sommes particulièrement
heureux d’accueillir Intello Enterprises parmi nos
revendeurs. Leur légitimité en Inde
va nous permettre de renforcer notre croissance
sur le marché indien qui est un pays stratégique
pour notre société », commente Olivier Huin,
fondateur de l’entreprise.
ENTREPRISES À LA UNE
ALCEA
SOLUTYS GROUP
UNE ESSONNIENNE
À MONACO
KARELIS ENTRE
DANS LE GIRON DU
GROUPE ESSONNIEN
Avec ce rapprochement,
Solutys group s’affirme
comme un acteur multirégional de référence en
France.
Odeon choisit Alcea et STid pour sécuriser la
plus haute tour de Monaco ! Une belle réalisation
pour la PME de Marcoussis.
Alcea (Marcoussis), concepteur
et fabricant français de solutions
pour la sûreté et la supervision du
bâtiment, et STid (Fontenay-auxRoses), leader et précurseur dans
la conception de solutions haute
sécurité, ont été sélectionnés pour
équiper la prestigieuse tour Odéon
de Monaco en système de contrôle
d’accès RFID.
UN PROJET FUTURISTE
Ce projet visionnaire et futuriste
constitue le plus haut bâtiment
de la Principauté et offre une
multitude de services de luxe
(49 étages, 170 mètres de
hauteur, bureaux, commerces
et logements de prestige, dont
l’appartement le plus cher du
monde). La solution globale de
supervision haute sécurité Alwin,
entièrement développée par
Alcea, et les lecteurs encastrables
haute sécurité Wal de la société
STid, vont sécuriser quelque 700
points d’accès.
Alwin a été choisie pour son côté
novateur et sa modularité. La
fonction d’analyse d’images y a
ainsi été installée pour renforcer la
sécurité du bâtiment notamment
grâce au comptage de personnes,
l’analyse des mouvements, la
détection de maraudage, la
remontée d’alarmes et la gestion
de parkings.
« Il était essentiel de ne pas
décevoir l’architecte dans sa
recherche d’une solution haut de
gamme, tant au niveau fonctionnel
qu’esthétique. L’approbation des
titres de lecture a été un véritable
enjeu. Cela a été un processus
au cours duquel les équipes
d’Alcea et de STid ont su travailler
conjointement pour apporter une
solution efficace et pertinente,
comme elles le font depuis de
nombreuses années », précise
Sandrine du Caurroy, directrice
commerciale d’Alcea.
VLB
Solutys group, qui a connu une forte
croissance depuis sa création pour atteindre,
en 2014, un CA de 14 millions d’euros, compte
plus de 50 collaborateurs et figure parmi
les quatre principaux intégrateurs du marché
de l’identification automatique grâce
à ses filiales spécialisées. La récente
intégration de Karelis, intégrateur de
matériels et solutions codes barres ou RFID,
implantée en région Rhône-Alpes depuis plus
de 14 ans, est en cohérence avec la stratégie
du groupe essonnien. « L’acquisition
de Karelis s’inscrit parfaitement au sein
de la stratégie globale de Solutys group qui
vise à développer ses activités au plus près
des acteurs régionaux, qu’il s’agisse de PME/
PMI ou d’entreprises d’envergure nationale.
Ce rapprochement en région Rhône-Alpes
va nous permettre de confirmer Solutys group
comme un acteur multi-régional de référence
sur le marché français », déclare Éric Peters,
Pdg. du groupe essonnien.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
15
ELLES ARRIVENT
BÂTIMENT
CHILLY-MAZARIN
LA FFB ESSONNE
DÉMÉNAGE À ÉVRY
Depuis 130 ans, l’organisation syndicale veille à
représenter et à défendre les intérêts des entrepreneurs
du bâtiment.
Autre mission, la promotion des métiers du
bâtiment, à travers quelques opérations,
dont les journées portes ouvertes « Les
coulisses du Bâtiment », où le public et
les écoles peuvent visiter des chantiers
emblématiques du département et les
ateliers du centre de formation CFA à
Brétigny-sur-Orge.
COMBATTRE L’ISOLEMENT
L
a Fédération Française du Bâtiment
en Essonne (FFB-Essonne) a quitté
son siège historique de CorbeilEssonnes ! En octobre, la chambre
syndicale s’est installée à Évry, en faisant
d’une pierre deux coups. Se rapprocher
des acteurs départementaux politiques
et économiques, tout en gagnant en
fonctionnalité, grâce à une meilleure
accessibilité et une capacité d’accueil
renforcée de ses locaux. « Les places de
stationnement sont plus nombreuses et
la surface des espaces de formation et de
réunions d’information a triplé », se réjouit
Bernard Toulouse, le président. De quoi
donner un nouvel élan à l’organisation, qui
vient de fêter ses 130 ans !
Son rôle ? Défendre les intérêts collectifs
et individuels des entrepreneurs. Parmi ses
actions, la représentation des adhérents
auprès des acteurs socio-économiques
(élus, enseignement technique, Trésor
Public, Urssaf, sécurité sociale, etc.), des
organismes professionnels (CCI, Chambre
de métiers, Caisse des congés payés,
SMABTP, Qualibat, etc.), et juridictionnels
(Prud’hommes, Tribunal de commerce).
La FFB Essonne relaie, également, les
informations, les tendances et les analyses
du secteur sur différents supports, dont
le trimestriel Infobat91.
16
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
« Adhérer à la FFB Essonne permet aussi
et surtout de ne pas rester isolé ! Sur
nos 1 000 adhérents, plus de 80 % sont
des petites structures artisanales de moins
de 10 salariés ! ».
Grâce à l’appui de la Fédération régionale
d’Île-de-France et de sa quinzaine d’experts,
chacun peut bénéficier de formations,
de conseils et d’assistance dans le
recouvrement et les domaines social, fiscal,
juridique et technique.
La FFB-Essonne facilite aussi la constitution
de réseaux et de partenariats ou le simple
partage d’expériences. Son organisation en
six corps de métier (maçonnerie, charpente,
peinture, etc.) s’est enrichie, en 2000, des
groupes d’échange ‘‘Femmes de l’Essonne’’
et ‘‘Nouveaux Dirigeants’’. Sans oublier, le
bénéfice d’être référencé dans le Guide de
la construction : un annuaire des adhérents
efficace pour gagner en visibilité !
À l’heure de la crise, la FFB-Essonne tente
de préserver plus que jamais le tissu
entrepreneurial essonnien et son savoirfaire. Ses prochains défis ? La poursuite
du recrutement et de la fidélisation
des adhérents, mais aussi l’augmentation
du nombre d’entreprises qualifiées,
en les soutenant dans leur démarche
de certification (Qualibat, Qualifelec, etc.).
« Beaucoup s’appuient sur le bouche-àoreille et sous-estiment encore l’intérêt
des labels, pourtant incontournables pour
conquérir les nouveaux marchés. »
C. Donger
EOS INNOVATION
Créée en 2010, la start-up EOS
Innovation a maintenant pris
son essor et a inauguré, fin
octobre, ses nouveaux locaux
de Chilly-Mazarin.
« 2016 sera une année
charnière pour notre
développement », avance
David Lemaître, fondateur et
Pdg. de l’entreprise qui compte
une douzaine de salariés, dont
les trois-quarts sont dédiés à
la R&D. E-vigilante, le robot
entièrement automatique
conçu et développé par
EOS Innovation a désormais
apporté la preuve de son
efficacité pour la surveillance
des sites industriels et
de stockage.
ANGERVILLE
MCDO
Le 11 novembre dernier, la
petite ville du Sud-Essonne
a vu s’ouvrir un nouvel
établissement sur son
territoire, près du magasin
Leclerc. Un fast-food McDo
dirigé par Frédéric Merian, déjà
gérant de deux autres sites en
Essonne, est donc venu enrichir
l’offre commerciale de la ville.
Une ouverture qui représente
soixante-deux emplois.
BONDOUFLE
NACTIS FLAVOURS
Nactis Flavours, expert des
arômes, des ingrédients
et des matières premières
aromatiques, investit 8 M€
pour construire le nouveau
centre de R&D du groupe à
Bondoufle et optimiser ses
principaux sites de production.
Le groupe, en pleine
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pour une gestion du personnel optimisée
En deux ans d’existence, Direction RH a grandi
et gagné la confiance de ses clients.
L’entreprise compte aujourd’hui 8 personnes,
une équipe expérimentée couvrant l’ensemble
des métiers des ressources humaines :
un véritable avantage concurrentiel sur ce marché.
Au 1er janvier 2016,
la déclaration sociale nominative
(DSN) obligatoire pourrait inciter
certaines entreprises à externaliser
la gestion de la paie. Cette activité
représente une part non négligeable
de l’activité de Direction RH.
« Mais notre valeur ajoutée se
situe ailleurs, dans un ensemble de
services et de conseils sur mesure pour
accompagner la performance des
entreprises », assure Marie-Pierre
Baïnachi-Miller, la présidente de la
société essonnienne.
Veille
Direction RH se distingue
par une expertise complète, adaptée
pour prendre en charge tout ou partie
de la gestion du personnel d’une
entreprise partenaire. Obligations
employeur (convention collective,
négociation avec les partenaires
sociaux…), administration du
personnel (dossier du personnel,
absences, démarches obligatoires…),
bilan RH (organisation du rendez-vous,
tableaux de bord…), entretiens
individuels, gestion des compétences
et des carrières, politique de
formation, etc.
Direction RH propose
également une solution innovante de
gestion dématérialisée des ressources
humaines. Partenaire de Cegid, elle
met à la disposition de ses clients un
système d’information RH (SIRH) très
performant, habituellement réservé aux
grands groupes. Le progiciel Cegid
Businessplace permet de migrer vers
une gestion électronique de l’ensemble
de la fonction RH. La traçabilité des
informations offre au dirigeant et à
ses managers une vision globale de
l’entreprise, la clé d’une organisation
optimisée.
législatiVe et réglementaire pour sécuriser le déVeloppement
« Les dirigeants de
PME sont de plus en
plus confrontés à des problèmes d’ordre juridique et
social, constate la présidente
de Direction RH. Nous assurons pour eux la veille législative nécessaire pour
sécuriser leur développement ».
Direction RH
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Tél. : 01 69 47 10 76
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TPE, PME, associations même,
constituent le cœur de cible de
l’entreprise essonnienne. Mais plusieurs
grands groupes font aussi appel à elle
pour mettre en œuvre des dispositions
réglementaires particulières en collaboration avec leurs juristes.
De manière ponctuelle, et parfois dans
l’urgence, Direction RH dénoue les dos-
siers complexes. « L’intervention d’un tiers
peut être déterminante pour débloquer
une situation de conflit, suggère MariePierre Baïnachi-Miller. À la manière d’un
médiateur, nos conseillers vous
accompagnent pour trouver des
solutions. Il est important de sortir
du conflit par le haut et de préserver
un environnement de travail durable ».
DANS LES COULISSES
CENTTHOR :
DES STANDS BIEN EXPOSÉS
Depuis plus de trente ans,
le spécialiste français des stands
sur mesure développe son
activité avec succès.
Il se prépare désormais
à un nouvel essor.
« 5 000 M
2
D’ATELIERS À
WISSOUS »
À
quelques mètres d’un
empilement de caissons
estampillés Agrica, des
menuisiers découpent
minutieusement les pans d’un
futur aménagement pour le groupe
Visiom. En face, des peintres et
des électriciens s’affairent autour
d’une nouvelle commande de
Renault. Plus loin, une équipe de
monteurs assemble des cloisons
décoratives pour Solystic, tandis
que deux spécialistes de la
signalétique finalisent, dans un
studio d’impression numérique
adjacent, un panneau aux couleurs
de la marque Citroën. Bienvenue
chez Centthor et son usine de
5 000 m² à Wissous !
UNE OFFRE COMPLÈTE
DE SERVICES SUR MESURE
À l’approche de la haute saison
d’hiver des salons internationaux
(le Mondial de l’Automobile de
Francfort, Milipol, Post Expo,
salon international de l’élevage,
etc.), l’effervescence est palpable
chez le spécialiste français des
stands sur mesure. Son cœur
de métier ? La conception,
20 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
la fabrication et l’installation
d’espaces d’exposition. L’artisan
de ce savoir-faire global s’appelle
Gilles Coulon. Tout commence
en 2004, lorsque ce financier de
formation rachète et transforme
la société LY4, créée au milieu des
années 80. Rebaptisée Centthor,
l’affaire va connaître, en dix ans,
un triplement de son chiffre
d’affaires (21 millions d’euros en
2014) et plus qu’un doublement de
ses effectifs (90 personnes), pour
devenir un leader sur le marché
français de l’aménagement de
stands sur mesure, chiffré à 474
millions d’euros. « Nos concurrents
sont surtout des bureaux d’études
qui externalisent la production »,
explique Farid Kara, le responsable
du développement commercial,
marketing et communication.
Ceux de Centthor jouxtent l’usine,
au côté des services administratifs
et financiers. L’ambiance y est
feutrée et studieuse : une petite
dizaine de personnes s’attèle
à concevoir l’architecture et le
design des projets, puis à les
mettre en œuvre techniquement,
en collaboration étroite avec huit
chefs de projets.
« UN TAUX DE
FIDÉLITÉ DE 90 % »
CENTTHOR
SAS créée en 1984
sous le nom de LY4
Rebaptisée
Centhhor en 2004
Installée à Wissous
depuis 2007
Usine de production
de 5 000 m²
Unité de stockage
de 15 000 m²
90 salariés
300 commandes
par an
40 % de l’activité
réalisée à
l’international
CA 2014 : 21 M€
40 % À L’EXPORT
L’exercice demande une solide
coordination des équipes et une
gestion rigoureuse des délais
de chacune des quelque 300
commandes honorées chaque
année. Entre la demande d’un
client et la livraison de son contrat
il peut s’écouler à peine un mois
pour une création de quelques m²,
jusqu’à plus de six mois pour des
stands de prestige de 4 000 m².
L’enjeu est important : « Nous
sommes un communicant de
l’ombre. À chaque exposition, notre
UN SPÉCIALISTE
DES
ARCHITECTURES
INTÉRIEURES
À côté de la fabrication de
stands dédiés à l’évènementiel,
Centthor réalise près de 10 %
de son chiffre d’affaires dans
la conception, l’aménagement
et la décoration de halls
d’accueil, showrooms et autres
espaces intérieurs pour les
entreprises. Une solide activité
qui a le mérite d’avoir permis
à Centthor de décrocher, il y a
deux ans, son premier contrat
auprès d’une entreprise
essonnienne, la Fnac
Logistique. Un succès de bon
augure pour les perspectives
de développement local de la
société.
mission est de soutenir la stratégie
commerciale de nos clients par
des stands toujours plus visibles,
innovants et créatifs. » Pour réussir
à afficher un taux de fidélité de
90 %, aucun faux pas n’est toléré.
L’USINE AU COEUR
DU SIÈGE
Pour être à la hauteur, Centthor
s’est lancée dans de nombreux
investissements. En 2007, la
société quitte d’abord Antony
pour s’installer à Wissous,
dans un bâtiment construit sur
mesure, avec une place centrale
réservée à l’usine. À partir de
2010, d’importantes dépenses
de modernisation de l’outil de
production sont également
engagées. Pas moins d’1 million
d’euros sur trois ans pour
améliorer la finition des produits,
optimiser les cadences de
fabrication et minimiser les chutes
de bois, issus exclusivement des
forêts européennes et certifiées
‘‘PEFC’’*.
communication. Objectif ?
Accroître la notoriété de Centthor,
qui s’était jusqu’à présent
développée par le bouche-à-oreille
au gré des expositions. Parmi les
autres priorités de développement,
le renforcement de la capacité
des bureaux d’études et la
diversification dans des salons
professionnels. La stratégie porte
déjà ses fruits. « Centthor devrait
enregistrer un chiffre d’affaires en
progression d’au moins 10 % cette
année » confie Farid Kara. Une
prouesse sur un marché dont la
croissance ne dépasse guère 5 %.
C. Donger
* La marque PEFC est un label
environnemental de gestion forestière.
DU DESIGN
À LA LOGISTIQUE
Parallèlement, la société
ajoute une nouvelle corde à
son arc : la création de stands
modulaires petits et moyens,
plus économiques et plus
écologiques. Dernière grande
mesure, le lancement, il y a un
an, d’un service développement
commercial, marketing et
« 15 000 M
2
DE STOCKAGE
À VILLEBON-SURYVETTE »
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
21
UNE JOURNÉE AVEC…
SÉBASTIEN
TAUGOURDEAU,
BOUCHERIE DE L’ÉGLISE
ET BOUCHERIE CHEVRY II
L’artisan forme avec son épouse Élisabeth
un solide tandem pour un quotidien très rythmé !
UN RYTHME SURVOLTÉ
Sébastien Taugourdeau est un
hyperactif, qui fuit la routine. Il
a trouvé son équilibre en gérant,
avec la complicité de son épouse
Élisabeth, deux boucheries en
Essonne : l’une à Marcoussis,
rachetée en 1999, et l’autre, à
Gif-sur-Yvette, reprise il y a deux
ans. Plongé dans le métier depuis
un pré-apprentissage à l’âge
de 15 ans, ce Sarthois d’origine vit
sa passion à un rythme survolté.
La journée commence dès 5h30
à Gif-sur-Yvette, en compagnie
d’un chef et d’un ouvrier boucher.
Ensemble, ils découpent,
désossent et parent les morceaux
de viande. Puis, sonne l’heure de
préparer les créations du jour. Ce
matin, il enseigne à son apprenti la
confection de paupiettes de veau
savoyardes, de rôtis de canard à
l’orange, de rôtis de pintade aux
figues, aux trois champignons et
aux pruneaux.
À l’ouverture au public, il passe
à la boutique pour endosser son
rôle préféré : « L’accueil, le rapport
avec les clients et l’ambiance
conviviale des animations
commerciales sont des aspects très
agréables du métier ». L’homme
se passionne aussi pour l’art de
la mise en valeur des produits,
leur présentation sur l’étalage,
modifiée tous les deux à trois mois
et la gestion des promotions !
Chaque début d’après-midi, il
quitte Gif-sur-Yvette, direction
Marcoussis. Après une brève
sieste dans l’appartement familial,
mitoyen à la boutique, il reprend
du service jusqu’à 20h, pour
relayer son épouse à la vente
et soutenir le chef et l’ouvrier
boucher au laboratoire.
Médaillé d’Europe, lauréat
des Papilles d’Or, Sébastien
Taugourdeau soigne la qualité
de ses produits. « Une petite
ferme d’Eure-et-Loir nous livre
ses volailles en direct et je
m’approvisionne tous les mercredis
à Rungis. »
2H : DÉPART POUR RUNGIS
Ce jour-là, l’artisan quitte le
domicile à 2 h pour entamer
un tour des halles bien rodé :
récupération des découpes de
volailles, passage aux pavillons
des triperies, de la charcuterie, des
légumes, des épices, puis visite
à la ’’corpo’’ pour les fournitures
(couteaux, papiers et sacs
d’emballage), avant de terminer
aux pavillons du porc et du
fromage. Au total, une dizaine de
fidèles fournisseurs, avec lesquels
la confiance fait loi.
« Nous ne négocions jamais
les prix : nous nous connaissons
depuis si longtemps ! »
Chaque lundi (jour de fermeture,
avec les jeudis et dimanches
après-midi), le couple s’affaire à la
comptabilité des deux enseignes :
570 K€ de chiffre d’affaires annuel
pour la boucherie de l’Église et
830 K€ pour celle de Chevry II.
Un solide niveau d’activité qui
les récompense des 70 heures
et plus de travail hebdomadaire.
Parmi les projets, l’amélioration du
site Internet et la sous-traitance
de sa gestion. « L’avenir passe
par les nouvelles technologies, à
condition de garder le contact avec
la clientèle. Il en va de la survie des
boucheries de proximité ! »
C. Donger
22 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
PARCOURS D’ENTREPRISES
60 ANS
BRUNEAU : LE PRO DE LA FOURNITURE DE BUREAU
L’entreprise a su, au fil des
années, se développer, se
moderniser et se diversifier
pour devenir une référence
dans son secteur.
E
n 1955, Jean-Marie
Bruneau créait la vente
par correspondance
aux entreprises et la
livraison en 24h, en vélo. En 2015,
depuis sa plateforme des Ulis,
où se trouve le siège du groupe,
Bruneau réalise 300 M€ de
chiffre d’affaires, dont 60% par
Internet. C’est le leader français
de l’e-commerce dans le secteur
du mobilier et de la fourniture de
bureau (30 000 références) pour
les professionnels : papeterie et
fournitures, mobilier de bureau,
hygiène et entretien, bien-être,
cartouches et consommables, etc.
« L’entreprise évolue depuis 60 ans
avec une obsession : la satisfaction
des clients. Notre groupe dispose
d’un savoir-faire unique reposant
sur la maîtrise de l’ensemble des
canaux de vente du commerce à
distance, Internet et catalogues,
associée à une qualité de service
particulièrement performante »,
explique Nicolas Potier, Pdg.
du groupe Bruneau, qui a été,
en 2015 élu « Service client de
l’année 2016 » dans la catégorie
« Fournitures et équipements pour
EN CHIFFRES
• 77 000 m2 de stockage,
• 6 plateformes logistiques en France
• 800 salariés en Europe sur 5 pays
• 900 000 clients
• 6,5 millions de colis acheminés par an
24 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
l’entreprise ». Cette distinction,
qui récompense la qualité de la
relation client des entreprises
françaises, constitue un marqueur
fort pour Bruneau qui a toujours
placé l’excellence opérationnelle
et relationnelle au cœur de ses
priorités et de sa stratégie de
développement.
DÉVELOPPEMENT DE
‘‘GRANDS COMPTES’’
Autre récompense significative
de ce haut niveau de réactivité et
de qualité de service (formation
à l’écoute active, conseil et
accompagnement du client,
etc.), le « Favor’i de bronze »
dans la catégorie « Meilleur site
e-commerce BtoB » remporté par
Bruneau en novembre 2014. Les
perspectives de croissance
sont tirées par la fidélisation,
le développement des ‘‘grands
comptes’’ et l’innovation. « Nous
évoluons dans un contexte
concurrentiel où les clients sont
de plus en plus exigeants et
en attente de services à valeur
ajoutée. Dans ce contexte, nous
avons mis en place une feuille de
route qui, plus que jamais, sera
concentrée sur l’élargissement
de notre offre, la croissance
omnicanale et le développement
des grands comptes », précise
Nicolas Potier. En 2015, Bruneau a
également connu un changement
d’actionnaire. Weinberg Capital
Partners s’est porté acquéreur du
groupe : « un véritable atout pour
accompagner l’entreprise dans
sa stratégie de croissance et de
développement ».
P. Talbot
PARCOURS D’ENTREPRISES
21 ANS
GEXEL RECOUVREMENT :
LES CRÉANCES, MAIS PAS SEULEMENT
L
icenciée économique d’un
cabinet de recouvrement, Katia
Gaudin décide de se lancer à son
compte à 29 ans. Elle crée Gexel
Recouvrement en 1994. Deux ans plus
tard, elle embauche son premier salarié.
Ils sont douze aujourd’hui, une taille que
l’on peut qualifier d’intermédiaire sur
ce marché. Depuis Leuville-sur-Orge,
Gexel Recouvrement rayonne sur toute
la région, avec 250 clients actifs en
moyenne. « Des petites structures comme
de grands groupes, notamment dans le
secteur du bâtiment et des services »,
indique la Pdg., qui compte dans son
portefeuille, entre autres, Saint-Gobain.
Le plus souvent, ses clients recherchent
plus qu’un simple service de relance
des impayés par lettres de rappel. Au
volume, Gexel Recouvrement privilégie
les dossiers plus complexes, exigeant
une prise de contact adaptée en vue
de résoudre le litige. « Nous travaillons
beaucoup avec des clients sous contrat,
il est donc important de préserver leur
image », explique Katia Gaudin. La
relation d’affaires étant souvent amenée
à se poursuivre sur la durée, le dialogue
doit être maintenu et la médiation
encouragée. « Cette approche nécessite
de rentrer dans le cœur de métier et de
bien comprendre la politique commerciale
du client ».
O. Fermé
EN CHIFFRES
Leuville-sur-Orge
Création : 1994
Salariés : 12
CA 2014 : 1,2 M€
Croissance du CA en 2014 : 13 %
Volume d’affaire réalisé avec des clients
professionnels (BtoB) : 70 %
30 ANS
EUROFO :
UN NOUVEAU CHALLENGE
À
30 ans, Eurofo entame une
nouvelle vie. Entrée voilà deux
ans dans le giron du groupe
Jenoptec dirigé par Jérôme
Nobili, l’entreprise essonnienne s’apprête
à relever de nouveaux défis. « Jenoptec
est intégrateur tandis qu’Eurofo est
fabricant de fibre optique, cette
acquisition était essentielle pour notre
développement en France et en Europe
afin de proposer les meilleures solutions
à nos donneurs d’ordre », explique le
dirigeant. L’opération de croissance
externe permet au groupe Jenoptec de
maîtriser toute la chaîne des produits,
avec la volonté de renouveler la gamme
et de s’implanter sur un marché en
pleine expansion : le FTTH (Fiber to the
home), la fibre à la maison. Pour certains
clients, Eurofo fabrique des câbles
spécifiques (conçus pour fonctionner
dans des environnements sévères,
avec des températures élevées ou par
exemple en milieu aquatique) pour des
applications militaires, aéronautiques ou
encore pour la recherche. L’entreprise
compte parmi ses clients Orange, Alcatel,
Thalès, le CEA ou encore la SNCF. Pour
l’avenir, Eurofo prévoit d’asseoir sa
position sur le marché français tout en
se tournant vers l’Europe, nouvel objectif
de développement du groupe Jenoptec.
L. Janeyriat
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 25
PORTRAIT DE CRÉATEURS
E-COMMERCE
EP PARIS-SACLAY
GARANCE-PARIS
L’ÉTERNEL FÉMININ
PHILIPPE VAN DE
MAELE, PDG.
Spécialisée dans la lingerie pour femmes ayant subi une
mastectomie, Garance a pris le virage du e-commerce.
Stratégie gagnante pour Cécile Pasquinelli Vu-Hong qui
propose une offre résolument féminine.
E
n 2012, Cécile Pasquinelli Vu-Hong
crée Garance, marque de maillots
de bain et de lingerie pour les
femmes ayant subi une ablation
du sein. Mère de trois enfants, cette
Savinienne a affronté un cancer. Elle sait
que « la guérison ne s’arrête pas à la fin
des traitements et que la reconstruction
passe aussi par la possibilité de retrouver sa
féminité ». Environ 300 000 femmes ont
subi une mastectomie en France et sept
sur dix porteraient une prothèse mammaire
externe. Garance s’adresse à cette clientèle
ciblée. « Les deux premières années ont
été des années d’apprentissage », observe
la créatrice. À l’origine, les maillots de
bain constituent l’essentiel de son offre
et les points de vente à caractère médical
sont privilégiés pour la distribution. « Cela
exige beaucoup de temps et présente
l’inconvénient de dépendre du dynamisme
des distributeurs. »
En 2014, Cécile Pasquinelli Vu-Hong prend
le virage du e-commerce. Pari gagnant.
« Le chiffre d’affaires devrait être multiplié
par trois cette année. » De constater que
« le développement sur Internet a un effet
vertueux sur les distributeurs physiques ».
26 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
Les détaillants de lingerie ‘‘classiques’’ sont
à présent visés. L’offre est ‘‘désaisonnalisée’’
et une collection complète voit le jour au
printemps dernier.
Attachée de presse, graphiste, web
développeur, modéliste… Une dizaine de
personnes travaillent pour Garance. Cécile
Pasquinelli Vu-Hong a recruté son premier
CDI en octobre sur un profil de master
marketing orienté mode. Malgré 17 ans
d’expérience en marketing opérationnel,
l’environnement changeant d’Internet
impose quelques mises à jour pour la jeune
entrepreneuse. Elle active son réseau et la
direction de Sarenza lui ouvre grand ses
portes pendant une semaine. Garance-Paris
reçoit aussi le soutien de la styliste Stella
Cadente. Garance se fixe « 10 % de parts
de marché dans les 2 ans ». L’entreprise a
intégré Antropia, l’incubateur d’innovation
sociale de l’Essec. Une levée de fonds se
profile avec l’international en ligne de mire.
Cécile Pasquinelli Vu-Hong maintient des
liens forts avec la communauté médicale.
Cet été, elle a offert aux patientes de
l’Institut Curie 150 pyjamas postopératoires.
En mai, elle était nommée Chevalier de
l’ordre national du Mérite, à l’initiative du
ministère de la Santé.
O. Fermé
EN CHIFFRES
12 500 : nombre de femmes contraintes de subir
une mastectomie en France chaque année
2012 : année de création de Garance
90 € : panier moyen d’une cliente
10 % : objectif de parts de marché dans les 2 ans
10 : nombre de personnes travaillant pour
l’entreprise
Philippe Van de Maele succède
à Pierre Veltz en tant que
président-directeur général de
l’Établissement public ParisSaclay (EPPS) depuis le 5
novembre 2015. Diplômé de
l’École polytechnique et de
l’École nationale des ponts et
chaussées, il a commencé sa
carrière au sein de plusieurs
directions départementales
de l’Équipement. En 2004, il
crée l’Agence nationale pour
la rénovation urbaine (Anru)
et, en 2009, il prend la tête de
l’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie
(Ademe). Il occupait, depuis
2013, la fonction de directeur
innovation et construction
durable au sein de Bouygues
Construction.
E-BLINK
ÉRIC SELE, DG.
DÉLÉGUÉ
Le pionnier et leader des
technologies wireless
fronthaul* (Boussy-St-Antoine)
annonce l’arrivée d’Éric
Sele au poste de directeur
général délégué en charge
des opérations commerciales,
clients et des alliances
stratégiques. Avec plus de
25 ans d’expérience, c’est un
spécialiste de la stratégie et
du développement commercial
dans le secteur des réseaux
de télécommunication et
informatiques. De 2004 à 2015,
chez Ciena, il a contribué,
en tant que vice-président
Emea, à la rapide croissance
de l’entreprise en Europe et
a mis en place et consolidé
la structure commerciale et
technique dans 11 capitales.
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architectures de réseaux mobiles.
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PORTRAITS DE COMMERCES
TALENTS GOURMANDS 2014
AU-DESSUS,
SUR L’ÉTAGÈRE DU HAUT PRIMÉE
Nathalie Macker, fabricante de
confitures et de sorbets a été
désignée meilleur artisan des
métiers de bouche du concours
Talents Gourmands Crédit
Agricole Île-de-France.
D
es fruits bio (ou issus de
l’agriculture raisonnée),
d’origine locale ou
régionale, issus de
vergers non irrigués, cueillis à
maturité, produits sans colorants
et gélifiants ni conservateurs,
du sucre en quantité limitée et
une cuisson rapide : la recette
va à l’essentiel ! « Je recherche
avant tout à exhaler la saveur des
fruits », explique Nathalie Macker,
qui, en créant en 2000 Au-dessus
sur l’étagère du haut, reprend
alors le flambeau de l’art des
confituriers abandonné la même
année par le dernier d’entre eux
en Essonne, l’abbaye Notre-Dame
de Sion (Évry), en investissant
environ 30 000 euros et surtout
beaucoup de passion.
DES MÉLANGES ORIGINAUX
ET POÉTIQUES
Une reconversion enfin
heureuse (après cinq métiers
différents) où elle trouve un
moyen indirect de vivre sa
fascination pour l’arboriculture
et de donner libre cours à sa
créativité. Rapidement, elle
rencontre le succès sur les salons
gastronomiques (90% de ses
ventes) en proposant à profusion
(au total une quarantaine de
recettes) des mélanges originaux
et poétiques associant fruits,
herbes aromatiques ou fleurs
comme rhubarbe aux fleurs de
sureau, poire à la menthe poivrée
(de Milly-la-Forêt) ou encore
coing à la cardamone. Pour cette
perfectionniste, ce prix du Crédit
Agricole (5 000 euros) relayé par
le magazine Bottin Gourmand,
tombe à pic alors qu’elle envisage
de développer sa production
de sorbets en embauchant une
personne à mi-temps, tout en
caressant d’autres projets comme,
par exemple, la fabrication
de crèmes glacées. L’artisane
commercialise aujourd’hui
(avec une croissance constante
depuis la création) 12 000 pots de
confiture et 3 000 litres de sorbet
par an avec environ 8 tonnes
de fruits.
P. Talbot
VERT-LE-GRAND : BOULANGERIE LE GARREC
LA MEILLEURE BAGUETTE TRADITION
DE L’ESSONNE
U
ne farine Label Rouge
travaillée avec du levain
naturel, une attention
de tous les instants
portée au cours des différentes
étapes de repos de la pâte, une
grande rigueur dans la conduite
d’un processus qui dure près de
vingt heures. Telle est la recette
mise en œuvre par Damien Le
Garrec, lauréat de la « meilleure
28
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
baguette Tradition de l’Essonne ».
Elle a séduit le jury de ce prix,
mis en place pour la première
fois cette année par la délégation
essonnienne de la Fédération
française de la boulangerie.
Le boulanger et sa femme,
pâtissière, installés à Vert-leGrand depuis quatre ans, avaient
déjà commencé à jouir d’une
belle réputation dans la région.
Depuis l’obtention de ce prix
très médiatisé, le succès de leur
Tradition a été décuplé. Elle se vend
aujourd’hui autant que leurs autres
pains et la zone de chalandise de
la boulangerie s’est élargie jusqu’à
Fontainebleau ! Fort de ce succès,
le couple a recruté un apprenti
boulanger issu de la Faculté des
métiers de l’Essonne (Évry).
C. Lengellé
PORTRAITS DE COMMERCES
PRÊT-À-PORTER
L’ESCALE : GRANDES MARQUES À PETITS PRIX !
V
La boutique du quartier
Seine à Juvisy-sur-Orge,
propose, en destockage,
un large choix de
vêtements et accessoires
haut de gamme pour
hommes et femmes.
Son joker : un service de
retouches sur mesure !
ersace, Smalto, Dolce &
Gabanna, Valentino, Calvin
Klein, Ermenegildo Zegna : au
51C rue Monttessuy à Juvisysur-Orge, les grandes marques italiennes
du prêt-à-porter sont accessibles à petits
prix ! Ce bonheur, pour celles et ceux qui
en apprécient le style et la qualité, on le
doit à Samir Kechemir qui a ouvert en
janvier dernier L’Escale (80 m2), au cœur
du quartier Seine actuellement en pleine
renaissance. « Je voyage beaucoup en Italie
pour dénicher les bonnes affaires que mes
clients attendent », explique ce fils d’un
père styliste, modéliste et commerçant
dans le textile, qui reprend aujourd’hui le
flambeau familial à sa façon. « Je ne me
contente pas de déstocker, poursuit-il.
Nous proposons également un service
de retouches qui nous permet de faire en
réalité du sur mesure. »
DE – 60% À -80% AU MINIMUM !
Depuis sa création, la boutique vit au
rythme des arrivages guettés par la
clientèle avec leurs rabais de 60 à 80
%, des soldes, pendant lesquels les
clients peuvent profiter de démarques
supplémentaires de 10 à 20 %, et
bientôt les ventes privées. « À partir du
moment où j’ai pris la décision de me
lancer, tout a été très vite, commente le
commerçant. J’ai suivi le stage ‘’Cinq jours
pour entreprendre’’ organisé par la CCI
Essonne qui m’a donné toutes les cartes
pour me lancer rapidement. » Aujourd’hui,
pour lui, l’enjeu se situe au niveau de
la communication. « Je suis bien situé,
à proximité de la gare RER de Juvisy
avec une importante zone de chalandise
puisque je suis au carrefour de Juvisy, ViryChatillon, Athis-Mons et Draveil, mais le
parking est limité », commente-t-il, bien
décidé à renforcer sa présence sur les
réseaux sociaux, au-delà de Facebook
qu’il a adopté dès la création, et à créer
un site Internet. « Ma liste de fournisseurs
commence à être bien étoffée, je vais avoir
moins à me déplacer et plus de temps pour
m’en occuper. D’autant si je peux recruter
comme je le souhaite ! ».
P. Talbot
CAFÉ TRICOT
UNE MERCERIE TRÈS ANIMÉE
Cactus Indigo, à Arpajon,
a ouvert un ‘‘café tricot’’
qui s’ajoute aux multiples
actions d’animation du
magasin.
D
epuis septembre dernier,
la mercerie Cactus Indigo
(Arpajon) propose aux
amatrices de tricot, de
pratiquer cette activité de concert
dans une ambiance conviviale. Ce ‘‘café
tricot’’ enrichit la gamme d’ateliers de ce
commerce fondé en 2003 par Armande
Cannet. Cette formatrice en broderie
traditionnelle, qui pratique dans toute
l’Île-de-France a, dès le début, mis en
place cette activité dans la petite salle
attenante à la boutique. Au fil du temps,
en partenariat avec des artisans,
elle a aussi ouvert des ateliers de
couture, de patchwork et de cartonnage.
« Les cours représentent environ
la moitié du chiffre d’affaires. Sans eux,
la mercerie n’existerait plus car ils font
aussi venir la clientèle », souligne
la dirigeante, épaulée de deux
vendeuses à mi-temps.
Pochettes à broder, coupons de tissu
pour le patchwork, laines à tricoter,
fils, etc. : toute la panoplie des
accessoires de couture sont vendus par
la mercerie. Des articles soigneusement
sélectionnés : tissus dénichés dans un
salon de Birmingham, fils à tricoter de la
Creuse, chaussettes made in France, etc.
Cactus Indigo réalise une grande partie
de ses ventes sur commande. « Notre
site internet est notre vitrine pour nous
faire connaître. Nous participons aussi
aux manifestations dans notre domaine :
salons sur les travaux d’aiguille ou des
métiers d’art. »
C. Lengellé
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 29
E-COMMERCE SUCCESS STORY
MADE IN FRANCE
IDÉE D’AILLEURS
MOB-MOB.FR :
LE TOP DU MOBILIER PRO
AMAZON LANCE
SA BOUTIQUE
PHYSIQUE
Ergonomie, anti-bruit, normes environnementales : la
qualité du mobilier d’entreprise et scolaire, de fabrication
française, a permis à ce jeune e-commerce, basé à
Bièvres, de trouver un succès immédiat.
soucieuse de bien-être et de confort,
notamment dans le milieu scolaire (70% des
ventes).
UN EXCELLENT RAPPORT
QUALITÉ-PRIX
«I
l y a une forte demande,
aujourd’hui, pour le mobilier
de qualité car il impacte
directement la santé et le
travail des utilisateurs. Les lombalgies
représentent 13% des arrêts de travail et
une étude montre que des espaces de
travail aménagés avec soin améliorent de
plus d’un tiers la productivité des salariés »,
explique Matthieu Desechalliers, fondateur
de MoB-MoB.fr à Bièvres, en 2014. Un an
après sa création, le bilan est plus que
satisfaisant pour l’entrepreneur qui a
réalisé un chiffre d’affaires de 500 000
euros. « J’ai un bon potentiel de croissance,
observe t-il et je pense pouvoir embaucher
une à deux personnes d’ici un an. » À la
base de ce succès, la constitution d’un
catalogue d’environ 1 500 références.
Sa spécificité ? Du mobilier d’entreprise
et scolaire de qualité, issu en grande
majorité de fabricants français. Ergonomie,
systèmes anti-bruit, qualité d’assise, normes
environnementales et qualitatives les plus
pointues (NF environnement, NF éducation
et collectivité, PEFC, Iso 9001 et 14002,
etc.) et le bon rapport qualité/prix ont
séduit immédiatement une large clientèle,
« Pour les cantines, par exemple, je propose
du mobilier spécifique avec des systèmes
anti-bruit qui sont très appréciés, aussi
bien par les élèves que par le personnel,
notamment lors du nettoyage », détaille
le revendeur-installateur qui assure
également l’équipement des salles de
classes, bibliothèques, salles multimédia,
etc. Pour les entreprises, MoB-MoB répond
également à tous les besoins en mobilier et
équipements : open-space, cafétérias, salles
de réunion et tout type d’espaces de travail.
« Nous réalisons également du mobilier
sur mesure et personnalisé », précise
l’entrepreneur qui cible, pour les mois qui
viennent, un rééquilibrage de ses ventes
entre le public et le privé. L’objectif étant
d’améliorer, en même temps que le chiffre
d’affaires, le volume de ses marges. Outre
son site Internet, MoB-MoB est présent
sur Facebook via une page dédiée, et sur
Google +.
P. Talbot
L’ESSOR DU BTOB EN LIGNE
En France, l’ensemble des ventes e-commerce
BtoB en 2013 atteint 385 milliards d’euros,
ce qui représente 13 % du montant total des
ventes en ligne. Les ventes e-commerce BtoB
ont augmenté de 10 % par rapport à 2012,
selon une enquête de la Fevad (Fédération de
l’e-commerce et de la vente à distance). Mais la
France est en retard par rapport à l’Allemagne
et au Royaume-Uni, qui présentent selon
l’étude, un « développement des transactions
électroniques supérieur d’environ 66 % ».
Le géant mondial du commerce
en ligne a ouvert, en novembre
dernier, sa première boutique
physique à l’université Village
de Washington à Seattle.
Un point de vente de 600 m2
qui ressemble à une librairie
ordinaire mais avec des petites
différences tout de même. Les
livres du magasin physique
sont choisis en fonction des
notes et des commentaires
laissés par les clients sur le
site Amazon. Pour optimiser
la visibilité des critiques, les
livres sont présentés face aux
clients, avec la couverture bien
visible.
M-COMMERCE
DOUCEMENT
MAIS SÛREMENT
En 2015, 8 % des détenteurs
de smartphone l’avaient déjà
utilisé pour effectuer un
paiement en magasin, contre
3 % en 2014. La progression
est donc réelle, mais faible,
selon une étude de Deloitte
et E-marketing magazine. Sur
les 90 % de Français qui n’ont
jamais utilisé leur smartphone
pour payer en magasin,
59 % déclarent ne pas être
intéressés par ce service, et
seuls 21 % se disent prêts à
l’essayer (dont 15 % pour de
petits montants seulement).
Les Français sont donc encore
réticents, surtout en raison de
l’insécurité de la procédure
(49%), du téléchargement
obligatoire de l’application
(20%), d’une mauvaise
compréhension des avantages
induits (41%). En revanche,
le paiement mobile en ligne
connaît une belle progression
de 19% en 2014 à 31% en 2015.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
31
ENTREPRISES ENGAGÉES
VILLEBON-SUR-YVETTE
ÉOLIENNES
STPEE, ENTREPRISE
RESPONSABLE DEPUIS 1936 !
TRIPLEMENT DES
INSTALLATIONS
Pionnière de la RSE, cette société coopérative de
production d’électricité pour le BTP a fait de sa démarche
qualité, sécurité et environnement un atout pour sa
croissance.
S
TPEE n’est pas une entreprise
comme les autres, puisqu’il s’agit
d’une société coopérative de
production. Ce statut signifie que
les salariés sont propriétaires de l’entreprise.
La scop pratique une gouvernance
démocratique : les dirigeants sont élus par
les salariés associés. De plus, la répartition
des résultats bénéficie à tout le monde et
doit servir, en premier lieu, la pérennité
des emplois et le projet d’entreprise. Plus
qu’une forme d’organisation, c’est une
philosophie. « Nous ne sommes que de
passage dans l’entreprise, charge aux femmes
et aux hommes qui la composent de la faire
fructifier et de la transmettre aux générations
futures », souligne Jean-Marie Kerherno,
61 ans, dirigeant de l’entreprise depuis 1997.
« De par notre statut atypique, depuis notre
création en 1936, nous sommes dans une
démarche de développement durable avant
l’heure », renchérit le dirigeant.
STPEE officie comme électricien dans
le bâtiment et les travaux publics : de
l’enfouissement de réseaux à l’éclairage
public, en passant par l’électrification
rurale. « La qualité et l’amélioration continue
de notre travail sont au centre de nos
32 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
préoccupations », explique Jean-Marie
Kerherno, devenu salarié de l’entreprise en
1979. À la fin des années 90, l’entreprise de
185 salariés s’engage naturellement dans une
démarche qualité, sécurité et environnement.
STPEE obtient, au fil des années, une triple
certification dans chacun de ces domaines :
Iso 9001, Ohsas 18001 et Iso 14001. En
2009, dans le sillon de cette politique
de développement durable de la société,
encouragée par les instances fédératives des
scop du bâtiment, STPEE décide de renforcer
la responsabilité sociétale de l‘entreprise
(RSE). « C’est une évidence pour nous, cela
fait partie de notre ADN, à travers notamment
nos valeurs de solidarité et d’implication des
salariés. » Comme le rappelle le Pdg., « on
s’intéresse à la société dans laquelle on vit, à
notre impact sur cette société mais aussi de
quelle manière on peut aider, en participant à
la réinsertion par l’emploi par exemple ».
Dans sa démarche RSE, l’entreprise a
bénéficié d’un regard extérieur, indispensable
pour avoir un avis objectif. Elle a remis à
plat sa façon de travailler, en prêtant une
attention particulière aux utilisateurs des
travaux effectués par l’entreprise, mais
aussi en installant une politique d’achat
responsable avec ses fournisseurs, dans un
esprit de partenariat. Au sein de l’entreprise,
pour impliquer les salariés, des opérations
de sensibilisation ont été mises en place. « Je
voulais faire comprendre qu’il s’agissait de
formaliser nos bonnes pratiques, de réfléchir
à ce que l’on pouvait faire mieux, sans ajouter
de charge de travail », argumente JeanMarie Kerherno. Au-delà de la conviction
intime de la nécessité d’une telle démarche,
cette politique est un atout. « Nous avons un
regard bienveillant de la part de nos parties
prenantes, qui nous encouragent, et, dans nos
réponses aux appels d’offres, cet engagement
est un argument apprécié. »
L. Janeyriat
Douze nouvelles éoliennes
viennent d’être raccordées
par ERDF sur le territoire
francilien, (huit en Seine-etMarne et quatre sur le parc du
Gâtinais dans le Loiret). Ce
raccordement fait passer la
puissance installée en éolien
de 37 MW à 61 MW dans la
région. Ce nouveau parc
représente un peu plus d’un
tiers de la puissance installée
(24 MW). Les autres éoliennes
existantes le sont notamment
sur le centre commercial de
Carré Sénart, en Seine-etMarne (éolienne de 132 kW),
et à Pussay, en Essonne (trois
éoliennes, puissance totale
de 6,9 MW). De prochaines
installations sont également
prévues à Arville, ainsi qu’à
Allainville-aux-Bois (Yvelines,
16,5 MW).
CLIMATE BOND
PARIS LÈVE 300
MILLIONS D’EUROS
Avant l’ouverture de la Cop21,
la ville de Paris a émis des
obligations climatiques
(Climate bond) destinées
à financer sa transition
énergétique. Paris a ainsi levé
300 M € essentiellement auprès
de fonds d’investissement
socialement responsables
(ISR). Ces fonds serviront au
financement de projets prévus
dans le cadre du plan climaténergie de la ville pour réduire
de 75 % les émissions de gaz
à effet de serre (GES)
à l’horizon 2050 par rapport à
2004. D’ici 2020, une réduction
de 25% des émissions des
GES et de la consommation
d’énergie est programmée,
avec 25 % de sources
d’énergies renouvelables
ou de récupération.
PUBLI RÉDACTIONNEL
Une informatique sécurisée
..................................................
à portée de tous ..................................................
..................................................
En seize ans, FC Micro s’est imposée comme un expert
informatique de référence en Essonne.
Sa force ? Une offre de services sur mesure pour accompagner le développement des clients, tout en leur faisant
gagner du temps et de l’argent.
Installée à Limours, l’équipe composée de douze personnes joue la
flexibilité.« Nos solutions évolutives s’adaptent aux besoins de chaque
structure, de la plus simple à la plus complexe » explique Franck Leclerc,
l’un des trois associés.
Une valeur ajoutée, qui fait la différence dans les prestations d’infogérance (administration de réseaux, gestion totale ou partielle de parcs
informatiques...). Pas question de conseiller des nouveaux équipements
uniquement pour vendre ! « Nous veillons à l’intérêt de nos clients, en
essayant de capitaliser sur leur infrastructure existante dans notre travail
d’harmonisation et de remise à niveau ».
La démarche séduit. Après avoir débuté dans le monde médical, à travers l’installation des premiers lecteurs de
carte vitale, FC Micro s’est diversifiée pour s’attirer la confiance de quelque 200 clients, souvent essonniens, des
multinationales aux TPE, en passant par des cabinets d’architectes et d’avocats, sans oublier les collectivités.
Hébergeur français,
FC Micro offre des solutions
sur mesure et sécurisées :
sauvegarde de données,
hébergement de sites,
de données ou d’applications,
sur des serveurs mutualisés ou
dédiés à votre entreprise...
Une infrastructure sécurisée
Avec l’externalisation, FC Micro
garantit une sécurité optimale, renforcée
par la redondance entre ses deux data
centres: « Toute donnée est dupliquée
une fois par semaine mais la synchronisation peut, sur demande, aller jusqu’à
s’effectuer en temps réel ».
De quoi se protéger contre les risques
de vol, de panne ou de sinistre et garantir
une reprise d’activité en quelques heures.
FC Micro
01 69 94 10 96 - fcmicro.net
[email protected]
Un budget optimisé
En outre, l’hébergement à distance
réduit les coûts, comparé à l’achat
et la maintenance de la totalité d’un parc.
« Les économies d’échelle peuvent
atteindre jusqu’à 25 % dès la première
année. Un retour sur investissement
intéressant ! ».
FC Micro se distingue par l’efficacité de
ses services mobiles (accès internet haut
débit, téléphonie IP) et la souplesse de
ses tarifs. Les interventions ponctuelles ou
régulières, à distance ou sur site, sont
facturées à la carte ou budgétisées en
heures dans un contrat annuel d’assistance,
dès 12 h de mission par an.
Les fondateurs
de FC Micro,
Franck Leclerc et
Carole Verbeken,
ont été rejoints
© Soleis.com
Le Cloud Computing accessible
à tous
L’autre savoir-faire de FC Micro :
des services de cloud computing à portée
de tous, même des plus petites entreprises.
Ses solutions d’hébergement dans deux
data centres franciliens permettent le
partage d’informations et d’applications
en interne (salariés) et en externe (clients,
partenaires), ou encore l’accès à
un bureau virtuel, indispensable dans
le télétravail et les déplacements
professionnels : « Une simple connexion
internet sur un PC ou un portable suffit
pour disposer, en continu, de ses outils
de travail ».
en 2011 par un
troisième associé,
Dominique Keller
(de droite à gauche).
RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
IVALUA
TRANSFORMATION
DIGITALE ET
DIRECTIONS
ACHATS
Une large majorité des
décideurs achats (80%)
considèrent la transformation
digitale comme une
opportunité. Ils ne sont que
4% à la considérer comme
une menace, selon l’enquête
d’Ivalua (Orsay), éditeur
leader sur le marché des outils
e-achats, dans sa dernière
enquête internationale.
« Les résultats de l’enquête
démontrent bien l’importance
de la mise en place d’une
stratégie digitale au sein des
directions Achats. Celle-ci
engendre de nombreuses
opportunités, notamment
concernant la réduction des
coûts, mais également l’accès
plus rapide à l’information,
une meilleure analyse des
dépenses, une gestion flexible
du temps de travail ainsi que
de l’innovation ! », déclare
Gérard Dahan, directeur
Emea d’Ivalua. Autre résultat
de l’enquête, l’intérêt des
entreprises pour les réseaux
sociaux.
AUTOPARTAGE
PARTENARIAT
ACCOR/
TRIPNDRIVE
Après avoir lancé son service
d’autopartage dans les gares
et aéroports, Tripndrive vient
de nouer un partenariat avec
AccorHotels (Courcouronnes)
pour proposer son service
directement dans les établissements. La start-up va donc
proposer des places dans
les parkings des hôtels et un
service de location moins cher
sur deux sites pilotes, dans
des Ibis près de Toulouse et
Bordeaux.
ÉDITEUR DE LOGICIELS
MISSLER SOFTWARE,
UNE SUCCESS STORY
Éditeur de logiciels de
CAO, CFAO et ERP, Missler
Software travaille avec
les grands industriels
français et se distingue
depuis quelques années
à l’international. Recette
de cette success story
française.
R
ares sont les éditeurs de logiciels
qui ont pu rester indépendants.
Missler Software, implanté à Évry,
en fait partie. L’éditeur français
est devenu, en 30 ans, le leader mondial
dans l’édition de logiciels de CAO/FAO
(Conception et Fabrication assistées par
ordinateur) et ERP (Enterprise resource
planning). Sa force : avoir réussi à combiner
les deux approches : la conception et la
gestion. Dans la pratique cela signifie
que, sans quitter l’environnement de
conception, l’utilisateur peut placer la
34 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
pièce sur une machine, dans un bridage
ou même concevoir un montage d’usinage
puis simuler l’usinage avec la détection des
collisions. L’utilisateur travaille directement
sur le modèle 3D lui-même, et bien sûr, si
le modèle change, le parcours d’outil suivra
la modification de la géométrie. « Nous
ciblons particulièrement les métiers de
la mécanique, la tôlerie/chaudronnerie et
le bois. Partout où une machine interagit
avec de la matière pour usiner, former ou
élaborer une pièce », résume Christian
Arber, président de Missler Software.
Safran, Panasonic, Legrand, etc., pour ne
citer que les principaux, ont adopté la
technologie de Missler Software et de sa
plateforme TopSolid. « Nos clients adoptent
notre solution dans le monde entier car nous
couvrons toute la chaîne de production :
conception, fabrication et gestion. »
CHIFFRES CLÉS
Création : 1984
CA 2014 : 28 M€
Effectif : 220
Licences dans le monde :
50 000
RÉVOLUTION NUMÉRIQUE
MODÈLE DE PROXIMITÉ
Avec un chiffre d’affaires de 28 millions
d’euros, et 200 collaborateurs, Missler
Software fait pâlir ses principaux
concurrents américains. France, Europe,
Asie, Amérique, Australie, les clients sont
partout. Aujourd’hui, environ 60 % des
logiciels sont exportés via un réseau de
revendeurs à valeur ajoutée. « Nos clients
servent de pilotes et nous nous efforçons
pour cela de conserver la proximité avec
eux. Si une usine s’arrête à cause d’une
machine et que vous devez appeler le centre
de contact au Maroc, vous perdez de votre
crédibilité. Notre force est de défendre
un modèle de proximité adapté aux
problématiques de production. Et nos clients
y sont sensibles. »
FILIALE EN CHINE
Présente depuis une dizaine d’années sur
le marché chinois à travers un réseau de
revendeurs, Missler Software a décidé de
renforcer sa position sur ce marché en
créant une filiale. « Ce pays est devenu
l’usine du monde. Il est le premier pays
consommateur de machines-outils. Nous
constatons également que les industriels
chinois ne se contentent plus d’acheter
uniquement des machines, mais qu’ils
souhaitent simultanément se doter de
solutions logicielles leur permettant
d’optimiser et de sécuriser leur processus
de fabrication. Il constitue pour nous un
potentiel formidable de développement. »
Si l’international est un facteur clé pour
le développement de Missler Software,
l’entreprise mise aussi sur la recherche et le
développement. L’innovation est considérée
comme l’élément clé de la survie et de la
croissance des PME.
« La France est notre laboratoire. La R&D
n’est pas externalisée bien au contraire !
En effet, l’entreprise investit 30 % de son
chiffre d’affaires dans la recherche et le
développement de sa gamme intégrée de
logiciels », précise le Pdg. Une stratégie
récompensée. Christian Arber fait partie
des entrepreneurs d’exception sélectionnés
au Prix de l’entrepreneur Île-de-France de
l’année 2015. Le classement national des
lauréats du palmarès 2015 des plus belles
sociétés françaises indépendantes, dont
les dirigeants détiennent plus de 10 % du
capital, a été rendu public. Missler Software
obtient ainsi une belle 25e place affichant
une rentabilité de 15,54 % sur l’année 2014.
Ce prix récompense le développement
durable et pérenne de ce fleuron de
l’informatique industrielle française.
Une reconnaissance pour ses dirigeants
(Christian Arber, Jean-Luc Rolland,
Marc Choquin), mais aussi pour
les 220 salariés de l’entreprise qui
sont tous associés à ce beau résultat.
A. Abela-Lichtner
OUIHOP’
L’APPLI QUI NUMÉRISE L’AUTO-STOP
D
epuis la mi-octobre, une nouvelle
application totalement ‘‘made in
Essonne’’ gratuite de covoiturage
dynamique a fait son apparition.
Son originalité : rendre l’auto-stop connecté
avec très peu de contraintes. Le piéton
peut l’utiliser gratuitement pour 3 trajets/
mois ou payer un abonnement illimité pour
2€/mois. « Notre solution de transport
participatif est complémentaire aux
transports en commun », explique Franck
Rougeau, co-créateur de OuiHop’ (Orsay),
avec deux associés, en 2014. L’application,
fonctionnant en temps réel, permet de
mettre en relation un piéton avec un
automobiliste allant dans la même direction
pour un bout de chemin. Et ceci en toute
sécurité puisque les protagonistes sont
identifiés par le système qui les répertorie
aussi par communautés de travail sur un
territoire par exemple. « En tests sur le
plateau de Saclay, nous avons beaucoup
travaillé avec les collectivités locales et les
groupements d’entreprises très concernés
par les questions de transport à travers les
PDIE (plan de déplacement interentreprises),
notamment pour supprimer au maximum
les contraintes (horaires de rendezvous, crochets, coût) qui nuisent au
fonctionnement du covoiturage classique »,
poursuit le dirigeant qui a développé
des ‘’motivateurs’’ (bons d’achats, etc.)
pour inciter les automobilistes à s’engager
à ‘’rouler citoyen’’ .
P. Talbot
DEEPOR
START-UP
NUMÉRIQUE DE
L’ANNÉE
DeepOR a été cofondée
par Ilyes Sghir, Yasser
Jebari et Shishir K. Shah. La
start-up propose un système
d’optimisation de l’exploitation
des blocs opératoires. Son but
est d’accroître le nombre de
chirurgies réalisées par jour,
à travers la création d’un
journal d’activité, grâce à la
Vision assistée par ordinateur.
Avec sa victoire dans le
Trophée Start-up numérique
2015, le projet a donc remporté
une dotation de 60 000 €,
comprenant notamment un
voyage d’immersion d’une
semaine à San Francisco pour
2 personnes pour acquérir
le « Silicon Valley mindset »,
12 mois d’accompagnement
et d’hébergement par
l’incubateur Télécom
& Management SudParis
Entrepreneurs (Arcueil
ou Évry), ou encore un accès
privilégié à la plateforme
de crowdfunding Anaxago
pour un financement jusqu’à
150 000 € en capital.
INSTAGRAM
EN PROGRESSION
RAPIDE
88,2 % des entreprises
américaines reconnaissent
en effet utiliser au moins
un des principaux réseaux
sociaux à des fins marketing
selon eMarketer.
Plus particulièrement,
eMarketer indique que sur
l’année 2015, 32,3 % des
entreprises américaines de
plus de 100 employés seront
présentes sur Instagram et
l’étude prévoit que ce chiffre
atteindra 48,8 % en 2016 puis
70,7 % en 2017.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 35
GRAND PARIS
ÎLE-DE-FRANCE
TERRE DES DATA
CENTERS
L’Île-de-France concentre un tiers des data
centers commerciaux en service en France.
Très fortement implantées aux portes de
Paris, ces installations commencent à irriguer
d’autres territoires.
LE CHIFFRE
18%
C’est le
pourcentage
des data centers
externalisés par
la France (contre
38% aux USA).
I
ls sont en quelque sorte une des faces visibles de
l’e-économie et un élément indispensable de la
transition numérique de notre société. Centres de
stockage performants, disponibles 24 heures sur
24 et hautement sécurisés, les data centers se sont
multipliés ces dernières années. Et leur expansion est
loin d’être terminée. La construction de ces installations, concentrant une grande quantité de serveurs
informatiques, a été dans un premier temps le fait
de très grands utilisateurs comme les institutions
financières, les opérateurs de télécommunications,
les structures de recherche, tel l’établissement du
CEA de Bruyères-le-Châtel où est implanté le Très
grand centre de calcul (TGCC) du spécialiste français
de l’énergie nucléaire. Mais, avec le développement
36 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
d’Internet, s’est imposée la nécessité de disposer, en
parallèle, d’un nombre important de sites spécialisés de stockage ouverts aux entreprises : les data
centers commerciaux.
DES HÉBERGEURS EN PLUS GRAND
NOMBRE
Le mouvement est encore en marche, comme le
constate Régis Castagné, Dg. France d’Equinix, le
seul hébergeur de taille mondiale avec une centaine
de data centers. « Aujourd’hui, la France n’a que
18 % de ses data centers qui sont externalisés auprès
de professionnels de l’hébergement, alors qu’aux USA
ce pourcentage atteint 38 %. » En tendance haussière
en raison de l’essor du e-commerce, des services
cloud et de la multiplication des objets connectés,
le marché englobe désormais des entreprises de
toutes tailles. « Historiquement nous avons plutôt
travaillé avec les grands comptes, mais nous avons
revu nos plans pour nous adresser aussi aux entreprises intermédiaires et même aux PME. Nous fournissons aujourd’hui de la colocation alors qu’avant
c’était tout un bâtiment qui était dédié à un seul
GRAND PARIS
client », explique Olivier Micheli, le Dg. de la société
Data4 qui exploite 7 data centers sur le campus d’Alcatel à Marcoussis.
ÉLECTRICITÉ BON MARCHÉ
Selon Data Center Map, cité dans une note de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France
(IAU), la France comptait, en 2014, 138 data centers
proposés en colocation. Un tiers de ce total se situait
en Île-de-France, ce qui plaçait la région-capitale au
troisième ou quatrième rang européen derrière le
duo de tête formé par Londres et Francfort.
L’attractivité de l’Île-de-France ne repose pas seulement sur son poids économique. Les disponibilités foncières, hors zones inondables, la densité
des infrastructures de télécommunications et la
possibilité de pouvoir disposer d’une énergie électrique de qualité et à prix intéressant, constituent
des atouts essentiels aux yeux des hébergeurs.
Trois grandes zones se distinguent par le nombre
et la taille de ces installations : Paris intra-muros,
le quartier de la Défense et surtout le territoire de
l’agglomération Plaine Commune aux frontières nord
de la capitale représentant, selon l’IAU, la première
concentration européenne de data centers avec une
quinzaine d’établissements totalisant une surface de
180 000 m2. Pour autant, ce dernier secteur friserait
la saturation, d’où l’amorce d’un rééquilibrage au
profit d’autres territoires franciliens, comme l’illustre
la réalisation, à Lisses, d’un projet de 8 000 m2 de
salles informatiques, commun au constructeur Vinci
et à l’équipementier et fournisseur de services HP.
UNE PUISSANCE DE 100 MÉGAWATTS
L’activité, bien qu’assez peu créatrice d’emplois
directs (Equinix emploie une centaine de personnes
sur ses deux grands sites de Seine-Saint-Denis d’une
superficie totale de 32 000 m 2), dope cependant
l’économie locale et suscite l’intérêt des territoires.
La dissémination a toutefois ses limites. « La notion
de proximité est vraiment un facteur clef car les équipes doivent pouvoir intervenir assez rapidement »,
avance Nicolas Aubé, le patron de Celeste, un prestataire de services Internet dont le data center est
implanté à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne).
Data4 a, pour sa part, fait le choix de s’implanter presque au milieu des champs sur le plateau
de Nozay et s’en félicite. Il est vrai que l’entreprise
dispose de 120 ha de terrain et est alimentée en électricité par une ligne à haute tension la reliant directement au poste de Villejust qu’elle est en train de
transformer pour disposer d’une puissance de 100
mégawatts (MW) que pourront grandement lui envier
ses concurrents. « On intéresse beaucoup d’acteurs
qui ont des croissances folles et cherchent des sites
qui peuvent accompagner leur croissance », s’enthousiasme son patron Olivier Micheli. La multiplication des data centers et l’accroissement de leurs
besoins en énergie constituent un défi pour ERDF,
UN SECTEUR INNOVANT
Pour réduire le coût énergétique de son data center Marylin (Champs-sur-Marne),
la société Celeste développe un concept écologique basé sur l’idée d’une tour
refroidie par l’air ambiant. « On aligne les baies informatiques d’une manière
verticale et on place des caillebotis entre les étages, afin que l’air passe entre les
différents niveaux. On prend l’air au rez-de-chaussée, on le filtre, on l’injecte,
il monte dans les étages et est évacué en toiture », détaille Nicolas Aubé, patron
de Celeste, qui avance que son système réduit la facture d’électricité de 35 %.
La start-up parisienne Defab développe de son côté le concept d’un data center
décentralisé c’est-à-dire dont les serveurs sont dispersés sur différents sites. Outre
des économies d’énergie pour l’exploitant et un niveau de sécurité accru, selon
l’entreprise, le système présente un autre avantage : raccordé à un ballon d’eau
chaude sanitaire, l’équipement informatique lui apporte sa chaleur pour chauffer
l’eau.
le gestionnaire du réseau d’électricité.
UN DÉFI POUR ERDF
« Nous réalisons un gros travail en amont avec les
opérateurs pour anticiper leur demande. Aujourd’hui
l’ensemble des data centers en fonctionnement ou
projetés, représente une puissance réservée de 700
mégawatts, pour une puissance appelée autour de
300 mégawatts, sachant qu’un data center n’est
jamais à sa puissance nominale d’entrée de jeu »,
explique Jean-Luc Aschard, directeur inter-régional Île-de-France d’ERDF. ERDF a lancé, il y a deux
ans, un vaste programme portant sur la rénovation
d’une quarantaine des 162 postes-sources franciliens (les installations auxquelles sont raccordés
les data centers) et la construction d’une vingtaine
de nouveaux postes, dont un à Saclay de 140 MW,
opérationnel en 2017. Une adaptation pour préserver
l’avenir : selon Jean-Luc Aschard, les data centers
contribueront pour un quart à l’accroissement de
4 000 MW de la demande en électricité à l’horizon
2030.
P. Désavie
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 37
PRODUITS CCI
TECHINNOV
UNE MUE
POUR LA 10e ÉDITION
Le 11 février 2016, Techinnov
évolue pour mieux coller à son
marché, tout en conservant les
bases qui ont fait son succès.
P
our son édition 2016 qui
aura lieu le jeudi 11 février
prochain, et qui marquera
le dixième anniversaire de
sa création, Techinnov, le rendezvous BtoB de l’innovation organisé
par la CCI Essonne, s’offre un léger
lifting.
« Après neuf éditions réussies,
avec une audience ne faisant
qu’augmenter, nous avons eu, pour
un certain nombre de raisons, envie
de réfléchir, avec les acteurs de
l’innovation, pour encore améliorer
le niveau de satisfaction des
participants à la manifestation »,
explique Jean-Claude Chabin,
président de Techinnov. « Mais il
s’agit essentiellement d’évolutions
par rapport à un modèle qui
fonctionne très très bien. »
La CCI Essonne a confié une étude
au cabinet Innoeco de Palaiseau,
UNE MANIFESTATION PLURALISTE
Techinnov est le grand rendez-vous généraliste de l’innovation,
attirant les représentants d’une quinzaine de secteurs de
l’industrie avec en tête l’aerospace, l’automobile et les NTIC.
Les PME et ETI y sont majoritaires au sein des différentes
catégories de participants (41 %), devant les laboratoires de
recherche (22%) qui devancent de peu les grands groupes
(21%).
Quant aux profils de ces mêmes participants, ils illustrent bien
l’orientation de l’événement puisque les spécialistes émanant
des directions techniques, R&D, recherche et technologie et
valorisation constitue le gros des troupes (39%).
38 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
un spécialiste du conseil en
management opérationnel.
Le premier objectif de cette
commande était de réaliser une
analyse de l’environnement de
Techinnov, situer la manifestation
dans l’offre assez abondante
d’événements pouvant s’adresser
aux mêmes publics, préciser les
besoins des clients actuels ou
futurs, dresser l’état des lieux des
tendances de l’innovation.
« En deuxième lieu, nous avons
demandé à Innoeco de mesurer la
valeur de la marque Techinnov et
de replacer notre manifestation
parmi les différents outils de
l’innovation, notamment en
Île-de-France, poursuit JeanClaude Chabin. Nous souhaitions
prendre en compte les nouveaux
modèles d’innovation et voulions
définir quelques scénarios. Cette
démarche aura un impact mesuré
en 2016, mais plus important les
deux années suivantes. »
Enfin, Innoeco devait proposer
quelques pistes pour rentabiliser
un peu mieux l’événement
et surtout faire en sorte que
« Techinnov génère un courant
d’affaires plus important pour la
CCI Essonne », selon Jean-Claude
Chabin.
L’étude a confirmé ce que
laissait pressentir le succès
croissant de Techinnov. « Sur le
créneau des rendez-vous BtoB,
dédiés à l’innovation au sens
général, Techinnov n’a que des
concurrents indirects », détaille
Christophe Pinon, coordinateur
de l’organisation de Techinnov
à la CCI Essonne. « Il y a de
nombreuses manifestations
spécialisées, ou qui sont le fait
d’acteurs de l’innovation, mais
elles sont surtout représentatives
d’une filière. Techinnov est donc
considéré comme un complément
de ce qui existe par ailleurs. »
Pour approfondir sa démarche,
la CCI Essonne a organisé un
séminaire stratégique rassemblant,
entre autres, des participants
réguliers à Techinnov comme
ESIRIS IDF
Albert Meige, le dirigeant de
Presans (Palaiseau), une PME
spécialisée dans l’expertise en
matière d’innovation en s’appuyant
sur un réseau de trois millions
d’experts à travers le monde.
« Ce que l’on vient chercher à
Techinnov c’est avant tout du
business, déclare Albert Meige. Ce
que j’ai souhaité lors du séminaire
c’est une amélioration du système
de rendez-vous afin que nous
disposions de plus d’informations
sur nos interlocuteurs. Plus on a
d’informations plus le rendez-vous
a des chances d’être pertinent. »
Le système des rendez-vous
personnalisés (NDLR : jusqu’à une
trentaine dans la journée) reste
au cœur de l’événement. « Les
participants veulent se rencontrer,
mais le séminaire a aussi laissé
voir qu’en dehors des rendez-vous
planifiés, les rencontres informelles
avaient beaucoup d’importance »,
indique encore Christophe Pinon.
D’où le lancement, pour l’édition
2016, de villages thématiques :
compétitivité, connectivité,
compétences, grands donneurs
d’ordre, smart networking area.
Pour faciliter les contacts
dans ces lieux de convivialité,
les noms des personnes présentes
seront affichés sur des écrans.
Il y aura aussi du nouveau en ce
qui concerne les conventions
d’affaires puisqu’aux côtés des
incontournables, qui ont établi
la réputation de la manifestation
(funding meeting, industry
meeting, R&D meeting),
apparaîtront de nouveaux espaces
spécialisés comme energy meeting
ou robotic meeting. En attendant
de nouveaux domaines collant à
l’actualité de l’innovation.
P. Désavie
Renseignements et inscription :
Proximum group
Tél. : 01 46 90 22 31
www.proximumgroup.com
www.techinnov.events
« L’ISO 9001 ?
UNE RECHERCHE DE
QUALITÉ ET D’EFFICACITÉ ! »
Au-delà d’une démarche de management QSE,
nécessaire à son activité d’essais, d’analyses et
d’inspections dans le secteur du BTP, l’entreprise a
visé l’acquisition d’un outil de gestion performant,
après 15 mois d’accompagnement par la CCI
Essonne.
S
atisfaction pour Christophe Girard,
président d’Esiris IDF, une des 10
filiales du groupe (CA : 13 M €,
130 salariés) spécialisé dans les
essais, analyses et inspections dans le
secteur du BTP, dont le siège se situe
à St-Pierre-du-Perray. Au terme d’une
démarche participative de 15 mois,
l’entreprise a obtenu la certification
Iso 9001, en juillet dernier. « Dans
nos métiers à fort accent normatif, ce
type de certificat est incontournable
aujourd’hui, comme le sont également
les démarches Sécurité et Environnement
sur lesquelles nous travaillons en
parallèle », explique le dirigeant, motivé
par une recherche de compétitivité par
l’excellence. « Globalement, à travers
cette certification délivrée par l’Afnor,
nous avons développé un système
de management visant à mesurer et
améliorer, en permanence, la qualité
et l’efficacité de nos prestations. Pour
nos clients, qui restent au cœur de nos
préoccupations, c’est bien sûr un signe
de reconnaissance qui s’inscrit dans une
optique de progrès et de performance. »
UN OUTIL DE GESTION
DE LONG TERME
Cette démarche de management
qualité, pour répondre en tous points
aux exigences de la norme Iso 9001,
a mobilisé l’ensemble des salariés,
depuis l’analyse des processus
jusqu’aux propositions d’amélioration
du système (des process utilisés au
calcul des indicateurs, en passant par la
communication). Une newsletter a même
été créée pour relier plus fortement les
trois agences que compte la filiale en
Île-de-France. « Avec notre conseiller CCI
Essonne, nous avons établi, puis respecté,
un programme précis de réunions et de
formations (norme Iso 9001, conduite
d’un audit interne, etc.). L’investissement
de chacun a été grandement souligné
lors de chaque audit. » Un atout pour
poursuivre avec réussite la démarche
dans les années à venir. « La certification
Iso 9001 version 2008, est une première
étape que nous venons de franchir.
La CCI Essonne va continuer de nous
accompagner dans le passage à la
version 2015, prévu pour 2018 », conclut
le dirigeant.
P. Talbot
En savoir plus : www.essonne.cci.fr
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 39
ACTUS CCI
SITE WEB
COMMERCE
WWW.
ESSONNE.CCI.FR
FAIT PEAU NEUVE
QUINZE ANS
DE PAPILLES D’OR
Plus moderne, plus clair, plus dynamique,
Depuis octobre 2015, le site de la CCI Essonne
s’est entièrement métamorphosé !
U
ne seule adresse :
www.essonne.cci.fr. Avec
plus de 270 000 visites par
an, le site Internet de la CCI
Essonne répond désormais aux
problématiques des internautes.
À savoir une plateforme
multimédia, plus dynamique et
mieux interconnectée avec les
réseaux sociaux, pour partager
du contenu, suivre son fil
d’actualité, etc. L’objectif est
d’offrir plus d’informations,
davantage de visibilité aux actions,
aux événements, aux acteurs
économiques (PME, start-up,
créateurs, partenaires) et aux
divers contenus mis en ligne
(ressources vidéos, audio, pdf).
La charte graphique
a été particulièrement étudiée
pour offrir une meilleure
expérience à l’utilisateur.
INTERACTIF ET CONNECTÉ
La nouvelle version offre aussi
la possibilité de s’inscrire à une
newsletter afin de ne rien perdre
de l’essentiel de ce qui passe dans
le département pour développer
son activité.
Nouveauté : la possibilité
d’accéder à l’intégralité de
notre catalogue de formations.
Un exemple ? Vous souhaitez
améliorez votre performance
commerciale pour dynamiser
votre chiffre d’affaires ? Rien
de plus simple. Il suffit de
choisir Développement de votre
entreprise et Développer son
chiffre d’affaires, le programme
de la formation apparaît ainsi que
son prix. Il suffit juste de remplir le
formulaire pour vous inscrire.
Une refonte du site s’inscrit aussi
dans les engagements
de la CCI Essonne. En effet,
elle a développé depuis quelques
années une stratégie orientée
vers le numérique et les nouvelles
technologies : création d’un
comité pour le numérique, mise
en place de formations et ateliers
de sensibilisation, organisation
d’événements dédiés, etc.
À travers la métamorphose de
son portail web, la CCI Essonne
continue de concrétiser la feuille
de route qu’elle s’est fixée :
devenir une CCI innovante et
durable au service des entreprises,
des territoires et de l’ensemble
des acteurs du développement
économique.
A. Abela Lichtner
40 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
Les Papilles d’Or ont fêté cette année
leur 15e édition. Avec du changement :
nouveau visuel, nouvelle classification plus
motivante pour les candidats.
Au total, 112 lauréats, dont 40 %
de commerçants qui participaient
pour la première fois, ont été labellisés
Papilles d’Or 2016. La cérémonie de
remise des prix a été organisée mi-octobre
à la CCI Essonne, en présence
de Laurent Mariotte, journaliste culinaire.
La nouvelle classification, allant
de une à quatre Papilles d’Or, a
notamment permis d’étalonner
les talents, d’encourager les potentiels et
de récompenser l’excellence !
Certaines catégories (primeur, fromagerie,
torréfacteur, poissonnerie) ont également
profité de cette nouvelle formule
pour revenir sur le devant de la scène.
Le guide complet et la liste des lauréats
sont disponibles sur le site web
lespapillesdor.fr ou en téléchargeant l’appli
Papilles d’Or.
COWORKING
LA CAPSULE
VOUS ACCUEILLE
Rien à voir avec l’univers médical ou
spatial. Ne pas confondre non plus avec
celui du champagne ou des petites
bouteilles de soda. La Capsule c’est un
lieu nouveau qui sera ouvert à partir de
janvier dans les locaux de la CCI Essonne
(rez-de-chaussée, en lieu et place de la
Documentation). Accessible librement,
La Capsule est un tiers-lieu c’est-àdire un de ces nouveaux espaces de
rencontres, de travail, de créativité, qui
permet de se poser pour une heure, ou
une après-midi afin de travailler dans
un univers chaleureux et convivial. C’est
aussi un endroit idéal pour échanger
des idées, discuter, organiser des petites
réunions de créativité. Coworking,
partage d’expériences, networking, etc.,
La Capsule sera ouverte aux horaires de
la CCI Essonne et organisera également
des micro événements modernes et
innovants. Autre vocation : ce sera
également une vitrine pour les entreprises
essonniennes qui souhaitent présenter
leur activité, un produit, un savoir-faire.
Une programmation de rendez-vous est en
cours de constitution.
En savoir plus : 01 60 79 90 73
APPRENTISSAGE
LA CCI ESSONNE
SUR TOUS LES FRONTS
Le succès de l’apprentissage ne repose pas
seulement sur la formation des apprentis.
Les tuteurs aussi doivent être formés
et valorisés au sein de l’entreprise.
TAXE D’APPRENTISSAGE
C’EST PARTI POUR
LA COLLECTE 2016
La collecte de la taxe d’apprentissage
démarre la première semaine de janvier de
chaque année. À partir de ce moment, les
entreprises reçoivent la notice explicative
jointe à la déclaration personnalisée.
À réception du bordereau personnalisé,
chacun peut ensuite déclarer en ligne
jusqu’au dernier jour du mois de février.
Les conseillers de la CCI Essonne sont à
votre disposition pour vous accompagner
dans cette démarche.
La déclaration en ligne s’effectue sur
www.taxe2016.fr. Via cette adresse, vous
pouvez calculer votre taxe d’apprentissage
et payer. Pour cela rien de plus simple:
munissez-vous de votre numéro de siret et
connectez-vous !
LE CHIFFRE
29 %
C’est le pourcentage de
commerçants essonniens
qui souhaitent davantage de
mesures d’aide à l’embauche
pour redynamiser l’activité et
leur permettre de recruter
plus facilement.
Source : Baromètre des affaires, sept. 2015
A
vec plus de 100 tuteurs certifiés
en 10 ans, la CCI Essonne est
l’une des plus engagées en faveur
de l’apprentissage. Comme pour
le Certificat de compétences en
entreprise (CEE), elle accompagne
les tuteurs vers les titres de
Maître d’apprentissage et Maître
d’apprentissage expérimenté. « Ce
rôle est parfois vécu comme une
contrainte, constate Dahmane
Dairi, conseiller orientation à la
CCI Essonne. Il doit pourtant être
valorisé car il est un rouage essentiel
dans le succès de l’apprentissage. »
Le 19 novembre dernier s’est tenue
la 11e cérémonie de récompense des
entreprises essonniennes vertueuses
en matière d’apprentissage. La
Charte de l’apprentissage distingue
celles qui y ont eu recours pour
la première fois. Le dirigeant de
Ça Nettoie, Christophe Antunes
a recruté une apprentie en BTS
Négociation et relation client à la
Faculté des métiers de l’Essonne,
« un vrai talent » selon lui. Les
ingrédients du succès : « Apporter
une vraie valeur ajoutée à l’apprenti
et lui laisser le temps d’apprendre ».
Autre lauréat 2015 de cette Charte,
le restaurant L’Atelier de Guill’home
emploie trois apprentis du CFA Le
Moulin de la Planche. Pour Céline
Gros, « avant de recruter, il faut
s’assurer d’être en adéquation avec
leur projet professionnel ».
‘‘Former les tuteurs pour mieux
former les apprentis’’ : cette
formation d’une journée à la CCI
Essonne donne les clés pour réussir
son expérience de l’apprentissage.
« L’accompagnement ne peut plus
être considéré comme une option »,
estime Dahmane Dairi. Développeur
de l’apprentissage, Marie-Laure
Cavelier anime des Matinales RH
sur le sujet. À l’année, elle répond à
toutes les questions que peuvent se
poser les entreprises. Les formalités,
elles, s’effectuent au Point A,
toujours à la CCI Essonne.
La Nuit de l’Orientation permet
aux jeunes de découvrir les
formations en apprentissage. Une
quarantaine de métiers seront
représentés, le 23 janvier 2016, à la
Faculté des métiers de l’Essonne.
Les inscriptions seront alors
ouvertes. Les futurs apprentis ne
transformeront l’essai qu’à condition
de trouver une entreprise pour les
former.
O. Fermé
Point A : 01 60 79 90 90
[email protected]
M-L. Cavelier : 01 60 79 94 63
[email protected]
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 41
ATLANTICO Utilitaires
ZAC de la Croix Blanche - 16, rue de la Fosse-aux-Leux
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ACTIONS CCI
NUMÉRIQUE
FORMATIONS
DU 1ER TRIMESTRE
À vos claviers ! Pour accompagner
la transformation numérique et
aider les entreprises à amorcer
le changement, la CCI Essonne
organise tout au long de
l’année conférences, ateliers de
sensibilisation, accompagnements
individuels, formations, etc.
Le programme des formations
pour le 1er trimestre 2015 est
d’ores et déjà mis en place.
Le 19 janvier sera dédié aux
réseaux sociaux ‘‘LinkedIn, Viadeo,
Twitter, Facebook, développer les
usages pros des réseaux sociaux’.
Le 9 février et le 16 février sont
prévues, respectivement, une
formation ‘‘Créer son site web’’ et
une autre concernant ‘‘Facebook :
créer et animer sa page pro’’. En
mars, place au ‘‘Marketing digital’’,
le 8, puis au ‘‘Blog pro clé en
mains’’, le 22.
En savoir plus :
www.essonne.cci.fr
[email protected]
Conseiller numérique :
Youssef Jlidi, 01 60 79 90 72
INTERCOMMUNALITÉS
PARTENARIAT CCI/
PAYS DE LIMOURS
Renforcer la proximité avec les
intercommunalités du département
est un levier essentiel d’animation
et de développement économique.
La CCI Essonne et la Communauté
de communes du pays de Limours
(CCPL) ont signé une convention
de partenariat. Dans ce cadre,
la CCI Essonne s’est engagée
à réaliser un certain nombre
d’interventions sur le territoire
de la CCPL afin d’accompagner
les commerces et les PME-PMI
dans leur développement :
conférences, conseil personnalisé,
accompagnement des projets, etc.
PORTRAIT D’ÉLUE
CORINNE LOIGEROT :
« L’ENTREPRISE À 100% »
Pour la vice-présidente de la commission ‘’industrie’’
de la CCI Essonne, son engagement pour l’entreprise
est total. Sa mission ? Fédérer les « grands
industriels » essonniens.
L
orsque Philippe Lavialle, président la
CCI Essonne, lui propose de rejoindre le
bureau pour représenter l’industrie, pour
le mandat du 25 juillet 2011-novembre
2016, Corinne Loigerot accepte avec
enthousiasme. Un secteur qu’elle connaît
bien en tant que chef d’une entreprise
familiale, leader européen dans la
fabrication des peintures automobiles.
Mais un engagement nouveau et un
rôle inédit pour elle dans une chambre
consulaire. « Cela a été une agréable
surprise de découvrir combien la CCI
Essonne avait un fonctionnement identique
à celui d’une grande entreprise avec ses
critères d’évaluation et de performance, son
engagement auprès de ses ressortissants,
explique-t-elle. Notamment, j’y ai trouvé le
niveau de compétences et d’expertise de
ses conseillers excellent. » Pour celle qui
vit « son entreprise à 100% » en essayant
d’avoir « un équilibre entre vie familiale
et vie professionnelle », la CCI Essonne lui
apparaît comme un outil performant au
service des entreprises, malheureusement
parfois peu conscientes de l’aide qu’elles
peuvent y trouver. « J’avais reçu la mission
d’aller aux devants des ETI (Établissements
de taille intermédiaire de plus de 250
salariés) industrielles de l’Essonne »,
confie-t-elle. Ces entreprises, de part leur
structure et leurs moyens, ne se tournent
pas spontanément vers les CCI pour les
accompagner dans leurs problématiques,
pourtant elles peuvent leur apporter des
solutions complémentaires (apprentissage,
emploi, formation, recherche de
fournisseurs ou partenaires locaux, etc.) et
les accompagner dans leur développement
sur le territoire, entre autres.
ÊTRE À L’ÉCOUTE
« Un certain nombre de grands industriels
essonniens, un noyau dur d’une quinzaine
d’entreprises, a compris l’intérêt de
se rencontrer deux fois par an sur des
thématiques aussi diverses que la religion
dans l’entreprise ou encore les questions
relatives au management et des sujets
touchant de manière plus large les
ressources humaines. Ces rencontres leur
permettent d’échanger des points de vue,
des expériences et de découvrir parfois des
solutions locales, explique-t-elle. Pour la
CCI Essonne, c’est une occasion de montrer
sa capacité d’écoute et d’anticiper les
besoins des entreprises. » Une marque de
fabrique que Corinne Loigerot apprécie
particulièrement de représenter. « Ce type
d’investissement est très fort », commente
l’élue, débordante d’énergie, par ailleurs
membre du réseau Femmes chefs
d’entreprise (FCE).
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./Fév.2016 43
44 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
ENQUÊTE
MANAGEMENT
ENTREPRISE
ET SPORT :
MÊME COMBAT ?
Les valeurs du sport sont facilement
transposables en entreprises pour servir
d’exemples et inspirer le management ou
les recruteurs, compétition et performances
obligent. Pourtant les différences
fondamentales existent entre ces deux univers.
C
laude Onesta, le patron de l’équipe de
France de handball, est l’entraîneur français de sports collectifs le plus titré avec,
notamment, deux médailles d’or olympiques et trois titres à son palmarès. Mais ce solide
Albigeois est aussi un intervenant en entreprise des
plus réputé dont le message, porté par sa voix rocailleuse, captive ses auditeurs.
Comme Onesta ou encore le fougueux Bernard
Laporte, les entraîneurs et sportifs de haut niveau
sont aujourd’hui nombreux à faire partager leurs
expériences lors de séminaires ou autres conventions.
Plus que jamais, le sport s’invite dans l’entreprise.
Les deux univers sont d’ailleurs assez proches tant
l’entreprise, placée en permanence en situation de
compétition, est poussée à améliorer sans cesse ses
performances. Il faut d’ailleurs noter que le vocabulaire de l’entreprise emprunte assez souvent des
mots à l’univers du sport.
En appeler au témoignage d’un sportif est une manière
ludique, mais toujours instructive, d’aborder cette
quête. Sans parler de la dimension onirique de toute
aventure sportive qui donne envie de se surpasser.
« Parfois, les intervenants ont envie de parler de leur
LE CHIFFRE
9,1 %
C’est l’estimation
du gain maximum
de productivité
que pourrait
réaliser une
entreprise
encourageant
ses salariés
à la pratique
d’une activité
physique et
sportive.
gloire passée, mais chez tous champions il y a toujours
quelque chose d’intéressant. Tous apportent une valeur
ajoutée et autour du message qu’ils portent, l’entreprise peut parvenir à créer une forme de consensus », assure Dan Deville, président de Deville group
executive recrutement, qui s’est lui-même frotté aux
joutes sportives dans plusieurs disciplines.
DES VALEURS COMMUNES
« Toutes les valeurs du sport sont transposables dans
l’entreprise », poursuit-il. En entreprise, le sportif est apprécié pour les grandes vertus que l’on
accorde généralement à la pratique du sport individuel ou collectif : la résistance à l’effort, le dépassement de soi, l’humilité, l’ambition, la discipline
personnelle, la solidarité, l’esprit d’équipe. On y
ajoutera l’adaptabilité aux situations, à la nature de
l’adversité et même la capacité au dépassement de
fonction : une notion chère à Roger Lemerre, ancien
sélectionneur de l’équipe de France de football,
avec laquelle il a remporté l’Euro 2000.
« Tout ce que l’on arrive à récupérer sur le terrain,
la combativité, la compétitivité, on a envie de les
transposer au niveau professionnel. Le sportif est
quelqu’un d’entraînant, forcément un leader, un chef
d’orchestre porté par l’envie d’amener sa pierre à l’édifice », avance, pour sa part, Marinette Pichon, ex-attaquante de l’équipe de France féminine de football
(112 sélections, 81 buts), aujourd’hui directrice générale du Football club féminin de Juvisy.
« Le fait que l’on pratique un sport est très clairement
révélateur d’une dynamique. Le sport est une vraie
valeur ajoutée pour le recruteur. Il se dit que le candidat est sain et en forme. Il a l’esprit d’équipe où il est
bagarreur dans le bon sens », poursuit le chasseur
de têtes Dan Deville. Ce constat ne s’applique pas
uniquement au recrutement des managers.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 45
ENQUÊTE
UNE BONNE ÉCOLE
Quel que soit le poste, le sport est un facteur déterminant et révèle fortement la personnalité de l’individu », complète-t-il.
« Quelqu’un passé par une formation sportive de
haut niveau présente un profil qui nous intéresse »,
confirme Éric Chevaillier, directeur commercial de la
Semardel. L’entreprise, spécialiste de la collecte et
du traitement des déchets a, d’ailleurs, embauché le
judoka génovéfain Jean-Baptise Bonvoisin, un rival
hexagonal de Teddy Riner chez les ‘‘Lourds’’ (voir
encadré ci-dessous).
Globalement la pratique d’un sport, surtout à un
bon niveau de compétition, témoigne d’une capacité à se focaliser sur un objectif, à s’astreindre à
« SPORTIF DE
HAUT NIVEAU,
UN PROFIL
INTÉRESSANT »
Professionnaliser
les sportifs de haut niveau
L’État a mis en place une convention-cadre relative à la
professionnalisation des sportifs de haut niveau ayant pour
ambition la double réussite sportive et professionnelle.
Les entreprises sont éligibles au dispositif et peuvent proposer soit
un CDI ou un CDD avec aménagement du temps de travail pour
pratiquer la discipline, soit un contrat de prestation d’image assorti
d’une clause d’insertion professionnelle.
La Semardel a contracté une de ces conventions. « À travers
cette initiative, nous essayons d’avoir un partenariat qui ne soit pas
que financier mais apporte un avenir professionnel à un athlète »,
assure Éric Chevaillier, directeur commercial de la Semardel.
Hormis les quelques exceptions notoires des sports très médiatisés,
la pratique sportive, même de très haut niveau, ne nourrit guère ses
athlètes. Le double projet sportif et professionnel est déterminant
pour leur permettre de s’engager à fond dans le sport.
C’est aussi la première fois que l’État prend l’initiative d’une large
mobilisation du monde économique.
46 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
une préparation minutieuse, à étudier ses rivaux, à
s’adapter aux situations.
Le sport enseigne aussi à se relever de ses erreurs,
car l’échec est vu comme une étape vers le succès.
« Dans la défaite, on essaye d’analyser les raisons
de la non-réussite mais en retenant aussi ce qui a
été réussi. Puis on repart en se remettant dans l’action », détaille Marinette Pichon.
« Il faut aussi savoir démonter le mécanisme de
la victoire. Se dire j’ai gagné parce que j’ai fait
telle ou telle chose ou parce que le contexte était
de telle ou telle manière », précise, pour sa part,
Stéphane Traineau, champion du monde et d’Europe de judo et ancien directeur du Haut niveau à
la Fédération française de judo. Aujourd’hui, chef
d’entreprise à travers l’agence de communication et de marketing sportif Carré Final, Stéphane
Traineau distille aussi un conseil inspiré du judo.
« En combat, la main doit être très fortement en
connexion avec le kimono de l’autre pour bien le
tenir mais, à côté, il faut garder toutes les chaînes
musculaires disponibles pour attaquer et, parallèlement, être très disponible dans sa tête pour
ressentir ce que fait l’autre, indique-t-il. Au sein
de l’entreprise il faut, pareillement, être ancré sur
des valeurs, une technique et une stratégie forte,
mais une fois que l’on maîtrise tout cela il faut laisser libre cours à la créativité. »
C’est dans les sports collectifs que le manager trouvera le plus de similitudes avec son quotidien et
puisera le plus d’exemples positifs pour sa propre
pratique. « En sport, on ne fait rien sans avoir posé
les fondations, sans avoir réfléchi. Il faut un projet,
une stratégie et une équipe. C’est la même chose en
entreprise il faut être organisé, élaborer un projet,
avoir un business plan, constituer une équipe »,
avance encore Stéphane Traineau.
De son côté, Marinette Pichon construit des ponts
entre la vie d’un club et celle d’une entreprise. « Pour
PUBLI RÉDACTIONNEL
Un(e) responsable
communication/marketing externalisé(e)...
Une bonne idée ?
Dans une conjoncture économique peu
favorable, la situation actuelle des entreprises
ne permet pas systématiquement d’internaliser la fonction marketing/communication. L’externalisation de compétences est déjà
bien établie pour la comptabilité et les ressources humaines des entreprises.
Mais une autre fonction chronophage peut
tout à fait être confiée à des spécialistes
externes : le marketing et la communication.
La fonction marketing/communication est
essentielle pour le développement de toute
activité. Il est donc légitime pour certains
professionnels de s’interroger quant à son
externalisation, de surcroît quand la digitalisation devient incontournable.
Or, souvent en interne, cette fonction est
limitée ou délaissée par manque de temps,
de ressources ou de compétences.
4
InternalIser
ou externalIser
la fonctIon
marketIng/
communIcatIon
ExtErnalisEr, c’Est...
Un responsable de communication/marketing à la carte
Zéro charges sociales et
patronales
Un accompagnement sur
mesure
Un spécialiste indépendant
et objectif
Plus de flexibilité
Vos performances et votre ROI
augmentés
bonnes raisons d’externaliser la fonction marketing/communication
Externaliser cette fonction,
c’est bénéficier d’une équipe
multispécialistes compétente
dans différents domaines
(développement de sites
web, référencement naturel/
publicité/réseaux sociaux,
graphisme, supports imprimés …).
En interne, les ressources sont
souvent : soit expertes dans
un domaine spécifique, soit
généralistes mais pas spécialisées.
Faire confiance à un prestataire externe permet aux
entreprises de gagner un
temps considérable et de se
concentrer sur leur cœur de
métier. Le prestataire externe
peut intervenir globalement
ou à la carte selon l’organisation de l’entreprise.
Cela permet d’absorber les
pics d’activité du professionnel
qu’on entend souvent dire :
« Je n’ai pas le temps de
m’occuper de ma communication ... Je suis débordé
par mon activité ».
Êtes-vous
?
Riche de ses expériences
passées et de ses différentes
missions, un chargé/responsable/directeur de communication externalisé porte
un regard neuf et objectif
sur la strucure qu’il accompagne. Combiner la connaissance métier du professionnel
et les idées innovantes du
spécialiste favorise la diversification dans les actions de
communication et accroît le
retour sur investissement.
prÊt à passer le cap
Faire appel à un prestataire
externe permet de réduire
les coûts. L’externalisation
de la fonction peut représenter jusqu’à 80 % d’économie en comparaison à
un responsable marketing/
communication en interne.
Qui plus est, sur le long
terme, l’entreprise gagne
en compétences et en
productivité.
?
Cap Visibilité
Externalisation de la fonction communication/marketing
10 rue Sisley - 91330 Yerres
Tél. : 01 69 45 80 48 l www.cap-visibilite.fr
Jérôme Cherqui, gérant de la société
[email protected]
ENQUÊTE
ÊTRE POSITIF
atteindre les objectifs fixés il y a un phasage, des
étapes : le recrutement, l’intégration, l’utilisation de
l’entraîneur, l’obtention de résultat. Simplement dans
un club, on raisonne en termes de saison alors que
c’est en termes d’exercice en entreprise. »
Mais, on a beau avoir tout planifié et s’être entraîné,
rien ne se fait sans l’existence d’un état d’esprit positif. C’est le message de Stéphane Traineau qui, pour
l’illustrer, cite un contre-exemple, celui de l’équipe
de France de football lors de la Coupe du monde
2010. Chacun se souvient du fiasco sportif et de l’infâmante grève des joueurs français restant dans leur
bus à l’heure de l’entraînement.
« Du seul point de vue sportif, l’équipe de France
avait beaucoup de valeurs à faire valoir sur le terrain,
« TROUVER SA
PLACE ET JOUER
COLLECTIF »
Sportimentiel : agence de
communication dédiée au sport
Créée à Yerres en 2014 par Jérôme Cherqui, avec deux associés,
Sportimentiel se présente comme une agence de communication
globale dédiée au sport et aux loisirs.
L’entreprise, qui a le sport dans son ADN, répond à l’ensemble des
besoins des clubs et associations, collectivités, équipementiers et
marques de sport. Elle est également disponible pour étudier tout
projet de sport en entreprise.
« L’agence se divise en trois pôles, un pour la communication dans
le domaine du sport, un autre dans la fourniture d’équipements
de sport personnalisés et, enfin, un pôle édition proposant un
magazine papier et en ligne – Kilomètre club – traitant de la course
à pieds et des sports d’endurance au sens large », détaille Jérôme
Cherqui. L’entreprise est parfaitement en phase avec son projet
en n’employant que des personnes pratiquant un sport. « Les
personnes qui font du sport ont un esprit d’équipe supérieur aux
autres et une capacité à repousser leurs limites et cela quel que soit
le sport. »
48 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
analyse-t-il. Il y avait de grands champions mais cette
équipe s’est effondrée car il n’y avait pas de cohésion, les joueurs n’étaient pas rassemblés autour de
valeurs communes pour vivre une aventure partagée
et forte. »
À CHACUN SON SPORT !
Certes il ne faut pas pousser trop loin l’analogie entre
le milieu sportif et l’entreprise. L’organisation de la
hiérarchie, le mode de fonctionnement, la faculté
de s’exprimer et d’échanger, l’autonomie laissée à
ceux qui doivent interpréter la partition, ne sont pas
les mêmes. Par ailleurs, le facteur humain n’est pas,
dans le travail, placé autant au cœur du processus
de réussite qu’il peut l’être en sport.
La motivation des salariés reste toutefois essentielle, dans un cas comme dans l’autre. On ne peut
pas, bien sûr, demander à chaque salarié d’être aussi
passionné, ni tendu vers un résultat, qu’un sportif mais, au moins, il faut l’aider à trouver sa place,
même modeste, dans le collectif, ce mot si souvent
prononcé et avec gourmandise par Aimé Jacquet.
À certains égards, la position du manager est proche
de celui du capitaine d’une équipe. « Souvent le capitaine n’est pas choisi par les joueurs mais par le staff,
note Marinette Pichon. C’est donc à lui de convaincre
qu’il est à sa place sans faire forcément l’unanimité
au sein de l’équipe. »
Et comme en sport, et sans doute plus encore où
l’entraîneur est au bord du gazon, le chef d’entreprise doit avoir des relais sur le terrain. Cela suppose
de savoir organiser des temps d’échanges.
SPONSORING
Sponsor d’une quinzaine de clubs, dont le Rugby
club de Massy Essonne (RCME), la Semardel conçoit
ses actions de sponsoring comme un juste retour
en faveur de l’animation de son territoire d’élection
mais fait aussi du sport un point d’ancrage de son
management.
« Nous travaillons à partir d’un projet d’entreprise
construit autour de grandes valeurs et pour nous le
sport est un bon exemple de réussite, de travail en
équipe, d’abnégation qui sont des valeurs, notamment,
véhiculées par le rugby. On travaille notamment sur
la place de chacun dans la relation avec les clients.
Dans le sport c’est pareil, quel que soit son poste, on
a besoin d’être solidaires et de comprendre les objectifs communs », poursuit Éric Chevaillier.
À travers ces actions de parrainage la Semardel, mais
elle n’est pas la seule, joue sur les deux tableaux
en prenant le sport en exemple en interne et en se
valorisant à l’extérieur par un affichage avec des
clubs locaux ambitieux et populaires tels le RCME.
Ainsi, ce dernier est l’objet d’un évident intérêt
puisque 75 sociétés ont contribué pour 45 % au
budget de la saison 2015-2016 qui a atteint 3,2
millions d’euros.
Un attrait qui a parfaitement résisté aux aléas sportifs que connaît le club qui, depuis quelques années,
fait des allers-retours entre la Fédérale 1 et le niveau
supérieur, la Pro D2 où les Massicois ont bon espoir
de s’installer durablement. « Nos entreprises partenaires se positionnent suivant plusieurs critères.
Beaucoup viennent parce que ce que nous faisons
en terme de formation (NDLR : le RCME a formé
plusieurs internationaux comme Mathieu Bastareaud ou Romain Millo-Chluski et lancé la carrière
d’entraîneur de Jean-Frédéric Dubois, aujourd’hui
l’adjoint de Guy Novès, le nouveau patron du XV tricolore) et d’animation du territoire est vertueux dans
la durée. D’autres veulent montrer aux élus qu’elles
jouent le jeu du territoire. Enfin, un grand nombre
nous accompagnent par affect pour le rugby, l’ambiance », témoigne Nicolas Gestas, Dg. du RCME.
SPORT ET BUSINESS
Sans compter que pendant que les joueurs s’expliquent sur le pré, en tribune les affaires se nouent. Le
RCME l’a compris et pousse au développement de
son club d’entreprises. « Le ciment de ce club, c’est
l’opportunité de faire du business, assure Nicolas
Gestas. Si les entreprises en font, elles seront fidèles au club et cela en fera venir d’autres. »
Le sport présente aussi le double avantage de créer
des liens tout en contribuant à la santé. Une étude,
pilotée par le Medef et le CNOSF (Comité national
olympique et sportif français), sur l’impact de l’activité physique et sportive sur l’entreprise, le salarié
et la société a, ainsi, révélé que cette activité constitue un levier de compétitivité.
Les initiatives pour pousser la pratique sportive en
entreprise se multiplient. En juin dernier, le Cj2e a
organisé « La Tournée des patrons », une course
individuelle par équipes réunissant employés et
dirigeants. « Cette opération, qui a rassemblé 250
personnes, a permis de tisser des liens différents,
détaille Éric Niaufre, l’organisateur de la manifestation. Beaucoup de participants se sont promis de
faire mieux l’an prochain et du coup vont se mobiliser autour d’objectifs communs. »
UNE TENDANCE FORTE
« À lire »
• « Ma vie pour une
étoile » d’Aimé Jacquet
Plus qu’un livre
autobiographique,
cet ouvrage co-écrit
avec Philippe Tournon,
le chef de presse de
l’équipe de France
de football, porte
un témoignage
passionnant sur le
management sportif.
De ses débuts
d’entraîneur à
l’aventure du Mondial
98, l’homme qui a porté
les Bleus au faîte du
football mondial, livre
les recettes
qu’il cachait dans
le grand carnet noir
qui ne le quittait jamais
lors des matchs.
En novembre, c’est le Medef qui a présenté son propre
programme « Medef Essonne sport » dans le lieu
mythique du sport de haut niveau qu’est le Centre
national de rugby de Marcoussis (voir encadré).
Enodis, le spécialiste des équipements de cuisine
professionnelle, a poussé encore plus loin la démarche
en faisant installer une salle de sport à l’intérieur de
ses nouveaux locaux castelvirois. Plus de la moitié
des salariés du siège social fréquente cet espace
appareillé pour les exercices de musculation et de
cardio. « La pratique sportive apporte bien-être et
apaisement, elle permet de se vider la tête, contribue
à la perte de poids », plaide François Houppert, le
Pdg. d’Enodis, lui-même sportif.
« Jigoro Kano (NDLR : le fondateur du judo) était déjà
dans le développement durable car la maxime du judo
c’est de rechercher la plus grande efficacité avec un
minimum d’énergie », rappelle, non sans humour,
Stéphane Traineau. Un conseil que l’on peut suivre
mais avec modération.
P. Désavie (avec L. Amette)
Medef Essonne sport
Le 18 novembre dernier, le Medef Essonne a lancé l’opération Medef
Essonne sport. « Nous allons constituer un groupe de travail au sein
du Medef Essonne pour aider les chefs d’entreprise à s’inspirer des
méthodes du sport, inciter les entreprises à encourager la pratique
du sport parmi leurs salariés et enfin faciliter les liens entre les
athlètes de haut niveau et les entreprises », précise Jean-Pierre
Mougin, vice-président du Medef Essonne et du Comité national
olympique et sportif français (CNOSF). Selon une étude initiée
conjointement par le Medef et le CNOSF, la pratique régulière d’une
activité physique et sportive par un salarié peut permettre à notre
société d’économiser entre 308 et 348€ de dépenses de santé
par an et au salarié entre 30 et 34€ de frais de santé par an, mais
surtout d’allonger sa durée de vie de 3 ans. Lors du lancement de
son opération, le Medef Essonne a également présenté les grands
projets sportifs pouvant avoir un retentissement économique en
Essonne, comme la candidature aux JO 2024, la construction du
Grand stade de rugby à Évry ou encore le cluster, dont la création
pourrait justement compléter les bénéfices attendus de la présence
de ce grand équipement.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 49
Le grand entretien
Pascale Braconnot
Chercheuse CEA au Laboratoire des
sciences du climat et de l’environnement
CLIMAT : « NE RIEN FAIRE ET C’EST
LA GRANDE INCONNUE »
Sans un virage important et
sans délai (plus on attend
et plus cela coutera cher)
vers la sobriété des activités
humaines, notamment
celles des entreprises, pour
limiter à 2° l’augmentation
de la température d’ici 2050,
le pire est à craindre. Une
situation jamais vue depuis
800 000 ans !
50 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
La situation est grave pour
nos conditions de vie à
venir avec le réchauffement
climatique. Pourquoi ?
Pascale Braconnot : En fait, les
études scientifiques montrent
que jamais la terre n’a connu un
phénomène d’une telle amplitude
et aussi rapide depuis
800 000 ans, date à laquelle
nous remontons actuellement
grâce notamment à l’analyse des
gaz pris dans la calotte glacière
et l’étude des pollens. Depuis
50 ans s’est enclenchée une
augmentation des températures,
sans précédent connu, qui
commence à se faire sentir et
qui va continuer de s’amplifier
si on ne fait rien. Ce qui serait
le pire des scénarios car plus on
attend, plus le réchauffement
sera important et constitue un
saut dans l’inconnu. L’objectif
aujourd’hui est d’éviter d’entrer
dans une période où cette hausse
serait supérieure à 2°. L’important
est de comprendre que plus on
attend pour réagir et plus cela
sera contraignant et coutera cher.
Qu’est-ce que le Giec, dont
le dernier rapport est à la
base de la Cop21 ?
P. B. : Le Giec (Groupe d’experts
intergouvernemental sur
l’évolution du climat) a été créé
en 1988 en vue de fournir des
évaluations détaillées de l’état
des connaissances scientifiques,
techniques et socio-économiques
sur les changements climatiques,
leurs causes, leurs répercussions
potentielles et les stratégies de
parade. Depuis lors, le Giec a
établi cinq rapports d’évaluation.
BioExpress
Pascale Braconnot est directrice de recherche au
Commissariat à l’énergie atomique. Spécialiste de la
modélisation du climat, elle s’intéresse au rôle des interactions
océan-atmosphère et des grands équilibres des cycles
de l’énergie et de l’eau aux échelles saisonnières à interannuelles
dans les climats passés, présent et futurs. Elle s’implique
dans de nombreuses actions de communication et
est l’un des auteurs des 4e et 5e rapports du Giec
à la base des travaux de la Cop21. (www.ippc.ch)
En 2014 il a parachevé le
cinquième, qui se divise en trois
parties (éléments scientifiques,
conséquences, adaptation et
vulnérabilité, et atténuation du
changement climatique) dont sont
responsables ses trois groupes
de travail, ainsi qu’un rapport
de synthèse. La contribution
du groupe de travail I, auquel
j’appartiens, a été acceptée et
approuvée en septembre 2013,
et celles des groupes de travail
II et III en mars et avril 2014
respectivement. Le rapport
de synthèse a été examiné et
adopté en novembre 2014.
À la différence des rapports
précédents, ce cinquième rapport
met davantage l’accent sur
l’évaluation des aspects socioéconomiques du changement
climatique et ses répercussions
sur le développement durable,
ainsi que sur les aspects
régionaux, la gestion des
risques et l’établissement d’un
cadre d’intervention fondé sur
des mesures d’adaptation et
d’atténuation.
Pour le Giec, le scénario
à adopter d’urgence pour
limiter à 2° est celui de la
sobriété. Est-il réaliste ?
« CHACUN DOIT
PRENDRE SES
RESPONSABILITÉS,
NOTAMMENT LES
ENTREPRISES
(18% DES GAZ À
EFFET DE SERRE) »
P. B. : Deux principaux scénarios
ont été étudiés : ne rien faire
ou adopter la sobriété pour les
activités humaines et notamment
celles des entreprises, responsables
de 18 % des émissions de gaz à
effets de serre et contribuant
aux 25% liés au transport et au
bâtiment. La réponse du système
climatique aux forçages, dus aux
gaz à effet de serre et aux aérosols,
est caractérisée par une inertie
déterminée essentiellement par
l’océan. L’océan dispose d’une
très grande capacité d’absorption
de la chaleur et le mélange entre
les eaux de surface et les eaux
profondes est un processus lent.
De ce fait, il faudra plusieurs
siècles pour que la totalité de
l’océan se réchauffe et atteigne
l’équilibre avec le forçage radiatif
modifié. La surface de l’océan (et
donc les continents) va continuer
à se réchauffer jusqu’à atteindre
une température de surface à
l’équilibre avec ce nouveau forçage
radiatif. Le quatrième rapport
d’évaluation du Giec a montré
que si la concentration des gaz à
effet de serre restait constante,
au niveau actuel, la surface de la
Terre continuerait néanmoins à se
réchauffer d’environ 0,6 °C au cours
du XXIe siècle par rapport à l’an
2000. Le maintien des émissions
aux niveaux actuels augmenterait
encore la concentration
atmosphérique et entraînerait
un réchauffement beaucoup plus
important que celui observé jusqu’à
présent. Il est urgent d’agir et peu
c’est déjà mieux que rien !
Que peuvent faire les
entreprises pour participer
activement à la lutte contre
les émissions de gaz à effet
de serre, au premier rang
desquels le carbone ?
Parmi les gaz à effets de serre,
le carbone tient une place
prépondérante. Il constitue
donc une cible première pour
les entreprises qui doivent
se mettre à la recherche de
solutions adaptées à leur situation
au-delà du cadre réglementaire :
énergies renouvelables, modes
de transport,
de production,
circuits courts,
MODIFIER
recyclage
NOTRE LIEN
des matières
AVEC LA NATURE
premières et
ET SES
des déchets.
ÉCOSYSTÈMES
Cela constitue
EST URGENT
pour elles une
opportunité
de revoir
leur modèle
économique tout en gagnant
en efficacité et en réduction de
coût. Cette transition vers un
lien renouvelé avec la nature et
ses écosystèmes est aujourd’hui
capitale et urgente. Sinon nous
en paierons les conséquences.
Cela nécessite une remise à plat
des pratiques, tant collectives
qu’individuelles, et une réflexion
pour arriver à traduire ce que
les différents scénarios de
réchauffement impliquent sur les
capacités d’adaptation.
«
»
Propos recueillis
par Pierre Talbot
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
51
DOSSIER
COMMERCES
LES CLÉS
DE LA RÉUSSITE
Qualité, créativité, audace ! Le commerce
de proximité se réinvente en utilisant
de nouvelles clés de développement.
Notamment celle du numérique mais
pas seulement. Tour d’horizon de cette
métamorphose.
E
n France, le taux de vacances des fonds de
commerce a atteint 8,5 % l’an passé. « Notre
département n’échappe pas au phénomène
national de tertiarisation des activités en
centre-ville, avec une augmentation de la présence
de banques, assurances, agences immobilières, au
détriment de l’intérêt du commerce de proximité »,
analyse Patrick Rakotoson, vice-président Commerce
à la CCI Essonne. Pointée du doigt : la hausse du coût
de l’immobilier, mais pas seulement. « La désertification du tissu commercial s’explique aussi par les
contraintes législatives toujours plus fortes et des
freins inhérents à chaque profession : horaires astreignants, règles d’hygiène et de sécurité, etc., qui n’encouragent pas les vocations. »
Dans ces conditions, comment tirer son épingle du
jeu ? En revenant d’abord aux fondamentaux de la
réussite d’un commerce et de son offre : la qualité.
« C’est la force du commerce alimentaire en Essonne,
avec une diversité de produits maison et un savoirfaire unique valorisé chaque année lors du challenge
des Papilles d’Or. » Récompensé à maintes reprises,
Joaquim Marques (Le Fruitier à Massy) acquiesce :
« On peut rester compétitif avec des fruits et légumes
52 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
LE CHIFFRE
1 629
C’est le nombre
de commerces
créés en Essonne
en 2014 (+14,3%
sur un an), avec
une prédominance
d’ouvertures dans
l’alimentaire. Dans
le même temps,
le nombre de
radiations a atteint
1 494, en hausse
moindre de 10,3%.
Les secteurs de la
culture, des loisirs
et de l’équipement
de la maison et
de la personne
ont été les plus
affectés.
Source : Fichier des
entreprises - CCI Essonne
un peu plus chers mais de qualité, car cela répond à
une demande des clients. »
SE MODERNISER
Autre atout commercial, l’aménagement du point de
vente. « Le commerce de proximité doit mettre un
terme à son image vieillotte et accueillir les clients dans
une ambiance moderne et accrocheuse », confirme
Patrick Rakotoson. Avec son décor luxueux et chaleureux, écran d’animation à l’appui, la boucherie
Moncouyoux à Palaiseau attire par la mise en valeur
de son étal. « Notre aménagement, conçu par un architecte, distingue nos familles de produits jusqu’à dédier
un îlot central à l’épicerie fine, pour satisfaire tous
les besoins sucrés/salés », confie Dany Moncouyoux.
Pour sa cave à vins de Bièvres, Hervé Gomas a développé un système de rangement original : « Notre
présentation facilite le choix des clients et donne une
image haut de gamme à nos bouteilles, malgré leur
exposition en nombre dans un espace restreint. »
Indispensable également, le service à la clientèle,
dont l’accessibilité et la disponibilité. Sujet à critique,
les heures et les jours d’ouverture. « Être fermé entre
12h et 14h puis après 19h, c’est s’exposer à une perte
automatique de 10 à 20 % de son chiffre d’affaires »,
prévient Olivier Dauvers, éditeur et expert de la distribution. La personnalisation de la relation avec les
clients exige un effort constant, de la traditionnelle
politique de fidélisation à l’usage incontournable des
nouvelles technologies. « Nos commerçants doivent
se mobiliser sur les questions du numérique et de
l’innovation. Posséder une vitrine numérique est une
nécessité », insiste Patrick Rakotoson. Outil d’information et de visibilité, Internet est source de développement. Dans sa boucherie Les 3 Petits cochons
à Ballancourt, Jean-Paul Heurtault s’est lancé dans
les commandes en ligne et la livraison à domicile.
De son côté, Catherine Lirot a ouvert un drive pour
faciliter la vente de ses produits maraîchers (Lirot
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 53
DOSSIER
Halles à Ballainvilliers).
Le dynamisme d’un commerce passe aussi par les
animations, quitte à sortir des sentiers battus. À
Verrières-le-Buisson, Françoise Desnus convie ses
clientes à participer aux défilés de mode de sa
boutique de prêt-à-porter, Françoise D. « Chaque
événement rapporte 20 à 30 % de CA supplémentaires dans le mois. » À Bièvres, Véronique Banuls
joue de créativité pour sa librairie Mille Feuilles.
« Je me suis débarrassée des a priori et j’ai associé
ce que j’aimais. » Résultat, une librairie/salon de thé
animée par des concerts, des lectures et des expositions. Dans son salon de coiffure au décor de théâtre,
« UN ÉVÉNEMENT,
C’EST 20 À 30%
DE CA EN PLUS »
3 QUESTIONS À PHILIPPE MOATI, COFONDATEUR
DE L’OBSERVATOIRE SOCIÉTÉ ET CONSOMMATION
(OBSOCO)
Qui sont les
consommateurs
d’aujourd’hui ?
Philippe
Moati : Les
consommateurs
sont désormais
pluriels avec
des attentes et des
comportements variés.
Pour autant, ils sont tous
très informés, exigeants
sur le rapport qualité/
prix et en recherche
permanente de gain de
temps pour leurs achats.
Quel renouveau
pour le commerce
de proximité ?
P.M. : On revient à un
mode de consommation
à taille humaine. En
outre les imaginaires
de consommation du
moment portent sur
le ‘‘petit’’, le ‘‘proche’’
‘‘l’authentique’’. Les
chiffres vont dans ce sens.
Pour la première fois
depuis 50 ans, on assiste
à un essoufflement
des grandes surfaces !
Cela étant dit, il n’est
pas acquis que les
54 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
petits commerçants en
profitent : on constate
une inertie de leurs
comportements, une
réticence à s’adapter, avec
parfois un blocage pour
investir !
Bio, local,
commerce
participatif, etc.,
que pensez-vous
de ces marchés
émergents ?
P.M. : Ils répondent à
de nouvelles réalités de
consommation et sont
une opportunité de
développement !
sa passion, Emmanuelle Cherrier (Coiffure en Scène
à Épinay-sur-Orge) organise des lectures scéniques et autres soirées musicales suivies d’un verre
de l’amitié : « Mon salon devient un lieu d’échanges
et de partage pour jouer pleinement la proximité ».
« L’une des façons de se distinguer est aussi de choisir
une logique sectorielle, en accord avec les nouvelles
tendances de consommation », recommande Olivier
Dauvers. L’Herbier à Milly-la-Forêt (lire page 58)
ou La Grande Ferme à Fontenay-le-Vicomte profitent ainsi de l’engouement pour le bio. Consommer
local séduit également de plus en plus. À CorbeilEssonnes, Brigitte Le Pelletier (La Corbeille à Confitures) fait recette avec sa boutique/salon de thé de
confitures, qu’elle confectionne elle-même.
SAVOIR S’ADAPTER
Autre opportunité, le marché de l’occasion. À Massy,
l’équipementier photographique, Philippe Provasi,
(Phox Massy) réalise 35 % de son chiffre d’affaires
grâce à du matériel d’occasion. « Une activité en
hausse de 5 à 7 % par an, qui génère aussi la vente
d’accessoires neufs ! » Reste, également, des niches
aux potentialités plus singulières, comme le concept
store. Les pop up stores font aussi leur apparition.
Ces commerces éphémères animent les centres-villes
tout en aidant de futurs artisans à se lancer, comme
l’Atelier Créatif du Gâtinais l’a fait avec la styliste
Janique Olympio à Ballancourt (lire page 59). « C’est
souvent une réponse ponctuelle mais pas pérenne aux
vacances commerciales », modère Patrick Rakotoson.
Pour faire bouger les lignes, la CCI Essonne s’efforce
d’accompagner les commerçants et de soutenir les
initiatives locales au travers de partenariats. « C’est
aussi aux villes et aux communautés d’agglomération de s’impliquer dans la diversité et le repeuplement des commerces. C’est en jouant tous le jeu que
nous réussirons ! »
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DOSSIER
LES COMMERÇANTS
NE SONT PAS SEULS
Mairies, communautés
de communes et
d’agglomérations, associations
de commerçants, CCI Essonne :
nombreux sont ceux qui aident
le commerce de proximité à se
développer.
«
Recherche city coach. » Quand Sylvie
Guillaumond a vu en 2007 cette annonce
émanant de la ville d’Orsay, elle aurait pu
être effrayée par ce nouveau métier. « Au
contraire, c’est l’intitulé du poste, prometteur, qui m’a
attirée, explique-t-elle. Il s’agissait d’être au confluent
de l’activité économique et de l’accompagnement des
commerçants pour redynamiser le commerce de proximité. » Cette attribution était auparavant couverte
56 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
par des agents municipaux, mais sans poste dédié,
et elle a été l’une des premières en Essonne à assumer cette responsabilité indispensable pour créer
une interaction entre les commerçants et les acteurs
économiques, mais aussi entre eux. Car la plupart de
ces managers de centre-ville, comme on les appelle
aussi, ont eu pour première mission de rassembler
les commerçants en créant des associations locales
ou en relançant celles qui étaient dormantes. « Il n’y
en avait pas à Orsay quand je suis arrivée en octobre
2007, je l’ai créée dès le mois suivant et les statuts de
l’association ont été déposés début 2008 », racontet-elle. Cette fonction, de plus en plus développée
par d’autres municipalités au fil du temps (à Palaiseau, les Ulis, Gif-sur-Yvette par exemple), s’est bien
entendu élargie à un rôle de facilitateur de lien entre
les commerçants et les institutions, administrations, entreprises, partenaires et intercommunalités.
Certaines vont même encore plus loin avec une politique forte en faveur du commerce. « À Gif, la ville est
propriétaire de certains commerces. Elle achète des
lots commerciaux quand ils se libèrent et les loue à
des loyers accessibles, ce qui lui permet de garder la
main sur le commerce de proximité, et donc la diversité voulue », se réjouit Aude Beaudet, présidente
de l’Association des commerçants giffois. Le but est
toujours le même : favoriser le développement et
l’attractivité économique du territoire.
Pour cela, la présence du city coach sur le terrain, aux
côtés des commerçants, est essentielle, mais il faut
aussi sonder les consommateurs. Ainsi la commune
orcéenne a organisé, cet été, une enquête sur la
dynamisation du commerce de proximité auprès des
marchands et d’un panel de citoyens. Elle a également mis en place un questionnaire en ligne sur le
site de la mairie, accessible à tous, pour « avoir une
photo des forces et faiblesses du secteur, identifier
des leviers, avoir une vision pertinente des projets
d’aménagement et s’interroger sur le commerce de
proximité de demain », selon Sylvie Guillaumond.
INTERROGER LE FUTUR
Si toutes les communautés de communes ou d’agglomération ont un département Développement
économique, certaines ont, elles aussi ces dernières
années, dédié l’un de leurs employés au commerce.
Un poste spécifique a ainsi vu le jour en 2013 à la
communauté de communes du Val d’Essonne après
une demande de fonds Fisac (Fonds d’intervention
pour les services, l’artisanat et le commerce). Et
Karine Mione, sa chargée de mission commerce de
proximité, insiste sur la diversité de ses activités : «
En plus de la création d’associations de commerçants,
nous menons des actions très différentes : réunions
d’information, ateliers, pré-diagnostics, accueil des
créateurs d’entreprise, enveloppes budgétaires (mise
aux normes, rénovation des façades, animations),
organisation d’événements (dont la caravane des
Gourmets sur sept communes, qui a permis de faire
une étude pour relancer le marché forain) ou lancement du concours du pâtissier emblématique du Val
d’Essonne. » L’important est de créer et de renforcer l’identité locale, sans mettre les commerçants
en concurrence.
Même constat chez Anne-Claire Bachet, manager du commerce de la communauté d’agglomération Les Portes de l’Essonne : « On doit réfléchir en
termes de polarités commerciales pour développer
et pérenniser l’offre sur un territoire large, créer des
liens de proximité avec les propriétaires de locaux
vacants pour favoriser des implantations de qualité
(grâce à notre bourse des locaux et à notre club de
l’immobilier) et faire de la prospection commerciale
auprès d’enseignes nationales et d’indépendants. »
Ce marketing territorial peut s’appuyer sur la loi
Dutreil de 2005 qui donne aux communes un droit
de préemption sur les fonds de commerce, les fonds
artisanaux et les baux commerciaux. L’objectif est
de maintenir la diversité des activités commerciales en achetant au prix du marché les murs d’une
boutique qui ferme et de trouver un repreneur dans
LE CHIFFRE
un délai de deux ans.
64 000 €
MAINTENIR LA DIVERSITÉ
C’est la somme qui
a été versée aux
associations de
commerçants par
la CCI Essonne en
2014 dans le cadre
de Dynamicité
(avec des
subventions allant
de 637 à 10 000 €
distribuées à 14
associations). Ce
dispositif, conçu
pour soutenir
leurs actions,
est destiné à
dynamiser le
commerce de
proximité du
département.
Grégory Hovsepian, chausseur à Palaiseau, a lui bénéficié de cette disposition juridique en 2010, quand
la ville a préempté un fonds de commerce destiné
à accueillir un troisième institut de beauté dans la
plus longue rue commerçante du département !
« J’étais alors en plein développement commercial
dans une boutique beaucoup plus petite de la même
rue. Cela a pris plus d’un an mais j’ai pu m’installer
dans ce local plus grand et développer en plus une
offre maroquinerie. » Et c’est d’ailleurs l’association
L’Essor palaisien, dont il est aujourd’hui le vice-président, qui était montée au créneau pour dénoncer
cette situation, ou montrer du doigt ces propriétaires qui préfèrent souvent laisser leurs locaux vides
plutôt que de baisser leurs loyers élevés.
Bien entendu, les associations de commerçants ont
encore plus de poids si elles rassemblent la majorité des marchands de leur commune. Les échanges
entre les différentes associations d’un département
sont aussi particulièrement fructueux… quand ils ont
lieu. C’était l’idée de départ à la création en 2008,
sous l’impulsion de la CCI Essonne, de la Fédération
essonnienne des associations d’artisans et commerçants (Fedaac). Une réunion mensuelle rassemblait
alors les responsables des 22 associations, mais les
bénévoles les plus motivés ont eu du mal à faire
vivre cette structure en plus de leur propre association et de leur commerce. Alors en 2015, la Fedaac
a évolué vers un club de réflexion dont la première
réunion s’est tenue en septembre 2015.
L’ACCESSIBILITÉ DES COMMERCES
Ces deux dernières années, parmi ses nombreuses
prestations (diagnostic pour améliorer sa performance
commerciale, accompagnement pour piloter sa réussite
commerciale, ateliers sur la réglementation, l’hygiène,
le renouvellement de bail, la valorisation du fonds de
commerce, la transmission d’entreprise, etc.), la CCI
Essonne a mis l’accent sur l’accessibilité. Depuis
le 1er janvier 2015, les établissements recevant du public
devaient se rendre accessibles aux personnes
en situation de handicap ou, à défaut, avoir réalisé
un agenda d’accessibilité programmé au 27 septembre
2015. Ainsi, la CCI Essonne a organisé 18 réunions
publiques et réalisé presque 200 pré-diagnostics
(recensement des non-conformités et des points
à améliorer, identification des solutions).
Contact : 01 60 79 90 21 ou [email protected]
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 57
DOSSIER
TÉMOIGNAGES
DES PROJETS
DE COMMERCES
ACCOMPAGNÉS
Pour chaque créateur, quel que soit son parcours, l’aventure
entrepreneuriale correspond à un projet de vie. Et l’expérience montre
que la réussite est souvent liée à la qualité de l’accompagnement
trouvé pour les lancer.
BOULANGERIE LA BRIISSOISE
RELEVER DES CHALLENGES
Éric Mazeau
Gagner, le temps d’une semaine,
un brin de notoriété nationale, tous
les commerçants en rêveraient.
La Briissoise l’a vécu, l’an passé,
en participant au jeu télévisé ‘‘La
Meilleure boulangerie de France’’,
auquel ses clients l’avait inscrite.
« Les retombées sur les ventes ont
été marginales, mais l’équipe s’est
prêtée de bon cœur au concours ! »,
se souvient Isabelle Mazeau, la
co-gérante, avec son époux Éric, de
la boulangerie de Briis-sous-Forges
depuis 2008.
Le couple et leurs fils, épaulés par
six vendeuses, trois boulangers et
58 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
quatre pâtissiers, sont habitués
à relever des challenges pour
dynamiser l’activité. « L’an passé,
nous avons réalisé pas moins de
douze animations entre octobre
et décembre » : dégustation de
pâtisseries maison, invitation d’un
artisan fromager, d’un producteur
de foie gras ou encore d’un
photographe pour offrir des portraits
gratuits avec le Père Noël. « Nous
organisons aussi des journées à
thème avec la présentation de
spécialités. » Autre atout, qui assure
une belle publicité locale,
la qualité de leurs pains et
pâtisseries, plusieurs fois primés
au Papilles d’Or. « Nous attachons
également beaucoup d’importance
à l’accueil et à l’écoute de nos clients.
» Pour rendre la boutique encore
plus chaleureuse, des travaux ont
été effectués en 2013, dont la
réalisation d’une accessibilité de
plain-pied et le doublement de
l’espace de vente (60 m²). « Nous
avons joué sur la modernité et la
transparence en installant des baies
vitrées, permettant de rendre visibles
nos trois laboratoires dédiés à la
fabrication du pain, des viennoiseries
et des pièces montées. »
L’HERBIER DE MILLY
PARI GAGNANT
SUR LE BIO
Catherine Bosc-Bierne
« L’intérêt croissant des
consommateurs pour les produits
naturels est une tendance qui ne
cesse de grandir depuis une dizaine
d’années ». Catherine Bosc-Bierne
dresse un constat sans équivoque
de son vécu quotidien dans son
magasin L’Herbier de Milly-laForêt. Issue d’une famille de
producteurs de plantes médicinales
depuis quatre générations, cette
commerçante a eu le nez fin en
ouvrant en 1992 sa boutique de
GOURMANDISES & BEAUX OBJETS
POUR LE PLAISIR DES PAPILLES ET DES YEUX
Aude Beaudet
produits bio. Outre des fruits et
légumes, une épicerie, une tisanerie,
des produits du terroir fabriqués
artisanalement (miel du Gâtinais,
pain d’épices, etc.) et des lignes de
cosmétiques, Catherine Bosc-Bierne
propose, depuis 2004, des sirops
et des liqueurs, qu’elle réalise ellemême avec des alambics rachetés à
une ancienne distillerie.
Côté animation, des dégustations
sont proposées tous les dimanches
après-midi. « Je réalise aussi deux
journées portes-ouvertes de la ferme
familiale et de la distillerie chaque 3 e
week-end de juin. »
Entourée de deux employés, la
commerçante affiche un chiffre
d’affaires de 300 KE par an. L’affaire
devrait prendre de l’ampleur. « Je me
suis lancée, cette année, le challenge
de débuter la culture de ma propre
gamme de plantes et de légumes
bio. » Une activité qui devrait, à
terme, permettre l’emploi de deux
salariés supplémentaires.
D’ici septembre 2016, Catherine
Bosc-Bierne espère également
relancer, en bio, la gamme de
produits de beauté créée, en son
temps, par son père Christian.
Une jolie façade bleue à l’ancienne
en bois, décorée d’une fresque, un
joyeux mélange de couleurs, de
matières et d’objets à l’intérieur :
la boutique Gourmandises & Beaux
Objets à Gif-sur-Yvette est une ode
au désordre organisé qui fait du
bien ! Cet hétéroclisme, qui mêle
chocolat, thé, épicerie fine, linge de
maison, luminaires et arts de la table,
s’explique historiquement : « Ma
maman voulait ouvrir un salon de thé
en 1995, mais comme il y en avait déjà
un à Gif, elle a décidé de décliner tous
les éléments décomposés d’un salon
de thé », raconte Aude Beaudet qui
fut d’abord coactionnaire à 50% avec
sa mère, avant de reprendre, seule,
l’établissement en gérance,
il y a 12 ans.
Depuis, cette Giffoise de naissance
ne déroge pas à la ligne de
conduite familiale : « travailler
avec des artisans, faire du haut
de gamme mais aussi proposer
certains articles à des prix
accessibles et ne jamais oublier le
service, car l’objectif c’est que le
client reparte avec le produit qui lui
convient. » Une stratégie payante
puisque son chiffre d’affaires s’élève
à 300 000 euros annuels, dont 35%
réalisés entre la mi-novembre et la
mi-janvier !
Pour cela, celle qui a été élue
présidente de l’Association des
commerçants giffois en 2014
ne cesse de chercher des idées
originales.
NIELLE YEMI CRÉATION
PROMOUVOIR LE MADE IN ESSONNE
Janique Olympio
Participer à un pop up store avant
d’ouvrir sa propre affaire : c’est
l’opportunité qui s’est présentée
à Janique Olympio, gérante de
la boutique de vêtements et
d’accessoires Nielle Yemi Création,
installée à Ballancourt-sur-Essonne.
Tout s’est accéléré l’an passé,
quand cette assistante de direction,
reconvertie dans le stylisme, adhère
à l’association L’Atelier créatif du
Gâtinais, pour animer un commerce
éphémère au côté d’une dizaine
d’artisans. « Cette expérience m’a
donné de l’assurance. J’ai pu tester le
marché, me constituer une clientèle
et un réseau de créateurs. » À l’été
dernier, elle reprend à son compte les
40 m² d’atelier et de showroom. Son
commerce, entièrement financé sur
fonds propres, propose également
des stages de couture. « Nos clients
sont lassés des vêtements chers et
de mauvaise qualité. Ils apprécient
les articles uniques, originaux et
faits en France. Les cours de couture
personnalisés complètent cette
logique en leur offrant, notamment, la
possibilité de donner une seconde vie
à des vêtements usagés. »
Janique Olympio souhaite garder
l’esprit pop up store : son magasin
est ouvert à d’autres créateurs, qui
y exposent temporairement leur
travail. « J’anime ainsi ma vitrine,
tout en faisant connaître des talents
essonniens. » Cette communicante
très active, qui met en valeur
ses confrères sur ses différents
supports (site, blog, page Facebook,
newsletters), organisera, en février
2016, le 2e Salon des créateurs de
Mennecy. Défi de cet événement :
devenir la grande vitrine annuelle de
l’artisanat essonnien.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 59
DEMAIN
ÉDUCATION
PAY HOW YOU DRIVE
LE PRINCIPE
Connexion Internet à bord,
possibilité de piloter des applis
depuis le système multimédia
embarqué, commande des
fonctionnalités de la voiture
depuis son smartphone, etc.,
l’automobile connectée est une
réalité. Dernière nouveauté :
l’assurance, avec le Pay
how you drive (ou « Payer
selon votre conduite »). Cela
consiste à installer un boîtier
électronique dans la voiture de
l’assuré permettant d’analyser
plusieurs paramètres : nombre
de kilomètres parcourus,
fréquence et période
d’utilisation de l’automobile,
force appliquée aux freinages
et accélérations, ainsi que
la manière de prendre les
virages. Les premières
compagnies à proposer ces
formules en France sont Direct
Assurance avec YouDrive et
Allianz avec Conduite
Connectée. Ces assurances
connectées interviennent en
option des contrats classiques,
aussi bien Tiers que Tous risques.
SAMSUNG
DES ÉCRANS
POUR FACILITER
LA CONDUITE
DES CAMIONS
Samsung expérimente
actuellement des camions
transparents en Argentine pour
offrir une plus grande visibilité
au conducteur. Quatre écrans
sont en fait placés sur la partie
médiane du camion, lesquels
génèrent la transparence grâce
à des images enregistrées via
une caméra située à l’avant. Et
la qualité de l’image est aussi
bonne de jour que de nuit.
Bienvenue
dans l’école du futur
Avec l’arrivée
de l’informatique
et d’Internet, l’école
à l’ancienne s’apprête
au changement.
L
e 16 avril 2030, Lucas se rend au
collège. Dans sa classe, le tableau
lumineux est tactile et interactif,
relié à Internet. Le cahier de textes
et le carnet de liaison existent aussi dans
une version numérique auxquels ses
parents ont également accès. Hier soir,
ils ont reçu un SMS les informant que le
professeur d’histoire serait absent. À la
place du cours, les élèves joueront à un
« serious game », un jeu vidéo à la fois
ludique et pédagogique.
Voilà à quoi pourrait ressembler l’école
de demain, comme le montre une étude
réalisée lors du sommet mondial pour
l’innovation dans l’éducation (Wise)
auprès d’éminents chercheurs et experts
internationaux. Tous s‘accordent pour
prédire que les systèmes éducatifs vont
profondément se transformer au cours
des 15 prochaines années. L’interactivité,
devenue possible grâce aux technologies
de l’information, sera progressivement au
centre de la pédagogie. Les ressources
en ligne constitueront la principale
matière des enseignements. 83% des
experts estiment que l’éducation sera plus
individualisée pour mieux correspondre
aux besoins de chaque élève et ainsi
développer des compétences plus
personnelles. Le rôle du professeur va
considérablement évoluer. 73% des
experts considèrent que l’enseignant sera
davantage un guide dans l’apprentissage
et moins un maître de conférences chargé
de délivrer un savoir. Les approches
pédagogiques s’appuieront sur des
processus plus créatifs et la formation
des élèves prendra une forme plus
collaborative avec de nouveaux supports.
Enfin, les Moocs, ces formations en ligne
accessibles à tous, délivrées par de
prestigieuses écoles, permettront à tout un
chacun de compléter un cursus sur mesure,
en fonction de ses centres d’intérêts ou de
ses désirs professionnels.
L. Janeyriat
PLAN NUMÉRIQUE POUR
L’ÉDUCATION
Cinq cents collèges et lycées seront connectés
à la fin 2015, ce qui marque la première étape
du Plan numérique pour l’Éducation en France.
70 000 élèves et 8 000 enseignants sont
concernés et explorent de nouvelles formes
d’apprentissage.
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 61
BONNE TABLE
LA MAISON DU PRESSOIR
L’art
de préserver
le goût
Thierry Bourbonnais élabore
une cuisine qui sublime
la qualité de produits
soigneusement sélectionnés.
Son restaurant, à Crosne,
est ouvert depuis 2011.
L
a saveur de la soupe de
potiron à la crème de sa
grand-mère est restée
un repère pour Thierry
Bourbonnais. Le chef essonnien est
passé notamment par le Meurice
et le Maceo, à Paris, et figure parmi
les lauréats 2014 des Papilles
d’or. Ce restaurateur de 49 ans
place le produit au cœur des plats
qu’il réalise dans son restaurant
de Crosne. Ses viandes, issues
de bêtes élevées en plein air,
proviennent d’un éleveur de son
Bourbonnais natal. Ses coquilles
Saint-Jacques arrivent tout droit
de Normandie ou, à défaut,
d’Erquy, et toujours en coquille.
À chaque produit la cuisson qui
le sublimera le mieux : basse
température pour la selle d’agneau
fondante, sous vide pour le foie
gras farci aux dates et aux figues,
aller-retour sur la plancha chrome
et court passage à la salamandre
pour les Saint-Jacques.
Si Thierry Bourbonnais aime aussi
jouer avec les parfums de l’Asie,
pour « bousculer un petit peu les
palais en préservant les saveurs »,
il n’en est pas moins adepte
d’une « cuisine de tradition avec
une touche de modernité ». Sur
sa carte : tête de veau, paleron
de bœuf braisé, cochon de lait
farci. Des plats à déguster dans
l’ambiance chaleureuse des deux
salles de 50 couverts et du salon
privé, dont la décoration aux tons
crème mêle meubles anciens
chinés par le restaurateur et
mobilier contemporain raffiné.
Aux beaux jours, le service s’étend
à la grande terrasse récemment
aménagée. Elle donne sur le
jardin médiéval de la commune
qui ouvrira en 2016 et où Thierry
Bourbonnais installera une cuisine
d’été. Il y proposera aussi des
cours de cuisine. « Ce qui me
plaît dans ce métier, c’est qu’il y
a toujours quelque chose de plus
à apporter. » Soirée jazz, soirée
Beaujolais, dégustations d’huîtres
chaudes et de foie gras lors du
marché de Noël, etc., le dirigeant
déborde d’idées pour animer le
restaurant et se démarquer. Il vient
ainsi d’introduire au déjeuner une
formule ‘‘Sur ardoise’’ propre à
séduire la clientèle des entreprises
en conciliant des prix très
compétitifs et la meilleure qualité.
C. Lengellé
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 63
TOURISME D’AFFAIRES
SÉMINAIRES
Ambiance
intimiste
chez Cocteau
Le musée de Milly-la-Forêt,
où vécut le poète, de 1947
jusqu’à sa mort en 1963,
propose des espaces de
séminaires pour les petits
groupes.
«C
‘est la maison
qui m’attendait.
J’en habite le
refuge, loin
des sonnettes du Palais Royal.
Elle me donne l’exemple de
l’absurde entêtement magnifique
des végétaux. J’y retrouve
les souvenirs de campagnes
anciennes où je rêvais de Paris,
comme je rêvais plus tard, à Paris,
de prendre la fuite », écrivait
Jean Cocteau dans La difficulté
64 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
d’être en 1947 à propos de cette
demeure milliacoise, ancienne
dépendance du Château de la
Bonde, qu’il venait d’acquérir
avec Jean Marais. Cette maison,
d’abord entretenue après la mort
de l’artiste par Édouard Dermit,
son dernier compagnon, puis
rachetée en 2002 par Pierre
Bergé (titulaire du droit moral
sur l’œuvre de Jean Cocteau), le
conseil général de l’Essonne et le
conseil régional d’Île-de-France,
a été transformée en musée en
2010, après cinq ans de travaux.
Depuis, en plus des touristes,
la Maison Jean Cocteau met à
disposition une salle de séminaires
de 70 m2 pour des groupes de
20/25 personnes. « Nous leur
permettons, en plus, de visiter
librement le grand salon au rez-dechaussée, la chambre et le bureau
à l’étage (restitués tels qu’ils
étaient à l’époque de Cocteau)
et les espaces d’exposition, dont
l’un est d’ailleurs privatisable
», explique Pascale Léautey, la
directrice du lieu. Sur demande,
une visite guidée du musée, ainsi
qu’un déjeuner dans la pergola
donnant sur l’immense jardin,
peuvent aussi être organisés. Pour
le moment, ce sont surtout des
entreprises locales, des groupes
associatifs et des partenaires de la
Maison Cocteau (des groupes de
luxe comme Cartier ou Boucheron)
qui ont profité de ces installations.
« Mais, même si nous sommes un
peu loin de tout, nous développons
notre offre de tourisme d’affaires.
Et nous bénéficierons, dès mars
2016, d’une deuxième salle, plus
grande (50 personnes) au rez-dejardin et accessible aux personnes
à mobilité réduite », précise la
directrice. Comme la première, elle
pourra être décorée des œuvres
de Cocteau, qui fut à la fois
écrivain, dessinateur, céramiste,
scénariste et réalisateur. Cinq
cents pièces (manuscrits, lettres,
dessins, sculptures, photos) sont
déjà exposées ici, mais il y en a
encore 300 dans la réserve !
L. Amette
MADE IN ESSONNE
> BLAZE-EZ
UNE MACHINE
À LIRE DE
POCHE POUR
MALVOYANTS !
Blaze-Ez, Silmo d’Or 2015,
est une machine à lire de poche,
révolutionnaire. Grâce à une
reconnaissance précise des
caractères, cette innovation de
Visiole (Palaiseau) est capable
de restituer vocalement en
quelques secondes tous les
textes dactylographiés ou fichiers
numériques (word, pdf...) !
> BRASSERIE DE MARCOUSSIS
UNE DÉLICIEUSE PETITE
GORGÉE D’OX’BIER
Cette brasserie propose une gamme de bières
artisanales - marque Ox’bier - à déguster avec
modération, mais aussi à brasser soi-même !
À découvrir : la fameuse bière de Noël.
> ABYKARRA
> COLIBREE
Abykarra (Villebon) est une marque
de produits imprimés en coton
bio personnalisables : doudous,
couvertures, bavoirs, protège carnet
de santé, sacs réutilisables, housses
de smartphone, housses à tétine.
Ce vélo à assistance électrique a été
conçu par Colibree (Gif-sur-Yvette)
spécifiquement pour un usage
partagé en entreprise : transmission
à cardan, bandes anti crevaisons,
batterie haute capacité, etc.
OBJETS
PERSONNALISABLES
> HORS NORME MÉDIA
LA TOUR MONTPARNASSE
HABILLÉE POUR LE TÉLÉTHON !
À l’occasion du Téléthon 2015, Hors norme média
(Mennecy) a réalisé un affichage hors norme sur
4 200 m² avec la pose de 1 000m² d’adhésif !
66 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
LE VÉLO CRÉÉ POUR
LES ENTREPRISES
> MARQUISE ET TRADITION
… DE LA TRUFFE !
Papilles d’Or 2015, ce chocolatier, spécialiste de la truffe, qui
fournit de nombreux grands professionnels parisiens, dispose
d’un showroom (St-Michel-sur-Orge) où les particuliers
peuvent composer leurs ballotins eux-mêmes.
MADE IN ESSONNE
> MINIMA
> NORLINE ATELIER
SILMO D’OR POUR LES ‘‘JUNIOR’’
L’ART DE LA PRÉSENTATION
Avec sa nouvelle collection - Minima Junior – le lunettier
essonnien de Linas a remporté le trophée Silmo d’Or 2015 dans
et fabriCation
française
la catégorie Enfant. ConCeption
Un succès
bien mérité
pour ce fabricant
essonnien.
Ses ‘‘marmottes’’ sont depuis 40 ans les écrins de
l’excellence française : parfum, cosmétique, spiritueux
et vins, haute couture et arts de la table. Prix Innovation
2015 Stars et métiers pour cette entreprise de Grigny.
Ce dispositif médiCal est un produit de santé réglementé qui porte, au titre de Cette réglementation, un marquage Ce.
> PAFLOMA
DES BROSSES SOUS R&D
Les prouesses techniques dans la fabrication de
brosses sur mesure de Pafloma (Pecqueuse), de
petites (8/10e) ou grandes tailles (la plus longue
du monde avec 80 m), ne se comptent plus !
À son actif, plus de 6 800 références pour des
entreprises de tous secteurs. L’entreprise a reçu
le prix Stars et métiers 2015 dans la catégorie
management des ressources humaines.
> PELLORCE ET JULLIEN
MARRONS GLACÉS
D’EXCEPTION
Vous appréciez les marrons glacés
d’exception ? Les délices du
fabricant massicois se trouvent
dans toutes les bonnes ‘‘maisons’’,
en France mais aussi à l’étranger.
> SEMARDEL
TRAITE LES
BIODÉCHETS
DE LA COP21
Semardel, société d’économie
mixte de traitement des déchets
essonnienne, et Moulinot se sont
associés pour produire un compost
issus des biodéchets collectés
lors de la Cop21. Ces derniers
étant valorisés sur l’Écosite de
la Semardel à Vert-le-Grand, par
lombricompostage. Une première
à l’échelle industrielle !
En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016 67
JURIDIQUE
TARIFS 2016 AU M2 OU FORFAITAIRE
DE TAXE D’AMÉNAGEMENT
FAVORISER L’APPRENTISSAGE
DANS LES TPE
Une taxe d’aménagement est perçue par les communes, les
départements et la région Île-de-France, afin de financer
la réalisation des objectifs définis dans les schémas de
cohérence territoriale, les PLU* et les cartes communales.
Nouveauté depuis le 1er juillet dernier : une aide est
désormais allouée aux entreprises de moins de 11 salariés
qui embauchent un mineur en apprentissage. Ce soutien
financier couvre la première année du contrat.
Cette taxe est due pour toutes
opérations d’aménagement,
de construction, de
reconstruction et
d’agrandissement de
bâtiments ou d’installations,
nécessitant une autorisation
d’urbanisme (permis de
construire ou d’aménager,
déclaration préalable). Son
montant est déterminé par
rapport à la somme des
surfaces closes et couvertes,
sous une hauteur de plafond
supérieure à 1,80 m, calculée
à partir du nu intérieur des
façades hors épaisseurs des
murs extérieurs, espaces
vides (trémies), escaliers et
éventuels ascenseurs.
Pour s’adapter aux
évolutions du marché, les
valeurs au mètre carré de
surface de construction
(constituant l’assiette de
la taxe d’aménagement
perçue à l’occasion de
la construction ou de la
rénovation), sont actualisées
au 1er janvier de chaque
année. Et ce en fonction du
dernier indice du coût de la
construction connu à cette
date, et arrondies à l’euro
inférieur. C’est un arrêté du 6
novembre 2015 qui a actualisé
les tarifs par mètre carré de
construction, pour la période
du 1er janvier au 31 décembre
2016, sachant que l’indice de
référence est fixé à 1 614.
* Plans locaux d’urbanisme
Cette aide forfaitaire,
versée par l’État, est fixée
à 4 400 euros au titre de la
première année du contrat
d’apprentissage (à raison de
1 100 euros par trimestre)
signé par un jeune mineur
employé par une entreprise
de moins de onze salariés.
Elle est versée à l’échéance
de chaque période de trois
mois glissants suivant la
date de début du contrat
d’apprentissage, sur la
base d’une attestation
de l’employeur justifiant
l’exécution du contrat.
L’aide est cumulable avec les
autres aides déjà existantes :
prime apprentissage
d’un montant minimum
de 1 000 euros dans les
entreprises de moins
de 11 salariés ; aide au
recrutement d’un apprenti
supplémentaire d’un
montant minimum de 1 000
euros dans les entreprises
de moins de 250 salariés ;
crédits d’impôts ; Cice. Les
démarches des employeurs
pour accéder à cette aide
sont également simplifiées et
totalement dématérialisées :
une fois le contrat
d’apprentissage enregistré
par la chambre consulaire
(CCI), l’employeur peut se
connecter au portail de
l’alternance (www.alternance.
emploi.gouv.fr) et valider la
demande d’aide pré-remplie.
VERS LA SIMPLIFICATION
DU BULLETIN DE PAIE
ENTREPRISE DE L’ÉCONOMIE
SOCIALE ET SOLIDAIRE
D’ici 2017, une nouvelle fiche de paie sera mise en place.
Objectif : la rendre à la fois plus lisible et intelligible,
notamment au niveau des montants de cotisation et du
montant total des allégements de cotisations.
Le décret n°2015-858 du 13 juillet 2015 faisant application
de la loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014, dite « loi Hamon »,
fixe les critères auxquels doivent se soumettre les
sociétés commerciales souhaitant bénéficier de la qualité
d’entreprise sociale et solidaire.
La version actuelle du bulletin
de paie présente trop de
lacunes. Début janvier, le
gouvernement a décidé de
le rendre à la fois lisible et
intelligible. Cet été, après
études, il a indiqué qu’il
souhaitait que le nouveau
modèle soit utilisé par
les entreprises pilotes qui
s’engagent volontairement
dans la démarche à compter
de 2016.
Cette nouvelle fiche de paie
rend plus lisibles les montants
de cotisations dus par les
salariés et les employeurs,
en tenant compte des
exonérations dont ces
derniers peuvent bénéficier.
Elle fait également apparaître
le montant total des
allégements de cotisations.
En particulier, grâce aux
dispositions du Pacte de
responsabilité et de solidarité,
les employeurs du secteur
privé bénéficient depuis
le 1er janvier 2015 d’une
exonération totale des
cotisations versées à l’Urssaf,
à l’exclusion des cotisations
chômage, au niveau du Smic.
L’objectif est de généraliser
ce nouveau bulletin de
paie d’ici 2017. Au second
semestre 2015, Clotilde
Valter, secrétaire d’État à
la simplification, mènera
une concertation avec les
partenaires sociaux afin
de définir les modalités de
généralisation progressive
de ce nouveau bulletin de
paie. Un site gouvernemental
d’information sera mis en
ligne fin 2015.
68 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
Tout d’abord, l’objet social de
la société doit répondre à l’un
des trois objectifs suivants :
• apporter un soutien à
des personnes en situation
de fragilité du fait de leur
situation économique ou
sociale, ou leur situation
personnelle. Ces destinataires
peuvent être des salariés
de l’entreprise, des usagers,
des clients, des membres ou
des bénéficiaires ;
• contribuer à la lutte
contre les exclusions et les
inégalités sanitaires, sociales,
économiques et culturelles, à
l’éducation à la citoyenneté,
et ce par l’éducation
populaire, la préservation
et le développement du lien
social ou le maintien et le
renforcement de la cohésion
territoriale ;
• participer au
développement durable dans
ses dimensions économique,
sociale, environnementale et
participative, à la transition
énergétique ou à la solidarité
internationale.
En deuxième lieu, la
gestion de la société doit
être démocratique, en
assurant l’information et la
participation des associés,
des salariés et des parties
prenantes.
Enfin, des exigences
financières doivent être
respectées, avec des réserves
non partageables et non
distribuables.
Benjamin Gillet - [email protected]
01 69 25 41 41 - 06 80 11 02 03
Sainte-Geneviève-des-Bois ● Paray-Vieille-Poste
Corbeil-Essonnes ● Étampes
www.seat91.fr
VOUS
AVEZ
LA
PAROLE
La révolution numérique
Elle est dans tous
les esprits mais sa
réalité différe entre les
entreprises, selon leur
degré de maturité face à
cette mutation industrielle
en cours. Décryptage avec
nos experts.
« DANS DIX ANS,
AVEC UNE R&D FORTE,
LE CHANGEMENT
SERA TOTAL »
JEAN-LUC BEYLAT,
BELL LABS ALCATEL-LUCENT
Notre quotidien consiste à penser
et construire les infrastructures
numériques qui connecteront
demain les entreprises et les
individus. L’innovation est forte
dans ce domaine et il faut sans
cesse s’adapter. Dans dix ans,
même s’il est encore difficile
d’imaginer jusqu’où ira
cette transformation,
nous savons que le changement
sera total et que tous les
services et systèmes devront
s’interconnecter entre eux. Il est
donc essentiel pour les entreprises
d’entamer la métamorphose
nécessaire pour s’adapter à
cette nouvelle économie dès
maintenant. Grâce aux progrès de
la géolocalisation, des capteurs,
bref du tout connecté qui produit
de l’information pertinente, de
nouveaux horizons s’ouvrent aux
entreprises. C’est une dynamique
nouvelle dans laquelle il est vital
de s’inscrire rapidement
sans avoir peur.
« UNE OCCASION
DE REPENSER SON
BUSINESS »
PIERRICK JOLIVEAU,
CAMAREL
Tout est lié : business,
environnement,
développement durable,
société, transition énergétique et numérique.
Faire un site c’est bien, mais cela ne suffit pas,
poursuit cet afficionado du web. Le numérique
doit être abordé d’une manière globale et
méthodique à l’instar de la démarche qualité.
Il faut se lancer tout de suite et il faut avant
tout construire une stratégie avec des objectifs
mesurables (feedback) et évolutifs
car tout bouge très vite dans le domaine
des NTIC. L’important pour les chefs
d’entreprise étant d‘agir avec le souci d’améliorer
ses services aux clients en restant
à leur écoute d’une autre façon. Pour cela,
la qualité de l’écoute des clients est déterminante.
La dématérialisation, que l’on peut réaliser
aujourd’hui sans gros budget, est un atout
pour la croissance des entreprises.
« LES ENTREPRISES ONT
BESOIN D’AIDE POUR
PRENDRE CE TRAIN
EN MARCHE »
MURIELLE CAILLIBOT,
CYBER’L
Cette mutation est semblable
aux dernières révolutions
industrielles avec leurs pionniers.
La majorité des entreprises (PME,
TPE) adoptent lentement et
progressivement les nouvelles
technologies. Mais il faut du temps
pour qu’elles diffusent, comme
on l’a vu avec Internet et
aujourd’hui avec les objets
connectés et la mobilité,
qui vont modifier fortement
l’environnement du travail et
les marchés et services de
demain. Le train est en marche
et les entreprises ont besoin
d’aides et d’accompagnement
pour entrer dès maintenant
dans ce nouveau monde,
pour lequel l’innovation et
la plus-value sont indispensables
pour se différencier.
70 En Essonne Réussir n°150 • déc./jan./fév. 2016
SYSTEMIS
« TOUT LE MONDE
EST TOUCHÉ ET DE
NOUVEAUX SERVICES
APPARAISSENT DÉJÀ »
JEAN-MARIE
CORRIÈRE,
En tant que start-up NTIC tournée
vers l’innovation, la santé et la cybersécurité,
nous constatons que le numérique est
en pleine explosion et qu’il touche progressivement
tous les métiers et services. C’est une évolution
majeure qui comporte de nombreux aspects
positifs. Mais il existe également des freins
à son développement, comme la grande
consommation d’énergie dont cette révolution
numérique a besoin. Ce qui pose notamment
un problème quant au réchauffement climatique,
ou encore l’hypertraçabilité qui menace
nos libertés et interroge sur la naissance
d’une nouvelle démocratie.
Propos recueillis
par Pierre Talbot