Nos plus précieux paysages sous une pression

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Nos plus précieux paysages sous une pression
Communiqué de presse de la Fondation suisse pour la protection et l’aménagement du
paysage FP et de Pro Natura
Berne / Bâle, le 15 octobre 2009
Nos plus précieux paysages sous une pression croissante
La FP et Pro Natura présentent une nouvelle étude sur l’Inventaire fédéral des
paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale (IFP).
Les 162 objets de l’Inventaire fédéral des paysages, sites et monuments naturels
d’importance nationale (IFP) sont de véritables publicités pour les paysages suisses.
Pourtant, ils sont loin d’être protégés du mitage et de la fragmentation, comme le
montre une étude récente commandée par la Fondation suisse pour la protection et
l’aménagement du paysage FP et Pro Natura. Malgré la protection dont ils jouissent,
ces paysages précieux subissent une pression toujours plus importante à cause de
nouvelles lignes à haute tension et de récents projets hydroélectriques et éoliens.
Il est urgent de prendre des mesures à même de protéger nos paysages les plus précieux.
C’est ce que montre une étude toute récente sur le degré de mitage et de fragmentation des
objets IFP (Christian Schwick 2009). Réalisée sur mandat de la Fondation suisse pour la
protection et l’aménagement du paysage FP et de Pro Natura, cette étude compare l’état du
paysage en 1960, en 1980 et en 2002. Elle montre que le degré de mitage (urbanisation et
dispersion des zones d’habitation) et de fragmentation (présence d’éléments de séparation
comme les routes) des paysages suisses augmente dans des proportions inquiétantes. Les
sites IFP sont concernés et parfois très fortement touchés. « Cette évolution est
préoccupante pour les paysages protégés au niveau national et elle devrait inciter les
autorités à tirer la sonnette d’alarme », déclare Roman Hapka, responsable romand de la
FP. D’autant plus que la pression sur les paysages les plus précieux de Suisse augmente à
une vitesse accélérée.
Ne pas brader les bijoux de la couronne
On a récemment constaté une recrudescence des projets de construction à l’intérieur des
objets IFP. Une nouvelle ligne électrique de 380 kV est par exemple prévue à l’intérieur du
Bois de Finges (VS), inscrit à l’IFP. Un projet de petite centrale hydraulique menace de faire
disparaître les derniers torrents préservés du val Verzasca, pourtant aussi dans l’IFP. Ces
exemples ne sont pas des cas isolés. Pro Natura et la FP sont extrêmement préoccupés par
cette pression croissante sur des sites parmi les joyaux de la couronne helvétique.
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Un capital touristique
Les paysages de l’IFP représentent un capital inaliénable pour notre tourisme. Selon une
étude du SECO, le tourisme de la nature amène chaque année 2.5 milliards de francs à la
Suisse. Une dégradation de ces paysages pourrait coûter cher à la nature, à notre économie
et aux générations futures.
Les deux associations demandent aux autorités de s’engager sérieusement pour protéger
notre plus important patrimoine paysager. « Prenons exemple sur l’Allemagne et l’Autriche.
Les sites protégés sur le plan national y sont des zones taboues, où tout projet de nouvelle
centrale est proscrit », conclut Beat Jans, chef de la division Politique et affaires
internationales à Pro Natura.
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IFP : là où la Suisse est la plus belle
162 monuments naturels et paysages naturels et culturels étendus sont inscrits à l’Inventaire fédéral
des paysages, sites et monuments naturels d’importance nationale (IFP). Il s’agit d’objets paysagers
connus (par ex. le Cervin), de paysages types (par ex. le val de Bagnes) et de monuments naturels
uniques (par ex. des blocs erratiques). Ces objets d’une valeur et d’une beauté particulières couvrent
près d’un cinquième du territoire.
L’inscription d’un objet dans l’IFP implique que cet objet mérite tout particulièrement d’être conservé
intact ou en tout cas d’être ménagé dans la mesure du possible. L’IFP représente une directive
contraignante pour les services fédéraux lors de l’accomplissement de leurs tâches. Sont du ressort
de la Confédération par exemple la construction d’installations pour des services de la Confédération
(par ex. installations militaires), l’octroi de concessions et d’autorisations (par ex. pour des
téléphériques et des lignes à haute tension) et l’attribution de subventions fédérales (par ex. pour des
constructions de routes ou des améliorations foncières). Lorsqu’un objet IFP pourrait être menacé
lors de l’accomplissement d’une tâche de la Confédération, le service concerné doit demander un
rapport d’expertise à la Commission fédérale pour la protection de la nature et du paysage (CFPN).
(Source : OFEN 2003)
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Davantage d’informations :
Roman Hapka, responsable romand de la Fondation Paysage
Tél. 079 601 76 64, [email protected]
Marcus Ulber, Pro Natura, chef de projet politique de protection de la nature
Tél. 079 860 21 69, [email protected]
Télécharger l’étude :
www.pronatura.ch
www.sl-fp.ch