Téléchargez le cahier pédagogique
Transcription
Téléchargez le cahier pédagogique
14/06/06 12:46 Page 1 Théâtre des Cybèle et Théâtre de la Vieille 17 Prélude aux Alexandrettes Document d’accompagnement à l’intention des professeurs Photo : Mathieu Girard Alexandrettes réimpr. 06 3 Prélude Les Alexandrettes abordent les grands classiques, dans votre classe, et avec chic ! Conçu pour les écoles secondaires et animé par deux comédiennes professionnelles — Nathaly Charrette et Suzanne Lambert — cet atelier-spectacle explore les univers de Molière et de Marivaux. Les ateliers, qui se déroulent de façon décontractée et stimulante, permettent aux élèves de la 9e à la 12e année d’approfondir leurs connaissances de la langue française et du théâtre classique tout en faisant le lien avec la réalité actuelle. Les exercices leur permettront notamment de traduire les vers (alexandrins) dans la langue d’aujourd’hui et d’en composer de leur propre cru (en rap, en chanson, en chœur...). Un spectacle de 45 minutes constitué d’extraits de pièces de Molière — Les Femmes savantes, Le Misanthrope, Tartuffe — et de Marivaux — La Surprise de l’amour, Le Jeu de l’amour et du hasard —, liés par des commentaires et des anecdotes des Alexandrettes sur la vie des gens de théâtre à cette époque et aujourd’hui, clôt l’intervention en beauté. Ce document d’accompagnement contient des informations sur les auteurs et sur les extraits de pièces présentés, des explications sur la rythmique des vers, des suggestions d’exercices, un extrait du Tartuffe et un lexique pour vous aider à préparer vos élèves à cette rencontre. Pour bien comprendre les extraits qui seront présentés, nous vous suggérons fortement de lire ou de faire lire les résumés des pièces contenus dans ce guide à vos élèves. Bonne lecture ! Table des matières Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière 4 Chamblainde Marivaux Pierre Carlet de Chamblain 5 Les alexandrins 6 Exercice pour mieux comprendre les alexandrins 7 Exercices pour mieux comprendre le sens de la scène et le vocabulaire 7 TARTUFFE, Acte II, scène 4 8 Résumés des pièces 15 Lexique (par scène) 18 Les producteurs 19 Les collaborateurs 20 Après l’intervention théâtrale 21 Prélude aux Alexandrettes – 3 Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière 1622 – 1673 Jean-Baptiste Poquelin naît à Paris en France, en 1662. Fils d’un tapissier ordinaire du roi, Jean-Baptiste fréquente le collège de Clermont où les jésuites assurent l’instruction des fils de la riche bourgeoisie, puis entreprend des études en droit qu’il abandonne plus tard. En 1637, il prête serment pour recueillir la charge de son père et lui succéder ainsi. L’HÉRITAGE THÉÂTRAL DE MOLIÈRE Molière est maître de la comédie française du XVIIe siècle. Ses pièces sont passées à l’histoire et son œuvre est considérable. Il a exploré et approfondi plusieurs genres : La farce une pièce bouffonne qui veut provoquer le rire, comme Le Médecin malgré lui. La comédie d’intrigue un mélange de jeux de mots, de situations burlesques et de coups de théâtre, comme L’École des femmes. La comédie de mœurs un témoignage des mœurs de l’époque. Ce sont ses pièces dites « sociales », comme Le Misanthrope. La comédie de caractère une étude de personnages, de leurs qualités et de leurs défauts qui mène souvent à la création d’un type, comme Le Tartuffe et L’Avare. 4 – Prélude aux Alexandrettes Il rencontre peu après la comédienne Madeleine Béjart, et lorsque la famille de celle-ci fonde L’Illustre Théâtre, Jean-Baptiste s’associe à eux et renonceà la succession paternelle. En 1644, il prend le nom de Molière et devient responsable de la troupe qui joue à Paris. Mais les affaires sont mauvaises et Molière est emprisonné pour dettes. Libéré quelques jours plus tard, ilpart en tournée en province. Pendant une douzaine d’années, il joue destragédies et compose des comédies, se familiarisant avec les rouages du théâtre et les subtilités de la nature humaine. Repérée en 1658 par Monsieur Philippe, duc d’Orléans et frère du roi Louis XIV, la troupe est invitée à s’installer dans une petite salle parisienne, le théâtre du Petit-Bourbon. En 1659, Molière présente Les Précieuses ridicules qui remporte un grand succès. C’est alors que la carrière de l’auteur prend véritablement son envol. La troupe déménage ses pénates dans la salle du Palais-Royal, qui deviendra plus tard la Comédie-Française. En 1662, Molière crée L’École des femmes, pièce d’un genre nouveau qui pose un regard critique sur la société et qui comporte une intention morale. Plusieurs crient au scandale, mais la production connaît un franc succès. Molière a également la faveur du roi, qu’il amuse. Cette même année, il épouse la comédienne Armande Béjart pour qui il écrira ses plus Malheureusement pour lui, le roi vieillit. Il se rapproche de l’idéologie beaux rôles féminins. conservatrice du parti position contre des Malheureusement pour dévot lui, le qui roi avait vieillit.pris Il se rapproche de L’École l’idéologie femmes. En 1664, devant le mécontentement de la cour, le roi retire conservatrice du parti dévot qui avait pris position contre L’École des son soutien à Molière et interdit Tartuffe, qui dénonce l’hypocrisie femmes. En 1664, devant le mécontentement de la cour, le roi retire son religieuse. L’année suivante, la pièce Dom Juan est retirée de l’affiche soutien à Molière et interdit Tartuffe, qui dénonce l’hypocrisie reliavant même que le roi ne l’ait vue. gieuse. L’année suivante, la pièce Dom Juan est retirée de l’affiche avant même que le roi ne l’ait vue. Amer et malade, Molière écrit Le Misanthrope. En 1667, il parvient à faire rejouer Tartuffe. La pièce est aussitôt interdite. L’Archevêque de Paris menace d’excommunication ceux qui présenteront, liront ou écouteront la pièce. Le roi, en 1669, l’autorise enfin : la pièce est présentée dans la version qu’on connaît aujourd’hui. Entre 1671 et 1672, Molière triomphe avec Les Fourberies de Scapin, Le Bourgeois gentilhomme et Les Femmes savantes. En 1673, il crée finalement Le Malade imaginaire, pièce dans laquelle il interprète le rôletitre. Le 17 février, il est épuisé, mais monte sur scène tout de même. Il est prisde convulsions. On le ramène chez lui, où il meurt un peu plus tard. L’Église, qui ne lui a jamais pardonné de s’être moqué d’elle, refuse qu’il soit enterré dans un cimetière catholique. Louis XIV intervient pour qu’il soit inhumé dans un endroit réservé aux non baptisés. Molière repose aujourd’hui au Cimetière du Père-Lachaise à Paris. Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux 1688 – 1763 Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux voit le jour à Paris en France, le 4 février 1688. En 1698, Marivaux étudie au Collège de l’Oratoire de Riom. Plus tard, il s’inscrit à la Faculté de droit de Paris, mais, tout comme Molière, il s’intéresse davantage à la littérature. En 1712, il abandonne ses études et publie Le Père prudent et équitable, sa première comédie en vers. Marivaux se met à fréquenter des journalistes. Ses romans sont déjà révélateurs du style et des qualités psychologiques du jeune écrivain plutôt « moderne ». En 1717, il épouse Colombe Bologne, fille d’un riche avocat. Ce mariage lui assure un confort matériel suffisant pour pouvoir se consacrer uniquement à la littérature. En 1720, ruiné par une faillite qui engloutit la fortune de sa femme, Marivaux, qui n’a pas encore trouvé son style, écrit la comédie Arlequin poli par l’amour pour les Comédiens italiens, et la tragédie Annibal pour les Comédiens-Français. La première réussit, l’autre échoue. L’année suivante, Marivaux termine sa licence de droit. Il est reçu avocat, mais n’exercera jamais réellement. Il lance le journal Le Spectateur françois. Unique rédacteur, il est à la fois conteur, moraliste, et philosophe. Il devient l’intime des Comédiens italiens et il leur écrit plusieurs pièces sur mesure (La Double Inconstance, Le Jeu de l’amour et du hasard). Leur jeu vif et allègre lui plaît infiniment mieux que le jeu lent et apprêté des Comédiens-Français. Ces derniers montent tout de même neuf de ses comédies, mais seules trois d’entre elles remportent un véritable succès. En 1723, son épouse meurt. Il poursuit son œuvre journalistique tout en s’attelant à deux romans : La Vie de Marianne, qu’il met dix ans à rédiger (1731-1741) et Le Paysan parvenu (1734-1735). Les deux œuvres reflètent bien la philosophie de l’auteur, son goût de l’analyse psychologiqueet son attitude moraliste à l’égard d’une société de classes qu’il conteste. Sa notoriété et ses appuis lui valent d’être élu à l’Académie française en 1742, contre un rival nommé Voltaire. Ses dernières comédies, bien que publiées, ne sont pas jouées. Malade depuis 1758, Marivaux meurt le 12 février 1763 à Paris. L’HÉRITAGE THÉÂTRAL DE MARIVAUX Chez Marivaux, la comédie devient une peinture de l’amour, délicate et légèrement ironique, loin de la farce. Son théâtre est une analyse minutieuse et spirituelle de la subtilité, de la fantaisie et de la sincérité du jeu amoureux. L’intrigue de ses pièces est toujours basée sur « la surprise de l’amour », c’est-àdire de la conquête des cœurs par l’amour. L’obstacle à l’amour n’est pas extérieur — comme dans les pièces de Molière — mais réside dans l’amour-propre des personnages. À la suite d’un malentendu, d’un préjugé, d’un quiproquo ou de déceptions antérieures, les jeunes protagonistes ne veulent pas reconnaître qu’ils sont amoureux et leur amour-propre leur dicte moult détours. Mais comme il s’agit d’un jeu, le dénouement est toujours heureux et l’amour triomphe. Marivaux a créé la comédie psychologique amoureuse. On lui doit l’expression « tomber amoureux », qui n’existait pas encore à l’époque. Prélude aux Alexandrettes – 5 Les alexandrins Un alexandrin est un vers français de 12 pieds ou 12 syllabes. Pour compter le nombre de syllabes que contient un vers, il faut le scander, c’est-à-dire le lire en séparant clairement les syllabes qui le composent. Ex. : Et ce n’est point du tout la prendre pour modèle, Ma soeur, que de tousser et de cracher comme elle. 1 Et Ma 2 ce soeur 3 n’est que 4 point de 5 du tous 6 tout ser 7 la et 8 pren de 9 dre cra 10 pour cher 11 12 mo dèl(e) comm(e) ell(e) Autrefois, tous les sons de la langue française étaient prononcés; ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Pour calculer les syllabes, il est important de connaître deux règles particulières, celle du « e » muet et celle de la diphtongue. La règle du « e » muet Le « e » muet ne correspond pas toujours à celui du langage parlé actuel. Il se prononce et compte pour une syllabe entre deux consonnes (le « h » aspiré compte pour une consonne) : Ex. : Consonne + « e » + consonne : Sur quelle sale vue il traîne la pensée ? 1 Sur 2 quel 3 le 4 sa 5 le 6 vue 7 il 8 traî 9 ne 10 la 11 pen 12 sée 6 les 7 ré 8 u 9 nit 10 dans 11 un 12 pré 11 je 12 fass(e) Ex. : Consonne + « e » + « h » aspiré : Un tendre hasard les réunit dans un pré. 1 Un 2 ten 3 dre 4 ha 5 sard Il ne se prononce pas et ne compte pas pour une syllabe : Ex. : À la fin des vers, il forme alors la rime féminine et s’écrit « e », « es », « ent » : Contre un père absolu que veux-tu que je fasse ? 1 2 Contr(e) un 3 pèr(e) 4 ab 5 so 6 lu 7 que 8 veux 9 tu 10 que 7 et 8 suis 9 10 prêt(e) à 11 tout 12 fair(e) 7 Do 8 ri 9 ne 11 te 12 rends Ex. : Devant une voyelle : C’en est fait, je me rends, et suis prête à tout faire. 1 C’en 2 est 3 fait 4 je 5 me 6 rends Ex. : Devant un « h » muet : Mon Dieu, de quelle humeur, Dorine, tu te rends ! 1 Mon 2 Dieu 6 – Prélude aux Alexandrettes 3 de 4 5 quell(e) hu 6 meur 10 tu La règle de la diphtongue On appelle diphtongue deux voyelles qui se suivent à l’intérieur d’un mot (ex. : luire, adieu). Elles peuvent être prononcées en une ou deux émissionsde la voix et compteront selon le cas pour une ou deux syllabes. Une syllabe 1 2 lui re Deux syllabes 1 2 lu i 3 re 8 lit 9 com 10 me Ex. : Et dans l’occasion mollit comme vous faites. 1 Et 2 dans 3 l’oc 4 cas 5 i 6 on 7 mol 11 vous 12 fait(es) Exercice pour mieux comprendre les alexandrins En vous basant sur la scène du Tartuffe qui se trouve à la page suivante, demandez à vos élèves de découper quatre vers en douze pieds comme dans l’exemple suivant : VALÈRE Ne vous excusez point sur mes intentions : Vous aviez pris déjà vos résolutions, Et vous vous saisissez d’un prétexte frivole Pour vous autoriser à manquer de parole. 1 Ne Vous Et Pour 2 vous a vous vous 3 ex viez vous au 4 cu pris sai to 5 sez dé sis ri 6 point jà sez ser 7 sur vos d’un à 8 mes ré pré man 9 in so tex quer 10 ten lu te de 11 ti ti fri pa 12 ons ons vol(e) rol(e) Note Lire la scène et essayer de l’interpréter : par groupe de deux, jusqu’à l’arrivée de Dorine, par groupe de trois, jusqu’à la fin de la scène. Exercices pour mieux comprendre le sens de la scène et le vocabulaire Après la lecture de la scène, cherchez les mots que vous ne connaissez pas dans le dictionnaire ou utilisez le lexique contenu dans ce guide. Amusez-vous à demander à vos élèves d’essayer d’en deviner le sens avant de leur donner ou de leur faire chercher la véritable signification. Posez ces questions à vos élèves : Qui est Mariane et que veut-elle ? Qui est Valère et que veut-il ? Qui est Dorine et que veut-elle ? Comment s’y prennent-ils pour arriver à leur fin ? Pourquoi ? Demandez-leur de résumer les vers dans leurs propres mots. Les Alexandrettes vous aideront à approfondir votre compréhension de la scène au moment de l’atelier. Prélude aux Alexandrettes – 7 PERSONNAGES : MARIANE et VALÈRE, son amoureux, et DORINE. VALÈRE On vient de débiter, Madame, une nouvelle Que je ne savais pas, et qui sans doute est belle. MARIANE Quoi ? VALÈRE Que vous épousez Tartuffe. MARIANE Il est certain Que mon père s’est mis en tête ce dessein. VALÈRE Votre père, Madame… MARIANE A changé de visée. La chose vient par lui de m’être proposée. VALÈRE Quoi ? sérieusement ? MARIANE Oui, sérieusement; Il s’est pour cet hymen déclaré hautement. VALÈRE Et quel est le dessein où votre âme s’arrête, Madame ? MARIANE Je ne sais. VALÈRE La réponse et honnête. Vous ne savez ? MARIANE Non. VALÈRE Non ? MARIANE Que me conseillez-vous ? VALÈRE Je vous conseille, moi, de prendre cet époux. 8 – Prélude aux Alexandrettes MARIANE Vous me le conseillez ? VALÈRE Oui. MARIANE Tout de bon ? VALÈRE Sans doute. Le choix est glorieux et vaut bien qu’on l’écoute. MARIANE Hé bien ! c’est un conseil, Monsieur, que je reçois. VALÈRE Vous n’aurez pas grand’peine à le suivre, je crois. MARIANE Pas plus qu’à le donner en a souffert votre âme. VALÈRE Moi, je vous l’ai donné pour vous plaire, Madame. MARIANE Et moi, je le suivrai pour vous faire plaisir. DORINE, se retirant dans le fond du théâtre. Voyons ce qui pourra de ceci réussir. VALÈRE C’est donc ainsi qu’on aime ? Et c’était tromperie, Quand vous… MARIANE Ne parlons point de cela, je vous prie. Vous m’avez dit tout franc que je dois accepter Celui que pour époux on me veut présenter; Et je déclare, moi, que je prétends le faire, Puisque vous m’en donnez le conseil salutaire. VALÈRE Ne vous excusez point sur mes intentions : Vous aviez pris déjà vos résolutions, Et vous vous saisissez d’un prétexte frivole Pour vous autoriser à manquer de parole. MARIANE Il est vrai, c’est bien dit. VALÈRE Sans doute; et votre cœur N’a jamais eu pour moi de véritable ardeur. MARIANE Hélas ! permis à vous d’avoir cette pensée. Prélude aux Alexandrettes – 9 VALÈRE Oui, oui, permis à moi; mais mon âme offensée Vous préviendra peut-être en un pareil dessein; Et je sais où porter et mes vœux et ma main. MARIANE Ah ! je n’en doute point; et les ardeurs qu’excite Le mérite… VALÈRE Mon Dieu, laissons là le mérite : J’en ai fort peu, sans doute, et vous en faites foi. Mais j’espère aux bontés qu’une autre aura pour moi, Et j’en sais de qui l’âme, à ma retraite ouverte, Consentira sans honte à réparer ma perte. MARIANE La perte n’est pas grande, et de ce changement Vous vous consolerez assez facilement. VALÈRE J’y ferai mon possible, et vous le pouvez croire. Un cœur qui nous oublie engage notre gloire; Il faut à l’oublier mettre aussi tous nos soins. Si l’on n’en vient à bout, on le doit feindre au moins; Et cette lâcheté jamais ne se pardonne De montrer de l’amour pour qui nous abandonne. MARIANE Ce sentiment, sans doute, est noble et relevé. VALÈRE Fort bien, et d’un chacun il doit être approuvé. Hé quoi ! vous voudriez qu’à jamais dans mon âme Je gardasse pour vous les ardeurs de ma flamme, Et vous visse à mes yeux passer en d’autres bras, Sans mettre ailleurs un cœur dont vous ne voulez pas ? MARIANE Au contraire; pour moi, c’est ce que je souhaite, Et je voudrais déjà que la chose fût faite. VALÈRE Vous le voudriez ? MARIANE Oui. VALÈRE C’est assez m’insulter, Madame, et de ce pas je vais vous contenter. (Il fait un pas pour s’en aller et revient toujours.) MARIANE Fort bien. 10 – Prélude aux Alexandrettes VALÈRE, revenant. Souvenez-vous au moins que c’est vous-même Qui contraignez mon cœur à cet effort extrême. MARIANE Oui. VALÈRE Et que le dessein que mon âme conçoit N’est rien qu’à votre exemple. MARIANE À mon exemple, soit. VALÈRE, en sortant. Suffit; vous allez être à point nommé servie. MARIANE Tant mieux. VALÈRE, revenant encore. Vous me voyez, c’est pour toute ma vie. MARIANE À la bonne heure ! VALÈRE s’en va, et, lorsqu’il est vers la porte, il se retourne. Euh ? MARIANE Quoi ? VALÈRE Ne m’appelez-vous pas ? MARIANE Moi ? Vous rêvez ? VALÈRE Hé bien ! je poursuis donc mes pas. Adieu, Madame. (Il s’en va lentement.) MARIANE Adieu, Monsieur. DORINE, à Mariane Pour moi, je pense Que vous perdez l’esprit par cette extravagance, Et je vous ai laissé tout du long quereller, Pour voir où tout cela pourrait enfin aller. Holà ! seigneur Valère. (Elle va l’arrêter par le bras, et Valère fait mine de grande résistance.) Prélude aux Alexandrettes – 11 VALÈRE Hé ! que veux-tu, Dorine ? MARIANE Venez ici. VALÈRE Non, non, le dépit me domine. Ne me détourne point de ce qu’elle a voulu. DORINE Arrêtez. VALÈRE Non, vois-tu, c’est un point résolu. DORINE Ah ! MARIANE, à part. Il souffre à me voir, ma présence le chasse, Et je ferai bien mieux de lui quitter la place. DORINE, quitte Valère et court à Mariane. À l’autre ! Où courez-vous ? MARIANE Laisse. DORINE Il faut revenir. MARIANE Non, non, Dorine, en vain tu veux me retenir. VALÈRE Je vois bien que ma vue est pour elle un supplice, Et sans doute il vaut mieux que je l’en affranchisse. DORINE, quitte Mariane et court à Valère. Encor ? Diantre soit fait de vous si je le veux ! Cessez ce badinage, et venez çà tous deux. (Elle les tire l’un et l’autre.) VALÈRE, à Dorine. Mais quel est ton dessein ? MARIANE, à Dorine. Qu’est-ce que tu veux faire ? DORINE Vous bien remettre ensemble et vous tirer d’affaire. (À Valère.) Êtes-vous fou d’avoir un pareil démêlé ? 12 – Prélude aux Alexandrettes VALÈRE N’as-tu pas entendu comme elle m’a parlé ? DORINE, à Mariane. Êtes-vous folle, vous, de vous être emportée ? MARIANE N’as-tu pas vu la chose, et comme il m’a traitée ? DORINE, à Valère. Sottise des deux parts. Elle n’a d’autre soin Que de se conserver à vous; j’en suis témoin. (À Mariane.) Il n’aime que vous seule, et n’a point d’autre envie Que d’être votre époux; j’en réponds sur ma vie. MARIANE, à Valère. Pourquoi donc me donner un semblable conseil ? VALÈRE Pourquoi m’en demander sur un sujet pareil ? DORINE Vous êtes fous tous deux. Çà, la main, l’un et l’autre. (À Valère). Allons, vous. VALÈRE, en donnant sa main à Dorine. À quoi bon ma main ? DORINE, à Mariane. Ah ! çà, la vôtre. MARIANE, en donnant aussi sa main. De quoi sert tout cela ? DORINE Mon Dieu ! vite, avancez. Vous vous aimez tous deux plus que vous ne pensez. (Valère et Mariane se tiennent quelque temps par la main sans se regarder.) VALÈRE, se tournant vers Mariane. Mais ne faites donc point les choses avec peine. Et regardez un peu les gens sans nulle haine. (Mariane tourne l’œil sur Valère et fait un petit sourire.) DORINE À vous dire le vrai, les amants sont bien fous_! VALÈRE, à Mariane. Ho çà ! n’ai-je pas lieu de me plaindre de vous ? Et, pour n’en point mentir, n’êtes-vous pas méchante De vous plaire à me dire une chose affligeante ? Prélude aux Alexandrettes – 13 MARIANE Mais vous, n’êtes-vous pas l’homme le plus ingrat ?… DORINE Pour une autre saison, laissons tout ce débat, Et songeons à parer ce facheux mariage. MARIANE Dites-nous donc quels ressorts il faut mettre en usage. DORINE Nous en ferons agir de toutes les façons. Votre père se moque, et ce sont des chansons. Mais, pour vous, il vaut mieux qu’à son extravagance D’un doux consentement vous prêtiez l’apparence, Afin qu’en cas d’alarme il vous soit plus aisé De tirer en longueur cet hymen proposé. En attrapant du temps, à tout on remédie. Tantôt vous payerez de quelque maladie Qui viendra tout à coup et voudra des délais; Tantôt vous payerez de présages mauvais : Vous aurez fait d’un mort la rencontre fâcheuse, Cassé quelque miroir, ou songé d’eau bourbeuse. Enfin, le bon de tout, c’est qu’à d’autres qu’à lui On ne vous peut lier que vous ne disiez oui. Mais, pour mieux réussir, il est bon, ce me semble, Qu’on ne vous trouve point tous deux parlant ensemble. (À Valère.) Sortez, et sans tarder, employez vos amis, Pour vous faire tenir ce qu’on vous a promis. (À Mariane.) Nous allons réveiller les efforts de son frère, Et dans notre parti jeter la belle-mère. Adieu. VALÈRE, à Mariane. Quelques efforts que nous préparions tous, Ma plus grande espérance, à vrai dire, est en vous. MARIANE, à Valère. Je ne vous réponds pas des volontés d’un père; Mais je ne serai point à d’autre qu’à Valère. VALÈRE Que vous me comblez d’aise ! Et quoi que puisse oser… DORINE Ah ! jamais les amants ne sont las de jaser. Sortez, vous dis-je. VALÈRE, fait un pas et revient. Enfin… DORINE Quel caquet est le vôtre ! (Les poussant chacun par l’épaule.) Tirez de cette part, et vous, tirez de l’autre. 14 – Prélude aux Alexandrettes Résumés des pièces Les extraits sont présentés ici dans l’ordre où ils seront joués lors du spectacle après l’atelier. La Surprise de l’amour, de Marivaux Comédie d’intrigue en 3 actes et en prose présentée en 1722. Résumé de la pièce Lélio s’est retiré à la campagne et a juré de ne plus tomber amoureux. Par fidélité, son serviteur Arlequin décide de faire de même. La Comtesse, veuve fortunée, habite à côté de chez Lélio avec sa suivante Colombine. Elle n’a pas encore connu l’amour. La servante de Lélio et le jardinier de la Comtesse veulent s’épouser et demandent à leur maître respectif d’arrangerleur mariage. Pour cela, Lélio et la Comtesse doivent se rencontrer et se parler. Ils tombent alors amoureux, mais n’en savent rien et n’en veulent rien voir. Colombine, avec l’aide d’Arlequin tombé sous son charme, décide d’aider sa maîtresse et Lélio à avouer leur amour. Ce n’est qu’à la dernière scène, que la Comtesse et Lélio vont s’ouvrir leur cœur, premiers surpris de ce qui leur arrive. Scène présentée lors du spectacle : Acte III, scène 2 La Comtesse a perdu son portrait et le cherche. Elle ne sait pas que c’est Colombine qui l’a pris pour le confier à Arlequin afin qu’il le cache dans la poche d’habit de Lélio. Elle est de mauvaise humeur et rabroue sa suivante pour rien. Colombine, sachant pourquoi elle est dans tous ses états, prend plaisir à lui répondre franchement et à la contredire. Colombine Personnages LA COMTESSE, veuve qui s’est installée à la campagne. Elle n’a jamais connu l’amour et n’apprécie guère la compagnie des hommes. COLOMBINE, personnage tiré de la commedia dell’arte (théâtre traditionnel italien masqué). Elle est la suivante de la Comtesse. Toute l’intrigue de la pièce arrive par elle. Elle est coquine, portée à la manigance et coquette. Elle veut le bien de sa maîtresse et souhaite la voir heureuse. Prélude aux Alexandrettes – 15 Les Femmes savantes, de Molière Comédie en 5 actes et en vers créée à Paris au théâtre du Palais-Royal le 11 mars 1672. Résumé de la pièce Armande Personnages ARMANDE, sœur aînée. Elle tente d’imiter sa mère et de se « marier » à la philosophie. HENRIETTE, jeune sœur cadette d’Armande. Jeune fille terre-àterre et pleine de bon sens. Elle ne désire qu’une seule chose : épouser Clitandre, son amoureux. À Paris, Philaminte, une mère autoritaire, mène son monde à la baguette, y compris son mari Chrysale. Elle se dit « savante » et parvient à entraîner sa fille aînée Armande et sa belle-sœur Bélise à sa suite. Elle veut unir un exaspérant poète à la mode nommé Trissotin à sa fille cadette Henriette qui aime Clitandre, et voir sa fille Armande épouser ce dernier. Soutenue par son père, son oncle et la servante, Henriette résiste à ce mariage, alors que sa sœur Armande veut bien obéir à sa mère. Deux clans s’opposent donc. Devant le notaire, on craint que Chrysale cède devant la volonté de sa femme et on apprend que la famille est ruinée. Trissotin ne veut alors plus épouser Henriette. Clitandre, lui, n’en montre que plus d’amour pour la cadette. Coup de théâtre ! Tout était une ruse afin que surgisse la vérité. Henriette épouse finalement Clitandre et Armande se console avec la philosophie. Scène présentée lors du spectacle : Acte I, scène 1 C’est le début de la pièce. Armande, la sœur aînée, reproche à Henriette de préférer se marier plutôt que d’élever son esprit vers la philosophie comme le fait leur mère. Henriette, très amoureuse de Clitandre, lui explique franchement ses préférences. Armande, jalouse que sa sœur soit courtisée par son ancien amoureux, tente de semer le doute dans le cœur de sa sœur. Le Misanthrope Comédie en 5 actes et en vers présentée le 4 juin 1666 au théâtre du Palais-Royal. Résumé de la pièce Personnages CÉLIMÈNE, amante d’Alceste. Jeune femme sensuelle, coquette et médisante. Elle aime la présence des hommes autour d’elleet qu’on lui fasse la cour. ARSINOÉ, amie de Célimène. Femme plus âgée, fausse prude, hypocrite et rancunière. 16 – Prélude aux Alexandrettes Alceste, le misanthrope, est amoureux de Célimène, une jeune femme coquette qui ne partage pas du tout ses idées sur la vérité et l’honnêteté à tout prix. Il lui conseille de quitter ses habitudes frivoles, mais elle ne l’écoute pas. Sa cousine Arsinoé, amoureuse d’Alceste, laisse planer des soupçons sur la fidélité de Célimène. En colère, Alceste demande une explication, mais Célimène tourne la situation à son avantage et fait mine de le tromper avec Oronte. On lui demande tôt ou tard de choisir entre les deux. Au même moment, des amis apportent des preuves que Célimène a menti et ridiculisé les deux hommes. Elle opte pour Alceste, mais celui-ci exige qu’elle quitte le monde avec lui. Elle refuse. Dans la dernière scène, Alceste voit Philinte, son seul ami prêt à l’aider, partir avec Eliante qui elle aussi le laisse tomber. Incapable d’accepter les imperfections du monde, il reste seul. Scène présentée lors du spectacle : Acte III, scène 4 Chez Célimène à Paris, les deux marquis qui conversaient avec elle ont quitté la pièce à l’arrivée d’Arsinoé. Sur un ton faussement charitable, elle informe Célimène des rumeurs qui courent sur sa conduite. Célimène lui répond de la même façon polie et hypocrite. Tartuffe (ou L’Imposteur), de Molière Comédie en 3 actes et en vers présentée à Versailles le 12 mai 1664, puis, sous sa forme définitive, en 5 actes, le 5 février 1669. Résumé de la pièce Nous sommes à Paris. Tartuffe, un imposteur, sous l’apparence d’un dévot passe pour un bourgeois aux yeux de Monsieur Orgon et pour un saint homme auprès de sa mère, Madame Pernelle. Il s’est établi chez la famille et tente de s’approprier leurs biens. Orgon veut le marier à sa fille Mariane malgré l’avis contraire du reste de la famille, mais Tartuffe est surpris par Damis, le fils de la famille, aux pieds d’Elmire, la seconde femme d’Orgon. Faisant preuve d’une grande habileté, le faux dévot réussit à s’en sortir, fait chasser Damis, et accepte qu’Orgon lui donne tous ses biens, ainsi que la garde de papiers compromettants. Devant l’aveuglement d’Orgon, Elmire tend un piège à Tartuffe et oblige son mari à se cacher sous la table. Tartuffe est enfin démasqué, mais il est maintenant maître de tous les biens d’Orgon. Toutefois, l’intervention d’un exempt (officier de police), envoyé par le roi, permet d’arrêter Tartuffe et sauve la famille d’un désastre. Scène présentée lors du spectacle : Acte II, scène 3 Monsieur Orgon a annoncé à sa fille son projet de la marier à Tartuffe, mais Dorine, la suivante de Mariane, qui a surpris la conversation, dit franchement à son patron que ce projet est cruel et fou. Dorine reproche maintenant à Mariane de ne pas se défendre comme il se doit, que s’il est vrai qu’elle aime Valère, elle doit s’affirmer et tenir tête à son père. Découragée, Mariane lui laisse entendre qu’elle préfère mourir plutôt que d’épouser Tartuffe. Le Jeu de l’amour et du hasard, de Marivaux Monsieur Tartuffe Personnages DORINE, suivante de Mariane. Elle est un peu comme sa nourrice, c’est pourquoi elle se permet de lui parler franchement. Elle n’a pas la langue dans sa poche et dit ce qu’elle pense, même à Monsieur Orgon, son patron. MARIANE, fille de Monsieur Orgon et amante de Valère. Timide et réservée, elle est aussi obéissante et ne veut pas déplaire à son père qui veut lui faire épouser Monsieur Tartuffe. Comédie d’intrigue en 3 actes et en prose présentée en 1730. Résumé de la pièce Silvia, fille de Monsieur Orgon, craint d’épouser, sans le connaître, le jeune homme qui lui est destiné, Dorante. Elle décide de se travestir et d’échanger son habit avec sa femme de chambre, Lisette. Elle espère ainsi pouvoir mieux observer son prétendant. Mais Dorante a eu la même idée et se présente chez Monsieur Orgon déguisé en un serviteur nommé Bourguignon, alors que son valet, Arlequin, se fait passer pour son maître. Monsieur Orgon et son fils Mario sont seuls informés du travestissement des jeunes gens et décident de laisser ses chances au « jeu de l’amour et du hasard ». Lisette et Arlequin, en habits de bourgeois, se jurent un amour éternel. Silvia veut enfin obtenir de Dorante une très grande preuve de son amour : celle de l’amener à la demander en mariage alors qu’il la croit femme de chambre. La pièce se termine dans la joie. Scène présentée lors du spectacle : Acte I, scène 1 C’est le début de la pièce. Silvia avoue à Lisette, sa femme de chambre, qu’elle craint d’épouser quelqu’un qu’elle ne connaît pas. Lisette ne comprendpas les hésitations de sa maîtresse, d’autant plus que la rumeur veut que Dorante soit bel homme et intelligent. Sylvia Personnages SYLVIA, jeune fille noble, intelligente et décidée. LISETTE, sa suivante un peu naïve. Prélude aux Alexandrettes – 17 Lexique (par scène) Les définitions données correspondent au contexte de la scène uniquement. La Surprise de l’amour Diantre : juron, exclamation qui marque l’étonnement, l’affirmation. >> Syn. : diable ! Dessein : idée que l’on forme d’exécuter quelque chose. >> Syn. : intention, but Impertinences : ce qui est déplacé, contraire à la raison. >> Syn. : absurdités Dupe : personne que l‘on trompe sans qu’elle en ait le moindre soupçon. Ballots : paquets de vêtements, d’affaires personnelles. Équivoque : dont la signification n’est pas certaine, qui peut s’expliquer de diverses façons. Fourbe : qui agit mal en se cachant. >> Syn. : hypocrite, sournois Les Femmes savantes Fi : interjection qui exprime la désapprobation, le mépris. >> Syn. : pouah ! Claquemurer : enfermer à l’étroit. Clartés : connaissances d’un certain niveau de culture. Spéculations : considérations d’ordre théorique. Le Misanthrope Bienséances : les usages à respecter, les bonnes manières. Vertu singulière : une conduite remarquable. Caution : garantie. Déportements : écarts de conduite. Zèle : vive ardeur à servir une personne ou une cause. >> Syn. : dévouement, empressement Pruderie : sentiment hautain et outré dans tout ce qui touche la pudeur et le relâchement des mœurs. Lieux dévots : endroits religieux. Médisances : commérages, potins que l’on dit d’une personne. Offices : rencontres, rendez-vous. Tartuffe Parer : se défendre ou se protéger. Ardeur : passion, désir. Sornettes : affirmations qui ne reposent sur rien. >> Syn. : balivernes Bourru : peu aimable, peu civil, désagréable. Fieffé : qui possède au plus haut degré un défaut, un vice. Mouche du pied : se prendre pour quelqu’un d’important. D’heur : avoir de la chance. Hymen : mariage. Coche : grande voiture tirée par des chevaux. Musettes : valse musette, danse au son de la cornemuse. Fagotin : singe savant célèbre à l’époque. Courroux : colère, fureur. Tâterez : en ferez l’expérience. Nonobstant tout : malgré tout. Le Jeu de l’amour et du hasard Pardi : exclamation qui renforce une déclaration. >> Syn. : mon Dieu ! Hétéroclite : bizarre, singulier. Fat : prétentieux, suffisant, vaniteux. Fantasque : qui est sujet à des sautes d’humeur, dont on ne peut prévoir le comportement. Badine : (de badiner) plaisanter avec enjouement et légèreté. 18 – Prélude aux Alexandrettes Les producteurs Théâtre des Cybèle Photo : Mathieu Girard Le Théâtre des Cybèle est né du désir de sa fondatrice, Nathaly Charrette, de faire découvrir la beauté de la langue française aux jeunes francoontariens à travers des textes classiques et contemporains. Pour présenter cette première intervention théâtrale, le Théâtre des Cybèle s’associe au Théâtre de la Vieille 17, un partenaire expérimenté. Théâtre de la Vieille 17 Compagnie de théâtre de création franco-ontarienne ouverte sur le monde, le Théâtre de la Vieille 17 crée et diffuse des spectacles pour la jeunesse (Le Nez, Mentire, Maïta…) et pour les adultes (Les murs de nos villages, Exils, Épinal…) depuis 1979 à l’échelle régionale, nationale et internationale. Ses activités comportent en outre un programme d’animation et d’éducation théâtrale. Nathaly Charette Les Alexandrettes Nathaly Charrette Nathaly partage son temps entre la scène et la création. Elle est diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal où elle a obtenu une formation en jeu, en voix, en phonétique et en diction. Elle a aussi complété un certificat de traduction à l’Université du Québec en Outaouais et travaille dans la région d’Ottawa depuis 2002. Elle a participé à de nombreuses productions théâtrales ainsi qu’à des émissions de télévision, dont Les Héritiers Duval, Le Retour, Histoires de filles et Radio-Enfer. Suzanne est comédienne, mais touche également à l’écriture et à la traduction. Elle est diplômée du Conservatoire d’art dramatique de Montréal où elle a obtenu une formation en jeu, en enseignement de la voix, ainsi qu’un brevet de phonétique et de diction. Elle a aussi complété une maîtrise en création littéraire à l’Université du Québec à Montréal. Elle travaille dans la région d’Ottawa depuis une dizaine d’années et a participé à de nombreuses productions dont Jean et Béatrice au Théâtre du Trillium qui a remporté le Masque de la meilleure production franco-ontarienne 2005. Photo : Mathieu Girard Suzanne Lambert Suzanne Lambert Prélude aux Alexandrettes – 19 Les collaborateurs Esther Beauchemin, conseillère artistique Esther mène sa barque au théâtre depuis une vingtaine d’années en tant que comédienne (Maïta, Mentire, Le nez, Premières de classe) et plus récemment comme auteure au théâtre (Maïta, La Meute) et à la télévision (Sciences Point Com, Radio-Canada). Maïta, créé par le Théâtre de la Vieille 17 et le Théâtre de Sable, a enthousiasmé l’Ontario, le Québec et le Mexique (dans sa version espagnole). Le texte s’est en outre mérité le prix du Salon du livre de Toronto en 2002 et une nomination pour le Masque du meilleur texte en 2003. Esther, qui collabore avec le Théâtre de la Vieille 17 depuis 1990, s’est récemment jointe à l’équipe en tant que codirectrice artistique. Louis Spritzer, conseiller artistique Louis Spritzer a étudié la musique en Europe et au Canada. Ce qui l’a amené sur plusieurs scènes du monde, ainsi qu’à la radio et à la télévision. Il a composé de la musique pour plusieurs pièces de théâtre (La Mandagore de Jean-Pierre Ronfard), productions télévisuelles (Fingers and Frets à CBC) et films. Il travaille depuis 40 ans avec des acteurs et des chanteurs. Il a été professeur de voix à l’École nationale de théâtre du Canada et au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Dernièrement, il a fait une mise en scène à Hudson (Shirley Valentine) et a travaillé avec des acteurs quatre pièces de Shakespeare à l’école et a travaillé avec des acteurs quatre pièces de Shakespeare à l’École d’Humanité en Suisse et au Centre National des Arts à Ottawa. d’Humanité enSuisse et au Centre National des Arts à Ottawa. Robert Bellefeuille, conseiller artistique Acteur, auteur et metteur en scène, Robert Bellefeuille est diplômé du Conservatoire d’art dramatique de Québec. Membre fondateur du Théâtre de la Vieille 17, il en est le codirecteur artistique et général. À titre de comédien, il a participé à plus de 40 productions, dont Exils, Lucky Lady, Poor Superman et La Trilogie des Dragons. Pour le compte de la Vieille 17, il a signé plus de 15 mises en scène dont l’Inconception, Maïta, Mentire et Le Nez dont il cosignait le texte avec Isabelle Cauchy et qui reçut le prix Chalmers en 1984. Plus récemment, le Théâtre Denise-Pelletier (Montréal) lui confiait les mises en scène de Edmond Dantès (2004) et du Comte de Monte-Cristo (2005) tandis que le Théâtre d’Aujourd’hui lui offrait la mise en scène de Jouliks (2005). En septembre 2006, il mettra en scène de La Dame aux Camélias au Théâtre du Nouveau-Monde. Robert Bellefeuille a reçu le Prix Théâtre LeDroit et le Prix d’excellence artistique Théâtre Action, soulignant la qualité exceptionnelle de son travail. Yvette Tremblay, conceptrice des costumes Depuis plus de 30 ans, la confection et la couture sont une passion pour Yvette Tremblay. Elle a confectionné plusieurs costumes pour des écoles de danse pendant près de 15 ans, mais aussi des costumes d’Halloween, des costumes de théâtre, des costumes pour des compétitions de danse. Elle fait ses propres créations à partir de patrons et croquis. Les costumes du spectacle des Alexandrettes sont le fruit de son originalité et de son amour de la couture. 20 – Prélude aux Alexandrettes Après l’intervention théâtrale L’univers classique vous a intéressé ? Vous aimeriez en savoir plus ? Nous vous invitons à faire quelques lectures et à visionner de bons films. Si vous avez des questions ou des commentaires, vous pouvez communiquer avec les Alexandrettes à l’adresse suivante : [email protected] ou visiter le site Web du Théâtre de la Vieille 17 : http://vieille17.ca. Films Molière, écrit et mis en scène par Ariane Mnouchkine (1978) — sur la vie de Molière. La Fausse Suivante, de Benoît Jacquot (1999), d’après une pièce de Marivaux. Beaumarchais, l’insolent, d’Édouard Molinaro (1995) — pour l’univers des salons. Livres La jeunesse de Molière, de Pierre Lepeze, Paris, Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 2003, 210 p. Marivaux par lui-même, de Paul Gazagne, Paris, Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1954, 191 p. Molière, d’Alain Niderst, Paris, Perrin, 2004, 348 p. Molière par lui-même, d’Alfred Simon, Paris, Seuil, coll. « Écrivains de toujours », 1957, 192 p. Ouvrages utilisés et sites Internet visités pour concevoir ce document d’accompagnement Collectif, Dictionnaire du Théâtre, Paris, Encycolopædia Universalis et Albin Michel, 1998, 923 p. Marivaux, Théâtre, tome 1, Paris, Éditions Gallimard et Librairie Générale Française, Le livre de poche, 1966, 509 p. Molière, L’Avare, Le Misanthrope, Le Bourgeois gentilhomme, Union Européenne, Maxi-poche Classiques français, 1997, 248 p. Molière, Les Femmes savantes, Paris, Bordas, Univers des lettres Bordas, 1977, 127 p. Molière, Œuvres complètes, tome 3, Paris, Garnier-Flammarion, 1965, 436 p. Molière, Le Tartuffe ou L’Imposteur, Paris, Bordas, Les petits classiques Bordas, 1966, 127p. www.alalettre.com www.toutmoliere.net http://membres.lycos.fr/bacfrench/divers/marivaudage.htm Prélude aux Alexandrettes – 21 Remerciements Ce projet est rendu possible grâce aux personnes et aux organismes suivants : Conseil des arts de l’Ontario, MASC, Théâtre de la Vieille 17 et toute son équipe (Esther Beauchemin, Robert Bellefeuille, Simone Saint-Pierre et Marc-André Boyes-Manseau), ainsi que Louis Spritzer, Yvette Tremblay, Danièle Aubut, Dominique Saint-Pierre, Gilles Provost, Bianca Côté, Benjamin Gaillard, Luc Thériault, Michel Charrette et tous ceux qui de près ou de loin nous ont aidés. T H É Â T R E D E V I E I L L E 22 – Prélude aux Alexandrettes L A 17