Le 3 décembre 2011, les 5 Seconds of Summer donnaient leur
Transcription
Le 3 décembre 2011, les 5 Seconds of Summer donnaient leur
Le 3 décembre 2011, les 5 Seconds of Summer donnaient leur premier concert à Sydney, leur ville d’origine, en Australie. C’était la première fois que les quatre garçons se produisaient ensemble. Ils avaient dû recruter un batteur pour l’occasion. Ils avaient un bassiste sans basse, « alors j’ai joué sur une guitare acoustique », raconte Calum. « Michael m’a envoyé un long message Facebook pour me demander : ‘est-ce que tu aimerais nous accompagner et te produire devant 200 fans hystériques ?’ », se souvient le batteur Ashton, le membre le plus récent de 5SOS. « Je me suis dit que ça serait sûrement super, et que l’offre avait l’air sérieuse ». Au final, les membres du groupe donneraient un concert de reprises devant 12 personnes de leur entourage. Mais ce soir-là, il se passerait quelquechose de spécial : « nous avons réalisé notre potentiel en tant que groupe », explique Luke. Tous justes deux ans plus tard, les 5SOS sont devenus le groupe tendance pop/rock 2014. Et c’est là que l’hystérie commence. 5SOS (Michael : « nous aimons notre acronyme ») se compose de Luke (chant/guitare), Michael (chant/guitare), Ashton (chant/batterie) et Calum (chant/basse). Tous ont entre 17 et 19 ans, et se sont rencontrés via la cour d’école et YouTube à Riverstone, une banlieue éloignée de Sidney. Ils viennent tous de familles ordinaires. Deux d’entre eux n’ont pas leur bac. Avant, ils répétaient chez leurs parents. « Nous sommes des petit gars de milieu modeste, tout ce qu’il y a de plus normaux », commente Luke. « Nous venons de familles où l’argent ne coule pas à flots, nos parents ne sont pas riches alors nous avons appris à apprécier tout ce qu’on nous donne. » Ashton ajoute : « ils sont aussi passionnés que nous. Ils voient le chemin qu’on a parcouru, depuis les répétitions bruyantes dans leur garage jusqu’aux concerts remplis de filles hystériques. » 5SOS sont comme les cinq doigts de la main (enfin, les quatre !). « Notre amitié est entièrement basée sur ce que nous voulons faire avec le groupe », explique Luke. Ce qui signifie ? « Notre amour du vieux punk rock et du punk rock moderne, et le fait que nous voulions apporter ça à l’univers pop. » Dès le départ, les 5SOS savaient qu’ils tenaient quelque-chose. « On avait seulement quelques fans, raconte Ashton, mais ils étaient ultra-fidèles. Nous n’avions pas la moindre idée de ce que nous faisions. Mais le courant passait entre nous. Même si on n’était pas très bons, il y avait une vraie sincérité dans ce que nous faisions, et on voyait bien que c’était ce que les fans aimaient. » Voici ce que chacun des membres du groupe affirme que les autres y apportent : « Il est l’épine dorsale du groupe. Quand il nous a rejoints, nous avons commencé à prendre cette histoire au sérieux. » (Luke à propos d’Ashton) « C’est le plus déchainé. Il en faut un comme lui dans un groupe. Et il apporte une couleur de cheveux différente à chaque vidéo ». (Ashton à propos de Michael) « Il possède une vraie force d’écriture. A chaque fois que j’entends quelque-chose qu’il a écrit, je lui dis : ‘Vraiment ? C’est toi qui a fait ça ?’ » (Michael à propos de Calum) « Il est charmant, c’est le bébé du groupe, c’est lui le petit gars mignon et bourré de talent. On compte sur lui. » (Calum à propos de Luke) Ces garçons ont une mission à accomplir ensemble. « Quand les gens vous disent en tournée qu’on doit être impatients de rentrer à la maison et de voir nos amis, explique Ashton, je me dis que c’est exactement ce que je suis entrain de faire, de la manière la plus dingue qui soit, et que je n’a pas envie de rentrer à la maison. Je veux rester trainer avec les autres. » Après ce premier soir, les 5SOS se sont jetés à corps perdu dans le groupe, un peu comme on organise une opération militaire. Ils partagent une passion pour le super-rock américain bourré d’adrénaline des années 2000. Le premier disque que Luke ait vraiment adoré est le premier album de Good Charlotte. « Ils étaient tellement en colère, mais d’une manière ultra-positive », explique-t-il. Ashton avait deux Cds qu’il alternait dans son discman à l’école, 21st Century Breakdown de Green Day et White Noise de The Living End. « Je n’avais besoin de rien d’autre », confie-t-il. Calum a eu la révélation avec le single de Green Day « I Need You » (« Une pure merveille. Ca m’a donné une perspective différente sur tout. »). Quant à Michael, il était envouté par All Time Low. « Je passais de leur DVD live aux bonus où ils trainaient tout simplement ensemble et où ils faisaient ce qu’ils aimaient faire ensemble. Je me disais : c’est ça que je veux. » Une base locale de fans s’est rapidement constituée autour des garçons dès qu’ils ont commencé à poster des chansons sur YouTube. « C’est à ce moment-là que tout s’est décidé, explique Luke. Est-ce qu’on était juste un groupe bon à faire des reprises dans les bars du coin ? » Les membres de 5SOS étaient beaucoup plus ambitieux que ça. Calum serait le premier à faire une touche en écrivant un tube pour eux, l’irrésistible titre mid-tempo « Gotta Get Out ». « Ca n’est pas que je ne savais pas comment écrire des chansons quand on a commencé, commente Calum. Je ne savais pas vraiment ce que c’était que d’écrire des chansons. J’ai simplement essayé et j’ai adoré. Si tu as des trucs enfouis en toi dont tu veux parler, alors tu sais écrire des chansons. » Rapidement, les 5SOS se sont mis à sécher les cours. « Cinq jours par semaine, parfois. On savait qu’on voulait devenir bons, dit Luke. On répétait dans le noir parce que si tu arrives à jouer comme ça, tu peux jouer dans n’importe quelles conditions. » Très vite, ils se sont trouvés un manager. « C’était obligé, explique Ashton. Nous étions quatre ados qui n’y connaissaient rien. Tout ce qu’on pouvait faire, c’était répéter, écrire, répéter, et s’améliorer. » Les 5SOS ont connu leur premier vrai succès en assurant la première partie de Hot Chelle Rae sur sa tournée australienne. « Juste avant le début de la tournée, on s’est tous regardés et on s’est dit : ‘on n’est plus si mauvais’ », se souvient Michael. Début 2012, le groupe est entré en studio pour la première fois (au studio 301, l’un des plus luxueux de Sydney), où leur naïveté a rendu l’ingénieur du son complètement dingue. Les 5SOS ont utilisé les réseaux sociaux autant qu’ils pouvaient pour se faire connaître, eux et leur musique. Ils savaient qu’ils avaient une montagne à gravir, ce qui n’est pas seulement une image. « Nous venons de tout en bas sur la carte du monde, dit Ashton. Ca fait longtemps qu’un groupe comme AC/DC ou INXS n’a pas fait carrière hors d’Australie. Nous voulons représenter notre pays. » Portés par la confiance donnée par leurs concerts avec Hot Chelle Rae, les garçons ont ensuite décidé de partir seuls en tournée dans le pays. « Nos concerts affichaient complet à Brisbane et à Melbourne, raconte Ashton. On donnait parfois deux concerts par jour. Je me souviens avoir dit à notre manager qu’on ne remplirait pas ces concerts, puis de voir sur notre site qu’on l’avait fait. C’est un moment incroyable quand ça arrive. » Le groupe vivra un autre moment incroyable. « Nous étions à Adelaide pendant notre deuxième tournée, et notre manager a posé les dates de la tournée Take Me Home de One Direction sur la table, raconte Calum. On a regardé ces dates dans des stades auxquelles on était conviés, et on a su que c’était énorme. » Les garçons accepteront sans réserve d’assurer la première partie d’un des plus gros groupes pop de la planète. « La combinaison de notre groupe et de One Direction ne pouvait que fonctionner, dit Luke. Leurs fans ont été incroyables avec nous, et grâce à internet, les nôtres étaient là aussi, dans les endroits les plus improbables ». Lors de leur premier concert à l’O2 à Londres, les garçons seront tous nerveux : « soit tu choisissais d’être super nerveux et de tout foirer, ou tu te dis ‘cassons la baraque’ », explique Ashton. « Il faut faire ce choix, et ça a marché. » Dans les instants de pause entre les dates d’une tournée mondiale de douze mois, le groupe a commencé à concocter son premier album. Les garçons ont écrit plus de 70 chansons rock ultraefficaces et énergiques, avec des refrains faits pour les stades. Les sessions ont eu lieu des deux côtés de l’Atlantique, avec l’appui d’une équipe de pros pop et rock, jeunes et moins jeunes, pour écrire les chansons. Les collaborations principales incluent les frères Madden de Good Charlotte, John Feldmann (All Time Low, Good Charlotte, Boys Like Girls) qui dit : « c’était super de travailler avec des gamins qui jouent de leurs propres instruments, arrivent avec des idées et sont si excités à l’idée de faire de la musique. C’est excitant pour le fan de guitare que je suis de pouvoir apporter quelques éléments rock and roll à leurs chansons. Nous pouvons écrire une chanson et la jouer le même jour, l’enregistrer en studio et avoir un produit fini deux jours plus tard, avec des guitares live, une basse live et une batterie live dessus. Je pense que ce groupe possède un bel avenir. » Parmi les autres collaborateurs, on compte Mcfly, Jake Sinclair (Fall Out Boy, Pink), Steve Robson (Busted) et Roy Stride, qui dit : « J’ai été bluffé par leur talent d’auteurs et de musiciens. Ces gars sont super bons. » Reste désormais à réduire le nombre des chansons à celles qui composeront l’album que le groupe présentera au public. « C’est en cours, dit Luke. Nous voulons que ça sonne comme douze premiers singles. » Leur premier essai, « She Looks So Perfect », est un bon indicateur des sommets que les 5SOS comptent atteindre. Le titre ultra-contemporain aux paroles coquines s’ouvre sur un gimmick imparable. Bref, un tube. Les 5SOS veulent devenir le plus grand groupe du monde. « Pourquoi on ne devrait pas ? », conclut Ashton. « Rien ne peut nous arrêter. Tout dépend de nous, non ? Si nos fans nous restent fidèles et que nous leur restons fidèles, il n’y a pas de raison que ça ne marche pas. Nous sommes très unis. Nous nous aimons et nous aimons ce que nous faisons. Nous sommes conscients de la chance que nous avons. Et nous n’avons pas l’intention de tout foutre en l’air. »