Plan de Développement Durable
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Plan de Développement Durable
Janvier Plan de Développement Durable --- de l’ Activité Minière en Guyane Proposition pour une économie de croissance fondée sur la relance de l’activité minière. DOCUMENT DE SYNTHÈSE FEDOM Guyane . 13 Plan de développement durable de l’activité minière . A. Présentation générale du contexte Le plan de développement durable de l’activité minière constitue le point d’aboutissement d’un diagnostic territorial partagé ainsi que la contribution des opérateurs de ce secteur à la stratégie régionale de développement. Ce document résulte de l’observation et de l’analyse des orientations qui marqueront en profondeur l’évolution de l’activité économique et des conditions sociales de la Guyane au cours des prochaines années . Les politiques d’austérité inscrites dans les budgets des pays occidentaux , dont la France, indiquent clairement que les montants cumulés des investissements et des transferts publics se traduiront par une diminution relative mais néanmoins réelle de la ressource affectée à la satisfaction des besoins d’un département en retard de développement . Cette économie artificiellement dopée par l’injection ininterrompue de fonds publics ,où la quasi totalité des secteurs productifs traditionnels tels que le riz ou la pêche, s’est effondrée ; est à arrivée à un point de rupture. Les dernières statistiques publiées par l’INSEE montrent clairement 2 éléments qui traduisent ce phénomène. D’une part, l’économie guyanaise ne parvient plus absorber les 3500 demandeurs d’emplois qui arrivent chaque année sur le marché du travail, pas plus qu’elle n’endigue le chômage des jeunes, des séniors où l’augmentation du nombre des chômeurs de longue durée. Le second indicateur porte sur la poussée démographique. La Guyane présente cette particularité de vivre sous la pression d’une explosion démographique continue qui la situe dans les 10 premières régions de la planète qui enregistrent la plus forte croissance d’une population dont la moitié a moins de 25 ans . La conclusion qu’impose l’observation de ces faits montre que le modèle économique reposant sur les transferts publics, arrivé en bout de course , ne permet plus de juguler le déficit social ainsi que les charges collectives propulsées par la hausse structurelle du chômage associée à celle de la démographie. Cette logique est au fondement du consensus sur la nécessité d’engager une politique de développement endogène qui se substituera à l’économie de transferts. Cette alternative est au cœur du plan de développement durable de l’activité minière. Elle établit les bases d’un modèle de référence qui coordonne l’intégration environnementale, la restructuration de la production économique et la production sociale. Le PDDAM pour objet et pour fin d’engager un processus de croissance dans lequel l’environnement, la production et le développement social produisent des richesses qui garantissent la pérennité et la mise en valeur autant du milieu que de la communauté humaine que constitue la Guyane, par l’innovation et la recherche dédiées à l’intelligence territoriale. 2 Une stratégie en trois axes : Production économique– environnement - production sociale Axe 1 . Production économique Ce document définit et pose les termes d’un projet fondé sur la relance du secteur minier à partir d’ une ressource disponible localisée, évaluée et du redéploiement de l’activité par la réappropriation des sites exploités par les opérateur illégaux . Le secteur aurifère, restructuré sur cette base et la réalisation à bonne fin du projet industriel en attente ,conduirait à produire à lui seul un effet de croissance que l’on peut mesurer à partir de quelques indicateurs significatifs. Si l’on prend en considération le minerai extrait par les professionnels légaux, qui équivaut à 2 tonnes par an, auquel il convient d’ajouter la production illégale évaluée entre 8 et 10 tonnes ; le volume global de l’or produit en Guyane s’établit dans une fourchette comprise entre 10 et 12 tonnes. Ce chiffre doit être complété par les estimations attachées à l’exploitation du gisement de « Camp Caïman » qui indiquent un volume voisin des 4 tonnes/an. La somme des deux sources de production conduit à une estimation totale à moyen terme qui oscille entre 15 et 2O tonnes. A raison de 40 OOO€ le kilo, le chiffre d’affaires escompté sur cette base avoisine les 80O millions d’euros/an, nonobstant la mise à jour de nouveaux gisements. A un tel niveau, l’activité aurifère représente plus de trois fois le montant total de l’épargne des ménages comptabilisé à 250 Millions d’ €, 2 fois les crédits à l‘habitat distribués en Guyane chaque année et d’avantage que l’ensemble des dépenses des collectivités locales en 2009, dernière année de référence ; d’un montant de760 millions d’€. La valeur ajoutée d’un recentrage de l’économie locale sur ce secteur traditionnel représente l’équivalent du montant global des crédits cumulés de l’état et de l’Union européenne au titre des programmes opérationnels 2007/2013 et ce, chaque année. Enfin, rapporté au PIB ( 3,6 Mds ) le poids de l’activité aurifère se situerait à plus de 25 % de ce dernier, devenant ainsi le premier secteur économique de Guyane, devant le CNES/CSG dont le poids est estimé à 16% . Ce positionnement constituerait en fait, une révolution copernicienne appliquée à l’économie de la Guyane à partir de laquelle se redéfinira l’ensemble des processus de croissance et de développement. Le déploiement d’une économie transitionnelle fondée sur l’optimisation des ressources aurifères entraîne « de facto » la réorientation des fondamentaux de l économie. Les effets « mécaniques » apparents concernent la réduction de la dépendance de la Guyane à l’égard du spatial dont le poids dans le PIB est appelé à diminuer dans le temps. Ils portent également sur la réduction de plus de 50% du déficit des échanges. Les résultats les plus significatifs sont attendus sur la croissance directe induite par les besoins de cette activité liés aux transports , à la logistique, à l’agriculture, au commerce, aux services et aux industries intermédiaires. 3 Les effets indirects conduiront à la création d’activités en rapport avec les métiers émergents de l’économie numérique, de l’économie de l’environnement, de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’intelligence territoriale, des activités extractives , de l’hydrologie etc….C’est à travers cette économie transitionnelle que doit se constituer le socle d’une société dont le développement s’appuie autant sur les ressources naturelles que sur la production de services, de connaissances et d’innovations spécifiques pour rejoindre le concert des nations qui s’inscrivent dans les nouveaux paradigmes économiques. Pour mémoire, le Surinam voisin, tire 95% de ses recettes d’exportation des activités minières qui représentent 50% du PIB . Cela lui vaut une croissance de 5 % l’an et assure 25% des recettes budgétaires . Axe 2 . Intégration environnementale. SI l’approche économique d’un recentrage opéré à partir d’une phase transitionnelle constitue un facteur déterminant , la condition de sa réalisation est liée à son intégration environnementale. Le préalable à l’application de ce principe, dispose que toute activité qui ,par nature, a un impact sur l’ environnement , est soumise aux critères ESG (Ecologique, Social et Gouvernance) que les ONG, en relation avec les travaux d’ organismes de recherches ont, fini par imposer au monde économique. En d’autres termes, les activités ainsi que les investissements des opérateurs miniers s’inscrivent dans une démarche cohérente avec les principes du développement durable au sens environnemental, économique et social. L’accroissement du volume d’activité qu’implique le redéploiement de la production aurifère en Guyane aura deux effets prévisibles .D’une part, la disparition de l’orpaillage illégal dont les préjudices sur l’environnement ont atteint des niveaux considérables. Sur ce plan, la substitution à venir des opérateurs légitimes aux illégaux va entraîner, de fait, une diminution drastique des coûts dits d’externalité que représente la prise en charge des impacts sur l’environnement, non intégrés aux coûts d’exploitation. D’ autre part, le consensus général autour des questions en rapport avec le développement soutenable tient lieu de référentiel à une profession qui se trouve aujourd’hui en capacité de réinvestir le terrain perdu dans un cadre organisé et coordonné par la FEDOM.G (Fédération des opérateurs miniers de Guyane) qui regroupe la totalité des organisations représentatives de l’activité. La démarche ESG, en Guyane à l’initiative de la profession et en complément de la réglementation existante se traduira par la création d’un dispositif d’observation, de contrôle et de suivi intéressant à la fois l’environnement et les processus technologique et industriel. Cette structure organisée en réseau s’appuiera sur un groupe interdisciplinaire de chercheurs, d’ingénieurs et d’universitaires à l’image des centres d’études et de recherche sur le développement durable ou des programmes de recherches concertés. 4 Axe 3 . Production sociale. A/ Une dynamique de l’emploi : 3000 emplois directs, 1500 induits . La performance économique constitue, dans le cas de l’activité aurifère, un facteur social direct. Il concerne l’emploi, la formation, la structuration de la vie sociale et, d’une manière générale, le « vivre ensemble » qui détermine la nature des rapports entre individus et communautés , le degré de sécurité de la sphère privée et de l’espace public ainsi que les principaux équilibres qui régulent l’espace social. Le marqueur de référence des implications sociales s’agissant de la Guyane, est l’emploi. Au cœur des dernières statistiques publiées par l’ INSEE, se tient l’un des principaux dangers qui menacent la stabilité sociale. 51,5% des jeunes de moins de 25 ans connaissent aujourd’hui, le chômage. A quoi, il convient d’ajouter que la part des inactifs dans une classe d’âge comprise entre 16 et 29 ans, est de 23% soit le taux le plus élevé de France, toutes régions confondues. L’urgence porte donc sur la création d’emplois qui leur soient destinés. Or, l’économie locale n’est pas en mesure d’absorber les contingents de ceux qui arrivent en flux continu, sur le marché du travail. Les capacités de recrutement des collectivités publiques qui ont longtemps joué un rôle moteur à cet égard, sont arrivées à saturation. Les réservoirs d’emplois destinés aux populations les plus exposées, n’existent pas, ils sont donc à créer. La réponse la plus visible se trouve dans le secteur aurifère. L’installation d’opérateurs miniers, engagée dans le cadre de la politique de « réoccupation » des terrains exploités par les illégaux et le développement du volet industriel de cette filière, dégagent des perspectives précises. Elles corroborent l’établissement du secteur minier à la première place de l’économie guyanaise, devant l’industrie spatiale . Les 33 entreprises en activités emploient 527 salariés soit un ratio de 10 emplois par établissement artisanal et 27 par PME , ceci indépendamment des 50 entreprises en attente d’autorisation d’exploitation. Si l’on considère un ratio médian de 25 emplois par établissement dans la perspective d’un retour au niveau des entreprises répertoriées en l’ an 2000, sur une période de 5 ans ( 20/an) : le nombre d’emplois directs crées d’ici à 2018 correspond à une estimation de 3000 unités ,soit 36,7% du salariat du secteur productif ( 8160) en fourchette basse. B / La formation des hommes : un réservoir d’intégration et de promotion sociale On sait de la formation qu’elle constitue un tremplin vers l’emploi autant qu’elle favorise la création d’activités et stimule l’initiative économique. De ce point de vue la Guyane pointe aux extrêmes. Sur 5 jeunes de 16 à 25 ans, 2 sont scolarisés,1 est au chômage,1 est inactif , 1 seul a un emploi. Sur ceux ont un travail 36% sont en CDI, 29% en CDD et 14% en contrats aidés ( INSEE dernière enquête emploi). La lecture de ces chiffres donne plusieurs indications. Elle met principalement en évidence que les efforts à produire en matière d’emploi, porte sur tout le spectre du chômage avec un point de focalisation qui vise les jeunes en basse qualification. 5 La question des instruments de formation et leur localisation ouvre également des possibilités de développement local à tous les niveaux attendus et ce sur l’ensemble des secteurs qui accompagneront le développement de l’activité minière. La question de la localisation des centres de formation ne constitue plus aujourd’hui un frein. Elle encourage au contraire des solutions à distance qui ont permis d’établir une nomenclature très large des ressources en formation par voie numérique. La politique de formation fait l’objet d’une démarche centralisée dans le cadre d’un dispositif unique mis en place sur une plateforme informatique dédiée à la formation et à l’emploi dans le secteur minier ,baptisée MINEF ( Mines Emplois Formation).Le MINEF programme et met en place des formations dans une démarche prédictive à partir de l’évolution du nombre d’entreprises crées et d’un référentiel de 38 métiers . 6 Plan de Développement Durable de l’Activité Minière Axe 2 Intégration Environnementale Axe 1 Relance &Restructuration de la production Axe 3 Production sociale Les outils Territoire & Dévelpt Durable Observatoire économique sectoriel MINEF Emploi/Formation Les fonctions Recherche & Dévelpt Environt & procès industriel Encadrement de la Relance Programmation/ Prévision Métiers & formations Les Objectifs Cadre de référence Eco/développement 200 PME 1Milliard €/ an 2250 emplois directs 38 métiers / 1250 E indirects 7 Projet de territoire Guyane Stratégie de croissance et le développement durable Les 3 conditions de la réussite Le présent document tient lieu de proposition à l’intention des pouvoirs publics, de l’ Etat et collectivités locales en vue de son intégration à un projet de territoire fondé sur une stratégie de transition à partir des ressources aurifères identifiées . Les conditions sociales, économiques, éthiques, financières et techniques permettent aujourd’hui d’engager sa mise en œuvre. Le cadrage juridique lié à l’élaboration du code minier comporte cependant des zones d’incertitude qu’il convient de lever, notamment sur la question de la gouvernance. Un consensus a été établi en 2011 qui a donné lieu au vote des 2 collectivités territoriales qui se sont prononcées en faveur du développement de l’activité aurifère en Guyane, rejetant par ailleurs, les conclusions du SDOM. La position des exécutifs de Guyane exprimait un choix de gouvernance ainsi qu’un principe de responsabilité qui s’inscrit totalement dans l’exhortation des chefs d’état et de gouvernement qui se sont succédés depuis la fin des années 90, à voir la Guyane assurer son avenir par le développement endogène. Une position rappelée le 16 janvier 2012 par François HOLLANDE lors des dernières présidentielles ainsi que le 21 novembre dernier au cours de la réunion annuelle des maires de l’outre-mer. « Le destin de l’outre-mer est entre les mains des ultra-marins » a-t-il déclaré au terme de son allocution. La réussite de cette stratégie est liée à la réalisation de 3 conditions essentielles qui constituent autant de préalables. La première se rapporte au code minier, lequel fixe le cadre de référence fondamental des activités minières, dont la production aurifère. Il est de ce point de vue, impératif que les dispositions particulières proposées par les représentants de la profession figurent sur le document final. La seconde condition tient au transfert des centres de décision qui intéressent l’avenir de la filière. Selon les engagements du président de la république , les collectivités locales ainsi que les sociétés ultramarines ont à décider elles-mêmes de leurs politiques économiques . Il est, de ce point de vue, admis que la future collectivité territoriale de Guyane assumera ce rôle. En attendant, les collectivités territoriales locales qui se sont prononcées publiquement contre le SDOM qui leur a été soumis doivent détenir, dès aujourd’hui, la capacité de décider du développement de la filière en application de ces engagements. La troisième condition dépend de l’accès aux financements ; une préoccupation commune à l’ensemble des activités et des entreprises. Si les déclarations de François 8 Hollande à propos du fonds public d’investissements sont encourageantes, elles sont cependant, loin de lever les doutes et les inquiétudes sur ce sujet. Ce point, dans un contexte de crise économique généralisée, est crucial. 9