Compte-rendu Rencontre du 12-05-2011
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Compte-rendu Rencontre du 12-05-2011
Compte-rendu 1ère rencontre du réseau des managers responsables Date : le jeudi 12 mai 2011 Lieu : Institut Méditerranéen de Formation de Borgo Présents Jean-Marie Leca……………………………………………………… Gilles Corrieri ………………………………………………………… Anne-Marie Crevieux ……………………………………………….. Jean-Michel Pinna ………………………………………………….. Stéphane Carrier ……………………………………………………. Stéphanie Pons ……………………………………………………… Jean-André Navari ………………………………………………….. Marie-Paule Mandrighi ……………………………………………… Biomat Corsica Brasserie Pietra Cabinet AMIC Chaudronnerie Industrielle Furiani Les Frères Piacentini Les Frères Piacentini Soleco TransB Dominique Leccia …………………………………………………… Catherine Vivarelli Dubreucq ……………………………………… Pascal Agostini ……………………………………………………… Pascale Cermolacce ………………………………………………... Roxane Hulin ………………………………………………………… Julie Torre ……………………………………………………………. Loic Chastanet ............................................................................ Patrick Pianelli …......................................................................... Marie-Paule Delor .………………………………………………….. Romain Simon .……………………………………………………… Dominique Bianchi ………………………………………………….. Olivier Milon ………………………………………………….……… Anne-Armelle Melikian ……………………………………………... AGEFOS PME AGEFOS PME CCIT 2B CCIT 2B CCIT2B CCIT 2B CMA 2A CMA 2B CMA 2B CGPME CGPME MEDEF Corse MEDEF Corse Intervenants François Sibille ……………………………………………………… Richard Ferrandi ……………………………………………………. Consultant AFNOR Consultant développement durable AQFORR Excusés Jean Bindinelli ………………………………………………………. Frédéric Guidoni ……………………………………………………. Anne Orenga de Gaffory …………………………………………… José Lanfranchi ……………………………………………………... Corsefret Corstyrène Domaine Orenga Isola Introduction de bienvenue et présentation du réseau des managers responsables par M. Pascal Agostini La rencontre s’ouvre sur les problématiques principales rencontrées par les entreprises présentes en termes de développement durable. La thématique principalement évoquée est celle de la gestion des déchets et de leur réutilisation. Cependant, d’autres problématiques ont été évoquées telles que l’isolation du bâti ancien, les énergies renouvelables, les matériaux, le CO2, la réglementation environnementale (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement)… Le vaste sujet du développement durable a été introduit par le biais du bilan carbone. 1 Le bilan carbone Le bilan carbone permet d’analyser poste par poste les dégagements de CO2 de l’entreprise. « Deux grands types de raisonnement sont à l’origine d’une demande de bilan carbone » : • « Je ne suis pas bon pour l’environnement mais je suis militant et je vais réagir pour m’améliorer ». • « Le dégagement de CO2 est lié à l’utilisation des énergies fossiles, or leur prix ne va pas baisser dans l’avenir ! (sauf en cas de crise économique). Donc comment atténuer sa dépendance à ces coûts ? » Utilisation de matériaux recyclés (dégagent moins de CO2 car consomment moins d’énergie dans la fabrication). Le dégagement de CO2 dépend de l’endroit où le matériau est fabriqué (ex : en Norvège utilisation de l’hydroélectricité donc moins d’émissions de CO2). Dépend du mode de transport : par passager 1 km en voiture (ville) = 1km en avion en matière d’émissions de CO2. Dépend de son alimentation : 1 kg de veau = 200 km en voiture en matière d’émissions de CO2. Le bilan carbone permet d’établir des pistes d’action en termes de réduction des émissions de CO2 qui sont définies en fonction des postes les plus émetteurs en CO2 dans l’entreprise. Exemple : pour un atelier sculpteur métallier, les postes les plus émetteurs en CO2 concernent l’utilisation du verre et de l’acier, les déplacements, le chauffage/électricité et le four/chalumeau. Un participant précise que l’activité principale de son entreprise est la transformation d’acier en feuilles (entreprise chaudronnerie) et fait remarquer que « les fournisseurs ne parlent jamais d’acier recyclé ». Il ajoute qu’il ignorait l’impact de l’acier neuf et de l’acier recyclé en termes d’émissions de CO2. L’entreprise travaille avec des fournisseurs de nombreux pays : Allemagne, Italie, Scandinavie, pays de l’Est… et s’interroge sur la question adéquate à poser aux fournisseurs concernant la présence d’acier recyclé dans les matériaux achetés. L’intervenant précise l’importance d’interroger les fournisseurs sur le pourcentage d’acier recyclé présent dans le matériau. Un participant demande « si un fournisseur peut vendre un matériau contenant un pourcentage d’acier recyclé sans qu’on le sache ? ». L’intervenant répond que cela est possible et précise que le ratio entre l’acier neuf et recyclé est de 50% en termes de réduction des émissions de CO2. Le cas d’une entreprise du BTP La rencontre se poursuit avec le secteur du BTP et ses principaux enjeux de développement durable : • Nouveaux matériaux – Ex : une entreprise a créé du béton translucide. Les granulats ont été remplacés par du verre ce qui apporte un gain de 80% en termes d’éclairage. • Matériaux locaux. • Gestion, diminution, réutilisation des déchets. • Equipes mixtes sur les chantiers : personnes handicapées, répartition homme/femme dans l’entreprise. • Emploi local : favoriser le recrutement local. • Amélioration de la SST : la Santé et la Sécurité au Travail peuvent impacter l’entreprise au niveau financier (accidents, plaintes…). Il existe un outil obligatoire : le Document Unique. Il doit correspondre à une réelle analyse des risques et doit proposer un plan d’actions lié à ces risques. Il sécurise le chef d’entreprise tout comme les employés. Une entreprise de construction 2 témoigne que l’ARACT a produit un rapport favorable quant à l’utilisation d’éco-matériaux. Ces derniers présenteraient moins de risque pour la santé. • Bâtiment HQE. • Bâtiment à énergie positive – Consomme 50 à 70 % d’énergie en plus de ce qui avait été prévu : Les bâtiments d’entreprises prévus pour être utilisés de 7h30 à 18h. Or, si l’on reste plus, on consomme plus Ces bâtiments nécessitent une utilisation particulière pour être performants et les usagers ne sont pas nécessairement bien informés. Une participante fait part de son expérience concernant l’accompagnement d’entreprises en matière de gestion des déchets : « J’ai accompagné des charpentiers soumis à la réglementation des ICPE en matière de déchets. Première chose sur laquelle nous avons travaillé : Comment mieux utiliser les matériaux ? Qu’est-il possible de recycler ? L’objectif étant d’éviter que l’entreprise ne soit soumise à à la réglementation des ICPE. » Une solution qui a été mise en place, pour traiter le bois qui doit être plongé dans des bains de produits toxiques, a consisté à changer le bain en douche. Cela a permis de réaliser des économies de produits et de sortir de la règlementation. La question des déchets de bois s’est également posée : « ils en ont fait de la sciure, les ont réutilisés pour les chevaux…mais cette solution ne s’est pas avérée efficace, aussi les déchets ont été brûlés. Ce qui a entraîné l’intervention de la DRIRE ! Les déchets ont ensuite été transformés en briquettes, mais elles contenaient trop de produits chimiques ». Aussi, la participante souligne t-elle l’importance de se poser la question préalable avant toute action : comment valoriser ses déchets ? La rencontre se poursuit avec une seconde intervention d’une entreprise de construction et d’écomatériaux au sujet de la réutilisation des déchets dans le secteur du bâtiment. « Je participe à des réunions de travail avec la CAPA et la Maison de l’Emploi du pays ajaccien dans le cadre d’Alliance Villes Emploi . L’objectif étant de travailler sur des nouvelles filières. » A cet effet, un travail est mené sur le textile. Il faut savoir que 50% du textile récupéré par Emmaus est inutilisable. Il est alors déchiqueté et transformé en panneau d’isolation. Le participant souhaiterait que la même démarche soit mise en place en Corse. Actuellement le textile est collecté par le Syvadec et le secours populaire. L’objectif serait de fabriquer en Corse des isolants à partir des déchets de vêtements. L’entreprise mène également une réflexion sur la laine de mouton. Elle utilise dans son activité de la laine en provenance de Sardaigne. « La Sardaigne produit 4 millions de tonnes de laine de mouton et la Corse en produit 80 à 100 tonnes. Or, seuls 3 tonnes trouvent une utilisation et les 97 autres sont brûlés !». L’entreprise a donc négocié avec ses fournisseurs sardes le fait qu’ils mélangent la laine corse collectée avec la sarde : « la laine Sardo-Corse ». Cependant cette laine transformée en matériau d’isolation n’est pas certifiée ACERMI. Or EDF a lancé une campagne d’aide à l’isolation des bâtiments, mais elle ne peut se faire qu’avec des matériaux certifiés. La CMA 2B quant à elle, évoque sa réflexion avec la Toscane dans le cadre d’un travail européen sur la production de la laine de mouton. Le MEDEF poursuit le débat sur le papier recyclé et s’étonne que les imprimeurs spécifient peu souvent l’inscription « papier recyclé » sur les plaquettes qu’ils éditent. Face à ce constat, on note plusieurs réticences en provenance des fournisseurs : • Il est plus difficile techniquement d’imprimer sur papier recyclé. • Le papier recyclé dégage de la poussière et encrasse les machines. 3 • L’encre végétale est difficile à trouver. L’entreprise de construction ajoute qu’un travail a été réalisé il y a 3 ans par l’association Aghjasole afin que les élus de Balagne utilise du papier recyclé. Découverte de l’ISO 26000 L’intervenant rappelle la définition du développement durable selon le Rapport Brundtland : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs. » « Il s’agit d’une définition utopique car par exemple sur le plan énergétique dans 50 ans il n’y aura pas autant de pétrole et de gaz qu’actuellement ! ». Aussi cette définition du développement durable concerne les Etats. Il s’agit d’un schéma de développement de pays. Ce n’est pas le rôle des entreprises de réduire la pauvreté, les déséquilibres Nord/Sud, l’alphabétisation… Mais l’entreprise peut y concourir ! L’ISO 26000 est un référentiel commun international de développement durable qui porte sur 7 questions centrales : • Droits de l’homme • Relations et conditions de travail • Environnement • Loyauté des pratiques • Questions relatives aux consommateurs • Communauté et développement local • Gouvernance de l’organisation : interdépendant des autres questions. Mettre en œuvre le développement durable Trois étapes : • Le diagnostic : état des lieux, stratégie de l’entreprise, questions centrales de l’ISO 26000, élaborer des priorités d’actions. • L’accompagnement : intégration des actions dans le système de management (formations, charte de valeurs, analyse d’impact environnemental, analyse d’impact Santé Sécurité au Travail, tableaux de bord d’indicateurs, rapport DD). • Evaluation : crédibilisation de toute la démarche. Suite à la présentation de l’AFAQ 26000 (mesure du niveau d’engagement de l’entreprise selon l’ISO 26000), l’entreprise de chaudronnerie précise qu’un de leur client les incite à la certification ISO 14001 et elle s’interroge quant à la « possibilité d’aller vers un autre système comme l’AFAQ 26000 ? » L’ISO 26000 intègre des questions liées notamment aux droits de l’homme, les conditions de travail… elle est donc plus large que l’ISO 14001. Il est tout à fait possible que cela réponde aux attentes du client. Cependant, tout dépend de sa demande et de ce qui est précisé dans le cahier des charges. Il est recommandé dans tous les cas, de réaliser un diagnostic afin d’effectuer un état des lieux de l’entreprise puis de s’interroger alors sur la pertinence d’une certification ISO 14001. Cet échange très riche, qui venait en introduction de la 1ère rencontre du réseau des managers responsables sur la thématique du développement durable, laisse encore beaucoup de questions en suspens qui seront abordées lors de prochaines rencontres. 4 Contacts AFNOR François Sibille Consultant formateur senior en Responsabilité Sociétale 07 86 29 18 03 - [email protected] AQFORR Richard Ferrandi Consultant développement durable – Gérant de la société AQFORR 04 95 23 79 79 - [email protected] Cabinet AMIC Anne-Marie Crevieux Ingénieur environnement 06.82.05.54.21 – [email protected] Chambre de Commerce et d’Industrie Territoriale de Bastia et de la Haute Corse Julie Torre Conseillère développement durable 04.95.30.94.78 – [email protected] MEDEF Olivier Milon Secrétaire Général 06 78 62 12 08 - [email protected] 5