Frémissements au Vietnam
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Frémissements au Vietnam
TOPIC Février 2003 Frémissements au Vietnam Le Vietnam émerge à Le Vietnam frémit. Les investissements directs étrangers, qui nouveau… avaient baissé de manière inquiétante depuis quelques années, sont remontés depuis dix-huit mois, plus par l’effet d’ailleurs, des multinationales asiatiques ou de certaines entreprises chinoises de Hongkong ou Taiwan que par l’engagement des Viet Kieu -Vietnamiens … soutenu par les de la diaspora-, traditionnellement prudents en la matière. Les IDE ont IDE asiatiques,… ainsi atteint 2.4 milliards de dollars en 2001 contre moins d’un milliard deux ans plus tôt. Les Japonais - Canon notamment - et les Sud-coréens en particulier, sont très actifs tandis que les Européens et les Américains demeurent, eux, frileux. … et des initiatives Dans le cadre de la dérégulation progressive des de dérégulation télécommunications décidée par les autorités en 2000 par exemple, SK Télécom a signé l’année dernière avec Saigon Postel - entreprise publique - un contrat de coopération qui lui permettra d’introduire un réseau de téléphonie mobile. D’autres secteurs, tels que celui de l’électricité ou de l’assurance, devraient prochainement accélérer leur libéralisation. Des sociétés originaires de Singapour, de Taiwan ou d’Indonésie ont en 2002 choisi d’investir dans ce pays. Par ailleurs, les échanges commerciaux avec la Chine ne cessent d’augmenter. Une bonne image Ce regain d’intérêt pour le Vietnam n’est sans doute pas étranger liée à l’accord à l’accord signé en 2000 et mis en œuvre à la fin 2001 avec les Etatssigné avec les Unis. Dans le cadre de ces liens commerciaux bilatéraux, le Vietnam est Etats-Unis,… contraint d’appliquer un certain nombre de règles définies par l’Organisation Mondiale du Commerce bien qu’il n’en soit pas encore membre. Reebok ou Ikea ne s’y sont pas trompés. … aux faibles coûts Les atouts objectifs du Vietnam sont connus. La faiblesse de la de main d’œuvre,… concurrence et le faible coût de la main d’œuvre font de ce pays une bonne alternative pour les entreprises qui chercheraient à diversifier leurs implantations en Asie. A ceci, vient s’ajouter le très bon niveau de … et au très bon productivité des Vietnamiens souvent jugé meilleur qu’en Chine. Enfin, niveau de son appartenance à l’ASEAN l’a obligé à diminuer ses droits de douane, productivité... le manque de recettes qui en résulte devant être compensé par la hausse programmée de la TVA, introduite en 1999. Depuis dix-huit mois, le climat des affaires évolue positivement. Ces avancées sont à mettre au compte des évolutions du régime. La L’arrivée récente des réformistes au pouvoir… … profite au secteur privé… … et favorise l’ouverture de l’économie… … bien que les privatisations soient encore trop rares… Décentralisation.... … et développement des infrastructures… …s’affichent comme les nouvelles priorités de M. Manh vieille garde attachée à son combat contre les Etats-Unis, souvent peu éduquée, laisse place progressivement à une génération plus jeune et, de niveau universitaire. Le remplacement en 2001 de Le Kha Pieu, très conservateur secrétaire général du Parti unique par Nong Duc Manh, a permis aux réformistes de bénéficier d’un champ d’action plus large et d’entreprendre en douceur un certain nombre de réformes. Dès 2001, les firmes privées ont été portées sur le même pied d’égalité que le secteur public à la suite d’un amendement constitutionnel. Déjà, le Parti compte un grand nombre de membres issus du secteur privé vietnamien. Reste que ce secteur, pour le moment, est majoritairement composé de très petites structures, à la tête desquelles se trouve une famille décidée à y investir l’ensemble de ses économies et aidée en cela par les fonds qu’elle reçoit de la part de ses membres travaillant à l’étranger. Les banques nationales, en effet, prêtent uniquement aux sociétés publiques. En ce qui concerne les investissements étrangers, plusieurs mesures destinées à simplifier le cadre juridique ont vu le jour, l’objectif affiché étant de ne pas rester dans l’ombre de la Chine et donc de s’intégrer à l’économie mondiale. L’investissement étranger est moins un parcours d’obstacles. Il est désormais admis que les étrangers puissent choisir leur meilleur lieu d’implantation sans se le voir imposer par la bureaucratie d’Etat. De plus, le nombre de secteurs ouverts aux IDE est passé de 12 à 35 tandis que les procédures d’investissements dans les entreprises nationales ont été allégées en mai dernier. Bien sûr, malgré la bonne volonté du gouvernement, les réformes de la législation sont encore trop lentes. Les entreprises étrangères ne peuvent toujours pas prendre de participations au-delà de 30% dans le capital des firmes nationales. Et, le manque de coordination entre les autorités centrales et provinciales retarde la mise en œuvre des projets. Mais, de cela, le gouvernement est aujourd’hui beaucoup plus conscient et ouvert qu’auparavant. Dans ce contexte, les autorités ont décidé d’accorder davantage d’autonomie aux provinces quant à l’accueil des investissements étrangers. Les villes, elles-mêmes, auront le droit de conserver 70% des impôts prélevés sur la terre -dont l’Etat est propriétaire. Le gouvernement souhaite ainsi se désengager du fardeau que représente l’appui au développement local. Le gouvernement s’est aussi engagé à accroître le budget destiné aux projets d’infrastructures. En effet, le manque d’infrastructures routières et ferroviaires, on le sait, lié aux dommages causés par la guerre et au sous-investissement chronique dans ce domaine constitue encore un frein pour les entreprises étrangères. Toutefois, ces évolutions ne se font pas sans résistance de la part des conservateurs qui craignent que la légitimité du Parti Communiste Vietnamien (PCV) et, leurs propres intérêts, ne soient remis en cause. La bureaucratie est encore omniprésente et la corruption endémique, mais, Reste un énorme Mr Manh s’est décidé à prendre de nouvelles mesures pour la limiter. En chantier : s’attaquer janvier, le numéro dix du Politburo vietnamien a été limogé pour avoir à la corruption entretenu des liens étroits avec un escroc notoire dont le procès se tient ce mois-ci. Un précédent limogeage avait déjà concerné deux figures importantes du Comité Central en juillet dernier, preuve que Mr Manh ne cherche pas à épargner les milieux politiques. Une économie de L’environnement microéconomique s’améliore mais le Vietnam très petite taille… est encore un pays faible. La croissance de ce bastion communiste atteint en 2002 6.3% -et ceci, après deux années consécutives à 6%- tandis que la production industrielle est en hausse de 14%, performances tout à fait remarquables. Mais, malgré ses 84 millions d’habitants, la taille de l’économie vietnamienne n’égale que celle d’un quartier de Hong Kong (34 milliards de dollars). Les comptes extérieurs sont encore fragiles, entre une balance commerciale en déficit à -2.2 milliards de dollars et une balance des paiements négative de -6% du PIB. … portée en partie L’économie est en partie soutenue par les fonds en provenance par les fonds en des 2,7 millions de Vietnamiens partis travailler sur les chantiers à provenance des l’étranger. En 2002, ils ont envoyé plus de deux milliards de dollars à expatriés leurs familles restées sur place, ce qui constitue en réalité le premier temporaires poste d’exportation de la balance commerciale. Ce flux est vital pour l’économie nationale puisqu’il soutient l’investissement privé et permet de limiter le déficit de la balance commerciale. Les évolutions politiques actuelles et les récentes réformes économiques laissent à penser que le Vietnam s’est engagé résolument dans la voie de l’ouverture, le modèle de développement chinois étant la référence. Mais, les difficultés de collecte de l’impôt, la corruption très largement répandue à tous les niveaux de la société et un environnement juridique encore trop flou ne peuvent faire oublier qu’il reste encore beaucoup à faire pour intégrer l’OMC. Aucune candidature sérieuse à l’OMC ne peut être programmée avant 2005. Les autorités ont pourtant bien compris que les transformations de l’économie vietnamienne ne seraient possibles qu’avec le soutien des IDE. Mr Manh entend bien les attirer davantage et devrait dans les prochains mois promouvoir de nouvelles réformes destinées à améliorer le cadre des affaires et s’attaquer de front à la corruption qui mine la bureaucratie à laquelle ont affaire les investisseurs étrangers. Le potentiel de l’économie vietnamienne est considérable et à moyen terme fort prometteur. Tout dépendra de la capacité du PCV à s’adapter aux évolutions qu’il a initiées. L. B www.hec.fr/eurasia Trois personnalités politiques clés Nong Duc MANH Secrétaire général du Parti Communiste Vietnamien Tran Duc LUONG Actuel Président Un pays loin derrière en terme de PIB par habitant… Phan Vai KHAI Premier Ministre … mais dont certains fondamentaux extérieurs… 80 5000 72,65 3924 62,79 4000 60 53,47 51,68 3000 40,82 40 1924 2000 832 950 1000 20 400 0 0 es de sie sie am oné Malai ilippin hailan Vietn Ind h T P sie oné d In la Ma PIB/tête (USD) isie es de pin ïlan p a i l h i T Ph etn Vi dette totale (% du PIB) …Et intérieurs sont bien orientés 16 14,3 12 7,7 8 4,8 4,5 production industrielle (%) 2001 - 2002 4 -3 0 -4 s e ur sie ine and lai apo g aïl ipp l n h Ma i T Si Ph am etn Vi am