Les projets de parcs photovoltaïques dans le Cantal
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Les projets de parcs photovoltaïques dans le Cantal
8 MARDI 15 FEVRIER 2011 LA MONTAGNE DOSSIER t a C an l Le dossier de laCantal semaine LE BILLET L’insolation du Grenelle Et l’appel d’offres gouvernemental dans tout ça ? Quid de ce dispositif sorti tout droit du Grenelle de l’environnement et censé doper la filière des énergies renouvelables en France ? Aux abonnés absents. Pire, torpillé par ses propres créateurs. Concrètement, cet outil offrait aux opérateurs des coûts de rachat de l’électricité beaucoup plus attractifs : 32,8 cts le kWh, au lieu de 31,4. Mais un décret du 1er janvier a fixé un tarif de base encore supérieur (34 cts), rendant le dispositif caduc avant même la proclamation des heureux vainqueurs. Et même si le gouvernement tend aujourd’hui à rechanger son fusil d’épaule, les cow-boys de la spéculation profitent de la maladresse du shérif pour se lancer dans une nouvelle ruée vers l’or solaire. Au final, c’est le portefeuille des consommateurs qui est plombé. M. P. ÉNERGIES RENOUVELABLES ■ D’énormes investissements en prévision dans le département Des millions contre des rayons Les projets de parcs photovoltaïques fleurissent comme à la belle saison. D’ici cinq ans à peine, au moins une dizaine devrait éclore dans le Cantal. Projets de parcs photovoltaïques Matthieu Perrinaud [email protected] R estera, restera pas ? Depuis l’annonce de l’obsolescence préco ce de l’appel d’offres gou vernemental (lire cicon t re ) , l a Co m p a g n i e d u vent, filiale de GDFSuez, a arrêté les pales de sa communication. Elle qui promettait l’ins tallation d’un parc solaire de la taille de celui de Jus sac sur la commune de Marcolès, aujourd’hui, ne promet plus rien. Silence r a d i o, é g a l e m e n t , s u r l’autre site retenu, Junhac. Elle l’avait pourtant as suré, elle persisterait et si gnerait, coûte que coûte. Mais l’évolution de la si tuation semble l’avoir plongée dans le doute quand à ses velléités can taliennes. Riom-èsMontagnes Opérateur Drugeac les EDF Energie nouvelles Marmanhac Infiniti Jussac Intersolaire Brezons Aurillac Photosol Marcolès La Compagnie du vent (sous réserve) Allanche Mauriac Solairedirect Arpajonsur-Cère Pierrefort Junhac Sènezergues Millions à la pelle Parmi les sociétés naguè re en lice dans l’appel d’offres, reste Solairedi rect. Sans ambiguïtés, elle a réaffirmé son souhait de rester sur les sites retenus, Jussac (lire page suivante), et même de renforcer son positionnement sur le dé partement. À Arpajonsur Cère et Allanche, où les dossiers sont très avancés. Et plus tard à Drugeac et Brezons. Rien que pour A. DIDIER LA MONTAGNE Photo: J.-L. CHABAUD So l a i re d i re c t , p l u s d e 50 mégawatts de parcs de vraient ainsi éclore d’ici à 2013. Soit plus de 200 millions d’euros d’in vestissement. Et les projets pullu lent (*) : le suisse Infiniti mise sur Mauriac, Riom èsMontagnes et Pierre fort ; Intersolaire, filiale du groupe allemand « Das grüne emissionshaus » a jeté son dévolu sur Séne zergues ; une enquête pu blique est en cours pour la construction d’un parc de 30 hectares au lieudit Montagneentredeux Rieux, à Marmanhac ; et la Communauté d’agglomé ration du bassin d’Aurillac n’est pas en reste, avec Tronquières (lire cides sous). Au total, à quelque 5 millions d’euros le mé gawatt, et si la Compagnie du vent reste dans le Can tal, près de 300 millions d’euros devrait être inves tis. De l’or en barres. Ou en rayons plutôt. ■ (*) Le Syndicat mixte du Scéno parc iO a récemment indiqué penser à l’installation d’une fer me photovoltaïque sur ce site. CABA ■ La Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac a prévu l’installation d’un parc à Tronquières « Le photovoltaïque est plus utile qu’une station météo ! » Jacques Mézard, président de la Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac (Caba), a décidé de sauter dans le train des énergies renouvelables. Mais sans plus de zèle que ça. Pour l’élu, si le photovoltaïque mérite d’être testé, il ne représente pas non plus la panacée. Le parc, installé à Tron quières, devrait fournir une énergie de quelque 2,65 MW, pour une surface d’environ 5 hectares. Le coût : « Entre 9 et 10 mil lions d’euros ». Et le prési dent de la Caba assure avoir trouvé le lieu idéal. « Nous avons recherché des terrains où la place est suffisante, où il n’est pas possible de construire des habitations, et qui présen te une véritable pertinen ce quant à l’installation d’un tel équipement. Les terrains choisis sont in constructibles, car en bor dure d’aéroport ». « Quelques royalties » Pas d’hésitation en ce qui concerne l’opérateur, le choix s’est porté sur EDF énergies nouvelles. Et en ce qui concerne l’appel d’offres gouvernemental, le constat est sans appel : « Nous nous sommes con certés avec EDF, et nous avons conclu que c’était une perte de temps. » Jacques Mézard reste conscient de faire un lu « C’est un véritable cassetête d’implanter un parc » JACQUES MÉZARD Président de la Caba TRONQUIÈRES. Un vaste parc photovoltaïque devrait s’étendre sur ce terrain, vers la fin 2011. PHOTO PIERRICK DELOBELLE cratif coup double, politi que et financier : « On loue le terrain environ 3.000 € par hectare et par an et on empoche quel ques royalties au passage, ce qui représente la moitié de la somme affectée à la gestion de l’aéroport. Ça donne une idée de l’inté rêt que ça peut avoir ». De l’intérêt assurément, mais pas de quoi faire du zèle : « Je fais partie du groupe énergie au Sénat. On ne fait pas ça pour ré pondre à une mode, pour ê t re d a n s u n d i s c o u r s bienpensant, mais pour être pratique et utile. Des choses méritent d’être ex périmentées mais les ris ques sont calculés, on ne fait pas n’importe quoi. Ma p h i l o s o p h i e, c’ e s t qu’on a besoin de diversi fier la production d’éner gie. Il faut être prospectif, répondre aux évolutions sociétales. » Mais cette volonté, pavée de bonnes intentions, bute sur les nidsdepoule administratifs. « La diffi culté dans ce dossier, c’est que la France déclare à ti relarigot que les énergies renouvelables sont une solution d’avenir, alors qu’elle multiplie les obsta cles ! C’est un véritable cassetête d’implanter un parc. D’autant que tout le monde veut des énergies renouvelables, à condition que ça ne soit pas chez soi. » Et pour Jacques Mézard, quand la machine admi nistrative a terminé ses basses œuvres, c’est au tour des détracteurs de s’en mêler : « Par exemple, on note que dans le Can tal, on ne pourrait pas construire de nouveau barrage. Et pour le photo voltaïque, ça sera encore la même chose : je vous fi che mon billet que des as sociations vont se monter contre les projets. À cha que fois il y a trop de re cours, mais il faut savoir ce qu’on veut ! On n’a pas encore découvert la pana cée en terme énergétique. Je refuse d’avoir un dis cours dogmatique làdes sus. » « Un peu de soleil » Plus spécifiquement, « on ne peut pas construi re des équipements de 2.000 hectares sur le bas sin d’Aurillac, car on n’a pas l’espace, et que ça n’a pas de sens du point de vue de l’aménagement du territoire. Pour autant, ce qu’il ne faudrait pas, c’est ne rien faire au nom du “plus beau département de France”. Et pour le Can tal, ça n’est pas mauvais de montrer qu’on a un peu de soleil ». Et Jacques Mézard d’ironiser : « C’est plus utile d’avoir 8 0 o u 1 0 0 h e c t a re s d e p h o t ovo l t a ï q u e a u s o l qu’une station météo… ». La mise en ser vice du parc est prévue vers la fin 2011 ou le début 2012. ■ Cantal