Une zone franche pour l`art Cubain - Lettres de Cuba

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Une zone franche pour l`art Cubain - Lettres de Cuba
Une zone franche pour l’art Cubain
Par Virginia Alberdi
Traduit par Alain de Cullant
Número 06, 2015
Tous ceux qui veulent voir peuvent voir. L’art cubain contemporain dans sa complexe
diversité a sa place dans les anciennes fortifications d’El Morro et de La Cabaña, dans le
cadre du programme de la Biennale. Ce n'est pas un apanage ; dans d’autres endroits de
l'événement les créateurs de l'île montrent leurs œuvres les plus récentes. Mais dans le
complexe culturel se trouvant à l’entrée de la baie, l’exposition « Zona Franca »
regroupe la plus grande partie des artistes cubains.
Les chiffres, à eux seuls, sont impressionnants : 240 artistes, 110 avec des expos
personnelles et d’autres faisant partie d’une vingtaine d'expositions collectives. Les
œuvres, en grande majorité, ont été réalisées au cours des cinq dernières années et,
également, un pourcentage non négligeable de celles-ci a été conçu en pensant à la
Biennale. Donc on peut parler d’une exposition de l'art qui est fait à Cuba actuellement.
Ce n'est pas la première fois que la forteresse accueille une série d'expositions d’un tel
caractère. Ce qui une fois a été le siège des principales expositions de la Biennale abrite,
depuis la 11e, la création cubaine jusqu’à atteindre des proportions gigantesques cette
année, présente même dans les fossés entourant la forteresse.
« Zona Franca » fait partie de l’appelé programme collatéral de la Biennale. Cependant,
pour les nombreux visiteurs, professionnels ou simples spectateurs, attirés par la
Biennale, La Cabaña et El Morro constituent un centre d'attention aussi prioritaire que
d’autres espaces. C'est pourquoi il est utile de considérer si le terme collatéral est juste,
nous devrions en utiliser un autre plus pertinent, faisant allusion à une nécessaire et
significative complémentarité impossible à ignorer.
Parmi les participants on observe une confluence intergénérationnelle et une présence
de créateurs de presque toutes les provinces du pays, c’est aussi pour cette raison qu’il
est également plausible de définir l'espace comme une sorte de salon national d'art
contemporain.
Cette définition n'a rien à voir avec les valeurs cumulées – la quantité-, mais
éminemment discursives, à partir de la qualité et de la représentativité des techniques,
des supports, des tendances et des styles.
Les commissaires, dirigés par le noyau d’Arte-cubano Ediciones, du Conseil National
des Arts Plastiques, ont évalué et décanté les propositions jusqu’à concentrer une grande
trame douée de sens.
Sur ce sujet, Isabel M. Pérez, sa directrice, a déclaré : « Nous avons organisé ce grand
projet autour de six grands thèmes. Nous nous référons aux motivations récurrentes qui
ont occupé les narratives de l'art cubain lors des cinq ou six dernières années et, à partir
de ces lignes, nous avons mis en place un itinéraire qui ne sera pas chimiquement pur.
Ces lignes ont à voir avec la mémoire, l'identité, la construction de l'histoire, la
communication, le territoire et l'histoire de l'art ».
Du point de vue visuel, l'unité sera garantie par le dessin graphique apporté
solidairement par l'artiste espagnol Ricardo Suárez Cuerda, qui a travaillé avec l'équipe
des commissaires composée par Tania Parsons, Ariana Landaburo, Estela Ferrer, Liana
Rodríguez et Elisa González et qui a compté l’appui de Quique Martinez et d’Ingeniería
del Arte pour la production et le montage.
Comme un invité spécial, dans une des zones extérieures de La Cabaña, on montre la
série de sculpture Conexiones cartográficas, parrainée par l'IVAM (Institut Valencien
d'Art Moderne), qui est une approximation suggestive et poétique entre l’art et le sport.
Cette série est composée de neuf fontaines dessinées par des sculpteurs de diverses
latitudes, parmi eux le célèbre artiste cubain José Villa Soberon.
En valorisant l'étendue de « Zona Franca », et après avoir noté comment les artistes
cubains d'aujourd'hui sont préoccupés « pour atteindre une insertion efficace et
intelligente dans les circuits internationaux de l’art, basée sur un nouveau
cosmopolitisme, sur une nouvelle mondialisation qui a, par moments, des prétextes
locaux ou émet des signes contextuels », l'architecte, commissaire et critique Nelson
Herrera Ysla a dit : « Il est rare d’avoir la possibilité de confronter une immensité de
projets en seulement un mois, dédiés au public de la Biennale de La Havane et
représentant un matériel informatif de première main pour les experts de toutes les
latitudes, les spécialistes et le public en général. C'est, en quelque sorte, l'art
contemporain réalisé à Cuba, produit dans cette île chaude et humide, des mouvements
de diverse classe et d’un stoïcisme singulier quand il s'agit de montrer sa force et sa
vitalité créatrice ».
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