J o n c t i o n s

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J o n c t i o n s
www.waopa.ch J o n c t i o n s Weekend de performances du 17 au 20 novembre 2011 Programmation : Madeleine Amsler / Ex-Machina (www.ex-machina.ch)
Pour des renseignements supplémentaires, veuillez contacter Madeleine Amsler au 079 484 62 72 ou écrire à [email protected] 1 Note d’intention Le spectateur est invité à se confronter à des propositions qui interrogent les liens et les
limites entre performance, sculpture et image.
Qu’il soit au centre de la performance ou qu’il disparaisse, le corps - et son rapport à l’objet
ou la sculpture - est le fil conducteur des différentes propositions de « Jonctions ». L’objet ou
la sculpture - même s’il peut continuer à perdurer après la performance - est dépendant de
l’acte performatif puisqu’il ne peut s’élaborer sans lui. Le processus de création est rendu
visible à travers l’action devant un public et l’œuvre physique en résultant acquière une
autonomie vis-à-vis de son créateur. D’autres artistes invités utilisent encore la performance
comme un « laboratoire » d’expérimentations propice à nourrir leurs pratiques plastiques.
Les multiples possibilités de jonctions entre objets, espace, performeur et temps offrent aux
spectateurs une grande diversité d’images en mouvement qui se métamorphosent. Il n’est pas
question ici de catégoriser différentes pratiques artistiques, mais plutôt de réfléchir aux
stratégies permettant leur déconstruction et ouvrir ainsi sur des territoires d’exploration
communs.
Dossier d’artiste par ordre alphabétique 2 COLLECTIF ANIMAL DE CORPS SARAH ANDRÉ (*1984, vit et travaille entre Genève et Lausanne ), GAËLLE CHRISTINAT (* 1985, vit et travaille à Lausanne) et Antoine Frammery SAMEDI 19 NOVEMBRE à 20H BALENOS, 2011 (Nouvelle production) « Dans BALENOS, les artistes cherchent à sortir la tête du bain de la musique pop, faire Hollywood avec de la mousse expansive et des lambourdes. Traverser, réinterpréter des textes ou des images que l’on a parfois plus subies que choisies, et décider de les digérer d’une certaine manière, d’en faire quelque chose à nous, toujours avec un rapport à la naïveté, à une forme d’incompréhension. » Collectif Animal de Corps BALENOS, 2011 Gaëlle Christinat et Sarah André se découvrent, dès leur rencontre à l’école des Beaux-­‐Arts de Lausanne, une fascination commune : le costume, le masque, l’interaction du corps avec les objets qu’elles produisent. Se travestissant dans leurs mises en scènes, elles fouillent dans l’animal humain pour en faire ressortir/inventer une mythologie actuelle. Le but de ce collectif est d’élaborer des créations complètes, passant d'un média à l'autre, utilisant et traversant diverses expériences, assumant un statut d'artiste afin de donner vie à des œuvres plurielles qui se rejoignent dans un mode d'expression, un langage qui se veut sincère, personnel, authentique. Des personnes extérieures sont aussi parfois conviées à participer au processus de création (danseuses, artistes, vidéastes, comédiens) afin d’élargir le potentiel créatif, voir plus loin, travailler avec d’autres regards pour avancer. Cette année, le Collectif Animal de Corps a réalisé la performance intitulée « L’amour ou je te dis une poésie avec des cris de chien » pour le théâtre de l’Usine. 3 AIDEEN BARRY (* 1979, vit et travaille à Galway) VENDREDI 18 NOVEMBRE à 21H30 Flight Folly, 2010 En jouant avec les lois de la gravité, l’artiste nous emmène dans un voyage où dialoguent des éléments issus d’univers aussi différents que la technologie, la domesticité, et le cinéma hollywoodien. Aideen Barry nous propose une réflexion décalée sur les genres en rejouant de manière ludique un aspect du glamour mythique de Marylin Monroe. Flight Folly, 2010 (Mother’s Tankstation Gallery) Credit: Image courtesy of the Artist Aideen Barry and Mother’s Tankstation Gallery La pratique artistique de Aideen Barry se concentre essentiellement sur la performance et le dessin. Dans son œuvre, elle joue avec la perspective, explore l’impossible et crée un monde oscillant entre le réel et l’imaginaire. Un élément essentiel de son travail de performance consiste à pousser jusqu’aux limites de ses capacités physiques. Barry s’inspire de personnages féminins opprimés issus notamment de la littérature irlandaise, par exemple dans les romans de Bram Stocker ou de Joseph Sheridan Le Fanu, ou bien encore des romans gothiques anglais du XIXe siècle comme Mary Shelly ou Charlotte Perkins Gilman. Barry a reçu de nombreux prix en Irlande et son travail est bien connu internationalement. En 2010, elle a entre autres réalisé une performance à La Liste de Bâle. 4 LILIBETH CUENCA RASMUSSEN (*1970, vit et travaille à Copenhague) JEUDI 17 NOVEMBRE à 21H45 Afghan Hound, 2011 (première Suisse) Quatre personnifications de voix afghanes. La performance de Lilibeth Cuenca Rasmussen thématise la complexité des rapports entre hommes et femmes dans une culture où ils sont isolés l’un de l’autre. L’artiste explore de quelle manière – lorsque la sexualité est refoulée – se développent de nouvelles constructions de genres malgré le poids des traditions d’une société. Afghan Hound, 2011 Lilibeth Cuenca Rasmussen travaille principalement la performance et la vidéo. Avec une rare curiosité, elle navigue à travers de différentes réalités qui parfois s’opposent et tendent souvent vers des extrêmes. Prenant son propre héritage dano-­‐philippin comme point de départ, elle rassemble, adapte, et universalise ses narrations à travers une approche à la fois critique et humoristique pour aborder des thèmes tels que l’identité, la culture, la religion, le genre et les relations sociales. Dans ses performances, elle cherche à dévoiler les mécanismes de l’art aux travers de figures artistiques connues décontextualisées de leur environnement historique, qu’elle joue seule ou accompagnée d’acteurs. Cuenca a participé à plusieurs expositions internationales. Un catalogue raisonné regroupant ses travaux depuis 1997 a été publié en 2010. 5 LINE ELLEGAARD (*1979, vit et travaille à Copenhague) SAMEDI 19 NOVEMBRE à 21H45 Forms of Forms and Formlessness, 2011 (Nouvelle production) Line Ellegaard s’intéresse à ce qui se joue entre sculpture et performance. Le corps devient un véhicule pour la sculpture, et le mouvement donne une temporalité à celle-­‐ci. Chaque nouvelle configuration spatiale oblige le public à de nouveaux déplacements. L’artiste s’inspire de la démarche de Robert Morris qui construisit ses premières colonnes en tant que matériel pour ses performances. Columnar, 2011 Dans son œuvre, Line Ellegaard cherche à délimiter ou habiter un espace sans définir une forme précise ou définitive. Ceci est surtout dû au genre de la performance pendant laquelle l’artiste en mouvement change constamment l’apparence de l’œuvre. Au contraire de l’objet qui en résulte, ou de la documentation de la performance qui est figé sur certains moments. Ce rapport entre ses deux pôles, Ellegaard le voit comme une sorte de tension constante inhérente à son œuvre. 6 KATE GILMORE (*1975, vit et travaille à New York) JEUDI 17 NOVEMBRE à 20H She Bangs, She Bangs, 2011 (première Suisse) Humour, violence, attaques féministes à l’histoire de l’art, Kate Gilmore propose une performance de destructions joyeuses. She Bangs, She Bangs, 2011 Dans ses performances, Kate Gilmore thématise le mouvement, l’effort physique en rapport l’identité féminine. Elle semble être forte tout en évoquant une forme de fragilité, elle manipule des pots de peintures, perfore des planches de polystyrène ou détruit un bloc de plâtre tout en étant habillée avec des chaussures à talons, des mini-­‐jupes ou autres parures spécifiquement féminins. Lorsque Kate Gilmore crée des performances en live, elle engage des artistes qui la réalisent à sa place. Elle-­‐même n’apparaît que dans ses vidéos. 7 FABRICE GYGI (*1965, vit et travaille à Genève) VENDREDI 18 NOVEMBRE à 22H Phylactophilios, 2011 (nouvelle production) Ne sera pas une performance, mais un moment de concentration et de silence. Fabrice Gygi, à l’aide d’une méditation phylactique, tentera un rapprochement avec tout et rien. A Gentlemans Agreement, 2002 Fabrice Gygi est aussi bien sculpteur, graveur, peintre, performeur que vidéaste. Il a représenté la Suisse à la dernière Biennale de Venise. Il revendique une dimension sociale et politique à son travail en mettant en question l’autorité sous toutes ses formes. Son travail n’est pas une révolte, mais plutôt un constat de cette situation. La question du pouvoir est thématisée dans sa performance «Authority Finger» dans laquelle c’est l’artiste lui-­‐même qui prétend avoir l’autorité. Par conséquent, l’artiste incarne, lors de cette action, l’autorité qui reste suggérée dans son oeuvre plastique. 8 DAVID MARCHANDISE (*1975, vit et travaille à Bruxelles) SAMEDI 19 NOVEMBRE à 22H15 Home Alone, 2011 (première Suisse) David Marchandise s’approprie des objets usuels et familiers qui renvoient dans leur mise en scène à des moments précis de notre existence. Selon l’artiste, ils jettent un regard neuf et parodique sur ces instants de vie que l’on choisi de glorifier ou de passer sous silence. Ces assemblages sont disposés et installés au cours d’une performance qui fait disparaître les frontières entre l’art et la vie. Home Alone, 2011 « Paintist » est un terme désignant la conjonction entre peintre et artiste qui définit une pratique artistique où la peinture occupe une place prépondérante et qui brasse des ingrédients aussi divers que le rapport au mur, au sol, à l’espace et à l’utilisation d’objets. Cette recherche de David Marchandise laisse au spectateur la liberté d’interpréter, d’associer, voire de customiser certains gestes de l’histoire de l’art. Son but est de casser la distance entre l’œuvre et le public comme dans la pièce intitulée « The Doors » : un jeu d’assemblage de portes peinte de différentes couleurs posées contre un mur. Durant la performance, Marchandise les déplace et crée des assemblages très divers. 9 ANGELA MARZULLO (*1971 à Zurich, vit et travaille à Genève) JEUDI 17 NOVEMBRE à 21H15 MAKITA TEMPERA, 2011 (Nouvelle production) L’oeuf comme symbole de fertilité devient outil de peinture et se transforme en bombe de couleurs. L’artiste fait directement référence à certaines pratiques d’activisme politique qui consistent à repeindre murs et bâtiments publics. Makita tire les ficelles, 2006 Angela Marzullo réalise des vidéos, des photographies et des performances. On y retrouve souvent les mêmes protagonistes, comme ses filles ou bien l’alter ego de l’artiste nommé Makita. Ce dernier questionne les genres, la politique et l’éthique. L’artiste se réapproprie l’histoire de l’art écrite au masculin d’une façon provocante et rebelle. L’histoire du féminisme des années septante est une source, voire une base importante du travail d’Angela Marzullo. Elle continue à défendre des valeurs féministes sous forme modernisée mais non pas moins combative. Lors du festival, Angela Marzullo présentera une nouvelle performance qui critique les mécanismes sexistes à l’œuvre dès l’enfance, et la domination masculine dans le champ de l’art. 10 KATJA SCHENKER (*1968, vit et travaille à Zurich) VENDREDI 18 NOVEMBRE à 20H30 forteresse, 2010 Une ligne comme une spirale qui suit le contour d’un objet. Une ligne qui semble soutenir cette forme brute mais qui pourtant la fragilise, une action simple, une addition qui finit en soustraction et trans-­‐forme l’objet. forteresse, 2010 (Kunsthalle Luzern) Le travail de Katja Schenker navigue entre arts plastiques et performance. L’artiste rend le processus de la création d’une œuvre visible puisqu’elle crée des sculptures devant un public. Ses projets artistiques se situent dans une interaction entre action corporelle, le matériau et ses caractéristiques propres ainsi que l’espace-­‐temps. La performance est une étape essentielle de ses œuvres et fait partie intégrante de la réalisation. Katja Schenker a participé plusieurs fois à l’exposition « art en plein air » à Môtier et elle a réalisé des sculptures dans l’espace public notamment à Rheinfelden, Berne, Liestal, Zurich et Winterthur. 11 GREGORY STAUFFER (*1979 vit et travaille à Genève) TARIK HAYWARD (*1979 vit et travaille à Lausanne) SAMEDI 19 NOVEMBRE à 20H45 Cycling Batteur, 2011 (nouvelle production) Gregory Stauffer est un joueur certes, mais un joueur sérieux. Son travail est un jeu méthodique qu’il applique froidement aux objets aussi bien qu’aux espaces. Une valse acrobatique et rythmé par le son primitif d’une batterie. Bricks, Roofs, Skyline, 2011 (Stromereien à Zurich) Gregory Stauffer a étudié aux Beaux arts de Genève la sculpture et le dessin de figure. Il travaille principalement dans l’espace urbain où il intervient avec des installations sonores et des sculptures in situ. Il obtient en 2006 son diplôme à la Scuola Teatro Dimitri à Verscio. Il est membre du collectif international Authentic Boys (NL, D, CH). Le collectif travaille entre la vidéo d’art et la performance et crée également des installations. Expositions entre 2007 et 2010 de Hanging out in time and space, Go home, Rotterdam 2010. Bad luck city, dans le cadre du Einzelkämpfer Monolog festival, Berlin 2010. Twins parade, Rotterdam 2011. Tarik Hayward a étudié la photographie à l’Ecole Cantonale de Lausanne et joue de la batterie depuis qu’il est enfant. Ses photographies ont été montrées dans plusieurs expositions, notamment dans reGeneration et The Selection vfg 2005. Depuis 2002, il fait parti du collectif Körner Union. 12 JULISCHKA STENGELE (*1982 vit et travaille à Berlin et Vienne) VENDREDI 18 NOVEMBRE à 20H Blaupause III, 2011 (première Suisse) Le corps dans son contexte social sert de base aux travaux de Julischka Stengele. Dans sa mise en scène de photographies et de performances – qu’elle-­‐même désigne comme «art participatif» – elle traite souvent de sujets liés aux relations interpersonnelles, la proximité/distance, les limites/dépassements, les images du corps (féminin) et les modèles culturels. Blaupause I, 2010 Julischka Stengele travaille essentiellement la photographie et la performance. Le corps de l’artiste, qui est au centre de son œuvre, est soumis aux tensions entre la proximité et la distance qu’elle partage avec le spectateur. Toujours inscrit dans un contexte social, son travail interroge la représentation classique et contemporaine du corps féminin. En parallèle de sa démarche artistique, elle a fondé le « Amt für Körperschaften » (L’office des affaires corporelles), un lieu où elle programme de l’art performatif. Elle participe depuis 2007 à de nombreuses expositions notamment au Mexique, en Pologne et aux Etats-­‐Unis. 13 CYRIL VANDENBEUSCH (*1977 vit et travaille à Genève) DIMANCHE DE 11 à 14H Brunch avec une intervention de Cyril Vandenbeusch (nouvelle production) « Nous sommes tous obligé de manger trois fois par jour, autant bien le faire. » Ces mots de mon grand-­‐
père sont un point de départ de mon travail, l'alimentation en plus de ses fonctions nourricières est chargée de beaucoup de symboles, le geste d'incorporer tel aliment, de refuser tel autre n'est pas innocent. Les cultures sont remises en questions par le développement industriel, les produits se standardisent et le rapport à la mort s'éloigne de notre vie. Ayant fini les Beaux-­‐Arts en 2004, je produis différent travaux et collaborations où l'acte de manger est associé à une forme particulière. » Cyril Vandenbeusch 14