Grand Raid de la Réunion 22 au 25 octobre 2015

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Grand Raid de la Réunion 22 au 25 octobre 2015
Compte – Rendu de course
Grand Raid de la Réunion 22 au 25 octobre 2015
1. Participants :
Grand Raid 165km / 9920m D+: 6 représentants ASAF: Alexis Choucroun, Denis
Durckel, Didier Josso, Christophe Salmeron, Frédéric Saquet, Gilles Tillette + 3
accompagnants non ASAF : Yann, Julien et Fabien
Mascareignes 65km / 3694m D+: 4 représentants ASAF: Laurence Guerigen, Patrice
Bonnafous, Olivier Houlgatte, Jean-Baptiste Le Bideau
2. Arrivée à La Réunion :
Nous sommes nombreux à avoir pris l’option du vol du dimanche soir (18 oct). 2 en
R1, les autres (4) en S2, ainsi que 5 accompagnants. Merci à l’ASAF de nous avoir
octroyé des S2; sans eux nous n’aurions pas pu partir sur ce vol. En raison du début
des vacances scolaires, de nombreux GP désiraient prendre ce vol. Tous n’ont pas pu
embarquer.
Arrivés sans encombre à St-Denis, nous sommes accueillis avec chaleur (par le soleil
déjà ardent et) par l’organisation du Grand Raid: pot d’accueil, cadeau d’arrivée (un
magnifique sac isotherme «Diagonale des Fous» qui sera un signe de reconnaissance
sur les plages et dans les rues commerçantes), … et mot de bienvenue du président
du Grand Raid, le légendaire Robert Chicaud. Il nous a rassuré sur la météo,
prévue plutôt sèche et ensoleillée: ça changera des éditions 2011 et 2012 où il a plu
sur une grande partie du circuit. Seule petite inquiétude à surveiller, le volcan qui
ronchonne: si une éruption importante se déclenchait, il faudra dévier voire stopper
le Grand Raid. A suivre mais nous ne sommes pas inquiets.
Le minibus 9 places, que Didier a eu beaucoup de mal à louer, bien qu’il s’y soit pris
très à l’avance, semblait grand pour 5. Mais, une fois les bagages chargés, il n’y avait
rien de trop. C’était pratique de disposer d’un grand véhicule. Nous en sommes
félicités à plusieurs occasions, où nous étions complets.
Nous étions tous hébergés à l’hibiscus, Centre vacances du CCE situé à Saline les
Bains, à mi chemin entre le départ et l’arrivée de la course. Bravo à Christophe, qui a
réussi à réserver 2 bungalows proches de la piscine. Ce sera appréciable après la
course.
Les 2 jours précédant la course (départ jeudi soir 22h00) sont mis à profit pour se
reposer au maximum, récupérer du voyage et s’adapter aux conditions tropicales :
certains font un peu de tourisme (les éruptions du volcan, repérages au Maïdo, …),
d’autres font fait le choix de la piscine et de la relaxation totale. Malgré cela, le stress
monte petit à petit.
Nous alternons les repas sur place avec des sorties au restaurant. Mardi soir, nous
nous retrouvons tous à la « marmite », restaurant typique pour déguster les
spécialités locales. Il faut en profiter car nous savons que les prochains repas, lors
des ravitaillements, ne seront pas de cette qualité.
Mercredi : Nouveauté par rapport aux éditions d’avant 2012, la cérémonie de remise
des dossards se déroule à Saint Pierre, lieu de départ de la course, alors
qu’auparavant elle se tenait au stade de la Redoute, c’est à dire à l’arrivée: le matin
est réservé pour les coureurs de la Mascaraignes du trail du Bourbon, l’après-midi
pour ceux du Grand Raid.
Plusieurs très longues files d’attente nous font craindre un après-midi pénible. Après
avoir réussi, difficilement, à passer les portes d’entrée, le contrôle de la convocation
de course et la remise des différents éléments de course se déroulent rapidement.
Nous récupérons le dossard, un bracelet de course, 2 puces (l’une sur le dossard l’autre
sur le sac à dos dont il est interdit de changer pendant la course), 3 sacs d’assistance, une
belle casquette saharienne et … le carnet de route avec les plans détaillés (si jamais on
se perdait). L’organisation s’est améliorée par rapport aux éditions précédentes.
Le passage aux stands des partenaires se fait dans la foulée: c’est fluide car nous
évoluons dans un canal depuis l’entrée du village des coureurs : nous récupérons de
petits cadeaux publicitaires : crème hydratante, crème de récupération, crème
antidouleur, casquette, publicités diverses, … ainsi qu’un grand sac pour y mettre
tous ces produits-cadeaux. A la sortie, nous retrouvons Erwan, responsable
communication Air France Réunion, qui a arrangé un RV avec un journaliste Canal +
Réunion, pour réaliser des portraits de coureurs: Les vidéos sont consultables sur le
site de C+ Réunion (www.canalplus-reunion.com/Programmes/sport/canal-grand-raid/videos).
Retour à l’hibiscus: Petit problème logistique à régler pour le lendemain : nous avons
un véhicule mais pas de chauffeur pour nous emmener au départ à Saint Pierre. Nous
comptions sur les traileurs de la Mascareignes, mais le départ de celle-ci a été avancé
à la nuit de jeudi à vendredi et ils partiront de l’hibiscus avant nous. Armelle, qui fait
l’assistance d’une partie du groupe, se dévoue pour faire 2 allers-retours. Un grand
merci à elle. Nous étions rassurés pour le départ, il nous reste à organiser le retour
depuis le stade de la Redoute: de nombreux scénarii sont envisagés en fonction des
différents cas qui peuvent se produire pour éviter une trop longue attente à l’arrivée.
Finalement, aucun des scénarii envisagés ne s’est réalisé.
Les soucis logistiques réglés, nous nous donnons rendez-vous chez Jacques Tessier,
l’établissement bien connu situé juste en face de l’hibiscus, où Gilles a eu la bonne idée
de nous réserver une table pour une «pasta party». Repas terminé, nous ne traînons
pas pour pouvoir se coucher tôt et profiter au maximum de cette dernière nuit pour
nous reposer au maximum.
Jeudi : Réveil vers 7h00. Nous tentons de nous rendormir un peu car les 2 voire 3
prochaines nuits seront passées dehors. Mais l’excitation prend le dessus, impossible
de rester au lit. Après un bon petit déjeuner en groupe, nous préparons nos affaires de
course : tenue de départ, sac à dos, les 2 sacs d’assistance Cilaos et Maïdo et le sac
d’arrivée. Il s’agit de ne rien oublier: équipements de sécurité, vêtements de
rechange, réserves alimentaires, …. A plusieurs reprises, nous relisons les check-lists
et contrôlons le contenu des différents sacs. Avons fait les bons choix: ni trop, ni trop
peu …
Petit tour à la piscine puis sieste : le temps s’écoule doucement, très doucement:
vivement le départ de la course. Nous avons hâte d’en découdre.
17H45 : nous sommes fin prêts : tenue de départ mise, sac à dos soigneusement
préparé, sacs d’assistance complétés : un dernier coup d’œil à la check-list avant le
départ de l’hibiscus pour s’assurer que nous n’avons rien oublié.
3. La course
Arrivés très en avance sur les lieux du départ,
nous avons le temps de faire quelques photos
entre nous et avec le président du Grand Raid :
Robert Chicaud (5 GRR, président depuis 1998).
Il nous donne quelques informations : la météo
devrait être clémente sur l’ensemble du
parcours; le volcan, calme, ne devrait pas
perturber la course, …
Mais méfiance, la course est longue et les
conditions météorologiques évoluent très vite
sous les tropiques.
Nous rentrons dans le sas départ et cherchons
un coin tranquille pour attendre calmement le
départ.
Alexis, Didier, Denis, Christophe, Robert Chicaud, Gilles
dans le sas départ du Grand Raid
21H30: 30 mn avant le départ, la pluie commence à tomber. Affolement général, tout le monde cherche
son vêtement pluie, qui est soigneusement plié au fond du sac à dos. Je pense immédiatement à
l’édition 2012, où la pluie a commencé à tomber 2 minutes après le départ et ne s’est arrêtée que 18
heures plus tard. Heureusement, cette fois-ci, elle est plutôt faible et ne dure qu’une dizaine de minutes:
nous pouvons ranger notre vêtement de pluie avant le départ.
22h00: Enfin, le départ est donné sur la grande route qui longe la mer sur plusieurs km. De nombreux
participants courent très vite pour bien se positionner avant les goulots d’étranglement des sentiers
montagneux. Il y a des gros écarts de vitesses entre les différents coureurs, qui ont tendance à courir
en petits groupes. Fort heureusement, la route est large et les dépassements se font sans problèmes.
Saint Pierre est euphorique: Malgré l’heure tardive, une foule immense est amassée des 2 côtés de la
route, sur plusieurs km: elle encourage très sportivement tous les participants, qu’ils soient
Réunionnais, métropolitains ou étrangers. L’admiration de la population pour ces «Fous», partis pour
une course de 24h à 66 heures, semble énorme.
Dès que la route s’élève, le flot des coureurs s’étire. La foule se rapproche, se met sur la chaussée,
donnant l’impression de ne vouloir laisser passer les coureurs qu’un par un : des applaudissements à
tout rompre, des cris d’encouragement, de la musique, des crépitements de flash, … la foule
enthousiaste est très impressionnante et fait penser aux montées des grands cols du Tour de France.
Ce sont des moments très émouvants, gravés pour toujours dans notre esprit.
Très rapidement, nous rentrons vers l’intérieur des terres, la route monte, se rétrécit, zigzague au milieu
er
des champs de canne. Après le 1 ravitaillement (km 15), nous attaquons le sentier qui monte vers le
volcan : il est étroit ce qui rend les dépassements très difficiles et surtout nécessite une dépense
d’énergie qui pourra manquer plus tard. Le chemin est parsemé de passages difficiles, qui se passent à
vitesse réduite. Résultat : comme sur la route des bouchons se forment, les premiers passent sans trop
de ralentissement mais au niveau du peloton les arrêts sont conséquents ; les derniers perdront jusqu’à
3h et plusieurs centaines n’arriveront pas à temps à Piton Sec (km 35, alt: 1850 m), 1ere barrière
horaire et seront éliminés.
Piton Textor (km 40, altitude 2150 m), nous sommes enfin au sommet, ça fait 40km que nous ne
faisons que grimper. Nous attaquons la descente vers la plaine des Cafres. Très agréable surprise: le
terrain est sec. Cela change des éditions précédentes, où ce chemin était détrempé et transformé au fur
et à mesure du passage des traileurs en champ de boue glissant rendant la descente pénible et
dangereuse. Cette fois-ci, la descente est un véritable plaisir. Autre agréable surprise, la composition du
ravitaillement de Mare à Boue (km 50) : du poulet grillé chaud et des pâtes. Beaucoup d’entre nous ont
énormément apprécié et ont classé ce ravitaillement parmi les meilleurs. Une initiative à reconduire et à
développer.
La météo est très agréable : pas de pluie sur le parcours malgré l’important plafond nuageux dans le
sud de l’île. En remontant vers le nord, les nuages disparaissent au profit d’un soleil de plomb. La
différence de température entre les sommets, passés de nuit, et le fond du cirque, quelques heures plus
tard, est énorme : plus de 30°C d’écart. L’organisme souffre, il faut beaucoup boire pour compenser et
s’assurer d’avoir l’habillement adéquat : bien couvert avec des vêtements secs la nuit en montagne, un
tee shirt léger dans la journée. Surtout ne pas oublier la casquette, lorsqu’on est au soleil.
Après la descente du Coteau Kerveguen, qui est technique (grandes marches d’escalier) et très difficile
en raison de l’état de fatigue, nous arrivons à Cilaos (km 66), base de ravitaillement où nous pouvons
er
récupérer notre 1 sac d’assistance. Après un change complet et un repas rapide, nous attaquons un
gros morceau, la montée du Taïbit. Celle-ci est particulièrement raide et longue. Au milieu de la montée,
en pleine forêt, des jeunes Réunionnais, profitent d’une cabane aménagée et d’une petite source pour
nous offrir une tisane « spéciale montée » (il paraît que pour la descente, ils servent une tisane
différente). Très sympathique initiative qui nous permet de souffler un peu. Après le sommet, nous
plongeons dans le cirque de Mafate, dans lequel il n’y a pas d’accès routier. L’abandon n’y est pas
possible, sauf en cas d’extrême urgence avec évacuation en hélicoptère. Il faudra ressortir (remonter)
par nos propres moyens.
ème
Nous attaquons la 2
nuit. Les paysages à travers le cirque de Mafate sont magnifiques. Le sentier
est marqué par les frontales des coureurs. La nuit est claire et les petites lumières soulignent le relief du
terrain, qu’on peut apercevoir sur des kilomètres. C’est beau la nuit, mais parfois décourageant car on
découvre la trajectoire qu’il faut suivre: «il faut monter là-haut ?». Ça nous coupe un peu les jambes,
mais très vite la motivation reprend le dessus et la connaissance de la trajectoire permet de mieux gérer
notre rythme. De nombreux traileurs s’arrêtent dans la forêt pour dormir un peu. Certains s’enveloppent
dans leur couverture de survie. Leur reflet dans le faisceau de lumière des frontales donne de très jolies
couleurs irisées dans la nuit claire.
Nous passons les ravitaillements de Marla (km 79), Plaine des Merles (km 86), Ilets à bourse (km 95) et
Roche Plate (km 106). Ce dernier ravitaillement est particulièrement important. Il s’agit de prendre des
forces et beaucoup d’eau pour l’ascension du Maïdo que nous allons faire en plein soleil (aucun nuage
en vue) ; il fait extrêmement chaud. Ce sera la plus grosse difficulté du parcours : 800 m de dénivelé
positif en moins de 4 km.
L’ascension du Maïdo sous le soleil est à la fois un plaisir pour les yeux car les paysages sont
magnifiques, et un enfer car toute la montée se fait au soleil et il fait extrêmement chaud. Une foule
impressionnante nous attend au sommet : Nous croisons des accompagnants à la recherche de leur
« héros » pour les aider moralement à gravir le Maïdo. Un conseil : ne poser jamais la question à un
Réunionnais si le sommet est encore loin. Il vous répondra invariablement : « Ce n’est plus très loin».
Je profite des arrêts boisson pour admirer le paysage absolument magnifique: Mafate, sans nuage est à
nos pieds. Beaucoup font des photos pour immortaliser le moment.
Peu après le sommet, nous arrivons à la base de ravitaillement (km 112), où nous récupérons notre
ème
2
sac d’assistance. Après une petite toilette et un change complet, nous attaquons un autre gros
morceau de la course: une descente ininterrompue de 15 km. J’apprécie l’ombre de la forêt. Cela
n’empêche pas d’être totalement en sueur au bout de 5 mn, et la poussière soulevée par le vent colle
partout. J’ai été propre pendant une dizaine de minutes. Pour ceux qui ont encore des forces dans leurs
quadriceps, ont confiance en leurs chevilles et genoux, et peuvent adapter leur foulée au terrain (terrain
en escalier avec des marches entre 1 et 2m et des contremarches de 30 à 40 cm), la descente est
plutôt agréable.
A partir du ravitaillement de Sans Souci (km 127), jusqu’à Possession (km 145), les chemins sont plus
faciles sous réserve de ne pas avoir de souci physique ou gastrique. Nous entamons la dernière partie
du parcours : le plus dur est derrière nous.
A la sortie de Possession, nous attend une épreuve particulière, surprenante lorsqu’on la découvre : le
chemin des Anglais: il est constitué de grandes pierres plates, posées irrégulièrement sur le sol. Il s’agit
de faire très attention où on pose le pied. Le chemin est très escarpé et semble interminable avec ses
nombreux virages, ses montées, ses descentes, … Il est particulièrement difficile et éprouvant lorsqu’on
est blessé.
Après le ravitaillement de grande Chaloupe (km 151), l’avant dernier, nous abordons un nouveau
segment du chemin des Anglais, au grand désespoir de beaucoup de traileurs, qui pensaient en avoir
fini avec ce calvaire. Heureusement, les pierres sont moins irrégulières. Nous entamons la dernière
montée du parcours qui nous amène à Colorado, dernier ravitaillement (km 161). Il ne nous reste plus
qu’une descente de 600m sur 4 km pour atteindre le stade de la Redoute de Saint-Denis.
Une désagréable surprise nous attend : il a beaucoup plu sur la face nord du Colarado : le terrain est
détrempé et le sentier s’est transformé en champ de boue rendu très glissant par le passage des
traileurs. La descente, très raide, peut devenir dangereuse : nous n’hésitons pas à nous accrocher
aux branches. Cela n’évite pas les glissades et les chutes. Il faut redoubler de prudence pour ne pas se
blesser. Nous sommes tous couverts de boue. Nous apercevons le stade de la Redoute et percevons
les bruits de la ville mais le chemin, constitué de lacets serrés, semble interminable. Enfin, nous
apercevons le pont qui indique le début de Saint Denis. Des familles ou amis attendent leur coureur
pour l’accompagner pour les derniers mètres. Une foule de plus en plus nombreuse se presse le long
de la route jusqu’à l’entrée du stade. Elle nous encourage et nous incite à accélérer. Après l’entrée
triomphale dans le stade, il reste un dernier demi-tour de stade. Nous jouons le jeu du sprint jusqu’à la
ligne d’arrivée (Km: 164, dénivelé positif cumulé: 9 920m).
Nous sommes FINISHERS, nous avons SURVECU.
Après une rapide douche (froide), pour nous nettoyer et passer des affaires propres, un passage chez
les kinésithérapeutes pour prévenir des courbatures, nous arborons fièrement notre tee-shirt de finisher
et notre médaille.
Nous prenons des nouvelles de la performance du team ASAF :
- Frédéric et Yann ont fait très fort: 43h08 mn
er
- Alexis : pour son 1 ultra: 48h 22mn
- Gilles : 52h48 mn
- Denis : 55h 26 mn
- Julien et Fabien : 62h02
- Christophe et Didier ont abandonné.
Laurence, Jean-Baptiste, Olivier et Patrice sont, tous les 4, finishers de la Mascareignes.
Hormis quelques ampoules et des courbatures, personne ne s’est blessé.
Dimanche soir :
Frédéric et Laurence et leurs amis ont préparé un superbe dîner: un rougail saucisses digne des
meilleurs restaurants Réunionnais. Ce fut l’occasion pour nous, de refaire la course, s’échanger nos
impressions et expériences de courses. La soirée fut passionnante et très réussie.
Lundi: jour de départ. Après un petit déjeuner tranquille, nous préparons nos valises avant de nous
délasser à la piscine. Nous apprécions ces heures d’après courses. De plus, pas d’inquiétude pour le
soir, les remplissages sont bons pour qu’on embarque tous.
Je ne sais pour quelle raison, Didier a insisté pour partir tôt pour l’aéroport. Bien lui en a pris, car très
rapidement, nous sommes pris dans un embouteillage. Sans trop d’inquiétude au début, nous pensions
que c’était l’effet des sorties de bureau. Mais au fil des minutes, ça ne s’arrangeait pas, nous
commencions à nous inquiéter de ne pas arriver à temps à l’aéroport. Sachant que de nombreux autres
passagers sont coincés comme nous dans l’embouteillage, nous espérons que l’avion sera retardé.
Après plus d’une heure et demie d’évolution au pas, nous voyons au loin la cause de l’embouteillage :
la route côtière passe sur une voie. La voie de droite est inutilisable sur plusieurs kilomètres : un grand
chantier de protection de la falaise semble avoir été mis en place ; ils doivent vouloir construire une
énorme poutre antisismique afin de protéger la route des éboulements de la falaise. Heureusement, dès
que nous passons le rétrécissement de la route, la vitesse des voitures augmente sensiblement, puis
quelques kilomètres plus loin, malgré la voie unique, la circulation devient fluide: nous traversons Saint
Denis, sans problème et arrivons rapidement à l’aéroport dans les temps pour les formalités de départ.
On nous explique que la fermeture de la voie de droite était une prévention déclenchée par les
Autorités, suite aux fortes pluies, pour éviter une catastrophe en cas d’affaissement d‘une partie de la
falaise. En outre, le département a lancé les travaux de doublement de la route de la côte, qui sera en
partie sur la mer: Ce sera un gros et long chantier, mais évitera dans le futur des désagréments.
En conclusion,
Le bilan est largement positif : Nous avons 4 finishers sur le Grand Raid, 2 abandons, 4 finishers sur la
Mascaraignes. Aucun de nous n’est blessé. Tout s’est passé nominalement ou presque grâce aux
bonnes anticipations de Didier et Christophe. Un grand bravo et un grand merci à eux.
Merci à Armand et à son équipe pour son accueil sympathique à l’hibiscus, merci à Armelle pour son
dévouement pour nous conduire au départ, merci à Laurence et Frédéric et leurs amis pour l’excellent
repas de fin de course. Merci au bon esprit de l’ensemble des participants et bravo pour leur
performance … merci à la population réunionnaise pour leur accueil chaleureux, leur soutien sans faille
et sans discorde au bord de la route.
Ce fut un beau déplacement d’un (trop) petit groupe de l’ASAF. Il nous reste plein d’images dans la
tête : de visages souriants et ouverts de la population, de paysages, de levers et couchers de soleil, des
passages de rivière, des ascensions terribles en plein soleil à la limite de l’épuisement … et quelle fierté
personnelle et collective d’être un « survivant » du GRR.
Pour le team ASAF GRR
Denis Durckel
Le profil de la course
GRR: Saint-Pierre - Saint Denis
164 km
Dénivelé positif: 9 920 m