«Madame la Présidente»: insolite mais assumé!
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«Madame la Présidente»: insolite mais assumé!
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Employée de commerce, maman d’Alicia, Chloé et Thomas, la cornettiste fait partie de La Mauritia de Remaufens depuis plus de vingt ans. Son instrument? un cuivre léger, plus court que la trompette, aux sonorités chaudes. Présentez-nous en quelques mots la fanfare La Mauritia que vous présidez depuis septembre 2005. Marie-Claude Vauthey: La Mauritia a été créée en 1935. Elle est actuellement composée de 28 musiciens, dont trois femmes et trois cadets. La moyenne d’âge varie entre 8 ans et l’âge de la retraite. Comment devient-on la première présidente féminine de la fanfare de Remaufens? Etre au comité depuis plusieurs années est un atout. Cela fait dix ans que j’y occupe différentes fonctions, du secrétariat à la caisse. Malgré tout, ce n’est pas un poste facile à repourvoir; pour ma part, j’avais envie de faire une nouvelle expérience et nouer des contacts avec les autres sociétés. Dans le milieu de la fanfare, les hommes sont représentés en bon nombre. Vous sentez-vous à l’aise à la tête d’une société majoritairement masculine? Ce n’est pas toujours évident de prendre la parole devant un public. Mis à part ce petit souci, je me sens très à l’aise au sein de La Mauritia. D’abord en tant que musicienne. Nous sommes trois femmes joviales, nous apprécions la bonne humeur. Les hommes nous chouchoutent, et nous leur rendons la pareille en cuisinant des petites gâteries pour l’apéro ou le dessert. En tant que présidente, SOMMAIRE j’espère être à la hauteur afin qu’ils puissent être fiers de leur première présidente. Quelle qualité féminine avez-vous l’intention de mettre en avant afin de veiller à la bonne marche de La Mauritia? C’est difficile. Pour l’instant, je n’ai pas l’impression d’avoir une approche différente de celle d’un homme. J’imagine que la diplomatie peut être une qualité que nous, les femmes, développons facilement. Chaque société a son propre uniforme. Quelles sont vos impressions sur l’habit porté par la fanfare de Remaufens? A Remaufens, nous n’avons qu’un seul uniforme; c’est un modèle classique, rouge et bleu, unisexe et agréable à porter. J’imaginerais cependant quelque chose de plus simple, un costume sans passementerie ni bouton doré qui alourdissent le vêtement, une tenue avec des couleurs passe-partout. Mais, pour des raisons financières, on ne refait pas un tel habit tous les trois ans. De plus, les musiciens y sont attachés: l’uniforme représente l’emblème de la société. Quant à la touche féminine, on la porte en soi! Peut-on imaginer dans un futur proche une femme à la baguette, directrice de fanfare, ou cela reste-t-il un privilège d’homme? Qu’une femme conduise la fanfare de Remaufens est tout à fait envisageable. Il y a quelques années, notre fanfare a été dirigée par une femme. Cela s’est très bien passé. Ce n’est pas une question de sexe: ce sont les capacités qui doivent prendre le dessus. Il n’y a aucun à priori à ce propos. CHÂTEL-ST-DENIS Espace de parole pour les chômeurs 3 Viviane Theler Sophie Denervaud a 25 ans. Célibataire, laborantine en chimie, l’actuelle altiste fait partie de l’Edelweiss de Semsales depuis une quinzaine d’années. Son instrument? Un euphonium version réduite, au son rond et doux. Quelle qualité féminine avez-vous l’intention de mettre en avant afin de veiller à la bonne marche de l’Edelweiss? Une femme impose naturellement une certaine forme de respect. De plus, je pense que notre sens de l’organisation et de la structuration est un outil non négligeable. Présentez-nous en quelques mots la fanfare l’Edelweiss que vous présidez depuis fin août 2005. Sophie Denervaud: L’Edelweiss a été créée en 1920. Une quarantaine de musiciens dont 12 femmes en font partie, âgés de 11 à presque 80 ans. Le comité compte quatre femmes et trois hommes. Notre fanfare est une société particulièrement féminine! Chaque société a son propre uniforme. Quelles sont vos impressions sur l’habit porté par la fanfare de Semsales? Notre fanfare possède deux uniformes ; un habit officiel, unisexe, et un costume folklorique que nous portons lors de manifestations particulières. Si aujourd’hui les uniformes officiels s’apparentent de plus en plus à une version «costard», notre habit comprend encore le pantalon en laine qui monte jusqu’à la taille, la veste en queue de pie, le gilet et le chapeau tricorne. Je ne revendique pas forcément le port d’une jupe, mais j’apprécierais une tenue plus confortable. Tout en sachant que de tels costumes représentent un investissement important, et qu’ils ont une grande portée symbolique. Comment devient-on la première présidente féminine de la fanfare de Semsales? J’étais au comité depuis quelques années. C’était difficile pour notre président de trouver un remplaçant. J’ai hésité, non pas en tant que femme, mais plutôt à cause de mon jeune âge. Finalement, j’ai accepté de relever le challenge; gérer une équipe est une expérience très enrichissante. Dans le milieu de la fanfare, les hommes sont représentés en bon nombre. Vous sentez-vous à l’aise à la tête d’une société majoritairement masculine? Je suis à l’aise dans notre fanfare, d’autant plus que les femmes y sont nombreuses. C’est vrai que parfois on m’appelle «Madame la Présidente» plutôt que par mon prénom. C’est une façon amusante de relever l’insolite de la situation! CINÉMAS 4 AVIS MORTUAIRES-SERVICES 6 Peut-on imaginer dans un futur proche une femme à la baguette, directrice de fanfare, ou cela reste-t-il un privilège d’homme? J’ai déjà rencontré cette situation, notamment au sein de la fanfare formatrice des jeunes musiciens, l’Alpett’s band. Je n’ai remarqué aucune différence dans la manière de diriger. La personnalité est plus importante que le fait d’être un homme ou une femme. LES CULLAYES La ventre aux enchères du Raisin en question Propos recueillis par Viviane Theler Pas en ce qui nous concerne! C’est une rédaction toute féminine qui boucle aujourd’hui votre hebdomadaire (et ce pour les deux semaines à venir). Pas étonnant dès lors que soient mises en avant deux femmes… présidentes! Et que l’on en profite pour aborder le thème de l’inégalité entre les hommes et les femmes. J’entends d’ici quelques soupirs. Cela dit, si dans le domaine du droit l’égalité a progressé, dans la réalité les inégalités persistent. Alors parlons-en. Car elles persistent dans tous les domaines de la vie. Comme au niveau salarial, où la différence est effective. Selon une statistique de l’Office fédérale de la statistique (OFS), 15% des femmes travaillant à plein temps ont un salaire mensuel net inférieur à 3000 francs contre 2,7% des hommes. Et lorsque les femmes remplissent des exigences équivalentes, elles demeurent moins payées. A situation égale, le salaire de la femme est inférieur de 16 à 21% à celui des hommes. Cette discrimination est contraire à la Constitution. Le principe d’égalité des droits y ayant été inscrit en 1981, dix ans après l’obtention du droit de vote et d’éligibilité des femmes sur le plan fédéral. (Je vous dispense de mes commentaires sur ces dates et du temps qu’il a fallu pour y arriver.) Du côté des tâches domestiques aussi les inégalités persistent. Toujours selon l’OFS, les femmes consacrent en moyenne 31 h par semaine à ce travail et à l’éducation des enfants, contre 17 heures pour les hommes. Heureusement, je sais que la conscience de l’inégalité existe, même si elle avance plus vite que la résolution du problème. Priska Rauber Publicité -Denis âtel-St h C t e Bulle z Donne rce o de la f à votre nication ! u comm Tous nements g rensei au 24 0 948 2 d.ch 1 2 0 ✆ -du-su erie imprim info@ NF 100 PALÉZIEUX 5 Plattel à Turin 7