Pontonews 9 - Lycée International des Pontonniers

Transcription

Pontonews 9 - Lycée International des Pontonniers
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Editorial
P. 2
Actualité :
- Dossier C.P.E”
- Danger au Moyen Orient ?
P. 3
P. 6
Méli-méo :
- Décès regrettable...
P. 7
Science :
- Fibonacci
P. 8
Vie du lycée :
- Dossier Prix Européen des Jeunes Lecteurs
- Smart Day
- Voyage en Italie
- Une semaine à Londres
P. 9
P. 18
P. 19
P. 19
Culture et loisirs :
- Critiques littéraires
- Musique
- Sport
- La rubrique d’Homo numericus : Protocoles et formats
P. 20
P. 21
P. 23
P. 25
Créations :
- Poémes
- Nouvelle : Augustin
- Histoire en série : L’épopée capillaire (4e épisode)
P. 27
P. 28
P. 30
Jeu-concours : Qui est qui ? A gagner : le prochain numéro du Pontonews !
P. 33
&
De retour de sa période d’hibernation, repos bien mérité après l’agitation de ces dernières semaines, le jeune, frais et
dispos, retrouve avec entrain les salles de classe et les joies de la scolarité. Mais comment définir cette espèce en
perpétuelle évolution ? Le Pontonews étant fait par des jeunes pour des jeunes, nous nous proposons de vous exposer
quelques-unes de ses caractéristiques :
• Le jeune est engagé : une analyse zoo-phénoménologique des tendances globales actuelles irait dans ce sens : vous
trouverez dans le dossier CPE une présentation des comportements du jeune en colère, et comment il réagit
lorsqu’on lui vole dans les plumes.
•
Le jeune sait aussi être élégant : il se décline sous tous les plumages et les photos du smart day vous
révèleront quelques spécimens intéressants de pingouins.
•
Le jeune est studieux : il lui faudra attendre les beaux jours pour rejoindre le rivage, après s’être
abreuvé à la source claire du savoir, après s’être fait les griffes sur divers examens, et après avoir pondu
de multiples copies, nourries et bien calibrées.
• Le jeune voyage : avant l’époque des grandes migrations, il a pu s’échapper de sa cage et s’évader,
physiquement au cours de sorties, ou mentalement à travers la lecture, l’écriture, la musique : les rubriques vie du
lycée, culture et créations vous permettront de partager l’aventure.
Face à cette constante mutation de son espèce, il reste au jeune un point de repère, quelques pages de détente
dans un monde de brutes : Le Pontonews, dont l’équipe vous souhaite une bonne lecture.
Perles de profs et perles d’élèves
2 à savourer au fil des pages...
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Depuis quelques mois déjà, nous assistons régulièrement à des événements
météorologiques, écologiques ou politiques qui nous touchent plus ou moins dans notre
quotidien. Il y a d’abord eu l’ouragan Katrina, puis quelques semaines plus tard la propagation
du virus H5N1 dans toute l’Europe et sur les autres continents, entre temps aussi une période
grands froids avec des températures chutant jusqu’à –30°C en Pologne par exemple. Et il y a
quelques semaines, la France a été noyée dans une affaire qui nous concernait tous.
En effet, le premier ministre
Dominique de Villepin avait annoncé
le 16 janvier 2006 la création d’un
nouveau type de contrat de travail
appelé Contrat Première Embauche
(CPE). Le CPE était un contrat sans
limitation de durée, à destination
des jeunes âgés de 18 à 26 ans. Il
permettait
notamment
aux
employeurs de se séparer d'un
salarié sans avoir à en exprimer le
motif, pendant une période de deux
ans. Le premier ministre espérait ainsi
réduire le taux de chômage des
jeunes. Alors que les organisations de
droite et le patronat étaient plutôt
divisés sur le sujet, ce texte a suscité
une vive opposition parmi les
organisations de gauche et un nombre
important d’étudiants et de lycéens.
Suite à l’annonce du CPE des
manifestations ont été organisées
dans toute la France.
On pouvait comprendre la
peur des jeunes face à ce
changement. On entendait tous les
jours autour de nous des étudiants et
des lycéens qui craignaient des abus
massifs, des licenciements très
nombreux, aucune garantie d’avoir un
emploi stable pendant une plus longue
période, l’accès impossible à la
location et au crédit bancaire. D’autres
personnes vous disaient que le CPE
serait une bonne solution pour enrayer
le chômage, qu’il permettrait beaucoup
plus de mouvements sur le marché du
travail, serait un très bon moyen pour
les jeunes d’acquérir différentes
expériences professionnelles, qu’enfin
si un jeune était compétent, le patron
n’aurait aucune raison de le licencier.
Le débat était lancé et il y avait de
fortes chances qu’on se trouve dans
une impasse. Les « anti-CPE »
n’arriveraient sûrement pas à
convaincre tous les « pro-CPE » des
dangers engendrés par ce texte, quant
aux « pro-CPE » il leur serait
impossible de changer l’opinion des
deux tiers des Français favorables au
retrait du contrat d’après certains
sondages.
Cependant l’affaire CPE a
entraîné un problème bien plus grave.
Certes d’après la Déclaration des
Droits de l’Homme et du
Citoyen, les droits
d'association,
de
réunion
et
de
manifestation
sont
garantis
à
tous,
néanmoins
ces
dernières semaines tout
est allé TROP loin. Dans
de très nombreuses
villes la situation 3a été
identique. Prenons tout de même
un exemple simple : Strasbourg.
Tout a commencé le 31 janvier, ce
jour-là les premières contestations
ont pris forme. Le 2 février, entre
1000 et 1500 personnes ont défilé
le matin dans les rues de
Strasbourg. Le 7 février une
manifestation a réuni 2 300
personnes. Depuis le début du
mois de mars d’autres moyens ont
été employés. L’université Marc Bloch
a entre autres été partiellement
occupée. Bien que les cours aient pu
être assurés, le résultat final est
alarmant – du matériel sérieusement
détérioré, des murs tagués ou
couverts de peinture rouge, bref la
quasi totalité des salles doit être
rénovée. D’autres blocus de lycées ou
de facs ont été mis en place dans
toute la France, à Paris même la
vénérable université de la Sorbonne a
été occupée, on a organisé des
journées « lycée mort » et les
différentes manifestations se sont
poursuivies.
Celle du 17 mars a rassemblé
8500 manifestants selon les
organisateurs, 4 500 selon la police.
En bloquant les différentes écoles, les
étudiants ne se rendaient visiblement
pas compte qu’ils se pénalisaient euxmêmes. A l’université les examens
risquaient d’être reportés, ce qui aurait
rendu impossible les départs du type
Erasmus par exemple, en ce qui
concerne le lycée, le Baccalauréat
approchait à grands pas et il aurait été
sûrement plus raisonnable d’aller en
cours que de manifester dans la rue.
Et il ne faudrait pas que les
manifestations paralysent toute la
société. Un jour par exemple, des
jeunes ont bloqué la station Homme
de Fer, ce qui a perturbé la circulation
des trams et empêché
de
nombreuses
personnes
de
rejoindre
leur
domicile. Je trouve
cela
impensable
venant de la part des
jeunes qui souhaitent
qu’on les respecte et
que l’on respecte la démocratie. Un
fait était encore bien plus révoltant :
lorsqu’on observait les personnes qui
manifestaient, on voyait souvent des
collégiens, qui étaient loin d’être
concernés par le CPE, car d’ici leur
majorité il risquait d’y avoir plusieurs
autres contrats créés, mais on trouvait
aussi aux cotés des « vrais »
manifestants, des collégiens et des
lycéens qui ne savaient même pas
pourquoi ils étaient dans la rue, et s’ils
étaient là ce n’était que pour pouvoir
sécher les cours ! De plus, certains
jeunes continuaient à confondre le
Contrat Première Embauche avec les
Conseillers Principaux d’Education !!
On accepte toute manifestation, toute
démonstration à condition que les
personnes
impliquées
soient
parfaitement bien informées et
qu’elles respectent ceux qui les
entourent – c’est-à-dire les jeunes qui
souhaitent étudier malgré tout et les
personnes adultes qui veulent se
déplacer tranquillement en ville pour
accéder à leur lieu de travail et qui
seront obligés de payer à travers leurs
impôts pour tous les travaux de
rénovation engendrés par les
enfantillages de certains jeunes ! Alors
avant de partir prendre part à
différentes démonstrations, informezvous, ouvrez les yeux, restez attentifs
et critiques face à ce qu’on dit dans les
médias et prenez le temps de vous
forger votre propre opinion pour éviter
d’agir inconsciemment et juste « faire
comme les autres » !
La Sorbonne
Photographies extraites de :
Photothèque du mouvement social [en ligne]. Photothèque
du mouvement social, 2004. [consulté le 25 mars 2006].
Disponible à l’adresse: http://www.phototheque.org
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Texte : Natalia Lora, 2nde5
Dessin : Maciek Nachilo, TES2
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Comme vous avez tous pu le remarquer, les nombreux événements des derniers jours ont
rompu le train-train de la vie quotidienne au Lycée International des Pontonniers. Depuis le
début de l’amplification du mouvement lycéen de mécontentement s’inscrivant dans le cadre
des mobilisations contre le CPE, les tensions n’ont fait que s’aggraver au lycée, provoquant des
accrochages parfois violents entre groupes de lycéens ou d’étudiants.
Depuis sa promulgation, la loi
comprenant la mise en place du Contrat
Première Embauche a suscité de la part
de nombreuses organisations de jeunes
un mécontentement profond. Le
mouvement demandant le retrait du CPE
n’a cessé de s’amplifier depuis ses débuts
en février. En effet, les manifestants ont
été plus de deux millions dans toute la
France pour demander le retrait du CPE,
malgré les aménagements proposés par
Chirac dans son adresse aux Français, ce
qui prouve la détermination des
organisations au cœur de la protestation.
Etant donné l’ampleur du
mouvement, Strasbourg a aussi connu
des manifestations et une vive réaction de
la part des lycéens et des étudiants, qui
ont notamment provoqué la fermeture de
l’université Marc Bloch. En dehors des
manifestations ‘officielles’ organisées par
les syndicats et par les organisations du
collectif ‘stopcpe’, de nombreuses
manifestations spontanées de groupes de
lycéens se sont formées dans Strasbourg.
Les manifestants tentaient de faire le tour
des lycées de Strasbourg pour recruter
des sympathisants.
Vu que le Lycée des Pontonniers
est au centre ville, il a bien sûr connu ces
mouvements, et c’est à ce moment-là que
les choses ont dérapé. La décision de la
part de l’administration de fermer la grille
du lycée pour empêcher les lycéens
extérieurs de rentrer a suscité du
mécontentement de la part d’élèves du
lycée. C’est dans ce climat de tensions
qu’une élève a été expulsée et le bruit de
cette expulsion et de fausses rumeurs la
concernant se sont vite répandus dans les
milieux de jeunes, si bien que le
mouvement s’est radicalisé et a
commencé à prendre comme cible le
Lycée des Pontonniers, ce qui a entraîné
la décision de l’administration de fermer le
lycée, et ce à deux reprises. Ceci a
provoqué un antagonisme entre des
élèves du lycée et certains jeunes des
autres lycées, antagonisme qui a culminé
vendredi 31 mars, quand des élèves des
Pontonniers se sont mis au travers de la
route des manifestants, alors que le lycée
était fermé. Les provocations se sont
multipliées de part et d’autre et il s’en est
fallu de peu pour que ça tourne mal…
Heureusement, l’incident s’est terminé
sans violence. Mais ce n’était pas le cas
du blocage du lycée le mardi 4 avril,
décidé à l’assemblée générale du lundi.
Des élèves du lycée, assistés par des
intervenants extérieurs, ont donc bloqué
les entrées du lycée, mais le blocage a
rapidement tourné au chaos total,
sombrant dans un affrontement verbal, ou
même physique, entre les bloqueurs et
non bloqueurs. Cette détérioration de la
situation a peut-être été en partie due à la
détermination excessive des bloqueurs
mais il faut souligner que certains élèves
opposés au blocage n’ont pas eu un
comportement
exemplaire,
et
l’administration a dû redoubler d’efforts
pour tenter de calmer la situation. Mais il
est vrai en revanche que l’attitude des
manifestants n’était pas décente, étant
donné que l’on avait l’impression qu’ils en
voulaient plus au lycée lui-même qu’au
CPE, qui était quand même l’essence de
leur protestation.
On a donc assisté à la confusion
la plus totale qui aurait peut-être pu être
évitée si le dialogue entre les élèves et
l’administration ou entre les élèves euxmêmes avait été instauré. Cela aurait de
plus pu empêcher la situation de se
dégrader pour empêcher les excès des
manifestants qui ont commis des
violences scandaleuses à l’égard des
élèves et du lycée.
Après que la tension ait été à son
maximum, une Assemblée Générale des
élèves a été un pas vers l’apaisement de
la situation. En effet, les élèves ont
calmement débattu du blocage et ont
démocratiquement décidé qu’il n’y aurait
pas de blocage. Un consensus semble
donc s’être établit, indépendamment des
convictions de chacun sur le CPE luimême, ce qui montre que le dialogue a
triomphé de l’ambiance malsaine créée
dans les derniers jours.
Le calme est d’ailleurs revenu
partout en France, les manifestants ayant
obtenu dans le retrait du CPE une victoire
retentissante qui signe l’arrêt de la
politique du gouvernement en ce qui
concerne l’emploi. Les personnes qui
s’opposaient au CPE ont donc été
entendues. Reste à savoir si les
prochaines réformes du gouvernement
sur l’immigration ne se solderont pas
encore par un mouvement
social
important, étant donné qu’elles sont
sujettes à beaucoup de controverses,
notamment celle de « l’immigration
jetable ».
Philippe Johnston, TES1
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L’actualité de ces derniers temps regorge d’informations sur l’Iran qui serait à en croire
certains une puissance nucléaire en devenir.
On assiste en ce début de l’an de
grâce 2006 à une véritable bataille
diplomatique avec des protagonistes de
tous horizons. On a d’abord l’Iran, pays qui
essaye de pousser son programme
nucléaire outre les menaces et inquiétudes
des démocraties occidentales. Celles-ci, en
particulier les Etats-Unis, la GrandeBretagne et la France, voient d’un très
mauvais œil les ambitions affichées par
Téhéran. Les deux autres poids lourds de la
diplomatie mondiale, la Russie et la Chine,
se sont rangés du côté du compromis,
prônant un accord à l’amiable qui exclurait
des sanctions à l’encontre de l’Iran. Tout ce
débat est articulé autour de l’AIEA, l’Agence
Internationale de l’Energie Atomique.
Les inquiétudes des pays
occidentaux viennent en effet du fait que
malgré des milliers de pages de rapport,
l’AIEA n’a toujours pas pu déterminer si le
programme nucléaire iranien a des objectifs
civils ou militaires. En effet, malgré les
affirmations qui se veulent rassurantes du
côté de Téhéran, l’Iran pourrait être en
mesure de produire une bombe atomique
dans relativement peu de temps, s’il
s’avérait que son programme avait des
objectifs militaires.
Le problème est que, même avec
toute leur puissance de négociation, les
pays qui sont opposés à l’Iran ne peuvent
pas faire en sorte que des sanctions soient
prises contre Téhéran, puisque la Chine et
la Russie y sont opposées. En effet, la
Russie a même tenté de négocier un
compromis de manière bilatérale avec l’Iran,
selon lequel elle enrichirait l’uranium iranien
dans ses usines, ce qui ferait que l’Iran ne
serait jamais en mesure de produire la
bombe tant redoutée par les Occidentaux.
Néanmoins, cet accord semble être dans
une impasse pour le moment, le ministre
des affaires étrangères iranien refusant de
se prononcer de manière définitive sur le
texte. Cet énième blocage de la diplomatie
mondiale pour trouver une sortie à la crise
iranienne montre combien la négociation
semble difficile.
En effet on assiste en quelque
sorte à un jeu de provocations de la part de
l’Iran, qui a repris son programme nucléaire
très controversé, malgré les avertissements
de pays comme les Etats-Unis ou la France.
De plus, l’Iran n’a eu de cesse d’accepter et
puis de refuser quelques jours plus tard les
propositions d’accord émises par la Russie.
Par ailleurs le président iranien
Ahmadinejad semble se moquer des
menaces de l’ONU, remerciant Dieu “pour
avoir fait en sorte que nos ennemis soient
des idiots”.
Mais si l’Iran provoque, c’est aussi
qu’il cherche à acquérir de la notoriété sur la
scène internationale. Ceci est de plus
confirmé par sa réaction après le scandale
des caricatures de Mahomet, qui a été vu
comme un acte de provocation grave dans
les pays occidentaux. Malgré l’opposition du
monde entier à son programme nucléaire,
l’Iran, il faut le rappeler, possède un
argument de taille pour le continuer. En
effet, pourquoi, alors que nous utilisons la
puissance nucléaire, l’Iran ne pourrai-ilt pas
la maîtriser à son tour ? Et même si son
objectif était d’avoir la bombe, pourquoi ne
le pourrait-il pas ?
Tout ceci pose un problème et
montre la fébrilité des relations
internationales ainsi que l’incapacité des
pays à trouver un accord. De plus, la peur
des dirigeants européens et américains
ainsi que la politique agressive pratiquée
par Téhéran ne laissent présager rien de
bon…
Néanmoins, depuis quelques
jours, on a assisté à un apaisement des
tensions, grâce notamment à l’aide de
l’AIEA mais aussi à une bonne volonté de la
part de l’Iran. En effet, le pays s’est dit prêt
à une « coopération maximale » si le dossier
nucléaire iranien était transmis à l’AIEA. Par
contre, le porte-parole du ministre des
affaires étrangères a souligné le fait que si
les membres du conseil de sécurité
prenaient des mesures radicales, l’Iran le
ferait à son tour. L’Iran serait donc prêt à
coopérer sous conditions et même à
autoriser le retour des inspecteurs si son
dossier nucléaire était transmis à l’AIEA.
Reste à savoir si tout se passera comme
prévu, et même si le problème semble
promis à une résolution prochaine, nous
n’en
sommes
pas
au
dernier
rebondissement dans cette affaire.
Sources :
Iran: la Chine et la Russie s'opposent à la France
et la G.-B. In Le Matin [en ligne]. Le Matin, 2005.
Disponible à l'adresse : http://www.matin.qc.ca/
monde.php?article=20060314222207
L’Iran teste ses centrifugeuses In Nouvel
Observateur [en ligne]. Nouvel Observateur, 2006
- News and update on IAEA and Iran In IAIEA [en
ligne]. IAEA, 2003. Disponible à l’adresse : http://
www.iaea.org
Texte : Philippe Johnston, TES1
Dessin : Maciek Nachilo, TES2
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Aujourd'hui nous déplorons le décès d'un ami très cher qui se nommait RESPECT
et qui a vécu parmi nous de longues années.
Personne ne connaît exactement son âge, car les registres de naissance ont été perdus
il y a bien longtemps dans les méandres de la bureaucratie.
On se souvient de lui pour des leçons de vie, comme « les hommes sont tous égaux »
ou « si tu veux qu’on te respecte, respecte les autres».
RESPECT vivait avec des règles simples et pratiques,
comme « rester poli quoi qu’il arrive», et des principes éducatifs clairs,
comme « respecter les plus âgés, souvent aussi beaucoup plus expérimentés et sages ».
RESPECT a perdu pied lorsque les jeunes ont oublié peu à peu ce qu’étaient la politesse, la tolérance.
Des personnes insolentes, d’autres se croyant tout permis
ont encore aggravé l’état de santé de RESPECT.
Il s'est encore plus détérioré quand on s’est rendu compte que des enfants
ne connaissaient plus de mots comme « merci », « s’il vous plaît » ou encore « pardon ».
RESPECT a perdu la volonté de survivre quand le nombre d’agressions
de personnes âgées, dans le but de voler un sac à main par exemple, a doublé.
RESPECT a définitivement perdu la foi quand des adolescents sont partis du domicile
de leurs parents, en criant à ces derniers qu’ils n’avaient aucun compte à leur rendre,
et quand d’autres adolescents, sous un prétexte à caractère politique,
ont insulté les responsables dirigeant l’établissement
qui leur permettait d’acquérir du savoir et de s’instruire.
Quelques jours avant son décès, nous avons observé une légère amélioration,
suite à une campagne lancée par le gouvernement et
ayant pour slogan « LE RESPECT ÇA CHANGE L’ECOLE ».
La mort de RESPECT a été précédée par celle de ses parents :
PATIENCE ET TOLERANCE, de celle de sa fille GENTILLESSE
ainsi que de celle de son fils SOURIRE.
Il laisse toute la place à ses fausses sœurs : « VIOLENCE »,
« MOQUERIE » ET « DISCRIMINATION ».
Il n'y avait pas foule à son enterrement car il n'y a plus beaucoup de personnes
pour se rendre compte qu'il est parti…
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Sources: Evene citations [en ligne]. Evene, 2004. [consulté le 1 mai 2006] Disponible à l’adresse : http://www.evene.fr
Ministère de l’èducation nationale [en ligne]. Ministère de l’éducation nationale, 2001. [consulté le 1 mai 2006]
Disponible à l’adresse: http://www.education.gouv.fr/dossier/respect/default.htm
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Natalia Lora, 2nde5
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Né vers 1170 à Pise.
Mort vers 1250 à Pise
Sa vie, sa place et son action dans la société :
Très jeune, Leonardo Fibonacci accompagne son père dans la
colonie de Bujania en Algérie afin de devenir marchand comme lui.
Celui-ci l’initie alors à l’art du calcul indo-arabe. Durant ses
voyages ultérieurs autour de la Méditerranée il étudie les savoirs et
systèmes de calcul pratiqués en Orient, avant de revenir vivre à
Pise vers 1200. Il est le premier grand mathématicien à adopter le
système de numération indo-arabe qu’il juge plus avancé que le
système romain. Fibonacci consacre alors de nombreuses années
à la rédaction de plusieurs œuvres, la plus célèbre étant Liber
Abacci, dans lesquelles il rassemble et développe les
connaissances qu’il a acquises jusqu’alors. Sa notoriété était telle
que l’empereur Frédéric ll s’arrête à Pise pour le voir et lui
soumettre des énigmes.
Contexte historique, politique et socioéconomique :
En ce début de Xlllème siècle l’empereur
Frédéric ll règne sur l’Europe, un empereur
germanique extrêmement cultivé qui compte de
nombreux philosophes à sa cour. Fibonacci
vécut durant la même époque que Gengis Khan
et Saint François d’Assise, peu avant Marco Polo.
Son œuvre :
Contexte scientifique :
Dans son premier ouvrage, Fibonacci expose le système de
numération indo-arabe en le comparant au système romain, ainsi
que la plupart des résultats connus des Arabes en algèbre et en
arithmétique. Plus tard, il rassemble tout le savoir de l’époque en
géométrie et trigonométrie.
Mais Fibonacci poursuit également ses propres travaux : personne
ne fit autant progresser la théorie des nombres que lui. Son nom
est d’ailleurs resté lié à une suite récurrente dont chaque terme est
égal à la somme des deux termes qui le précèdent.
Leonardo Fibonacci est considéré comme le
seul grand mathématicien de son temps. Il faut
dire que le Moyen-Age n’a pas vu de grands
progrès dans la recherche mathématique, et
Leonard de Pise était une exception. Après sa
mort s’installe une longue période de stagnation
dans les découvertes mathématiques qui durera
jusqu’au XVème siècle.
Bibliographie :
Liber Abacci (1202)
Pratica Geometriae (1220
Bibliographie (ressources documentaires exploitées) :
Encyclopaedia Universalis
Info Science [En ligne], 1998/2005, consulté le 2 octobre 2005. Disponible à l’adresse : http://www.infoscience.fr
Bibmaths [En ligne], Bayard, 2000/2005, consulté le 2 octobre 2005. Disponible à l’adresse : http://www.bibmath.net
Site du collège Albert Camus [En ligne], 2003/2005, consulté le 1 octobre 2005. Disponible à l’adresse : http://www.col-camussoufflenheim.ac-strasbourg.fr
Guillaume Adoneth ; Lucas Grüner, 2nde6
- Articause quand tu cules...
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La seconde 5 et la seconde 7, encadrées respectivement par Madame Martineau et Madame
Gyss, en collaboration avec Madame Guyon, participent cette année à la troisième édition du
"Prix Européen des Jeunes Lecteurs" (PEJL). Comme l’exigent les règles du concours, un
partenariat a été engagé avec un établissement étranger, le lycée espagnol ES DRAGO de Cádiz
et la classe de Terminale de Madame Ruiz.
Le principe
L’objectif de ce prix, organisé par l’association "Livres en Europe", est de faire découvrir les littératures d’Europe actuelles
en proposant une même sélection de titres contemporains à des lycéens de différents pays d’Europe et en leur
demandant de désigner leur favori grâce à un système de vote et de rencontres pour favoriser la discussion et les échanges.
Les règles du concours
Dans le processus de délibération et d’élection du lauréat, le principe adopté est : un établissement = une voix. Quelques
semaines avant la date des délibérations, chaque établissement élit un délégué et choisit ses 2 titres favoris.
Les délibérations à Strasbourg ont eu lieu au Parlement européen le 21 mars 2006. Lors des délibérations, chaque
délégué a présenté les deux livres favoris de sa classe (1er tour de table), puis l’ensemble des délégués s’est mis
d’accord sur les deux favoris de l’ensemble du jury avant de choisir définitivement leur lauréat.
La sélection 2005 - 2006 (disponible au C.D.I.)
- Szusza Bank (Allemagne) Der Schwimmer / Le nageur
(aussi disponible au C.D.I. en allemand).
- Rafael Chirbes (Espagne) La buena letra / La belle
écriture (aussi disponible en espagnol au C.D.I. )
- Michael Frayn (Royaume-Uni) Spies / Espions
- Erlend Loe (Norvège) Naiv. Super. / Naïf. Super.
- Ismail Kadare (Albanie) Lulet e ftohta të marsit / Froides
fleurs d’avril
- Jean-Philippe Toussaint (Belgique) La télévision
En parallèle des délibérations entre délégués :
rencontres et échanges dans l’hémicycle avec
les auteurs et traducteurs.
Le lauréat
Erlend Loe, auteur de Naïf. Super.
est l’heureux lauréat du PEJL 2006.
La proclamation du prix : Erlend Loe (à gauche) et son
traducteur, Jean-Baptiste Coursaud (à droite) ; Simon
Bénard de 2nde 5, notre délégué (au centre).
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Deux classes de seconde ont participé cette année au Prix Européen des Jeunes Lecteurs.
La mission de cette soixantaine d’élèves était de lire en six mois six romans d’auteurs
européens, tous contemporains. A l’issue de ce délai, nos deux classes, ainsi que beaucoup
d’autres élèves de l’Europe tout entière avaient rendez-vous au Parlement le 21 mars pour
rencontrer les différents auteurs et traducteurs, pendant qu’un représentant de chaque
établissement votait au nom de ses camarades pour élire le roman préféré des lycéens.
Le 21 mars, nous avions tous
rendez-vous à l’entrée du Parlement.
En effet, notre classe (la 2nde5) allait
participer aux rencontres avec les
auteurs et traducteurs le matin, puis
allait passer le relais à la 2nde7 pour
l’après-midi. Après près d’une heure
d’attente,
nous
étions
tous
confortablement installés dans une
des salles du Parlement avec
quelques centaines d’autres élèves.
Puis nous vîmes arriver Zsuzsa Bank,
l’auteur du Nageur, née de parents
hongrois mais vivant en Allemagne,
accompagnée de son traducteur ainsi
que de traducteur actuel d’Ismail
Kadaré, auteur albanais qui ne
pouvait pas être présent, et dont le
livre Froides fleurs d’avril a été traduit
par un autre traducteur, aujourd’hui
décédé. Les lycéens commencèrent à
poser diverses questions à Zsuzsa sur
l’atmosphère régnant dans son
roman, sur les personnages ou
encore sur le thème de l’eau, qui a
dans Le nageur toute une portée
symbolique. Zsuzsa Bank nous parle
de son travail d’écriture, toujours
guidé par l’instinct et les émotions du
moment, et nous confie que le plus
difficile est de faire mourir des
personnages ou même, plus
généralement de finir le livre et
d’abandonner ceux qu’on a créés.
C’est quelque chose d’épouvantable,
car ils sont tous le fruit de notre
imagination, de notre être.
Mulhouse ou encore de Roumanie, du
Luxembourg, des Pays-Bas ou de
Pologne, l’auteur et les deux
traducteurs
repartent,
nous
consacrant tout de même quelques
minutes pour des dédicaces et des
photos.
Ma photo souvenir avec Zsuzsa Bank,
l’auteur du Nageur
Les questions posées aux traducteurs
sont différentes. Les élèves sont
curieux de connaître leurs émotions,
leur ressenti face à une traduction.
Enfin, après une heure de dialogue
avec les lycéens venus entre autres
de Caen, Molsheim, Villeurbanne,
La deuxième heure était très
différente. La première, bien que très
intéressante et instructive, s’était
passée avec beaucoup de distance
entre les élèves et l’auteur et les
traducteurs. La deuxième heure nous
avons rencontré Michael Frayn,
auteur d’Espions et son traducteur
Pierre Charras. Les hommes, tous
deux d’une cinquantaine d’années,
sont amis de longue date et une
parfaite complicité règne entre eux.
L’ambiance était donc beaucoup plus
détendue, entre les commentaires
10 Michael Frayn, Pierre Charras et la journaliste animant la rencontre
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!
ironiques de Pierre Charras et les jeux de mots et autres
blagues de Michael Frayn. L’auteur nous a raconté
énormément d’anecdotes de sa vie privée et les deux
hommes ont bien sûr eux aussi, répondu à toutes nos
questions, toujours avec le
sourire et la bonne humeur !
On retiendra tous une réponse
du traducteur qui nous a dit
que la traduction d’un livre
n’est pas difficile, elle est
impossible. Au bout d’une
heure, ce merveilleux moment
de dialogue entre deux
générations touchait à sa fin.
Nous nous sommes donc tous
dirigés vers le restaurant du
Parlement où un repas nous
était offert, puis, en début
d’après-midi nous sommes
rentrés au lycée, laissant notre
place à l’autre classe.
Mais cette journée PEJL ne s’est pas arrêtée là. En
effet nous étions tous conviés à une soirée placée sous le
signe de la détente et l’amusement, organisée
exclusivement pour tous les élèves participant au projet, à
la Salamandre. De plus, nous avons appris entre temps
que c’est le livre de Erlend Loe, Naïf.Super. – notre roman
préféré, qui avait remporté le prix. C’est donc dans une
ambiance très festive, avec une collation offerte et de la
musique pour tous les goûts, en partant de Shakira, en
passant par Nirvana, pour finir avec du Bob Sinclar que
nous nous sommes amusés, défoulés et avons fait
quelques nouvelles rencontres. Je gardais cependant une
note de déception. Pleine d’admiration pour l’auteur de
Naïf.Super., j’aurais vraiment aimé le rencontrer et lui poser
quelques questions. Une surprise m’attendait. Alors que la
grande majorité des élèves
de ma classe et de l’autre
classe de seconde de notre
lycée était partie, un homme
de grande taille, à la carrure
imposante et au crâne rasé
est entré dans la salle. Un
groupe de lycéens l’avait
accueilli avec des cris et des
applaudissements.
Ne
sachant pas ce qui se
passait, je me demandais qui
cela pouvait bien être, quand
une fille cria : “mais c’est
Erlend Loe !!” Je l’observais
donc de loin s’amuser avec
les élèves sur la piste de danse, danser, rire, comme si
c’était un de nos amis, mais je n’osais pas l’aborder. Enfin,
juste avant de sortir, je pris mon courage à deux mains et
j’avais, quelques secondes plus tard en ma possession, un
des plus beaux souvenirs de cette journée. Je vous laisse
regarder !
C’est donc quelques minutes après 23h, alors que
Strasbourg semblait déjà endormei depuis longtemps, que
je rentrais chez moi, le sourire aux lèvres et la tête pleine
de souvenirs !
Ma rencontre avec Erland Loe
11
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Natalia Lora, 2nd 5
Photographies : Natalia Lora, 2nde5
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6)
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Dans les coulisses de l’élection du Prix Européen des Jeunes Lecteurs avec notre envoyé
spécial, Simon Bénard, dépêché de toute urgence au Parlement Européen…
C’est par une matinée froide
et austère que les élèves de la classe
de 2nde5 se rejoignirent au Parlement
Européen pour des rencontres avec la
littérature européenne. Je me trouvais
donc parmi mes camarades avec
comme privilège un badge bleu au lieu
du jaune que tout le monde portait.
Après avoir passé le portique de
sécurité, nous nous sommes dirigés
vers la salle de délibération, et c’est là
que mon aventure commença….
La salle de délibération m’a semblé
très impressionnante et de plus,
comme je n’étais pas très en avance
et que le reste des délégués avait déjà
pris place, je me suis donc faufilé
discrètement pour rejoindre un siège
comme on en voit souvent dans
l’actualité, avec des micros et tout le
toutim.
C’est alors, qu’Emmanuel
Boudu, président de “Livres en
Europe” a pris la parole en nous
expliquant le programme de la journée
et notre but final : le vote du « meilleur
livre ». Après ce petit discours
d’ouverture, il nous a proposé de faire
un tour de table en nous présentant et
donnant nos arguments pour nos
livres favoris. Il a donc proposé de
commencé par la personne à sa
droite, et par le plus grand des
hasards, j’étais cette personne. C’est
alors que mon cœur s’est emballé et
que mon calme habituel s’est évanoui,
de plus une caméra était pointée sur
moi, chose à laquelle je n’étais pas
vraiment préparé. Malgré tout, j’ai
quand même réussi à exposer nos
idées sur Naif.Super. et La belle
écriture, nos livres préférés.
Il était étonnant de voir que notre choix
était souvent le même que celui des
autres lycées français et que nous
avions souvent les mêmes arguments,
là ou il y avait des différences, c’était
avec les participants étrangers qui
privilégiaient souvent le livre écrit dans
leur langue maternelle.
Après ce tour de table qui dura
relativement longtemps car nous
n’étions pas moins de 25 délégués, le
temps qui nous restait avant la pause
repas fut utilisé en une sorte de débat
ou chacun ajoutait ses commentaires
sur telle ou telle œuvre en prenant une
position souvent ferme, suscitant les
réactions de mes camarades. Il était
intéressant de constater qu’on ne
pouvait pas répondre immédiatement
car on devait attendre son tour de
parole, cela m’a parfois perturbé
puisque entre temps, les arguments
remis en cause avaient changé.
Naif.Super., La belle écriture, Espions
et Le nageur par ordre de préférence.
Les quelques heures qui
restaient, sont passées très vite, des
arguments fusaient de toute part, et
des contre-arguments également, il
était parfois difficile de réagir dans
l’instant, ce qui m’a parfois frustré …
Ensuite est venu le temps du vote
final, les caméras ont donc été priées
de sortir mais, les cameramen d’Arte
ouvraient sans cesse la porte pour
connaître le résultat avant tout le
monde, mais ils ont finalement dû
attendre le discours officiel, comme
tout le monde…
Le vote se déroula à main
levée et en quelques secondes le
choix du vainqueur de l’année 2006 fut
scellé à tout jamais : ce fut Erlend Loe
avec Naif.Super. qui remporta la
compétition avec plus d’une dizaine de
voix.
Revenons quelques instants sur les
voix qui ont été apportées aux autres
livres ; La belle écriture reçut a mon
grand étonnement seulement 2 voix
dont la mienne, ensuite c’est Le
nageur qui eut un peu près le même
nombre de voix et Espions reçut
quand à lui un peu plus de 5 voix si
mes souvenirs sont bons.
La dimension européenne de
ce concours m’a permis de faire la
rencontre de personnes différentes et
très intéressantes du point de vue
culturel, nous avons pu échanger nos
impressions sur les œuvres en
compétition et discuter de la façon
dont nous avons vécu ces lectures. On
m’a souvent dit qu’il avait été difficile
de comprendre Froides Fleurs d’Avril
et aussi qu’on avait du mal à
accrocher avec le livre de JeanPhillipe Toussaint car le narrateur
nous semblait parfois trop loin de
nous, cela à donc conduit à leur
Quand je repense à cette
élimination dès le premier tour de journée, aujourd’hui je me rappelle de
table.
la voix agréable de la traductrice
française, j’avais parfois l’impression
L’après midi s’est déroulé d’être ailleurs et que ce n’était pas
dans la même ambiance de calme et vraiment moi qui étais assis dans cette
de bonne humeur pendant laquelle salle. Je réalise alors aujourd’hui la
nous avons en première partie discuté chance que j’ai eu de participer à cet
des œuvres qui restaient après les événement littéraire européen où
premières délibérations, c’est à dire : pendant l’espace de quelques heures,
j’étais quelqu’un d’autre…
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Simon Bénard, 2nde5
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Un fond complexe
sous une forme simple
L’intrigue est plutôt simple : un jeune
homme décide brusquement d’arrêter
ses études pour prendre un peu de
temps afin de trouver des réponses aux
questions qu’il se pose sur lui-même et
le reste du monde. Cette nouvelle
période de sa vie peut être qualifiée de
“retour en enfance”. Il redécouvre ainsi
ces bonheurs simples, caractéristiques
des enfants: le jeu du “Frapp’bien”, où
il s’agit de taper avec un marteau en plastique, inlassablement,
sans fin, ou encore le plaisir de faire rebondir un ballon contre un
mur. Cet homme garde malgré tout contact avec son entourage
- il va aider son frère qui habite aux Etats-Unis à acheter une
voiture, il nous parle de ses rencontres avec “son mauvais ami”
et des fax qu’il envoie à son “bon ami”. Durant l’histoire il fait
aussi la connaissance d’un petit garçon avec qui il s’entend à
merveille. Bien qu’il ait arrêté ses études, il continue à
s’intéresser à la physique.
Ce roman est écrit de façon particulière : des phrases
très courtes, des répétitions - bref, un style pas habituel et
caractéristique de l’expression orale des enfants. Tout cela pour
nous présenter le monde au travers des yeux d’un petit.
Dans Naïf.Super. vous ne retrouverez pas le récit des
aventures à vous couper le souffle, comme dans Espions de
Michael Frayn; vous ne trouverez pas de longues phrases, de
descriptions développées comme dans La télévision de JeanPhilippe Toussaint. Au début les pages de Naïf.Super. vous
feront sourire, mais une fois que vous aurez accepté la façon
d’écrire de l’auteur, vous arriverez à comprendre réellement le
sens du livre.
Je conseillerais ce roman à un public très large, à toutes
les personnes qui se sont déjà posé la question : Pourquoi vit-on
? A quoi cela nous sert ? Naïf.Super. pourra peut-être vous
apporter des réponses ou du moins vous mettre sur la piste.
Lorsque vous serez complètement plongés dans les descriptions
de “Frapp’bien”, de ballon rouge, de fax avec la liste des choses
que le personnage aime bien, l’âme d’enfant qui sommeille en
chacun de vous se réveillera en moins de deux. Et lorsque vous
regarderez le monde avec ces yeux-là, vous redécouvrirez les
bonheurs simples de la vie, les immenses richesses telles que
l’amitié ou l’amour, l’importance secondaire de l’argent et plein
d’autres choses encore que l’on oublie avec l’âge.
Alors procurez-vous ce livre, et si vous prenez le temps
de le lire, d’y réfléchir et de le méditer, vous pourrez vivre,
comme moi, ces deux cents pages de bonheur traduites d’une
façon plutôt enfantine mais qui donneront lieu à un sourire sur
votre visage !
Natalia Lora, 2nde5
13
) 6
Le roman Naïf.Super. est l’histoire d’un jeune homme,
vivant seul dans un appartement ayant comme seules
distractions un Frapp’bien (une planche constituée d’un marteau
et de boulons) et un fax. Il passe toutes ses journées à
s’interroger sur des événements, des phénomènes naturels,
toutes ces petites choses si habituelles dans notre vie comme «
Pourquoi quand on lance un ballon sur un mur il revient ? ». Il se
fait des listes, pour savoir ce qu’il aime et n’aime pas, ce dont il
a ou aurait besoin. Il fait part de ses craintes à son frère (vivant
pour le moment aux USA) et à son meilleur ami (via le fax). Ainsi
il divulgue ses craintes, ces questions si simples mais tellement
logiques que nous ne nous posons jamais.
J’ai tout de suite plongé dans l’histoire, cette manière si
simple, si naïve de décrire et de raconter les choses banales qui
nous entourent. En effet, de plus en plus, je me suis rendu
compte que tous les livres que je lisais se ressemblaient : on
parle de souffrance et de violence. Le personnage principal se
lamente à tel point que cela en devient pesant. C’est peut-être
pour ces raisons que je n’ai pas pris autant de plaisir à lire La
belle écriture. J’ai eu le sentiment, en lisant ce roman, d’un effet
de déjà lu, une sorte de nouvelle version de la souffrance et des
conditions de vie durant une guerre. A l’inverse, dans
Naïf.Super., je n’ai trouvé aucun sentiment traduisant le malheur.
Au contraire, dès que le « héros » se sent assailli de questions
et de doutes il se met à frapper sur sa table, le Frapp’bien,
comme si le fait de frapper pouvait faire disparaître les doutes et
les craintes. A travers ce roman, l’auteur arrive à faire passer un
message, à dénoncer certains aspects de l’homme que
d’habitude d’autres romanciers auraient laissés sous silence. Par
exemple, ici le personnage n’a en sa possession qu’un vélo, une
balle, un Frapp’bien et un fax alors que dans tous les autres
romans le héros se charge toujours d’un tas d’objets inutiles.
C’est cet esprit que nous retrouvons aussi dans La télévision, un
roman racontant l’histoire d’un homme qui décide du jour au
lendemain d’arrêter de regarder la télévision pour se concentrer
principalement sur un livre qu’il souhaite écrire. Ainsi dans ces
deux romans, les auteurs dénoncent l’avidité de l’homme, le
besoin de consommer qui l’anime alors qu’il suffit de pas grandchose pour que l’être humain ses sente heureux et en sécurité.
On ne peut pas parler de Naïf.Super. sans parler de
l’humour qui truffe chaque page du roman. En effet, sans cet
esprit « naïf », cette simplicité des questions et cet humour
débordant, le roman serait devenu très vite ennuyeux. C’est
sûrement l’un des premiers reproches que je ferais aux autres
romans du Prix Européen des Jeunes Lecteurs, cette absence
d’humour qui rend tout de suite le livre sérieux et souvent
ennuyeux, lourd.
Ainsi dans son roman, Froides fleurs d’avril, l’auteur
s’attarde énormément sur les pensées du personnage. Mais au
fur et à mesure, l’histoire et les pensées se brouillent, deviennent
de plus en plus chaotiques, cela en devient suffoquant. En lisant
Naïf.Super., l’auteur se livre lui aussi à un défi en dénonçant les
pensées de son « héros » mais aussi en y mêlant humour et
naïveté, ce qui rend tout de suite le roman plus léger à lire.
Marine Dufaut, 2nde5
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La télévision de Jean-Philippe Toussaint, livre en lice pour le Prix Européen des Jeunes Lecteurs,
nous parle d’un homme d’une quarantaine d’années et raconte la raison de sa présence à Berlin, mais
également, ses pensées du moment…
Le but de ce séjour dans la capitale allemande est une étude sur le peintre Titien et en fond de toile, le narrateur nous
explique pourquoi il a décidé d’arrêter de regarder la télévision. Il partage avec nous ses sensations, ses expériences pendant ce
torride été berlinois, avec entre autres, l’entretien des plantes dont ses voisins lui ont confié la garde pendant leurs vacances. Il
explique aussi les recherches qu’il fait pour son étude et il narre la rencontre qu’il a avec l’homme qui lui accordé la bourse pour sa
thèse et précisons tout de même, qu’à ce moment-là, notre personnage est nu comme un ver alors que son interlocuteur est habillé
très élégamment, mais pourquoi donc cette nudité alors ? A vous de le découvrir …
Ce livre est donc plein de rebondissements et d’instants cocasses où le narrateur s’illustre dans des situations incroyables
comme lorsqu’il est obligé de s’échapper par la fenêtre des toilettes à cause d’une fougère !
Cependant, on est parfois dérouté par le narrateur qui change radicalement de sujet sans que l’on comprenne pourquoi. On
ressent aussi de temps à autres une certaine répétition des faits racontés, qui reviennent constamment comme les listes que fait le
personnage principal de Naïf. Super.
On peut tout de même apprécier une certaine simplicité dans ces livres comme avec La belle écriture qui est un roman
épistolaire plein de sentiments où la narratrice raconte à son fils à travers des lettres, l’histoire de sa vie, et comment le non-dit et la
jalousie à fini par les ronger, elle et sa famille.
Selon moi, la particularité de ces œuvres est l’analyse apportée par les personnages sur les évènements de leur vie, qui
les ont conduit où ils en sont, et cela devient intéressant de prendre part à leurs remises en question car, on peut aussi être amené
à s’interroger sur les mêmes sujets dans notre vie actuelle ou future.
Pour revenir à La télévision, il me semble que Toussaint a voulu mettre en évidence à quel point cet objet futile qui
accompagne notre quotidien, est devenu au fil des années un élément essentiel de notre vie car bien que son personnage ait réussi
à s’en passer pendant un certain temps, il décide finalement de la regarder à nouveau. C’est alors qu’on se demande quelle relation
on entretient avec notre téléviseur et si peut-être nous serions capables de vivre sans lui et de ne jamais plus le regarder à nouveau…
Simon Bénard, 2nde5
Con respecto a mi opinión personal quiero decir que me ha gustado este libro ya que aparte de conocer una historia nueva,
he podido reflexionar sobre la influencia de la televisión en nuestras casas y en nuestra sociedad. Uno de los aspectos que más me
impresiona es como nosotros estamos dominados por la televisión y como a través de este simple aparato somos impulsados a
realizar numerosas acciones, una de las cuales es la compra de productos que se anuncian aquí y como si no es anunciado por la
televisión no los conocemos. Dentro de poco la televisión no dominará solo nuestra forma de pensar con respecto a lo que
compramos sino que nos impulsará a llevar el modo de vida que nos exponga en la televisión y así ya conseguirán un dominio total
de la forma de pensar de los seres humanos. Con este libro este libro me he podido dar cuenta cómo influye la televisión en el
protagonista, el cual es un historiador que iba ha estudiar a Tiziano y a Carlos V y como lo deja todo por un simple obstáculo en su
vida, la televisión.
Alejandro Millán, lycée ES DRAGO de Cádiz
Traduction :
Ce livre m’a plu car en plus de découvrir une nouvelle histoire, j’ai pu réfléchir à l’influence de la télévision chez nous et dans la
société. L’un des deux aspects qui m’impressionnent le plus, c’est la manière dont nous sommes dominés par la télévision et
comment à travers ce simple appareil nous sommes poussés à accomplir de nombreuses actions comme l’achat de produits dont la
publicité est diffusée à la télé et dont nous n’aurions pas eu connaissance sans elle. Bientôt, elle nous dominera non seulement dans
notre manière de penser, mais nous poussera à suivre un mode de vie dicté par elle. Ainsi, elle exercera une domination totale sur
l’esprit des humains. Avec ce livre, j’ai pu me rendre compte de l’influence exercée par la télévision sur le héros, un historien qui
étudie Le Titien et Charles Quint, et comment il abandonne tout à cause d’un unique obstacle dans sa vie : la télévision.
Texte traduit par Amaia Lezertua-Martinez et Romain Rousseau, 2nde 5
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Cette année se tient une fois de plus le prix Européen des Jeunes Lecteurs qui rassemble des jeunes de toute
l’Europe avec un projet commun, lire et débattre d’œuvres de plusieurs écrivains étrangers. Parmi les
nombreux livres en compétition qui présentent chacun un style et une thématique variée, un livre en particulier
a retenu notre attention. Il s’agit d’Espions, roman d’un écrivain anglophone et dont la prose nous a
particulièrement séduits.
Nous voilà plongés dans l’univers de deux jeunes enfants au Royaume-Uni évoluant dans un monde fermé en
pleine Seconde guerre mondiale. C’est ainsi que sous nos yeux, nos deux jeunes héros vont de découverte en découverte et peu à
peu nous font entrer dans leur monde ludique et entraînant. Mais loin de se limiter à cet aspect "tout rose", le roman aborde
également des sujets plus graves du monde "des adultes" dans lesquels les deux enfants vont se retrouver projetés. C’est ainsi que
dans ce climat et cet arrière plan de guerre, le roman aborde des thèmes variés tels que l’espionnage, la trahison. Nos héros se
retrouvent donc tiraillés entre ce monde noir, leur innocence et leur naïveté. Ce roman qui présente des caractéristiques
autobiographiques nous présente les faits avec le recul de l’âge et nous transmet une réflexion qui au fil des ans a grandement mûrie.
Ce roman est avant tout atypique dans son approche, tout comme Naïf.Super., d’un écrivain norvégien, il nous transpose dans des
lieux et des situations hors du commun qui renforcent et facilitent la transmission du message de l’auteur. Ces deux romans nous
proposent une vision innovante et différente de la jeunesse tout en l’abordant sous des aspects et sous un contexte opposés.
Riche en émotions et avec une tonalité à la fois touchante et préoccupante ce roman devrait plaire eau plus grand nombre. D’une
richesse sans égale, peu de livres de cette sélection peuvent se targuer de rivaliser avec lui. Néanmoins nous avons également été
touchés par Le nageur, de Zsuzsa Bank. En nous faisant découvrir le monde de deux enfants qui se désintègre et leur évolution dans
un univers glacial, irréel, ce roman nous apporte une vision à la fois touchante et émouvante de l’enfance. Espions est donc à mettre
en perspective avec Naïf.Super. et Le nageur qui à eux trois s’inscrivent dans la même lignée et une fois de plus nous proposent un
divertissement riche en émotions mais aussi une réflexion.
James Koessler, 2nde5
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Esta obra tiene un carácter muy adecuado frente a otras obras que he leído recientemente, en especial esta
obra esta muy bien estructurada ya que Ana le relata a su hijo sus vivencias en el pasado para que este no
cometa los mismo errores que ella o para que se de cuanta que en su época era más difícil vivir. No obstante
la obra me ha parecido un poco tediosa de leer, ya que al estar acostumbrado a leer obras, con el narrador
omnisciente u obras de teatro donde los diálogos predominan, por eso esta obra me ha resultado un poco rara
a la par que lenta, así pues no todo son críticas para ella, tengo que reconocer que posee un argumento sublime
y que pocas obras hoy día lo tienen, algunas son muy extensas pero muy aburridas, la calidad no está en el
tamaño sino en el contenido que esté confinado en ella. En cuanto a algunas partes de la obra, me ha resultado difícil reconocer,
por ejemplo, el tiempo en el cual se desarrolla, pero por lo general me ha parecido que los otros puntos que están en el trabajo han
sido encontrados con facilidad, también cabe destacar que al ser poco conocido el autor, ha resultado un poco complicado encontrar
parte de su vida, y solo hemos podido encontrar varios datos de cuando nació y donde, aparte de algunos títulos de sus obras más
conocidas. Por lo tanto viendo como ha sido el libro y como se ha organizado el trabajo, he de reconocer que esta obra es bastante
interesante, pero no la elegiría para que estuviera en mi lista, pero no por eso deja de ser una obra interesante.
Traduction :
Pedro Salinas, lycée ES DRAGO de Cádiz
Cette œuvre a un caractère très adéquat face aux autres œuvres que j’ai lues récemment, elle est notamment bien structurée,
puisqu’Ana raconte à son fils sa vie dans le passé pour que celui-ci ne fasse pas les mêmes erreurs qu’elle ou pour qu’il se rende
compte qu’à son époque, la vie était dure. Par contre, l’œuvre m’a paru un peu difficile à lire, car je suis habitué à lire des récits dont
le narrateur est omniscient, ou des pièces de théâtre où les dialogues dominent, c’est pour cela que cette œuvre m’a semblé un peu
bizarre et lente. Mais il n’y a pas que des critiques : je dois reconnaître qu’elle possède une trame sublime et que peu d’œuvres
aujourd’hui en ont une, quelques unes sont très longues, mais très ennuyeuses, la qualité n’est pas dans la quantité, mais dans le
contenu. Pour certaines parties de l’œuvre, il m’a paru difficile de reconnaître, par exemple, le temps où cela se passe ; il faut aussi
remarquer que comme l’auteur est peu connu, nous avons seulement pu trouver où et quand il était né, ainsi que quelques titres de
ses œuvres les plus connues. Donc, je dois reconnaître que cette œuvre est assez intéressante, mais je ne la choisirai pas dans ma
liste.
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Texte traduit par Alice Kistner-Wang et Ignacio Rubio-Majano, 2nde 5
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Voici le fruit d’activités d’écriture réalisées par des élèves de Mme Cuvillier à partir de l’extrait
ci-deeous de La buena letra de Rafael Chirbes, étudié en cours d’espagnol Seconde LV3 (=
première année) suite à la rencontre avec l’auteur dans le cadre du Concours Européen du
Jeune Lecteur.
Les thèmes proposés étaient les suivants :
- En s’appuyant sur le texte étudié, imaginer d’autres récits : celui du mari et celui de la fille de la narratrice.
- Résumer la rencontre avec les écrivains au Parlement Européen, le mardi 21 mars.
- Imaginer un entretien avec Rafael Chirbes.
Trabajamos mucho durante aquellos años.
Tu padre se dejaba la salud en el muelle de la estación. Yo cosía, me ocupaba de la casa, ayudaba en el taller de
carpintería, lavaba y planchaba para las vecinas. Cuando pienso en aquellos tiempos, no me explico cómo
conseguíamos sacarle tantas horas al día. Incluso tu hermana, cuando salía de la escuela, colaboraba como si fuese
una mujer. A tu hermana y a mí nos salvaba el cine de los domingos.
Llorábamos con lo que les pasaba a los artistas del cine, y así ya no teníamos que llorar en casa. A medida que
se alejaban los recuerdos más espantosos de la guerra, volvíamos a soñar: un día podríamos peinarnos coma aquellas
mujeres tan guapas, que parecían de verdad en la pantalla, y no eran más que humo: el polvo luminoso que se
escapaba de la cabina del maquinista. Pasearíamos junto a la playa en uno de aquellos coches silenciosos, que hacían
un ruido suave, como un silbido, cuando frenaban en la grava de los jardines, entre los rosales y los macizos de
hortensias. Al salir, nos reíamos de nuestros sueños: «¿Te imaginas? Yo, con ese gorro que parecía que llevaba un
frutero encima, 0 con el de la mala, ese que llevaba un poco de tul negro para ocultar la mirada, y una pluma negra.
Tu padre, vestido de esmoquin blanco, le reñiría al chófer por conducir con brusquedad. Le diría: « ¿Pero es que no se
da cuenta de que lleva a una gran dama y a una señorita?, ¿o es que cree usted que transporta ganado?» Tu hermana
se reía, porque nos imaginaba a tu padre y a mí, bailando el vals, ligeros coma plumas, y con las caras tapadas con un
antifaz. Durante toda la semana, nos acordábamos de las películas del domingo.
Chirbes, Rafael. La buena letra, Anagrama, 2002, p.92-93.
EL PUNTO DE VISTA DE LA HIJA
A menudo recuerdo una época de mi vida que fue la de las dificultades pero también de los sueños. Sé que es una paradoja por
eso voy a explicarlo. Era la época de la posguerra.
Los días entre semana se señalaban por muchas cosas espantosas. Había que soportar los años del frío y del hambre. No
éramos muy ricos y teníamos que trabajar mucho para salir adelante. Admiraba a Mamá porque no sé cómo conseguía sacarle tantas
horas al día. Incluso yo tenía que ayudar a mis padres al salir de la escuela. Recuerdo siempre que Mamá dijo que yo era una mujer.
Era muy difícil impedir que llorara, pero podía esperar los domingos porque sabía que podíamos soñar en el cine. Mientras
veíamos las películas podíamos llorar porque era el único momento en que podíamos liberar aquella presión acumulada entre semana.
Nos figurábamos que llevábamos la misma vida que las artistas. Soñábamos que éramos señoritas ricas y elegantes. Nos reíamos.
¡Imaginábamos una vida mejor!
Nos salvaban los domingos. Sin el cine, no sé si hubiéramos podido salir adelante, o simplemente vivir....
Florine Endenmann, Mylène Fachinger, Carole Lazarus, 2nde7
Cada domingo, mi madre y yo veíamos películas en el cine. Estábamos contentas porque no recordábamos las dificultades de
la vida cotidiana y podíamos olvidar el mundo exterior. Al ver las películas, nos identificábamos con los personajes, y mi madre se figuraba
que iba elegante, como los personajes de las películas, y yo también. Al salir del cine, soñábamos con una vida mejor.
Durante las películas, solíamos llorar. Llorábamos porque las películas permitían alejarse de la realidad.
Muchas veces, solía preguntarle a mi madre si podía ir a la cabina del maquinista. Aquella cabina me fascinaba con el polvo luminoso que
se escapaba de allí y formaba las imágenes. A mí me gustaba mucho el maquinista porque podía entrar en un lugar extraordinario.
Por eso, el domingo era para mí el día de la semana que me gustaba más.
Pierre-Alexandre Blondel, Stéphane Goeldner, Antoine Tison, 2nde7
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EL PUNTO DE VISTA DEL PADRE
Trabajé mucho durante aquella época, puesto que se trataba de los años del frío y del hambre, los años difíciles de la
posguerra, los años terribles de la dictadura de Franco, cuando no teníamos libertad. Me pasaba muchas horas descargando los
trenes en la estación, y eso me agotaba mucho.
Mi mujer tampoco hizo nada sino trabajar. Sólo los domingos descansaba : solía ir con nuetsra hija al cine. Pero yo no
la acompañaba porque a mí no me gustaba cantar el himno fascista. Al principio no estuve de acuerdo para que fueran al cine e
hicieran el saludo fascista. Pero después acepté, bastaba con ver que eran felices cuando salían del cine.
Juan Arbogast, Clint Muggeridge, Michaël Soskin, 2nde7
EL ENCUENTRO DEL MARTES 21 DE MARZO
El martes 21, llegamos al Parlamento Europeo para pasar la tarde y encontrar a otros jóvenes europeos y a los autores
de los libros que teníamos que leer. Por la mañana, había otra clase del Instituto Internacional.
Nos fascinó el Parlamento porque es un edificio muy grande y alto. El hombre de la seguridad estaba nervioso y la
profesora de francés también. Durante un pequeño momento estuvimos angustiados puesto que nos perdimos. Finalmente
encontramos la sala de la conferencia y Rafael Chirbes estaba hablando de su libro La buena letra. Había otros escritores :
Jean-Philippe Toussaint y Erlend Loe. Después de la conferencia, votamos por la novela que nos ha gustado más. Era el libro
Naïf.Super. de Erlend Loe.
La jornada terminó con una fiesta en « La Salamandre ». Había todos los jóvenes europeos, buena música y bailamos
mucho. Todos estaban de buen humor ! =)
Anne Gass, Mélissa Lapp, Claire-Marie Rémy, 2nde7
UNA ENTREVISTA IMAGINARIA CON RAFAEL CHIRBES
*¡Buenos días ! ¿Por qué ha escrito usted esta novela ?
-Quería transmitir mis emociones y contar una parte de mi vida. También quería escribir una historia que significara algo para mí.
*Cada personaje es característico, por ejemplo el padre es un revolucionario ¿Está relacionado con su vida?
-¡Claro que sí ! Cuando era joven, era revolucionario. Quería cambiar el mundo y mostrar mis ideas. Una parte de mí aparece en
el padre. La narradora es como mi madre, o sea que trabaja mucho para seguir adelante y también es fuerte.
*¿Cuándo escribió usted esta novela, y cuánto tiempo tardó usted en escribirla ?
-Escribí esta novela en 1998. Tenía 43 años. Llevaba unos meses escribiendo esta historia, pero tuve que borrar una parte porque
no era tan interesante.
*¿Le costó hacer hablar a una mujer ?
-No ¡ en absoluto ! Escribí como si fuera mi madre. ¡Intenté resaltar los sentimientos de mi madre ! por eso era más fácil de lo que
piensa la gente.
*¡Muchas gracias ! ¡ Que tenga un buen día !
Yannick Jacob, Laurent Trèves 2nde7 ; Pauline Ursenbach, 2nde6
- Buenos días, señor Chirbes. Hemos leído su novela La buena letra y quisiéramos hacerle unas preguntas.
- Sí, por supuesto. Os escucho.
- ¿Por qué ha escogido usted como narradora a una mujer ?
- Me parecía que era muy interesante porque una mujer transmite mejor los sentimientos, pero no es sólo una mujer, es también
una madre en la época de la guerra civil y la posguerra
- ¿Era la narradora de la historia su madre ?
- No, pero es una parte de mí porque he creado a este personaje y no puedo crear a un personaje sin dar un poco de mi persona.
- ¿Es una novela que se inspira en la realidad ?
- Sí, porque la guerra civil de España era una época real, sólo el monólogo está inventado
- ¿Qué puede usted contestarles a los jóvenes a quienes esta novela les parece muy emocionante ?
- Esta novela me parece demasiado emocionante por eso no me gusta hablar de ella.
- ¡Muchas gracias !
- De nada, hasta luego.
Pauline Asaël, Kaïli Bastian, Mathilde Dubois, 2nde7
17
#
$
%
Le « jour chic » a une fois de plus fait des siennes et réunit un grand nombre d’élèves de
première et de terminale. Costumes et tailleurs furent sortis du placard pour cette brillante
occasion !
Dans tout le lycée on pouvait assister à un défilé de jeunes cadres dynamiques.
Cette tradition du 100ème jour avant le baccalauréat n’est organisée que dans notre sympathique établissement. Par qui ?
Comment ? Le mystère reste entier. Néanmoins nous ne pouvons que féliciter les élèves ayant joué le jeu !
Le Pontonews se devait de couvrir cette splendide journée. Voici donc quelques photos de nos très chers camarades
dans toute leur splendeur !
Texte et photographies : Marine Lagrange, 1S1
Elève : - Monsieur on est censé le trouver comment ce nombre ?
Prof : - Eh bien je crois qu'ils l'envoient par la poste fin décembre, tu sais avec les cadeaux du
Père Noël.
18
#
?
$
/
2nde
@
1ère
En février dernier, une vingtaine d’élève de
et
LV3 italien du lycée, est partie en direction de Florence.
Ils y ont séjourné une semaine. A leur retour à Strasbourg, vous les avez sûrement remarqués qui vendaient des
gâteaux pour payer le transport Strasbourg-Colmar lorsque leurs correspondants viendraient. Ceux-ci ont
séjourné à Strasbourg du 27 mars au 1er avril. Voilà l’interview d’une personne qui a eu la chance de participer
à ce voyage.
Comment
s’appelle
correspondante ?
Alesia, elle a 17 ans.
ta il y a un énorme plat de pâtes en entrée ! Qu’est-ce qu’ils ont fait ici avec leur
Après tu as du poisson ou de la viande.
classe ?
Avec les blocages, pas grand-chose. On
Quel a été ton moment préféré ? Le soir a fait ce qu’on voulait.
Combien de temps avez-vous passé ou la journée ? L
dans leur lycée ?
a journée d’abord. J’ai préféré celle où on Vous êtes allés à Colmar ?
Environ deux demi-journées. Mais eux est allé au jardin de Boboli (avec la Oui, mais le musée qu’on a visité ne les a
finissent à 14h et ils ont une pause vers classe)… et on s’est posé sur le gazon pas intéressés. Ils n’aimaient rien !
11h pour manger un sandwich s’ils tout l’après–midi.
Tu comptes revoir ta correspondante ?
veulent.
Oui, cet été.
Et avec ta correspondante ?
Qu’est ce qui t’a le plus frappée dans Avec ma corres on sortait tous les soirs !
Si tu devais résumer ton voyage en une
leur lycée ?
C’était le vrai « casino ». Ils écoutent leurs Comment ta correspondante a-t-elle phrase ?
Ce voyage était magnifique, j’ai beaucoup
mp3, prennent des photos et mangent en trouvé la ville de Strasbourg ?
progressé en italien et vu plein de belle
cours. La prof pourrait parler aux murs… Euh,… jolie, mais elle était déjà venue.
chose.
Est-ce que la cuisine italienne est aussi Et qu’est-ce qu’elle a pensé du lycée ?
bonne qu’on le dit ?
Qu’il était vieux et qu’il ressemblait au
Propos de Céline Fressard,
Moi je n’ai pas trouvé ça très spécial. Ce château de Harry Potter.
recueillis par Cristal Ntchantchou, 1S1
qui m’a surprise, c’est qu’à chaque repas
#
%
A
Salles de cours désertées... Professeurs d’anglais absents... Tiens, M. Matt n’est pas là non plus !
Que s’est-il passé ? Une nouvelle grève ? Non. Le voyage à Londres !
Le 26 février au soir, 85 élèves accompagnés de cinq professeurs d’anglais et d’un professeur de mathématiques (Voilà où
il est passé celui-là !) prennent la route. Une seule et même direction : Londres. Après une nuit très mouvementée, nous y
arrivâmes... London... Shakespeare’s birthplace... à moins que ce ne soit.... Camberra ? (Les professeurs sont priés de ne pas réagir
violemment à cet article, ces aberrations sont volontaires de notre part). Le séjour s’annonçait excellent avec, à notre grande
surprise, du soleil et pas une seule goutte de pluie.
Officiellement, notre voyage avait un but pédagogique, officieusement, c’était aussi l’occasion de se divertir dans un nouvel
environnement totally english. Les monuments s’offraient aux objectifs de nos appareils photo numériques et autres téléphones
portables, des heures et des heures de détente entre amis s’étalaient devant nous. Nous ne ferons cependant aucun commentaire
sur les packed lunch que nous avions eu le “plaisir” de déguster à chaque déjeûner, nous retiendrons seulement les longues séances
d’échanges de fruits ou de snacks à la réception.
Le programme du voyage qui était assez chargé nous a occupés à tel point que nous avons vu le voyage se terminer bien
avant qu’on ait réalisé qu’on était bel et bien en Angleterre. En effet, malgré le premier jour qui nous a semblé assez long du fait de
l’attente et de la fatigue, les jours suivants ont été chargés. Le mardi s’annonçait riche en activités : visite du British Museum, que
nous nous sommes efforcés de parcourir en deux heures le matin, et, sans avoir eu le temps de souffler, nous nous retrouvons à
Stratford-upon-Avon, ville natale de Shakespeare, que nous avons eu l’occasion de visiter durant l’après-midi. La journée a été
complétée d’une pièce de théâtre, The Crucible d’Arthur Miller, jouée par la Royal Shakespeare Company. Le mercredi nous
accordait un peu plus de temps libre. Après ou avant les ateliers théâtre où nous avons observé des costumes et des techniques
de maquillage, nous avons eu quartier libre dans le quartier de Covent Garden, pour s’adonner à cette activité profondément
culturelle et mentalement éprouvante qu’est le shopping. Le jeudi était tout aussi chargé avec la visite du globe, théâtre de
Shakespeare, des ateliers théâtre et la visite du Tate modern. Le vendredi 3 mars était notre dernière journée. Elle était moins
chargée que les autres. Nous avons eu droit à la visite du Tate Britain le matin et à un nouveau quartier libre dans l’après midi sur
Regent Street. Après cette folle après-midi, notre voyage était bel et bien terminé. Malgré les réticences de certains, nous sommes
partis pour Strasbourg à 10h, la tête, les appareils photos et les bagages remplis de souvenirs.
Au final, pas de déceptions. Ce voyage restera gravé dans nos mémoires pour longtemps avec quelques petites anecdotes.
Encore un grand merci aux professeurs d’anglais qui ont eu la patience
et la gentillesse de nous organiser ce voyage.
19
Natacha Szulga, 1S2
,
Dragon Hunter
Hong SEOK
Dans un monde
où vivent les
puissants
dragons,
découvrez
l’histoire de deux
grands chasseurs
qui dissimulent de nombreux secrets.
Seolchong semble maudit par un
puissant dragon. Suivez nos amis
dans une fantastique quête où se
mêlent combats et dénouements
imprévus ! Un très beau manga aux
dessins superbes et à l’histoire très
originale ! Bonne lecture !
L’arbre des possibles
et autres histoires
Bernard WERBER
Une
série
de
nouvelles toutes aussi
fantastiques les unes
que les autres. On y
découvre des parties de football
endiablées, un aveugle assez étrange,
l’énigme des chiffres…
Un vrai plaisir pour les fans du genre
même si certaines des nouvelles ne
sont pas aussi géniales qu’on
l’espèrerait. Pour les plus grands
amoureux, vous pourrez y trouver
quelques petites allusions à d’autres
romans de Werber.
Il est difficile de vraiment décrire toutes
les histoires sans parler du
dénouement de chacune. Aussi je
vous laisse lire, rêver, et pourquoi pas
vivre ces quelques nouvelles.
Big Fish
Daniel WALLACE
1
L’histoire
nous
entraîne avec un
vocabulaire
splendide dans
une redécouverte
d’un
père
continuellement
absent qui avec
des
histoires
toutes
fantastiques décrit sa vie. Même si le
livre apporte un univers légèrement
différent du film, on peut y trouver une
autre profondeur.
Daniel Wallace nous fait rêver avec ce
roman de seulement 120 pages !
Vous voulez vivre de nouveaux
contes, alors plongez dans ce livre et
vous n’en ressortirez jamais !
Jeanne Darc
Nathalie QUINTANNE
Une découverte de la Pucelle
d’Orléans à travers son esprit à elle !
On vit sa vie comme si soudainement
elle nous écrivait son journal intime au
fil des pages !
Avec des expressions parfois
désopilantes, on revisite le mythe de
cette jeune fille jusqu’à sa fin !
Un très bon roman !
Marine Lagrange, 1S1
Impossible en lisant ce livre d’oublier le
magnifique film de Tim BURTON !
20
FullMétal Alchemist
De Hiromu Arakawa
Editions Kurokawa
Vous vous souvenez sûrement de la
série animée qui passait à 18h20 sur
Canal+ et qui maintenant fait un tabac
auprès des jeunes ? Non ? Alors si
vous avez manqué ce moment vous
pouvez toujours vous consoler en
regardant la série ou en achetant le
manga.
FullMétal
Alchemist
est
l’histoire de deux
frères, Edward et
Alphonse Elric qui
décident de faire
ressusciter leur
mère grâce à
l’alchimie. «Pour
chaque
chose
reçue, il faut en abandonner une de
même valeur » (phrase traduisant
l’utilisation de l’alchimie) et voila que
les deux frères se voient enlever l’un
sa jambe gauche et l’autre tout son
corps pour payer le prix du retour à la
vie de leur mère. Voyant que son frère
va disparaître, Ed sacrifie son bras
droit pour le sauver. Ce manga nous
raconte ainsi la quête de Ed et de Al à
la recherche de la Pierre Philosophale
qui pourra leur rendre leurs membres
respectifs.
Déjà cultissime au Japon, FullMétal
Alchemist est désormais le shonen du
moment. Des combats spectaculaires,
de l’action, de l’amour et de l’humour à
revendre seront là, du début à la fin de
cette nouvelle série époustouflante.
Trois tomes existent déjà aux éditions
Kurokawa et la série TV est elle aussi
disponible.
A NE MANQUER SOUS AUCUN
PRETEXTE !
Marine Dufaut, 2nde5
0
1
)
=
5
%) A5
;
Se sont produits au club de la Laiterie le 25 février les groupes Biocide (France), Pelican et
Cave in (USA)...
25 février 2006 : J'arrive un peu en
avance au club de la Laiterie et poirote
devant la porte toute seule pendant un
petit moment. De là on entend les
groupes répéter un dernier coup et faire
les derniers réglages sonores. J'entre
dans le club vers 20h, une toute petite
salle (capacité de 250-300 personnes
maximum) et pose tout de suite mon
derrière sur la scène en attendant et me
fais des copines de premier rang.
Biocide est le premier groupe à jouer ce
soir : des Français. Pas très au point et
n'ayant pas l'air d'avoir beaucoup
d'expérience, les titres s'enchaînent et
n'ont à vrai dire même pas de style
commun, l'un peut faire penser à une
variante de Rage Agains The Machine
(d'ailleurs le chanteur du groupe,
dreadlocké, accentue la ressemblance)
un autre pourrait figurer sur un album de
Massive Attack : en gros, c'est encore flou
tout ça, Biocide n'a pas vraiment trouvé
son identité pour le moment mais a l'air
d'en vouloir. Affaire à suivre.
Petite pause avant le prochain groupe...
Pelican, presque la même formation que
Tusk (orienté rock & roll des 80's). Ils sont
américains, pourtant j'entends quelques
mots de français
sortir de la
bouche de l'un
des guitaristes,
Laurent Lebecq,
ça
sonne
français comme
nom... Petites
particularités de
Pelican : c'est
un
groupe
entièrement instrumental (ils avouent
pourtant qu'ils aimeraient bien un jour
ajouter des vocales) et dont les morceau
sont d'une longueur phénoménale
(jusqu'à dix minutes!). Ces petits-là sont
déjà plus à l'aise sur scène et nous
balancent leur bombes sonores,
morceaux lourds et entraînants, d'une
puissance que la présence d'une voix
aurait gâché, assurément. Si leur compos
ne suffisaient pas à mettre une sacrée
ambiance dans la salle archi-bondée (les
pogos commencent dès les premières
minutes), Trevor, le deuxième guitariste,
assure la présence scénique par une
démonstration
ahurissante
de
"headbang", à se dire que le pauvre aura
sacrément mal au crâne cette nuit, mais
)
%
qui convainc les derniers indécis sur
l'énormité de la prestation qui se joue
sous leurs yeux. Pelican, une heure de
bonheur total, leur dernier album : The fire
in our throats will beckon the thaw à
écouter pour se faire une idée de ce que
c'est qu'un bon groupe instrumental.
Les plus attendus de la soirée furent les
Etasuniens de Cave In, venus défendre
leur dernier album Perfect Pitch Black.
Cave In avait fait une prestation des plus
intéressantes en première partie de Muse,
au Rhénus en novembre 2003, voilà
l'occasion d'évaluer l'évolution du groupe
depuis. Dommage pourtant, Pelican avait
su mettre une sacrée ambiance, Cave In
l'a fait retomber comme du soufflet. Même
s'il est évident que leur prestation fut bien
réglée, leur présence scénique n'a pas su
rivaliser avec celle de leur confrères.
Perfect Pitch Black reste un bon album à
écouter en boucle chez soi.
'
)
;
14/03/06 : Sparkling Bombs + Louis XIV au club de la Laiterie, une soirée
sous le signe du glam-rock...
Mardi 14
mars, 19h30 :
j’espère que le
concert va être
inoubliable
étant donné
que je pense
constamment à mon test de maths de
demain matin à 8h pétantes...
Première partie : Sparkling Bombs, un
groupe alsacien qui avance un mix entre
glam-rock et punk à la Sex Pistols... Et
qui nous conseille de ne pas acheter
d’instruments au Musique Shop (je fais
passer). Le groupe n’a pas l’air débutant
et se donne à fond sur scène, le chanteur
me faisant penser à Karen O et balançant
des paillettes sur nous autres du premier
rang. De plus j’entends derrière moi des
Londoniennes s’enthousiasmer à la vue
du show.
Viennent un peu plus tard les très
attendus Louis XIV, d’ailleurs suivis ce
soir-là par une bonne dizaine de
Londonniens qui suit le groupe dans sa
mini-tournée française. Je jette en
passant un coup d’oeil sur la set list :
presque tous les titres sont présents dont
deux fois Louis XIV et Finding out true
love is blind. Le groupe passe par de
21
petits problèmes de son et de guitare
mais n’en reste pas moins déterminé à
survolter le club presque rempli en pleine
semaine. Ça pogote, ça chantonne en
coeur, et j’oublie pendant une heure mon
test de maths... Peut-être un peu moins
agités ce soir-là que sur leur album, on
peut regretter leur
manque
d’expressivité sur
scène. Néanmoins,
Louis XIV est un
groupe à garder à
l’oeil et à espérer
voir jouer cet été.
1
,( @ =
=
/
5 %
%
1
# -
Ils ont fait la première partie de Muse lors de l’Absolution tour et s’étaient déjà fait à l’époque
remarquer, Perfect Pitch Black, leur deuxième album studio a débarqué il y a quelques semaines
dans les bacs.
Cave In est un groupe des plus surprenants. Ses deux chanteurs
Jay Frechette et Justin Matthes, l’un la voix teintée d’influence des
Beatles, l’autre se rapprochant plus des performances vocales des
brailleurs métaleux font un couple bien particulier ! Et pourtant, sur
Perfect Pitch Black, les titres s’enchaînent, moitié folk moitié métal
concernant le chant et c’est comme si après s’être un peu assoupi
durant la première minute on se prenait une bonne tarte dans le
visage ; c’est comme ça la musique : définitivement imprévisible...
Et Cave In en est une bonne preuve !
Down the rain est une ballade pop où la ressemblance avec les
Beatles est indéniable ; mélancolique à souhait, de quoi laisser son
B@? =
esprit se délecter aux doux sons de la guitare folk et sentir le
printemps s’installer dans le coeur.
Droned par contre est l’un des titres les plus agités de Perfect
Pitch Black, il commence avec un riff à la basse qui n’est pas sans
rappeler Juicebox des Strokes ; l’entrée en matière très rock&roll,
une rafale de batterie, riff aux sonorités un peu mystiques pour la
guitare cette fois électrique. Jay Frechette seul aux vocales se lâche
en un chant qui respire qui donne de l’entrain.
Dans Perfect Pitch Black, en vrai caméléon, Cave In enchaîne les
styles musicaux et semble avoir toujours à l’esprit le mot d’ordre :
diversité. Un groupe qui sort de l’ordinaire... Et qu’est-ce que c’est
bon !
(
%
0 -
Ils sont anglais, ils sont complètement délurés : Louis XIV, c’est la révolution de ce début 2006...
Que dire de Louis XIV et de The best little
secrets are kept, leur deuxième album,
sinon que ce groupe au son 70’s et
sûrement contaminé par la même maladie
que Pete Doherty est comme un OVNI
débarqué sur la planète musicale ? Sinon
que dans son glam-rock survolté il s’est créé
un monde à part auquel il est difficile de
C
%
résister ? Avec des titres comme God killed
the queen on peut sentir l’influence un peu
punk du groupe. Louis XIV avec le refrain
“me me me me is all I ever wanna talk about”
annonce d’entrée la couleur... Pour la
rythmique, le titre dominant est sans aucun
doute Finding out true love is blind à l’écoute
duquel il est presque impossible de
1
9)
s’empêcher de bouger la tête et de marquer
le rythme du pied. Illegal tender est la
preuve que ces Anglais-là pourraient
rivaliser avec Pete Doherty quand il s’agit de
devenir “silly”... Joli tout ça et surtout
affreusement rock & roll.
Christelle Gleitz, 2nde5
Photographies : Christelle Gleitz, 2nde5
-
L’association des sous-rubriques “mangas” et “musique” en un article sur le groupe - pas
comme les autres - Dir en grey.
Le Japon est certes un pays qui nous fait rêver, nous Européens, ensuite Vulgar un peu dans la continuité de Kisou et Six ugly,
mais il faut avouer que la musique japonaise n’est pas très présente largement plus diversifié que ces derniers ; Dir en grey retrouve son
sur notre continent. Il nous a semblé important de dresser un portrait identité et le morceau qui fait mouche, Obscure, est un mélange de
de Dir en grey, l’un des rares groupes japonais à percer sur le vieux riff métallique sur une ambiance néo-métal et d'un refrain où la
dimension du chant est carrément énormissime. Sanjou No Uta,
continent....
Dir en grey : un quintet avec à sa tête le charismatique Kyo, une ballade pop mélancolique surprend dans Vulgar mais sait
chanteur du groupe ; Dir en grey, un groupe des plus singuliers... enchanter nos oreilles. Dernier sorti : Whitering to death en 2005.
Est sorti en 1997 Missa, leur premier EP : un disque métal plus Le groupe a appris à abréger des morceaux de cinq ou six minutes.
mélodique qu’agressif et teinté du style assez particulier de la Plus chantant que Vulgar, mais toujours aussi agressif, il a pour
musique japonaise. Il est suivi en 1999 de Gauze, considéré comme titres phares Saku et Kodou, que l'on peut sentir comme jumelés, la
LE meilleur album du groupe avec comme titres phares Zan, qui forme étant différente, le chant de Kyo sur le refrain présente une
prouve les énormes capacités du groupe du fait qu’il se démarque atmosphère similaire sur les deux titres. Parlant du visuel, Dir en
des autres par son inventivité. Suit à Gauze : Macabre en 2000, grey pourrait ressembler à du Marylin Manson : "gore" et trash,
l’album le plus sombre du groupe où l’on retient Zakuro et Macabre brutal aussi mais la culture japonaise en ressort splendide et
d’une durée d’environ onze minutes (il faut savoir qu’à ces débuts, mystérieuse.
Tous les albums de groupe ont été réédités et sont sortis en
Dir en grey faisait beaucoup dans la longueur...)
Arrivent alors successivement dans les bacs Kisou et Six ugly France depuis 2005.
Dir en grey, un groupe pas comme les autres, pointu, créatif et
(EP) que l'on peut retenir du fait de leur éloignement vis-à-vis du
style initial de Dir en grey et qui sonnent métal US (Deg faisait dans22 surprenant. Le Japon a encore bien des merveilles à nous dévoiler.
Arnaud Clair, 1L2 ; Christelle Gleitz, 2nde5
le “visual kei” qui privilégie le visuel pour être plus commercial). Suit
)
Le printemps a fini par pointer le bout de son nez, la saison de ski va bientôt tirer sa révérence.
Pendant ce temps, le championnat du monde des rallyes trace sa route. L'équipe de France de
rugby en a aussi fait du chemin depuis sa douche écossaise.
Rendez-vous à Vancouver…
Le rideau est tombé le 26 février dernier sur les Jeux Olympiques de Turin. La France termine à la 10e place avec
9 médailles. Si Florence Baverel-Robert, Vincent Defrasne et Antoine Deneriaz sont devenus champions olympiques, le
couple Delobel-Schoenfelder a du se contenter de la 4e place de la danse sur glace. Brian Joubert a lui aussi été déçu.
Le français a ainsi fini à la sixième position avant de remporter la médaille d'argent aux championnats du monde de
Calgary, le 24 mars. Carole Montillet, également très attendue, n'a pas conservé sont titre olympique. Mais la grenobloise
a fait bien plus que cela, elle a gagné la médaille du courage en participant à la compétition malgré une chute sévère à
l'entraînement quelques jours plus tôt. De nombreux exploits ont donc marqués ces Jeux, comme la première médaille
française en ski de fond décroché par Roddy Darragon. Les Jeux paralympiques ont mieux réussi aux français. En effet,
la France a conquis 7 médailles d'or et finit à la 4e place au tableau des médailles. Alors rendez-vous en 2010 au Canada…
22e victoire pour Loeb
Le double champion du monde a remporté le rallye de Catalogne le 26 mars dernier. Il devance ainsi Dani Sordo
et Markus Grönholm . Il conforte sa 1ère place au classement en s'offrant la 22e victoire de sa carrière. Egalement
victorieux au Mexique, Sébastien Loeb participera aux prochains 24h du Mans le 17 et 18 Juin prochain.
La France passe de justesse
Les rugbymen français ont remporté le Tournoi des XI Nations 2006 en battant le Pays de Galles 21 à 16. La
France a conquis le trophée aux dépens de l'Irlande qui devance l'Ecosse et l'Angleterre. Mais les français sont revenus
de loin. Après avoir perdu en Ecosse, déçus à Paris face à l'Italie, les Bleus ont écrasé l'Angleterre 31 à 6
Julie Ranslant, 2nde1
- On a mesuré la mesure.
23
)
=
(
D
Qu'est-ce que le slack?
Le slack ou slackline est un sport qui consiste à marcher sur une
sangle tendue entre deux points d'ancrage (arbres…). On peut
le pratiquer dans un parc ou même dans son jardin, il suffit pour
cela d'avoir le matériel adéquat qui comporte beaucoup
d'éléments que l'on retrouve en escalade.
D'où vient le slack?
Originaire des Etats-Unis, le slack se développe peu à peu en
Europe et notamment en Allemagne. Ainsi, à la fin des années
80, des grimpeurs se sont amusés à marcher sur des chaînes de
parking, puis ils ont utilisé des sangles. Le slack était né.
Est-ce difficile de slaker?
Tout le monde peut y arriver. Il faut juste se trouver dans un lieu sécurisé. Avec de bons conseils en plus, on arrive en un quart
d'heure à tenir debout et à faire quelques pas . Bien entendu, l'équilibre est indispensable, ce qui n'empêche pas la majorité des
débutants de marcher en toute confiance au bout d'une après-midi. On peut aussi inventer de nouvelles figures, et ce sans aucune
limite.
Comment fixer un slack?
La pratique du slack nécessite avant tout d'attacher la sangle à deux points d'ancrage assez
solides. Mais pour fixer un slack, la force des bras (même des plus costauds !) est insuffisante.
Heureusement, il existe différents systèmes, comme des poulies, des winches de bateau ou
encore des pompes hydrauliques. Le coût du kit varie donc en fonction des outils utilisés.
Quelle tension pour la sangle?
Cela dépend de la longueur de la sangle ainsi que des envies de celui qui pratique. Plus la sangle
est souple, plus elle bougera lorsqu'on sera dessus. Chacun doit donc faire selon son désir. Il est
important, bien sûr, de veiller à la sécurité des utilisateurs.
Ainsi le slack est une pratique qui associe équilibre et souplesse. Le matériel utilisé est aussi très
facile à transporter. Alors pour tous ceux qui aurait envie d'essayer, voici l'adresse d'un site qui
vous donnera des informations complémentaires: http://www.slack.fr
Sources :
Slack [En ligne]. Slack.fr, 2006 [consulté le 31 mars 2006]. Disponible à l'adresse suivante:
http://www.slack.fr .
24
Julie Ranslant, 2nde1
&
"'
8 %
(
)
La suite de l’article publié dans le numéro précédent :
quelques exemples de formats et de protocoles.
Le PDF (Portable Document
Format)
Ce format, omniprésent sur Internet,
visant à transmettre un document qui
apparaît de la même manière sur toute les
machines, n'aurait probablement pas
rencontré le succès dont il peut se vanter
aujourd'hui s'il avait été fermé. Le PDF est
un format ouvert propriétaire, inventé par
Adobe, dont les spécifications sont
publiquement disponibles. Ainsi, même si
les logiciels Adobe (Adobe Acrobat
Reader, Adobe Writer), gratuit pour le
premier et assez cher pour le deuxième,
restent les plus utilisés, pour lire et écrire
respectivement des documents sous ce
format, il en existe d'autres, comme
Evince, ou PdfCreator, permettant de lire
et de stocker des données dans ce format.
Internet
L'ensemble des protocoles (TCP/IP,
HTTP, HTML) établis par les fondateurs
d'Internet sont ouverts, ainsi, chacun peut
créer un logiciel pour s'y raccorder. C'est
sans doute là une des raisons
primordiales qui ont conduit à sa
suprématie face à des réseaux
concurrents (comme MSN, qui, au début,
était censé être un réseau parallèle à
Internet, comme l'explique sa signification
MicroSoft Network !). Toutefois, si le
standard, par exemple, des pages web (le
HTML, le XHTML) est ouvert, Microsoft,
entre autres, a longtemps tenté avec
Internet Explorer de combiner le Web
avec ses technologies propriétaires
comme ActiveX. Heureusement pour les
utilisateurs, l'utilisation de cet outil reste
marginale.
Les fichiers Word (.doc)
Les fichiers OpenDocument
Les fichiers Word constituent un format
fermé qui reste prépondérant depuis
longtemps. Malgré tout, les fichiers Word
que vous enregistrez sont codés dans un
format non documenté, il vous sera
normalement impossible de les ouvrir
avec un autre logiciel que Word, et leur
envoi à un correspondant suppose
théoriquement qu'il dispose de Microsoft
Word pour les examiner, logiciel payant,
propriétaire, et absent de certaines plateformes comme GNU/Linux. Toutefois, les
spécifications du format Word ont été
reconstituées dans leur plus grande
partie, si bien que des logiciels comme
OpenOffice.org permettent maintenant de
les lire et de les éditer. Hélas, leur
compréhension du format, imparfaite car
expérimentale, fait que certains fichiers
sont illisibles, altérés, ou légèrement
différents une fois importés dans ces
logiciels.
Utilisé notamment par OpenOffice.org et
normalisé par un organisme indépendant,
l'OASIS, le format OpenDocument est un
format ouvert, que chaque application
peut donc comprendre. De ce fait, il a,
malgré sa relative jeunesse, séduit
nombre de logiciels, qui l'implémentent, et
de nombreuses institutions, comme l'État
du Massachussets, ont affirmé leur
approbation vis-à-vis de ce format, car
elles ne souhaitaient pas imposer
l'utilisation d'un logiciel particulier pour lire
leurs documents. Microsoft se voit
maintenant confronté à un dilemme
cornélien
:
ignorer
le
format
OpenDocument, au risque de perdre des
utilisateurs de Microsoft Office, ou
l'implémenter dans cette application, au
risque qu'il ne supplante Open XML.
Les fichiers Open XML
Dans la prochaine version de Microsoft
Office (Office 12), la firme de Redmond
avance avec fierté que les fichiers seront
sauvegardés dans un format ouvert,
nommé Open XML. Malheureusement
pour les utilisateurs, Microsoft a toutefois
réussi à breveter le procédé de sérialiser
des objets en XML (une technologie
existant depuis longtemps, par ailleurs...),
et dispose donc d'armes pour empêcher
des logiciels similaires au leur d'entrer en
concurrence avec eux en utilisant ce
format. Open XML est donc un format
ouvert à brevets. 25
Le MP3 (MPEG-1/2 Audio Layer 3)
Massivement utilisé pour sa compression
efficace de la musique avec une perte
minime, le MP3, quoique ouvert, est un
format à brevets : les éditeurs de logiciels
l'utilisant dans un but commercial, ou ceux
en faisant une implémentation physique
(baladeurs MP3, par exemple) doivent
théoriquement s'acquitter de royalties
auprès d'un organisme spécial chargé de
les redistribuer aux ayant-droit. En
pratique, de nombreux éditeurs utilisent
ce format dans leurs logiciels sans payer,
mais ils s'exposent à des poursuites.
Le Ogg Vorbis (.ogg)
Contrairement au MP3, le Ogg est quant
un lui un format réellement ouvert, offrant
peu ou prou les mêmes fonctionnalités.
Toutefois, son utilisation est peu répandue
dans le monde Windows.
&
"'
(
Le JPEG (Joint Photographic
Experts Group)
Ce format, fréquemment utilisé pour
stocker des images, est un format ouvert,
mais potentiellement à brevets. Une
société du nom de Forgent Networks
affirme en effet qu'il fait appel à des
technologies pour lesquels ils détiennent
des brevets, et a attaqué de nombreuses
entreprises en justice pour obtenir l'argent
des licences que ces entreprises auraient,
selon eux, dû leur acheter. Si le brevet
devrait expirer en 2006, et si sa validité est
largement contestée, il reste dans doute
préférable d'utiliser des formats
concurrents réellement ouverts, comme le
PNG (Portable Network Graphics).
Le WMA et le AAC
Ces deux formats fermés de contrôle,
protégés par DRM, s'affrontent pour la
domination du marché de la vente de
musique en ligne. Incompatibles entre
eux, ils font que, si certains baladeurs
lisent les deux, certains autres n'en lisent
qu'un et sont donc rattachés à un format
précis. Et sans formats ouverts, il est
difficile de rendre ces deux formats
compatibles ; il est probable que l'un
d'entre eux viendra à s'éteindre, et qu'on
passera, dans ce domaine, à un
monopole de format... fermé, imposant
certains logiciels autorisés pour être lu.
MSN Messenger
Le protocole du réseau MSN Messenger
est fermé, dans le but d'obliger les gens à
utiliser le client officiel afin de se
connecter. Ceux qui n'apprécient pas son
interface, sa surcharge de publicités ou
qui, plus simplement, n'utilisent pas
Windows, peuvent heureusement utiliser
d'autres logiciels concurrents comme
Gaim ou Kopete, car des initiatives
existent pour centraliser le décryptage du
protocole. Toutefois, ces logiciels peinent
encore à supporter correctement l'envoi
de fichiers, la communication vidéo et
audio, les clins d'oeil, et autres
technologies avancées dont le codage est
encore mal compris, sans compter que
Microsoft change fréquemment son
protocole pour exclure ces clients
alternatifs. Ceux qui utilisent MSN forcent
donc en théorie leurs interlocuteurs à
utiliser le même logiciel pour
communiquer avec eux, et participent
donc de manière directe à l'établissement
d'un monopole de Microsoft dans le
domaine de la messagerie instantanée.
Jabber
Au contraire de MSN Messenger, Jabber
est un protocole ouvert de messagerie
instantanée, qui n'est d'ailleurs rattaché à
aucun logiciel particulier, l'organisme
élaborant le format ne développant pas
d'application pour l'implémenter. De
nombreux logiciels de messagerie
instantanée multi-protocoles (permettant
de se connecter à plusieurs réseaux en
même temps) comprennent donc ce
protocole, et deux applications de
messagerie récentes (Google Talk, de
Google, et Skyrock Messager, de
Skyrock) sont d'ailleurs uniquement bâties
autour de ce format libre. Il n'appartient
qu'aux utilisateurs de MSN de préférer les
protocoles ouverts pour que Jabber
devienne un format prépondérant.
Conclusion
Nous
pouvons
donc
contraster
l'affirmation établie au départ. Tout
d'abord, la variété des formats est
possible et souhaitable, dès lors que
chacun a son usage précis, mais surtout,
la compatibilité parfaite n'exige pas un
monopole de logiciels, mais un
monopole de formats : dès lors qu'un
format ouvert comme le PDF est dominant
dans son secteur, plusieurs logiciels
concurrents peuvent cohabiter pour un
même usage. Internet reste en tout cas la
preuve claire que plusieurs logiciels et
même systèmes d'exploitations peuvent
se comprendre parfaitement en utilisant le
même format. Au final, le plus important
semble quand même d'assurer, en tant
qu'utilisateur, que l'on se base sur des
formats ouverts, pour lesquels aucun
logiciel n'est imposé, afin de préserver la
liberté de choix de chacun, la diversité et
donc la concurrence, par opposition aux
monopoles fréquents actuellement, et
enfin, la pérennité des documents que l'on
a créés. Pour ceux intéressés par les
formats ouverts, je ne saurais que trop
recommander un tour sur le site
incontournable pour l'actualité des
formats ouverts : http://www.formatsouverts.org.
Antoine Amarilli, 1S2
Il y a deux forces élémentaires : la première et la deuxième.
26
@ )
)
7
Les feuilles qui bruissent en un doux et mélodieux chant
Ma peau qui frétille sous la douce chaleur du vent
J'ai fait de l'herbe tiède et grasse un nid douillet
Où dans l'euphorie de mon cœur je peux plonger.
Les rayons du soleil caressant mon visage
Oh! Ils sont de tous le plus langoureux sevrage
J'embrasse de mon regard ému la belle nature
Car de ma jeune vie je ne puis trouver plus pur.
Comme s'il eût manqué une chose à ce paradis
Mon amour ta présence en fit un lieu exquis.
Sentant la chaleur de ton souffle dans mon cou
Grisée par ta voix me susurrant des mots doux
Oh tu plonges mon corps dans des transports sans retour.
Je ne puis dans ma folie que te décréter
Ô mon amour je t'appartiendrai à jamais!
&(
Ô Ève, majestueuse impératrice des femmes
Ta cruelle beauté me calcine d'une seule flamme.
Eh! ma belle peut-on résister à tes regards
Ils sont impitoyables, ô déesse sans égards.
Ève, toi dont les grâces ne furent jamais égalées
Tu feins de te n'en douter, téméraire beauté.
De ta moue boudeuse tu as voulu me tromper
Eh! ma belle c'est de toi que je tiens le péché!
De mon éloge, vile tigresse tu as abusé
Et c'est la peine que dans la pomme j'ai embrassée.
Ô Ève toi qui fus la première d'entre toutes les femmes
Tu les as toutes perdues, veux-tu que je le clame?
Vaine, ma belle, d'effacer les souillures de ton âme
Enfant du diable, pèche! ceci est ta destinée
Et retourne dans l'enfer des flammes où tu es née!
Christelle Gleitz, 2nde5
27
/
Augustin n’avait décidément pas envie de se réveiller, et encore moins de se lever. Il n’aimait pas la pénombre qui régnait dans la
chambre, le matin. Ni les contours bleutés des objets familiers, à demi visibles, inquiétants. A l’intérieur de son crâne, plusieurs voix
chuchotaient encore à l’unisson, faisant un vacarme épouvantable. Impossible de comprendre quoi que ce soit parmi ces décombres
de rêves réprimés. Et impossible de les faire taire, même en criant mentalement de toutes ses forces. Les joies du petit matin.
La partie logique de son cerveau fut la première à redevenir opérationnelle. Tout de suite, elle commença une analyse interne,
comme le ferait un ordinateur venant d’être allumé. Et le premier de ses constats fut qu’Augustin détestait sa sonnerie. Pourtant, il
avait programmé son air préféré dans le réveil. Et maintenant, ce n’était plus son air préféré. Augustin se rappela qu’il devenait
irritable s’il l’entendait dans la journée. Il y a quelques semaines à peine, il l’écoutait en boucle, avec délectation, maintenant, il ne
le supportait plus. Etrange, selon ses calculs, le réveil devait être rendu moins pénible par une musique qui avait une influence
positive sur son humeur. Et bien, ses calculs étaient faux. Le morceau avait été irrémédiablement associé avec l’expérience
douloureuse du réveil, un peu comme le son de la cloche était associé au repas pour les chiens du professeur Pavlov. Dès que cette
cloche sonnait, les chiens habitués à l’entendre en mangeant commençaient à saliver. Au moins, Augustin avait la satisfaction toute
relative de pouvoir se rendre compte de ce qui lui était arrivé. Quoique les chiens aient pu être conscients de leur conditionnement
aussi. Mais le mieux serait encore de se lever. Cela lui épargnerait un retard, qui, le cas échéant, entraînerait des ennuis, qui sont
par nature à éviter. Peu soulagé par ces déductions, il finit par s’extraire de son lit, s’habiller tant bien que mal, manger, et partir au
bureau.
Peu importe où travaillait Augustin. Ce qu’il faut préciser, c’est que vu de l’extérieur, son travail consistait à pianoter sur un clavier
d’ordinateur. Trois autres musiciens du même genre lui faisaient écho, et la pièce s’emplissait du bruit des touches flagellées sans
compassion. Il ne faut pas dire qu’il n’y avait pas beaucoup d’activité physique dans son travail : parfois, il se levait et se dandinait
avec des « bonjour » par-ci par-là jusqu’à la machine à café. Un métier qui lui assurait un revenu suffisant pour un deux-pièces en
banlieue, des vacances annuelles et l’espoir d’avoir une retraite une fois ses doigts pianotants périmés.
La journée de travail s’acheva sans autre incident qu’une faute de frappe. C’est bien le travail, ça paie, ça maintient la discipline,
mais ça fatigue. Et puis, les chiffres continuent de danser dans la tête sur le chemin du retour. Même, il devenait énervant de ne plus
entendre les claviers une fois dehors, tant Augustin s’était habitué à leur clapotement. Au bureau, parfois, un collègue entre une
toute petite donnée, appuie sur une seule touche. C’est comme si une goutte d’eau venait de tomber dans un lac souterrain… plouf.
Un petit bruit isolé, qui prouve que quelque chose bouge dans un espace autrement mort. Augustin étrangla son embryon de lyrisme
aussitôt qu’il identifia la nature de sa dernière pensée. Un homme qui rêve n’est plus productif. Il ne faut pas rêver. Mieux vaut
réfléchir. A quelque chose de productif, justement.
Il prenait le bus pour rentrer, car c’était plus économique. Quand on est employé, en début de carrière, on ne roule pas sur l’or. On
roule jusqu’au bureau et on travaille. Tassé dans son siège pour échapper à un voisin obèse, il appuya sa tête contre la vitre, tourna
un regard indifférent vers le bitume et se mit à analyser, réfléchir, raisonner ; c’était sa distraction favorite depuis quelques temps. Il
pensait à ses finances, à sa vieille mère qui s’inquiétait de son célibat, à la façon d’obtenir une promotion, aussi. Mais
progressivement, il commença à émerger de son brouillard grisâtre de recueillement logique. Il s’aperçut non sans surprise qu’il était
dérangé depuis un certain temps. Une bande de jeunes, à l’arrière. Que c’est embêtant, ça.Ça braille. Lui, quand il avait leur âge,
il était à l’internat, tout sage, tout bien coiffé, et avait déjà compris les vertus du travail. Ça lui avait valu d’avoir maintenant un beau
paletot et des regards admiratifs dans les transports en commun. Eux, non seulement ils ne font rien d’utile, mais en plus, ils
dérangent. Sûrement une de ces petites hordes de barbares confondant voitures et feux de joie. Cela dit en passant, il était arrivé
depuis longtemps, toujours par la réflexion, à la conclusion que ces actes-là étaient inexcusables. Et que les gens qui les
perpétraient étaient très dangereux. Donc, il se mit en état d’alerte, car tout un groupe de dangers potentiels était situé dans son
dos. Les rires insolents et les cris continuaient ; Augustin ne bronchait pas, occupé à construire sa carapace mentale. Il se savait
dépourvu de répartie, et facilement désorienté par la vulgarité. Il fallait pourtant conserver sa dignité de travailleur ; et le meilleur
moyen disponible, en toute logique, était l’indifférence. L’impassibilité. C’est bien ça, l’impassibilité. Il allait être impassible, et ils
comprendraient à son air indifférent qu’il était un être supérieur. Un être utile.
Augustin devait changer de bus ; il sortit, totalement absorbé par sa supériorité. Personne n’oserait embêter quelqu’un d’aussi
sérieux et détaché, même les barbares, voyons. Augustin ne les regardait pas, car un être détaché ne remarque pas ses détracteurs.
Mais il remarqua quand même du coin de l’œil qu’ils l’avaient suivi. Et ils parlaient toujours aussi fort, et tout aussi vulgairement. Il
28
lui fallait valider son titre du transport ; il alla vers l’automate, ne pensant qu’à son but, pour que son détachement soit encore plus
naturel. Mal lui en prit : au-dessus de l’appareil, sa main toucha celle d’une des jeunes. Il la retira précipitamment, et aperçut la
créature. Elle portait ces habits qui distinguent les habitants de la cité et autres voyous associés, dont un gros pull à capuche, quelle
horreur ; partir, vite, loin. Elle lui dit quelque chose. Il entendit un accent exécrable, venant du fin fond du ghetto. Quelle… incivilité !
Elle lui parle ! Qu’est-ce qu’elle peut avoir à dire ? Des menaces ? Augustin partageait les opinions politiques de ceux qui n’aiment
pas les menaces. Il recomposa son visage : yeux haineux, bouche déformée par un rictus méprisant, sourcils s’élançant à la
conquête du front. Cela produisit l’effet voulu : la jeune impolie recula. Augustin profita de cet avantage tactique pour s’élancer vers
son bus. Il ne fut suivi que par un éclat de rire, qu’il ignora superbement.
Une fois assis dans le compartiment désert, il risqua un regard par la fenêtre, pour se rassurer. Les jeunes étaient toujours attroupés
dans la rue, à quelques pas de lui. Il essaya de reprendre haleine ; le sang battait à ses tempes, c’était nouveau, il n’avait pas
l’habitude d’être aussi excité. Au fur et à mesure qu’il se calmait, il commençait à distinguer les détails des silhouettes inquiétantes
qu’il avait fuies. Il vit quatre filles et un garçon, tout fier au milieu de son harem, bombant le torse, une main dans la poche supérieure
de sa grosse parka. Tous souriaient. Au fond de sa conscience, Augustin commençait à douter de son interprétation initiale ; quelque
chose ne collait pas. Leurs sourires n’étaient pas sardoniques, et ils ne criaient pas à la façon des babouins qu’il avait coutume
d’éviter. Finalement, ils n’avaient pas l’air très belliqueux, non plus. Une des filles tenait dans sa main une petite boîte en carton,
ouverte, à demi déchirée. Le garçon transportait des patins à glace, ô surprise, un objet pacifique. Il les tenait négligemment de sa
main libre par les lacets ; puis il sembla fatigué, et les posa à terre.
Des informations qu’Augustin n’avait pas eu le temps de traiter venaient de faire irruption dans son cerveau. Il avait été trop absorbé
par sa grimace pour comprendre tout de suite ce que la fille lui avait lancé. C’était la fille à la boîte, il en était sûr. Son visage se
clarifiait rapidement dans l’esprit d’Augustin maintenant, un visage à la peau un peu bronzée, aux traits réguliers, avec de grands
yeux bruns qui scintillaient, un visage éclairé par un large sourire. Le bus l’avait déjà emmené loin des patineurs depuis longtemps,
mais ce visage persistait. Les yeux, surtout. Il ne pouvait plus raisonner face à ces yeux-là. Il éprouvait un sentiment mêlé de honte
et d’incompréhension, comme s’il venait de se réveiller d’un cauchemar obscène. La mémoire d’Augustin lui restituait les détails de
l’incident à la station de bus au compte-goutte. Il se dit que pour que sa perception soit perturbée à ce point, l’émotion éprouvée
devait être forte. Enfin, il saisit le sens des paroles de la jeune femme. Il les avait entendues, mais, sur le coup, n’avait même pas
cherché à les comprendre ; encore moins à les interpréter. Elle lui avait dit bizarrement, sans crier gare et en tendant sa boîte : « Tu
veux un gâteau ? ». Comme c’est inattendu, ça.
Augustin, rentré chez lui, s’écroula dans son vieux fauteuil préféré. Des souvenirs d’habitude bridés par un travail intérieur herculéen
surgissaient, tout à coup, à l’improviste, et l’assaillaient, et l’empêchaient de penser calmement. Des yeux, des dizaines d’yeux
féminins, de toutes les teintes existantes, comme une collection de joyaux sans prix. Tous ces yeux qui l’avaient marqué depuis son
adolescence, de ceux de la jeune prof’ de français en sixième à ceux de la voisine de table au lycée, en passant par les étudiantes
de sa faculté et les passantes, dans la rue. Tous ces yeux qu’il s’interdisait de se remémorer, pour pouvoir travailler tranquillement
et devenir quelque chose. Des corps féminins aussi, troublants, proches et inaccessibles pendant toute sa vie de presque
trentenaire. Moulés dans des pantalons et des T-shirts, ou des robes d’été, ou des tailleurs, pourquoi pas. Nus, aussi, mais ceux-là
étaient flous dans sa vision ; il maudit son manque d’imagination, et surtout son… comment dire ? « manque d’expérience », comme
disaient les potes d’université. Une sensation déchirante, comme s’il se rendait compte qu’on lui avait volé quelque chose. Et, parmi
ces splendeurs retrouvées, une attira particulièrement son attention. Se démarquant de l’avalanche multicolore des souvenirs, deux
immenses yeux bleu-gris, un peu mouillés, avec une expression indéchiffrable, une espèce de sourire triste ; deux diamants qui le
fixaient. Des yeux bruns noisette s’y superposaient, nouveaux et ardents, les deux images fusionnaient en une couleur improbable.
Et les corps aux courbes voluptueuses s’imposaient toujours à son esprit, en spectres du désir.
Le lendemain matin, Augustin affichait un air radieux. Ses yeux grands ouverts irradiaient une satisfaction quasi surnaturelle, les
plis prématurés de son front avaient disparu. Son sourire était un peu douloureux, mais c’était tout de même un sourire acceptable.
Dans la cuisine grise, un rayon du soleil matinal, pâle et encore froid, tombait de la fenêtre sur son visage transformé. Il éclairait
aussi une chaise renversée, par terre. Et les pieds d’Augustin, qui ne touchaient pas le sol.
A.lexeï Stepantchenko, 1S1, 17/01/2006 (achevé le 10/04/2006)
29
+) )
La communauté se compose de:
Ruthar, sorcier errant qui se
proclame chef de groupe et
qui reste encore très
mystérieux.
L’lenah, originaire de
Novallah, est un personnage à
sexe indéterminé (sa tutrice
voulant apporter une certaine
difficulté dont on se serait bien
passée!) Elle a un visage ovale
et de longs cheveux roux.
Zachna, foutelf de son état. Il est
originaire de la région de
Foutelfstationserviceadom
-icil. C'est un personnage
gentil, très gentil, trop
gentil!!! Il a de longues
oreilles pendantes qu'il
doit accrocher sur son cou
en une petite couette. Il a
la capacité de se mettre tout le monde à
dos.
Chakalmak, surnommé
Chakal car il a une haleine
tellement infecte qu'il peut
assommer un éléphant en
quelques secondes. Il est
originaire de Chakaland.
C'est un petit bonhomme
portant sa tête sur ses
pieds. Il porte une
couronne de plumes et a de grands
pieds palmés. Il fait preuve d'une bêtise
monumentale.
Turquoise est une rateline,
originaire de la région du
râteau. Elle a un caractère
que l'on pourrait qualifier de
cochon et c'est une
redoutable tueuse. Elle a sur
une main une deuxième tête qui a la
possibilité de donner ses propres
opinions et de converser avec la
première.
)
EF
Lucyan, originaire d'Ostéban
est un homme-tigre, redoutable
combattant. Il est dragueur
comme pas possible et voleur
de surcroît. Ce qui le classe à
l'opposé de ses semblables qui
sont connus pour leur grande
honnêteté.
C'est donc en direction de la région de
Chakal que notre sympathique
compagnie se dirigea. Leur parcours fut
entrecoupé de découvertes de
paysages aussi variés que divers : la
niaise beauté d'une plaine ensoleillée
par les rayons irisés d'un soleil matinal ;
la réconfortante verdure d'une forêt dont
les arbres vénérables accordaient aux
voyageurs de l'ombre pour rester à l'abri
de l'astre solaire au zénith ; la bruyère
sauvage d'une montagne sous le soleil
couchant ; des sommets enneigés sous
la lueur incertaine des étoiles, la niaise
beauté d'une autre plaine ensoleillée par
les rayons irisés du Soleil qui s'était levé
le jour suivant, et ainsi de suite pendant
deux semaines, cinq heures, et vingt
jours.
Soudain - alors qu'ils parcouraient pour
la trente-quatrième fois une montagne
sous un Soleil couchant qui ressemblait
désespérément à toutes les précédentes
-, ils arrivèrent face à un panneau.
« - Stop !, s'écria Ruthar d'un ton
impétueux. Nous arrivons face un
panneau !
- Ohhh, s'écrièrent en choeur les autres,
dans une tentative infructueuse de
feindre un étonnement et une admiration
sans bornes.
- Et il est écrit, poursuivit Ruthar sans
s'interrompre, et oubliant que chacun
des membres de l'équipe était en
mesure de lire, "Chakaland - 510 km".
Quel sens donner à ce message
mystérieux ?
- Je crois, répondit mielleusement
Lucyan, en une réponse ironique aux
pompeuses interrogations de Ruthar,
qu'une puissance surnaturelle de
planification
des
de
30 réseaux
)
G
communication routiers tente de nous
expliquer que les kilomètres qu'il nous
reste encore à parcourir avant
d'atteindre la région qui fait l'objet de
notre recherche se comptent au nombre
de cinq cent dix.
- Fort bien ! s'écria Ruthar. Poursuivons
notre route. »
Ils poursuivirent donc leur route, et
arrivèrent le lendemain devant un
panneau en tous points identique, à cela
près que le nombre 510 avait laissé sa
place au nombre 525.
« - Nous approchons de notre but !
s'exclama Ruthar. Poursuivons notre
route ! »
C'est ce qu'ils firent, mais, observant le
jour d'après un autre panneau indiquant
"540", il fut décidé de rebrousser
chemin, comme on se rendait compte
que l'on s'éloignait davantage de la cible
qu'on ne s'en rapprochait. Le groupe
revenant par le même chemin qure celui
par lequel il était venu n'aperçut pas
d'autre panneau que ceux cités
précédemment, et l'on commençait à
désespérer, lorsqu'après trente-six jours
de marche - fort heureusement, le stock
de vivres, de vêtements de rechange et
de rasoirs jetables était généreux -, ses
membres revinrent à leur point de
départ, et s'aperçurent qu'ils avaient
manqué, juste à l'endroit où ils étaient
partis dans la mauvaise direction, un
panneau juste dans leur dosindiquant
"Chakaland - 25 m". Poursuivant leur
route de cette distance, après soixantedix jours de marche inutile et éreintante,
ils arrivèrent à Chakaland - on avait tenu
la carte à l'envers, et on avait oublié que
Chakaland
et
Foutelfstacionserviceadom-icile étaient
limitrophes.
La première phrase qui sortit de la
bouche de Ruthar une fois la frontière
franchie fut : « - Je me demande quel
est l'imbécile de Chakaland qui a placé
les panneaux indicateurs d'une manière
aussi stupide.
- C'est moi ! répliqua Chakal, qui avait
bêtement oublié de le signaler
auparavant. »
On eut la décence de s'abstenir de tout d’incommoder Zoört qui ne pouvait dire
commentaire...
qu’une phrase à la fois. Au bout de cinq
minutes, tous commencèrent à craquer,
... en partie parce que le groupe avait même Turquoise qui força sa propre
été soudain téléporté dans un genre main à parler de façon plutôt violente.
d'église
gothique
ringarde
et “- Eh, doucement ! miaula la main dont
prétendument sinistre. Ses membres, la gorge était coincée entre le pouce et
en passant la frontière, étaient tombés l’index de Turquoise. Quand elle fut
sous le pouvoir de Zoört ! Ils avaient libérée elle ajouta : Bon, Zoört, nous
perdu la parole et le sourcil inférieur cherchons le chapeau et vous aussi.
gauche, et se trouvaient à la merci de Pourtant, aucun de nous ne l’a, alors
l'être maléfique le plus maléfique du que faisons-nous tous dans cette
monde, qui se trouvait face à eux, à une espèce de réplique de cathédrale ?
respectable
distance
de
vingt - Enfin, vous posez la bonne question ce
centimètres - son haleine sentant le n’est pas trop tôt, le problème est que
munster, l'aura de méchanceté qui j’ai besoin de votre débile pour continuer
émanait de lui n'en était que plus forte. ma quête et aussi que comme la porte
Après un long ricanement digne de ne laisse plus passer que trois
Woody Woodpecker, Zoört entama un personnes par mois je voulais éviter que
speech
constitué
comme
à vous passiez avant moi en emmenant le
l'accoutumée d'une seule phrase ; nabot !”
l'acoustique pourrie du lieu donnait à sa Il semblait que « nabot » et « débile »
voix grave une réverbération sursaturée étaient des mots pour désigner Zachna.
qui aurait fait pâlir d'horreur n'importe Lui et tous les autres s’étaient assis
quel musicien.
calmement pour laisser la main parler
Mais plus intéressés par leur quête du après la tentative d’agression.
chapeau que par la musique nos amis Cependant, en entendant Zoört parler, il
commencèrent à se regarder en se mit à faire des grimaces et des yeux
cherchant la raison de leur soudain suppliants qui faisaient presque pitié à
mutisme.
Lucyan. S’en suivit une série de
“ - Je sais que Zachna peut être très négociations entre la main et le sorcier
pénible quand il s’y met mais c’n’est pas au bout de laquelle ce dernier accepta
une raison pour lees priver tous de la de rendre la parole aux aventuriers, ce
parole, lança la main de Turquoise à qui n’était pas du tout ce à quoi il
Zoört. En effet, n’étant pas elle-même aspirait, mais bon…
une personne à part entière, elle Après que Lucyan ait laisser échapper
semblait n’être pas touchée par le un flot d’injures, L’lenah des cris
pouvoir de l’affreux magicien.
déchirants et Zachna des supplications
- En fait, si je vous ai fait taire, c’est dans larmoyantes, Chakal proposa de tirer à
le but de faire mon petit discours en la courte paille pour savoir qui serait la
paix, alors un peu de silence !”
troisième personne à franchir la porte,
Pendant
qu’ils
conversaient car il devait y en avoir une.
joyeusement, Lucyan et L’lenah “- Et en quoi consiste l’action de « tirer à
entreprirent de mettre Zoört en pièce. la courte paille ? demanda Ruthar, ce
En s’approchant de lui, ils se heurtèrent qui arrangea tout la monde car
à un espèce de mur invisible et furent personne ne savait.
projetés en arrière.
- C’est simple, vous prenez chacun un
- Ça je m’y attendais, fit la main de bout de bâton dans ma main et je vous
Turquoise, vous manquez vraiment expliquerai la suite.”
Il présenta plusieurs petits bâtons dans
d’originalité !
- Peut-être, mais ce serait dommage de sa paume ouverte et les présenta aux
changer une technique qui marche, non autres. Ils se réserva bien évidemment
? répondit Zoört en levant son sourcil la plus grande mais personne ne se
d’un air narquois qui rappelait à tous les manifesta : ils ne se rendaient même
autres qu’ils ne pouvaient pas en faire pas compte que Chakal les roulait.
Chacun se servit et Turquoise se
autant.”
Cependant, la main de Turquoise retrouva avec le plus petit.
31mais tu as perdu !
décida de rester muette dans le but “- Désolé Turquoise,
- Mais c’est complètement injuste, tu te
moques vraiment de nous. Tu étais le
seul à connaître la règle !
Elle regarda autour d’elle, cherchant le
soutien de ses camarades, mais tous
étaient trop heureux de ne plus avoir à
côtoyer le sorcier et le Foutelf pour la
défendre.
- Vois le bon coté des choses, tu verras
ce qu’on ne verra sans doute jamais, fit
Ruthar avec une mauvaise foi affichée.
- Sois sûre que nous apprécions ta
dévotion, ajouta Lucyan en essayant de
masquer son sourire moqueur par un air
pathétique d’acteur de soap.
- Bon courage, et ne t’en fais pas, tu
finiras par te faire à Zachna, lui adressa
L’lenah qui semblait être le/la seul(e) à
être honnête à ce moment-là.
- Tu te feras aussi à l’odeur ! plaisanta
Chakal en laissant échapper un souffle
de son haleine fétide.”
Cela ne fit rire personne et Turquoise
folle de rage empoigna le Foutelf et
lança au magicien :
“- Bon, on y va ?”
Il désactiva sa barrière de protection et
entraîna les deux désignés vers une
porte à l’arrière. Personne ne profita de
cette baisse de garde pour s’en prendre
à Zoört mais pendant qu’ils
s’éloignaient, Lucyan cria à Zachna
et Turquoise :
“- Ne vous en faites pas, on continue à
chercher de notre côté… On vous
reverra ! sous l’œil perplexe de ses
compères.”
Zachna pleurait littéralement, tellement
la séparation le rendait triste.. Elle avait
été beaucoup trop rapide et bâclée pour
lui… Il ne voulait pas partir et sanglotait
bruyamment..
Toute
l’équipe,
moqueuse comme à l’accoutumée
envers Zachna, était touchée par le
pathétique de la scène. Cependant,
Turquoise, toujours aussi énervée, dit à
Zachna :
“- La ferme ! On reviendra…”
Zachna sembla se calmer quelques
instants et demeura silencieux. Au
même moment, Zoört contemplait la
petite porte en vieux bois qui semblait
tomber en ruine. Alors il proféra
quelques incantations et l’issue s’était
transformée en un sorte de grand portail
noir.. L’autre côté était invisible, ou
plutôt dirons-nous que tout le monde
était aveuglé par une puissante lumière
qui sortait du portail. Zachna et
Turquoise se retournèrent une dernière
fois, firent leurs adieux à leurs amis et
Zoört leur intima de passer en premier,
afin qu’il ait la certitude qu’ils ne
s’enfuient pas… Les deux compagnons
passèrent la lumière, suivis de Zoört…
Dès que celui ci outrepassa le portail, la
lumière et la porte disparurent
immédiatement
Cela faisait maintenant une semaine que
Zoört, Zachna et Turquoise marchaient
dans une sorte d’énorme désert, le
monde de Graventac. L’atmosphère était
lourde, et il semblait que le ciel devenait
de plus en plus noir… Turquoise s’était
calmée, et la relation entre les
compagnons et Zoört s’était améliorée :
ceux ci avaient décidé de coopérer pour
trouver le chapeau de Graventac, car les
raisons de Zoört d’utiliser le chapeau
indiquaient en fait qu’il n’était pas le
grand méchant. Il avait décidé d’utiliser
celui-ci pour sauver sa fille, gravement
malade. On ne savait toujours pas
pourquoi ni comment le chapeau pouvait
aider à une telle quête, mais il semblait
que Zachna possédait toute la vérité.
Turquoise avait alors décidé de parler
avec lui.
“- Hé Zachna ! fit Turquoise
- Oui ? répondit Zachna, plutôt morose
depuis son arrivée dans le monde de
Graventac
- Je voulais te poser une question,
avoua Turquoise, qui avait ligoté sa
deuxième tête pour ne pas qu’elle
interfère dans la discussion.
- Vas-y.
- En fait… Je voulais savoir pourquoi le
chapeau est si important… Et quel est
son pouvoir… Et puis, je voulais savoir
en quoi tu es indispensable pour trouver
le chapeau… questionna Turquoise.
Zachna sembla réfléchir un moment, et
décida de prendre la parole, plus sérieux
que jamais.
“- Je suis Zachna, le prince de
Foutelfstacionserviceadom-icile.
La
lignée des Foutelfs est celle qui permet
la découverte du chapeau de Graventac
(comme ils étaient dans le monde de
Graventac, rien ne se passa lorsque
Zachna prononça ce nom). Et il se trouve
que je suis en quelque sorte l’Elu. Il n’y a
que moi qui sache où est le chapeau et
il n’y a que moi qui puisse révéler son
pouvoir… Seulement, mon père est mort
avant d’avoir pu rechercher avec moi le
chapeau, censé apporter paix,
prospérité et richesse pour toujours à qui
l’aura. Alors tout les Foutelfs ont voulu
me capturer. Je me suis enfui et suis
arrivé à Pont-aux-niais. Là je vous ai vus
et ai décidé de vous rejoindre… J’ai joué
un double jeu en quelque sorte… Et
nous voilà maintenant. En ce qui
concerne le chapeau, je peux le trouver
grâce à mes prophéties -c’est pour cela
que Zoört voulait m’utiliser- mais il n’y a
que moi qui puisse activer son pouvoir.
Le chapeau de Graventac a le pouvoir
de sauver de n’importe quelle maladie.
Et pour que ce pouvoir fonctionne, il faut
que je donne une goutte de mon sang.
A ce moment-là, toute personne qui
portera ce chapeau sera guéri de
n’importe quelle pathologie. La paix, la
prospérité, la richesse.. Tout cela est
faux. Ce chapeau est seulement l’unique
façon de garder en vie certaines
personnes, et c’est pour cela qu’il faut
que je le récupère. Il faut qu’il soit mis en
sécurité, afin que tout le monde puisse
l’utiliser. Maintenant que Zoört sait cela,
il se dit que c’est inutile de le garder. Il
n’est plus un ennemi. Mais, car il y a un
mais, celui qui pourra causer notre perte
à tous nous attend dans le château de
Graventac. C’est un autre Foutelf
nommé Nachza. C’est mon frère et lui
aussi est porteur du sang permettant la
révélation du pouvoir du chapeau.
Cependant, celui-ci a besoin de mon
sang avant de verser le sien. Et s’il
accomplit ce dessein, tous les êtres
vivants de notre monde seront tout
simplement annihilés. Nachza est fou et
veut ma mort. C’est pourquoi j’ai peur de
notre arrivée…”
Turquoise, sonnée par ces révélations,
remercia Zachna et décida de faire part
de celles-ci à Zoört.. Mais il avait déjà
tout entendu. Zachna crût qu’il allait les
attaquer, mais celui-ci leur dit :
“- Et bien, voici le château de Graventac,
allons botter le postérieur à ton frère…”
Le
château
noir
était
posé
majestueusement sous un ciel noir. Il
semblait que la terre tremblait et que
l’atmosphère était brûlante. Nos trois
compagnons entrèrent pleins de
courage dans le château de Graventac…
Antoine Amarilli, 1S2 ;
Arnaud Clair, 1L2 ;
Cristal Ntchantchou, 1S1 ;
32
Dessins : Floria Ghnassia, 1L2
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Gagnez le prochain numéro du Pontonews en étant le premier à retrouver qui est qui !
Envoyez vos réponses à [email protected] avant le 19 mai 2006.
N’oubliez pas de préciser vos nom, prénom et classe.
Photographies “actuelles” : Monsieur Labolle
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Pontonews
Rédaction et Administration :
Lycée International des Pontonniers
1, rue des Pontonniers
67 081 Strasbourg Cédex
mail : [email protected]
Directrices de publication : Madame Corbin, Madame Guyon et Madame Martineau .
Maquette, mise en page: Madame Guyon.
lllustrations de couverture : Natalia Lora.
Ont réalisé ce numéro : Antoine Amarilli, Jill Anweiller, Simon Bénard, Arnaud Clair, Christelle Gleitz, Philippe Johnston, Marine
Lagrange, Natalia Lora, Maciek Nachilo, Cristal Ntchantchou, Julie Ranslant, Alexei Stepantchenko, Natacha Szulga
Contributions de : Guillaume Adoneth, Juan Arbogast, Pauline Asaël, Kaïli Bastian, Pierre-Alexandre Blondel, Mathilde Dubois,
Marine Dufaut, Florine Endenmann, Mylène Fachinger, Anne Gass, Floria Ghnassia, Stéphane Goeldner, Lucas Grüner, Yannick
Jacob, Alice Kistner-Wang, James Koessler, Mélissa Lapp, Carole Lazarus, Amaia Lezertua-Martinez, Alejandro Millán, Clint
Muggeridge, Claire-Marie Rémy, Romain Roussea, Ignacio Rubio-Majano, Pedro Salinas, Michaël Soskin, Antoine Tison, Laurent
Trèves, Pauline Ursenbach.
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