Capitalisme, socialisme ou un autre type de société

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Capitalisme, socialisme ou un autre type de société
Capitalisme, socialisme ou un autre type de société ?
Le choix entre capitalisme et socialisme semble aujourd’hui définitivement arrêté.
L’échec des expériences de « socialisme réel » laisse croire que le capitalisme est le seul type
de société possible. Dans le texte « Vers un autre type de société », il est expliqué que tel n’est
pas le cas, et que la véritable alternative est plutôt entre « culture d`asservissement » et
« culture de liberté ».
Il nous a paru nécessaire ici de clarifier ces concepts et d’expliquer la nature de la
stratégie qui permettrait à cette transformation révolutionnaire de s’effectuer sans troubles
majeurs et rapidement.
Qu’est ce que le « capitalisme » ?
Le dictionnaire Robert définit ainsi le mot « capitalisme » : « Régime économique et
social dans lequel les capitaux, sources de revenu, n’appartiennent pas, en règle générale, à
ceux qui les mettent en œuvre par leur propre travail ». Ceci signifie que le capitalisme est
une société à deux classes, celle des possédants et celle des salariés, soit en d’autres termes
une société d’oppression d’une classe nombreuse par un petit nombre d’individus qui se
transmettent de façon héréditaire le « pouvoir économique. »
Le mot « capitalisme » désigne donc un système d’exploitation des peuples
absolument inacceptable dans une culture qui reconnaît les droits de l’homme. Et quand il se
présente, comme celui de George W. Bush, le « capitalisme compatissant », il devient
proprement injurieux. La prudence est donc recommandable dans son utilisation.
Qu’est ce que le « socialisme » ?
L’absence totale de contrôle du pouvoir économique, détenu par des familles
privilégiées, a conduit à l’invention du « socialisme », soit, selon le même dictionnaire, d’une
« doctrine d’organisation sociale qui entend faire prévaloir l’intérêt, le bien général, sur les
intérêts particuliers, au moyen d’une organisation concertée ». En fait, le socialisme a cru
résoudre le problème en transférant la propriété des moyens de production à l’État. Les
expériences concrètes ont au moins révélé que ce problème n’était pas si simple et que la
bureaucratie pouvait être aussi oppressive que les « patrons » privés. Mais l’échec des
expériences de « socialisme réel » ne démontre pas toutefois qu’il ne doit y avoir aucune
place dans une société moderne pour des entreprises publiques.
Ce que nous appelons capitalisme recouvre plusieurs formes possibles de relations
entre le mode de production et de distribution et les autres structures de la société. Il y a eu
dans l’histoire plusieurs formes de capitalisme. Les États ont pris souvent l’initiative de la
création d’entreprises, Tel est le cas aujourd’hui dans le domaine de l’industrie (Airbus,
Ariane-Espace) et dans celui de la recherche (Nasa, Ifer, etc.) Le secteur privé lui-même a
connu les formes les plus variées – par exemple les corporations sous l’ancien régime -. La
taille des unités de production a beaucoup varié. Surtout l’encadrement des entreprises par les
États a connu les formes les plus diverses, notamment en ce qui concerne la fiscalité, source
du financement des activités publiques et en particulier des armées. Et la transformation du
système que l’on appelle ainsi aujourd’hui se poursuit sous nos yeux.
Les pays dans lesquels les expériences de nationalisation de tous les biens de
production ont été faites étaient peu développés et n’avaient aucune pratique de la démocratie.
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Les États jouent de toute manière un rôle fondamental dans l’encadrement juridique, fiscal,
social, et dans le financement du fonctionnement du secteur privé. L’erreur majeure qui a été
commise dans les expériences précitées a été de monopoliser le pouvoir économique, - au lieu
de le limiter, de le contrôler et de l’animer -, aboutissant ainsi à sa bureaucratisation et à la
dictature. On ne saurait juger du « socialisme » à partir des essais ainsi faits.
Existe-t-il un troisième type de société ?
La définition d’un type de société souhaitable et possible exige que l’on ne se limite
pas à la structure économique, mais que l’on prenne en compte dans l’analyse du problème
toutes les « structures » qui constituent une société. Tout semble se passer aujourd’hui comme
si les esprits, même les plus conservateurs, raisonnaient en ayant adopté la distinction
marxiste entre « l’infrastructure » économique dont l’évolution dirigerait le monde et les
« superstructures » idéologiques, institutionnelles, etc. qui seraient produites par
« l’infrastructure ». Vouloir tout analyser par la seule économie est en tout cas une erreur très
répandue, mal justifiée par la notion magique de « marché. »
Un type de société ne se limite pas à son système économique. La description qui
sera faite par les historiens du futur du type de société existant au début du XXIe siècle
comprendra inévitablement celle des institutions, des croyances religieuses, politiques et
sociales, des sentiments identitaires dominants, du système de sécurité, de la division en
classes sociales, du système de répartition de la richesse commune, des systèmes éducatifs, et
de bien d’autres aspects, y inclus celui de la rapidité du changement social, sous l’influence de
forces encore mal identifiées. Il faudrait en fait traiter sur un plan d’égalité six « structures »
majeures : le mode de production, le système de sécurité, le système institutionnel, la structure
sociale, le système explicatif, le système identitaire. C’est d’ailleurs ce que font, sans le
théoriser clairement, les chercheurs de sciences sociales aujourd’hui
Il résulte de ce constat qu’il est indispensable d’accorder la plus grande attention aux
« structures » qui conditionnant le mode de production et de distribution de la richesse
commune et aux « forces » qui les font évoluer. Il faut donc identifier les structures qui
constituent l’environnement politique du pouvoir économique et tenter de définir comment il
serait possible d’agir sur les forces qui transforment l’ensemble de la société. Le phénomène
le plus important qui caractérise la société actuelle est son extraordinaire vitesse de
transformation. Aucune structure n’est stable. Et les forces sociales qui les transforment sous
nos yeux sont engagées dans un combat douteux dans lequel il s’agit d’intervenir si l’on
souhaite qu’il soit gagné dans un sens plus juste et plus humain.
La transformation qui est en cours concerne bien le « type de société » et la nature
même de la culture universelle. Nous vivons toujours dans une « culture d’asservissement »
fondée sur la guerre (contre « l’ennemi » réel ou inventé), et sur l’accaparement de la richesse
commune par une frange très faible de la population mondiale. Les fondements de notre
société restent encore, comme ils l’ont toujours été dans toutes les sociétés connues jusqu’à ce
jour, le militarisme et l’hérédité du pouvoir. Les complexes militaro-industriels suscitent des
guerres (comme celle d’Irak). Le pouvoir économique détenu par quelques familles dans
chaque pays continue d’accaparer la plus grande part de la richesse commune aux dépens des
peuples et à en transmettre l’essentiel de génération en génération. Le pire est peut-être que le
seul sens de la vie collective qui est ainsi offert aux esprits est celui de la guerre et de
l’enrichissement.
Seule l’action sur les idées reçues en ces domaines peut avoir une chance d’effectuer
le profond changement de culture qui offrirait un autre sens à la vie : celui de la créativité, de
la recherche, de l’éducation et de la fraternité . Les plans sur lesquels la réflexion et l’action
devraient se concentrer sont donc :
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les politiques étrangères qui devraient conduire à la paix et à la collaboration de tous
les peuples,
la mise sous contrôle démocratique d’un pouvoir économique qui devrait être encadré
par une fiscalité rationnelle et échapper à sa transmission héréditaire.
la révision de la conception de la division du travail, celle existant aujourd’hui
conduisant inévitablement à une société de classes, c’est-à-dire d’exploitation.
Sur ces divers plans, l’arme la plus efficace à la disposition des hommes de bonne
volonté reste incontestablement le remplacement de concepts périmés par des notions plus
conformes à la réalité et aux objectifs poursuivis. Or pour faire triompher des concepts clairs,
il est nécessaire de disposer de propositions concrètes au sujet des transformations
indispensables des structures sociales.
L’action sur la politique étrangère
Ainsi en ce qui concerne les relations internationales, il est indispensable de constater
que l’idée de conquête territoriale, qui a gouverné le monde pendant des milliers d’années est
simplement devenue ridicule. Il en résulte que les frontières ne sont plus menacées et que
l’entretien d’armées conçues pour les protéger est obsolète. Il serait essentiel sur ce point de
réfléchir aux conséquences psychologiques de l‘arrogance des pays riches à l’égard des
grands pays émergeant comme la Chine, l’Inde ou l’Iran, et aux causes des réactions
d’agressivité ainsi provoquées. La notion « d’intérêt national » qui inspire toutes les politiques
étrangères, et qui est toujours teintée de militarisme, doit être entièrement revue et corrigée au
moment où seule l’organisation rationnelle de l’économie mondiale peut permettre de
défendre les intérêts de tous les peuples du monde. Les sentiments universellement répandus
dans tous les pays de leur supériorité à l’égard de tous les autres doivent être renvoyés au rang
des croyances primitives, indignes d’êtres civilisés. L’élargissement au niveau européen et
mondial des sentiments identitaires de classes moyennes de plus en plus appelées à travailler
au niveau international doit être encouragé par tous les moyens. Le dépassement des États
nations est le processus le plus important qui doit être poursuivi pour le bonheur des peuples
et pour l’instauration d’un type de société véritablement moderne, rationnel et démocratique.
La réforme, ou plutôt le remplacement d’institutions mondiales conçues il y a trois quarts de
siècle et aujourd’hui périmées, doit être considérée comme le dossier le plus important de
toutes les politiques étrangères. Il faut en finir avec l’arrogance des pays riches à l’égard des
pays pauvres, donner satisfaction aux fiertés nationales en leur offrant des places
satisfaisantes dans la discussion et la négociation, mettre en œuvre des procédures
d’harmonisation du droit applicable aux activités économiques, mette fin aux pratiques des
États – paradis fiscaux, initier des très grands projets communs de développement des pays
pauvres, financer l’accès à tous les niveaux d’éducation pour tous les êtres humains, offrir un
sens nouveau à la coopération entre les peuples.. La réforme et l’élargissement du Groupe des
Huit devrait être au centre de ces préoccupations. C’est ainsi par la combinaison de concepts
nouveaux et de nouvelles perspectives qu’il devrait être possible d’agir sur l’évolution des
forces et des structures sociales.
La démocratisation et le contrôle du pouvoir économique
Il en va de même pour la démocratisation du pouvoir économique. Il est fondamental
de constater qu’au stade d’évolution où est arrivée la société mondiale en ce début de
XXIe siècle, le système capitaliste en vigueur reste un système dynastique. La détention du
capital, c’est-à-dire des grandes fortunes, s’effectue de façon héréditaire au sein de familles
qui se transmettent le pouvoir économique de génération en génération. La prise du pouvoir
par la grande bourgeoisie sous le couvert d’institutions démocratiques a simplement
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transformé le système de transmission héréditaire du pouvoir politique des princes et des rois
en un système de transmission héréditaire du pouvoir économique et financier qui en fait
équivaut au pouvoir politique. Ce pouvoir économique échappe au surplus à tout encadrement
juridique et institutionnel, donc à tout contrôle politique et démocratique, du fait qu’il agit au
niveau planétaire. Les quelques deux cents États nations, grands ou petits n’ont aucun moyen
de contrôle, aussi bien sur le plan fiscal que juridique. Ce pouvoir monopolise les possibilités
d’initiative sur les points fondamentaux, et débouche sur une société de classes extrêmement
inégalitaire et oppressive surtout pour l’immense armée des travailleurs pauvres ou « classe
inférieure structurelle. » Le concept d’hérédité des patrimoines familiaux doit donc être
dissocié de celui d’hérédité du pouvoir économique. Le premier est en accord avec la vision
d’une société libérale et concurrentielle qui ne peut garantir une absolue égalité des chances
mais tâche de s’en rapprocher. Le deuxième est simplement inadmissible, parce que contraire
à toute démocratie. La recherche d’un autre type de société doit donc définir la réglementation
successorale et les régimes fiscaux qui assureraient le maximum d’égalité dans la répartition
des richesses et du pouvoir qu’elles détiennent. Ce qui renvoie au problème précédent du
dépassement des États nations, puisqu’aucune réglementation de ce genre n’est concevable si
elle n’est pas appliquée de façon universelle,
La conception du travail
Cette approche structurelle conduit inévitablement à remettre en cause la division du
travail, telle qu’elle est aujourd’hui conçue entre activités nobles et emplois abrutissants.
L’adage populaire « Il n’y a pas de sot métier » résume assez bien l’idéologie conservatrice
qui maintient les peuples dans l’obéissance. Il est trop évident au contraire qu’il existe une
masse d’emplois ennuyeux, fatigants et mal payés et que c’est une pure escroquerie
intellectuelle que de leur donner le même nom de « travail » qu’aux emplois créatifs,
intéressants et bien rémunérés. Ces derniers sont en fait des « jeux » alors que les autres
ressemblent plutôt aux « travaux forcés » infligés aux délinquants. Les conservateurs et les
privilégiés trouvent naturel d’avoir des domestiques et des « travailleurs » à leur service. Mais
le romantisme de la gauche à l’égard du « prolétariat », sous l’influence marxiste, vient
confirmer l’idée fausse selon laquelle la division actuelle du travail dans la société moderne
est une nécessité économique contre laquelle il serait utopique de vouloir s’élever. La
production des biens nécessaires à la vie entraînerait nécessairement une société de classes. Il
s’agit d’une idée reçue, bien ancrée dans la majorité des esprits. La division actuelle du
travail, démontrée comme source de productivité depuis Adam Smith et ses successeurs
(Taylor, Ford, travail à la chaîne etc.) est considérée comme nécessaire au développement
économique et comme correspondant à la variété des aptitudes de chacun. Des tentatives
modestes ont, sans doute, été faites pour rendre plus supportables les travaux ennuyeux. Mais
elles n’ont pas donné de grands résultats. La philosophie de l’emploi est aujourd’hui dominée
par le problème du chômage : l’objectif du plein-emploi ou du moins celui de la réduction du
taux de chômage, obnubile les esprits et les empêche de s’apercevoir qu’à long terme
l’accroissement continu de la productivité conduira à la suppression de ces emplois serviles et
contraindra à repenser la répartition des tâches. En fait c’est l’existence même du
« prolétariat », de la « classe inférieure structurelle » qui sera mise en question, et qui doit
l’être. Ce qui est en cours d’élaboration c’est un autre mode de production fondé sur une autre
conception de ce qu’il convient de produire.
L’accroissement régulier du produit brut mondial, la « robotisation » de plus en plus
poussée de la production des biens matériels, la réduction du « différentiel d’instruction et
d’information », la nécessité de la formation continue pèseront dans le sens d’une autre
répartition des fonctions entre le secteur privé et le secteur public et d’une nouvelle
structuration des entreprises.
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Le jeu des forces sociales
Le processus de changement en cours est désormais dominé par le jeu de forces
sociales contradictoires. S’affrontent ainsi :
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des forces réactionnaires : le complexe militaro industriel, le prestige des archaïsmes, le
ralliement des classes moyennes aux intérêts des privilégiés, la résistance des structures
institutionnelles existantes, les fanatismes, le sentiment de supériorité de l’Occident,
des forces progressives : l’évolution identitaire, la réduction du différentiel
d’instruction et d’information, le mouvement de dépassement des États nations,
l’élargissement des classes moyennes et les exigences intellectuelles qui en résultent, la
disparition des conquêtes territoriales comme jeu essentiel des classes dirigeantes, les
institutions de l’État providence, les progrès des droits de l’homme, etc.
Ces forces sont trop puissantes pour que les structures de la société n’en soient pas
affectées. Les économistes qui imaginent l’avenir aujourd’hui ont tendance à croire à la
stabilité des structures actuelles et à ne prendre en compte que des facteurs quantitatifs. Daniel
Cohen par exemple dans son livre « Trois leçons sur la société postindustrielle » écrit que
d’ici 2050, la population mondiale va croître de plus de 50 %, pour l’essentiel du fait de
l’augmentation de la population pauvre, et que sur les 9 milliards ainsi atteints, on comptera
peut-être 2 milliards de riches (au lieu d’un aujourd’hui), 2 à 3 milliards de gens qui
aspireront à le devenir (au lieu de 2 aujourd’hui) et 4 à 5 milliards qui resteront très pauvres.
(au lieu de 3 aujourd’hui). « Ce qui, dit-il, veut dire que le monde de 2050 verra se multiplier
les difficultés du monde présent. »
Ce genre d’hypothèse consiste à imaginer qu’il ne se produira pas auparavant, dans
les 4 décennies qui nous séparent de 2050, de transformation structurelle fondamentale ou si
l’on préfère de révolution. Or il n’est pas possible que les forces en jeu ne continuent pas à
s’exercer. Et elles sont de nature telle qu’il est simplement impossible que les structures
actuelles puissent rester en l’état.En fait toutes les structures actuelles sont déjà en cours de
modification. Les États nations sont en train d’être remplacés par une architecture
d’institutions nationales, régionales et mondiales ; le système de sécurité tend vers une
gendarmerie planétaire ; la société de classes est remise en question par le développement de
l’éducation secondaire et supérieure ; le mode de production est en mutation profonde. La
transmission héréditaire du « pouvoir économique » est remise en question par la dépression
actuelle. Les peuples sont à la recherche de formes nouvelles de distribution du capital et du
revenu entre les individus. Le fonctionnement de la démocratie est remis en question.C’est
donc bien avant 2050 qu’une réponse devra être apportée aux inquiétudes et aux
revendications de peuples mieux informés et plus conscients de leurs droits. Et les privilégiés
du système actuel menacé n’attendront pas non plus plusieurs décennies pour s’opposer à ces
évolutions.
Philosophie du possible et vision de l’avenir
C’est la raison pour laquelle il est essentiel de se préoccuper de maîtriser ce
bouleversement structurel. Et il n’y a pas d’autre manière de le faire que de dessiner une
vision de l’avenir qui soit à la fois souhaitable et crédible. Il ne faut donc pas cesser de répéter
qu’une société sans guerres et sans classes est un objectif possible ; que l’accession de tous les
êtres humains au niveau de l’éducation secondaire et supérieure modifiera inévitablement les
rapports de forces entre dirigeants et dirigés ; que la coexistence d’entreprises privées et d’un
secteur public rénové, dont les fonctions seraient redistribuées aux niveaux national, régional
et mondial pourra être organisée; qu’ainsi on pourra construire un système à la fois capitaliste,
dans un cadre où l’hérédité du pouvoir économique aura disparu, et socialiste parce que le
secteur public y serait chargé de réguler, de contrôler mais aussi d’animer de grands projets
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collectifs créateurs ; que ces très grands projets démocratiquement élaborés et soumis au
contrôle des peuples viendront remplacer les jeux de la guerre, du pouvoir et de
l’enrichissement, donnant ainsi un sens nouveau à la vie de la société humaine.
C’est donc, en définitive, la grille de lecture de la situation actuelle du monde et de
ses possibilités d’évolution qu’il faut s’efforce de modifier. C’est une bataille conceptuelle
qu’il faut gagner. L’adoption de nouveaux concepts et surtout d’une vision claire du possible
est le moyen privilégié d’agir sur les croyances existantes et sur les forces sociales qu’elles
créent. Seul l’approfondissement des concepts fondamentaux par un travail collectif pourra
permettre l’élaboration d’une autre vision, capable de mobiliser les esprits dans le sens d’un
monde plus juste, plus libre et plus humain.
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