jardiner autrement
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AFPP – 3e CONFÉRENCE SUR L’ENTRETIEN DES ESPACES VERTS, JARDINS, GAZONS, FORÊTS, ZONES AQUATIQUES ET AUTRES ZONES NON AGRICOLES TOULOUSE – 15, 16 ET 17 OCTOBRE 2013 JARDINER AUTREMENT : DE L’INFORMATION À L’ÉVOLUTION DES PRATIQUES L. DERAIL SNHF, 84 rue de Grenelle, 75007 Paris – France – [email protected] RÉSUMÉ Le plan d’action national Ecophyto a pour objectif de réduire progressivement l’usage des pesticides. L’axe 7 du plan porte sur sa mise en œuvre en zone non agricole (ZNA). L’action 91, « Former et structurer des plateformes techniques d’échange de bonnes pratiques en ZNA » a été déléguée par l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques à la Société Nationale d’Horticulture de France pour la partie jardins d’amateurs. Depuis 2011, celle-ci gère et anime la plateforme www.jardiner-autrement.fr, dont l’objectif est d’inciter les jardiniers amateurs à réduire l’usage des pesticides au jardin. En rappelant les fondamentaux pour un jardin en bonne santé, en faisant le point sur les techniques alternatives efficaces, elle incite les jardiniers à adopter des pratiques raisonnées compatibles avec le développement durable. Espace d’information fiable, elle est également alimentée par des échanges d’expérience grâce à la mise en œuvre d’outils uniques (HortiQuid, concours, évènements…). Enfin, elle se donne pour objectif d’inciter les jardiniers à s’engager dans les réseaux de surveillance biologique du territoire. Mots-clés : www.jardiner-autrement.fr – Ecophyto – Jardiniers amateurs – Pesticides – SNHF. ABSTRACT ANOTHER WAY OF GARDENING: CHANGE OF KNOWLEDGE, CHANGE OF PRACTICE The Ecophyto plan is the French National Action Plan for the reduction of pesticide use over the period 2008-2018. Since 2010, the French National Horticultural Society (SNHF) has been working by delegation of National Office for Water and Aquatic Environments on the main principle 7. In 2011, SNHF has opened the national official website in charge of informing and sharing best practices for nonprofessional gardeners: www.jardiner-autrement.fr. This website is also a sharing platform offering the development of unique tools (like HortiQuid service). Besides, it encourages gardeners to take part in epidemiosurveillance network. Keywords: www.jardiner-autrement.fr – Ecophyto – Nonprofessional gardeners – Pesticides – SNHF. INTRODUCTION L’utilisation des pesticides1 en zones non agricoles (ZNA) représente environ 5% des tonnages de substances actives commercialisées chaque année en France. Les jardiniers amateurs utilisent à eux seuls entre 50 et 66% de ces quantités2. En 2010, l’étude Jardivert3 a montré que pratiquement tous les jardiniers amateurs ont utilisé ou utilisent des pesticides sans avoir conscience de leur dangerosité, pour eux ou la nature. Seulement 32% estiment que ces produits sont dangereux ; 20 % considèrent même que ces produits ne présentent aucun danger. L’usage des pesticides est pourtant loin d’être anodin. Les bilans annuels réalisés montrent une contamination préoccupante des eaux souterraines et superficielles4. Le non-respect des dosages, les usages inadaptés ou encore l’absence de précautions lors de l’application en font des produits potentiellement dangereux pour l’homme et son environnement. Informer, sensibiliser et aider les 17 millions de jardiniers amateurs français à modifier leurs pratiques est donc un enjeu de santé publique, environnemental et de société. Lancé en 2008 suite au Grenelle de l’environnement, le plan Ecophyto a pour objectif de réduire progressivement l’usage des pesticides. L’axe 7 du plan est spécifiquement dédié aux enjeux de réduction et de sécurisation de l’usage des pesticides en zone non agricole. En 2010, le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE), le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) et 11 acteurs principaux du monde du jardinage amateur5 ont signé l’accord-cadre relatif à l’usage des pesticides par les jardiniers amateurs. Celui-ci présente plusieurs objectifs, parmi lesquels : améliorer la connaissance et la mise en pratique des méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides, favoriser la biodiversité au jardin, participer au réseau de surveillance biologique du territoire… ; mais aussi : recueillir et diffuser les expériences positives, favoriser les échanges et les rencontres entre jardiniers… Dans le cadre de conventions avec l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), la Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF) participe aux axes 5 et 7 du plan Ecophyto et plus particulièrement : depuis 2010 à la création et l’animation d’une plateforme d’information et d’échanges de bonnes pratiques entre jardiniers ; depuis 2011 au déploiement de la surveillance biologique du territoire dans les jardins d’amateurs. Il s’agit ici non pas d’exposer les résultats d'une expérience scientifique mais de faire l’état des modalités et de l'exécution du programme de création et d’animation de la plateforme nationale www.jardiner-autrement.fr6. Ces points seront abordés dans la première partie, qui sera suivie d’une présentation de l’impact de l’action sur la réduction des pesticides au jardin. 1 On entend ici par pesticide les produits phytopharmaceutiques relevant de l’article L253-1 du code rural. Source : Accord-cadre relatif à l’usage des pesticides par les jardiniers amateurs, 2010. 3 Source : SYNAPSE, 2010. Etude Jardivert - Etude comportementale sur les jardiniers amateurs face à l’usage des produits phytosanitaires. 4 Source : MEDDE, 2013. Les pesticides dans les eaux douces par secteur hydrographique et par nappe. 5 Association des Journalistes du Jardin et de l’Horticulture (AJJH), Conseil National des Jardins Collectifs et Familiaux (CNJCF), Fédération des magasins de bricolage et de l’aménagement de la maison (FMB), Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs (FNJFC), Fédération Nationale des Métiers de la Jardinerie (FNMJ), Horticulteurs et Pépiniéristes de France (HPF), Jardiniers de France, Jardinot - le jardin du cheminot, Noé Conservation, Société Nationale d’Horticulture de France (SNHF), Union des entreprises pour la Protection des Jardins et des espaces verts (UPJ). 2 6 Action pilotée par le ministère chargé du développement durable, avec l’appui financier de l’ONEMA, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018. PRESENTATION DES MOYENS MIS EN ŒUVRE POUR JARDINER AUTREMENT L’axe 7 du plan Ecophyto prévoit de « développer et diffuser des outils spécifiques pour la diminution de l'usage des pesticides en ZNA ». C’est Internet qui a été retenu comme principal vecteur d’information, comme l’indique l’objectif de l’action 91 : « Former et structurer des plateformes techniques d’échange de bonnes pratiques en ZNA ». La SNHF a ouvert en janvier 2011 la plateforme nationale à destination des jardiniers amateurs, www.jardiner-autrement.fr. L’objectif global de réduction progressive de l’usage des pesticides s’articule autour de trois axes : l’information et l’accompagnement des jardiniers, l’échange et le partage d’expérience, et enfin le déploiement de l’épidémiosurveillance dans les jardins. JARDINER AUTREMENT, UN SITE D’INFORMATIONS FIABLES Le site propose plus de 700 pages de contenus fiables et originaux. Tous les textes font l’objet de relecture par un groupe de travail, constitué de salariés et de membres bénévoles de la SNHF (jardiniers amateurs éclairés et professionnels) bénéficiant de l’appui du conseil scientifique de la SNHF et de partenaires extérieurs. Encourager les jardiniers à s’informer Afin d’encourager les visiteurs à découvrir le site, celui-ci propose des entrées multiples, des lectures à plusieurs niveaux (première approche et approfondissement) et favorise une navigation transversale (fig.1). Les pages sont articulées autour de grandes rubriques (« Prévenir », « Diagnostiquer », « Guérir », « Partageons nos bonnes pratiques… »). L’écriture est simple, le texte est vulgarisé mais juste. Les illustrations en colonne de droite répondent au texte central, où des carrousels d’images favorisent l’interactivité. De nouveaux contenus et fonctionnalités sont régulièrement proposés afin de positionner la plateforme en tant qu’outil convivial et moderne auprès des internautes (agenda, sondage, forum…). Un soin particulier est apporté aux éléments favorisant le référencement naturel dans les moteurs de recherche. Figure 1 : Page d’accueil du site www.jardiner-autrement.fr. Figure 1: www.jardiner-autrement.fr website’s homepage. Inciter à raisonner les pratiques de jardinage En rappelant les fondamentaux pour un jardin en bonne santé, en faisant le point sur les techniques alternatives efficaces, l’objectif est d’apporter des clés pour réussir un jardin plus respectueux de la nature. À l'opposé d'un recueil de recettes, la démarche vise ainsi à fournir dans un langage simple des outils méthodologiques et des connaissances scientifiques sur les végétaux, les ravageurs et maladies, les techniques culturales et les équilibres naturels au jardin. Tous les jardiniers peuvent s'approprier ces outils et trouver dans les fiches du site les éléments indispensables pour établir un bon diagnostic et faire des choix éclairés. Accompagner l’évolution des pratiques Au-delà de l’objectif d’information, la plateforme Jardiner Autrement se donne pour ambition d’impulser et d’accompagner l’évolution des pratiques. Les méthodes alternatives à l’utilisation des pesticides figurent ainsi en bonne place, qu’elles soient indirectes (choix de la bonne plante au bon endroit, pratiques et aménagements favorisant la biodiversité, rotation des cultures…) ou physiques (désherbage manuel, voiles anti-insectes, bandes collantes…). Depuis avril 2013, suite à la signature de l’avenant « Biocontrôle » à l’accord-cadre relatif à l’usage des pesticides par les jardiniers amateurs, le site propose une rubrique dédiée à ces outils. En dernier recours, les internautes trouvent des informations permettant de minimiser les risques liés aux pesticides pour l’applicateur, son entourage et l’environnement. JARDINER AUTREMENT, UN SITE D’ÉCHANGES ET DE PARTAGE D’EXPÉRIENCE Outre son objectif d’information, le site Jardiner Autrement propose différents outils afin de favoriser le partage des savoirs et savoir-faire, non seulement entre amateurs mais aussi avec des experts. Parmi ces outils, deux sont particulièrement originaux : le service HortiQuid et l’espace « Initiatives et retours d’expériences ». D’autres, plus « classiques », contribuent également à l’animation du site. Le service HortiQuid En 2011, la SNHF a créé le service HortiQuid, mobilisant plus de 130 experts bénévoles (scientifiques, professionnels, amateurs éclairés...), afin d'apporter des réponses fiables aux questions des jardiniers. HortiQuid est un service gratuit, accessible à tous sur les sites de la SNHF et de Val’hor. Sur Jardiner Autrement, il est dédié aux questions sur les pratiques alternatives à l'utilisation des pesticides. Les questions posées sont modérées vers les experts compétents, qui adhèrent à une charte déontologique7. Les réponses sont capitalisées et classées selon leur thématique, constituant une véritable base de données technique. L’espace « Initiatives et retours d’expériences » Depuis mi-2013, la rubrique « Initiatives et retours d’expériences » donne la parole aux acteurs de la réduction des pesticides au jardin. Jardiniers amateurs, sociétés d’horticulture, services d’espaces verts, etc. sont invités personnellement à participer en tant qu’auteur. Chaque mois, de nouveaux articles sont ainsi publiés, témoignant de la dynamique engagée sur le territoire8. Autres outils d’animation et de partage Chaque année depuis 2011, le concours national « Jardiner autrement, réduisons l’usage des pesticides au jardin » récompense les jardiniers ayant des pratiques respectueuses de l’environnement et économes en pesticides. Des reportages sont réalisés dans les jardins lauréats et valorisés sur la plateforme. Enfin, dans l’objectif d’appuyer le développement d’une communauté jardinant « autrement », le site propose depuis mai 2012 un forum d’échanges sur les bonnes pratiques. 7 La charte déontologique propose notamment des valeurs d'indépendance, de désintéressement, de mutualisation des connaissances et d’exigence de compétence. 8 L’ouverture récente ne permet pas d’analyser l’intérêt des visiteurs pour ces articles. JARDINER AUTREMENT, SUPPORT DE L’EPIDEMIOSURVEILLANCE Outil d’information et d’accompagnement des jardiniers, support d’échanges et de partage d’expérience, le site incite également les jardiniers à devenir observateurs bénévoles, les rendant ainsi acteurs de la surveillance biologique du territoire. Le guide d’observation et de suivi Dans le cadre de l’axe 5 du plan Ecophyto concernant l’épidémiosurveillance, la SNHF a été missionnée par le MAAF pour rédiger le guide national de référence « Observation et suivi des bioagresseurs au jardin ». Publié en 2012, ce document donne aux jardiniers observateurs les bases nécessaires à l’établissement du diagnostic et au relevé des observations suivant des protocoles harmonisés au niveau national pour soixante-dix couples plantes-bioagresseurs9. Accompagner le déploiement de l’épidémiosurveillance En 2013, la SNHF a été missionnée par l’Onema afin de favoriser et d’accompagner le déploiement de l’épidémiosurveillance dans les jardins. Voici ci-dessous les grands axes du projet. Dans un premier temps, une rubrique dédiée a été créée sur le site Jardiner Autrement afin d’expliquer la démarche et de rendre disponible le guide. Les 70 couples sont progressivement intégrés dans la rubrique « Fiches techniques » et complétés par des éléments de contrôle des bioagresseurs, pouvant servir de support aux animateurs du réseau d’épidemiosurveillance. Les bulletins de santé du végétal (BSV) spécifiques aux ZNA amateurs seront mis en avant sur la plateforme. Ils constituent pour le jardinier un outil précieux d’aide à la décision, l’incitant à observer davantage son jardin et à raisonner ses propres stratégies de protection des végétaux, contribuant à l’objectif du plan Ecophyto. Un partenariat est en cours de finalisation avec l’Unité Mixte de Recherche Santé et Agroécologie du Vignoble de Bordeaux, de l’Institut National de Recherche Agronomique. La collaboration permettra de mettre à disposition des jardiniers, sur la plateforme et sur smartphone, un outil de diagnostic guidé. Le logiciel permettra également le relevé et la transmission des observations sur la base de données Epiphyt du MAAF. Enfin, des actions complémentaires sont proposées, telles que l’actualisation annuelle du guide, la création d’un référentiel de formation des observateurs, définition d’un concours de motivation des observateurs, ou encore l’ouverture de l’espace « Initiatives et retours d’expérience » aux acteurs de l’épidémiosurveillance. ACTIONS D’ACCOMPAGNEMENT ET DE PROMOTION DU PROJET En parallèle de la gestion et de l’animation de la plateforme nationale, des actions complémentaires ont pour objectif d’amener les jardiniers à découvrir le site Jardiner Autrement. Lettres d’information et communiqués La SNHF édite mensuellement une lettre d’information « Jardiner Autrement », qui valorise les activités menées dans le cadre du projet. Un programme de communiqués de presse accompagne également les évolutions et temps forts de l’action (concours, nouveaux contenus…), ainsi que les évènements (conférences, rencontres…). 9 Les 70 couples plantes-bioagresseurs ont été retenus selon les critères suivants : consommateurs de pesticides, fréquents dans les jardins ou au contraire émergents ou réglementés, représentant un risque important de contamination des cultures professionnelles (agriculture, maraîchage, floriculture…), voire des problèmes de santé publique (plantes allergisantes) Les réseaux sociaux Depuis février 2012, la SNHF anime un compte Twitter @Jardiner_Autrem, visant un public « connecté » d’influenceurs et de blogueurs. Pour atteindre une cible plus large, une page « Jardiner Autrement » a été ouverte sur Facebook en mai 2013. Enfin, afin de promouvoir le site vers les réseaux sociaux, des « boutons de partage » sont présents sur chaque article, permettant aux internautes de partager facilement les contenus. Conférences et stands En 2011, le conseil scientifique de la SNHF a organisé le colloque scientifique « Jardiner Autrement, stratégies environnementales au jardin ». Afin de démultiplier l’action au niveau régional, sept journées de vulgarisation ont eu lieu depuis, sur le thème « Jardiner autrement » et « Alliances au pays des racines ». Parallèlement, la SNHF a co-organisé, sur le territoire de la France Métropolitaine, 22 rencontres sur le thème « Jardiner Autrement : conférences et échanges autour du jardinage raisonné ». Les initiatives locales intéressantes présentées font l’objet d’interviews aux fins de capitalisation et d’alimentation de l’espace « Initiatives et retours d’expériences » du site. Enfin, « Jardiner Autrement » était la thématique des stands SNHF pour l’année 2012-2013. Elle a été mise en avant sur 8 salons, à travers une scénographie spécifique (kakémonos, banque d’accueil, végétaux mellifères, bac à compost, bassin, hôtel à insectes…) et des animations (quizz enfants et adultes, reconnaissance d’insectes, analyses de sol…). Les autres acteurs de la promotion Le ministère de l’Ecologie mène depuis 2010 une campagne de communication sur le thème Jardiner Autrement. Celle-ci se traduit par une campagne de presse, l’édition d’affiches et de livrets pédagogiques, de chroniques audio et vidéo, d’achat de mots-clés sous Google, etc. Les démarches des signataires de l’accord-cadre ou d’autres acteurs, citant ou non la plateforme Jardiner Autrement, contribuent également à atteindre l’objectif national de réduction des pesticides. RESULTATS ET DISCUSSION Des indicateurs permettent de mesurer de manière fiable le nombre de personnes touchées par les actions menées sur et autour de la plateforme. D’autres sont plus difficiles à évaluer, tels que la transmission et la reprise de l’information dans l’entourage et surtout, l’impact sur le changement de pratiques au jardin. 400 000 VISITES SUR LE SITE DEPUIS OUVERTURE Depuis son ouverture, le site a accueilli environ 397 000 visites, dont 331 000 visiteurs uniques10 et 16.5% de visiteurs fidèles. Cela représente en moyenne 13 450 visites par mois. Ce nombre est croissant chaque année (tab. I et fig. 2), atteignant environ 26 000 visites par mois sur le premier semestre 2013. 10 Visites : nombre de visites enregistrées par le site. Visiteurs uniques : nombre d’internautes ayant visité le site une seule fois durant une période donnée. Source des données : Google Analytics. Tableau I : Principales statistiques de fréquentation (15/01/2011-30/06/2013) Table I: Main web statistics (01/15/2011-03/30/2013) 2011 2012 2013 (au 30/06) /an /mois /an /mois /mois Nombre de visites Nb visiteurs uniques 86 027 70 242 7.480 6 108 145 912 132 547 12 159 11 045 25 969 21 928 Nb de pages vues 231 543 20 134 430 124 35 844 75 341 Nb de pages / visite 2,69 2,78 2,90 00:01:48 00:02:00 00:01:59 Taux de rebond 65% 69% 68% % nouvelles visites 82% 85% 83% Durée / visite Figure 2 : Evolution de paramètres de fréquentation du site et courbe de tendance. Figure 2: Evolution of the monthly utilization and trend line. On note qu’en périodes de campagne du MEDDE (symbolisées par une double flèche rouge), le pourcentage de nouveaux visiteurs augmente, mais ceux-ci ne sont pas forcément intéressés par la plateforme : ils passent moins de temps sur le site et voient moins de pages. En deux ans et demi, environ un quart des 400 000 visiteurs ont passé plus d’une minute sur le site et peuvent être considérés comme sensibilisés à la réduction de l’usage des pesticides au jardin. Les trois quarts des visiteurs restent moins d’une minute de visite, mais ont néanmoins pris connaissance de l’existence de la plateforme. TROIS PRINCIPAUX CENTRES D’INTÉRÊTS Trois principaux centres d’intérêt se dégagent de l’analyse du nombre de pages vues11 (fig. 3). Les jardiniers recherchent d’abord des solutions fiables notamment sur la santé du jardin, en utilisant les Fiches techniques et le service HortiQuid (41% des pages vues). D’autre part, ils s’intéressent aux mesures prophylactiques favorisant la bonne santé des végétaux à travers les rubriques « Prévenir » et « Les petits dossiers » (35%). Enfin, les pages relatives au partage d’expérience entre jardiniers, notamment avec les reportages dans les jardins lauréats et le forum sont également très visitées (18% des pages vues). 11 Notons que la page d’accueil (20% des pages vues) est exclue des statistiques. D’autre part, il est normal que des rubriques récentes ou avec peu de pages comptent moins de visites que les plus anciennes ou les plus fournies. Figure 3 : Pourcentages de pages vues sur les principales rubriques du site (hors page d’accueil). Figure 3: Percentage of page views for the main website’s sections (except for the homepage). Un point fort : les fiches techniques La rubrique Fiches techniques est l’un des atouts de la plateforme : avec 31% des pages vues, elle est la rubrique la plus visitée alors qu’elle ne compte que 7% des pages du site. Cela confirme que les jardiniers recherchent des solutions pratiques et fiables aux problèmes rencontrés sur la santé des plantes. En juin 2013, la plateforme compte une cinquantaine de fiches sur les principaux ravageurs et maladies du jardin. D’ici fin 2013, elle en proposera une centaine, ce qui fera de Jardiner Autrement un site de référence inédit sur la santé des végétaux et le contrôle des bioagresseurs au jardin. Chaque fiche propose en effet : une « carte d’identité » du bioagresseur, des éléments de biologie, une échelle de gravité des dégâts, des éléments de diagnostic (symptômes, dégâts), les risques de confusion, des mesures prophylactiques (culturales, agronomiques, physiques…) et de biocontrôle des principaux bioagresseurs au jardin. Des réponses personnalisées sur HortiQuid Avec 10% des pages vues du site pour environ 300 réponses capitalisées, le service HortiQuid montre que les jardiniers recherchent des réponses fiables et personnalisées. Les thématiques des questions permettent d’affiner leurs centres d’intérêts : 46% portent sur les ravageurs et maladies, 19% sur l’écologie du jardin, 15% sur les techniques de culture et 10% sur la gestion des plantes indésirables. Les végétaux les plus concernés sont les arbres et arbustes d’ornement (25%), les fruitiers et petits fruits (22%) et les plantes potagères (13%). Une large place pour la prévention « Mieux vaut prévenir que guérir », tel est l’adage de la rubrique « Prévenir » qui aborde de manière approfondie les grands axes de prévention au jardin : connaître l’environnement et la nature du sol, choisir des plantes adaptées, favoriser la biodiversité… Elle représente 24% des pages vues, contre respectivement 7% pour « Diagnostiquer » et 6% pour « Guérir ». Cette différence s’explique par la richesse de contenus de « Prévenir », alors que les deux autres ne comptent pour l’instant qu’un faible nombre de pages. Leur enrichissement est un objectif 2014. Partage d’expérience entre jardiniers Avec 11% des pages vues du site, le concours est une action d’animation très importante du programme. Il est accompagné d’un effort de communication conséquent qui bénéficie d’une bonne reprise par les médias (voir plus bas). Il accueille chaque année une trentaine de candidatures, permettant de sélectionner cinq lauréats qui deviennent en région de véritables ambassadeurs du jardinage raisonné. Les reportages dans les jardins lauréats représentent 85% des pages vues sur la sous-rubrique du concours. Enfin, le forum compte 7% des pages vues. Une réflexion est en cours afin de le différencier des autres forums qui, plus anciens, captent déjà la majeure partie des jardiniers en ligne. LES SOURCES DE TRAFIC Le trafic issu de recherche sur des moteurs (Google et autres) est la principale source de visites avec 46% du trafic généré vers le site. La forte utilisation du terme « Jardiner autrement » est un indicateur de notoriété du site, alors que grand nombre d’autres mots-clés amenant vers la plateforme traduit la qualité du travail de référencement. Les sites référents génèrent 24% du trafic : les internautes arrivent par le biais d’autres sites, essentiellement ciblés par les campagnes du MEDDE. Les sites des signataires de l’accordcadre ne contribuent qu’à une faible part du trafic (0.01%). Ils restent difficile à mobiliser, tant pour relayer la plateforme que pour y participer. Des outils tels que la rubrique « Initiatives et retours d’expérience » constitue un moyen de les impliquer davantage. Les accès directs représentent 21% du trafic. Ils correspondent aux internautes ayant tapé directement l’URL du site (notoriété) ou l’ayant ajouté à leurs favoris (fidélité). Enfin, les campagnes sponsorisées du MEDDE (type Adwords) apportent 6% du trafic pour les campagnes. Les campagnes balisées issues des communiqués de presse et lettres d’information du projet contribuent quant à elles à 3% des visites. IMPACT DES ACTIONS D’ACCOMPAGNEMENT ET DE PROMOTION Il reste parfois difficile d’appréhender les effets de certains moyens mis en œuvre, comme les réseaux sociaux par exemple. Néanmoins, les premières estimations montrent un potentiel non négligeable de personnes sensibilisées. Lettres et retombées presse Sur le premier semestre 2013, la lettre d’information Jardiner Autrement a été envoyée à une moyenne de 11 200 destinataires. Parmi eux, environ 2 000 sont des inscrits directs via la plateforme, les autres étant les contacts de la SNHF. Le taux d’ouverture moyen est de 6% et chaque envoi génère en moyenne 820 visites. Chaque communiqué de presse génère en moyenne 220 visites. Leur reprise ou leur approfondissement par différents médias permet de relayer l’action au niveau local ou national. Depuis octobre 2011 et jusqu’au 31 mai 2013, 348 retombées médias sont recensées, dont 43% concernent le concours, 43% les conférences et journées à thème, et 14% les contenus du site. La diffusion pour ces retombées médias est évaluée au minimum à 14,6 millions de contacts (la diffusion reste inconnue pour 17% des retombées). Ce chiffre est donné hors taux d’audience (lecture effective) et hors taux de circulation (nombre moyen de lecteurs par exemplaire diffusés d'un titre), qui sont non récupérables. Réseaux sociaux Les principaux réseaux sociaux renvoyant vers le site sont Facebook (63%) et Twitter (23%). 570 tweets ont été envoyés par le compte Twitter qui compte plus de 550 abonnés. D’ouverture récente, le compte Facebook compte déjà plus de 160 mentions « J’aime », pour une portée totale par semaine d’environ 600 personnes. Les réseaux sociaux donnent un écho aux actualités de la plateforme (nouveaux contenus, conférences, forum…) et relaient les initiatives d’autres acteurs (valorisation de la veille). Si Facebook et Twitter génèrent moins de 1% du trafic du site, ils sont incontournables dans la diffusion virale de l’information, notamment auprès d’un public non présent spontanément sur le site et qui apprécie la notion d’appartenance à une communauté. Conférences et rencontres En 2011, le colloque « Jardiner autrement, stratégies environnementales au jardin » a accueilli 180 personnes à Montpellier. Les 7 journées de vulgarisation ont compté 1 450 participants et les 22 conférences 1 500 participants sur toute la France. Ce sont ainsi plus de 3 135 personnes qui ont été sensibilisées à la réduction des pesticides au jardin et à l’existence de la plateforme nationale. Enfin, les stands Jardiner Autrement ont quant à eux attiré un public nombreux mais difficile à quantifier. En moyenne par salon, 55 quizz ont été réalisés, 500 « Petit guide à l'attention des jardiniers amateurs » pour les adultes et 500 livrets « Jardine au fil des saisons » pour les enfants (documents du MEDDE) ont été distribués. CONCLUSION Depuis 2010, de nombreux moyens ont été déployés dans le cadre du programme « Jardiner Autrement » afin de sensibiliser les jardiniers amateurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement. Outre la plateforme d’information et d’échange, des actions complémentaires ont permis d’aller à leur rencontre, via les réseaux sociaux et les médias, mais aussi sur le terrain lors de conférences et de salons. Si certains indicateurs permettent d’évaluer de manière fiable le nombre de personnes sensibilisées, d’autres sont incertains, rendant difficile une estimation globale. Il serait ainsi intéressant de pouvoir mesurer l’impact des actions menées. Les jardiniers ont-ils pris conscience qu’utiliser des pesticides n’est pas un geste anodin ? Ont-ils mis en application les solutions alternatives proposées sur le site Jardiner Autrement ? Le programme a-t-il induit une modification durable des comportements ? Les chiffres de l’évolution des usages de pesticides en jardins d’amateurs sont encore difficiles à obtenir et une réflexion spécifique a été engagée pour cette cible12. Entre les périodes 20092010 et 2010-2011, les quantités de substances actives vendues en zones non agricoles (amateurs et professionnels confondus) ont diminué de 11% et le NODU13 usages non agricoles de 2.4%. Entre les périodes 2008-2010 et 2009-2011, une augmentation de 22% des ventes de produits de biocontrôle a été observée. Ainsi, si les indicateurs demeurent peu précis pour les jardiniers, il se pourrait que ceux-ci soient sur la voie d’un changement de comportement. REMERCIEMENTS Je remercie l’ONEMA, le MEDDE et le MAAF pour leur confiance renouvelée dans les actions de la SNHF. Mes remerciements sincères sont adressés au groupe de travail et au conseil scientifique de la SNHF pour leur précieux soutien, et à mes collègues pour leur implication. Merci enfin aux signataires et partenaires pour leur participation. 12 Les chiffres cités dans ce paragraphe sont issus de la « Note de suivi 2012, tendances du recours aux produits phytopharmaceutiques de 2008 à 2011 », éditée par le MAAF sur le plan Ecophyto. 13 Selon le document cité dans la note précédente : « l’indicateur NODU traduit l’intensité du recours aux produits phytopharmaceutiques, tout en s’affranchissant des possibles substitutions de produits par des produits plus efficaces à faible dose ».