rencontre avec un couple de jeunes éleveurs paysans

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rencontre avec un couple de jeunes éleveurs paysans
RENCONTRE AVEC UN COUPLE DE JEUNES ÉLEVEURS PAYSANS
Alors que l'élevage connait une crise sans précédent, que la viande est décriée, que l'élevage
industriel démontre son irrespect pour le consommateur et les animaux, des jeunes relèvent le défi
de l'élevage différent.
Rencontre avec Aurélie et Guillaume, un jeune couple nîmois devenu éleveur en Lozère.
Elle se prénomme Aurélie. Elle est originaire de Manduel où elle a passé toute son enfance. Titulaire
d’un BTS en production animale au lycée d’enseignement agricole « Terre Nouvelle » de Marvejols.
Aurélie a suivi cette formation afin d’acquérir une solide formation théorique et pratique pour
pouvoir se lancer dans le métier qu’elle a toujours voulu faire : l’élevage.
Aurélie a rencontré Guillaume alors qu’il était salarié d’une entreprise nîmoise de BTP. Il décide alors
de tout abandonner et de la rejoindre en reprenant ses études agricoles qu’il avait dû arrêter quand
il était adolescent. Il s’inscrit au CFA de Marvejols et obtient après 2 ans d’études le Brevet
Professionnel Responsable d'Exploitation Agricole (BPREA).
En 2013, après de multiples recherches, ils réalisent leur rêve en achetant le «MAZAS», une
exploitation agricole accrochée sur les versants du Mont Lozère.
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du louveteau
Ils ont repris cette ferme vouée à disparaître faute de repreneur car il était impensable pour eux, de
laisser tout ce savoir faire local profiter de l’élevage intensif.
Aujourd’hui, ils sont à la tête d’une exploitation de 160 hectares. Ils élèvent leur cheptel mais aussi
produisent le fourrage et la céréale qu’ils utilisent pour nourrir le troupeau l’hiver quand les animaux
sont à l’intérieur. L’exploitation est donc complètement autonome au niveau de l’alimentation des
animaux.
C’est leur manière de garantir la vente directe d’une viande totalement issue du terroir, conçue dans
la plus pure tradition « Lozérienne » dont ils sont si fiers. Ils viennent d’entamer les démarches pour
obtenir la certification « Bio ».
Leur cheptel de race « AUBRAC » est composé de taureaux, de vaches et de veaux qui naissent tout
au long de l’année. Ils ont aussi un troupeau de moutons qui viendra bientôt compléter la gamme de
viande.
Tous les trimestres, ils livrent à Alès, Nîmes, Manduel, Tarascon (13) et St Aunes (34) une viande
saine et succulente (croyez-en ceux qui la dégustent !)
Bonjour, je me prénomme
« jojo », regardez comme je suis
en charmante compagnie
3 questions à Aurélie et Guillaume :
 Quelles réflexions vous inspirent la crise que l’élevage a connue ces derniers mois ?
Nous trouvons vraiment dommage le fait que les éleveurs n’arrivent plus à vivre de leur production. Il
faudrait que chaque filière puisse vendre ses produits de manière à ce que chacun des acteurs gagne
correctement sa vie. Nous pensons que l’agriculture à toute sa place à jouer et que « le soleil se lève
pour tout le monde ». Il est vraiment dommage que certains profitent sur le dos des autres j’en veux
pour exemple la dernière manifestation agricole sur Paris. Nous avons la chance de valoriser nos
produits en vente directe grâce à une clientèle fidèle. La vente directe démontre une fois de plus que
l’on peut manger d’excellents produits qui sont parfois moins cher que dans la grande distribution et
d’une qualité sans comparaison. Après je ne vous cache pas que cela demande un travail énorme car
nous avons deux casquettes. Le producteur et le commerçant mais ça on adore…. Nous apprécions le
fait d’avoir un contact avec les clients avec qui nous pouvons expliquer l’origine de la viande qu’ils
achètent et cela les rassure. Nous sommes fiers de notre produits et avons de très bons retours ce qui
nous encourage d’autant plus dans notre quotidien.
 Vous avez décidé de produire vous-même votre aliment pour votre bétail. Pourquoi ?
Nous produisons les céréales que mangent nos animaux car pour nous il était impensable que nous
soyons tributaires d’un fournisseur avec toutes les conséquences que cela représente. De plus
l’exploitation étant assez grande, on s’est réservé une partie des terres à cet usage. On remet en
culture nos parcelles qui n’ont pas été travaillé d’un moment et on diversifie les céréales que l’on y
plante : A l’automne nous semons du blé, du triticale, du seigle et de l’orge. Au printemps de l’avoine
principalement. Une fois les céréales moissonnées au cours du mois d’Août, il reste la paille que
Guillaume va presser afin d’obtenir des bottes rondes qui nous serviront ensuite à pailler les étables
où seront les animaux durant l’hiver.
 Qu’attendez-vous de votre conversion au Bio ?
La conversion biologique va permettre “d’officialiser” notre mode de production qui se fait déjà au
moyen de produits naturels depuis notre arrivée sur l’exploitation. En France, pour pouvoir utiliser le
label bio nous devons demander à obtenir la certification .Cette démarche nous l’avons lancée et d’ici
quelques temps nous serons officiellement certifiés « bio » .Le fait d’être certifié en « bio » permet de
montrer à nos clients que notre travail est respectueux de l’environnement et des équilibres naturels.
Nous n’utilisons pas d’engrais chimique mais plutôt du fumier, du compost qui sont des produits
naturels.
Source : Article paru dans « ENSEMBLE-GARD! » du 13 Janvier 2016 – Didier VIGNOLLES
http://www.ensemble-gard.fr/index.php/ecologie/431-recontre-avec-un-couple-de-jeunes-eleveurspaysans
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