Résumé Mots-clés : Abstract : Key-words: Introduction - pug
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COMPREHENSION DES DESSINS HUMORISTIQUES PAR LES ENFANTS GABONAIS AGES DE 6 A 12 ANS Flora NTSAME-MBA Université Omar Bongo Libreville (GABON) Résumé Cette recherche porte sur la compréhension des dessins humoristiques chez les enfants gabonais âgés de 6 à 12 ans. Le domaine théorique étudié dans ce travail est celui des « théories de l’esprit ». L’expérience proposée comporte une série de 6 dessins jugés humoristiques ou non. Dans la première phase de l’expérience, les 6 dessins sont présentés successivement à l’enfant et l’expérimentateur lui demande de les classer en deux catégories : « drôle » et « pas drôle ». Au cours de la dernière phase de l’expérience, les enfants sont amenés à fournir des explications sur leur rire. Les résultats montrent que plus l’enfant est jeune, plus il trouve le dessin drôle et plus il est incapable de justifier son rire. En somme, la pertinence des explications augmente avec l’âge : les enfants de 12 ans donnent en effet plus d’explications complètes que les plus jeunes de 6 ans, 8 ans et même de 10 ans. Mots-clés : Théorie de l’esprit, dessins humoristiques, capacité de compréhension, explications pertinentes. Abstract : This research gets over how Gabonese children aged from six to twelve appreciate cartoons. The theoretical field taken into account in this work is that of the “theories of mind”. The proposed experimentation deals with a series of 6 drawings which can be funny or not. In the first step of the experimentation, the 6 drawings are presented to the child one after another and he is asked to separate the funny from the unfunny. During the last stage of the experimentation, children are asked to explain the reasons why they laugh. And the results show that the more the child is younger, the more he finds the cartoons funny and he is unable to give any explanations that can justify his laugh. However, it has been noticed that the relevance of the explanations depends upon the age of the child; for twelve-years-old children give more and complete explanations than six- or eight- or even ten-years-old ones. Key-words: Ttheory of mind, humorous cartoons, ability to understand, relevant explanations. Introduction L’étude de la compréhension de l’humour par les enfants est à situer dans le cadre des études relatives aux « théories de l’esprit ». Les recherches portant sur ce domaine visent à préciser : dans quelle mesure l’enfant attribue des états mentaux aux personnes (lui-même et autrui) ; dans quelle mesure il fait appel à ces entités mentales pour expliquer et prédire les conduites humaines observables ; comment l’enfant acquiert, organise, coordonne et sélectionne ces représentations ; et aussi comment évoluent ces représentations. En résumé, il s’agit de la représentation que l’enfant se fait de la vie mentale. L’expression « théorie de l’esprit » a été introduite par deux sciences. D’abord en primatologie par l’article de Premack et Woodruff en 1958 à propos de la capacité des grands singes à adapter leurs comportements en fonction des croyances qu’ils attribuent à l’expérimentateur. Ensuite, en Psychologie du développement par Wellman (1983) dans une analyse des concepts de métamémoire et de métacognition. Depuis les années 80, de nombreuses recherches se sont ainsi intéressées à l’étude de la représentation que l’enfant se fait de la vie mentale. De ces différentes études, il apparaît que très précocement l’enfant dispose de connaissances et de représentations relatives à l’esprit humain. Ces représentations permettent à l’enfant d’âge préscolaire de différencier entités mentales et entités physiques (Wellman et Estes, 1986) ; d’attribuer divers états mentaux aux êtres humains, y compris lui-même (Wellman, 1990) ; d’utiliser des termes désignant différents états mentaux (Bretherton et Beeghly, 1982 ; Bouchand et Caron, 1999). Les enfants sont également capables d’expliquer et de prédire nombres d’actions et/ou d’émotions en référence à des états mentaux tels que les désirs, les intentions mais aussi des croyances (Lewis et Mitchell, 1994 ; Flavell, 1999). En somme, ces différents travaux montrent que, c’est progressivement que les enfants sont capables de comprendre que les représentations mentales diffèrent de la réalité, qu’elles peuvent donc être multiples et contradictoires. En outre, les auteurs soulignent que les capacités des enfants dépendent de la nature de l’information à fournir à l’enfant : la capacité à prédire un comportement apparaît plus tôt que la capacité à expliquer ce comportement (Wellman, 1990). Analyser la compréhension d’une forme d’humour chez l’enfant revient ainsi à mettre en évidence la capacité de ce dernier à saisir par l’esprit des allusions spécifiques dans une histoire, dans une phrase ou dans un dessin jugé humoristique. Il s’agit précisément pour l’enfant de comprendre la forme d’esprit qu’est l’humour, de comprendre que la réalité est présentée autrement dans ce qui lui est montré ou ce qui lui est dit ; que cette réalité est déformée de manière à en dégager les aspects plaisants et insolites. Pour l’enfant, appréhender un dessin humoristique ne va pas de soi, c’est une compétence qui se met en place de manière progressive. Elle nécessite des compétences cognitives et métacognitives (par exemple, celle de raisonner sur son rire ou celle de comprendre l’intention de l’auteur- expérimentateur- du dessin). En somme, comprendre un dessin humoristique pour l’enfant revient à avoir la capacité de « parler sur » des phénomènes mentaux et de pouvoir donner les causes internes de son comportement. En psychologie du développement, très peu d’études concernent la compréhension de l’humour chez les enfants en langue maternelle française ; nous pouvons toutefois citer l’étude de Thommen et Suchet (1999). Ces auteurs ont mené une recherche auprès d’enfants âgés de 5 à 12 ans, de langue maternelle française. Sur la base d’une série de dessins comportant des ressorts humoristiques, ils ont évalué l’humour des enfants en leur demandant de classer les dessins en « drôle » et « pas drôle ». Les résultats montrent que les enfants de 5 ans ne comprennent pas encore les ressorts humoristiques ; à 7 ans, certains types de dessins sont compris et c’est seulement à 12 ans que les enfants arrivent à expliquer leur rire. L’objectif du présent travail est d’analyser la capacité des enfants gabonais à comprendre des dessins jugés humoristiques. Nous voulons savoir si l’enfant gabonais est en mesure d’expliquer son rire lorsqu’on lui présente un dessin jugé drôle et s’il est à même de donner les causes internes à son comportement. Ce phénomène nous intéresse pour les raisons suivantes : - aucune étude locale en psychologie du développement n’a encore abordé le domaine qui concerne celui des « théories de l’esprit » en général, et particulièrement aucune étude ne traite de la compréhension d’une forme d’humour par les enfants gabonais. - il est admis que la culture a une influence sur l’humour. En effet, une scène ou une phrase qui fait rire un ivoirien ne fera pas forcément rire un gabonais ou un français. Plusieurs nuances du vocabulaire utilisé, du double-sens des mots avec lesquels « certains parlers » aiment à jouer peuvent empêcher ou non la compréhension d’une forme d’humour. De plus, il existe des limites dans la compréhension des allusions culturelles auxquelles tout humour fait inévitablement appel ; sans oublier les difficultés de compréhension des différents accents qui ne manquent pas d’être mis en avant dans les histoires drôles. En nous inspirant du genre de dessins proposés aux enfants français par Thommen et Suchet (op.cit), notamment l’inversion des rôles entre l’homme et l’animal, nous voulons voir si les enfants gabonais réagissent aussi par le rire (pour les dessins jugés humoristiques) malgré leur différence de culture et dans quelle mesure ils sont capables de fournir des explications sur leur rire. Hypothèses De manière générale, on pourrait observer une augmentation avec l’âge de la compréhension des dessins humoristiques chez les enfants : 1- Plus l’enfant est jeune, plus il a tendance à trouver le dessin drôle; 2- Avec l’âge, les explications deviennent plus complètes ; 3- L’enfant ne devient capable de réfléchir sur son rire qu’à partir de 12 ans. Méthode Sujets S’inscrivant dans une perspective dévéloppementale, notre recherche étudie l’évolution de la compréhension des dessins humoristiques à travers une approche transversale. A cet effet, nous avons constitué 4 groupes d’enfants d’âges différents : 6 ans, 8 ans, 10 ans et 12 ans. Chaque groupe d’enfants comportait 10 sujets. Ces enfants proviennent d’un établissement public de Libreville (Gabon) : il s’agit de l’école publique de Sotéga. Nous avons choisi des enfants des deux sexes à tous les âges. Nous n’avons pas contrôlé la variable sexe étant donné qu’aucune hypothèse n’était liée à ce facteur. Matériel Le matériel se compose de 6 dessins. Ces dessins sont basés sur l’inversion du comportement entre l’homme et l’animal, sur l’humanisation du comportement de l’animal et sur l’action d’un couple d’humains. Les dessins se présentaient comme suit : 123456- un chien conduit une voiture (auto) un chien lave les assiettes un chien tient un homme en laisse un homme et une femme font la vaisselle un homme et une femme font la cuisine un homme et une femme tiennent un chien en laisse Procédure Les sujets sont testés individuellement sur la base de la série de dessins. Les dessins sont présentés un à un aux différents sujets. Au cours de cette présentation, l’expérimentateur note la réaction du sujet (il rit ou sourit ou pas du tout). Nous avons ensuite demandé aux enfants de classer les dessins en deux catégories : « drôle » et « pas drôle » et pour finir, nous leur avons demandé de justifier leur rire. Les réponses des enfants ont été enregistrées sur magnétophone et retranscrites par la suite. Résultats Nous avons commencé par quantifier l’évaluation de la drôlerie par les enfants. Pour chaque groupe d’âge, nous avons obtenu des pourcentages pour les dessins jugés drôles et pour les dessins jugés non drôles. Nous avons ensuite procédé à une analyse de variance sur l’effet de l’âge, sur l’absence ou la présence de drôlerie selon le plan suivant : S10<A4>*D2, où A est le facteur âge à 4 modalités (6 ans, 8 ans, 10 ans et 12 ans) et D le facteur drôlerie à 2 modalités (« drôle » et « pas drôle »). Figure 1 : pourcentage de l’évaluation de la drôlerie par âge pourcentage 100 80 86.66 75 60 53.33 46.66 40 20 58.33 41.66 25 13.33 0 6 ans 8 ans 10 ans 12 ans age drole pas drole Le fait de trouver les dessins drôles est beaucoup plus important chez les enfants plus jeunes (6 ans et 8 ans). Nous obtenons 86% de présence d’humour à 6 ans et seulement la moitié (41.66%) à 12 ans. Ces résultats vont dans le sens de nos prédictions. En effet, plus l’enfant est jeune, plus il a tendance à trouver le dessin drôle. L’analyse de variance révèle ainsi une différence significative entre les âges (F(3,36)=6,78, p<.01). Nous avons ensuite demandé aux enfants de s’exprimer sur leur rire, de réfléchir sur leur comportement. A cet effet, nous avons procédé à une analyse qualitative des explications fournies par les sujets. Cette analyse des explications concerne seulement les trois dessins qui ont été régulièrement cités comme drôles à tous les âges (le chien conduit ; le chien lave les assiettes et le chien tient un homme en laisse). Les résultats de l’analyse qualitative révèlent que les enfants ont recours à trois types d’explications : 1- L’enfant ne donne aucune explication : « ça me fait rire parce que c’est drôle » (David, 6 ans). 2- L’enfant donne une explication qui porte sur l’action de l’un des protagonistes : « ça fait rire parce que le chien lave les assiettes » (Irène, 8 ans). 3- L’enfant donne une explication complète : « normalement un chien ne peut pas tenir un homme en laisse, c’est pour cela qu’on rit ; c’est comme si l’homme est devenu l’animal alors que c’est pas possible » (Willy, 12 ans). A partir de cette classification, nous avons obtenu les résultats suivants : Figure 2 : pourcentage du type d’explication par âge (Légende : PA= aucune explication ; EA= explication sur l’action et EC=explication complète) 80 pourcentage 70 60 40 60 43.33 33 30 30 26.66 20 50 26.66 23.33 10 0 0 6 ans 8 ans 10 ans 12 ans age PA EA EC Les résultats montrent que les enfants plus jeunes (6 ans, 8 ans et même 10 ans) éprouvent beaucoup de difficultés à justifier leur rire. En effet, 70% des enfants de 6 ans et 60 % des enfants de 8 ans n’arrivent pas à dire pourquoi ils rient lors de la présentation des dessins. Cette incapacité de l’enfant à raisonner sur son rire tend à diminuer avec l’âge puisque l’on retrouve seulement 23% d’absence d’explications à 12 ans. S’agissant des explications qui se rapportent à l’action du protagoniste, nous remarquons qu’il n’y a pas une grande différence entre les 4 groupes d’âges. Le recours à ce type d’explication reste stable. Enfin, pour ce qui est des explications complètes, les résultats révèlent une utilisation plus importante de cette catégorie à 12 ans. En effet, le recours à une explication complète augmente avec l’âge. En résumé, l’incapacité à donner une explication sur le rire diminue avec l’âge ; à l’inverse la possibilité de donner des explications pertinentes augmente avec l’âge. Discussion Les résultats que nous avons présentés dans cette recherche visaient à mettre en évidence la capacité des enfants gabonais à comprendre des dessins humoristiques. Pour analyser cette aptitude, nous avons fait passer à 40 enfants âgés de 6 ans à 12 ans une série de 6 dessins jugés humoristiques ou non. Nous avons ensuite procédé à des analyses quantitative et qualitative des différentes réponses des sujets. Les résultats montrent que plus l’enfant est jeune, plus il a tendance à rire lorsqu’on lui présente les différents dessins même quand ils ne sont pas jugés drôles. Cette réaction est surtout marquée à 6 ans et à 8 ans. Ce résultat peut s’expliquer dans la culture de l’enfant gabonais. En effet, exceptés les trois dessins régulièrement jugés drôles à tous les âges (le chien conduit, le chien lave les assiettes et le chien tient l’homme en laisse) ; les trois autres dessins présentent des situations pouvant provoquer l’étonnement et l’interrogation chez les plus jeunes enfants. Si on prend le cas du dessin qui présente un homme et une femme en train de faire la vaisselle, on comprendrait que cette image suscite le sourire chez un petit gabonais dans la mesure où c’est une situation contraire aux usages en Afrique en général. Habituellement, en Afrique, c’est la femme qui fait la vaisselle toute seule. Ce type d’images reste donc très éloigné du réalisme de la vie quotidienne de l’enfant. A l’inverse, les enfants de 10 ans et surtout ceux de 12 ans ne rient que si le dessin est drôle, notamment lorsqu’il y a une inversion des rôles entre l’homme et l’animal. Pour ces enfants, il est vrai qu’au Gabon, les scènes de la vie quotidienne ne ressemblent pas à celles présentées dans les dessins mais ils considèrent ces images comme de simples représentations de la réalité et que celles-ci peuvent être fausses ou déformées. De plus, ils ont la possibilité de comprendre que l’auteur du dessin voulait faire ressortir une forme d’humour. A 12 ans, il est vrai, d’une part, qu’inverser les rôles entre l’homme et l’animal peut en effet faire rire ; en revanche, montrer un homme et une femme en train de faire la cuisine ne comporte rien d’amusant même si l’on n’a pas l’habitude de le voir. En somme, pour ces enfants de 12 ans, il n’existe aucune incongruité dans ces scènes de la vie quotidienne. Les résultats ont également montré que c’est avec l’âge que les explications sur le rire deviennent complètes ou pertinentes et que c’est surtout à 12 ans que l’enfant devient véritablement capable de réfléchir ou de raisonner sur son rire. Ainsi, plus de la moitié des enfants de 6 ans et de 8 ans éprouvent des difficultés à donner les raisons de leur rire. En général, ils trouvent le dessin drôle et sont incapables de dire pourquoi. Ce résultat va dans le sens des observations de Thommen et Suchet (op.cit) qui trouvaient que les enfants de 5-7 ans ne comprennent pas encore les ressorts humoristiques. Ceci peut s’expliquer par le fait que dans la théorie structuraliste de Jean Piaget, l’enfant de 6 ans se trouve dans le stade préopératoire au niveau du développement cognitif : il peut se représenter les choses avec des mots ou des images, mais il n’arrive pas encore à raisonner logiquement. Une autre difficulté peut provenir du langage : à cause de son vocabulaire limité et fluctuant en fonction de son âge, l’enfant n’arrive pas à exprimer verbalement ce qu’il se représente mentalement. On peut également penser que les enfants de 6 ans, de 8 ans et même de 10 ans n’arrivent pas à saisir ce que l’expérimentateur voulait insinuer dans le dessin, quelles étaient réellement ses intentions. Cette incapacité peut être liée à la qualité du matériel (le dessin relève de l’abstrait). Les études sur l’acquisition de cette compétence montrent très clairement qu’il est plus facile pour l’enfant de prédire un comportement que de l’expliquer (Wellman, 1999). Enfin, les résultats révèlent une évolution dans la capacité de l’enfant à raisonner sur son rire. C’est en effet à 12 ans que l’enfant devient capable de dire pourquoi il rit, de déceler l’intention de l’auteur du dessin en comprenant l’allusion humoristique. Selon Piaget, l’enfant de 12 ans se trouve au stade des opérations formelles, il a donc la possibilité de raisonner non seulement sur des événements concrets, de comprendre des analogies concrètes mais il a surtout la capacité d’avoir un raisonnement abstrait. Par ailleurs, nous pensons que l’enfant de 12 ans a des compétences linguistiques (en production) qui sont largement supérieures à celles d’un enfant de 6 ans ou de 8 ans et même 10 ans. Il est alors capable d’exprimer verbalement ce qu’il se représente mentalement et il est également apte à donner des explications pertinentes sur son rire. En définitive, comprendre des dessins humoristiques demeure une activité qui ne va pas de soi pour les jeunes enfants. C’est une activité qui nécessite l’acquisition de bons nombres de compétences : au niveau cognitif, métacognitif et linguistique. En plus de cela, une forme d’humour peut renvoyer à des réalités culturelles qui ne sont pas celles de l’enfant étudié. Un tel antagonisme peut de la sorte donner lieu à une interprétation erronée. Bibliographie BOUCHAND, J., & CARON, J. (1999). Production de verbes mentaux et acquisition d’une théorie de l’esprit. Enfance, 3, 225-237 BRETHERTON, I., & BEEGHLY, M. (1982). Talking about internal states : the acquisition of an explicit theory of mind. Developmental Psychology, 18, 906-921 FLAVELL, J.H. (1999). Cognitive development: children’s knowledge about the mind. Annual Review of Psychology, 50, 21-45. Lewis, C., & Mitchell, P. (1994). Children’s early understanding of mind : Origins and development. Hillsdale, NJ: Lawrence Erlbaum. PREMACK, D., & WOODRUFF, G. (1958). Does the chimpanzee have a theory of mind ? Behavioral and Brain Sciences, 1, 515-526 THOMMEN, E., & SUCHET. (1999). Humour et intentionnalité chez l’enfant : incongruité des propriétés entre l’homme et l’animal. Archives de Psychologie, 67, 215-238. WELLMAN, H.M. (1983). Metamory revisited. 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