Philippe, roi du bar, seigneur de la mouche
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Philippe, roi du bar, seigneur de la mouche
Lundi 8 août 2011 Portrait tout Peut arriver Philippe, roi du bar, seigneur de la mouche Une nouvelle plage non-fumeurs en Italie Les temps deviennent difficiles pour les estivants fumeurs. Après La Ciotat (Bouches-du-Rhône), c’est la plage de Bibione, en Italie, qui ne les tolère plus. Jusqu’à la fin de la saison estivale, un panneau prévient les touristes qu’ils sont priés d’aller cloper ailleurs que sur ces 1 000 m2 de sable. « Une initiative expérimentale », a expliqué la mairie, qui ne prévoit pas encore de sanction. « Une initiative excessive », a, de son côté, jugé le président des buralistes italiens. Philippe Dolivet a tout pêché, dans toutes les rivières et toutes les mers du monde. Avec ce Breton qui a grandi dans les Côtes-d’Armor, tout prend la mouche. Guide professionnel, il fait découvrir le meilleur de ce sport aux passionnés. Le commissaire est un poète Reinadlo Lobo, commissaire de police des environs de Brasilia, est un poète. Ainsi, il raconte l’arrestation d’un voleur de motocyclette : « Le prévenu s’est excusé/de ce geste erroné ». Et de poursuivre : « Qu’importe s’il était à l’arrière ou à l’avant/je sais que j’ai arrêté sur le champ/ce type arrogant/qui en matière de délit était débutant. » Ses chefs n’ont pas apprécié ces trois pages de rapport entièrement en vers. Et lui ont réclamé un rapport « en bonne et due forme ». « Une branche de noisetier, un bout de ficelle… » et hop ! Dès l’âge de 4 ans, le petit Philippe, juché sur les rochers de la plage de Trégastel (Côtes-d’Armor), scrute la mer, passant des heures « à espérer qu’il se passe quelque chose… » Ce qui est déjà, en soi, toute une philosophie… À 10 ans, on lui offre sa première canne : un fouet à mouche. Le fil que l’on appelle une soie se déploie alors, légère, au-dessus du Léguer, à Tonquédec, dans son pays de Lannion. Pour ne plus jamais se poser. Il est ferré, la pêche ne l’a plus jamais lâché. « J’ai tout de suite su ce que ce serait ma vie », lâche Philippe Dolivet, une mouche entre les dents, alors qu’il prépare son fouet, comme tous les matins du monde. La mouche, fragile petite imitation ébouriffée, est celle-là même qu’est en train de gober cette truite. Paf, leurrée… Pourtant, ce joli prédateur est d’une méfiance redoutable. Tout un art. C’est quoi, au juste, la pêche à la Un beau bar, piégé par la mouche de Philippe Dolivet, photographié avant d’être rendu à l’écume du Nord-Finistère. mouche ? Une discipline élitiste, pour la seule beauté du geste ? Philippe est partagé : « Non, ça n’est pas plus difficile », répond-il. Mais « oui », c’est plus efficace « parce que c’est toute une vraie démarche, plus proche de la nature, une vraie communion ». Ce vice-champion de France sait de quoi il parle. Philippe est représentant en France de l’IGFA (International Game Fish Association) qui homologue les records mondiaux de pêche à la mouche. Et qui l’a fait entrer dans cette prestigieuse institution ? « Pierre Clostermann… » Oui oui, Clostermann, le célèbre héros de la Bataille d’Angleterre de 1940, très grand pêcheur. Ça vous classe un bonhomme… À 20 ans seulement, Philippe est déjà guide de pêche aux États-Unis. Jean Tesseyre, qui relance le prestigieux magazine Plaisir de la pêche, le repère et l’embauche. Il en fait le rédacteur en chef de ce vieux et noble magazine où signe le gotha de la mouche, des plumes telles que Charles Ritz, Léonce De Boisset, etc. Pendant seize ans, Philippe dirige une équipe d’une trentaine de pigistes, en France et en Europe, les meilleurs experts. Canada), le tarpon et le bonefish des Caraïbes, l’espadon du Golfe de Floride, etc. Et puis, les plus belles, ces truites géantes « de Nouvelle-Zélande, dans la forêt primaire »… Philippe en aurait presque la larme à l’œil. Mais, c’est la tuile, le beau magazine Plaisir de la pêche disparaît, Philippe le journaliste n’a plus de boulot. « Et pourquoi pas guide de pêche ? » Retour sur les bancs de l’école, un troisième brevet d’État fait de lui un moniteur éducateur diplômé. Et, depuis trois ans, Philippe s’est jeté à l’eau. Sous statut d’autoentrepreneur, il est désormais guide de pêche professionnel à la mouche, ils ne sont qu’une poignée en France. « On n’en vit pas, on en vivote », corrige-t-il avec humour. Pas d’amertume pour autant, car « quel plaisir ! Et quelle qualité de vie ! » Et puis Philippe a besoin « de transmettre », de faire découvrir ses « petits paradis confidentiels ». Un guide de pêche « ne pêche pas », insiste-t-il : il forme son client, il le prend par la main, il « Ces merveilles de la nature… » « C’était superbe. Et stressant… » Heureusement, il y a les voyages : « 33 pays. Et plus de 30 000 diapos. » Car Philippe photographie toutes ses prises, les yeux dans les yeux, « par plaisir » (ou par amour ?), avant de les remettre délicatement à l’eau. Avec lui, jamais de pêche « viandarde », toujours du « no kill » : « J’aime trop ces merveilles de la nature… Je sais combien leur survie est devenue fragile et menacée ! » Philippe a tout pêché à la mouche : le saumon de Colombie-Britannique, la truite de mer de Patagonie, le brochet de Saskatchewan (province du l’accompagne pas à pas, « pour qu’il prenne du plaisir » et… accessoirement, du poisson, « dans les règles de l’art ». Son terrain de jeu, ce ne sont plus les terres lointaines, mais sa Bretagne, celle qu’il connaît comme sa poche. Partageur et excellent pédagogue, Philippe confie ses meilleurs coins. Les rivières du Centre-Bretagne, dont l’Elorn, « préservée ». Et puis, aussi, la mer, pour pêcher le bar le long des côtes du Nord-Finistère, avec son bateau spécialement équipé. Car, comme tous les prédateurs, le bar, poisson roi des côtes bretonnes, difficile et exigeant, succombe aussi à un fouet bien manié. Au ras des rochers, dans les bouillons d’écume. Surtout par Philippe Dolivet, le seigneur de la mouche. Un collectionneur vient de débourser 54 000 € pour ce manteau doublé de fourrure, mis aux enchères à Hong Kong. Neuf fois le prix estimé ! Précisons que l’objet a été porté par LA légende des arts martiaux, Bruce Lee, lors de son dernier film Le Jeu de la mort, sorti de façon posthume. Dans cette vente, on trouvait aussi une lettre écrite à un ami en 1966 ou sa carte de membre de son club de kung-fu… Le total s’est élevé à159 000 €. L’acteur décédé en 1973, à l’âge de 32 ans, a encore des fans. Christophe VIOLETTE. Contact : Brittany Fly Fishing, www. brittanyflyfishing.com. Gouezou Vras, 29 450 Sizun. Tél. 02 98 68 81 87. EPA Philippe Dolivet, au milieu de sa rivière préférée, l’Elorn. DR Vincent Mouchel Bruce Lee toujours à l’attaque ! RIE 4,90€ HORS-SÉ L’image Sa vie est un roman Dans ce numéro : • Son histoire en 19 circuits • 80 sites historiques à découvrir • La chronologie des ducs de Normandie + Exceptionnel Dimanche matin, Grande parade du Festival interceltique de Lorient. Cette petite fille, vêtue comme une princesse des Mille et une nuits bretonnes, a repéré notre photographe. Et d’une menotte déjà assurée, elle lui adresse ce salut générationnel. C’est dans la boîte. En une fraction de seconde, ces deux-là, photographe et modèle, se sont trouvés. C’est la magie de l’instantané. Pendant ce temps-là, ce temps suspendu, le couple d’adultes regarde ailleurs. Dommage ! Pour la postérité, c’est pourtant par là que ça se passe, madame monsieur ! Quel âge peut-elle avoir, cette petite fille du cercle celtique An Oriant ? Deux ans, trois ans ? Guère plus. Mais elle est Lorientaise. La preuve que dans la ville du Festival interceltique, on apprend à défiler dès le berceau. Ici, les costumes, les parades, la foule, les binious, les bombardes sont des jeux d’enfant. Chapeau, Mademoiselle ! Catherine JAOUEN Photo : Thierry CREUX. $%'&# # "!$ ! # %#!"% E <:HIMKNG=YUY^UY:?l@ g@k@g@a> Thierry Creux le poster en grand format de la tapisserie de Bayeux offert ! 4,90€ jusqu’au chez votre marchand de journaux 11 août boutique.ouestfrance.fr