L`église Saint Nicolas de Troyes

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L`église Saint Nicolas de Troyes
L’église Saint Nicolas de Troyes
Brûlée dans le grand incendie de 1524, l’église
Saint-Nicolas de Troyes est reconstruite au
cours du XVIe siècle.
Le Saint-Sépulcre
et
le Christ ressuscité
Le Saint-Sépulcre fut offert à l’église SaintNicolas par le vicaire général Jacques Collet,
e
qui fit au tout début du XVI siècle le
pèlerinage en Terre Sainte. À l’origine, le
Saint-Sépulcre était à l’image de celui de
Jérusalem. À la suite de l’incendie de 1524 et
pour les besoins de la réédification de l’église,
il fut considérablement réduit pour être intégré
au nouvel édifice. Pour cette reconstruction, le
vicaire avait obtenu des bulles d’indigences
qui conféraient au pèlerinage du SaintSépulcre de Saint-Nicolas la qualité de pouvoir
se substituer à celui de Rome. La clôture du
Saint-Sépulcre se compose de deux arcatures
reposant sur trois colonnes lisses à chapiteaux
corinthiens, dégagées du mur et reposant sur
un petit banc formant le socle. Le mur derrière
les colonnes est décoré d’arcs en plein-cintre,
porté par des pilastres aux chapiteaux
corinthiens. Ce mur est percé de deux trous
ronds. Les angles des arcatures sont décorés
d’attributs de la Passion sculptés en bas relief
et peints. Pour le plus à gauche, il s’agit de la
tunique sans couture du Christ, accompagnée
des trois dés avec les soldats jouèrent le
vêtement. Au centre, sont représentés la
lanterne que portait Malchus, serviteur de
Caïphe, à son entrée au Jardin des Oliviers
tandis qu’il conduisait les soldats venus arrêter
Jésus, et le sabre avec lequel saint Pierre
trancha l’oreille de Malchus. À droite, sont
sculptés la bourse et les quinze deniers que
reçut Judas pour le prix de sa trahison, et enfin
le roseau de la flagellation. Au-dessus des
arcatures, les deux pilastres des extrémités du
tombeau portent un entablement d’ordre
ionique. Sur la frise, entre deux croix de
Jérusalem est inscrit
« ECCE.LOCUS.VBI.POSVERVNT.CHRISTV
M.DOMINVM.-MARC XVI° cape».
À l’Est se trouve l’entrée du Saint-Sépulcre.
Deux arcatures et demie, coupées par le mur
de la chapelle des fonts, reposent sur des
pilastres avec de jolis chapiteaux corinthiens.
Le tympan de la porte est orné du
monogramme du Christ entouré de la
couronne d’épines. La frise de la corniche
porte une inscription dont chaque mot est
séparé par une croix de Jérusalem « +
FORMA + DOMINICI + SEPVLCHRI + ». Dans
les écoinçons des arcatures, des palmes
sculptées en reliefs ont été sculptées.
À l’intérieur du Saint-Sépulcre, l’obscurité
règne. Il est juste éclairé les deux trous
circulaires. Il est divisé en deux parties : la
première comprend un narthex ou vestibule ; à
droite, veille une grande statue d’un des
soldats romains, casque en tête et bouclier à
main gauche. On accède à la chambre par
une porte très basse. À gauche, en entrant, se
trouve un autel avec ses croix de consécration
; au dessus repose le corps de Jésus Christ
couché sur un linceul tenu aux extrémités de
la voussure par deux anges, avec deux vers.
Au-dessus de l’entrée du saint sépulcre : se
tient un Christ ressuscité attribué à François
Gentil. Ce très grand Christ de 224 cm. C’est
un véritable héros antique qui apparaît ici,
jusque vêtu du pagne, ou périzonium. La force
y est magnifiée. La connaissance de
l’anatomie maîtrisée. En surmontant le Saint-
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Sépulcre, il vient le compléter et achever le
destin du Christ qui passe de la mort à la vie et
démontre sa nature divine et sa victoire sur la
mort.
Jacky Provence – Président du Centre Pithou.
Photographie : Région Champagne-Ardenne,
Jacques Philippot.
Le Christ à la colonne
Le Christ à la colonne est une autre statue
monumentale attribuée à François Gentil.
Haute de 218 cm, elle est placée dans la
chapelle du Calvaire. Jambes légèrement
fléchies, le Christ est appuyé le dos contre la
colonne, offrant sa poitrine aux coups des
verges. Il ne porte qu’un très léger pagne ou
périzonium. Il est seul. Le sujet ne semble être
que le prétexte à faire une oeuvre qui magnifie
le corps de l’homme.
Les quatre Évangélistes évoquent la
flagellation du Christ, mentionnant qu’il fut
battu de verges mais sans ajouter qu’il fut
attaché à une colonne. La flagellation était
toujours le prélude à la crucifixion. La loi
romaine précisait qu’elle devait se faire
debout.
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