les soldes en 2006
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les soldes en 2006
LES SOLDES EN 2006 De quoi s'agit-il ? Selon la loi sur les pratiques du commerce, il faut entendre par vente en solde « toute offre en vente ou vente au consommateur qui est pratiquée en vue du renouvellement saisonnier de l'assortiment d'un vendeur par l'écoulement accéléré et à des prix réduits de produits ». Elle est annoncée sous la dénomination "Soldes", "Opruimen", "Solden" ou "Schlussverkauf" ou sous toute autre dénomination équivalente ("fin de série" ou "fin de saison"). La législation sur les soldes ne vaut que pour le commerce de détail d’articles liés à la mode. Quand ? Selon le type de produit vendu, les périodes de soldes peuvent différer : pour les secteurs de l'habillement, des articles de cuir, de la maroquinerie et de la chaussure, les soldes ne peuvent légalement avoir lieu que durant la période du 3 janvier au 31 janvier inclus et du 1er juillet au 31 juillet inclus. A noter toutefois que lorsque la date légale du début des soldes (3 janvier ou 1er juillet) est un dimanche, les ventes en solde peuvent débuter le jour précédent cette date ; pour les autres produits, les 2 périodes sont en principe les mêmes, mais le Roi a la possibilité de fixer d'autres dates. Les présoldes Notre réglementation prévoit aussi une interdiction d’annoncer ou de suggérer des réductions de prix durant une période d'attente : avant les soldes d’hiver : du 15 novembre au 2 janvier inclus ; avant les soldes d’été : du 15 mai au 30 juin inclus. Cette interdiction ne porte que sur les 4 secteurs cités dans la loi : les vêtements, les articles en cuir, la maroquinerie et les chaussures. Elle s’applique également en cas de vente en liquidation. Cette disposition ne s'applique toutefois pas aux braderies occasionnelles qui ne peuvent dépasser 4 jours et être organisées qu'une fois par an moyennant l'autorisation du Collège des Bourgmestre et échevins. Sont aussi autorisées les cartes de fidélité accordant par exemple un pourcentage de remise après un certain nombre d'achats. Publicité En ce qui concerne la publicité, l'Inspection économique consent une tolérance pour celles publiées dans les hebdomadaires : elle admet que des soldes soient annoncées dans l'exemplaire à paraître la semaine qui précède les soldes, donc durant les pré-soldes, à condition que la date du début des soldes soit expressément mentionnée et ce dans le même caractère que l'annonce des remises consenties. Où ? La vente en solde doit avoir lieu dans les locaux où les produits soldés ou des produits identiques sont habituellement mis en vente et seuls peuvent faire l'objet d'une telle vente, les produits que le vendeur détient au début de la vente en solde et qu'il a offerts en vente d'une manière habituelle avant cette date. Quel prix ? La ristourne accordée durant les soldes doit être réelle par rapport aux prix pratiqués habituellement pour des produits identiques. Il y a donc obligation de se référer à l'ancien prix, afin de permettre au client de chiffrer l'avantage. Lors de diminutions de prix successives, le vendeur peut uniquement mentionner comme prix de référence, le prix réellement pratiqué pendant toute la période d’attente. L’indication de plusieurs prix barrés n’est donc pas admise. Vendre à perte ? A noter que la loi belge interdit toute vente à perte, c'est-à-dire à un prix inférieur à celui facturé par le fournisseur, sauf dans 2 cas : pendant la période des soldes ou à l’occasion d’une liquidation de stock. Historique des soldes 1985-2006 Aujourd’hui, tant pour les détaillants que pour la clientèle, les soldes sont devenus un phénomène de société très attendu. Certains voient dans l'intensité accrue et l'ampleur du phénomène « soldes » le signe évident que la crise économique des dernières années empêche toujours le consommateur moyen de joindre aisément les deux bouts. D'autres observent que les clients ont en général de bonnes chances de trouver ce qu'ils cherchent pendant les soldes. Il est vrai qu’avec le temps, l'offre de marchandises soldées s'est fortement élargie, aussi bien en quantité qu'en qualité. Et les ristournes consenties n'ont cessé d'augmenter également. Dans certains secteurs, les soldes permettent aux commerçants de réunir les fonds nécessaires pour financer les achats en vue de la nouvelle saison. Les ventes en soldes sont alors une façon pour les commerçants de se procurer les liquidités indispensables, même si cela leur fait vendre avec un bénéfice inférieur ou même carrément à perte. 1985 : création des « présoldes » La loi du 26 juillet 1985 a créé ce qu’on appelle communément les « présoldes » Elle interdisait de faire, pour les « produits communément vendus en soldes », une annonce suggérant une diminution de prix, et ce durant les 6 semaines précédant le temps des soldes. Le législateur voulait ainsi maintenir le caractère sérieux de la période des soldes en empêchant que dès avant son démarrage les commerçants commencent à écouler à prix réduits leurs produits susceptibles d'être soldés. L'insertion de cette nouvelle disposition a immédiatement donné lieu à une jurisprudence contradictoire se concentrant surtout sur la portée exacte de la définition des « produits communément vendus en soldes ». Il n'y a d'ailleurs pas que la jurisprudence qui fût très partagée, les avis des clients et des commerçants l'étaient tout autant. Les grandes chaînes de distribution ainsi que les organisations de consommateurs prônaient en général une réglementation souple, autorisant les soldes à tout moment de l'année. Elles préconisaient également la suppression des présoldes. Les classes moyennes par contre, SDI en tête, étaient en faveur d'une limitation des soldes dans le temps et du prolongement de la période d'attente. 1991 : adoption de la loi sur les pratiques du commerce Une révision générale de la loi eut lieu à l’occasion de l’adoption de la loi du 14 juillet 1991 sur les pratiques du commerce et sur l'information et la protection du consommateur. Dès l'entrée en vigueur de ces nouvelles dispositions, les choses ont pourtant mal marché. Au cours des présoldes d’été et d’hiver 1992 il est en effet apparu que beaucoup de commerçants se souciaient comme d'une guigne des nouvelles dispositions réglementaires. Les journaux titraient : « Les petits commerçants sont de vrais Belges », « La nouvelle loi sur les soldes reste lettre morte », « Les détaillants relancent la guerre des prix », « La loi sur les soldes engendre la confusion », etc... Les commerçants contournaient la loi habillement, notamment en annonçant des baisses de prix de manière camouflée, sous toutes sortes de slogans dont le but était évident : « prix superdoux », « prix nets »... Le Ministre des Affaires économiques essuya une série d'interpellations en règle au Parlement, tant de la part des partisans que des adversaires de la période d'attente. 1993 : vaste enquête du Ministère des Affaires économiques Confronté au respect insuffisant de la loi du 14 juillet 1991, le Ministre des Affaires économiques décida de réaliser une évaluation de la situation pour pouvoir adapter la réglementation si nécessaire. Il chargea l'Administration de l'Inspection économique d'effectuer une vaste enquête d'opinion parmi les commerçants. Cette enquête, menée au printemps 1993, dégagea les conclusions suivantes: une majorité écrasante de commerçants estimait qu'il fallait maintenir une réglementation des ils demandaient cependant que la date du début des soldes soit avancées; soldes; les deux tiers étaient pour le maintien d'une période d'attente et souhaiteraient même sa prolongation. Tant les chiffres du SDI que les statistiques des contrôles effectués dont l'Administration de l'Inspection économique confirmèrent le mécontentement. 1993 : adoption du régime actuel Suite, notamment, à une vaste campagne de pression du SDI, le 5 novembre 1993 était approuvée une excellente modification de loi fixant le début des périodes de soldes aux 3 janvier et 1er juillet et celui des présoldes aux 15 novembre et 15 mai (pour tous les produits non-alimentaires). Cette loi modifiait et surtout renforçait l’ancienne réglementation. 1993-1996 : le système se rode… De 1993 à 1996, un certain nombre de problèmes apparurent : les grosses entreprises de distribution étaient mécontentes de la nouvelle réglementation, qui d'après elles restreint par trop la liberté de commerce; la nouvelle loi ne prohibait pas toutes les formes de promotion. Ainsi demeuraient autorisées pendant les présoldes les offres conjointes du genre "achetez 3, payez 2", celles-ci n'étant pas, juridiquement parlant, des annonces ou suggestions de baisse de prix; sur le plan juridique, la doctrine critiquait le fait que tous les produits non-alimentaires paraîssent visés par la période d'attente, le nouveau texte faisant toujours référence à la définition des soldes qui se limite en principe à tous les produits faisant l'objet d'un renouvellement saisonnier. 1998 : interprétation restrictive des produits « soldables » En mars 1998, faute d'une définition légale des "produits saisonniers", il fut décidé que l'Administration de l'Inspection économique n'interviendrait plus que lorsque les produits saisonniers visés explicitement par la loi seraient concernés : les vêtements, les articles en cuir et la maroquineries, et les chaussures. 2002 : décalage de 3 semaines En 2002, les soldes d’hiver, coïncidant avec le passage à l’euro, ont été exceptionnellement retardées. Cette année-là, les soldes ont donc débuté le samedi 19 janvier 2002 au lieu du 3 janvier, date normalement prévue par la loi. La période d’attente qui, en vertu de la loi, commence 6 semaines avant le début des soldes a été également reportée et a démarré le samedi 8 décembre 2001. L’introduction de l’euro est à la base de cette remise exceptionnelle. Les détaillants ont en effet reçu un rôle important à jouer dans la conversion des pièces et billets dans les premiers jours et dernières semaines de l’année 2002. 2007… Depuis l’été 2002 et comme le prévoit la loi, les soldes ont chaque fois eu lieu du 3 janvier au 31 janvier inclus et du 1er juillet au 31 juillet inclus. La période d’attente pendant laquelle il est interdit d’annoncer ou de suggérer des réductions de prix va du 15 novembre au 2 janvier inclus et du 15 mai au 30 juin inclus. ...Et l’Europe ? En décembre 2001, le SDI s’est vivement opposé à l’adoption par le Parlement Européen et le Conseil d’un projet de « règlement relatif aux promotions des ventes dans le marché intérieur ». Certaines dispositions de ce projet étaient en effet jugées inacceptables en ce qu’elles visaient à autoriser les rabais commerciaux sans limitation de temps ni d’ampleur. La législation belge sur les pratiques du commerce en aurait été bouleversée, puisque les soldes et les ventes à perte seraient devenus permis de manière sauvage, n’importe quand et comment, au gré des stratégies commerciales. De même, les soldes et présoldes (période de 6 semaines précédant les soldes et pendant laquelle il est interdit d’annoncer des réductions de prix) auraient automatiquement été amenés à disparaître. Pour le SDI, la version initiale du projet aurait incontestablement mis à mal la pérennité des commerces de proximité. En effet, ces derniers ont absolument besoin de garde-fous pour contenir la concurrence très agressive qui leur est menée journellement par la grande distribution. Dans leur immense majorité, ils estiment par ailleurs le maintien des périodes de présoldes et de soldes absolument indispensable à la viabilité de leurs activités. On comprend donc pourquoi le SDI lança, fin 2001, une vaste action de lobbying auprès du Ministre des Affaires Economiques, Charles Picqué, et des parlementaires européens pour faire amender le projet. Son action a été couronnée de succès, puisque le 4 septembre 2002, le Parlement Européen a suivi ses arguments, en adoptant les deux amendements suivants : 1. les Etats membres gardent la possibilité d’interdire les ristournes sur les produits à prix fixe et les ventes à perte ; 2. les Etats membres peuvent restreindre ou interdire les rabais avant les soldes saisonniers. Aujourd’hui cependant, le projet n’a toujours pas été approuvé. Il continue à faire l’objet de lobbying de la part de multiples groupes de pression.