Exposition Beau comme l`Antique – objet du mois : La pendule des

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Exposition Beau comme l`Antique – objet du mois : La pendule des
Exposition Beau comme l’Antique : présentation de
l’objet du mois “La pendule des Horaces” par
Patrick Léon
Jeudi 3 novembre 2016
La pendule reprend le sujet et la composition du
tableau de Jacques Louis David, “Le serment des
Horaces”, peint en 1785, à la suite d’une commande
royale. C’est une pendule en bronze ciselé et doré,
créée en 1805.
L’auteur :
Elle est l’oeuvre d’un bronzier parisien, Claude Galle (1759-1915).
Dans un premier temps, il collabore avec le fondeur Antoine-André Ravrio et
avec Jean-Hauré, et participe à la création de pièces d’ébénisterie de
Guillaume Benneman destinées à la Couronne. Sous le Consulat et l’Empire,
il devient l’un des principaux concurrents de son confrère Pierre-Philippe
Thomire et fournit de nombreux bronzes d’ameublement pour le Gardemeuble impérial, en participant notamment à la décoration des palais de
Compiègne et de Fontainebleau, ainsi qu’à celle des palais du Quirinale à
Rome et de Stupinigi à Turin.
Le cadran :
Le cadran, en émail blanc, est logé dans un “autel”, avec un
encadrement ciselé, des casques à l’antique et des motifs végétaux. Les
heures sont inscrites en chiffre romain et elle sonne les heures et les
quantielles. Les aiguilles sont dites de type “Bréguet”, nom de l’inventeur de
(Abraham Bréguet). Elles vont peu à peu remplacer les aiguilles de type
anglaise. Leur forme sont plus simple, en acier bleuit et un percement de la
terminaison en pomme.
Le mécanisme :
C’est généralement l’élèment qui permet de dater les pendules. Il
existe deux types de balanciers :
- à fil de soie (système fragile)
- en métal actionné par deux ressorts
Cette pendule de 1805 a vu son mécanisme être modifié. Elle est passée d’un
balancier à fil de soie à celui à ressort qui a pu être posé vers 1830-1840.
La scène :
Elle reprend les éléments du tableau de Jacques Louis David.
Lorsque David peint ce tableau, il est à Rome où il étudie. Sa peinture
va sortir des thèmes habituels de son maître Boucher. Au paravant, David
avait peint un autre tableau “L’intersétion de Saint Roch auprès de la Vierge
pour les pestiférés” qui annonce le néoclassicisme. Bien que ce soit un
tableau au thème religieux, la scène principale n’est pas la Vierge, mais les
pestiférés. Le serment, quant à lui, sera présenté lors du salon de Paris où il
aura un très grand succès en 1785.
Jacques Louis David s’inspire de la pièce de Corneille “Horaces” et de
l’histoire de la fondation de Rome, notamment l’épisode de la guerre entre
Rome et Albe la Longue au milieu du VIIe siècle avant J.-C.. Rome est
victorieuse et réduit en esclavage la population d’Albe.
Par contre, l’épisode du serment est totalement imaginé par David car
c’est un élément essentiel de la morale dans l’Antiquité comme au XVIIIe
siècle. Sur la gauche, les trois frères Horace tendent leur bras vers les épées
tenues par leur père à gauche. Le père demande à ses fils de jurer la victoire
ou la mort. Il souligne ainsi l’importance d’une autre valeur : l’honneur de la
famille. A droite du tableau, dans l’ombre, trois femmes :
- la mère des Horaces qui tient ses petits enfants
- Sabine, la femme d’un des Horaces et la soeur d’un des Curiace
- Camille, soeur des Horaces, mariée à un Curiaces
Cette scène concentre tout le dilemme de la situation et donc l’importance de
préter serment, de ne pas trahir sa famille. Les femmes sont assises et
représente la douleur, l’affliction. Les hommes sont debout et représentent la
forces, la virilité.
La composition de ce tableau est nouvelle pour l’époque car il y a un retour
du sujet principal au centre. Le tableau est divisé en deux plans et 3 parties.
Le décor à l’arrière plan est composé d’arc en plein cintre, reposant sur des
colonnes doriques. Ce décor apparait dans l’ombre. Le dallage au sol donne
la perspective et oriente le mouvement vers le centre. Ce mouvement vers le
centre est également rappelé par la position des bras et des épées. Les
vêtements portés par les personnages sont réinterprétés par David mais sont
tout de même très romains.
Cette scène développe des valeurs et des sentiments nouveaux pour
l’époque : le serment (qui préfigue le serment du jeu de paume), la vertu,
l’honneur. Ce tableau a une fonction moralisatrice.
Sur la pendule, ne sont représentés que les trois frères et le père dans
la même attitude que le tableau. Entre eux, un autel où est incrusté le cadran,
surmonté de trois couronnes, celles de la victoire. La base repose sur quatre
griffes de lion et est décorée d’une scène représentant 6 hommes : les trois
Horaces et les trois Curiaces à la fin du combat. Deux motifs architecturaux
encadrent la scène rappelant le décor du tableau : à gauche une
représentation classique avec des pots à feu au sommet ; à droite un décor à
colonne et entablement, plus simple qui rappelle le néoclassicisme.
Ce thème a été très populaire à la fin du XVIIIe siècle et au début XIXe
siècle. On le retrouve sur une pendule au musée du Carnavalet, au Palais de
l’Elysée dans la collection Murat.