Once bitten, forever smitten

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Once bitten, forever smitten
Titre : « Once bitten, forever smitten » (Mordue une fois, empoisonnée à vie)
Sujet : Kyo est enlevé par un serial killer psychopathe qui veut en faire du sashimi...
Auteurs : Asako, Gâ-L pour la scène du lemon.
Personnages : Les Dir en Grey (surtout Kyo et Die), Asako
Commentaires : Sérieux, c’est une affaire policière donc… (Bon, je sais, l’intrigue est rapide
mais bon, suis pô une pro moi !)
« Once bitten, forever smitten »
On me secouait, je me réveillais en sueur.
-Asako ? Ca va ?
-Ha… haï, bredouillais-je complètement perdue.
-Tu es sûre ? Tu n’arrêtais pas de bouger et hurler dans ton sommeil. Tu as fait un mauvais rêve ?
-Oui.
-Encore cette affaire du bureau qui te travaille ?
-C’est possible oui…
-C’est fini pourtant…, cela va faire un an iie ?
-Haï… un an aujourd’hui. Mais son visage… me hante encore.
-Je vois. Pas facile d’oublier, je me trompe ?
-Oui, c’est ça… impossible même.
-Tu vas pouvoir te rendormir ? Ca va aller ?
-Oui, oui… arigatô Maï.
-Bon, allez, oyasuminasai !
-Haï… je vais essayer…
Je me rallongeais. Cette histoire allait finir par me faire perdre la tête… Pourtant, maintenant, il
était mort. Mort, oui, depuis un an déjà… et de ma main ! Mon Dieu, je l’avais tué oui… Les
souvenirs m’assaillirent. Tout avait commencé par une belle matinée de Septembre…
………
J’étais assise à mon bureau, m’habituant doucement à mon poste de jeune inspectrice
lorsqu’un boucan impossible m’avait obligé à sortir voir ce qu’il se passait.
Quatre jeunes en colère hurlaient contre le vieux policier de garde ce jour là à l’accueil. Ils
disaient apparemment qu’un de leurs amis proche avait disparu et lui, refusait catégoriquement
de les croire. Allez savoir pourquoi, personne ne semblait s’intéresser à eux. Personne sauf moi.
Je m’approchais et tapotais l’épaule de celui qui était le plus calme. Il se tourna vers moi.
-Excusez-moi mais, cela ne vous dérangerez pas de faire moins de bruit ? fis-je d’une toute petite
voix.
-Pardon ? s’étonna t-il.
-Ben oui, vous n’avez qu’à baisser d’un ton et me suivre dans mon bureau…
-Ah ? Et bien… oui, d’accord.
Il se tourna et rassembla, malgré les efforts d’un roux qui voulait frappait le policier de
l’accueil, ses amis. Ils me suivirent.
-Alors, demandais-je près les avoir fait asseoir, qu’est-ce que c’est que cette histoire de
disparition ?
-Vous nous croyez alors ???
-Toute histoire a droit à un peu d’attention. Je vous écoute.
-D’accord… Je ne sais pas si vous savez qui nous sommes mais…
-Non, je ne vous connais pas, effectivement. Alors peut-être devrions nous commencer par là.
Moi, je suis Asako Maeda, inspectrice ici. Et vous êtes…
-Les membres du groupe de visualkei Dir en Grey : Je suis Kaoru, voilà Die, Shinya et Toshiya.
Il manque notre chanteur, Kyo, c’est lui qui a été enlevé.
-Enlevé ? Je croyais qu’il avait simplement disparu ?
-Jusqu’à hier, oui. Mais nous avons reçu ça ce matin…
Il me tendit un bout de papier tout froissé.
Si vous voulez revoir votre warumono de chanteur entier et non en tranches de sashimi, je vous
conseille de payer la rançon de 100 000 000 yens au plus vite. Je vous recontacterez.
-C’est tout ?
-Oui, souffla Kaoru.
-Ce n’est pas grand-chose… mais j’affirme que c’est bel et bien un enlèvement… mais
pourquoi ? Votre copain Kyo, avait t-il des ennuis ? Des ennemis peut-être ?
-Je ne vois pas, non.
-Tout ça ne m’aide pas beaucoup… Depuis quand a-t-il disparu ?
-Cela fait deux jours déjà…, fit Die d’un air désespéré.
-Ok. Où a-t-il été enlevé ? Vous le savez ?
-Certainement chez lui. C’est là-bas qu’on la vu pour la dernière fois… On l’avait raccompagné.
-D’accord. Bon, ben on va aller jeter un œil chez votre ami alors. Vous pouvez m’y conduire ?
-Oui, bien sûr… suivez moi. Acquiesça Kaoru.
J’avais donc suivi les Dir en Grey jusqu’au superbe appartement de leur chanteur. Kaoru
poussa la porte qui était déjà entrouverte.
-Nous sommes déjà passés voir s’il était là ce matin mais on a touchés a rien…
-Je peux faire le tour ?
-Allez-y…
-Arigatô.
Je fis le tour de l’appartement de Kyo, rien ne laisser apparaître qu’il y avait eu lutte (si
lutte il y avait eu). En revanche, on aurait di que le chanteur était parti précipitamment vu qu’une
tasse de café à moitié pleine était encore comme prête à être bue… Sinon, tout était en place et
laisser présumer que le chanteur n’était pas loin. Je me retrouvais dans la chambre de Kyo, avec
Die.
-Dis, ton Kyo, il a un portable ?
-Oui, pourquoi ?
-On pourrait essayé de lui téléphoner iie ?
-On pourrait en effet…
Je décrochais le combiné et Die effectua le numéro. Nous attendîmes. Ce fut une voix
faible et étouffée qui nous répondit :
-Moshi-moshi ?
-Euh… Kyo ?
-Haï ?
-Vous allez bien ?
-Ha… haï… pour l’instant…
Le bruit d’une porte qui claquait nous fit sursauter et une voix faussement doucereuse se
fit entendre :
-Tiens, tiens, tu as reçu un appel Kyo-chan ?
-Iie, mentit le chanteur en cachant apparemment son portable dans son dos.
-Ah non ? Tu sais où mènent les mensonges Kyo-chan ?
-...
-Alors, réponds-moi, à qui parlais tu ?
-Je… à personne.
-Je vois que je vais devoir sévir Kyo-chan…
-Non… ! Pas ça !
-Oh non, cela ne suffirait plus… Maintenant, la torture s’impose…
-No… non !!
Un grésillement nous parvînt, le portable de Kyo devait être tombé a terre, mais nous
entendions clairement la voix du chanteur qui hurlait et suppliait son bourreau de stopper le
supplice qu’il lui infligeait. Je couvris ma bouche avec ma main et lâchais le combiné, horrifiée.
Die le prit et hurla :
-Sale ordure ! Laisse Kyo tranquille ! Viens te battre contre moi si t’es un homme !
Les hurlements de Kyo s’arrêtèrent et firent place à des gémissements de douleur
étouffés. La vois de l’agresseur résonna alors :
-Tu te crois à même de te battre contre moi sale petit scorpion ?!
-C’est ça oui !! hurla Die.
Un rire sonore et diabolique se fit entendre.
-Tu ne m’arrive même pas a la cheville morpion ! Maintenant, repasse moi ta copine
inspectrice…
Il me tendit le téléphone, je le pris, tremblante.
-Si tu veux le sauver, chère Asako, il faudra certainement que tu me tues… car après ça, une
simple rançon ne suffit plus.
-Crois moi… je te tuerais s’il le faut pour sauver cet innocent que tu tortures espèce de dingue !
-Oulà ! J’ai peur ! Vite vite, je vais me cacher !
-Tu peux, oui…
-C’est ça, allez, à ton prochain coup de fil ma belle !
Il raccrocha. Je laissais glisser le combiné sur son socle, horrifiée. IL connaissait mon
prénom… comment était-ce possible ? Je ne voyais pas pourquoi cet homme aurait pris Kyo s’il
avait, comme cela semblait être le cas, quelque chose qu’il voulait régler avec moi… Je m’assis
lourdement sur le lit de Kyo. Die, en proie à une certaine fureur qu’il essayait de calmer, vint se
poser à côté de moi. Kaoru entra :
-Que s’est-il passé ? Die, je t’ai entendu crier, ça va ?
-Ouais, grommela celui-ci.
-Mais que s’est-il passé ? Vous étiez au téléphone ?
-Oui, nous avons réussi à avoir Kyo… et son ravisseur par la même occasion.
-Il va bien ? s’inquiéta Toshiya.
-Pour l’instant, oui… mais nous devons agir vite.
-Oui, affirma Kaoru, nous devons nous dépêcher.
Il commença à partir puis se retourna :
-K’so ! On sait pas où il est…
Je souris, je le découvrirais bientôt, j’en étais convaincue.
-Ne t’inquiète pas, je le retrouverais. L’homme qui a enlevé Kyo me connaît, je dois alors au
moins l’avoir déjà croisé… Et maintenant, si ça ne vous dérange pas, je vais rentrer cogiter ça
chez moi.
-Je te raccompagne ? me demanda Die.
-Ah ? Ben, euh… pourquoi pas !
Il me fit signe de le suivre.
………
Ce qu’il s’est passé ensuite ? Je m’en souviendrais toute ma vie je crois…
………
Arrivés en bas de chez moi, je demandai à Die s'il voulait prendre un dernier café, par
politesse et parce que cette histoire m'avait bouleversée. Il accepta gentiment. Il semblait
extrêmement fatigué.
Comme nous dégustions finalement un bon thé, je le sentais tendu, nerveux. Il sucra deux fois. Je
voyais qu'il évitait mon regard. Au bout d'un moment, je lui demandai ce qui n'allait pas
exactement. C'était idiot car je le savais. Il répondit d'une voix étranglée:
-C'est Kyo... il... il compte tellement pour moi...
Il avait l'air tellement catastrophé en disant cela que je crus tout comprendre.
-Vous et Kyo... ? Vous êtes... ?
Il releva la tête, surpris.
-Non... qu'est-ce que vous voulez dire ? Non, on est pas ensemble pourquoi...?
-Bah euh... vous venez de dire que... enfin, je... euh... oubliez ça...
-On est pas amants, il n'empêche qu'il est mon meilleur ami. On a tout partagé et... il a déjà
tellement souffert vous savez... non, vous ne savez pas... il...
Die éclata en sanglots. Je lui pris les mains sans savoir quoi faire. A part attendre qu'il se
calme un peu... il me regarda bientôt de ses yeux rougis.
-Vous pouvez me parler Daisuke...
Comme il serrait mes doigts plus fort je répétai:
-Parle-moi, Die...
-Je l'aime tellement, c'est un frère pour moi... la personne qui compte le plus pour moi... je suis
son seul soutien et je ne peux pas l'aider. Je lui avais promis que jamais plus ça ne
recommencerait et... et... c'est trop atroce... et j'ai laissé faire ça !!!
-De quoi tu parles ?
Il inspira longuement, pour empêcher sa voix de trembler, et repris:
-Embryo... ce qu'il dit dedans... cette phrase insoutenable... kamisama...
Die se prit la tête entre les mains.
-Ca s'est vraiment passé...
Je mis quelques secondes à faire le lien, mais tout fut clair d'un coup.
-Quoi ? Kyo ? Non... il s'est fait...
-Violer, couina Die, les poings serrés sur les miens.
De l'entendre me le dire me fit un choc terrible. Je hochai de la tête. Mais ça ne servait à
rien.
-Mais quand ? Pourquoi n'a t'il pas porté plainte ?
-Vous ne savez pas quelle honte il ressentait ? Il était adolescent... il devait être très attiré par le
sexe comme les autres et... quand c'est arrivé... il n'a plus jamais eu de petite amie après... il
détestait son corps et tous les autres... il se méprise encore maintenant. Le trauma est passé mais...
il s'affiche, il s'exhibe... s'il se montre souffrant, c'est parce qu'intérieurement il l'est tellement !!!!
-Qui a fait ça ? m'enquis-je sans remarquer les larmes qui inondaient mes joues. Dans la chanson
il dit que...
-Ce n'était pas son vrai père. C'était... un professeur... prof de sport. Kyo m'a dit qu'il l'aimait...
comme son père... qu'il lui avait tout appris, s'était occupé souvent de lui et... a abusé de sa
confiance...
-Quand est-ce que ça s'est passé exactement ?
-Il avait quinze ans. Il était plutôt petit pour son âge, il n'a pas réussi à se défendre... c'est
quelques mois après qu'il a commencé à écrire. A vouloir faire passer toute sa souffrance, sa
haine, sa honte... et il m'en a parlé plus tard... et je lui avait promis que plus jamais... je l'appelais
mon petit frère... otôto-chan... il commençait à reprendre confiance en lui...
-Ce n'est pas de ta faute !
-Est-ce qu'il pense à moi, vous croyez... ? Euh, tu crois ?
-Oui, mais il ne te déteste pas. Je ne crois pas qu'il t'en veuille. Tu n'as pas à t'en vouloir. Et ne
t'inquiète pas, on va tout faire pour le retrouver. Et on fera payer à son agresseur. Et ça sera fini
pour Kyo. Il reviendra et retrouvera la paix.
-J'en suis pas sûr.
Je me rapprochai de Die et lui essuyai la joue. Il prit ma main dans la sienne et son regard
me fit comprendre que je n'avais pas à prendre mal son geste. Pendant un long moment nous
restâmes ainsi, sans un mot. Ses mèches rouges tombaient sur ses yeux embués.
-Je crois que tu es très fatigué, non ?
-Oui, c'est vrai... je vais te laisser tranquille, excuse-moi.
-Non, non, il est tard, reste ici, je t'en prie.
-Je ne voudrais surtout pas te déranger.
-Non, t'inquiète pas. Viens y'a pas de problèmes, c'est normal, ça me fait plaisir.
-Merci beaucoup.
Je lui installai un futon dans la chambre d'amis. Il resta silencieux pendant tout ce temps
et m'aida. Puis je lui demandai s'il voulait manger quelque chose mais il préféra se coucher
directement. J'allai dans ma chambre et plongeait dans mon lit chaud. Comme le silence
retombait, je me remis à penser à cette journée. A tout ça... il me connaissait. Comment pouvaitil? Est-ce que moi aussi je le connaissais ? Une douce torpeur m'envahit, j'étais très fatiguée.
"Une main s'approche de moi. Elle saigne. J’entends des soupirs rauques. Des gémissements
plaintifs. Kyo qui pleure. J'ai peur. Je ne sais pas ce qu'il se passe. Je veux l'aider, je ne sais pas
ou il est. Et toujours cette impression d'être observée. Ces pleurs, ces cris... encore ! "
Je me réveillai en sursaut. Un instant je fus rassurée mais soudain je réalisai que
j'entendais encore les cris et pleurs. C'était Die dans la chambre d'à côté. Je me levai, sans
prendre la peine de me couvrir et courus le voir. Il était sur le côté, le visage inondé de larmes. Il
tremblait. Je m'agenouillai à ses côtés et lui touchai doucement l'épaule pour le réveiller.
-Die-san. Die-san, je t'en prie... réveille-toi.
Il ouvrit les yeux avec un cri rauque. Sa main tremblante s'agrippa à mon poignet.
-Asako... oh Asako... je... s'il te plait...
Die se réfugia contre moi. Il posa sa tête sur mon épaule en pleurant toujours et se laissa
aller. Je le laissai épancher ses sanglots. Après quelques minutes, je m'allongeai avec lui. Je me
suis endormie, je ne sais si c'était quelques minutes ou quelques heures après, mais il pleurait
encore.
Le lendemain matin, j'ouvris les yeux alors que le soleil entrait entre les rideaux. Die
dormait paisiblement. Du moins en apparence. Ses joues étaient rayées des larmes de la veille. Je
lui caressai doucement les cheveux. Il soupira, eut un frisson et me regarda finalement, les yeux
ensommeillés.
-Bien dormi ?
-Un petit peu...
Je me relevai.
-Asako-san... excuse-moi... d'avoir... de…
-C'est rien, c'est normal.
Qu'est-ce qu'il était beau !!! Il s'assit et s'étira en baillant.
-Du thé ?
-Kekkô desu.
Il tourna légèrement la tête avec une moue boudeuse. Avec ses yeux légèrement
ensommeillés encore, il était sublime. Je ne sais pas pourquoi mais ce côté kawaii, tellement
éloigné et pourtant si proche de son air kakkoi me donna une furieuse envie de l’embrasser. Je me
rapprochai, lui caressai la joue et soudai mes lèvres aux siennes. Il eut un mouvement de recul,
gêné.
Je reculai ma tête, me demandant pourquoi j’avais fait ça et m’excusais.
-Gomen nasai... Die-san... je vous en prie, je... môshiwake arimasen (je n’ai aucune excuse)...
-Ne t’excuse pas, sourit-il gentiment.
Et là contre toute attente, il me rendit mon baiser. Je ne restais pas surprise longtemps et
l’enlaçai. Il posa ses mains sur mon dos. Sans hésitations, nous nous rapprochâmes lentement
pour une étreinte qui se réchauffait. Je passais mes mains dans mes cheveux, me demandant où il
s'arrêterait. Juste profiter de l'instant présent. Je reculai et le regardai.
-Asako. Je...
-Ne dis rien, soufflai-je en posant mon index sur sa bouche.
Et je recommençai à l'embrasser. C'est à ce moment-là que je réalisai qu'il ne portait qu'un
boxer. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder ce simple morceau de tissu noir qui s'évertuait
en solo à cacher sa nudité. Et puis je n'osais pas vérifier si la bosse que je croyais voir était réelle
ou pas. Ce devait être le fruit de mon imagination. Pourquoi avais-je ce genre de pensées ? Peutêtre bien à cause de ses mains sur mes hanches qui glissaient lentement, si sensuellement sur mes
cuisses. Je frissonnai. Sa bouche s'échappa vers mon cou. On aurait dit qu'il hésitait entre
embrasser et mordiller. Il commença à faire glisser la bretelle de mon débardeur sous lequel je
n'avais rien pour dormir. Puis il interrompit son geste et me regarda. Je finis moi-même de
l'enlever parce qu'il avait l'air de ne pas oser. Il détourna les yeux alors que ma poitrine était peu à
peu dévoilée.
-Tu as l'air timide, murmurai-je à son oreille en me collant contre sa peau nue.
-Non, non... rougit-il.
Je l'embrassai en mettant ma main sur sa nuque. Il me répondit très volontiers cette fois. Il
se mit à me caresser du bout des doigts, trop lentement, trop superficiellement. J'en voulais plus
mais il n'avait pas l'air décidé. Finalement je n'avais pas eu besoin de thé pour me réveiller.
Comme il semblait difficile à apprivoiser, je me glissai sur lui et l'embrassai dans le cou. Je me
demandai juste un instant ce que ferait sur une si belle peau une trace de suçon puis je me
décidai. Il me sourit quand je relevai la tête.
-Asako, je... j'ai très envie de faire l'amour avec toi... mais je ne veux pas te forcer...
-A ton avis ? dis-je doucement en passant ma main entre ses cuisses.
Je constatai qu'il ne mentait pas lorsqu'il disait qu'il avait envie. Tandis que je le caressais,
il m'embrassa les seins. De temps en temps il revenait à ma bouche pour de longs et profonds
baisers puis il repartait poser ses lèvres là où ça me faisait du bien.
-Tu veux bien me laisser te procurer du plaisir ? demanda t'il alors que je fourrais ma main dans
son boxer.
Je m'allongeai pour montrer mon approbation. Il laissa ses mains jouer sur tout mon corps.
Me fit frissonner. Soupirer. Ses mains délicates achevèrent de me déshabiller. Je ronronnai. Il
entreprit alors d'embrasser chaque centimètre de ma peau. Et descendit là où elle s'humidifiait,
pour me faire oublier toute pudeur. Ce qu'il a fait, oh je ne saurais pas le décrire précisément,
mais c'était merveilleux. Il m'a rendue folle de plaisir. Je ne savais plus où j'en étais. Je le
suppliais de continuer, de s'arrêter, de ne pas cesser... je soupirais, gémissais. Il m'amena
plusieurs fois au bord de l'extase mais s'arrêta juste à temps à chaque fois pour faire durer encore
et encore le plaisir. Je n'en pouvais vraiment plus.
Décidant de reprendre un peu les choses en main pour qu'il apprécie aussi, je me coulai
contre lui et caressai son boxer tandis qu'il m'embrassait le visage. Lui enlevant son ultime
vêtement, je murmurai, admirative:
-Oh, Die... tu mérites bien ton surnom...
Ce qui le fit légèrement rire. J'allais me pencher pour lui rendre la pareille lorsqu’il refusa
catégoriquement.
-Non, c'est toi à l'honneur aujourd'hui Asako... j'aimerais que tu saches que... je ne veux pas que
ce soit la dernière fois entre nous deux. Et que je ne veux pas qu'on... s'envoie en l'air si tu vois la
nuance...?
Je rougis. Il détourna les yeux. Puis il prit mon visage entre ses mains, m'embrassa le plus
tendrement du monde et souffla d'une voix rauque incroyablement sensuelle:
-Je veux te faire l'amour Asa-chan...
-Die... watashi no kokoro...
Il m'allongea doucement, promenant encore ses mains sur moi et se glissa lentement entre
mes cuisses. Ses yeux de braise plongés dans les miens, il vint en moi. J'enroulai mes jambes
autour de sa taille. Il colla sa bouche à la mienne. Il commença alors un lent va-et-vient, des
mouvements amples et souples. C'était comme s'il savait exactement ce que je voulais. Il
ralentissait, accélérait à mesure de mes soupirs. Soudain je sentis au fond de moi comme une
étincelle, que j'avais déjà ressentie auparavant mais très intense. Trop forte. Je me cambrai malgré
moi. Die se tendit. Je crispai mes mains sur son dos.
-Oh, hmmmm... Die... oh oui!
-Asako... Asa... ohhhh... !!!
Dans un dernier cri je m'agrippai à son cou alors qu'un plaisir violent nous envahissait.
Puis je me sentis retomber sur l’oreiller. Die se blottit contre moi. Ses doigts glissèrent
dans mes cheveux.
-Je voudrais rester avec toi. Si ça ne te dérange pas.
-Mais on sort ensemble, watashi no ai. C’est normal...
Il se colla contre moi et m’embrassa encore une fois.
[***]
Pendant, ce temps, Kyo-chan se tenait roulé en boule sur le sol gelé. Il essayait en vain de
ne pas laisser paraître l’immense et horrible douleur qui le tenait éveillé sans relâche. Il se releva
tant bien que mal et surpassa son mal pour aller se réfugier contre le mur glacé et songea à Die.
Die qu’il avait toujours considéré comme son grand frère… Que faisait-il à ce moment ?
Essayait-il au moins de le retrouver ? Il l’espérait de tout son cœur… La porte qui s’ouvrit à la
volée le fit sortir de ses pensées et le ramena à sa triste réalité douloureuse. Un homme se tenait
dans l’encadrement, appuyé simplement contre la porte :
-Je dois sortir pour l’après-midi mon petit pantin.
Kyo acquiesça seulement d’un signe de tête, baissant les yeux.
-C’est bien, je vois que tu es devenu parfaitement obéissant dis-moi !
Kyo serra les poings mais ne laissa apparaître aucun signe de sa fureur envers son
kidnappeur.
-Bien, je reviendrais le plus tôt possible…
La porte se referma et l’obscurité redevint sa seule compagnie. Il se remit à penser à Die,
espérant de plus en plus fort que son ami viendrait vite le secourir…
[***]
-Die-san, je vais ouvrir, ne te déranges pas !
Je me dirigeais vers la porte alors que Die continuait de faire la vaisselle. J’ouvris la porte
et me retrouvais face à…
-Oni-sama !
-Asa-chan !
Je le serrais dans mes bras.
-Oni, ça faisait longtemps que tu n’étais pas passé me voir !
-C’est vrai, mais je passais dans le coin alors…
Je souris.
-Alors je me suis dis « Pourquoi ne pas aller voir ma chère sœur ?! »
Je me mis à rire. Die apparut derrière moi et me prit par la taille.
-Oh, Onitsura, je te présente Die. Die, Onitsura, mon frère…
Ils se serrèrent la main puis Onitsura se frotta la nuque. Il avait l’air préoccupé, ce qui
n’était pas son genre.
-Oni, ça ne va pas ?
-Si, si !
-Tu prends un café peut-être ?
-Non, je ne pensais pas que tu aurais de la compagnie. Je repasserais peut-être bientôt.
-D’accord…
-A plus alors Asa ! Die…
Die lui fit signe de la main et je refermais la porte aussi vite que je l’avais ouverte. Je
m’adossais au mur et Die se colla contre moi.
-Ca ne va pas Asa-chan ? Tu as l’air bien soucieuse tout d’un coup…, me murmura t-il à l’oreille.
-Je ne sais pas, il n’avait pas l’air comme d’habitude…
Die commença à me mordiller le lobe.
-Die-san ! fis-je en rigolant puis en me dégageant de son étreinte.
-Quoi ?!
-Tu n’as pas honte ?! souriais-je, amusée.
-Mais de quoi ? fit-il, d’un air innocent.
-Nous devons nous concentrer à présent. Tu ne voudrais pas que Kyo-chan en soit réduit à
devenir des tranches de sashimi si ?
-Non !!
-Ben alors !
-Maieuh… !
Je m’échappais vers le salon. Die me rattrapa et m'enlaça. Alors qu'il allait recommencer
ses câlineries, la musique de Mitsu to Tsuba retentit. Il porta la main à la poche arrière de son
jean et en sortit son portable. En regardant l'écran, il eut une expression de surprise et s'exclama:
-Asako-chan ! C'est Kyo ! C'est son numéro !
Puis il décrocha, fébrile.
-Kyo ? Kyo-chan ? C'est toi ?
-Die, sors-moi de là, gémit une voix dans l'écouteur.
-Comment tu vas ?
-Mal. Je t'en prie, viens me chercher... ani-chan!
-Oui, je vais venir avec les autres otôtô-chan.
-Où est-il? demandai-je.
-Où tu es ?
-Une maison près de la « Mer Verte »... je sais pas où exactement. Mais... on est venus de
Tokyô... par l'autoroute... c'est une maison traditionnelle. Il ne doit pas en rester beaucoup. Venez
vite... je... oh non, Die-chan! Dépêche-toi je t'en supplie, je...
-Quoi?
-J'ai plus de batteries, sanglota Kyo, je t'en supplie, si tu n'arrives pas je ne sais pas...
-Je viens ! Je viens !
Je m'habillai et récupérai les clefs de ma voiture. Die et moi allâmes directement chez
Toshiya, où, sur le chemin, nous donnions rendez-vous à Shinya et Kaoru.
Quand tous furent enfin assis dans ma voiture, Die leur exposa la situation. Apparemment, Kyo
était seul pour l’après-midi sinon il n’aurait pas eu le cran de téléphoner si son agresseur se serait
trouvé trop proche de lui… Il nous fallait faire au plus vite. Nous prîmes l’autoroute, en direction
de la « Mer Verte » et nous retrouvâmes enfin dans un tout petit village dont quelques petites
maisons traditionnelles avaient persistées avec le temps. Je me garais et nous descendîmes de
voiture. Je regardais autour de moi. Il y avait trois maisons traditionnelles dans lesquelles Kyo
pouvait se trouver…
-Il est dans laquelle d’après toi ?! m’agressa Die.
-Du calme ! Je n’en sais pas plus que toi Die-san…
-Alors comment on fait ? On le laisse pourrir ici ?!!
-Bien sûr que non voyons ! On va se séparer en équipe. Die, tu vas venir avec moi. Kaoru sera
avec Shinya et Toshiya… seul. Chacun prend une baraque mais pas d’imprudence compris ?
Surtout toi Toshiya, tu es seul, fais bien attention. Si tu te retrouves face à notre homme, tu fais
sonner le portable de Die. Pareil pour vous deux, dis-je en me tournant vers Kaoru et Shinya.
Bien, tout est ok ? C’est parti !
Je commençais à avancer en direction de la maison qui nous faisait face tandis que
Toshiya prenait celle de gauche et Kaoru/Shinya, celle de droite. Je frappais. Personne ne vînt
ouvrir. Je recommençais.
[***]
Kyo releva tout à coup la tête d’entre ses genoux. Avait-il bien entendu ? Des coups
frappés à la porte au-dessus de lui retentirent à nouveau. Oui, c’était bien ça, on venait le
chercher ! Il se mit alors à crier le plus fort possible :
-Hey ! Je suis là ! Die !
Il était sûr que c’était Die. Ani-san venait enfin ! Quel soulagement pour lui.
-Ani-san ! Je suis là ! En bas !!
[***]
-Ecoutes…, fit Die en me mettant son doigt sur ma bouche alors que j’allais lui suggérer de faire
le tour de la maison.
Je tendais l’oreille. On aurait dit que quelqu’un criait plus bas.
-Tu crois que c’est…
-Je ne crois pas, j’en suis sûr ! m’interrompit-il.
Il se mit à essayer d’ouvrir la porte mais en vain.
-Kyo-chan ! hurla t-il.
-Die, calme toi, on va trouver une autre entrée.
-Kyo !!
-Arrête !
Sans plus attendre, il défonça la porte qui s’ouvrit en grand, sous la puissance de son coup
d’épaule. Il entra, pressé.
-Die-san ! Attends-moi !!
Je le suivis dans toute la maison, cherchant avec lui d’où provenaient les cris de Kyo.
Nous arrivâmes finalement devant une porte qui semblait mener à la cave. Elle était ouverte, Die
la poussa, les hurlements de Kyo devenaient plus proches. Nous descendîmes doucement les
vieux escaliers et deux chemins s’offraient à nous.
-C’est immense cette baraque ! grommela Die. Comment veux tu qu’on retrouve ce qu’on est
venu chercher ?!
Des pleurs nous parvinrent alors du couloir de gauche. Die ne semblait pas avoir entendu,
noyé dans sa colère. Je longeais le mur et me retrouvait devant une porte en fer. Des sanglots
étouffés me provenaient de l’intérieur. Il ne se pouvait pas que cette porte soit ouverte et
pourtant, je m’essayais à la faire coulisser. Die me poussa et tourna la poignée plusieurs fois
avant de n’apercevoir la clé accrochée à côté.
-Quels imbéciles on est… regardes.
Il fit jouer la clé dans la serrure, un ‘clic’ sonore se fit entendre et la porte tourna sur ses
gonds. Je m’élançais au devant de Die et posais ma main sur l’épaule d’un Kyo roulé en boule sur
le sol. Sanglotant toujours, il se tourna vers moi, attrapa mon poignet et se blottit contre moi. Je le
rassurais.
-Chut… ça va aller maintenant Kyo. On a plus qu’à remonter et repartir avec les autres.
-Je les appellent regardes, commenta Die.
Kyo leva vers lui ses grands yeux mouillés de larmes et sourit. Il avait l’air épuisé. Je lui
caressais les cheveux.
-Tout ira bien à présent Kyo-chan…
-Non, pas tout à fait Asako, fit une voix dans l’embrasure de la porte.
Je me retournais, surprise.
-Oni-sama ? Euh… Que fais tu là ? Ne me dis pas que…
-Chère soeurette, tu m’auras toujours amusé. Kyo est très divertissant aussi d’ailleurs, l’entendre
me supplier d’arrêter de lui « faire subir ces supplices » comme il le disait si bien résonne encore
à mes oreilles…
-Tu es un monstre Oni.
-Arigatô Asa.
-Les autres arrivent de toute façon, tu n’as aucune chance contre six personnes Onitsura.
-Oh, Die-san, ce que tu es marrant ! Tu voudrais gâcher notre réunion de famille ?
-Ca suffit !
-Ne t’énerves pas ainsi petite sœur.
-Ne m’appelle pas comme ça ! Je ne suis plus ta sœur, compris ?!
Je lâchais Kyo et sortais mon arme, la pointant droit sur lui.
-Ah oui, il est vrai que je t’avais dit que tu devrais me tuer pour repartir… et bien alors vas-y, tire
petite sœur…
-Tu crois que je n’en suis pas capable ?!
-Au contraire, je sais que tu peux le faire. Appuies.
-Pourquoi tu fais ça Oni ? commençais-je à sangloter.
-Oh, tu pleures ? Voyons, plus de familiarités entre nous, tu viens de me dire que je n’étais plus
ton frère alors tire et finis en avec moi comme avec tout autre criminel.
-Mais tu n’en est pas un !
Ses traits se durcirent.
-Tu crois que je n’en suis pas un Asa-chan ? J’ai torturé ce pauvre garçon pendant près de trois
jours, et sans relâches… et j’aime ça !
Il s’approcha lentement vers moi.
-J’ai aimé ça tu entends ? Et j’aimerais toujours… ! Alors tire Asa, et tues l’homme que je suis
devenu…
Les doigts tendus sur la gâchette, je ne puis m’empêcher de fermer les yeux pour avoir le
courage d’appuyer. Deux détonations s’ensuivirent pendant lesquelles je n’osais pas rouvrir mes
yeux. Enfin, je levais mes paupières et étouffais un cri d’horreur. Onitsura, mon frère, était
allongé contre le sol froid, deux trous sanglants en pleine poitrine, murmurant des « arigatô »
m’étant adressés… à moi, celle qui l’avait abattue… Je laissais tomber mon arme et chutais à
genoux, tête baissée.
-Je… je… Gomen nasai ani-sama…
-Ar… Ari… ga… tô…
Des larmes coulaient abondamment sur mes joues. Même si il était devenu un criminel,
c’était mon frère… Je ne pouvais détacher de ma mémoire le regard qu’il m’avait lancé avant que
je ne ferme les yeux pour… Die me serra contre lui.
-Ca va aller maintenant, c’est fini Asa.
Voilà qu’il me parlait comme je l’avais fait pour Kyo maintenant… mais bon… d’ailleurs,
Kyo-chan…
-Kyo ? demandais-je.
-Moui… ? répondit Kyo d’une petite voix, qui se blottit à nouveau contre moi.
-Ca va ?
-Moui…, me sourit-il.
Je lui rendis son sourire et me relevais en l’aidant à faire de même.
-Alors allons-y, je ne veux pas rester ici moi…
-Moi non plus…, trembla Kyo.
-Et pour le corps ? demanda Die.
-On va appeler mes collègues au bureau…
Die me tendit son portable.
[***]
Des heures plus tard, nous étions tous regroupés dans l’appartement de Kyo, entassés
autant qu’on le pouvait sur le canapé. J’étais sur Die et Kyo s’était couché de tout son long, se
retrouvant ainsi la tête sur mes genoux. Nous étions tous morts de fatigue. Peu après, Kyo
consentit à libérer Kaoru, Toshiya et Shinya mais exigea que je reste ainsi que Die. Nous
passâmes la nuit sur le sofa, trop fatigués pour aller dans le lit de Kyo et au petit matin… … …
Au petit matin, lorsque nous fûmes réveillés par le soleil de l’aube naissante, j’ai su que,
comme dit le proverbe anglais « Once bitten, forever smitten », j’avais été mordue une fois par
Die et, en le voyant ainsi au petit jour, le trouvant totalement sublime, j’avais été empoisonnée à
vie… par l’amour. Mais d’un autre côté, je pouvais considérer que j’avais tué une fois et que le
visage du mort me hanterait pendant vraiment très longtemps… et c’est bien ce qu’il m’arrive…
mais bon, la vie n’était pas si cruelle envers moi après tout. J’avais toujours Die et Kyo me
considérait comme sa meilleure amie, sa grande sœur. Je l’appréciais beaucoup. La porte de ma
chambre s’ouvrit doucement et Die vînt se glisser sous les couvertures, à mes côtés. Il passa son
bras autour de ma taille en se collant contre mon dos et murmura près de mon oreille :
-Je t’ai entendue parler avec Maï. Tu as encore fait un mauvais rêve watashi no ai ?
-Moui…, fis-je en me retournant pour trouver ses lèvres.
Il m’embrassa tendrement.
-Mais tu n’as plus rien à craindre maintenant watashi no tenshi…
-Je sais, je le sais Die-san.
~Owari !~
By Asako, Février/Mars 2004