Compte-rendu - Sylvie Vartan Show
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Compte-rendu - Sylvie Vartan Show
OLYMPIA 1968 Compte-rendu du spectacle par Jean Prieur Hiver 68. Les “événements” de mai sont passés et commencent seulement à se digérer. Après les excellentes critiques qu’elle a obtenues pour son “Musicorama” en début avril, Sylvie en profite pour être la tête d’affiche de l’Olympia. C’est la première fois. Elle, et elle seule, est en vedette. Une première partie qui comporte entre autres : les Aphrodite’s Child, qui viennent juste d’obtenir un succès énorme avec “Rain and Tears”, Herbert Léonard et Carlos qui chauffe la salle pour Sylvie. Entracte et enfin Sylvie. C’est une apparition ! Une Sylvie moulée dans une combinaison dorée entame “Ne me demande pas pourquoi”, une petite chanson qui s’amuse à reprendre les titres de ses succès. Et ça y est, c’est parti… Tiens, Sylvie a beaucoup de cheveux ? Bon, c’est la mode cette année-là. “Irrésistiblement” : va-t-elle arriver à monter sa voix comme sur le disque? Mais oui. Et parfaitement qui plus est. Et toc pour les détracteurs qui existent encore. “L’enfant aux papillons”, pas évidente à chanter non plus. Les lumières se tamisent pour se rallumer suivant les diverses chansons. “L’oiseau” et ses ti-ti-ti qu’elle ne reprend que deux fois au lieu de trois, mais tout est parfait. Re-toc pour les susnommés. Un changement de costume : une mini-robe blanche brodée d’argent. “La Maritza”, évidemment très attendue par les fans… et les autres, bien sûr. L’ami Carlos qui vient faire “Un p’tit peu beaucoup” son numéro, une “Jolie poupée” et c’est “Le testament”. Là, tout le monde attend : Sylvie a eu cet accident au cours duquel elle a perdu sa meilleure amie, Mercedes. Forcément, la chanson a une résonnance différente : il y a du vécu làdedans. Très difficile à chanter car il faut beaucoup d’ampleur à la voix. L’interprétation est encore supérieure à la version studio. Et re-re-toc. À nouveau Carlos pour “2’35 de bonheur”, un “Deux mains” où l’étrange gestuelle de Sylvie accompagne à merveille sa voix, “Par amour par pitié” qui avait déjà ému Françoise Hardy lors du Musicorama d’avril. “Baby Capone”, puis le très scénique “On a toutes besoin d’un homme” pour lequel Arthur Plasschaert a imaginé un ballet qui est un clin d’œil au “I Feel Pretty” de West-Side Story. Nous sommes donc dans un atelier de couture et c’est d’autant plus plausible que Sylvie a créé il y a peu de temps ses propres boutiques de mode. Applaudissements. Rideau. Encore des applaudissements. Beaucoup. Rappels, rappels, rappels. Et justement, voici Sylvie qui revient ! Même final que pour le Musicorama : chapeau-claque, bâton de majorette et veste de smoking sur des jambes gainées de noir pour “Comme un garçon”. La salle est debout et applaudit à tout rompre. Et c’est la première fois que je verrai une rayonnante Sylvie saluer son public toute crinière baissée. Quarante années plus tard, elle nous remerciera toujours du même geste.