Le balai des sorcières : principale maladie du cupuaçu
Transcription
Le balai des sorcières : principale maladie du cupuaçu
Phytosanitairement Vôtre n°29 – Juillet 2007 Le balai des sorcières : Principale maladie du cupuaçu Qu’est-ce que c’est ? La maladie des « balais des sorcières » est causée par un champignon Basidiomycète Crinipellis perniciosa, endémique à la région Amazonienne. Elle touche les cultures de cacao et cupuaçu. Attaques et symptômes : Ce pathogène pénètre les tissus très jeunes et entraîne la formation d’excroissances végétatives anarchiques, donnant l’aspect caractéristique de balai de sorcière. La mort des rameaux et des branches atteints par la maladie intervient dans le potentiel productif de l’arbre. Sur coussinets floraux, la maladie entraîne la formation de fleurs hypertrophiées et de fruits stériles. Les cabosses infectées, généralement à un stade antérieure à douze semaines se développent mal et n’arrivent pas à maturité. Dans la cabosse jaunie et nécrosée, les fèves sont agglomérées , mal développées et solidaires de la coque. L’arbre malade ne meurt pas mais s'affaiblie graduellement, avec une réduction remarquable de rendement. Emission de balais à partir d’un coussinet floral Points végétatifs transformés en balai Comment se dissémine t’elle ? Les spores sont répandues par le vent. Elles germent en contact de l’eau. La période pluvieuse est propice à la dissémination du pathogène. D’où vient cette maladie ? Signalée pour la première fois au Surinam en 1880 dans les cacaoyères. Elle a été responsable de l’abandon de la culture du cacaoyer dans ce pays ainsi qu’au Guyana en 1920. Elle constitue actuellement le principal facteur limitant de la production du cacao dans plusieurs pays d’Amérique du Sud. DAF-SPV Guyane En Equateur, dans les années 50 et 60, des pertes de 80% de cabosses ont été notées. L’apparition du balai de sorcière, dans l’état de Bahia , au Brésil, zone de production traditionnelle du cacao, à la fin des années 80, a entraîné des dégâts considérables. La production a chuté de 300 000 à 180 000 tonnes de cacao en 1997, provoquant l’abandon de certaines plantations. Le balai des sorcières représente donc une très grave menace pour la cacaoculture en Amérique latine. Elle est actuellement la plus sérieuse maladie sur Cupuaçu. Méthodes de lutte : L’enlèvement régulier des branches malades est recommandé pour aboutir à une certaine protection. Pour être efficace cette taille doit s’effectuer au stade du balai vert. A ce stade, le champignon ne forme pas de chlamydospores (spore de conservation à paroi épaisse) à la base du balai comme il peut le faire au stade du balai nécrosé. Une taille à ce dernier stade pourrait laisser au départ du balai des tissus contenant ces spores. Celles-ci germeront dès que les méristèmes des nouveaux bourgeons se développeront, provoquant une nouvelle infection. Un arbre fortement infecté doit être taillé en période sèche afin d’éviter que les nouveaux bourgeons soient infectés par les basidiospores (spores issues d’une reproduction sexuée) du champignon, absentes à cette période. La lutte chimique, du fait de son coût et de la charge de travail, n’est pas recommandée pour l’instant. Des applications de fongicides n’ont jamais donné de bon résultats dans le contrôle du balai de sorcière au champs. La sélection de matériel végétal résistant est une des solutions qui permettra de lutter de manière efficace contre ce pathogène. Source : Les maladies des cultures pérennes tropicales – CIRAD Mémento de l’agronome – CIRAD Tropical plant diseases – H. David Thurston Cupuaçu – C.C Giacometti CENERGEN, EMBRAPA