Promenons le chat dans les bois

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Promenons le chat dans les bois
Académie de l’Imaginaire – Équipe rouge – Tour 4 – Mathilde Guillaume
Promenons le chat dans les bois
Copycat est arrivé dans sa nouvelle famille. Petite boule de poils grise parmi une portée de
chatons couleur charbon, il n’a hérité du pelage noir de sa maman qu’au bout de sa queue.
Sa petite frimousse touffue est irrésistible. Quand la petite Sandra l’a pris dans ses bras pour
la première fois, elle savait qu’il repartirait avec elle et ses parents.
Il est le premier à quitter ses frères et sœurs pour découvrir son nouveau foyer. Après une
lèche à sa maman, il prend place dans la boite de transport. Il lance un dernier regard vers sa
famille. Le voilà parti pour de nouvelles aventures.
*
La maison est grande, très grande. Le petit chat tout riquiqui ne s’y retrouve pas. Sandra lui a
fait faire le tour de la propriété : elle lui a montré son panier, ses gamelles, sa litière, puis l’a
laissé seul pour qu’il se familiarise avec toutes ces nouvelles choses. Il renifle son coussin,
essaie de s’y installer mais il n’est pas fatigué. Il décide d’explorer les environs pour
retrouver sa nouvelle maitresse. Il la cherche un moment, ses petites pattes glissant sur le
sol quand il court. Il l’aperçoit devant un énorme panneau qui diffuse des images colorées.
Copycat s’interroge : qu’est-ce que cette chose ? Qui sont les personnes à l’intérieur?
D’autres membres de la famille ? Derrière cet écran, une jeune femme au teint basané
accompagnée d’un animal au pelage gris et noir chante pour Sandra :
— Entends-tu chanter les esprits de la montagne, peux-tu peindre en mille couleurs l’air du
vent ?
La petite fille saisit Copycat et le place sur son épaule. Elle l’enrôle de force comme pâle
réplique de l’animal sauvage dans le dessin animé. Il tente une première fois de s’échapper
mais Sandra le retient. Le regard blasé du chaton se porte vers la fenêtre. Le ciel est bleu et
le soleil brille. Il vient d’apercevoir une ouverture vers l’extérieur au niveau de la portefenêtre. Un vent chaud s’y engouffre doucement.
À la fin de la chanson, la jeune fille est épuisée d’avoir tant chanté. Elle s’assoit dans un
fauteuil et Copycat en profite : il saute des bras de sa propriétaire, atterrit sur le canapé, puis
se glisse dans l’ouverture menant à une jolie terrasse. Derrière lui, il entend Sandra et la
jeune fille coincée dans le cadre reprendre leur chant en chœur.
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Les herbes sont hautes et les fleurs plus belles et colorées les unes que les autres. Une
coccinelle se pose sur le museau du chaton. Elle s’envole ensuite vers le fond du jardin.
Copycat la suit en sautillant, profitant de cette liberté nouvellement acquise. Il se retrouve
vite à l’orée du bois marquant la fin du jardin familial. Pas un bruit ne trouble le silence de la
majestueuse forêt. Il continue quelques pas sous le couvert du feuillage.
Des branches craquent sous ses pattes et l’écho résonne entre les arbres. Le chaton est
intimidé par tant de grandeur et de splendeur. Il veut faire demi-tour mais sa légendaire
distraction le mène plus profondément encore dans le sous-bois. Il vient en effet de voir une
petite queue touffue se trémousser dans un buisson.
Son instinct de prédateur prend le dessus. Il observe sa proie un instant, guette ses moindres
mouvements – d’un coup, il sort ses griffes et saute sur la petite chose blanche remuante.
Quelle n’est pas sa surprise lorsqu’un énorme lapin blanc se tourne vers lui en arborant une
mine sévère. Il semble avoir à peine senti les griffes du chaton plantées sur son postérieur.
— Dites donc vous, où sont passées vos manières ?
Copycat lui lance un regard tout penaud. Ses talents de chasseur – et sa taille – laissent
encore à désirer. Sans prêter plus d’attention au chaton agrippé à sa queue, le lapin se remet
à fourrager dans l’arbuste, cherchant désespérément quelque chose.
— J’étais pourtant certain qu’elle se trouvait ici. Elle ne peut pas avoir disparu !
Copycat lâche prise et s’assied sur une racine, observant le remue-ménage du lagomorphe.
Après quelques minutes de recherche, celui-ci semble enfin remarquer que le chaton est
resté à ses côtés.
— Tu ne sais pas où elle se trouve, toi ?
Copycat ne sait pas de quoi l’animal aux longues oreilles parle. Il dévisage le lapin et penche
sa tête de côté, ayant l’air de s’interroger lui aussi.
— Plutôt que de me fixer, tu ne veux pas m’aider à débusquer l’entrée ?
Le chaton décide d’aider le mystérieux lapin à trouver ce qu’il cherche. Après quelques
minutes à fouiller les environs, le chaton découvre une petite porte rouge et jaune gravée
sur le tronc d’un chêne millénaire. Le lapin arrive dans son dos.
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— Tu l’as trouvée ! Le passage vers le pays magique de l’imagination ! Viens voir. Il faut
poser ta patte à l’endroit de la poignée et penser très fort à un grand pont arc-en-ciel. Tu y
arrives ?
Copycat pose ses coussinets à l’endroit indiqué par le lapin. Il se concentre, visualise les
traits de couleur formant une arche qui mène au pays de l’imagination puis… il se lance à la
poursuite du papillon qui vient de passer devant lui.
— Petit chat ? Un peu de concentration, jeune apprenti ! Bon, je vais te montrer comment
faire.
Le lapin pose sa patte sur l’écorce gravée, ferme les yeux et médite un moment. La magie se
produit devant les yeux émerveillés de Copycat. La porte s’ouvre sur une autre forêt,
cependant très différente. Le maître et son jeune padawan pénètrent dans cet endroit hors
du commun. Les feuillages sont multicolores. Chaque feuillu de couleur donne des fruits
différents : les arbres roses sont fournis de fraises, les oranges de petites citrouilles, les bleus
de myrtilles, etc. Le sol est recouvert par endroit d’une couche toute douce, comme de la
laine de mouton.
— C’est plus grand à l’intérieur qu’à l’extérieur, hein petit ! Bon, c’est pas tout ça, mais il faut
que j’y aille sinon je vais être en retard. Merci pour ton aide, à une prochaine.
En trois bonds, le lapin est déjà bien loin. Il laisse Copycat seul dans ce nouvel
environnement fantasmagorique. Le chaton hésite, puis il décide de suivre une petite allée
de topiaires en formes de poissons qui ont l’air fort appétissants. Après avoir marché
quelques minutes, il arrive près d’une rivière aux reflets argentés.
Lorsqu’il se penche vers l’eau en quête de prises à pêcher, il recule de surprise. Ce n’est pas
son image qu’il vient d’y croiser ! Il s’approche à nouveau de la surface et aperçoit un chat
qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau mais dont les traits ressemblent à ceux qu’il a
pu observer sur l’écran du salon de sa nouvelle famille. Une voix grave et solennelle vient de
partout et nulle part à la fois pour répondre aux questions que Copycat se pose
mentalement.
— Ça s’appelle de la rotoscopie, mon cher ami, car tu te trouves au bord de la Rivière à
Rotoscoper. Ton image envoyée sur l’eau est directement transformée en dessin par les flots
enchantés de ce cours d’eau.
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Le chaton cherche la source de la voix, mais il se lasse et juge bien vite que ça n’a pas
d’importance. Il contemple encore son reflet. Il lève la patte et sa copie animée en fait de
même. Il remue sa queue tel un serpent et suscite une nouvelle imitation. Joueur, le chat
bondit pour attraper son reflet. Il réalise trop tard qu’il vient de se jeter à pattes jointes dans
la rivière.
Le courant emporte le chaton téméraire. Il lutte contre les remous pour garder la tête hors
de l’eau. Enfin, Copycat parvient à saisir une branche qui dépasse de la rive et à se hisser
hors des flots. Haletant, trempé et misérable, il reste un temps allongé au soleil pour sécher
et se remettre de ses émotions.
Un doux fumet arrive à ses narines : une odeur de poisson grillé aux herbes. Suivant son flair,
le chaton ne met pas longtemps à trouver la provenance de la divine senteur. Une
couverture de fleurs colorées trône au milieu d’une clairière. Personne à l’horizon – le
chaton s’approche. Si le cadre de ce pique-nique improvisé est agréable, la vaisselle utilisée
est quant à elle du plus mauvais goût : la tête d’un chat sans poil orne chaque tasse, assiette
et serviette de la tablée.
Au milieu de la nappe, un plateau rempli de makis attire l’attention (et l’estomac) du chaton
– nager, ça ouvre l’appétit ! La mystérieuse voix de la Rivière à Rotoscoper fait son retour,
toujours aussi invisible qu’auparavant.
— Je te déconseille de toucher à ce plat. L’animal à qui il est destiné n’est pas du genre à
laisser passer un tel affront. Tu en paieras le prix si tu décides de faire la sourde oreille.
N’écoutant que son ventre, Copycat se jette sur le copieux repas. Les délicieuses
gourmandises composées de saumon grillé au feu de bois et d’herbe à chat sont dévorées en
moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Repu, il cherche un endroit où s’installer pour digérer en paix. Un feulement retentit dans la
clairière. Un autre chat fait son apparition. Sa curieuse posture – il marche sur ses deux
pattes arrière – lui donne une allure humanoïde dérangeante. Il porte une veste blanche et
une petite toque de cuisinier.
— Non ! Qu’as-tu fait, malheureux ? Tu viens de manger le plat de notre majesté, le Chat
Pelé ! Il sera fou de rage quand il verra que tout a disparu ! Fuis maintenant, estomac sur
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pattes. Je vais préparer à son altesse son second plat préféré, en espérant que cela lui
suffisse.
Copycat n’a d’autre choix que de partir, même s’il aurait aimé rencontrer un chat royal.
Vagabondant dans les hautes herbes, il entend des pleurs au loin. Plus il avance vers la
source du bruit, plus une puanteur méphitique vicie l’air. Il s’approche mais croit rêver.
Devant lui, un énorme alligator est assis sur un bidon en plastique. Son visage grimé en
clown est ravagé par les larmes et il porte des vêtements multicolores d’arlequin – le
résultat final est assez grotesque. Copycat se plante devant le monstre et penche sa petite
bouille poilue en signe d’interrogation.
— Bonjour petite boule de poils, veux-tu savoir pourquoi je pleure ? Et bien parce que mon
rêve ne pourra jamais se réaliser... Tu ne me demandes pas en quoi consiste ce rêve ?
Le chaton le fixe de ses grands yeux, l’incitant à continuer.
— J’ai toujours rêvé d’être un clown ! C’est ce grand auteur, Stéphane Roi, qui m’a
convaincu qu’on peut devenir clown même quand on est un monstre et qu’on vit dans des
égouts ! La lecture de son livre a été la plus belle expérience de ma vie, je l’ai tout
simplement dévoré. Mais maintenant que mon rêve ne se réalise pas, la désillusion n’en est
que plus grande.
Le chaton bâille. Il commence à être fatigué de toutes ses aventures et écouter l’histoire de
ce triste alligator ne le captive pas du tout.
— Tu veux connaitre mon nom de scène ? Je parie que oui.
L’alligator se lève, prend un air important et clame avec fierté :
— Mon public me connait sous le nom de Poisson, parce que Poisson Clown ! Hahaha, c’est
drôle, non ?
Copycat tente d’arborer un air intéressé pour ne pas vexer Poisson. Il fait même semblant
d’applaudir avec ses petites pattes.
— Je savais que tu allais adorer ! Une autre ! Dans le monde, il y a deux types d’humour, tu
veux savoir lesquels ? L’humour de répétition et l’humour de répétition ! Hahaha, je suis
trop drôle !
Perplexe, le chaton penche encore une fois la tête sur le côté. L’alligator s’emporte.
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— Une plus difficile maintenant. Quelle est la différence entre un canard ? Tu ne trouves
pas ? Et bien il a deux pattes les mêmes, surtout la gauche !
Décidément, le petit chat ne comprend rien aux blagues de l’alligator. Voyant que sa blague
n’a pas l’effet escompté, l’apprenti clown se remet à pleurer. Copycat en a marre d’être
trempé par les larmes de crocodile de l’alligator. Il s’en va, laissant Poisson Clown derrière
lui.
Il commence à se faire tard. Copycat cherche le chemin qui le ramènera à la maison, mais il
ne se souvient plus de la direction qu’il doit prendre. Il erre un temps puis, par chance,
aperçoit au loin le lapin blanc qui l’a amené dans ce pays magique. Il gambade vers l’animal
mais stoppe net lorsqu’il croise son regard désappointé.
— Tu étais l’élu, c’était toi ! Mon apprenti, tu as jeté le déshonneur sur moi, je te renie.
Le chaton le fixe, interloqué. Qu’a-t-il fait pour mériter un tel accueil ?
— Ta tête est mise à prix. Tu es recherché par l’animal le plus fou de cette contrée. Qu’est-ce
qui t’as pris de contrarier le Chat Pelé ?
Le lapin tend l’oreille.
— J’entends des pas et je sens des vibrations dans le sol – tu ne devrais pas trainer. Je vais
t’aider à trouver la sortie, mais ne reviens jamais ou tu le paieras de ta vie !
Mais il est déjà trop tard. Un tigre gigantesque jaillit de derrière les fourrés et leur barre le
chemin.
— Où pensez-vous aller comme ça ? La petite boule de poussière a rendez-vous avec le boss.
Je suis chargée de l’escorter jusqu’à lui.
— Lili la tigresse, patte droite de ce très cher Chat Pelé, quelle bonne surprise. Je ne savais
pas que le petit était attendu. Désolé de l’avoir retenu. Je te le laisse. Je me sauve sinon je
vais être en retard ! Bonne journée !
Le lapin lance un regard plein de pitié au chaton, puis s’enfuit en quelques bonds. Lili saisit
Copycat par la peau du cou, comme une mère prendrait son petit, mais ses intentions sont
loin d’être maternelles.
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Le paysage change radicalement. Lili emmène le chaton au cœur de la décharge du pays de
l’imagination. C’est ici que sont jetés tous les déchets de la région : poupées décapitées,
nounours décousus, pâtes à modeler séchées, licornes sans paillettes. C’est également d’ici
que sa majesté Chat Pelé gouverne – ou plutôt terrifie – son royaume d’une patte de fer
dans une muselière de cuir. Le pauvre chaton tremble tellement quand Lili le dépose que ses
pattes flageolent et qu’il tombe au sol.
Un grand escalier couvert d’un tapis rouge mène au trône de fer de sa majesté. Ce siège est
un chef-d’œuvre de mobilier puisqu’il a été forgé par le célèbre artiste Pichatto avec les
médailles des animaux ayant prêté allégeance au Chat Pelé. Un coussin rend le tout plus
confortable pour son altesse royale.
Quand Copycat lève les yeux, il tombe museau à museau avec le chat dont le portrait ornait
la vaisselle du pique-nique matinal, à un détail près : le chat est bien sans poil, mais son
corps est couvert de tatouages old school et ses oreilles sont percées de toutes parts, dans
un style punk à chat très réussi. Le chaton n’ose pas bouger.
— Alors c’est toi le goinfre qui a volé mon repas. J’espère que tu t’es régalé.
Le petit chat hoche pitoyablement la tête.
— Tu as pu déguster ce midi la meilleure herbe du royaume, mais tu vas maintenant devoir
régler l’addition après avoir tenté de partir sans payer. Qu’as-tu à dire pour ta défense ?
— Miaou ?
— Ce n’est pas suffisant ! Tes petits yeux de chat battu n’y changeront rien. Comment vais-je
te punir ? Est-ce que je vais te passer à la casserole afin de te manger pour remplacer mon
repas perdu ? Non, non, tu es trop petit… Est-ce que je vais te mettre dans un sac et te jeter
dans la Rivière à Rotoscoper pour que tu t’y noies lentement ? Peut-être… ou peut-être que
Lili aimerait te dépecer. Ma fidèle patte droite aime prendre son temps. Je n’arrive pas à me
décider… Tellement de possibilités et à peine neuf vies à écouler. Que faire ? Tu es tellement
mignon, je pense que je vais te garder un peu comme décoration. Tu rentres parfaitement
dans cette cage à oiseau ! Je vais t’appeler Coco Chatel.
La soirée est longue pour Copycat. Les animaux présents s’amusent à lui jeter des ordures et
de la boue. Son si beau pelage est maculé de crasses. La mauvaise troupe finit par se lasser
et s’endort petit à petit. Chat Pelé souhaite bonne nuit à son nouvel oiseau.
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— Si tu savais ce qui t’attend demain, tu préférerais ne jamais te réveiller. Bonne nuit,
saleté. Ça t’apprendra à voler ce qui ne t’appartient pas.
Copycat ne trouve pas le sommeil. Il oscille entre tremblements en pensant au sort qui lui
est réservé le lendemain et pleurs en se rappelant que son adorable famille l’attend et
qu’elle ne le reverra peut-être jamais. La mystérieuse voix grave se fait entendre à nouveau.
— Ne t’ai-je pas dit de ne pas toucher à cette nourriture ? Voilà ce qui arrive quand on
désobéit aux règles élémentaires du savoir-vivre ! Je vais cependant être clément avec toi.
Après tout, tu es encore si jeune. Personne n’a dû t’inculquer les valeurs essentielles à la vie
en communauté.
Perplexe, le chaton regarde autour de lui, mais il ne voit personne. Comment un fantôme
pourrait-il l’aider à se sortir de cette situation ?
— Ne me cherche pas, tu ne peux pas me voir. Je suis caché dans ton oreille depuis le début
de la journée ! Je suis Marcus la puce et je vais forcer le cadenas de ta cellule. Attention, une
fois que je l’aurai fait, il faudra te faire rapide et discret à la fois : tu dois quitter les lieux au
plus vite, mais tu ne dois pas faire de bruit. Mode ninja enclenché !
Le crochetage ne prend qu’un instant et Copycat bondit hors de la cage. Ses coussinets
amortissent sa chute et en amoindrissent le bruit. Il quitte la décharge aussi discrètement
que possible.
— Bravo, mission accomplie. Je vais maintenant te guider pour que tu puisses rentrer chez
toi.
Copycat bondit de joie. Malheureusement, il fait s’effondrer une pile de déchets juste à côté
de lui. Réveillé par le bruit lointain, Chat Pelé ouvre distraitement un œil, regarde vers la
cage de sa nouvelle acquisition et s’aperçoit de sa disparition. Il hurle de rage. Copycat
entend son cri au loin.
— RETROUVEZ-MOI CETTE BOULE DE POILS !
Le chaton court vers la sortie, suivant à la lettre les informations que lui communique
Marcus depuis son oreille. Copycat aperçoit la petite porte rouge et jaune et reprend espoir.
Il ne lui reste que deux mètres à parcourir lorsque Lili la tigresse surgit, lui barrant le
passage. Prenant son courage à deux pattes, il bondit sur ses membres arrière comme son
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maître lapin le lui a enseigné. Il atterrit sur le museau de Lili, poursuit sa course sur le haut
de sa tête et le long de sa colonne vertébrale, puis termine sa course en percutant la porte
de plein fouet. Un flash blanc l’aveugle.
*
— Copycat, il est l’heure de se réveiller. La nuit tombe et tu ne vas pas passer la nuit à
dormir sur la terrasse !
Le petit chat sursaute. Il s’étire tout le corps, puis il rentre par la porte-fenêtre et se frotte
aux jambes de Sandra. Quelle journée éprouvante il a passée ! Que de folles aventures il a
vécues ! Il se promet de ne jamais plus voler la nourriture d’autrui… ou peut-être juste ce
bout de jambon qui traine sur une assiette à la cuisine !
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