Les Echos

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Les Echos
DR
LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // LUNDI 14 DÉCEMBRE 2015 // LESECHOS.FR
Laforte mobilisation
metleFNenéchec
L’ESSENTIEL
LE FISC VEUT TAXER LES
REVENUS « COLLABORATIFS »
Les députés obligent les platesformes comme Airbnb à indiquer
à leurs membres les revenus
qu’ils doivent déclarer.
// P. 6
SECOND MANDAT INCERTAIN
POUR LA PATRONNE DE LA CGC
l Le parti de Marine Le Pen n’a conquis aucune région lors du second tour des régionales.
l La gauche limite les dégâts en conservant au moins six régions.
La fédération de l’énergie, dont
dépend Carole Couvert, a refusé
de la présenter pour un nouveau
mandat. Mais l’histoire n’est pas
terminée pour autant. // P. 6
A
rrivé en tête à l’issue du premier tour des élections
régionales, le Front national est sorti largement
défait du second tour ce dimanche. Le parti
d’extrêmedroiten’aconquisaucunerégionetseslistesontété
partout largement devancées par celles de la droite et de la
gauche.Saprésidente,MarineLePen,aétésèchementbattue
QUAND VEOLIA JOUE
LES MAÎTRES D’ÉCOLE
Depuis vingt ans, le groupe de
services à l’environnement prépare des jeunes à des diplômes
nationaux. // L’ENQUÊTE P. 16
parXavierBertrand(58%contre42%,selonlesestimationsà
20 heures) en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, grâce notamment au retrait de la liste PS. Même scénario en Paca, où sa
nièce, Marion Maréchal-Le Pen, a aussi été distancée par
Christian Estrosi (53,5 % contre 46,5 %). Florian Philippot
échoue également, et de loin, dans le Grand Est. Dans les
autresrégions,lagaucheaplutôtbienrésistédanslestriangulaires, malgré l’impopularité de l’exécutif, puisqu’elle conserverait au moins six régions, selon les estimations au moment
du bouclage de cette édition. Endifficulté à l’issue du premier
tour, la droite a gagné au moins cinq régions, dont deux avec
l’appui de la gauche. Un résultat sans gloire. // PAGES 2 ET 3
Des réactionsfavorables
partoutdans lemonde
Lessept grandsacquis
d’untextequi devraitfairedate
Pierre Radanne : « Beaucoup
de chosesmanquent encore»
SATISFECIT C’est une première, l’accord sur le climat a été
approuvé par 195 pays. Il a été unanimement salué, par les
Etats industrialisés (Etats-Unis, Allemagne, etc.) comme
par les Etats émergents et en développement (Inde…). Un
succès pour la diplomatie française. // PAGE 8
RÉVISION Outre l’objectif de limitation du réchauffement
« bien en deçà de 2 degrés », un mécanisme de révision des
engagements des Etats est pris. Un premier bilan aura lieu
en 2023. Plus de 100 milliards de dollars par an devront être
fléchés vers les pays en développement. // PAGE 9
INTERVIEW Leconseillerdespaysfrancophonespourleclimat estime que l’accord de Paris enclenche une « dynamique », mais que « des travaux supplémentaires seront nécessaires », notamment sur le volet financier. // PAGE 10
Climat :un
accord,des
questions
ENTREPRISES
& MARCHÉS
« L’URGENCE EST
ÉCONOMIQUE ET SOCIALE »
Bernard Spitz, président de
l’Association française de l’assurance, décrypte l’actualité politique, économique et sociale.
// L’ENTRETIEN DU LUNDI P. 20
DUPONT-DOW CHEMICAL :
NOUVEAU GÉANT DE LA CHIMIE
MISE EN ŒUVRE L’accord
historique conclu samedi
est politiquement contraignant
à défaut de l’être sur un plan
purement juridique. Un premier
bilan est prévu en 2023.
L e n o u ve l e n s e m b l e p è s e r a
130 milliards de dollars et a vocation à se scinder en trois entités
indépendantes, qui seront cotées
en Bourse. // P. 24
À QUOI RESSEMBLE L’ÉLITE
DES BANQUES FRANÇAISES
Corps à part dans le monde de la
banque, les inspecteurs généraux
forment un vivier de futurs
cadres dirigeants. Leur sélection
est drastique. // P. 33
Alain Jocard/AFP
« Star Wars »
La machine
de guerre
de Disney // PP. 28-29
Tops et flops
de l’année 2015
« Les Echos Business »
Kazuhiro Nogi / AFP
// SUPPLÉMENT DE 10 PAGES
Carlos Ghosn, le patron de Nissan-Renault, a salué
un « accord solide ». Photo Kazuhiro Nogi / AFP
Grant Thornton, groupe leader d’Audit
et de Conseil, en France et dans le monde
accompagne les organisations dynamiques
afin de les aider à libérer leur potentiel de
croissance.
www.grant-thornton.fr
Renault-Nissan etl’Etat
signentunepaixfragile
L’accord technique, teinté de méfiance,
donne des garanties aux deux parties.
AUTOMOBILE Le compromis final entre l’Etat français et l’Alliance
ISSN0153.4831
NUMÉRO 22086
107e ANNÉE
38 PAGES
Antilles-Réunion 3 €. Guyane 3,90 €. Belgique
2,60 €. Espagne 3.30 €. Grande-Bretagne
2£60. Grèce 2,90 €. Italie 3.30 € Luxembourg
2,80 €. Maroc 24 DH. Niger 2.600 CFA Suisse
4,60 FS. Tunisie 3.300 TNM. Zone CFA
2.200 CFA.
Renault-Nissan, présenté vendredi, a été salué par toutes les parties.
Le soulagement est logique, tant le compromis n’avait rien d’évident. Pour résoudre la crise, les parties ont choisi un accord juridique qui renforce l’Etat français tout en donnant des garanties à
Renault et à son allié Nissan. Il ne s’attaque pas cependant à la gouvernance de l’Alliance, qui a justement cristallisé le conflit, ce qui
incite les observateurs à n’y voir qu’une solution d’attente.
// PAGES 22-23, L’ÉDITORIAL DE DAVID BARROUX
PAGE 12 ET « CRIBLE » PAGE 38
ET L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 12
Wall Street
sefaitpeuravant
la réunionde la
Réserve fédérale
JOAILLERIE – PARIS
MARCHÉS Les marchés finan-
NOUVELLE COLLECTION PYTHON
332 RUE SAINT-HONORÉ PARIS +33 1 42 96 47 20
ciers ont connu une journée
noire vendredi, pénalisés par le
nouveau décrochage des cours
du pétrole et les difficultés des
obligations risquées américaines. A Wall Street, l’indice Dow
Jones a abandonné 1,76 %, alors
que la Bourse de Paris chutait
de 1,84 %. La réunion de la
Réserve fédérale mercredi met
sous pression tous les actifs risqués – actions, obligations spéculatives, matières premières –,
compte tenu des anticipations
d’unrelèvementdestauxd’intérêt. Il s’agirait du premier relèvement aux Etats-Unis depuis
2006 et, pour les marchés, cela
ouvrirait une période d’incertitudes après huit années de crise
etuneéconomiesousperfusion
monétaire. Les investisseurs
redoutent que le retrait des
liquidités par la Réserve fédérale génère des réactions en
chaîne sur tous les marchés. Un
des plus fragiles d’entre eux,
celui des obligations à risque, a
déjà commencé à connaître des
difficultés qui pourraient
s’étendre à d’autres. // PAGE 32
02 // FRANCE
RÉGIONALES
LaFrance
qui ditnon
Au premier comme au
second tour, les électeurs ont voté « contre ».
LE FAIT
DU JOUR
POLITIQUE
Cécile
Cornudet
L
’histoire se répète.
Des scores en hausse
pour le Front national
au premier tour, mais pas de
victoire au second. Le rejet
qu’inspire le parti de Marine
Le Pen reste majoritaire dans
le pays et pousse les électeurs
à se mobiliser in fine lorsque
le risque apparaît. Ils ne
l’avaient pas fait au premier
tour des élections régionales
le 6 décembre, malgré les
sondages, ils l’ont fait
massivement ce dimanche,
avec des hausses de
participation d’un niveau
inédit pour un second tour
depuis l’élection présidentielle
de 2002 qui avait vu la
qualification de Jean-Marie
Le Pen. La mobilisation des
électeurs a notamment été
très forte dans les régions
où le « risque » FN était
important, le Nord-Pas-deCalais-Picardie, l’Est et Paca.
Le scénario est exactement
le même qu’aux élections
départementales de 2014.
La France a dit non au FN.
Le PS et Les Républicains
peuvent souffler, ils ont été
écoutés.
A ceci près que le score du
premier tour ressemblait lui
aussi à un « non », mais cette
fois à l’encontre des deux
partis de gouvernement que
sont le PS et LR. Le Front
national y avait atteint des
scores sans précédent, avec
28 % au niveau national,
devant Les Républicains
et le Parti socialiste,
l’abstention avait touché
un électeur sur deux. Un
mois après les attentats ayant
frappé Paris, les électeurs
n’avaient voulu donner
de quitus ni à l’un ni à l’autre.
Ainsi va le pays, englué dans
le chômage, fragilisé par les
attentats, tétanisé par la crise
des migrants, un pays qui
bouge encore politiquement,
mais juste pour dire non.
Qui ne sait plus se mobiliser
qu’en contre. Pour dire son
« ras-le-bol » (vote FN) ou,
au contraire, pour repousser
l’extrême droite lorsqu’elle se
fait trop pressante (vote PS et
LR). Deux France du « non »
se font face, antagonistes,
qu’aucun projet mobilisateur
ne semble susceptible
de réconcilier. La seconde
a gagné, se réjouissent très
prudemment les partis de
gouvernement. Sauf que
le « non » de la première
va trouver un nouveau
carburant dans cet énième
barrage. C’est un « complot du
système », une action « antidémocratique de l’UMPS », dit
déjà Marine Le Pen, avec en
ligne de mire la présidentielle
de 2017. Le choc des deux
France risque d’y être
redoutable, plus violent
et plus serré encore. A moins
qu’il ne se trouve des
responsables politiques pour
donner un lendemain à ces
scrutins frontaux, pour
redonner envie, recréer du
positif, des projets, susciter
de l’adhésion, du « pour »,
au delà des promesses
d’aujourd’hui. Enfin !
[email protected]
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
SPÉCIAL ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015
3
LeFrontnational mis en échec,
gauche etdroite aucoude-à-coude
l Au second tour de scrutin, l’extrême droite n’est pas parvenue à remporter une seule région.
l La gauche a limité les dégâts en remportant au moins six régions.
Pierre-Alain Furbury
[email protected]
Le premier tour avait été marqué
par une percée historique du Front
national. Le second a surtout illustré la difficulté persistante de
l’extrême droite à transformer
l’essai. Le parti de Marine Le Pen,
qui avait viré en tête dans six
régions de métropole et avait pu se
maintenir dans la totalité d’entre
elles, n’est pas parvenu à arracher,
ce dimanche, la moindre région, en
dépit du rejet des partis traditionnels, impuissants à résoudre la
crise économique, et du climat provoqué par les attentats. De quoi se
poserenvictimedu« système »etde
l’« UMPS », même s’il a « triplé »,
selon le FN, le nombre de ses
conseillers régionaux. Dénonçant
un « régime à l’agonie », Marine
Le Pen a célébré la « montée inexorable du courant national », promettant que « rien ne pourra l’arrêter ».
Bien qu’elle ait recueilli plus de
40 % des voix une semaine plus tôt,
la présidente du Front national a
échoué à la porte du pouvoir en
Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Tout
comme Marion Maréchal-Le Pen
en Provence-Alpes-Côte d’Azur, victime, elle aussi, du retrait des candidats socialistes et du report sur la
droite d’une partie des voix de la
gauche. Victime aussi, d’un fort
regain de la participation (estimée
entre 57,5 à 59,5 %, contre 47,2 % au
premier tour et 51,2 % au second
tour en 2010). Même issue, en triangulaire cette fois, en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne (où le
candidat socialiste avait refusé,
malgré les injonctions du PS, de
retirer sa liste), en Midi-PyrénéesLanguedoc-Roussillon et en Bourgogne-Franche-Comté, où le parti
caressait de sérieux espoirs de
conquête. « Il y a eu une mobilisation forte pour faire barrage au FN »,
résume Yves-Marie Cann, le directeur des études politiques de l’institut Elabe, faisant le « parallèle avec
la présidentielle de 2002 ».
Après un premier tour décevant
pour elle, la droite, qui ne dirigeait
depuis 2010 qu’une seule et unique
région (l’Alsace) rééquilibre certes
un peu le jeu. Mais elle est très loin
Xavier Bertrand, Christian Estrosi et Philippe Richert sont sortis victorieux face à une forte représentation du Front national.
Photos François Nascimbeni/AFP ; Valery Hache/AFP ; Frederick Florin/AFP
« Aucun
soulagement, aucun
triomphalisme,
aucun message de
victoire. Le danger
de l’extrême droite
n’est pas écarté. »
MANUEL VALLS
Premier ministre
d’infliger au pouvoir la défaite cinglante dont rêvait Nicolas Sarkozy
à seize mois de la présidentielle.
Elle fait au mieux comme la gauche, le sort de l’Ile-de-France était
encore tangent à l’heure du bouclage de cette édition. Les Républicains et leurs alliés remportent
cinq ou six régions (contre six
pour la gauche).
Le PS limite la casse
Grâce aux voix des électeurs de gauche, Xavier Bertrand devient le nouveau président de Nord-Pas-de-Calais-Picardie (il réalise le meilleur
scoredetouslescandidatsdesecond
tour) et Christian Estrosi, celui de la
région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Laurent Wauquiez l’emporte en
Auvergne-Rhône-Alpes, Bruno
Retailleau dans les Pays-de-la-Loire
etPhilippeRichertdansleGrandEst.
A l’issue du second tout, le PS
était quasi certain de gagner dans
trois régions : la Bretagne (JeanYves Le Drian est sans surprise le
porte-drapeau de la gauche le
mieux élu), Aquitaine-LimousinPoitou-Charentes (avec Alain
Rousset), les deux régions où le PS
avait viré en tête, et Midi-PyrénéesLanguedoc-Roussillon (avec Carole
Delga). Mais le parti majoritaire fait
mieux et peut ainsi se targuer, « sur
le fil du rasoir » (dit Yves-Marie
Cann), de limiter la casse, avec des
victoires de justesse dans plusieurs
régions clefs. Le poids du FN au
détriment de la droite lui permet
ainsi de l’emporter dans plusieurs
régions supplémentaires : la Bour-
gogne-Franche-Comté(avecMarieGuite Dufay, présidente sortante de
Franche-Comté) ou le Centre-Valde-Loire (avec François Bonneau),
deux régions où les socialistes
avaient pourtant terminé troisième
au premier tour.
Un mois tout juste après les
attentats, François Hollande et
Manuel Valls sont parvenus à
échapperàlalourdedéfaiteannoncée. Le Premier ministre, qui avait
appelé à faire barrage à l’extrême
droite, qualifiée de « supercherie »,
s’est défendu de tout « soulagement » ou « triomphalisme ». « Le
danger [de l’extrême droite] n’est
pas écarté », a-t-il insisté, promettant notamment d’« agir sans relâche plus vite, pour obtenir plus de
résultats ». n
Unsérieux reverspourMarine Le Pen
La présidente du Front
national a essuyé un très fort
tir de barrage dans sa région.
Xavier Bertrand remporte
un succès important.
Isabelle Ficek
[email protected]
« Quoi qu’il arrive, je serai candidate à
la présidentielle de 2017 ! » Toute la
semaine dernière, Marine Le Pen a
tenté coûte que coûte de montrer
que le résultat de dimanche soir
n’aurait pas d’impact sur sa marche
vers la présidentielle de 2017. La présidente du FN voulait enjamber le
second tour, qui s’annonçait nettement plus ardu que le premier pour
son parti, et en particulier pour elle,
dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie,
avec le retrait de la liste PS et l’appel
de la gauche à voter pour Xavier Bertrand, le candidat des Républicains.
De fait, le tir de barrage a bien
fonctionné puisque Marine Le Pen
a échoué dans sa région, avec seulement 42,3 % des voix selon les estimations d’OpinionWay, contre
57,7 % pour Xavier Bertrand. Et son
parti, selon les estimations, ne
42,3 %
devait in fine gagner aucune région,
même dans les triangulaires.
C’est évidemment, pour la présidente du parti d’extrême droite, un
sérieux revers personnel et symbolique. Cet échec montre, malgré
l’entreprise de dédiabolisation de
Marine Le Pen, que celle-ci suscite
encore un très large rejet chez les
Français. Un rejet qui mobilise
donc efficacement dans les urnes.
Ce revers montre aussi que Marine
Le Pen « a encore un petit problème
avec le pouvoir », estime le politologue Pascal Perrineau. Lorsque
l’enjeu est fort – la porter à la tête
d’un exécutif fait encore hésiter.
Rejet sur les idées, rejet sur la personne, manque de crédibilité,
autant d’épines dans le pied de la
dirigeante frontiste pour 2017.
DES VOIX
Le score obtenu par Marine
Le Pen dans le Nord-Pas-deCalais-Picardie contre le candidat
républicain Xavier Bertrand,
qui atteint 57,7 % des voix.
Sans région, sans alliance
Et puis cet échec « empêche de corroborer la mythologie du rouleau compresseur du Front national, d’un
Front national derrière Marine
Le Pen que rien ne peut arrêter et
qu’elle essaie de faire valider à chaque
scrutin », souligne Gilles Ivaldi,
chercheur du CNRS à Nice. Entre les
Marine Le Pen suscite
encore un très large rejet
chez les Français. Photo Sipa
deux tours, Marine Le Pen, certes
seule contre tous, aura aussi échoué
à aller chercher des réserves de voix
chezlesabstentionnistesoudansles
autres partis. Son score aura ainsi
progressédemoinsde2pointsentre
le 6 décembre et dimanche soir.
Malgré sa puissance électorale de
premier tour, Marine Le Pen et son
parti n’arrivent pas, seuls, à élargir
leur audience pour le deuxième.
Reste que ce revers de second
tour, comme lors des départementales de mars, ne préjuge absolument pas de la suite. « Depuis 2010,
Marine Le Pen bénéficie d’une vraie
dynamique, elle améliore ses scores
et reste le leader incontesté du Front
national », remarque Gilles Ivaldi.
« Les ressorts qui nourrissent le vote
FN – économique, social, identitaire,
le terrorisme – sont tellement profonds que ce n’est pas un échec qui
pourra l’arrêter », estimait Pascal
Perrineau à la veille du second tour.
Alors certes, comme lors du
second tour des départementales, la
déconvenue pour Marine Le Pen est
très forte. Sans région, elle est privée
del’argumentde« bonnegestion »et
de « crédibilité » qu’elle voulait mettreenavantd’icià2017.Sansalliance,
elle se heurte encore au plafond de
verre du second tour. Mais Marine
Le Pen aura tout de même réussi,
derrière son parti et son nom, à être
en tête au premier tour, à éliminer la
gauche de deux grandes régions et à
fairetremblerladroitedansdenombreuses autres. Bref, à déployer un
fortpouvoirdenuisance.Riennedit,
surtout si rien ne change d’ici à 2017,
qu’il sera plus faible au premier tour
de la présidentielle. D’autant que
Marine Le Pen ne manquera pas de
déployer la rhétorique populiste sur
les « magouilles du système » pour
barrer la route du FN. Pour Xavier
Bertrand, c’est en revanche un succès clef, qui va lui donner un poids
important à droite. n
Danse
Myles Thatcher et Alexeï Ratmansky
04 // FRANCE
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
RÉGIONALES 3 SPÉCIAL ÉLECTIONS RÉGIONALES 2015
Une victoirede prestige
pour LaurentWauquiezen
Auvergne-Rhône-Alpes
PacaMarion MaréchalLe Pen en échecface
àChristian Estrosi
L
L
Thizerry Zoccolan/AFP
a passe de trois pour Laurent Wauquiez (photo).
Après un siège de député en 2004 et la mairie du
Puy-en-Velay en 2008, il a emporté un troisième
scrutin majeur. Selon une estimation d’OpinionWay,
il a devancé de près de 5 points son adversaire socialiste,
Jean-Jack Queyranne, président sortant de la région
Rhône-Alpes, avec 41,2 % des suffrages, et prendra la tête
de la région Auvergne-Rhône-Alpes le 4 janvier. Laurent
Wauquiez voit valider la ligne qu’il a adoptée tout au long
de cette campagne. A quarante ans, le secrétaire général
Les Républicains renforce son influence au sein du parti
de Nicolas Sarkozy dans la perspective de la présidentielle
de 2017 et s’affirme comme le leader d’une ligne décomplexée qui n’hésite pas à fustiger les dérives de l’assistanat
et le mariage pour tous.
Après avoir étouffé les velléités de candidature de
l’ancien commissaire européen, Michel Barnier, il s’était
employé à faire l’union de la droite et du centre en
convainquant les responsables régionaux de l’UDI
et du Modem de faire liste commune dès le premier tour.
Sans se détourner de son credo, en annonçant par exemple qu’il supprimerait la carte de réduction dans les TER
pour les demandeurs d’emploi qui auraient refusé une
formation. Après les attentats, il avait renoué avec des
accents sécuritaires et prôné la création d’un « bouclier
sécurité » pour financer la vidéoprotection dans les gares,
les TER, les lycées et les communes qui le souhaitent,
ainsi qu’un fonds de dotation pour la sécurisation des
sites industriels Seveso, particulièrement nombreux dans
la région. A la tête de la nouvelle région Auvergne-RhôneAlpes, Laurent Wauquiez entend faire preuve d’exemplarité et adopter une charte éthique pour les conseillers
régionaux. Il veut insuffler une nouvelle méthode de
gestion avec des indicateurs de résultats. Il devra également prendre la mesure des relations avec le président
socialiste de la Métropole de Lyon, Gérard Collomb,
qu’il a ménagé tout au long de sa campagne.
— Vincent Charbonnier
e sacrifice de la liste socialiste a payé.
Au terme d’une campagne de « résistant »
qui a rallié la gauche la plus hostile à sa
candidature, la tête de liste de la droite et du centre,
Christian Estrosi a finalement remporté le duel
pour la présidence de la région Provence-AlpesCôte d’Azur face à sa rivale frontiste, Marion
Maréchal-Le Pen (photo), en s’adjugeant 53,5 % des
suffrages contre 46,5 %, selon les premières estimations OpinionWay. Un écart important. En vieux
briscard de la politique, l’ancien ministre de l’Industrie de Nicolas Sarkozy a su décrocher les soutiens les
plus symboliques – comme Patrick Mennucci et
Charles Berling – pour faire basculer l’opinion en sa
faveur, malgré sa personnalité clivante. Proche de
l’ancien maire de Nice Jacques Médecin, celui que ses
détracteurs qualifient de « motodidacte », en
référence à sa carrière de pilote de Grand Prix moto pour laquelle il a abandonné le lycée, est l’un
des tenants de l’aile droite de l’UMP. « Ses positions ont rallié les voix Les Républicains déçues par
une certaine gauchisation de la droite », pense le sociologue Raphaël Liogier.
Pour gouverner la septième région de France dans un hémicycle repeint en bleu, le maire de Nice
devra se montrer ouvert s’il ne veut pas trahir la gauche qui a contribué à le faire gagner et sa promesse
d’incarner « le gaullisme social » face à « l’identité sécuritaire ». « On en prend pour six ans de jeu politicien
stérile pour le développement de la région », juge un observateur. Avant même d’être élu, Christian Estrosi
a concédé à la gauche deux « welcome bonus » : « Il n’y aura pas d’audit financier », a-t-il annoncé lors
du dernier duel télévisé. Et la Villa Méditerranée, incarnant pendant sa campagne « le caprice abyssal
de la majorité sortante » de gauche, qui devait être vendue pour servir au désendettement, pourrait
finalement trouver une nouvelle affectation. — Paul Molga
Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine
Philippe Richert barrela routeà Florian Philippot
Aquitaine-Limousin-PoitouCharentes Alain Rousset
gardefacilement la régionau PS
P
ari gagné pour Alain Rousset (photo), le président sortant
de l’Aquitaine, qui va présider la plus grande région de
France avec une Aquitaine désormais mariée avec le
Limousin et Poitou-Charentes. Il l’emporte finalement assez nettement avec 44,7 %, selon les premières estimations de TNS Sofres,
devant Virginie Calmels (34 %), la candidate de la droite et du
centre, et Jacques Colombier, le candidat FN (21,3 %). Un succès
personnel pour Alain Rousset, élu sans interruption depuis 1998 et
qui avait fait de son bilan, avec une région peu endettée, attractive
et une politique d’aide aux entreprises, son principal argument de
campagne. Son programme consistant à dupliquer cette politique
à l’échelle de la nouvelle région. C’est pourtant sur ce bilan et
notamment l’économie, que Virginie Calmels, ancienne patronne
d’Endemol et adjointe d’Alain Juppé à la mairie de Bordeaux
depuis un an et demi, avait choisi de tirer à boulets rouges en
dénonçant « le système Rousset ». La tête de liste de la droite promettait dans son business plan de faire des économies, de soutenir
le commerce et l’artisanat, et d’arrêter le coûteux projet de ligne
ferroviaire Oloron-Canfranc entre la France et l’Espagne. Sa défaite
constitue aussi un revers pour Alain Juppé. Si Alain Rousset a paru
parfois déstabilisé par le punch de sa concurrente, il a finalement
profité de la dynamique du premier tour. Il a aussi bénéficié de
solides réserves de voix. D’abord celle des écologistes, avec lesquels
il a fait alliance après le premier tour, puis probablement celle du
Front de gauche, même si cette liste n’a pas franchi, de très peu, la
barre des 5 %. D’autant que la principale pomme de discorde avec
ses alliés écologistes, la poursuite de la LGV au sud de Bordeaux
vers Toulouse et l’Espagne, reste un projet bien lointain. Farouche
partisan de la décentralisation, ne perdant jamais une occasion
de dénoncer le jacobinisme de l’Etat, Alain Rousset va gérer une
région de 5,8 millions d’habitants tout en continuant de rêver
à un portefeuille ministériel. — Frank Niedercorn
Jean-Christophe Verhaegen/AFP
P
hilippe Richert arrive largement
en tête dans la région AlsaceChampagne-Ardenne-Lorraine
(Acal), avec 46,4 % des voix, selon
OpinionWay. Malgré un sérieux handicap
de voix au premier tour, le candidat LR-UDIModem a réussi une spectaculaire remontée.
Et du coup rattrapé un Florian Philippot
(FN, photo) sûr de sa victoire jusqu’au bout,
mais dont le score (36,9 %) n’a quasiment pas
bougé par rapport au premier tour. Quant à
Jean-Pierre Masseret, qui a maintenu sa liste
contre vents et marées, bravant la direction
nationale du PS, il reste lui aussi bloqué à
16,7 %. Au final, Philippe Richert aura bénéficié d’un excellent report de voix des écologistes de Sandrine Bélier, du Front de gauche,
des régionalistes et même de quelques socialistes qui ont suivi l’appel de Manuel Valls
à voter en faveur de l’Alsacien. « Au soir du
premier tour, on était catastrophé, certains n’y
croyaient plus, mais une incroyable dynamique s’est levée en quelques jours », commente
un proche de Philippe Richert. Discret, travailleur, mais peu connu en dehors des départements rhénans, et ce bien qu’il fût ministre dans
le dernier gouvernement Fillon, le président
sortant de la région Alsace s’est révélé plus
charismatique lors des débats d’entre-deuxtours. Surtout face à un Florian Philippot habitué des plateaux de télévision, mais qui s’est à de
nombreuses reprises fait tacler à propos de ses
imprécisions et des incohérences de son programme. « Philippe avait mangé du lion, jamais
je ne l’avais vu comme cela », sourit un député
strasbourgeois de son camp. De plus, le candidat de la droite a largement profité du réveil des
abstentionnistes, le taux de participation ayant
bondi de 12 points, à 60 %, selon la préfecture
de Strasbourg. Et l’éviction très médiatisée
de Nadine Morano, une décision que Philippe
Richert a imposée à Nicolas Sarkozy, a incontestablement renforcé la crédibilité et l’image de
« sagesse » de cet ancien sénateur, qui était,
depuis 2010, l’unique président de droite d’un
conseil régional. — Christian Lienhardt
`
SUR
LE WEB
Pascal Pavani/AFP
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Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées
La gaucheunie emmenéepar Delgaécarte leFN
Ugo Amez/Sipa
E
n Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, l’ancienne secrétaire
d’Etat PS au Commerce et à l’Artisanat Carole Delga (photo) a
rassemblé les électeurs de gauche, dispersés sur six listes au
premier tour. Elle l’a emporté très largement avec 45,5 % des voix, selon
une estimation d’OpinionWay à 20 heures, doublant presque son score
du premier tour et devançant nettement le vice-président du FN,
Louis Aliot (33,2 %). Le politologue Dominique Reynié, qui avait choisi
de maintenir la liste de droite, n’a atteint que 21,3 %. Le FN triple son
score de 2010 sur cette terre de gauche. Face à la division de la gauche
et à la montée du FN, Carole Delga a mené une campagne de terrain,
prenant soin de ne pas attaquer ses concurrents de gauche, qui ne l’ont
pas ménagée. Dès le lendemain du premier tour, elle a fusionné sa liste
(24,4 %) avec celle EELV-Front de gauche (10,3 %) de Gérard Onesta.
Elle a aussi bénéficié de bons reports de voix de la liste du maire divers
gauche de Montpellier, Philippe Saurel (5 %). Ancienne fonctionnaire
territoriale, maire de Martres-Tolosane (Haute-Garonne) de 2008
à 2014, vice-présidente de Midi-Pyrénées en 2010, puis députée en 2012,
Carole Delga aura besoin de toute sa force de conviction pour diriger
cette grande région de 5,7 millions d’habitants, car ce scrutin apporte
deux nouveautés. La première est que les socialistes n’ont plus la
majorité absolue et devront négocier avec leurs partenaires. Or les
écologistes s’opposent au projet de ligne ferroviaire à grande vitesse
Bordeaux-Toulouse et aux barrages hydrauliques comme celui de
Sivens. La seconde nouveauté est la fusion de deux régions disparates,
l’une boostée par l’aéronautique, l’autre à dominante touristique
et frappée par le chômage (14 %). Alors que les élus languedociens
se sont battus contre la fusion, le nouvel exécutif basé à Toulouse devra
rassurer Montpellier, qui perd son rang de capitale régionale. L’ancien
président du Languedoc-Roussillon, Damien Alary (PS), devrait
d’ailleurs devenir président délégué. — Laurent Marcaillou
Claude Paris/AP
Les résultatsdanscinq régionstests
Les décisions
qui comptent
se prennent avec les
informations
qui comptent.
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UNDI 8 JUIN 2015 // SUPPLÉMENT GRATUIT AU NUMÉRO 21953 | ISSN 0.153.4831 | NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT
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L'homme qui voulait devenir un géant
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LES SACS PLASTIQUES HORS
LA LOI À COMPTER DE 2016
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Martin Scorsese,
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REPORTAGE
Marjordomes à l'anglaise
pour riches chinois
Le projet de loi sur la biodiversité
va prohiber dès 2016 la mise à disposition de sacs plastiques fins
dans les rayons fruits et légumes
des magasins. // P. 5
WASHINGTON PRÊT À
SANCTIONNER MOSCOU
Les Etats-Unis ont préparé des
mesures contre la Russie si elle ne
calme pas le jeu en Ukraine orientale. Bruxelles est plus circonspecte. // P. 7
« VENISEGATE » : LE RÉVEIL
DES VIEUX DÉMONS ITALIENS
Le chantier des digues entourant
Venise est devenu le symbole de
la corruption qui gangrène une
partie de la classe politique italienne. // L’ENQUÊTE P. 13
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PHILIPPE WAHL VEUT
TRANSFORMER LA POSTE
LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // VENDREDI 27 ET SAMEDI 28 JUIN 2014 // LESECHOS.FR
Pourdiriger,inspirez-vous
Impôts : ce que paient
dessociétésfamiliales
les géants du CAC 40
OrGANIsAtION //
l
l
Vivarte, McDonald’s, Zodiac et
tant d’autres traersent des turbuUne facture de 33 milliards d’euros pour les 40 plus grands groupes
français.
lences faute
Le taux d’impôt est au plus haut depuis 2007, au niveau mondial.
d’avoir stabilisé
la gouvernance
ou pensé à long
terme, contrairement aux groupes
familiaux.
Marie-Sophie Ramspacher
F
lexibilité financière, frugalité, partnership, etc., les
vertus des entreprises familiales ne sont pas toutes
transposables aux entreprises dites
impersonnelles ». « Celles-ci
vraient pourtant s’en inspirer après
oir abusé du management par la
seule gestion des coûts », suggère
Alain Bloch, cofondateur d’HEC
amily Business. Analyse des cinq
principaux commandements qui font
(participation, intéressement…).
Quant aux frais de fonctionnement,
ils sont rigoureusement encadrés.
3
Développer une culture
de solidité financière et de cash
Dans ce modèle, l’évaluation des
risques encourus prime toujours sur
la recherche de rentabilité: « Dès que
l’objectif de pérennisation conjointe
de l’entreprise et de son contrôle est
menacé, cette double contrainte prend
le pas sur le couple rendement-risque », décrit Philippe Foulquier,
directeur du pôle de recherche
analyse financière et comptabilité à
l’Edhec. Ce qui conduit notamment
les entreprises familiales à privilégier un endettement structurellement inférieur avec un ratio dettes
– capitaux propres de 32 % contre
78 % pour les non-familiales. « Cette
culture des fonds propres et du haut
de bilan permet notamment d’encaisser les phases de bas de cycles et
d’éloigner le risque de défaillance »,
complète Philippe Vailhen. « Perçu
par certains actionnaires comme un
manque à gagner, ce capital dormant
offre des marges de manœuvre
confortables », remarque Philippe
Foulquier. Playmobil, par exemple,
n’a jamais emprunté un euro pour
financer son développement. Le
cash généré lui
indé-
acquisition est vue aussi comme une
fragilisation potentielle », analyse
Philippe Foulquier.
Pour s’internationaliser, Thuasne a
donc choisi des implantations directes : « Se doter de structures qui vivent
et analysent le marché est essentiel.
Construire à l’international, ce n’est pas
juste additionner des chiffres d’affaires », argumente son PDG
Elizabeth Ducottet, qui a
procédé essentiellement par
autofinancement. « Des
emprunts ont été contractés
mais sans céder à une ingénierie financière élaborée. »
Historiquement, Auchan
a aussi privilégié la
croissance organique,
tout en misant sur les
partenariats externes. L’an dernier, la
SALM (cuisines
Schmidt) s’est
lancée en Chine à
travers une coentreprise : l’investissement de 35 millions d’euros a été
financé à moitié par
son partenaire. Malin !
4
À LIRE
La stratégie du propriétaire »
DeuilsurFacebook
LA
CHrONIQue
de Laurent Guez
C’est un triste journal intime que le monde peut
lire sur Internet. Le 6 mai dernier, une brillante
dirigeante d’entreprise américaine perdait son
mari, mort accidentellement dans la salle de
sport d’un hôtel mexicain, où il passait
quelques jours de vacances en famille.
Anéantie, la jeune veuve racontait, sur son
compte Facebook, le choc qu’elle était en train
de vivre. Elle, c’est Sheryl Sandberg, la numéro
deux de Facebook. Et son époux défunt, Dave
Goldberg, lui aussi une star de la Silicon Valley.
Il n’est pas banal, pour un dirigeant
d’entreprise, de s’épancher ainsi sur sa vie
privée, de décrire le désespoir dans lequel l’a
plongé la disparition de l’amour de sa vie.
Mercredi dernier, au terme du mois de deuil
prévu par la loi juive, elle postait d’ailleurs un
nouveau message : « J’ai vécu trente ans ces
trente derniers jours. Je suis trente ans plus
triste. Et je me sens trente ans plus sage », écritelle. Son texte, qui évoque, entre autres, la
justesse ou l’inutilité des paroles de réconfort
prononcés par les proches, se révèle profond et
digne… bien qu’ouvert à des millions
d’internautes. Dès sa publication, les « amis »
ou abonnés de la directrice des opérations de
Facebook n’ont pas tardé à s’exprimer.
Vendredi, soit à peine deux jours après sa
rédaction, le « statut » de Sheryl Sandberg avait
déjà suscité plus de 800.000 « likes » (une
forme de condoléances, convenons-en, tout à
fait ridicule). Le texte de la dirigeante fait déjà
l’objet de plus de 62.000 commentaires, dont
un, amical et tendre, déposé par son propre
patron, Mark Zuckerberg. Ce deuil partagé avec
le monde entier par une femme considérée
l’
des plus puissantes de la planète
Dans une interview aux « Echos »,
le PDG du groupe public détaille
son plan pour multiplier par trois
le résultat d’exploitation d’ici à
2020. // P. 16
*Ipsos Business Elite 2014
1ÈRE MARQUE EN FRANCE DES DÉCIDEURS DU BUSINESS*
06 // FRANCE
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
Les revenusde l’économie collaborative
taxés aupremier euro
l Les députés ont voté l’obligation pour les sites Internet de type Airbnb d’informer leurs membres des sommes
qu’ils doivent déclarer aux impôts. L’abattement de 5.000 euros proposé par le Sénat n’a pas été retenu.
FISCALITÉ
Ingrid Feuerstein
[email protected]
Les utilisateurs de plates-formes
collaboratives ne pourront plus
dire qu’ils ne savaient pas. Les députés ont voté vendredi soir un
amendement au budget 2016
visant à obliger les sites Internet de
type Airbnb ou Drivy à informer
leurs membres des sommes qu’ils
doivent déclarer aux impôts.
Objectif : faire en sorte que les contribuables déclarent les revenus
qu’ils tirent de l’économie collaborative, ce qui est rarement le cas
aujourd’hui.
Cette mesure doit « assurer une
meilleure application du droit fiscal
et social », a défendu le ministre de
Finances, Michel Sapin, devant les
députés. Un moyen également de
combler un « trou dans la raquette
fiscale », comme l’avait dit le secrétaire d’Etat au Budget, Christian
Eckert. Un trou qui s’agrandit rapidement, étant donné la rapidité à
laquelle se développe l’économie
du partage.
Concrètement, les plates-formes
devront, dans un premier temps,
informer leurs membres des conditions d’imposition de leurs revenus. En janvier de chaque année,
elles devront par ailleurs fournir
un relevé des revenus de l’année
écoulée. Celles qui ne respecteront
pas cette obligation se verront infliger une amende de 10.000 euros
(par entreprise). Aujourd’hui, ces
revenus sont déjà imposables mais
rares sont les contribuables qui les
déclarent.
Distinguer les particuliers
des professionnels
Les députés ont repris une disposition votée au Sénat, tout en la
modifiant sensiblement. Les sénateurs avaient ainsi prévu une franchise de 5.000 euros, en dessous de
laquelle les revenus ne seraient pas
fiscalisés. Avec pour intention de
distinguer les particuliers qui
arrondissent leurs fins de mois des
professionnels qui en ont fait une
activité à part entière. Bercy consi-
dérait que cet abattement n’était
pas constitutionnel et présentait
un risque de rupture d’égalité
devant l’impôt. Par exemple, un
particulier louant son appartement à l’année verrait ses bénéfices
fonciers taxés au premier euro,
tandis que celui utilisant Airbnb ne
s e r a i t i m p o s é q u’a u - d e l à d e
5.000 euros.
« Le texte du Sénat prévoyait
qu’un organisme central transmette
les données directement à l’administration fiscale », a par ailleurs
signalé la rapporteure du budget,
ValérieRabault(PS).Laproposition
du gouvernement diffère donc sensiblement, puisque ce sont les utilisateurseux-mêmesquidéclareront
leurs revenus.
Cette mesure pourrait n’être
qu’une première étape avant la
création d’un régime fiscal et social
spécifique à l’économie collaborative. Le député Pascal Terrasse, qui
travaille sur ce sujet, devrait rendre
ses conclusions avant la fin 2015. Ce
qui pourrait alimenter des dispositions dans la loi Macron 2, attendue
pour début 2016. n
Aujourd’hui, les revenus tirés des sites de location entre particuliers sont déjà imposables, mais
rares sont les contribuables qui les déclarent. Photo Merlin Meuris/Stag/Reporters-RÉA
Ceque les députés ont changédansleprojet debudget pour 2016
L’Assemblée a achevé
vendredi l’examen du texte
en deuxième lecture.
Le vote solennel est prévu
jeudi matin.
•
LA TAXE SUR
LES TRANSACTIONS
FINANCIÈRES RÉTABLIE
La taxe sur les transactions financières sera bien élargie aux opérations « intraday » (dénouées dans
la même journée). Introduit par
amendement en première lecture,
puis supprimé par le Sénat, cet
élargissement a été rétabli lors du
retour du projet de loi à l’Assemblée nationale. Le ministre des
Finances, Michel Sapin, s’y est dit
favorable. Néanmoins, s’il n’y a pas
d’accord sur cette taxe au niveau
européen en 2016, le gouvernement s’est déclaré prêt à revenir en
arrière dans le budget 2017. « Je ne
crois pas à une taxe financière large
dans un seul pays », a-t-il déclaré
dans l’hémicycle. Dix pays européens se sont entendus la semaine
dernière sur une assiette commune à cette taxe. Mais il n’y a pas
eu d’accord sur le taux. « Je souhaite que cela soit arrêté mi-2016
pour respecter la date de cet amendement », a ajouté Michel Sapin. En
revanche, les amendements visant
à affecter en partie cette taxe à
l’aide au développement n’ont pas
été adoptés.
en bref
Etat d’urgence : le Conseil d’Etat
transmet au Conseil constitutionnel
ASSIGNATIONS — Le Conseil d’Etat a demandé vendredi au
Conseil constitutionnel de se prononcer sur le régime des assignations à résidence dans le cadre de l’état d’urgence. Il a également validé sept d’entre elles, décidées contre des militants écologistes sur fond de COP21 et qui ont pris fin samedi. Le Conseil
constitutionnel devra dire si l’article de la loi de 1955 qui fonde
le pouvoir d’assignation à résidence du ministre de l’Intérieur
est conforme à la Constitution. En attendant que cette question
prioritaire de constitutionnalité soit examinée, le Conseil d’Etat
a aussi demandé aux tribunaux administratifs d’exercer un
contrôle plus étroit, via les procédures de référé, c’est-à-dire
d’urgence. Six des sept personnes ayant saisi le Conseil d’Etat
avaient vu leurs demandes de levée des assignations à résidence rejetées sans même une audience publique par les tribunaux administratifs.
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•DESUPPRESSION
LA « TAXE TAMPON »
Labaisseà5,5 %dutauxdeTVAsur
les protections hygiéniques féminines, jusque-là de 20 %, a été adoptée. Le ministre des Finances s’en
est remis au vote des députés pour
la suppression de ce qui a été surnommé la « taxe tampon », « une
manière d’être favorable » à cet
amendement porté par la rapporteure du budget, Valérie Rabault
(PS). « Il faudra que ça se répercute
sur les prix », a insisté le ministre.
Bercy, qui était contre l’amendement lors de son examen en première lecture, craint qu’une partie
de la baisse de TVA soit captée par
les fabricants et distributeurs. Le
coût de la mesure a été estimé à
environ 55 millions d’euros par les
services de Bercy.
DE SURSIS POUR
•LEPAS
SURAMORTISSEMENT
Le suramortissement, mesure de
soutien à l’investissement, ne sera
pas prolongé, du moins pour l’instant. Le Sénat avait prorogé jusqu’à
fin 2016 ce dispositif permettant
aux entreprises de majorer temporairement de 40 % les amortissements pour les investissements
industriels. L’Assemblée est revenue sur cet article en raison de son
coût (380 millions d’euros). Le
suramortissement devrait donc
prendre fin en avril prochain, sauf
si Bercy décide entre-temps de le
prolonger. « Je pense qu’il ne faut
pas du tout exclure cela. L’idée était
de donner un temps limité pour
avoir un effet d’entraînement », a
indiqué le ministre de l’Economie,
Emmanuel Macron, la semaine
dernière.
UNE CSG DÉGRESSIVE
•POUR
LES BAS SALAIRES
La balle est désormais dans le camp
du Conseil constitutionnel. Les
députés ont voté l’amendement
déposé par l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault et cosigné
par 160 députés PS qui vise à verser
une partie de la future prime d’activité sous forme de baisse de la CSG
pour les salaires inférieurs à
1,3 SMIC à compter du 1er janvier
2017. Cet amendement avait été
introduit et voté par les députés à
l’issue d’un long débat lors de la première lecture, mais le Sénat, où la
droite est majoritaire, l’avait supprimé.Commeill’avaitfaitlorsdela
première lecture, le ministre des
Finances, Michel Sapin, a exprimé
des réserves sur le texte, notamment sur sa constitutionnalité, et
s’en est remis au vote des députés.
« Il ne me semble pas assuré » que le
Conseil constitutionnel valide le
texte, a souligné Dominique Lefebvre, vice-président (PS) de la commission des Finances de l’Assemblée.— I. F. et F. S.
Secondmandat compromis
pour la présidentede la CGC
SOCIAL
La fédération de
l’énergie, dont elle est
issue, refuse de présenter Carole Couvert.
Le congrès du syndicat
de l’encadrement est
prévu en juin prochain.
Leïla de Comarmond
[email protected]
La réunion, ce lundi, du comité
directeur de la CGC, où siègent tous
les numéros un de fédération de la
centrale de l’encadrement, était
programmée de longue date. Mais
les hasards du calendrier vont
modifier le climat de ce rendezvous a priori sans grand relief.
La confédération doit de nouveaudésignersonéquipedirigeante
en juin, lors de son 36e congrès. Ses
statuts prévoient que tout candidat
doit être présenté par sa fédération
d’origine. Or Carole Couvert, qui
achève son premier mandat de présidente, n’a pas réussi à obtenir
l’aval de la sienne. Jeudi, le conseil
national de sa fédération des industries électriques et gazières (son
parlement) a refusé de l’investir
pour postuler à un second mandat.
Le prédécesseur de Carole Couvert, Bernard Van Craeynest, avait
failli connaître la même mésaventure avec la métallurgie. Le divorce
pourrait cette fois-ci être définitif
car il a été acté par un vote lors
duquel Carole Couvert n’a recueilli
que 40 % des voix.
Si elle n’a pas l’aval de sa fédération d’origine, la présidente de la
CGC peut compter sur plusieurs
poids lourds de la confédération.
Une déclaration de soutien de
14 fédérations qui pèseraient 61 %
de la centrale a été diffusée. « Vous
ne pouvez pas voter toutes les décisionsconfédéralesetensuitecritiquer
la politique confédérale », considère
Régis Dos Santos, le numéro un de
la fédération des banques. « Carole
Couvert a obtenu un mandat confédéral en 2013, elle n’est plus la propriété de sa fédération », estime-t-il.
Mais celle-ci apparaît en très
mauvaise posture. L’hypothèse
d’un nouveau vote est d’autant
moins probable que la fédération
de l’énergie a plébiscité jeudi un
autre desesélusàladirectionnationale confédérale. Alexandre Grillat
a obtenu plus de 85 % des voix non
pas pour un poste précis mais pour
le bureau confédéral en général,
donc éventuellement la présidence.
« Les mutations que connaît notre
pays appellent une CFE-CGC forte,
c’est pour cela que j’ai souhaité continuer à œuvrer au bureau national
pour un projet de rassemblement »,
se contente d’expliquer celui qui est
aujourd’hui secrétaire national au
logement à la confédération.
Changement des statuts
Carole Couvert a reçu
le soutien de 14 fédérations.
Photo Jacques Demarthon/AFP
Parmi les ripostes possibles figure
un changement dans les statuts de
la CGC permettant aux sortants de
s’affranchir de leur fédération d’origine. A priori, la présidente dispose
d’une majorité suffisante pour convoquer l’assemblée générale extraordinaire ad hoc. Mais il lui faudrait
obtenir une majorité des deux tiers
surlamodificationelle-même.« On
ne change pas les règles du jeu en
cours de partie, même si elle est compliquée, et pas à quelques mois d’un
congrès. Ce ne serait pas recevable
par les gens de chez moi », explique
Gabriel Artero, le numéro un de la
métallurgie. Un autre scénario évoqué est le changement de fédération d’affiliation pour Carole Couvert. Son employeur d’origine,
Engie, n’a pas forcément intérêt à se
mettre à dos la fédération CGC de
l’énergie. La période qui s’ouvre
s’annonce tourmentée. n
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AUX ECHOS.
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08 //
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
MONDE
en
chiffres
ÉTATS-UNIS :
REDRESSEMENT SURPRISE
DES PRIX À LA PRODUCTION
100.000
SURSAUT INATTENDU
DE L’INDUSTRIE EN CHINE
En novembre, la production
industrielle chinoise a
augmenté de 6,2 % sur un an,
sa plus forte croissance en
cinq mois, selon des données
officielles publiées samedi.
Ce chiffre semble indiquer
que les nombreuses mesures
prises par Pékin de soutien
à la croissance ont peut-être
commencé à produire leurs
effets.
Les prix à la production aux
Etats-Unis se sont redressés
en novembre après trois mois
d’affilée dans le rouge, a révélé
vendredi le département
du Travail. En données CVS,
l’indice des prix à la production
a gagné 0,3 % par rapport à
octobre, alors que les analystes
prévoyaient un nouveau recul.
Sur un an, ils ont reculé de 1,1 %.
LE NOMBRE DE MIGRANTS
ARRIVÉS EN NOVEMBRE
Le nombre de migrants
arrivés illégalement en Grèce
a beaucoup diminué
en novembre, avec moins
de 100.000 personnes
enregistrées, soit deux fois
moins qu’en octobre, selon
l’agence de coordination
Frontex.
SPÉCIAL COP21
Climat : un accordhistorique,
une miseen œuvre à hautsrisques
l L’option la plus ambitieuse pour limiter le réchauffement a prévalu à Paris.
l Un succès de la diplomatie française, qui devra être confirmé dans les faits.
Un accord « historique ». L’adjectif
a été repris par nombre de chefs
d’Etat ce week-end, après que Laurent Fabius, muni de son marteau
de président de la COP21, a frappé
son pupitre et annoncé, samedi à
19 h 30 : « L’accord de Paris pour le
climat est adopté. » Une déclaration
suivie d’une standing ovation pour
celui qui n’aura guère ménagé ses
efforts dans la dernière ligne droite
(lire récit page 10).
Paris n’aura pas failli à la tradition des COP, qui veut que cette
grand-messe de la diplomatie climatique ne s’achève quasiment
jamaissuruntexteadoptéentemps
et en heure. Si l’accouchement de la
troisième et dernière copie aura été
douloureux, quasiment toutes les
parties prenantes – ONG, fédérations d’entreprises, Etats – ont
considéré qu’il s’agissait du
meilleur compromis possible entre
le niveau d’ambition recherché et
les intérêts nationaux de 195 pays.
François Hollande avait, samedi
matin, mis la pression sur tous les
acteurs : « La France vous conjure
d’adopterlepremieraccorduniversel
de l’histoire sur le climat. Le texte est
à la fois ambitieux et réaliste. »
Par ambition, il faut notamment
entendre le fait de s’engager à limi-
« La France et sa diplomatie
peuvent être fières »
« Le monde regarde et marche enfin
dans la même direction », s’est félicité Nicolas Hulot, l’envoyé spécial
de François Hollande pour la protection de la planète. Cette COP21
est aussi à marquer d’une pierre
blanche pour les relations internationales françaises, qui n’avaient
pas eu depuis longtemps un tel défi
à relever. « La France et sa diplomatie peuvent être fières du travail
accompli », a même salué l’ancien
Premier ministre François Fillon
(Les Républicains).
Les ONG sont plus mesurées.
« Cet accord est un point de départ,
mais il est insuffisant pour enrayer
la crise climatique actuelle. Aucun
engagement n’a été pris par les Etats
qui puisse nous assurer que l’objectif
de 1,5 degré pourra être atteint »,
estime Alix Mazounie, du Réseau
Action Climat (RAC).
De fait, les engagements actuels
conduisent à un réchauffement
d’environ 3 degrés et devront donc
être révisés. De même, la fixation
d’un prix du carbone attendra.
« Les gouvernements ont posé les
bases d’une action ambitieuse de
lutte contre le changement climatique, mais les mesures doivent être
immédiates », souligne-t-on au
WWF.
Les responsables politiques
conviennent aussi que, au-delà
des objectifs ambitieux établis à
Paris, tout va dépendre de la suite.
« Le problème n’est pas résolu grâce
à l’accord de Paris, mais ce dernier
établitlecadredurabledontlemonde
abesoinpourrésoudrela criseclimatique », estime le président américain, Barack Obama. « L’avenir seul
confirmera si l’accord de Paris est
historique, conclut Nicolas Hulot.
Tout dépendra des moyens mis en
œuvre pour réaliser les engagements
de tous les Etats. »
— J. C. et R. H.
(
L’éditorial
d’Etienne Lefebvre
Page 12
Il a dit
AFP
ter le réchauffement climatique
« bien en deçà des 2 degrés et de poursuivre les efforts pour atteindre
1,5 degré ». A quoi s’ajoute la perspective de réduire les émissions de
gaz à effet de serre (GES) et de revoir
tous les cinq ans les plans de contribution nationaux afférents. Autre
avancée, « il reconnaît la notion de
justice climatique », a pointé LaurentFabius(cequiapermisleralliement de l’Inde). Les 100 milliards de
dollars d’aide des pays riches aux
nations les plus pauvres sont reconnus comme étant un plancher qui
devra être relevé au plus tard en
2025 (lire page 9).
ENVIRONNEMENT
« Nous sommes satisfaits de cet accord.
Nous pensons qu’il
est équilibré et que
nos intérêts sont pris
en compte. »
GURDIAL SINGH NIJAR
Porte-parole du groupe
des pays en développement
1,5
DEGRÉ À ATTEINDRE
SI POSSIBLE
Même si beaucoup de pays
étaient opposés à la mention de
ce chiffre dans l’accord de Paris,
la présidence française a réussi
à intégrer cet objectif ambitieux.
Muni de son marteau de président de la COP21, Laurent Fabius
a frappé son pupitre et annoncé, samedi à 19 h 30 : « L’accord
de Paris pour le climat est adopté. » Photo François Guillot/AFP
« Noussommesdansunaccordsurleclimatpolitiquementcontraignant »
Propos recueillis par
Joël Cossardeaux
[email protected]
et Richard Hiault
[email protected]
Sipa
L’accord de Paris est-il
à la hauteur des enjeux ?
Il ne faut pas l’aborder de façon statique. Cet accord est important
dans plusieurs dimensions. Premièrement, c’est un texte élaboré
par l’ensemble des pays de l’humanité. Cela ne s’est jamais vu. C’est
considérable. Il fixe des ambitions
de réduction de gaz à effet de serre
surlelongtermeet,decefait,établit
un cap clair. Il faut regarder l’accord
de Paris de manière dynamique,
même si on peut lui reprocher certains manques. Que ce soit sur le
prix du carbone, sur la gestion des
forêts, sur l’agriculture, l’accès à
l’eau ou encore la partie consacrée à
l’énergie. Des travaux supplémentaires seront nécessaires.
Mais nous avons désormais un chemin qui s’étend de 2015 à 2050 avec
des cycles de renégociation tous les
cinq ans, avec des règles de transparence et de confiance qui sont à
construire. Il va nécessiter des
moyens financiers. Si l’équilibre est
faible au niveau financier, l’accord
envoie un message très clair au
monde industriel, financier et de
l’énergie. Nous sommes dans une
mutation de notre mode de déve-
INTERVIEW
PIERRE RADANNE
Conseiller des pays
francophones
pour le climat
loppement. Nous allons vers un
monde sobre en carbone. Il lance
un appel aux collectivités locales,
aux entreprises, aux banques à
se mettre au travail.
Maintenant, il va falloir voir commenttoutcelavasemettreenplace.
L’accord de Paris enclenche un long
processusetfixelescalendriers.Par
exemple, c’est en 2018 que les pays
développés ont leur prochain rendez-vous. C’est cette visibilité et
cette dynamique qui font la force de
cet accord universel.
Mais il n’a pas de caractère
contraignant…
Nousnesommescertespasdansun
accord juridiquement contraignant puisqu’il ne contient pas de
système de sanctions. Mais c’est un
accord que je qualifierais de politiquement contraignant.
La Chine a-t-elle bien joué
le jeu des négociations ?
La Chine est très différente par rapport à Copenhague. Depuis 2009, sa
richesse a doublé. Elle est devenue
la première puissance industrielle
mondiale. Elle prend aujourd’hui
sa place dans le concert des nations.
Non pour des raisons de politique
étrangère, mais pour des raisons
de politique interne. La Chine est
brutalement confrontée au phénomène de pollution de l’air. Récemment, Pékin a connu le plus haut
niveau de pollution jamais atteint
dans une ville. Les autorités chinoi-
ses savent qu’elles vont devoir abandonner leur modèle de développement axé sur le charbon. Pékin s’est
mis dans la position du pays qui fait
le plus d’efforts. Il l’a clairement
signifié lors de cette COP21. Il a été
un centre de gravité sans lequel la
France n’aurait jamais pu pousser
les autres Etats à l’accord. La Chine
a joué un rôle stabilisateur.
L’Europe a semblé un peu
en retrait, non ?
L’Union européenne, c’est net, a
jouédanslapréparationetlesnégociations un rôle mineur. C’est un
souci. Il y a un blocage assez fort du
côté de la Pologne. L’Union est en
grande difficulté. Elle va devoir définir très vite, probablement au
Conseil de mars prochain, la répartition entre les vingt-huit pays de
son objectif de réduction de 40% de
ses émissions de gaz à effet de serre
d’ici à 2030. La contribution de la
France devrait être de l’ordre de
50 %. Là, pour le coup, il y a un problème français.
Il y a tout de même eu une loi
sur la transition énergétique ?
Oui, mais il va falloir reprendre la
copie et l’étendre aux questions
agricole et forestière, notamment,
qui n’ont pas été traitées. Ça ne
s’annonce pas simple. A commencerpourl’Unioneuropéenne,quiva
devoir répartir les efforts entre les
Etats membres. Quand la France
connaîtra la part qui lui est dévolue
dans l’objectif global de réduction
de 40 % des émissions de gaz à effet
de serre, il lui faudra revoir sa propre politique pour se mettre dans la
feuille de route.
Or je constate que ce paquet européen n’a donné lieu à aucune information de l’opinion publique, à
aucun débat avec les citoyens.
Aucune force économique et
sociale n’a été associée. Tout a été
fait d’en haut. La préparation de la
contribution du Sénégal a été bien
plus participative que la nôtre. Tout
ça parce que le Conseil européen a
été incapable de décider avant la
conférence de Paris de la répartition. C’est une panne politique
majeure au sein de l’Union européenne. Il va falloir reprendre tout.
Au-delà de la conférence de Paris,
on n’a pas fini de parler du climat
dans les mois qui viennent.
Quels sont les enjeux de la
prochaine COP à Marrakech ?
Nous avons une loi-cadre à Paris.
Il va falloir produire les décrets
d’application. Il y a encore beaucoup de choses qui manquent. Prenez le chapitre de l’accord sur les
pertes et dommages. Quel pays y a
droit ? Comment va fonctionner le
système d’assurance ? Quels types
dedégâtssontcouvertsounelesont
pas quand une catastrophe sur-
vient ? On a trois COP devant nous
– 2016, 2017 et probablement 2018 –
pour écrire les petites lignes du
contrat. Il faudra préciser la question du financement, mais aussi le
contenudescontributions.Lespays
ont eu à peine plus de six mois pour
les établir. On a demandé au Burkina Faso et au Mali de faire de la
prospective à quinze ans. Or c’est
un exercice qu’ils n’ont jamais fait
dans leur histoire. Donc les copies
qu’ils ont rendues ne peuvent être
« On a trois COP
devant nous, 2016,
2017 et probablement
2018, pour écrire
les petites lignes
du contrat. »
considérées que comme provisoires. En outre, pour avoir accès à
l’argent, ces pays vont devoir transformer leurs listes de projets ou
d’intentions en dossiers de
demande de financement, incluant
la description détaillée de l’investissement.Lespaysendéveloppement
ont plusieurs années devant eux
avant la mise en œuvre de l’accord
de Paris, en 2020, pour eux. Il y a un
énorme travail à réaliser. Surtout
pour les Européens, dont la contribution tient en 4 pages et demie. n
MONDE // 09
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
3
Les7acquisdel’accorddeParis
qui devraientfaire date
S’il est trop tôt pour
le qualifier d’historique,
l’accord de Paris est
ambitieux sur plusieurs
points.
• SUR L’AMBITION
L’objet de l’accord de Paris est de
« maintenir la hausse de la température moyenne globale bien en deçà de
2 degrés par rapport au niveau de
l’ère préindustrielle » et de « poursuivre les efforts pour limiter la
hausse de température à 1,5 degré ».
« Cet accord sera mis en œuvre pour
refléter l’équité et le principe de responsabilités communes mais différenciées à la lumière des circonstances nationales différentes. »
• SUR LES ENGAGEMENTS
Les pays « se donnent le but d’atteindre un pic d’émissions de gaz à effet
de serre aussi rapidement que possible, reconnaissant que ce pic mettra
plus de temps à être atteint pour les
pays en développement ». « Ils
devront ensuite réduire leurs émissions en fonction de l’évolution des
connaissances scientifiques. De sorte
d’atteindre l’équilibre entre les massesdegazàeffetdeserre(GES)émises
par les activités humaines et les masses stockées par les puits de carbone
(forêts, océans) dans la deuxième
moitié du siècle. Chaque pays devra
fournirtouslescinqansdesinformations sur son plan de contribution
nationale de réduction de ses émissions de GES. »
LA REVUE
•DESSUROBJECTIFS
Afin d’évaluer les progrès de la mise
en œuvre de l’accord de Paris, un
premier bilan général doit intervenir en 2023 et ensuite tous les cinq
ans. Ce cycle de révision est toutefois susceptible de modifications
décidées dans le cadre de COP ultérieures. Les plans élaborés par les
moins développés et les petits Etats
insulaires pourront tenir compte
des circonstances exceptionnelles
qui leur sont propres.
• SUR LA TRANSPARENCE
Chaque pays, selon ses capacités et
ses moyens, va devoir fournir
« régulièrement » un inventaire
national de ses émissions de GES
liées aux activités humaines et par
source, des informations qui permettront de mesurer les progrès
accomplis dans le cadre de leur
engagement national (INDCs). Une
aide doit être fournie dans ce cadre
aux pays en développement.
• SUR LES FINANCEMENTS
Les pays développés doivent fournir des ressources financières pour
venir en aide aux pays en développement à des fins d’adaptation et
d’atténuation face au changement
climatique. Les grands pays émergents sont encouragés à en faire
autant sur une base volontaire. Les
paysdéveloppésdevraientresterles
chefs de file de la mobilisation de la
finance climatique, via un large
éventail d’instruments et de
canaux. Cette mobilisation des
finances climatiques devrait s’inscrire à la hausse. Ce surcroît de ressources devra être réparti de
manière équilibrée entre l’atténuation et l’adaptation. Les pays développés doivent communiquer tous
les deux ans des informations qualitatives et quantitatives.
LES PERTES
•ETSUR
DOMMAGES
Les pays reconnaissent l’importance d’éviter, de minimiser et de
traiter les pertes et les dommages
associés aux effets du changement
climatique, y compris pour des événements extrêmes et étalés dans
le temps. Pour ce faire, l’accord
mentionne notamment la mise
en place de systèmes d’alerte
précoce et un mécanisme de provision pour assurer les dommages
liés à des catastrophes naturelles
extrêmes.
LA PORTÉE
•DESUR
L’ACCORD
L’accord donnera lieu soit à une
ratification par les Parlements
nationaux, soit à une simple acceptationouapprobationdugouvernement. « Il sera ouvert à la signature
au siège de Nations unies à New York
du 22 avril 2016 jusqu’au 21 avril
2017 ». « Cet accord devra entrer en
vigueur le 30e jour suivant la date à
laquelle au moins 55 pays, qui comptent pour au moins 55 % des émis-
sions totales de gaz à effet de serre »,
l’auront approuvé, ratifié ou
accepté (mais pas avant le 1er janvier
2020).
LES DÉCISIONS
•HORS
ACCORD
Il est demandé aux pays dont les
contributions nationales de réduction des émissions courent jusqu’en 2030 de les actualiser d’ici à
2020, et ce tous les cinq ans. Ceux
dont les plans courent jusqu’en
2025 sont pressés de le faire d’ici à
2020.
Sur l’aide à l’adaptation et à l’atténuation des pays pauvres face au
changement climatique, les pays
riches devront, avant 2025, « établir
un nouvel objectif collectif quantifié
à partir du plancher de 100 milliards
de dollars par an ».
La COP « reconnaît le rôle important des incitations à la réduction des
émissions », dont « la tarification du
carbone ».
Les pays riches sont pressés de
relever leur aide pour atteindre les
100 milliards de dollars par an d’ici
à 2020 pour l’adaptation et l’atténuation. Ils devront y accroître
« significativement » les crédits à
l’adaptation. Un « dialogue facilitateur » se tiendra en 2018 pour évaluer les contributions nationales
de réduction des émissions
( I N D C s) . A l a m ê m e d a t e , l e
GIEC rendra un rapport sur les
impacts d’un réchauffement de
1,5 degré. — J. C. et R. H.
Selon l’accord, chaque pays, selon ses moyens, va devoir fournir
« régulièrement » un inventaire national de ses émissions de gaz
à effet de serre. Photo Dimitar Dilkoff/AFP
10 // MONDE
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
3 SPÉCIAL COP21
DÉCRYPTAGE // Le pragmatisme l’emporte pour tenir les objectifs.
L’accord fait le pari de la confiance
et de la transparence
Joël Cossardeaux
[email protected]
L
’accord de Paris ne met le
couteau sous la gorge à
aucun pays et c’est bien ce
qui le différencie d’autres traités
internationaux dont le non-respect
se paie par de lourdes sanctions. Ici
pas d’amendes, et encore moins de
mesures de rétorsion. Le protocole
de Kyoto en prévoyait, mais cela n’a
jamais rien donné.
Pour être efficace et tenir son
principal objectif – être « bien en
deçà de 2 degrés » de réchauffement –l’accordadoptésamediapris
un autre parti, celui de la transparence. Plus qu’un devoir, une obligation à laquelle chaque pays aura à se
plier en soumettant régulièrement
ses objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre (GES) à
des grilles de renseignements et
d’analyses communément partagés
et compréhensibles par tous. « C’est
l’environnement global des objectifs
qui est légalement contraignant, pas
lesobjectifseneux-mêmes »,n’acessé
d’expliquer au Bourget Todd Stern,
l’envoyé spécial des Etats-Unis sur le
changement climatique.
Pragmatisme anglo-saxon
Samedi, c’est cette vision anglosaxonne, fortement empreinte de
pragmatisme, qui l’a emporté. Une
approche bien éloignée de celle qui
prévalait jusqu’ici, assez marquée
du droit romain. « La France s’est
Les Etats-Unis (ici, le secrétaire
d’Etat, John Kerry) ont failli
tout faire capoter en refusant
d’inscrire les 100 milliards d’aides
aux pays en développement.
Photo Tiziana Fabi/AFP
longtemps accrochée à cette conceptiondanslesCOP »,noteunobservateur des négociations. C’en est fini.
Les contributions nationales
pour réduire les émissions de GES
ont changé la donne. Des engagements dont on aurait pu penser
qu’ils feraient peu d’émules, étant
purement volontaires. Or, c’est le
contraire qui s’est produit. Pas
moins de 185 pays ont rendu leur
copie. Elles l’ont fait en conscience
par rapport au défi climatique, et en
confiance par rapport à la communauté internationale. C’est cette
confiance que l’accord de Paris
vient sceller et qu’il va falloir consolider. Car mis à part elle, rien pour
l’instant ne garantit que les engagements annoncés seront tenus et
revus à la hausse. Les rendez-vous
fixés – 2020 pour les pays développés – sont jugés trop lointains par
les ONG. En outre, cette confiance
permettra-t-elled’élargirlabasedes
contributions prévues déterminées
au niveau national (INDC) aux
émissions dues aux transports
maritime et aérien ? Rien ne le dit.
La méfiance entre le Nord et le
Sud peut ressurgir à la moindre
occasion. On l’a bien vu vendredi au
Bourget où le refus des Etats-Unis
d’inscrireles100milliardsdedollars
d’aide aux pays en développement a
failli tout faire capoter. Le projet
d’accord s’est retrouvé totalement
déséquilibré en défaveur des pays
du sud qui pouvaient s’estimer mal
payés de retour par rapport à leurs
INDC. La présidence française de la
COP21 aura eu toutes les peines à
rétablir le balancier. Elle y sera parvenue, notamment en employant le
« shall » au lieu du « should », c’està-dire en faisant passer du mode
conditionnel au mode affirmatif,
nombre de dispositions favorables
aux pays du Sud. La référence au
« 1,5 degré », réclamée par les pays
les plus vulnérables, aura aussi permis de stabiliser le texte. n
Arnold Newman, Picasso’s Eye, 2 juin 1954 © A.Newman/Getty Images ©Succession Picasso 2015 - Conception graphique : studiolwa.com
L’EXPOSITION ANNIVERSAIRE
www.museepicassoparis.fr
MÉCÈNE PRINCIPAL
Ruée des journalistes à la sortie de Laurent Fabius de la conférence, samedi. Photo Laurent Cipriani/AP/Sipa
Les trois folles journées
qui ont failli faire chavirer la COP21
Jusqu’à la dernière minute,
la conférence sur le climat
a frôlé l’échec.
Jeudi 10 décembre. Il est 8 heures
quand la nouvelle tombe. Les négociations ont duré toute la nuit avant
de s’interrompre vers 5 heures. Laurent Fabius, qui préside la COP21, a
dormi une heure et demie dans son
bureau du hall 3 du centre des expositions du Bourget. Puis, il a fait le
point avec un de ses « ambassadeurs », Manuel Pulgar-Vidal, le
ministre de l’Environnement du
Pérou, avec lequel il a noué des liens
d’amitié et de confiance l’an dernier
lorsqu’il occupait le même poste à la
COP de Lima. C’est au tour, ensuite,
de Nicolas Hulot, envoyé spécial de
l’Elysée pour la protection de la planète, d’être reçu.
L’heure est grave. La mécanique
des négociations se grippe. La publication en début d’après-midi d’une
deuxième version de l’accord de
Paris est de plus en plus hypothétique.C’estlabasedel’accordfinalpromis par Laurent Fabius vendredi 18
heures, heure précise, qui vacille.
Ilest10heuresdanslagrandesalle
de presse. Des centaines de journalistes ont l’index sur la souris, prêts à
cliquersurles« webcasts »dusitede
l’ONU, qui transmet en direct les
moindres séances et conférences de
presse de la COP21. La rumeur d’un
texte à prendre ou à laisser, présenté
par sa présidence, se met à circuler.
Pas très longtemps. La nouvelle
tombe sur les écrans qu’une énième
réunion de négociations est convoquée pour 15 heures. Tout le monde
s’interroge. Quand le texte définitif
En réalité,
ces longues heures
ne font que mettre en
relief des divergences
persistantes.
sera-t-il enfin publié ? Il faudra
attendre 19 heures pour apprendre
qu’une deuxième proposition
d’accord sera sur la table à 21 heures.
Cette fois, le délai est tenu. Laurent Fabius annonce à la tribune de
la salle plénière Seine que le texte va
être distribué pour être étudié par
les délégations en deux heures et
demie chrono. A 23 h 30 tapantes,
les négociations reprennent. Auparavant,c’estunprésidentdelaCOP21
auxtraitstirésetauxyeuxrougisqui
s’est exprimé devant les caméras et
les micros, Place des Vosges, le plateau réservé aux points-presse. A
l’encroire,l’affaireestdanslesac :« Il
reste à faire les derniers mètres. »
Erreur ! Cette nouvelle nuit blanche a ravivé de vieilles crispations.
Les Etats-Unis s’emportent contre
les pays en développement. Les
puissancespétrolières,Arabiesaoudite et Venezuela en tête, reviennent
à la charge avec leurs 2 degrés de
réchauffement. Les Russes s’y mettent et les rejoignent. Ça bloque ! « Si
ça continue, ce ne seront plus des
scientifiques qui se pencheront sur le
climat mais des archéologues… », ironise le représentant de la Barbade,
petit Etat insulaire des Caraïbes. Les
propos sont rapportés par le député
belge Jean-Marc Nollet, sur son
compte Twitter. Pendant toute la
durée de la nuit, il a posté de multiples messages, racontant minute
par minute les débats. Le délégué
européen veut réintroduire les
émissions liées au transport aérien
dans le texte de l’accord ? Quelques
instants plus tard, son homologue
de Singapour fait un tir de barrage.
Les délégués ergotent sur les termes
demandant de remplacer un
« invite » par un « décide ». Les Russes, eux, refusent le passage du texte
faisantréférenceà1,5degré,cariln’y
aurait aucune étude scientifique
qui, à ce stade, le revendique. A propos de température, on apprendra
par la bande que celle de deux salles
de négociation était plutôt fraîche
dans la nuit de mardi à mercredi. Le
chauffage avait été coupé trop tôt.
Pour quelle raison ? Mystère. Mais,
rétrospectivement, cette chute de
mercure n’a pas fait un drame à la
présidence. « Cela aurait pu pousser
les négociateurs à accélérer ! » raille
un de ses représentants.
En réalité, ces longues heures ne
font que mettre en relief des divergences persistantes.
Les efforts de la France
Laurent Fabius réalise qu’il sera
hors délai. Vendredi matin, dès
6 h 30, il fait annoncer que « le projet d’accord final est repoussé à
samedi matin ». Dans son bureau, le
président de la COP21 en informe
Ban Ki-moon. Le secrétaire général
des Nations unies salue un travail
« presque surhumain ». L’ambassadrice sud-africaine, Nozipho Mxakato-Diseko, découvre de la « tension, mais aussi de la placidité chez
Laurent Fabius ». « Il fait des miracles », s’enflamme une déléguée
sud-américaine. Certes, mais le
texte n’avance guère.
Vendredi 11 décembre. Bis repetita. Les dissensions se creusent.
Coup de théâtre en fin de journée.
Les 100 milliards de dollars d’aide
promis aux pays pauvres à Copenhague en 2009 ont disparu du projet d’accord. « Un coup des EtatsUnis », lance un ancien délégué.
Washington motive sa décision sur
le fait qu’un maintien de ce chiffre
dans l’accord les obligera à présenter le texte devant le Congrès. Avec
le risque qu’il soit rejeté par une
Chambre à majorité républicaine
bien peu encline à faire un cadeau à
Barack Obama avant son départ.
Avec ce coup de Jarnac, les esprits
s’échauffent. La COP frôle la catastrophe et l’échec total.
Mais Laurent Fabius tient bon.
« Moi, je vais leur présenter un texte
qui est le plus ambitieux et le plus
équilibré qu’il soit possible », jure-t-il
vendredi soir.
A 19 heures, c’est reparti pour un
tour. Une troisième nuit de négociations, faite de réunions bilatérales
tous azimuts, se profile. Et il est
5 heures quand Laurent Fabius,
exténué, s’accorde enfin un break
réparateur. « Les pays en développement ont hurlé toute la nuit contre les
Etats-Unis », s’affole un observateur.
La présidence française décide alors
de s’activer, seule dans son coin,
pourrédigerunetroisièmemouture
du texte qu’elle annonce vouloir présenter samedi dans la matinée. Un
A la surprise générale,
le chef de l’Etat
en personne, François
Hollande, fait son
retour au Bourget.
temps prévue à 9 heures, cette présentation est repoussée à 11 h 30,
annoncelaprésidencefrançaise,qui
prépare un coup politique pour forcer le destin. Elle rédige un texte fort
ambitieux quant à la limitation du
réchauffement climatique. Le choix
se porte sur « bien en deçà de
2 degrés », avec une référence explicite à « 1,5 degré » à atteindre pour
satisfairelespaysendéveloppement
furieux du coup de Jarnac américain.Et,àlasurprisegénérale,lechef
de l’Etat en personne, François Hollande, fait son retour au Bourget. Il
vient épauler son ministre des Affaires étrangères pour tenter de faire
pencher la balance en faveur de
l’adoption de l’accord. Comme de
coutume, il est en retard. En l’attendant,lesecrétaired’Etat,JohnKerry,
discute, souriant avec le ministre de
l’Environnement indien, Prakash
Javadekar. Enfin, le chef de l’Etat fait
son entrée, une demi-heure plus
tard, suivi de Laurent Fabius, du
secrétairegénéraldesNationsunies,
Ban Ki-moon, et de Ségolène Royal.
A la tribune, le discours de Laurent
Fabius se veut grave : « Ce texte, le
nôtre, constitue le meilleur équilibre
possible qui permettra à chaque
groupe de pays de rentrer chez soi la
tête haute et avec des acquis évidents. » La voix étranglée de fatigue
ou véritablement trop ému en pensant à tous les pionniers de la lutte
contre le changement climatique, il
réussit à déclencher un tonnerre
d’applaudissements pour son
homologue péruvien, Manuel Pulgar-Vidal. François Hollande, lui, au
nom de la France, conjure l’assemblée d’adopter le premier accord
universel de l’histoire du climat. « A
quoi aurait servi tout ce travail s’il ne
débouchait pas », plaide-t-il. La
manœuvre fonctionne. Après avoir
pris connaissance des dispositions
du texte, qui est traduit en six langues,lesdélégués,réunisenplénière
dès 19 heures, adoptent une demiheure après le document. L’accord
de Paris est scellé… — J. C. et R. H.
MONDE // 11
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
Le rendez-vous d’Angela Merkel
avec les frondeurs de son parti
l L’Union chrétienne-démocrate (CDU) tient ce lundi son congrès à Karlsruhe.
l La chancelière allemande veut défendre sa politique de réfugiés, critiquée dans le parti.
EUROPE
Thibaut Madelin
[email protected]
— Correspondant à Berlin
Trois jours après son rival socialdémocrate (SPD) Sigmar Gabriel,
qui a été réélu à la tête de son parti
avec un score sanction de 74,3 %,
c’est à Angela Merkel d’affronter les
frondeursdesonparti.L’Unionchrétienne-démocrate (CDU) tient ce
lundi son congrès à Karlsruhe, dans
le sud de l’Allemagne. Un rendezvous périlleux pour la chancelière,
critiquée pour sa politique d’asile.
Commepourlevice-chancelier,à
qui la base de son parti reproche de
renier les valeurs traditionnelles de
gauche, par exemple en défendant
l’accord de libre-échange avec les
Etats-Unis, les plus conservateurs
de la CDU reprochent à Angela
Merkel de renier les valeurs traditionnelles de droite en accueillant
plus de 1 million de réfugiés cette
année en Allemagne. Ils demandent une limite nationale.
Pour Angela Merkel, cela ne
serait possible qu’au prix d’une fermeture des frontières allemandes,
qui courent sur 3.000 kilomètres.
Un scénario impensable. « Je travaille à une réduction du nombre
[des migrants arrivant en Allema-
gne] mais c’est illusoire de croire que
le problème des réfugiés peut être
résolu à la frontière germano-autrichienne, a-t-elle déclaré samedi. Les
grands mouvements de réfugiés ne
peuvent être résolus que par une coopération internationale. »
Repli sur soi
Depuis un mois, elle mène un ballet
diplomatique pour convaincre,
d’une part, la Turquie de juguler le
flux de réfugiés syriens vers l’Europe
et, d’autre part, ses voisins d’accepter
unsystèmederépartitionderéfugiés
dans l’Union européenne (UE)
moyennant l’instauration de frontières extérieures étanches. Mais si
Ankara semble vouloir donner des
gages, les pays européens traînent
des pieds.« Le problème est que cette
alternativebaséesurl’Europen’estpas
possible actuellement, juge Werner
Weidenfeld, professeur de sciences
politiques à l’université de Munich.
Laquestionstratégiquedel’Allemagne
intervient au moment où l’Europe
sombre dans une crise de sens. » De
Paris à Varsovie, l’UE vit une vague
sans précédent de repli sur soi. « Personne ne croit plus à cette solution
européenne »,reconnaîtundirigeant.
Mais pour Angela Merkel, dont
l’autorité s’érode pour la première
fois après dix ans à la tête de l’Allemagne, hors de question de se désavouer. Elle invoque les valeurs chré-
tiennes de son parti et la solidarité
des Allemands à l’égard des demandeurs d’asile. Les plus réservés, qui
représentent une majorité de la
population, n’ont qu’à bien se tenir.
« Je ne veux entendre personne me
dire “nous sommes débordés”, lance
un chrétien-démocrate. J’aimerais
au contraire que les gens prennent
plus de responsabilités et se retroussent les manches. Pourquoi certains
élus locaux font leur boulot super
bien, sans vague, et d’autres pas ? »
Falk Ulbrich pourrait se sentir
visé. Le conseiller municipal CDU
d’Einsiedelorganisetouslesmercredis une marche silencieuse dans sa
commune de Saxe pour protester
contre le projet du Land d’y établir
un foyer d’accueil de demandeurs
d’asile dans un ancien centre
d’apprentissage. « Notre commune
compte 3.600 habitants et, du jour au
lendemain, on nous impose un foyer
de 500 réfugiés », dit l’élu local, qui
évoque des problèmes sanitaires et
En Inde, Shinzo Abe
a validé la vente d’un
premier Shinkansen.
Et, surtout, signé
avec Narendra Modi
un partenariat
nucléaire historique.
Yann Rousseau
[email protected]
— Correspondant à Tokyo
GE Hitachi est aussi sur les rangs
pour un gros contrat dans le pays
qui se propose de construire une
quarantaine de réacteurs d’ici à
2032, mais a déjà commencé la
négociation de centrales avec les
concurrentsdesJaponais,etnotamment avec Areva. En acceptant un
accord bilatéral, Shinzo Abe espère
que les futures centrales encore en
discussion ne seront pas confiées
auxgroupesnucléairessud-coréens
et chinois qui sont de plus en plus
présents à l’international.
Ce même sentiment d’urgence
stratégiqueetéconomiqueapoussé
Tokyo, qui s’est récemment vu
« chiper » par la Chine, dans des
a démenti, dimanche, les
informations de la presse
britannique selon lesquelles
le Premier ministre, David
Cameron, serait prêt à reculer
sur une de ses principales
revendications pour maintenir son pays dans l’Union
européenne et éviter ainsi
un « Brexit ».
Pas moins de trois journaux,
« The Sunday Times », « The
Telegraph » et « The Independent on Sunday », affirment
pourtant en une que David
Cameron va rétropédaler
sur son projet de priver les
citoyens européens d’allocations sociales pendant leurs
quatre premières années
de séjour au Royaume-Uni,
afin de mieux maîtriser les
flux d’immigration.
conditions rocambolesques, un
grand contrat ferroviaire en Indonésie, à proposer la vente d’un premiertrainàgrandevitesse enInde à
des conditions présentées comme
« très souples » par Narendra Modi.
SonsecrétaireauxAffairesétrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a
assuré que Tokyo allait financer
80 %des 15 milliardsdedollars de la
construction d’une ligne de Shinkansen de 505 kilomètres reliant
Bombay à Ahmedabad, capitale du
Gujarat, Etat dont est issu Narendra
Modi. Le « prêt » préférentiel japonais sera étalé sur cinquante ans
avec un taux d’intérêt de 0,1 % et un
moratoire de quinze ans.
Sicettenouvelle« souplesse »permet à Shinzo Abe de ramener
d’importants contrats d’Inde, elle lui
permet également de sécuriser le
soutien de l’Inde dans son effort
d’endiguementdesprétentionsterritoriales chinoises. Dimanche, les
deuxpaysontainsi,pourlapremière
fois, appelé ensemble les puissances
de la région à éviter les provocations
en mer de Chine méridionale. Pékin,
qui s’est approprié brutalement des
dizaines d’îlots dans la zone, n’était
pas formellement nommé mais
aura compris le message. n
de sécurité incendie du bâtiment. Il
s’inquiète pour l’Allemagne. « Nos
capacités d’accueil sont limitées, tout
comme nos capacités d’intégration »,
jugeFalkUlbrich,quinesesent« pas
vraiment entendu » par son parti.
Steffi Barthold n’a pas le même problème. La conseillère municipale
sociale-démocrated’Einsiedelareçu
vendredi, au congrès du SPD, un
bouquet de fleurs de Sigmar Gabriel
qui l’a félicitée pour son combat
« contre les nazis de sa ville ». n
ment grec a trouvé un accord
vendredi soir avec le quartet
représentant les créanciers
– Commission européenne,
BCE, Mécanisme européen de
stabilité et FMI – permettant
a i n s i l e d é b l o c a g e d ’u n e
nouvelle tranche de prêts de
1 milliard d’euros. « Nous
a v o n s u n a c c o rd p o u r c e
cycle », a affirmé Georges Stathákis, le ministre de l’Economie et du Développement, en
sortant d’une réunion avec les
représentants des créanciers.
ANNLEGALWK
SOCIETES
Paris sous le numéro 488 748 195 et la
société COFEG.
La société sera immatriculée au RCS de
Paris.
Pour avis.
11986648W – LE PUBLICATEUR LEGAL
11986717 – LA VIE JUDICIAIRE
75 • PARIS
Une quarantaine de réacteurs
DÉMENTI — Downing Street
DÉBLOCAGE — Le gouverne-
Pour Angela Merkel, il est hors de question de se désavouer. Photo Rainer Unkel/RÉA
ASIE
précisés –, les deux exécutifs ont
défini les bases d’un accord qui va
permettre aux géants japonais du
nucléaire civil d’enfin entrer sur le
marchéindien.Jusqu’icibloquépar
l’absence d’entente entre les deux
pays, le groupe américain Westinghouse, contrôlé par Toshiba, pourrait finaliser, dès 2016, la vente du
réacteur AP1000 à des électriciens
indiens, qui ont besoin de capacités
de production pour réduire les
pénuries de courant.
Brexit : Cameron
ne recule pas
Grèce : accord
pour 1 milliard
Tokyo et Delhi unis face à Pékin
En mai 1998, les autorités japonaises avaient été parmi les premières
et les plus virulentes à condamner
les essais nucléaires ordonnés par
le parti nationaliste hindou (BJP)
tout juste arrivé au pouvoir en Inde.
Tokyo avait même suspendu ses
relations diplomatiques avec Delhi.
Pour une nation traumatisée par
l’arme nucléaire et devenue une
grande militante d’un désarmement nucléaire total, ces tirs étaient
une provocation intolérable.
Dix-sept ans plus tard, l’Inde refuse
toujours de ratifier le traité de nonprolifération et n’a jamais formellement déclaré qu’elle s’interdisait
tout nouvel essai nucléaire. Pourtant, le Japon a totalement réévalué
son intransigeance et accepté, ce
week-end, de signer un partenariat
nucléaire historique avec l’Inde.
Pour Tokyo, les priorités stratégiques ont changé. Et la fracassante
montée en puissance de la Chine
justifie des aménagements drastiques, selon le Premier ministre,
Shinzo Abe, qui s’inquiète pour
l’influence de sa nation, sa sécurité
etsesintérêtscommerciaux.Devant
le Premier ministre indien, Narendra Modi, qu’il présente désormais
comme un ami intime, le chef du
gouvernement nippon a ainsi validé
plusieurs accords, encore inenvisageables au début des années 2010.
S’ils n’ont pas complètement
finalisé leur pacte nucléaire civil
– des détails techniques devant être
en bref
Aux termes d’un acte SSP à Paris du
7/12/2015, il a été constitué une société
en nom collectif :
Dénomination sociale : SNC ONYX 1
Siège social : 18 quai de la Râpée, 75012
Paris
Capital social : 5.000 €
Objet social (résumé) : La société a pour
objet dans tous pays l’acquisition, l’exploitation commerciale directe ou indirecte, la
location directe ou indirecte, la mise à disposition, la maintenance, la vente de tous
matériels, biens mobiliers et immobiliers,
la location de tous types de véhicules, de
navires ou d’aéronefs, et toute prestation
de service en rapport avec les activités de
la société.
Durée : 20 ans.
Gérant : Le premier gérant est la société
COFEG, société par actions simplifiée au
capital de 41.400 euros, dont le siège social est à Paris 12ème, 18, quai de la Rapée, immatriculée au Registre du
Commerce et des Sociétés de Paris sous
le numéro 302 205 455.
Associés : la société COFIBRED 8 SAS,
dont le siège social est à Paris 12ème,
18, quai de la Rapée, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de
Paris sous le numéro 488 748 195 et la
société COFEG.
La société sera immatriculée au RCS de
Paris.
Pour avis.
11986652W – LE PUBLICATEUR LEGAL
Aux termes d’un acte SSP à Paris du
7/12/2015, il a été constitué une société
en nom collectif :
Dénomination sociale : SNC ONYX 2
Siège social : 18 quai de la Rapée, 75012
Paris
Capital social : 5.000 €
Objet social (résumé) : La société a pour
objet dans tous pays l’acquisition, l’exploitation commerciale directe ou indirecte, la
location directe ou indirecte, la mise à disposition, la maintenance, la vente de tous
matériels, biens mobiliers et immobiliers,
la location de tous types de véhicules, de
navires ou d’aéronefs, et toute prestation
de service en rapport avec les activités de
la société.
Durée : 20 ans.
Gérant : Le premier gérant est la société
COFEG, société par actions simplifiée au
capital de 41.400 euros, dont le siège social est à Paris 12ème, 18, quai de la Rapée, immatriculée au Registre du
Commerce et des Sociétés de Paris sous
le numéro 302 205 455.
Associés : la société COFIBRED 8 SAS,
dont le siège social est à Paris 12ème,
18, quai de la Rapée, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de
AUCLERIS
Société civile au capital de 58.840.730 €
Siège social :
98, rue de Miromesnil - 75008 PARIS
449 262 831 RCS PARIS
Avis de dissolution
Aux termes d’une délibération en date
du 23 novembre 2015, l’Assemblée des
associés de AUCLERIS, sus-désignée,
société absorbée, a décidé :
- d’approuver le projet de fusion établi
le 3 juillet 2015 avec SABAROTS, société
absorbante, société civile au capital de
41.600.000 €, ayant son siège social à Paris (75009), 6, avenue du Coq, 380 157
651 RCS PARIS, aux termes duquel AUCLERIS a transmis à SABAROTS la totalité de son patrimoine, moyennant la création par la société absorbante de
13.676.494 parts de 10 € nominal, entièrement libérées ;
- que par le seul fait et à partir de la
réalisation définitive de l’augmentation du
capital de la société absorbante destinée
à rémunérer la transmission du patrimoine
de la société absorbée, AUCLERIS se
trouve dissoute de plein droit, sans liquidation.
La fusion et la dissolution de AUCLERIS sont devenues définitives le 23 novembre 2015, ainsi qu’il résulte des décisions de l’assemblée générale
extraordinaire de SABAROTS en date du
23 novembre 2015.
Pour avis, le représentant légal.
11986747 – LA VIE JUDICIAIRE
ALMAREEN
Société civile au capital de 58.840.730 €
Siège social :
6, avenue du Coq - 75009 PARIS
449 262 641 RCS PARIS
Avis de dissolution
Aux termes d’une délibération en date
du 23 novembre 2015, l’Assemblée des
associés de ALMAREEN, sus-désignée,
société absorbée, a décidé :
- d’approuver le projet de fusion établi
le 3 juillet 2015 avec SABAROTS, société
absorbante, société civile au capital de
41.600.000 €, ayant son siège social à Paris (75009), 6, avenue du Coq, 380 157
651 RCS PARIS, aux termes duquel ALMAREEN a transmis à SABAROTS la totalité de son patrimoine, moyennant la
création par la société absorbante de
13.676.494 parts de 10 € nominal, entièrement libérées ;
- que par le seul fait et à partir de la
réalisation définitive de l’augmentation du
capital de la société absorbante destinée
à rémunérer la transmission du patrimoine
de la société absorbée, ALMAREEN se
trouve dissoute de plein droit, sans liquidation.
La fusion et la dissolution de ALMAREEN sont devenues définitives le 23 novembre 2015, ainsi qu’il résulte des décisions de l’assemblée générale
extraordinaire de SABAROTS en date du
23 novembre 2015.
Pour avis, le représentant légal.
11986715 – LA VIE JUDICIAIRE
SABAROTS
Société civile au capital de 41.600.000 €
Siège social :
6, avenue du Coq - 75009 PARIS
380 157 651 RCS PARIS
Avis de fusion
Suivant délibération en date du 23 novembre 2015, l’Assemblée générale des
associés de SABAROTS, sus-désignée,
a:
- approuvé le projet de fusion établi le
3 juillet 2015 : aux termes duquel ALMAREEN, société civile au capital de
58.840.730 €, ayant son siège social à
PARIS (75009), 6, avenue du Coq, 449
262 641 RCS PARIS, et AUCLERIS, société civile au capital de 58.840.730 €,
ayant son siège social à PARIS (75008),
98, rue de Miromesnil, 449 262 831 RCS
PARIS, ont fait apport à titre de fusion à
SABAROTS de la totalité de leur patrimoine, l’évaluation du patrimoine ainsi
transmis et sa rémunération ; ce projet de
fusion ayant été préalablement approuvé
par l’assemblée des associés des sociétés ALMAREEN et AUCLERIS, sociétés
absorbées ;
- décidé d’augmenter le capital de SABAROTS d’une somme de 273.529.880 €
par la création de 27.352.988 parts sociales de 10 € nominal entièrement libérées ;
le montant de la prime de fusion s’élevant
429.987.214 €.
L’article 7 des statuts a été modifié en
conséquence :
Nouvelle mention : Capital social :
315.129.880 € ;
- décidé d’étendre l’objet social aux
opérations d’acquisition sous toutes formes d’intérêts et participations dans toutes sociétés ou entreprises, ainsi qu’à la
gestion de ces participations et intérêts.
En conséquence, l’article 2 des statuts a
été modifié.
Pour avis, le représentant légal.
12 //
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
idées&débats
SOMMAIRE
Le Billet de Favilla
Le Regard
sur le monde
Le Point de vue
Art et culture
Science
Sous l’écume, l’euro
Europe-Etats-Unis :
le début d’une nouvelle alliance ?
L’incroyable gruyère fiscal français
« Roméo et Juliette »,
des amants ravageurs au Français
Quand l’homme s’inspire de la nature
LES ÉDITORIAUX
DES « ÉCHOS »
LaCOP21commence
aujourd’hui
« Le verre est aux trois quarts plein », a résumé
l’écologiste Pascal Canfin. Après quinze jours
d’âpres négociations, on peut discuter à
l’infini des avancées de l’accord de Paris, de
ses impasses, de ses imprécisions. Mais une
chose est sûre : le texte approuvé ce week-end
marque un tournant dans la prise en compte
du changement climatique (plus aucun Etat
Par Etienne
n’est dans le déni) et des moyens à mobiliser
Lefebvre
pour limiter le réchauffement de la planète.
Par son contenu d’abord. La plupart des cases
L’accord
qui étaient jugées indispensables ont été
de Paris
cochées : la nécessité de cantonner la hausse
est un point de la température « bien en deçà de 2 degrés »,
les 100 milliards de dollars par an d’aide aux
de départ,
pays en développement qui sont désormais
pas un point considérés comme un « plancher », l’objectif
de zéro émission carbone pour la deuxième
d’arrivée.
moitié du siècle (via un équilibre entre les
émissions liées aux activités humaines et celles absorbées par les
puits de carbone), la différenciation des responsabilités et des
engagements entre pays industrialisés et pays en développement,
etc. Il figure aussi, et c’est sans doute le point le plus essentiel, des
mécanismes de révision et de surveillance des engagements des
Etats. Car on peut tenir les plus beaux discours et se fixer des
objectifs sympathiques, si tout s’arrête une fois les installations du
Bourget repliées, rien ne changera. La COP21 innove avec des clauses
de revoyure tous les cinq ans, sur la base des actions qui auront été
entreprises (ou pas). Il est regrettable que le premier bilan ne soit
prévu qu’en 2023, mais c’était le prix d’une acceptation universelle de
l’accord. Cela accroît en tout cas la nécessité pour l’ensemble des
acteurs, politiques et économiques, de continuer de se mobiliser au
quotidien autour des enjeux climatiques, et pas seulement lors de
ces grand-messes. Il y a des raisons d’y croire. Le fourmillement de
solutions techniques et de projets économiques poussés par des
collectivités et des entreprises au cours des quinze derniers jours a
constitué un autre tournant de cette COP21. Il a montré que la lutte
pour la préservation du climat pouvait ouvrir des perspectives de
croissance durable et de développement, et non plus seulement être
synonyme de ralentissement économique. Mais il manque un
chaînon essentiel pour accélérer cette transition : la fixation d’un
prix du carbone, que ce soit par le biais d’une taxation ou de droits à
émission. Pour orienter au mieux les investissements, l’impulsion
politique est certes nécessaire, mais rien ne vaut l’incitation
économique et la puissance des mécanismes de marché.
Rendre l’économie carbonée de plus en plus chère, partout dans
le monde, devra être un objectif central des prochains sommets
climat. Sinon, les objectifs de Paris resteront lettre morte.
(
Lire nos informations
Pages 8 à 10
Renault :regarderdevant
Par David Barroux
Pour arriver à bon port, il importe plus de regarder devant soi que
d’avoir les yeux braqués sur son rétroviseur. Au lendemain de la
signature d’une paix des braves entre Renault-Nissan et l’Etat,
français, qui est également le premier actionnaire de l’ex-Régie, il
importe plus de préparer l’avenir que de jeter de l’huile sur le feu en
pointant la perte de temps qu’aura constitué ce bras de fer. On ne
peut toutefois s’empêcher de penser que, par son activisme,
Emmanuel Macron a contribué à multiplier les sources de tensions
là où il y en avait peu : jamais depuis le début du siècle les frictions
n’auront été aussi fortes entre Renault et Nissan, entre Français et
Japonais et entre Carlos Ghosn et les pouvoirs publics. La
confiance, qui reste le plus efficace et le moins coûteux des
moteurs, a cédé la place à la défiance. Le tandem Renault-Nissan
risque d’en faire les frais. Surtout, en croyant bien faire, l’Etat a, en
fait, joué contre les intérêts de la France. Chacun se doute que, dans
les années qui viennent, l’automobile vivra au rythme des fusions et
des acquisitions. Dans un métier qui se mondialise, l’émergence de
nouveaux acteurs et le déclin d’autres provoqueront une
redistribution des cartes capitalistiques. Pour gagner les batailles
qui s’annoncent, il faudra à la fois être plus performant que ses
concurrents et mieux valorisé en Bourse, dans la mesure où la
croissance externe se nourrit souvent de titres. En voulant peser
sur Renault, l’Etat, dont la compétence et la ligne varient de façon
imprévisible au jeu des alternances politiques, a fragilisé la firme
au losange. Renault a gaspillé de l’énergie sur un sujet secondaire,
n’a pas réglé certains sujets tabous (comme l’évolution de la
gouvernance de l’Alliance) et sa valorisation boursière va souffrir
de l’interventionnisme public, qui rebute bien des investisseurs.
L’intérêt de la France est que Renault soit fort, pas que l’Etat soit fort
dans Renault.
(
Lire nos informations
Page 22
Hervé Pinel pour « Les Echos »
Faut-il revenirsur la mobilité
desmagistratsspécialisés?
Par Valérie de Senneville
— Grand reporter
La question est revenue avec insistance après les attentats du
13 novembre : est-il pertinent
d’envoyer un juge antiterroriste traiter des divorces à Lille, en plein cataclysme sécuritaire? On a vu sur tous
les plateaux de télévision, dans de
nombreux journaux, Marc Trévidic
apporter son expertise de juge antiterroriste dans la période troublée
post-Bataclan. Sauf que Marc Trévidic n’est plus juge antiterroriste.
Depuis septembre 2015, il est premier vice-président au tribunal de
grandeinstancedeLille.Ceuxquine
connaissent pas les règles de mobilité interne à la magistrature s’étonnent : comment peut-on passer
aussi facilement d’une spécialité à
une autre ? Les compétences de
monsieur Trévidic ne seraient-elles
pasmieuxutiliséesàParisqu’àLille?
L’incompréhension est légitime :
on ne peut à la fois reprocher aux
juges leur manque de spécialisation
et les faire bouger dès qu’ils ont une
certaine exp érience dans un
domaine,« alorsque,enface,avocats,
enquêteurs, services sont de plus en
plus investis. C’est important de bien
les connaître et de savoir comment ils
fonctionnent pour ne pas être de simples béni-oui-oui », remarque Marc
Trévidic. D’autant plus que cette
règle de mobilité décennale vaut
pour tous les juges « spécialisés » :
juges d’instruction, juges des
enfants, juges d’application des
peines… Bref, les juges dont les
dossiers font, le plus souvent, la une
des journaux.
Ainsi Guillaume Daïeff, juge
d’instruction au pôle financier de
Paris,va-t-ilsansdoutedevoir« bouger » avant d’avoir clos les grands
dossiers de fraude fiscale dont il
s’occupeavecSergeTournaire(UBS)
ouCharlotteBilger(HSBC).Dansces
dossiers, la justice traque depuis
cinq ans les pratiques douteuses des
banques et a infligé une caution
record de 1,1 milliard d’euros à la
L’ANALYSE
DE LA
RÉDACTION
Les juges spécialisés
chargés des dossiers
les plus sensibles
doivent quitter leurs
fonctions au bout de
dix ans. C’est le cas de
ceux qui sont chargés
de l’antiterrorisme,
mais aussi de ceux
qui sont chargés
des plus gros dossiers
financiers. De quoi
rallonger encore
les procédures.
D
Les points à retenir
Est-il légitime d’envoyer un
•juge
antiterroriste chevronné
traiter des divorces à Lille
en pleine crise sécuritaire
au nom de la « mobilité
interne » de la magistrature ?
S’il est largement admis
que « nul n’est propriétaire
de ses dossiers » et s’il est vrai
qu’un changement de mains
peut débloquer une affaire,
il peut être aussi contreproductif de se priver
d’une compétence
spécialisée, reconnue
au niveau national.
•
banqueUBSAG.RogerLeLoire,son
collègue qui a instruit le dossier de
l’UIMMetaencoreenchargelessuites de l’affaire Bettencourt, devra
également quitter la rue des Italiens
pour prendre un autre poste. A la
section antiterroriste, d’autres juges
vont devoir partir avant août 2019…
De quoi rallonger encore les procédures. Car dans ces dossiers complexes et délicats, chaque piste est
analysée. Pas sûr que les successeurs suivent les mêmes que ceux
qu’ils remplacent. Certains proposent donc d’autoriser une prorogation de deux ans pour permettre le
passage de témoin.
Expérience… ou regard neuf
Mais pas plus, car on se souvient
encore de la polémique née autour
de la mobilité de Marie-Odile Bertella-Geffroy, juge d’instruction emblématiquedupôlesantéautribunalde
grande instance de Paris. Chargée
du tentaculaire dossier de l’amiante,
la pasionaria des victimes s’était battue bec et ongles pour ne pas quitter
lepôle…etgardersondossier,qu’elle
couvait depuis plus de quinze ans.
Elle avait écrit au chef de l’Etat, à la
garde des Sceaux… Las, elle avait dû
abandonner ses chers dossiers…
« Nul n’est propriétaire de ses dossiers », remarque, cinglante, une de
ses collègues à l’instruction. La règle
de la mobilité obligatoire a justement été installée pour éviter une
telle appropriation, insiste-t-on à la
chancellerie. C’est le but de la loi du
25 juin 2001 sur le statut des magistrats,dontelleestissue.« Cetterèglea
été instaurée pour répondre au problème posé par l’insuffisante mobilité
de certains magistrats, qui pouvait
entraîner une personnalisation des
fonctions, une routine et un risque
pour l’indépendance et l’impartialité,
en raison d’une insertion trop forte
dans l’environnement local », théorise-t-on à la chancellerie.
De fait, plus personne aujourd’hui ne conteste vraiment la mobilité. Mais on ne sait plus trop si c’est
par habitude – tout le monde doit le
faire – ou par réelle conviction de
son efficacité. Le Conseil supérieur
de la magistrature, quand on l’interroge, n’a tout simplement « pas
d’opinion » et « respecte la règle ».
Même les syndicats de magistrats
lesplusopposésontfaitcontremauvaise fortune bon cœur. « Je ne suis
pas sûr que rester trente ans dans le
même cabinet soit une bonne chose.
Il y a toujours un moment où l’on doit
se remettre en question », remarque
Françoise Martres, la présidente
du Syndicat de la magistrature.
Et l’Union syndicale des magistrats,
si elle reste opposée « par principe »
à la mobilité « au nom de l’inamovibilité des magistrats », convient
que « ce n’est plus vraiment un
problème ».
Marc Trévidic lui-même reconnaît qu’un regard neuf peut sortir un
dossierdel’ornière. C’estd’ailleursce
qu’ilafaiten2006quandilestrevenu
à la galerie Saint-Eloi, qui abrite la
section « antiterro » au palais de justice de Paris. Il a repris un à un les
dossiers de son prédécesseur, JeanLouis Bruguière. Très vite, alors, les
dossiers des moines de Tibhirine ou
de l’attentat de Karachi, qui avait
coûté la vie à onze employés de la
direction des constructions navales
de Cherbourg au Pakistan, avaient
fait un bond en avant.
Mais Marc Trévidic regrette que
la chancellerie ne cherche pas à
« organiser l’après. On pourrait par
exemple garder la matière mais faire
autre chose (président de cour d’assises “terro” par exemple) ». Car, fait-il
remarquer, il y a une différence
entre les juges spécialisés. Certains,
en effet (c’était son cas), exercent
dans des juridictions à compétence
nationale : terrorisme, crime contre
l’humanité. « Donc, quand on fait
notre mobilité, on est obligé d’abandonner notre compétence nationale,
ce qui n’est pas le cas, par exemple,
d’unjuged’instructionspécialisédans
les affaires financières, qui peut aller
exercer la même fonction dans une
autrejuridiction. »Ceuxdelaruedes
Italiens apprécieront… n
IDEES & DEBATS // 13
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
SUR
LE CERCLE
LES ÉCHOS
PARADOXE
NUMÉRIQUE
Pourquoi la révolution
numérique n’entraînet-elle pas de gains
de productivité ? Les
experts sont divisés.
http://po.st/UFeuIr
LE LIVRE
DU JOUR
DANS LA PRESSE
ÉTRANGÈRE
La marchandisation
de l’enseignement
« All You Need Is Love »
LE PROPOS L’argent inonde de plus
en plus le monde de l’éducation,
de la maternelle au cycle supérieur.
Ce livre montre à quel point l’image
que l’on peut encore se faire
aujourd’hui d’un enseignement fondé
sur l’égalité des chances et la gratuité,
s’est effrité à grande vitesse
ces dernières années. Entre pression
du chômage, baisse du financement par
l’Etat et « dynamitage » des diplômes
par la construction européenne,
tous les moyens des parents sont bons
pour arriver à leurs fins pour
leurs enfants et les orienter vers
les meilleures études. La carte scolaire
leur offre la possibilité, moyennant
quelques artifices, de choisir
ce qu’ils considèrent comme
les meilleurs établissements.
Le développement des organismes
de soutien scolaire, ceux des séjours
linguistiques, le « tout sauf la fac »
après le bac, et bien sûr l’envolée
des frais de scolarité, sont
les symptômes, parmi d’autres,
de cette marchandisation
de l’enseignement.
L’AUTEUR Professeur agrégé de sciences
économiques et sociales, Arnaud
Parienty a connu deux mondes :
celui des ZEP et celui d’un lycée
prestigieux d’un quartier chic parisien.
— Réjane Reibaud
School
Business
par Arnaud
Parienty,
Editions
La Découverte
2015, 239 pages,
17 euros.
En 1967, les Beatles chantaient « All
•YouNeedIsLove
»enfaisantprécéderce
tube de quelques notes de « La Marseillaise ». Aujourd’hui, l’amour n’a pas
totalement disparu de la planète. Et n’est
pas limité à des sites de rencontres sur
Internet. Si l’on en croit le « Wall Street
Journal », Lisdoonvarna, petite cité balnéaire de la côte occidentale de l’Irlande,
dans le comté de Clare, pourrait être la
capitale de l’amour. Chaque automne,
elle accueille un festival de rencontres
entre célibataires. Cette année, quelque
60.000personnesontenvahilacité.Pendant six semaines, ce village de 700 habitants est le théâtre de concerts, de dancings pour tous ceux qui espèrent y
trouver l’âme sœur. Ce festival, créé au
XIXe siècle, est devenu une importante
source de revenus. Le maître de cérémonie, Willie Daly, est considéré comme le
dernier marieur traditionnel en Irlande.
Son slogan : « Il y a toujours des chaussures, même pour de vieilles chaussettes. »
Pourtant,iln’yapasd’InternetàLisdoonvarna. Seulement des feuilles serrées
dans un cahier tenu par M. Daly au
MatchmakerPub(« lepubdumarieur »)
avec, comme formule à l’entrée :
« L’amourestdansl’air. »Fortd’uneexpérience de cinquante ans, M. Daly estime
que, cette année, quelques milliers de
personnessortirontensembleaprèsleur
rencontre et que plus d’une centaine de
couples se marieront. « Les sites de rencontres sur Internet, c’est du temps perdu.
Je préfère rencontrer directement des
personnes », affirme une femme de
cinquante-huit ans, qui espère faire la
rencontre de sa vie au pub du marieur.
Mais il est peu probable qu’en écrivant
« All You Need Is Love » John Lennon ait
penséàcetteagencematrimonialeparticulière dans un pub irlandais. —J. H.-R.
LE BILLET DE FAVILLA
opinions
LA NATURE
CONTRE-ATTAQUE
L’exploitation sans
retenue de la nature
par l’homme finit
par se retourner
contre lui.
http://po.st/rCjAY5
Europe-Etats-Unis : le début
d’une nouvelle alliance ?
Frappés de la même manière par la double menace terroriste et populiste,
les deux continents, qui avaient tendance à s’éloigner depuis la disparition
de l’ennemi commun soviétique, sont contraints de se rapprocher.
LE REGARD
SUR LE MONDE
de Dominique
Moïsi
A
u lendemain de la chute du
mur de Berlin, de nombreux
analystes s’interrogeaient.
Sans le ciment constitué par la menace
soviétique, le monde occidental allait-il
se diviser entre un Occident américain
et un Occident européen ? Autrement
dit, l’océan Atlantique qui nous sépare
était-il condamné à s’élargir, au moins
métaphoriquement ?
Si l’Europe cessait d’être la première
ligne de défense des Etats-Unis face à
une URSS en pleine décomposition, elle
perdaitsonimportancestratégiqueaux
yeux de Washington. L’Amérique allait
pouvoir consacrer tous ses efforts à des
enjeux plus importants pour elle : le
Moyen-Orientetl’Asie.Cetéloignement
progressif des Etats-Unis de l’Europe
n’était pas seulement la résultante de la
disparition d’une menace extérieure
unificatrice. Il s’expliquait aussi par des
considérations démographiques et
culturelles avec le poids grandissant
des Hispaniques et des Asiatiques au
sein de la société américaine.
Dans ses critiques souvent vives de
l’Union européenne, tout comme dans
ses déclarations d’amour sincères à
Paris au lendemain des attentats du
13 novembre 2015, les Etats-Unis traduisent à l’égard de l’Europe des émotions
qui sont toujours fortes et qui ne sont
pas seulement le produit d’un passé
mais d’un présent commun. En effet,
que nous le souhaitions ou non, pour le
meilleur comme pour le pire, « nous »
sommes des deux côtés de l’Atlantique
plus que jamais dans le même bateau.
D’autant plus que nous semblons
vulnérables face à des menaces qui
apparaissent plus internes qu’externes.
Aujourd’hui, devant la montée des
populismes en Europe et aux EtatsUnis et face à la menace terroriste après
les attaques sur Paris et San Bernardino, l’Atlantique semble se rétrécir de
nouveau. Sans que nous ayons pleinement pris la mesure peut-être de ce que
cela signifie. Car ce qui est attaqué
simultanément des deux côtés de
l’Atlantique, de l’intérieur comme de
l’extérieur, c’est ce que nous sommes :
des sociétés démocratiques, libres, tolérantes et ouvertes. Il ne faut certes pas
faire l’amalgame entre populisme et
terrorisme, même si le premier se sert
avec cynisme et habileté du second.
Ni Donald Trump
ni Marine Le Pen
n’arriveront un jour
au pouvoir suprême.
Mais Américains
et Européens doivent
s’atteler à la défense
de leurs démocraties.
La menace terroriste est globale et
touche tous les continents de l’Asie à
l’Afrique. Comment les Etats-Unis ne
seraient-ils pas à nouveau affectés, en
dépit des mesures qu’ils ont mis en
place avec succès après le 11m Septebre
2001 ? Il existe certes des différences
significatives entre San Bernardino et
Paris.Mêmesila« main-d’œuvre »était
essentiellement « locale », les attentats
de Paris avaient été directement planifiés par Daech. En Californie, par
Sous l’écume, l’euro
Les marchés financiers sont un
peu comme les milieux politiques.
A force de réagir aux moindres
rumeurs, ils signent leur éloignement de la société réelle. Ainsi,
tout récemment, sous le coup
d’une dépêche erronée évoquant
un statu quo dans l’action de la
Banque centrale européenne
(BCE), puis de l’annonce contraire
par son président d’une hausse de
0,2 à 0,3 % » du taux d’intérêt
négatif sur les excès de liquidités
déposés chez elle par les banques
et de la prolongation de son programme d’achats d’actifs. Toutes
ces mesures tendent bien à plafonner le cours de l’euro, mais les marchés ont été frustrés. Ces mesures
étaient « moins pires » qu’ils ne
l’avaient craint, mais moins généreuses qu’ils n’en rêvaient, comme
des drogués qui n’en finissent pas
d’enchaîner les piqûres. D’où l’effet
d’écume qui en est résulté, qui a
fait monter l’euro alors que, sur le
fond, il baisse.
Car le fond, c’est que l’euro a
rejoint récemment son plus bas
niveau depuis 2003, à 1,05 euro
pour 1 dollar, et que tout indique
qu’il s’achemine vers la parité avec
la monnaie américaine. Les perspectives d’une prochaine hausse
des taux d’intérêt de la Réserve
fédérale ne font au reste qu’accentuer la probabilité de cette prévision. Or elle est en ligne avec la
stratégie méthodique appliquée
depuis quelques années par la
BCE dont la mission, rappelons-le,
est de maintenir l’inflation européenne autour de 2 % l’an, niveau
jugé adapté à ses structures et ses
besoins. Comme la croissance
européenne reste molle et que son
inflation est proche de zéro, on
comprend que Mario Draghi ait
jugé bon de lui injecter un peu
d’adrénaline monétaire. Les
milieux économiques ne peuvent
que se réjouir d’une dépréciation
de l’euro de nature à stimuler leurs
exportations, et le léger renchérissement des importations qui en
résulte apporte un zeste d’inflation bienvenu pour servir l’objectif
conjoncturel.
Au total, Draghi aura opportunément surmonté les réticences
des orthodoxes de l’euro fort, il
n’aura pas écarté tout risque de
« bulle » mais placé l’euro à sa
vraie place et maintenu ouvert
l’espace d’action pour les gouvernements et les entreprises. C’est à
eux d’en tirer parti, surtout en
France.
En signe de solidarité avec les attentats de Paris, le 13 novembre,
la tour du One World Trade Center a revêtu les couleurs du drapeau
français. Photo Louis Lanzano/AFP
contre, le lien était beaucoup plus indirect. Les terroristes étaient tout au plus
inspirés par Daech.
Mais au-delà d’un terrorisme qui
correspond à la face la plus noire de la
mondialisation et vise tout le monde de
manière indiscriminée, Américains et
Européens se trouvent spécifiquement
unis face à la montée des populismes en
leur sein.
En effet, des deux côtés de l’Atlantique, les populismes se nourrissent du
même rejet des élites en place, de la
même perte de confiance dans les
institutions existantes, du même
accroissement des inégalités au sein de
leurs sociétés respectives et, plus
encore, de la même culture de peur. Des
deux côtés de l’Atlantique, on retrouve
ainsi la même colère qui dépasse les
traditionnelles divisions gauche-droite,
le même affrontement entre les forces
qui acceptent le changement, l’ouverture à l’autre, les identités multiples et
celles qui, au contraire, parce qu’elles
ont peur et se sentent exclues par les
transformations du monde, s’enferment dans des schémas simplificateurs. Il s’agit pour les leaders de ces
partispopulistes,deDonaldTrumpaux
Etats-Unis à Victor Orban en Hongrie,
enpassantparMarineLePenenFrance
de polariser le débat. Il y a les EtatsUniens et les musulmans… comme si
les Américains de confession musulmaneneseconsidéraientpasavanttout
dans leur immense majorité comme
des Américains, de même que les Hongrois ou les Français et les autres.
Certes, il existe des différences considérables entre Marine Le Pen et Donald
Trump, au moins sur le plan tactique.
La première cherche à normaliser son
parti et à se présenter comme une alternative légitime à la droite classique tout
en adoptant un programme économique et social très proche de l’extrême
gauche. Le second, au contraire, en
multipliant les outrances, en allant
toujours plus loin dans la provocation,
semble ne se soucier que de l’impact
médiatique de ses déclarations, calculant que « plus c’est gros, plus cela
passe ».
Les deux constituent clairement une
menace qu’il ne faut ni sous-estimer, ni
surestimer. Soyons clairs, sans l’apport
d’événements exceptionnels – comme
de nouveaux attentats terroristes sur
unetrèsgrandeéchelleauxEtats-Uniset
en France – ni Donald Trump ni Marine
Le Pen, n’arriveront un jour à la MaisonBlanche ou à l’Elysée. Certes plus
Donald Trump dérape verbalement,
plus sa popularité semble progresser au
sein de l’électorat républicain. Mais, ce
faisant, il s’isole également de la majorité de l’opinion publique américaine.
En ce qui concerne Marine Le Pen le
danger qu’elle représente en France
paraîtcertesplusgrand.Maisdanstoute
l’Europe, de l’Espagne, où le soutien à
Podemos décline de manière significative, jusqu’à la Grèce, sans oublier la
Grande-Bretagne ou même l’Italie, les
partis populistes sont très loin d’arriver
au pouvoir.
Pourpeuquesescitoyensaillentvoter
et que ses politiques prennent enfin
leurs responsabilités, l’Europe n’est pas
condamnée à se dissoudre dans l’acide
du populisme. Aux Etats-Unis, le danger
est davantage la paralysie du système.
Mais, là encore, les élites classiques
doivent et peuvent se ressaisir.
Dominique Moïsi, professeur
au King’s College de Londres,
est conseiller spécial à l’Ifri.
14 // IDEES & DEBATS
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
art&culture
LES ARTICLES LES PLUS LUS CE WEEK-END SUR LESECHOS.FR
1. Régionales 2015 : les résultats du second tour
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rapide qu’un ordinateur classique
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5. Pourquoi le FN pourrait ne pas gagner de région
LE POINT
DE VUE
de Jean-Philippe Delsol
L
a fiscalité française est pire qu’un
gruyère. Les recettes fiscales nettes de l’Etat prévues pour 2016
sont de 286 milliards d’euros, dont 72,3
pour l’impôt sur le revenu, 32,9 pour
l’impôt sur les sociétés et 144,7 pour la
TVA. Ces recettes sont calculées après
déduction des remboursements et des
dégrèvements qui représentent près de
100 milliards dont 11,8 milliards de
niches fiscales liées à des politiques
publiques (une partie du Cice, le crédit
impôt recherche…) et près de 12 milliards de remboursements et dégrèvements d’impôts locaux.
Par ailleurs, l’Etat supporte le coût de
ce qu’il appelle les « dépenses fiscales »,
évalué à 83,4 milliards en 2016. Au total,
449 dépenses fiscales sont recensées
pour 2016. Le tome II annexé au projet
de loi de finances les détaille en précisant la norme de référence à laquelle
chacune déroge.
Il faut y ajouter 75 mesures retenues
comme des modalités de calcul de
l’impôt et qui ne sont pas considérées
comme des régimes fiscaux dérogatoires poursuivant des finalités spécifiques mais comme des mesures participant à l’économie et aux mécanismes
mêmes des impôts auxquels elles se
rapportent. A ce titre, elles ne sont pas
recensées dans les dépenses fiscales.
Elles sont pourtant bien des niches et
représentent au total 23,9 milliards
dans le budget 2016 dont environ 16 milliards au titre de l’impôt sur le revenu.
Enfin et en dépit des promesses de
transparence du ministre du Budget en
LE POINT
DE VUE
de Roberto Azevêdo
L
a Conférence des Nations unies
surleschangementsclimatiques
à Paris a marqué le début d’une
nouvelle ère dans la coopération multilatérale sur les changements climatiques. Les individus et la communauté
internationale, y compris l’OMC, ont un
défi commun : créer un élan pour combattre les changements climatiques.
Le monde a besoin du commerce.
Même s’il est souvent lié aux émissions
de carbone, le commerce peut contribuer à rendre la production plus efficiente, à améliorer la sécurité alimentaire et, surtout, son rôle a été clef pour
aider à atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement qui
consiste à réduire de moitié l’extrême
pauvreté. Il est aussi présent dans plusieursObjectifsdedéveloppementdurable convenus à l’ONU en septembre.
Nous devons faire du commerce un
allié dans la lutte contre les changements climatiques. Cela en créant un
cercle vertueux des politiques commerciales et environnementales, pour promouvoirlaproductionetlaconsommation durables tout en favorisant la
croissance et le développement.
Depuis la convention-cadre des
Nations unies sur les changements climatiquesen1992etlacréationdel’OMC
il y a vingt ans, le débat sur le thème
« commerce et environnement » s’est
profondément transformé. Les courants d’échanges internationaux ont
augmenté de manière spectaculaire,
l’économie verte a été intégrée dans les
modèles économiques et l’investissement dans les énergies renouvelables a
été placé au centre des préoccupations.
L’incroyable gruyère
fiscal français
2013, certaines dépenses restent opaques et notamment le coût du quotient
conjugal et de la déduction de 10 % sur
salaires et pensions. Ces dépenses semblent devoir être globalement chiffrées
au titre de l’impôt sur le revenu à 16 milliards d’euros, mais c’est peut-être plus.
Et puis il y a les niches sociales. Le
projet de loi de financement de la Sécurité sociale en recense 132, chiffrées
pour 2016 à 42,6 milliards d’euros, mais
le rapport de l’Inspection des finances
renduenjuin2015noteque57nichesne
font pas l’objet d’un chiffrage et le mon-
Le total des niches
fiscales et sociales
représente 83,5 % des
recettes nettes de l’Etat.
Il est temps de se poser
des questions sur la
cohérence et l’injustice
de notre politique fiscale.
tant est donc sans doute sensiblement
supérieur. Et c’est compter sans les
mesures de troc dont l’Etat use pour ne
pas prendre en compte le montant de
certaines opérations budgétaires,
comme la compensation des charges
du Cice faite par le budget de l’Etat à
celui de la Sécurité sociale.
Au total, ce sont sans doute pas
moins de 700 niches qui existent et
représentent au moins 195 milliards
d’euros dont plus des trois quarts à titre
fiscal. Sachant qu’après prélèvement au
profit des collectivités locales et de
l’Union européenne, les recettes nettes
de l’Etat seraient en 2016 de 233 milliards d’euros, cela signifie que les
niches fiscales et sociales représentent
83,5 % des recettes nettes propres de
l’Etat. C’est énorme et déraisonnable. Il
est temps de se poser des questions sur
la cohérence et l’injustice de notre politique budgétaire faite de taux d’imposition excessifs et de centaines de petits
ou grands avantages pour venir les atténuer au gré des lobbies et des élections.
Ce système pollue la vie économique en
entravant la liberté et en attentant à la
propriété de tous.
Face à cette réalité, l’institution d’un
impôt proportionnel sur les revenus
prendtoutsonsens.Ensupprimanttoutes les niches en dehors du quotient
familial et conjugal et de la déduction
des dons, un impôt au taux de 2 % par
part jusqu’à 8.000 euros et de 15 % audelà permettrait de couvrir largement
les recettes actuelles de l’impôt progressif et spoliateur sur le revenu et dégagerait des recettes supplémentaires permettant de supprimer l’ISF et autres
petites taxes nuisibles et finalement
coûteuses. Il en serait de même avec un
taux unique d’impôt sur les bénéfices
dessociétésautauxde25 %,lamoyenne
en Europe.
Nous devons promouvoir
la production et la
consommation durables.
Il faut améliorer
l’efficacité
environnementale
des transports.
de 9 %. Un accord sur les biens environnementaux contribuerait à diffuser des
technologies de pointe, comme celles
qu’a identifiées le groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du
climat, à un coût beaucoup plus bas,
tout en stimulant l’innovation et en renforçantl’économievertedanslemonde.
Deuxièmement, nous pouvons renforcer l’efficacité du commerce. Dans le
commerce mondial, les émissions de
carbone sont souvent dues au transport. Même si 80 % des volumes
d’échanges utilisent le transport mari-
Philippe Chevilley
[email protected]
THÉÂTRE
toire dans une Italie du Sud
de l’entre-deux-guerres
de William Shakespeare
écrasée de soleil – un saut
« Roméo et Juliette »
Mise en scène : Eric Ruf
dans l’espace-temps qui
n’avaient pas été à l’affiche
Paris, Comédie-Française
n’effraie pas trop le public
de la Comédie-Française
(01 44 58 15 15),
« tradi » – l’administrateur
depuis 1954. Preuve que
jusqu’au 30 mai. 2 h 45.
a choisi de faire briller toucette pièce mythique n’est
tes les facettes de l’œuvre
pas si facile à appréhender – avec ses rebonshakespearienne, à partir de la traduction
dissements, ses changements d’humeur et
hors d’âge de François-Victor Hugo – heuses personnages équivoques. En cette fin
reusementdépoussiéréesurleplateau.Pasd’année 2015, Eric Ruf relève le gant, monsant subtilement de la comédie grinçante
trant que la Maison de Molière sait tout
(parfoismusicale)audramesanglant,ilmet
aussi bien être la maison de Shakespeare.
en valeur chaque rôle. Les parents Capulet
Pour réussir son pari, l’administrateur
(Didier Sandre, Danièle Lebrun) et La nourdu Français devait au préalable trouver le
rice (Claude Mathieu) flirtent allègrement
couple d’amants idoine, en puisant dans le
avec le vaudeville absurde. Serge Bagdassavivier de la troupe. Son choix s’avère très
rian (Frère Laurent) et Bakary Sangaré
juste. Jérémy Lopez et Suliane Brahim ont
(Frère Jean) distillent avec bonheur un
la jeunesse de leur rôle, une technique
chaud-froid tragicomique…
imparable et une personnalité peu commune. Le premier est terrien, bouillant,
Balcon vertigineux
chaleureux avec un côté fragile qui le rend
Le décor de grandes murailles conçu par Ruf
d’emblée attachant. La seconde dégage une
peut sembler un peu écrasant, mais s’avère
grâce infinie, une énergie et une insolence
efficace – notamment dans la scène du balsans pareille dans la gravité comme dans la
con,vertigineuse,oùJuliettesetientenéquililégèreté. Tous deux forment un duo ravabre sur une corniche. Autre morceau de brageur d’amants absolus et rebelles, provovoure : le final dans le caveau, où l’héroïne est
quant le rire et l’émotion des spectateurs.
suspendue parmi les morts, en habit d’appaLeur vivacité est le moteur de la mise en
rat (superbe travail de Christian Lacroix).
scène d’Eric Ruf, qui s’emploie à raconter
Eric Ruf ne révolutionne pas « Roméo et
vite et bien cette folle histoire de haine et
Juliette ». Il lui rend juste sa jeunesse. Faire
d’amour entre les deux familles rivales des
(re)vivre le répertoire est bien la mission
Capulet et des Montaigu. Transposant l’hispremière de la Comédie-Française. n
Roméo et Juliette
Jean-Philippe Delsol est avocat,
président de l’Institut de recherches
économiques et fiscales (Iref).
Faire du commerce
mondial un atout
pour le climat
Les normes et les règlements techniques en matière environnementale
sont devenus plus strictes.
Comment permettre à la politique
commerciale de jouer pleinement son
rôle ? Premièrement, nous devons rendre les biens et les services environnementaux moins chers et plus accessibles, pour favoriser la transition vers
une économie sobre en carbone. Dans
certains pays, les droits d’importation
visant des produits comme les chauffeeau solaires s’élèvent à plus de 20 %,
bien au-dessus du droit moyen, qui est
« Roméo et Juliette », des amants
ravageurs au Français
time – le mode de transport dont le
niveau d’émissions est le plus bas –,
nous pouvons mieux faire. L’Organisation maritime internationale et l’Organisation de l’aviation civile internationale cherchent une solution mondiale
aux émissions des secteurs maritime et
aérien. Nous devrions appuyer ces
efforts. En simplifiant les formalités
douanières, par exemple, nous pouvons réduire certaines émissions imputables aux transports et réduire l’énergie nécessaire pour garder au frais les
produits périssables lorsqu’ils sont en
attente à la frontière. C’est justement
l’objectif de l’accord de l’OMC sur la facilitationdeséchangesquifavoriseraégalement la croissance des entreprises en
réduisant les coûts du commerce de
plusde14 %enmoyenneetpluspourles
payslespluspauvres.Chaquebienenvironnemental est associé à une chaîne
de valeur dense englobant d’autres
fournisseurs de biens et de services.
Une éolienne, par exemple, est constituée de plus de 8.000 pièces. Réduire le
temps nécessaire pour le transport
transfrontalier de ces pièces diminuerait les coûts, rendant les technologies
respectueuses de l’environnement plus
accessibles.
La communauté internationale est
confrontée à un défi historique. Nous
devons faire en sorte de lier les programmes d’action dans les domaines
du commerce, du développement et de
l’environnement. J’ai bon espoir que
nous relèverons ce défi.
Roberto Azevêdo est directeur
général de l’OMC.
Eric Ruf redonne sa jeunesse à « Roméo et Juliette ». Justement, Jérémy Lopez
et Suliane Brahim ont l’âge et la fougue de leur rôle. Photo Pascal Victor/ArtComArt
Norma entre chambre etautel
au Théâtre desChamps-Elysées
Stéphane Braunschweig
OPÉRA
nition plus nette des pern’est certes pas le premier à
Norma
sonnages, un cadrage plus
vouloir signifier les deux
de Vincenzo Bellini
serré des caractères.
mondes, public et privé,
Dir. : R. Frizza,
Norma et Adalgise, toutes
entre lesquels évolue la prêM. S. : S. Braunschweig,
deux (mal) fagotées de la
tresse gauloise Norma : la
Paris, TCE, 01 49 52 50 50,
même tunique bleue semguide spirituelle de ses
jusqu’au 20 déc. 3 heures.
blent interchangeables. Et
compatriotes asservis par
pourquoi demander à
les Romains aime un proNorma de faire sa première
consul ennemi, Pollion, avec qui elle a eu
apparition les mains dans les poches de son
deux enfants. Dans sa mise en scène de
large manteau comme si elle se rendait au
l’opéra en deux actes de Bellini (1831) au
café ? Comment dans ces conditions croire
Théâtre des Champs-Elysées, le directeur
à sa majesté et à sa dimension tragique ?
du théâtre de la Colline choisit de représenHeureusement, le rôle-titre trouve en
ter ce double jeu – cette « double vie » –
Maria Agresta une interprète convaincue
comme il dit, dans un lieu unique et clos, un
au souffle long et au chant subtilement
bunker qui cache les résistants gaulois,
nuancé même si son « Casta Diva » manque
mais ne pourra pas protéger le secret. Adalun peu d’assurance. C’est à se demander si
gise, autre prêtresse dont est désormais
l’Adalgise de Sonia Ganassi, d’une formidaépris Pollion, se confie à Norma, qui, après
ble intensité, partagée entre le devoir et
un accès de jalousie et de fureur, décide de
l’amour, ne lui a pas volé la vedette. Le Polse sacrifier sur le bûcher.
lion de Marco Berti restera en revanche
désespérément klaxonné et presque touLe sacré et l’intime
jours trop bas. S’il veille à la continuité du
Le metteur en scène, qui signe aussi les
récit et au galbe des phrasés, le chef
décors comme à son habitude, circonscrit
d’orchestre Riccardo Frizza aurait pu faire
donc l’action dans la grisaille de la prison
davantage rougeoyer les braises du drame.
bétonnée qui laissera cependant apparaî— Philippe Venturini
tre, par un mécanisme pivotant, le lit conjugal surmonté d’une tenture rouge : sont
ainsi réunis en un même espace l’autel et la
chambre, le sacré et l’intime. Sans être révoLa critique de « La Cerisaie » de
lutionnaire, le procédé se tient, mais cette
Tchekhov, mise en scène par tg STAN
observation du huis clos aurait sans doute
au Théâtre de la Colline (Festival
mérité un regard plus scrutateur, une défid’automne) sur lesechos.fr/week-end
a
IDEES & DEBATS // 15
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
SUR
LE WEB
FORÊTS EN FUMÉE
Les incendies de forêt en
Indonésie ont généré plus
de CO2 cette année que
la production industrielle
totale du Royaume-Uni
ou de l’Allemagne en
2013, révèle Copernicus.
http://prn.to/1M4IuPe
BigBrain
&Big Data
LA
CHRONIQUE
de Yehezkel
Ben-Ari
300
sciences
EN FINIR AVEC EBOLA
C’est le nombre de
volontaires que souhaite
recruter l’Inserm pour
tester un vaccin contre
le virus Ebola. Depuis
2014, celui-ci a fait plus
de 28.000 victimes.
http://bit.ly/1l7XKG2
BIOLOGIE // Voir le vivant comme un grand laboratoire de R&D dans lequel puiser des innovations :
c’est la philosophie du biomimétisme, un courant de pensée qui suscite de plus en plus d’intérêt.
Quand l’hommes’inspire dela nature
L
’engouement pour le cerveau serait-il
une maladie contagieuse ? Les Européens
ont englouti 1 milliard d’euros dans un projet
destiné à comprendre le fonctionnement du
cerveau humain et guérir les maladies
neurologiques et psychiatriques... rien de moins !
Les Américains leur ont emboîté le pas, suivis de
près par les Australiens, les Sud-Coréens et les
Japonais. Le point commun de ces projets est qu’ils
sont centrés sur les techniques, non sur les
concepts. Ainsi, le projet européen (Human Brain
Project) combine-t-il en réalité deux programmes,
l’un centré sur le calcul haute performance et
le Big Data, l’autre sur le cerveau. Ce qui aboutit à un
ensemble difforme qui regroupe des neurologues,
des modélisateurs, des spécialistes de l’analyse
de données, etc., avec l’espoir qu’il suffit de mettre
autour d’une même table des experts d’horizons
différents pour comprendre comment la pensée
s’élabore, comment la mémoire opère, comment
les maladies du cerveau apparaissent...
Cette vision cadre bien avec l’ascendant pris par la
technologie et la programmation sur la recherche.
La science dorénavant suit la technologie, elle ne la
précède pas. Bien entendu, investir dans des projets
scientifiques est une bonne chose car, à terme, le
retour sur investissement est positif. Reste que ce
retour sur investissement est autrement plus grand
quand on finance des chercheurs qui prennent des
risques en explorant de nouvelles pistes, lesquelles,
par définition, ne peuvent être ni prévues ni
programmées. Nous savons depuis des lustres que
le nombre d’articles ou de brevets produits est
fonction directe des sommes investies, mais la vraie
innovation se fait toujours en dehors des sentiers
battus. Il eût été plus judicieux de distribuer
1 million d’euros à un millier d’équipes ayant
chacune un projet audacieux, mais circonscrit.
Certes, une partie d’entre eux n’auraient rien donné,
mais la petite fraction de travaux innovants aurait
largement compensé ces pertes et permis
d’effectuer de vrais sauts qualitatifs. Mais cela
ne cadre pas avec la vogue actuelle des « grands
projets » et la volonté de retour sur investissement
garanti. A l’heure du toujours plus vite, ce n’est sans
doute qu’une lubie de chercheur senior !
Yehezkel Ben-Ari, neurobiologiste,
est directeur émérite à l’Inserm.
Merveille de la nature, la raie manta ondule comme un tapis pour se déplacer dans l’eau. L’hydrolienne développée par EEL et testée à l’Ifremer
s’en inspire pour transformer en électricité l’énergie cinétique ainsi créée. Photos : Shutterstock, DR
Yann Verdo
[email protected]
I
l y a soixante ans, l’homme a inventé le photovoltaïque : c’est bien. Il y 2,5 milliards d’années, la
nature a inventé la photosynthèse : c’est mieux.
Pourquoi nos ingénieurs ne se sont-ils pas inspirés des
feuilles – qui transforment elles aussi des photons
(lumière) en électrons (électricité) – pour mettre au
pointleurspanneauxsolaires ?Pourquoiont-ilschoisi
comme matière première principale des cellules le
silicium, élément certes abondant et non toxique,
mais dont le travail de purification à haute température engendre d’importantes quantités de gaz carbonique, au lieu de miser sur le carbone de la chlorophylle ? Telle est l’une des nombreuses questions
qu’examine le passionnant essai de l’agronome et biologiste Gauthier Chapelle, « Le Vivant comme
modèle » (Albin Michel), consacré au biomimétisme,
ce courant de pensée initié dans les années 1990 par la
scientifique américaine Janine Benyus, fondatrice du
Biomimicry Institute (Institut de biomimétique).
Objet d’un colloque qui se déroulera les 16 et
17 décembre à Senlis, sous le patronage du Muséum
national d’histoire naturelle et du ministère de l’Eco-
o
A
lors que la COP21 a mobilisé, deux
semaines durant, les délégations des
pays du monde entier dans le but de
réduire leurs émissions de gaz à effet de serre,
un nouvel outil de diagnostic a fait son apparition
sur Internet : le Global Carbon Atlas. Développé
par les équipes françaises du Laboratoire des
sciences du climat et de l’environnement, enrichi
des données d’une trentaine d’autres labos,
cet atlas livre une première conclusion plutôt
rassurante. Les émissions globales de CO2 n’ont
en effet augmenté que de 0,6 % l’an dernier, après
une croissance annuelle moyenne de 2,4 % entre
2004 et 2013. Les données montrent néanmoins
qu’après 36 milliards de tonnes de CO2 émises en
2014, la quantité de ce gaz dans l’atmosphère
atteint désormais 400 parties par million (ppm),
un niveau inégalé depuis 800.000 ans. Les
principaux responsables des émissions l’an
dernier ont été la Chine (27 %), les Etats-Unis
(15 %), l’Union européenne (10 %) et l’Inde (7 %).
Selon les équipes des universités d’East Anglia
et de Stanford impliquées dans le Global Carbon
Project et dont les travaux ont été publiés dans
la revue « Nature Climate Change », les émissions
pourraient diminuer en 2015. — Y. V.
` www.globalcarbonatlas.org
Durer en tant qu’espèce
La filière photovoltaïque, si prisée des écologistes, est
un cas d’école. Nos panneaux au silicium dans la composition desquels entrent quantité d’autres matériaux
difficiles à extraire, voire pour certains en voie d’épuisement (indium, platine), doivent fonctionner à plein
régime pendant un an pour rembourser l’énergie
nécessaire à leur fabrication. Leur durée de vie étant
de vingt à trente ans, cela donne un « taux de retour
énergétique » (TRE) de 20 à 30. Les feuilles de certai-
L’hydrolienne-raie
manta
Des fibres optiques
100 % naturelles
es poissons à hélice sont rares ! » Point n’est
besoin d’avoir suivi de longues études
d’ichtyologie pour faire ce constat. Mais il
fallait toute l’inventivité d’un Jean-Baptiste Drevet,
entrepreneur en série formé au CNAM, pour en
tirer matière à une innovation de rupture susceptible, si elle recevait un soutien suffisant de la part
des investisseurs, de révolutionner un secteur
potentiellement appelé à un bel avenir en ces
temps de nécessaire transition vers une économie
décarbonée : la production d’électricité à partir des
courants marins. Une espèce de tapis ondulant
dans un bassin, voilà comment se présente
l’hydrolienne conçue par cet inventeur bio-inspiré.
Ce n’est pas un hasard si elle ressemble tant à une
raie manta. Comme tous les autres poissons, mais
de façon encore plus évidente qu’eux, la raie manta
ondule pour se déplacer dans l’eau. La membrane
de l’hydrolienne EEL de Jean-Baptiste Drevet fait
la même chose pour convertir l’énergie cinétique
d’un fluide en électricité. Ce qui la distingue
radicalement des hydroliennes classiques à
turbine, c’est-à-dire à hélice. En s’appuyant sur
l’« invention » patiemment mise au point par la
nature au fil des centaines de millions d’années
de l’évolution, Jean-Baptiste Drevet laisse ses
concurrents loin derrière lui sur le plan technique.
Outre qu’elle nécessite pour fonctionner moins de
hauteur d’eau, ce qui permet de la déployer dans
des mers aux fonds peu inclinés (Manche, mer du
Nord) ou près des côtes, son hydrolienne-raie
manta atteint son maximum d’efficacité avec un
courant de 2 mètres par seconde… moitié moins
que pour les hydroliennes classiques ! n
ombien, parmi nos ingénieurs en télécommunications ou nos spécialistes d’Internet,
savent que des fibres optiques toutes faites,
100 % naturelles, les attendent depuis la nuit
des temps au fond des océans ? Apparues il y a
635 millions d’années, les éponges sont le plus
vieux et le plus primitif des animaux. Mais aussi
l’un des plus high-tech, au moins pour quelquesunes des 10.000 espèces d’éponges recensées.
Chez certaines, les spicules, ces structures solides
qui leur servent de squelette, sont constituées
de verre. Ces « éponges de verre » que l’on trouve
notamment sur les fonds antarctiques sont
capables de synthétiser le silice à basse, voire très
basse température, jusqu’à – 1,8 °C. Un exploit
quand on sait que nous autres humains avons
besoin de températures très élevées (et, donc, de
grandes quantités d’énergie) pour fabriquer ces
filaments de silice que sont les fibres optiques…
L’absence de défauts inhérents à toute production
à haute température confère aux spicules des
qualités optiques supérieures à celles de nos fibres
artificielles. Elles se révèlent aussi, du fait de leur
structure géométrique redoutablement complexe,
plus flexibles et plus résistantes. Depuis qu’a été
découverte la silicatéine, nom de l’enzyme
permettant aux éponges de verre de condenser le
peu de silice présent dans l’eau de mer, des projets
de recherche ont été montés pour essayer d’en
tirer parti. L’an dernier, l’un des pionniers de la
recherche sur les éponges, le Pr Werner Müller,
de l’université de Mayence, a annoncé avoir
synthétisé des fils de silice capables de conduire
la lumière en utilisant des silicatéines modifiées. n
LA PUBLICATION
Le GlobalCarbon Atlas,
nouveau baromètre
des émissionsde CO2
logie, le biomimétisme part de l’idée simple que la
nature, depuis 3,8 milliards d’années que sont apparus nos ancêtres bactéries, a développé un grand
nombre de procédés, mis au point et perfectionné
plus d’une stupéfiante invention dont nous ferions
bien de nous inspirer. Car, s’ils ont finalement été
sélectionnés par cet inégalable laboratoire de recherche et développement qu’est l’évolution, c’est que ces
inventions et procédés sont plus performants et surtout plus durables que d’autres. En se les (ré-)appropriant, Homo sapiens maximise ses chances de ne pas
se faire balayer de la surface de la Terre dans un avenir
plus ou moins proche par l’implacable loi de la sélection naturelle.
L
C
nes plantes tropicales affichent des TRE voisins, avec
cette différence que leurs molécules ont été synthétisées à température ambiante, sans autres matières
premières de base que du gaz carbonique et de l’eau.
DelatechnologieSharklet,s’inspirantdelapeaudes
requins pour couvrir les murs des hôpitaux d’un revêtement n’offrant pas de prise aux microbes, à l’électronique organique et aux « ordinateurs à ADN », le
remarquable ouvrage de Gauthier Chapelle fourmille
d’exemples illustrant les trois niveaux selon lesquels
peuvent être classées les innovations inspirées du
vivant : celles qui relèvent de la forme, celles qui relèvent des matériaux et des procédés et, enfin, le biomimétisme écosystémique, qui fait porter l’accent sur les
interactions entre écosystèmes (lire ci-dessous).
Tous ces exemples sont reliés par un objectif commun, qui constitue une vraie philosophie de la vie :
imiter la nature pour refaire corps avec elle, après
avoir cru que nous pouvions nous en affranchir.
Comme le dit avec force Gauthier Chapelle, « il nous
faut collectivement nous réapproprier cette évidence que
nous ne formons pas une espèce isolée, “au-dessus” ou
“en dehors” des autres. Si nous persistons dans cette
croyancefausse,nousnedureronspaslongtempsentant
qu’espèce. » n
Management
etchampignons
E
t si les gourous du management prêtaient
à leur tour l’oreille aux enseignements de
la nature ? La vie dans les entreprises n’en
serait-elle pas tout à la fois plus agréable et plus
féconde – pour éviter de dire plus productive ?
C’est la conviction de Frédéric Laloux, ex-associé
de McKinsey, dont le livre « Reinventing Organizations », paru en 2014, a déjà été vendu à plus de
50.000 exemplaires. L’auteur y analyse les caractéristiques d’entreprises d’un nouveau genre, aux
antipodes des organisations pyramidales et centralisées qui ont fait les beaux jours du XXe siècle.
A l’instar de Morning Star, leader américain de
la transformation de tomates et parangon de ce
modèle alternatif, ou du spécialiste des équipements outdoor Patagonia. Totalement décentralisées et « plates » (dépourvues de hiérarchie), ces
entreprises alternatives, adeptes du « self management », ont un fonctionnement qui semble directement inspiré des « Principes du vivant » énoncés
par Biomimicry 3.8, l’organisme fondé par Janine
Benyus : « construire de bas en haut », « s’autoorganiser », « renforcer sa résilience grâce à la redondance », « combiner [ces] composants modulaires
et imbriqués » que sont les différentes équipes
collaborant ensemble à un « instant t », etc. Pour
Gauthier Chapelle, l’archétype de ces entreprises
bio-inspirées, très prisées des jeunes générations,
est cette merveille du vivant que sont les champignons mycorhiziens vivant en symbiose avec les
arbres grâce à leur immense réseau de filaments
entrelacés aux racines et radicelles, le mycélium.
« Il n’existe pas d’écosystèmes centralisés, écrit-il.
Et s’il y en a eu, ils n’ont pas survécu. » n
16 //
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
enquête
Le campus de Veolia, à Jouy-leMoutier, dispose de nombreux
ateliers (simulateur de conduite
d’un train, formation à la soudure,
mécanique automobile, apprentissage des métiers liés à l’entretien).
Photos Ludovic/RÉA ; Hamilton/RÉA
Quand Veolia
joue les maîtres
d’école
FORMATION // Depuis vingt ans, le groupe de services
à l’environnement prépare des jeunes à des diplômes
nationaux, afin de disposer d’une main-d’œuvre
formée à ses besoins.
Nathalie Silbert
[email protected]
C
D
Les points à retenir
Le campus Veolia à Jouy•le-Moutier
propose
une palette très large
de formations : CAP, BTS,
bac pro, licence et master
professionnel.
Il accueille cette année
452 « alternants » – dont
80 % d’apprentis – et près
de 10.000 stagiaires
en formation continue.
Cette politique permet
au groupe de disposer d’une
main-d’œuvre qualifiée
sur des métiers pointus
et imprégnée de sa culture.
L’objectif de Veolia est
de réaliser trois quarts
de ses recrutements en
France dans ses six centres
de formation hexagonaux.
•
•
•
’est le lieu de prédilection des dirigeants politiques pour faire des
annonces en faveur de l’emploi des
jeunes. Le centre de formation professionnelle de Veolia à Jouy-le-Moutier, dans le
Val-d’Oise, a tour à tour vu défiler Jacques
Chirac (2005), Nicolas Sarkozy (2009) et
Manuel Valls en début d’année, à l’occasion
des vingt ans du site. L’endroit est certes plaisant : installés en lisière de forêt sur 24 hectares,desbâtimentsmodernesabritentdessalles de travail, deux auditoriums mais aussi
275 chambres individuelles, un gymnase,
une salle de fitness ; en surplomb, le château
d’Ecancourt, élégante bâtisse du XIXe siècle,
reconvertieenespacededétenteavecsacafétéria et ses salles de jeux, domine le lieu.
Mais, surtout, le site est jugé exemplaire
par les politiques de tout bord qui clament
depuis des années – sans beaucoup de
résultat – leur volonté de développer
l’apprentissage pour lutter contre le chômage de masse, notamment des jeunes non
qualifiés.
La palette couverte par le leader mondial
des services à l’environnement est étendue :
cette année, 452 « alternants » – dont 80 %
d’apprentis–croisent9.990« stagiaires »en
formation continue. La plupart d’entre eux
vivent sur place les semaines où ils ne sont
pas en entreprise. Ils sont là au minimum
pour neuf mois, au plus pour trois ans, le
temps de préparer un des multiples diplômes que propose Veolia, autour de ses
métiers :l’eau,lapropreté, letransportetles
services à l’énergie.
Pour les uns, il s’agit de décrocher un certificat d’aptitude professionnelle (CAP), de
constructeur en canalisations des travaux
publics par exemple – l’un des huit CAP préparés sur place –, d’autres visent un des sept
bac professionnels ou encore un BTS. Le
site accueille aussi des salariés venus com-
pléterleurformationavecunelicenceouun
master professionnel. Labellisé centre de
formation d’apprentis (CFA), le campus de
Jouy-le-Moutier délivre des diplômes de
l’Education nationale. Et ici le taux de réussite aux examens atteint 95 %.
Pour Veolia, dont l’effectif est composé
aux trois quarts de cols bleus, l’enjeu est de
disposer de la main-d’œuvre qualifiée et
adaptée à la réalité du terrain que le système
éducatif ne lui fournit pas. Peu glamour, mal
rémunérés, les métiers de ripeur ou d’agents
d’assainissement ne font pas rêver, et le
groupe peine à pourvoir certains postes… A
l’origine du projet, l’ancien PDG du groupe,
Henri Proglio, se souvient : « Ma conviction
étaitqu’ilfallaitmettredel’oxygènedansnotre
système de recrutement et redonner un sens à
la réinsertion sociale en ouvrant des perspectives aux jeunes. C’était une formidable opportunité de créer un projet d’entreprise en même
temps qu’un projet de vie pour les personnes
concernées. » Son successeur, Antoine Frérot, a repris le flambeau sur ce dossier.
Suivre les mutations des métiers
Grâce à cette politique, Veolia peut disposer
rapidement d’une main-d’œuvre qualifiée
sur des métiers pointus et imprégnée de ses
valeurs. Chaque année, 10 % des formations
sont renouvelées afin de suivre les mutations
des métiers. « Tous nos programmes sont
marquésdusceaudelacultureVeolia »,insiste
Isabelle Quainon, la directrice de la formation et du développement des compétences.
L’image de l’entreprise est en jeu. Car, en
contact direct avec le client final, les techniciens en sont de facto la vitrine.
Pour attirer des recrues, le centre de Jouyle-Moutier a noué des partenariats avec un
réseau de « prescripteurs » (Pôle emploi,
missions locales, maison de l’emploi, etc.),
quil’aideàsefaireconnaîtreauprèsdepopulations en difficulté : jeunes dotés du bac
mais sans travail, « décrocheurs » sortis du
système scolaire en 3e ou en seconde, qui
enchaînent les petits boulots et cherchent de
la stabilité. Le bouche-à-oreille fonctionne
aussi. Kevin* a eu vent des CAP proposés par
VeoliapendantsonservicemilitaireàlaMartinique ; Fabien* a, de son côté, été conseillé
par son cousin, salarié du groupe.
Convaincredesjeunesâgésdevingt-deux
ouvingt-troisans,pourlaplupartdéscolarisés, de s’insérer dans un cycle de formation
exige de la pédagogie. La priorité : leur
redonner confiance en leurs perspectives.
Isabelle Quainon peut en témoigner : « On
leur explique qu’ils exerceront un métier lié à
l’environnement, ce qui est gratifiant. » Mais
le déclic vient souvent de l’idée de pouvoir
décrocher un diplôme reconnu au niveau
national… Une vraie fierté pour des jeunes
souvent issus de banlieues défavorisées.
Aujourd’hui, les demandes pour entrer à
Jouy-leMoutier sont deuxoutrois foissupérieures au nombre de places disponibles. La
motivationestuncritèredéterminant.Elève
en CAP d’« agent d’assainissement » – un
« Tout ce qui rapproche
l’apprentissage du monde
professionnel est positif. Car
on sait que l’un des défauts
d’attractivité du système
pour les employeurs et
les apprentis tient à
la déconnection entre
le contenu des formations et
les pratiques en entreprise. »
MARC FERRACCI
Professeur à l’université Panthéon-Assas
type de poste difficile à pourvoir –, Baptiste*
se réjouit à l’idée de travailler dans un « secteur en expansion ». Fatou* espère trouver
plus facilement un emploi. « Auparavant,
j’avais passé un CAP de plombier. On me proposait de l’intérim, jamais de CDI », dit-il.
A l’issue du cursus, deux tiers des « alternants » décrochent un CDI chez Veolia. Les
autres poursuivent leurs études ou ne
veulent pas rester. Il arrive aussi que la multinationale n’ait pas de poste à proposer.
Sur le plan pratique, l’entreprise passe un
contrat en alternance avec le jeune, qui pendant tout son cursus est suivi par un tuteur.
Ceux qui préparent un CAP passent entre la
moitié et les deux tiers du temps en entreprise. Le reste en classe. Les formateurs
sont issus du groupe. Un mode de pédagogie apprécié. « On apprend mieux, car on
peut mettre en pratique ce que l’on apprend »,
estime Romain*, 23 ans, qui prépare un bac
pro en maintenance des équipements
industriels. Comme toujours en alternance,
son contrat prévoit une rémunération :
1.000 euros net par mois.
La direction de Veolia admet que cette
politique représente un investissement
élevé : le budget de fonctionnement de tous
les campus en France est évalué à 50 millions d’euros. Au coût des formations
s’ajoute la prise en charge de l’hébergement
et des repas des « alternants ». En tant que
CFA, la société peut certes collecter la taxe
d’apprentissage pour se financer. Mais cela
ne couvre qu’une partie des charges. « On
vendaussidelaformationcontinueàd’autres
entreprises, ce qui participe à l’économie de
cette activité », indique Jean-Marie Lambert,
le directeur des ressources humaines du
groupe. Au-delà, Veolia a aussi ouvert son
centre à des intérimaires envoyés par
Adecco, le numéro un mondial du travail
temporaire,quis’estlancédansl’alternance.
Le retour sur investissement n’est pas
quantifiable. Mais le groupe estime y
gagner : la qualité de ses prestations est
garantie et son personnel est non seulement qualifié mais fidèle. « 80 % des alternants recrutés par l’entreprise y sont
toujours trois ans plus tard », constate Isa-
belle Quainon. « Les évolutions de carrière
des jeunes passés par nos centres sont en
général très positives : ils connaissent bien
l’entreprise et certains n’hésitent pas à suivre
d’autres formations pour évoluer. » Deux
directeurs régionaux sont ainsi issus de
l’apprentissage…
Cettepolitiqueestd’ailleursbienreçuepar
les syndicats de Veolia : « On a une vision plutôt positive de cette activité », commente
FrankLeroux,delaCGT. Al’imagedeVeolia,
une poignée de grandes entreprises françaises (EDF, La Poste…) ont créé leur propre
CFA, afin de recruter plus facilement des
salariés formés à leurs besoins. En 2014,
La Poste a ainsi formé 2.000 jeunes aux
métiers de facteur, guichetier, etc., via ses
cinq CFA. « En moyenne, 50 % de nos apprentis intègrent La Poste », indique Yves
Arnaudo, directeur du développement RH.
Mais, globalement, le modèle mis en place
par Veolia a été peu reproduit. « Il faut beaucoup d’efforts et d’énergie ! » reconnaît Henri
Proglio. Il faut négocier avec l’Education
nationale, obtenir l’agrément du conseil
régional, condition sine qua non pour pouvoir collecter la taxe d’apprentissage – ce qui
ne va pas toujours de soi –, former des
tuteurs… Pour Benoît Martinot, ancien délégué à l’emploi et à la formation professionnelle,cemodèleconvient« auxgrandesentreprises qui recrutent beaucoup de jeunes mais
peinent à trouver des profils adaptés. Il suppose aussi d’investir et de mener une politique
de ressources humaines sur le long terme ».
Si, ces dernières années, beaucoup de
sociétésont lancé leurpropreécole,lamajorité (Renault, Sodexo, Système U, Vinci…) a
opté pour une formule moins ambitieuse :
celle du centre de formation délivrant des
certificats de qualification professionnelle
(CQP). Un titre reconnu par la branche professionnelle, mais qui « procure des compétences plus spécifiques à un métier précis
qu’unCAP »,relèveMarcFerraci,professeur
à l’université Panthéon-Assas.
Renforcer le professionnalisme
Ainsi, Carrefour France accueille chaque
année 4.500 jeunes en contrat de professionnalisation préparant un CQP d’employé
de commerce, d’animateur de rayon et
1.000apprentis.L’enjeu :renforcerleprofessionnalisme sur tous les métiers pour un
meilleurserviceauxclients.« Aprèslesuccès
du CQP boucher, nous réfléchissons à élargir
la palette des CQP à tous les métiers de
bouche », précise Marie-Hélène Mimeau,
directrice de la formation et du développement des talents. « Tout ce qui rapproche
l’apprentissage du monde professionnel est
positif. Car on sait que l’un des défauts
d’attractivité du système pour les employeurs
et les apprentis tient à la déconnexion entre le
contenu des formations et les pratiques en
entreprise », note Marc Ferracci.
Au Medef, on salue d’ailleurs ces initiatives. « Nous encourageons la création
d’organismesinternesàl’entreprise,maiscela
supposequecelle-ciaitunevisibilitésurlelong
terme. Ce qui est devenu plus compliqué dans
le contexte économique actuel », indique
Alain Druelles, directeur de la formation.
C’est le bémol : l’apprentissage est exposé
aux aléas de la conjoncture économique et
aux changements de stratégie de l’entreprise. Après le désengagement de Veolia
des métiers du transport et de l’énergie en
France, les centres de formation de La Ciotat et de Romorantin sont menacés de
fermeture. Pour l’entreprise, ces sites n’en
restent pas moins une pierre angulaire de la
politique de ressources humaines. Son
objectifestqueles655« alternants »formés
à Jouy-le-Moutier et dans les cinq autres
centres du groupe sur le territoire national
couvrent les trois quarts des recrutements
en France. Une réponse « gagnantgagnant » pour l’entreprise et pour les jeunes confrontés à un chômage endémique,
une des plaies de la société française.
* Les prénoms ont été changés.
Lundi 14 décembre 2015
Les Echos
,
Budget de l’Etat 2014 : 370,5 milliards d’euros // PIB 2014 : 2.132,4 milliards d’euros (à prix courants)
// Plafond Sécurité sociale : 3.170 euros/mois à partir du 01-01-2015 // SMIC horaire : 9,61 euros à
partir du 01-01-2015 // Capitalisation boursière de Paris : 1.438 milliards d’euros (au 30-06-2015)
// Indice des prix (base 100 en 1998) : 128,57 en mai 2015 // Taux de base bancaire : 6,60 % à partir
du 15-10-2001 // Taux de chômage (BIT) : 10 % au 1er trimestre 2015 // Dette publique : 2.089,4 milliards d’euros (fin du 1er trimestre 2015)
Les chiffres
de l’économie
EN FRANCE
À L’ÉTRANGER
SÉCURITÉ 70 BADGES RETIRÉS
À ADP POUR RADICALISATION
LIBYE ITALIENS ET AMÉRICAINS
POUR UN GOUVERNEMENT
LIBYEN D’UNION NATIONALE
Le PDG d’Aéroports de Paris, Augustin de Romanet, a indiqué dimanche
que « près de 70 badges » d’agents sur
les 85.000 qui travaillent dans les
zones les plus sécurisées de Roissy et
d’Orly avaient été retirés à leurs porteurs depuis les attentats. Ces retraits
sont dûs à « des phénomènes de radicalisation » et à des « comportements
inquiétants », selon le PDG d’ADP,
invité du « Grand Rendez-vous »
Europe 1/« Le Monde »/iTélé.
Un destroyer russe a dû recourir à des
armes à feu, dimanche, pour éviter
une collision avec un bateau de pêche
turc en mer Egée, qui s’est approché à
moins de 600 mètres du bâtiment de
guerre, a affirmé la Russie. Cet incident intervient alors qu’Ankara et
Moscou traversent leur pire crise
diplomatique depuis la guerre froide.
Fin novembre, l’aviation turque a
abattu un Soukhoï russe près de la
frontière syrienne.
BRÉSIL LA DESTITUTION DE
DILMA ROUSSEFF MOBILISE PEU
Une femme, Salima bint Hazab Al Otaibi, a obtenu pour la toute première fois un mandat électif en Arabie saoudite, en remportant au conseil municipal de La Mecque un siège lors des élections municipales de samedi. Ce scrutin était le premier
auquel les femmes pouvaient participer et être candidates, avancée de taille dans un royaume où elles n’ont pas le droit de
conduire et dépendent de leur mari ou d’un parent masculin.
ALPINISME CHUTE MORTELLE
D’UNE ALPINISTE DANS LES
PYRÉNÉES
AFP
Photo : AFP
Une alpiniste amateur de 65 ans a succombé à ses blessures après avoir fait
une chute de 300 mètres dans les Pyrénéessamedimatin.Troispersonnesqui
progressaientàl’aidedecramponsetde
piolets au sommet de la Pahule, au-dessus de la station de ski de Gavarnie, qui
n’est pas encore ouverte au public, ont
dévissé, ont indiqué à l’AFP les services
de secours de Pierrefitte-Nestalas (Hautes-Pyrénées). Les deux autres personnes sont légèrement blessées.
Quelque 3.000 Brésiliens ont défilé
dans le calme dimanche dans le centre de Brasilia pour réclamer la destitution de la présidente, Dilma Rousseff. Cette mobilisation est nettement
en dessous des prévisions de la
police, qui tablait sur une foule de
60.000 personnes. Des mouvements
d’opposition ont organisé des manifestations dans tout le pays qui serviront de thermomètre pour mesurer
l’insatisfaction populaire.
BRAQUAGE MAIGRE BUTIN POUR
DES BRAQUEURS À VILLEURBANNE
BURUNDI LES AFFRONTEMENTS
FONT PRÈS DE 90 MORTS
Deux individus sont repartis samedi
d’un supermarché de Villeurbanne
(Rhône) avec des rouleaux de pièces
de 1 et 2 centimes. Le préjudice atteint
seulement quelques centaines
d’euros. Les deux malfrats encagoulés et armés d’une arme de poing ont
fait irruption dans la matinée au Carrefour Contact de la ville et ont
menacé les employés. Les deux hommes sont toujours en fuite.
Les affrontements de vendredi à
Bujumbura, la capitale du Burundi,
ont fait près de 90 morts, dont quatre
soldats et quatre policiers, selon le
porte-parole de l’armée. Il s’agit des
violences les plus graves depuis la
tentative de coup d’Etat de mai dernier. A New York, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à
l ’u n a n im i t é u n e r é s o l u t i o n q u i
appelle toutes les parties au Burundi
à engager des négociations et n’exclut
pas des sanctions à terme.
FOOTBALL EURO 2016 : TIRAGE AU
SORT CLÉMENT POUR LA FRANCE
O rg a n i s a t r i c e d u c h a m p i o n n a t
d’Europe de football l’année prochaine, la France a bénéficié d’un
tirage au sort favorable pour le premier tour de la compétition. Elle
affrontera la Roumanie, l’Albanie et
la Suisse. La France ouvrira le tournoi
le 10 juin face à la Roumanie. « Cela
aurait pu être pire », a commenté le
sélectionneur français Didier Deschamps. Pour la première fois, le
tournoi accueillera 24 équipes.
En Arabiesaoudite, la première femmeélue
MER ÉGÉE UN DESTROYER
RUSSE TIRE SUR UN BATEAU
TURC
AFP
Le sélectionneur de l’équipe de
France de football a indiqué partager la position de Noël Le Graët, président à la Fédération française de
football, écartant des Bleus Karim
Benzema tant que son dossier
judiciaire n’évoluerait pas dans
l’affaire du chantage à la « sextape ».
« Aujourd’hui, il n’est pas sélectionnable, je ne sais pas ce qui va se passer
dans six mois », a déclaré Deschamps.
LA PHOTO DU JOUR
L’Italie et les Etats-Unis présidaient
dimanche à Rome une conférence
internationale pour pousser les principales factions politiques émergeant
du chaos libyen à appliquer rapidement un accord négocié difficilement
sous l’égide de l’ONU. Les puissances
occidentales souhaitent qu’un gouvernement d’union reprenne le pays
en main pour tenter de contrer le
développement de l’organisation Etat
islamique (EI).
FOOTBALL DESCHAMPS
D’ACCORD POUR EXCLURE
BENZEMA DE L’ÉQUIPE DE FRANCE
// 17
CENTRAFRIQUE LA NOUVELLE
CONSTITUTION AUX URNES
Les électeurs étaient appelés dimanche à se prononcer sur la nouvelle
Constitution. Deux semaines avant
les élections générales du 27 décembre. En même temps que le scrutin,
de violents affrontements ont eu lieu
dans l’enclave musulmane de Bangui
faisant deux morts, en marge de cette
élection. Des tirs à l’arme lourde ont
été entendus.
ON EN PARLE À NEW YORK
Aux Etats-Unis, lesrépublicains cherchent un planB
Les propos et la popularité de Donald Trump embarrassent le Grand Old Party.
l’Ecosse,desvoixsesontélevées
pour désapprouver ses propos.
Le milliardaire a été contraint,
également, d’annuler son
voyage en Israël. Aux EtatsUnis, sa proposition a été rejetée par 57 % d’Américains mais
reste approuvée par quatre
républicains sur dix.
Michel De Grandi
[email protected]
L
es républicains américains ont décidément
bien du mal à se mettre
en ordre de marche avant les
primaires de leur parti.
DonaldTrump,favoridansla
course pour l’investiture, n’est
pas étranger à cette confusion.
Ses nombreuses prises de position à l’emporte-pièce créent un
malaise de plus en plus perceptible dans les rangs du Parti
conservateur. Sa récente proposition de fermer temporairement les frontières aux musulmans a soulevé un tollé. Une
manifestation a été organisée à
New York tandis que, de l’Iran à
l’Arabiesaouditeenpassantpar
AUJOURD’HUI
10
12
14
Brest
Caen
Rouen
11
Tours
14
Poitiers
14
Limoges
18
Bayonne
15
Brive
avec
Reims
9
9
9
Strasbourg
10
15
Perpignan
Retrouvez la meilleure info météo sur
TV - MOBILES - INTERNET
10/19
8/10
13/15
13
Grenoble
14
10/14
10/13
MERCREDI
11/14
13/18
15
Nice
14
Montpellier
MARDI
6/16
14
Lyon
15
Avignon
15
Toulouse
5/13
10/14
Belfort
Dijon
15
ClermontFerrand
6/12
10
Metz
12
11 Nancy
Troyes
11
Bourges
Grand Old Party envisage cette
« brokered convention ». « Si
c’est exact, chaque électeur qui
souhaite le changement doit
savoir qu’il sera trahi. Je ne
l’accepterai pas », a déclaré le
neurochirurgien à la retraite
dansuncommuniqué.BenCarson, qui n’appartient pas à la
classe politique traditionnelle,
est, avec Donald Trump, l’une
des surprises de cette campagne puisqu’il pointe, lui aussi,
dans les premières places des
intentions de vote des électeurs
républicains derrière Donald
Trump. Le neurochirurgien ne
plaisante pas. Si le parti envisage bien ce scénario, a-t-il
encore déclaré, « je vous assure
que Donald Trump ne sera pas le
seul à quitter le parti. » n
LA MÉTÉO
7
Lille
9
Amiens
Paris
11
Orleans
14
Nantes
Bordeaux
Face au succès que rencontre ce
candidat atypique dans certaines couches de l’électorat et du
fait de l’éparpillement des candidatures – 14 au total –, le Parti
républicain envisage de plus en
plus sérieusement un plan B.
Cela afin d’éviter de se retrouver
dansuneimpasselorsdesaconvention nationale, prévue du 18
au 21 juillet à Cleveland (Ohio).
11
13
Rennes
16
Eviter l’impasse
Dans l’hypothèse où aucun
candidat ne serait parvenu à
obtenir, pendant les primaires,
le nombre requis de délégués
pour l’emporter, le Grand Old
Party pourrait mettre sur pied
une « brokered convention ».
Elle ferait alors fi des primaires
dans chaque Etat et permettrait
de nouer des accords entre candidats. Autrefois courante,
cette configuration ne s’est plus
présentée dans l’histoire politique américaine depuis plus de
soixante ans.
Alors que le projet n’en est
qu’au stade de la discussion,
Ben Carson, autre candidat à
l’investiture du Parti républicain, a menacé, vendredi, de se
présenter en tant qu’indépendant s’il se confirme que le
11/16
11/14
Marseille
16
Bastia
16
Ajaccio
10/14
13/16
10/16
12/18
10/16
JEUDI
lachainemeteo.com
AILLEURS
AMSTERDAM
CE JOUR
6/8
MARDI
5/9
MERCREDI
11/13
ATHÈNES
9/15
9/14
8/13
BERLIN
BRUXELLES
2/5
6/8
2/5
7/10
2/7
11/14
DUBAI
21/26
22/26
22/23
FRANCFORT
7/9
4/8
7/12
HONGKONG
20/23
17/21
14/18
ISTANBUL
LONDRES
9/12
8/9
9/12
10/12
8/10
14/15
MADRID
9/11
7/14
6/16
MILAN
6/7
4/10
6/11
MOSCOU
-3/-1
-3/-1
-5/-2
NEW YORK
RIO DE JANEIRO
14/17
28/29
12/16
28/30
7/12
28/30
SAN FRANCISCO
10/13
8/14
7/12
SHANGHAI
8/11
7/11
3/7
SINGAPOUR
27/29
27/29
27/30
SYDNEY
18/30
20/32
20/27
TOKYO
11/13
10/14
11/16
TORONTO
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ZURICH
Lundi 14 décembre 2015
www.lesechos.fr
La réunion de la
Fed mercredi et
le repli du pétrole
ont provoqué
des turbulences
sur tous les
marchés. // P.32
DEVISES EUR/GBP 0,723 EUR/JPY 1,3298 EUR/CHF 1,0811 GBP/USD 1,5211 USD/JPY 1,2089 USD/CHF 0,9832 TAUX EONIA -0,235 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,125 OAT 10 ANS 0,8134 T-BONDS 10 ANS 2,2393
L’ENTRETIEN DU LUNDI
ASSURANCE
DERNIÈRE HEURE
Bernard Spitz, président
de l’Association française
de l’assurance. // P. 20
Tourisme : Voyages-sncf.com
va faire alliance avec Airbnb
Valéry Hache/ AFP
INDUSTRIE & SERVICES
FOOTBALL
Michel Platini menacé d’une
lourde sanction par la Fifa. // P. 21
RENAULT-NISSAN
Un accord défensif qui laisse
les questions de fond en suspens.
Le site va inciter ses clients à
s’inscrire sur la plate-forme
pour louer leur logement
pendant leurs déplacements.
Fabienne Schmitt
[email protected]
et Romain Gueugneau
[email protected]
Objectif : encourager
les voyages, en montrant
que ceux-ci peuvent aussi
être une source de revenus.
Lionel Steinmann
[email protected]
// PP. 22 ET 23, L’ÉDITORIAL
DE DAVID BARROUX P. 12
ET « CRIBLE » P. 38
SPORT AUTOMOBILE
Le monde de la Formule 1 cherche
à baisser ses coûts. // P. 23
CHIMIE
DuPont et Dow Chemical créent
un nouveau géant de la chimie.
// P. 24
LUXE
Kering fait monter en puissance
son pôle lunettes. // P. 26
HIGH-TECH & MÉDIAS
CINÉMA
France Télévisions et les
producteurs se mettent d’accord
sur le partage des droits. // P. 27
STAR WARS
La nouvelle trilogie, ultime
machine de guerre de Disney.
// PP. 28 ET 29
DR
PME & RÉGIONS
CARROSSERIE
Durisotti rebondit grâce
au camion recyclable. // P. 30
La SNCF ne va pas se faire que des amis
dans le monde de l’hôtellerie. Voyagessncf.com, sa vitrine commerciale en ligne, a
en effet noué un partenariat avec Airbnb, la
bête noire du secteur, afin d’inciter ses
clients à s’inscrire sur la plate-forme de
location d’appartements entre particuliers.
Cette collaboration sera officialisée mardi,
mais de nombreux clients de Voyagessncf.com ont déjà été sollicités par mail. Ces
propositions ne sont pas envoyées au
hasard : elles font directement référence,
dès le titre, à une commande de billets
récemment passée sur le site et à un déplacement imminent.
« Paul, votre voyage pour Grenoble vous
fait gagner de l’argent », affirme Voyagessncf.com. Comment ? En louant votre logement, si celui-ci est libre durant votre
absence, sur la plate-forme Airbnb. Et afin
d’encourager les indécis, le site promet un
bonus : dès qu’une première location aura
été effectuée, « Voyages-sncf.com et Airbnb
vous offrent un billet aller-retour pour une
prochaine escapade en France » sous la
forme d’un bon de voyage.
Dans l’affaire, l’intérêt d’Airbnb est évident. La plate-forme américaine va gagner
en crédibilité. Elle devrait de surcroît enrichir ses listings avec de nouveaux membres, qui ont d’autant plus de chances de
devenir actifs que leur logement sera sans
doute vacant dans les jours à venir. Et la
perspective d’un futur trajet en TGV gratuit,
financé par la start-up américaine, pourrait
convaincre certains indécis de mettre leur
bien en location.
LaSNCF,desoncôté,chercheàdoperson
activité. Elle n’a pas d’intérêt financier
direct dans ce partenariat : selon une
Avec la caution de la SNCF, la start-up de l’économie collaborative
devrait encore élargir sa clientèle. Photo Andrew Harrer/Bloomberg
source proche du dossier, elle ne sera pas
rémunérée pour les clients de Voyagessncf.com qui s’inscriront chez Airbnb. Mais
elle y trouvera son compte si les voyageurs
finissent par se dire qu’en prenant en
compte le revenu complémentaire apporté
par Airbnb, cela ne coûte finalement pas si
cher de se déplacer en TGV.
La voiture aussi
Cette alliance avec la plate-forme vient
compléter la stratégie mise en place pour
gommer la perception que le TGV est
devenu cher. Avec, d’un côté, un renforcement des offres à petits prix et low cost
(Ouigo notamment). Et, de l’autre, ces suggestions afin de compenser tout ou partie
du prix du billet grâce à l’économie collaborative. Cette logique sera déclinée avec Oui-
Car,unejeunepoussedédiéeàlalocationde
voiture entre particuliers, contrôlée par la
SNCF depuis juin 2015, et dont Voyagessncf.com va assurer la promotion selon le
mêmeprincipe.Aprèsunephasedetest,ces
deux partenariats devraient être lancés
définitivement à la rentrée 2016.
Les représentants des hôteliers, eux, vont
sans doute grincer des dents devant la
publicité faite par la SNCF à Airbnb, qu’ils
accusent de déstabiliser leur marché, et
dont ils réclament un meilleur encadrement. Ils devraient être en partie entendus
par le gouvernement, qui a décidé de taxer
dès le premier euro les revenus tirés de
l’économie collaborative.
(
Lire nos informations
Page 6
MIDI-PYRÉNÉES
Latécoère va ouvrir une usine
au Maroc. // P. 31
Wall Street se fait peur à l’approche
d’une réunion décisive de la Fed.
// P. 32
BANQUE
LES ÉCHOS BUSINESS
CARNET // P. 37
SUR
DANS
« LA CHRONIQUE
BOURSE »
À 12H ET 17H30
DU LUNDI AU VENDREDI
TDF, Towercast et Itas TIM, qui diffusent les chaînes de télévision, ont
obtenu gain de cause. Depuis des mois,
ils réclamaient une indemnisation
pour rupture de contrats, après la décision du gouvernement de transférer
des fréquences audiovisuelles vers les
télécoms. Ils viennent de l’obtenir.
Selon nos informations, un amendement du gouvernement à la loi de finances a été voté vendredi après-midi. Il
prévoit d’attribuer à TDF, Towercast et
Itas TIM la somme de 68 millions
d’euros. C’est moins que ce que les diffuseurs espéraient : ils tablaient sur 100 à
150 millions. Mais plus que ce qui leur
avait été proposé au départ, c’est-à-dire
36 millions. Concrètement, ces crédits
vont être inscrits dans le budget de
l’ANFR (Agence nationale des fréquences) qui se monte désormais à 95 millions, contre 63 millions jusqu’ici.
Le fait est qu’avec le transfert des fréquences audiovisuelles aux télécoms
(les fréquences de la « bande 700 »,
attribuées récemment), un diffuseur
comme TDF (qui détient 70 % du marché) peut perdre jusqu’à 25 % de son
Le transfert
des fréquences
audiovisuelles aux
télécoms va se traduire
par l’introduction d’une
nouvelle norme pour
la télévision, le MPEG4.
chiffre d’affaires sur les contrats conclus avec les chaînes de télévision. Certaines estimations faisaient aussi état
d’une perte de plus de 10 % de ses revenus pour Itas Tim. Voilà pourquoi TDF
et ses concurrents réclamaient une
compensation pour le préjudice lié à
ces ruptures de contrats.
Ecran noir
FINANCE & MARCHÉS
MARCHÉS
Radiographie de l’inspection générale, l’élite de la banque. // P. 33
Télévision :
l’Etat versera
68 millions
aux diffuseurs
de la TNT
Trouver en quelques jours un dirigeant ou expert
pour une mission en France ou à l’international.
Accompagner
un projet
Redresser
une entité
Transformer
une activité
Remplacer
un manager
Certains redoutaient, ces dernières
semaines, que les téléviseurs des Français se transforment en écrans noirs.
Car le transfert de cette bande de fréquencesaudiovisuellesauxtélécomsva
se traduire par l’introduction d’une
nouvelle norme pour la télévision, le
MPEG4. Et pour certains foyers, cela
signifie qu’ils vont devoir changer de
téléviseur ou acheter un décodeur à
partir d’avril 2016.
Or ces évolutions mobilisent plusieurs acteurs. N’ayant aucune garantie
d’être indemnisés, certains diffuseurs
pratiquaient la politique de la chaise
vide aux réunions censées préparer ces
changements. Ils menaçaient aussi
d’action en justice qui auraient eu pour
effet de retarder tout le processus.
Désormais, le débat est clos. La loi de
finances doit encore repasser au Sénat
la semaine prochaine, mais il y a peu de
risque que le texte évolue sur ce point.
Reste désormais à bien informer les
Français sur le changement de norme
télévisuelle. Pour cela, le budget de
l’ANFR prévoit 27 millions à la fois pour
lancer une vaste campagne de communication et pour accompagner les téléspectateurs. n
shutterstock
Nouveau plongeon
des cours du pétrole
20 //
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
l’entretien du lundi
« L’urgence
n’est pas que
sécuritaire,
elle est aussi
économique
et sociale »
Lætitia Duarte
BERNARD SPITZ
Président de l’Association
française de l’assurance
Propos recueillis par
Ninon Renaud, Laurent Thévenin
et Guillaume Maujean
Ces élections régionales resteront
marquées par la percée du Front
national. Quelle analyse en faitesvous, quelles leçons en tirez-vous ?
Elles resteront à coup sûr comme un
moment particulier de notre vie publique,
qui s’inscrit dans un contexte lui-même inédit. Jamais l’Europe n’a eu à faire face à
autant d’éléments de fragmentation simultanés :menaceterroriste,crisedesmigrants,
chômagedemasse,fragilisationdel’exécutif
allemand, explosion de Schengen… Quelles
valeurs communes avons-nous aujourd’hui
avec la Hongrie ? Ajoutons la montée des
mouvements indépendantistes comme en
Catalogne, l’épée de Damoclès du Brexit ; et,
plus généralement, la montée des populismes, en France comme ailleurs.
Quels liens faites-vous entre tous
ces événements ?
Incompréhension. Manque de cohérence.
Et surtout perte de confiance en l’Europe.
Tout le monde a encore en tête les innombrables réunions, week-end, et nuits blanches pour sauver la Grèce de la faillite. La
crise des migrants est loin d’avoir suscité
autant l’urgence. Et pourtant, elle est infiniment plus préoccupante aux yeux des
Européens.
Plusieurs sommets
y ont été consacrés…
Oui, mais jamais avec autant d’intensité. Et
d’ailleurs, avec un piètre résultat. Le message reçu par l’opinion est donc négatif :
l’Europe s’occupe de l’euro mais pas des
Européens. Après ce rendez-vous raté sur
l’essentiel, le devoir de protection des
citoyens, comment s’étonner que la population penche pour le repli sur soi ?
C’est un problème de leadership
européen…
C’est vrai ! Moquant déjà cette absence de
leadership, Kissinger avait dit il y a bien
longtemps que les Etats-Unis ne savaient
pas quel numéro de téléphone appeler. Eh
bien, aujourd’hui, les Européens non plus…
Or l’Europe devrait peser plus que jamais
pour nous permettre de répondre aux défis
économiques de la mondialisation et aux
exigences de sécurité.
L’absence de l’Europe, c’est la
principale raison de la percée du FN ?
C’en est une parmi d’autres. La question
sécuritaire et le fait migratoire ont toujours
été au centre des messages du FN et ils ont
dominé la campagne. Autre raison, l’économie, avec ce cocktail détonant de fiscalité et
de chômage, singulièrement celui des jeunes, qui a préparé le terrain, quand bien
mêmeleprogrammeéconomiqueduFNne
résiste pas à l’analyse. Troisième raison, le
besoin de renouvellement : tout le monde
sent qu’il est temps de changer de logiciel,
qu’une autre offre politique est nécessaire.
Si un tiers des jeunes ont voté Front national, c’est aussi parce qu’ils ne se voient
représentés nulle part. Tandis que le FN
compte parmi ses membres les benjamins
de l’Assemblée nationale et du Sénat…
Il est temps de changer
de logiciel. Une autre offre
politique est nécessaire.
La première priorité,
c’est d’être constant
et lisible en confirmant
les mesures en faveur
de la compétitivité.
Le titre de votre dernier ouvrage
s’intitule, précisément, « On achève
bien les jeunes »…
…car nous avons effectivement sacrifié notre
jeunesse. Par négligence, en faisant d’elle la
variable d’ajustement de réformes toujours
repoussées. Regardons l’écart avec l’Allemagne, qui est à 5 % de chômage total et 7 %
pour les jeunes ; nous en sommes, nous, respectivementà11et25 % !Ilyabienunepréférence française pour le chômage… des jeunes. La durée moyenne croissante du
chômage est aussi préoccupante : 568 jours,
plus d’un an et demi. C’est le signe que beaucoupdechômeurssortentdel’employabilité.
D’où peut venir la réponse ?
En France, on ne la voit guère, d’où ce sentiment d’anxiété et de défiance, synonyme de
crise : un mot qui, étymologiquement, nous
vientdugrec« krisis »,quisignifiel’instantde
la décision. Nous y voilà. L’urgence n’est pas
que sécuritaire, elle est aussi économique et
sociale.
Et en Europe ?
Même constat. On a besoin d’une dynamique franco-allemande, que nous allons
encourager pour notre part au Medef en
prenantdesinitiativesaveclesorganisations
d’employeurs allemandes. Les entreprises
sont un pilier de stabilité sur lequel les resp onsables publics doivent p ouvoir
s’appuyer. Mais il ne faut pas non plus tout
attendredel’Europe.Lapolitiquemonétaire
de la BCE, même ultra-accommodante, ne
remplace pas la gouvernance nécessaire
pour que les économies de la zone euro convergent davantage. Elle ne fera pas non plus
les réformes à la place des Etats européens.
A eux de prendre leurs responsabilités.
Quelles doivent être les priorités
de l’exécutif en France ?
La ligne de fracture est nette entre les perspectives de croissance du Royaume-Uni, de
l’Espagne, du Portugal, des pays qui ont fait
des réformes, et les autres, dont la France. A
mon sens, la première priorité – et aussi la
plus accessible – c’est d’être constant et lisible en confirmant les mesures en faveur de
la compétitivité. Cela passe par des choses
simples : ouvrir, stabiliser, simplifier pour
retrouver la confiance. Car c’est de
confiance, plus encore que de financements, que nous avons besoin pour encourager les investisseurs. Ce que propose
Emmanuel Macron sur les retraites supplémentaires professionnelles, d’assouplir le
cadre prudentiel de ces quelque 150 milliards de « fonds de pension à la française »,
est une bonne chose ; comme la modernisation attendue des contrats d’assurance-vie
Eurocroissance qui permettra de mieux
financer l’économie productive. Ouvrir
donc, mais aussi stabiliser l’acquis : rien
n’est pire que de remettre en doute les engagements publics tels le Cice ou de créer sans
cesse de nouvelles taxes : sur les grands
magasins, le gazole, la protection juridique,
sans parler de cette funeste idée de CSG progressive. Bref, ne touchons plus à l’impôt.
La droite comme la gauche ont voulu la
taxe sur les transactions financières…
En effet. L’une des mesures les plus unanimement contestées dans les milieux économiques est aussi l’une des rares qui aura fait
consensus chez les politiques : voilà qui en
dit long sur le fossé qui existe entre ces deux
univers.
Le mandat de François Hollande
s’achève dans dix-huit mois : ce laps
de temps peut-il lui permettre
d’inverser la tendance ?
Oui, s’il pousse la logique de la réforme et de
la simplification administrative qui restent
descombats.« Lessismore »,disaitMiesvan
derRohe.Voilàquidevraitinspirerlaconfec-
D
Son parcours
en 1959, Bernard Spitz est diplômé
•deNél’Institut
d’études politiques de Paris
et de l’Essec, et ancien élève de l’ENA.
Conseiller au cabinet de Michel Rocard
•à Matignon
entre 1988 et 1991, puis directeur à la direction générale de Canal+, il a
notamment dirigé la stratégie de Vivendi
Universal entre 2000 et 2004.
Président de la Fédération française
des sociétés d’assurances (FFSA) depuis
octobre 2008 et de l’Association française
de l’assurance (AFA), il préside aussi le
pôle International et Europe du Medef.
•
D
Son actualité
Membre des Gracques, il est l’auteur
•cette
année de « On achève bien
les jeunes » (Grasset).
l’occasion de la COP21 et à l’initiative
•deAl’AFA,
une vingtaine de fédérations
européennes et internationales
d'assureurs et de réassureurs ont lancé
un « Appel pour le climat ».
L’AFA a validé la semaine dernière le
projet de statuts de la future fédération
unique de l’assurance, qui sera opérationnelle le 1er juillet 2016.
•
tion des lois et règlements. Au chapitre des
réformes structurelles, je mettrais en avant
le marché du travail, dont le cadre obsolète
pénalise l’emploi ; et l’éducation, notamment pour remédier à l’échec de l’apprentissagequidevraitêtrelaclefcontrelechômage
des jeunes. Pour des raisons culturelles, on
néglige les métiers manuels, ce qui est paradoxal dans un pays dont les marques de luxe
célèbrent chaque jour la qualité de nos artisans du « fait main ». Il y a aussi que, chez
nous, les entreprises sont hors du système
éducatif, alors qu’elles sont au cœur du dispositif outre-Rhin. En Allemagne, elles
offrent des formations en phase avec leurs
besoins actuels et futurs. Et ça marche !
Rassurer apparaît difficile
dans un monde où se multiplient
les risques aussi aléatoires
que le terrorisme…
Oui, le climat est anxiogène. La crise économique y a sa part. Le terrorisme aussi, puisque c’est sa finalité. Mais les peurs prospèrent sur l’idée fausse que le progrès d’une
société repose sur le risque zéro, alors qu’au
contraire la prise de risque est au cœur de la
dynamique du progrès. Le « principe de
précaution » entraîne un déni de responsabilité et l’application de l’axiome selon
lequel « la voiture qui reste au garage n’a pas
d’accident ». C’est vrai, mais elle ne nous
mène pas loin ! D’une manière générale,
nous avons, nous, assureurs, un rôle essentiel à jouer car notre métier est d’anticiper,
mesurer et gérer le risque pour protéger au
mieux les personnes.
Ne contribuez-vous pas à entretenir
la peur quand vous annoncez que les
catastrophes naturelles vont coûter
deux fois plus cher d’ici à 2040 ?
Ce n’est pas une prévision. C’est une projection qui doit nous pousser à agir. Si rien ne
changeait, effectivement, le coût des aléas
naturels pourrait quasi doubler à 92 milliards d’euros sur les vingt-cinq prochaines
années. D’où nos propositions concrètes :
systématiser l’adoption de plans de prévention des risques littoraux puisque, sur
300 communes fortement exposées à la
submersion marine, seules une soixantaine
en disposent ; ou, autre exemple, face au
péril sécheresse, imposer une étude géologique avant la délivrance d’un permis de
construire. La COP21, dont les assureurs
sont des partenaires engagés, doit nous
conduire à moderniser notre régime des
catastrophes naturelles dès 2016, dans
l’intérêt de tous. Au-delà, il est essentiel de
sensibiliser davantage les jeunes dès l’école
à la prévention. On voit hélas, lors de catastrophes naturelles, que trop de pertes
humaines sont consécutives à de mauvais
réflexes.
Vous allez créer une fédération
unique de l’assurance. Le secteur
avait-il du mal à se faire entendre ?
C’est un projet magnifique, dont j’ai rêvé,
comme tous mes prédécesseurs. Avec Pascal Demurger, le président du Groupement
des entreprises mutuelles d’assurance,
nous avons estimé que le moment était
venu, et travaillé depuis plus d’un an en ce
sens. La future Fédération française de
l’assurance permettra à l’assurance française de parler d’une seule voix, à Paris
comme à Bruxelles. Un atout essentiel pour
notre secteur, au moment où il s’engage
avec succès dans l’internationalisation et
l’adaptation au numérique. n
// 21
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
INDUSTRIE
&SERVICES MichelPlatini menacé d’une
lourdesanction par laFifa
l Un porte-parole a jugé « certaine » une suspension de plusieurs années.
l L’ancien numéro 10 devrait s’en remettre au Tribunal arbitral du sport.
à suivre
vendredi soir, Michel Platini a
réagi et dénoncé « fermement ces
pratiques qui mettent au grand jour
le simulacre de procédure dont il est
l’objet depuis des semaines ».
SPORT
Jacques Demarthon/AFP
Christophe Palierse
[email protected]
Une nouvelle gare à Paris
TRANSPORT — La SNCF a mis en service, dimanche, dans le
19e arrondissement une nouvelle gare, baptisée Rosa Parks, sur la
ligne E du RER. Située à proximité de la porte d’Aubervilliers, elle
doit contribuer à désenclaver un quartier encore mal desservi, et
devrait accueillir à terme 85.000 voyageurs par jour, dont
13.000 aux heures de pointe. Les travaux ont duré cinq ans et coûté
130 millions d’euros, dont la moitié a été payée par la Région Ile-deFrance. L’inauguration officielle, décalée pour cause d’état
d’urgence et d’élections régionales, aura lieu l’an prochain.
La vente de Pininfarina à Mahindra
serait imminente
AUTOMOBILE — Le constructeur automobile indien Mahindra
& Mahindra est sur le point de signer un accord portant sur le
rachat du designer italien Pininfarina, a rapporté vendredi
l’agence Reuters. Les deux parties seraient tombées d’accord
après des mois de négociations et une annonce officielle pourrait
intervenir dès la semaine prochaine. Pininfarina, qui a construit
sa renommée en dessinant les lignes de modèles Ferrari, Maserati,
Rolls-Royce ou encore Cadillac, est en perte depuis des années.
SERVICES — Selon « Le Monde », les quatre acteurs historiques
du marché du titre restaurant (Edenred, Sodexo, groupe Up et
Natixis) font l’objet d’une plainte déposée devant l’Autorité de la
concurrence par Resto Flash, l’un des nouveaux entrants sur ce
secteur. Les quatre sociétés sont soupçonnées de s’être concertées pour casser les prix auprès des entreprises clientes, et augmenter les commissions appliquées aux restaurateurs. L’Autorité devrait rendre sa décision au printemps prochain.
AstraZeneca
prêt à se
renforcer
dans le cancer
Gaelle Lucas
— Correspondante à Madrid
rat chinois Fosun, propriétaire
notamment du Club Med, a indiqué
vendredi que son président Guo
Guangchang(photo),quiavait« disparu » mercredi (nos éditions des
11 et 12 décembre), « assiste actuellement » lajustice chinoise dans« certaines enquêtes ». Il « devrait continueràprendrepartauxdécisionssur
les sujets majeurs de l’entreprise avec
des moyens appropriés ». Fosun,
dontlesopérations« restentnormales », a suspendu sa cotation à la
Bourse de Hong Kong.
PHARMACIE — Le britannique
AstraZeneca serait, selon le « Wall
Street Journal », sur le point de
racheter pour 5 milliards de dollars la société Acerta Pharma. Spécialisée en cancérologie, domaine
où AstraZeneca souhaite se renforcer, son attrait principal est
l’acabrutinib, un produit qui a
donné de très bons résultats en
phases I et II dans le traitement de
la leucemie. En mai dernier, AbbVie avait racheté un produit équivalent, déjà commercialisé, pour
21 milliards de dollars.
DR
Eric Piermont/AFP
CONGLOMÉRAT — Le conglomé-
DR
Fosun donne
des nouvelles
de son patron
Le club catalan table
sur le développement de
la marque à l’international.
PÉTROLE — ExxonMobil s’est
choisi Darren Woods, responsable du raffinage, comme futur
président, pour succéder à Rex
Tillerson mettant un terme à la
concurrence qui l’opposait au
directeur de la production, Jack
Williams. Entré dans le groupe en
1992, cet ingénieur électricien de
cinquante ans, originaire du Kansas, est le plus jeune des 13 membres du conseil d’administration.
Il prendra ses fonctions d’ici à
mars 2017.
Soutien de l’UEFA
Le patron de l’UEFA, qui a reçu – à
nouveau – le soutien de son organisation, devrait voir son avenir se
jouer en dernier ressort au Tribunal arbitral du sport (TAS). Selon
toute vraisemblance, le TAS serait
en effet saisi en cas de sanction de
la chambre de jugement, confirmée par la commission de recours
de la Fifa.
Certes, le TAS a maintenu vendredi dernier la suspension provisoire de Michel Platini de toutes
ses fonctions dans le football,
mais il n’a pas jugé sur le fond. En
outre, le tribunal a considéré que
le maintien de cette sanction
« n’était pas susceptible de causer
un dommage irréparable » dans la
mesure où la Fifa s’est engagée à ce
que la chambre de jugement
rende sa décision sur le fond le
5 janvier 2016 au plus tard, terme
de sa suspension provisoire. En
outre, le TAS a observé que sa
levée n’aurait pas garanti à Michel
Platini la validation de sa candidature pour l’élection présidentielle
de la Fifa, prévue le 26 février. n
Le président de l’UEFA, Michel Platini. Photo Valéry Hache/AFP
LeBarça
vise1milliard
derevenus
en2020
L’Autorité de la concurrence enquête
sur le marché des titres restaurant
ExxonMobil
a choisi son
futur dirigeant
Michel Platini aura-t-il droit à un
traitement intègre par la chambre
de jugement de la commission
éthique de la Fifa ? La question se
pose abruptement alors que,
selon « L’Equipe », cette dernière
doit examiner son cas le
18 décembre et faire part de sa
décision le 21. Le porte-parole de la
commission éthique de la Fifa,
Andreas Bantel, a en effet instruit
un quasi-procès en place publique
du président suspendu provisoirement de l’UEFA dans un entretien accordé vendredi à l’édition
électronique du quotidien sportif.
Le porte-parole a ainsi assuré
que « la question de la corruption
est bien fondée ». Mieux, « en supposant que l’argument de corruption ne soit pas accepté », Andreas
Bantel a affirmé que « Platini sera
certainement suspendu pour plusieurs années », après avoir égrené
« plusieurs autres délits contre la
loi pénale (suisse, NDLR), comme
le conflit d’intérêts, la gestion
déloyale ou la falsification des
comptes ».
Dans un communiqué publié
Les ambitions du président du FC
Barcelone ne se limitent pas aux
performances sportives. Josep
María Bartomeu, réélu à la tête du
Barça en juillet, veut se distinguer
aussi sur le plan financier. « Nous
voulons être le premier club à atteindre 1 milliard d’euros de revenus »,
a-t-il affirmé vendredi dans une
interview au « Financial Times ».
Soit plus du double des revenus
générés en 2014, selon Deloitte.
Cette course au chiffre d’affaires
doit permettre au club catalan de
rivaliser avec les grands clubs
anglais, qui profitent de droits télévisés record. Si Josep María Bartomeu assure que le FC Barcelone dispose de ressources suffisantes pour
éviter que ses stars Messi ou Neymar soient débauchées, il s’inquiète
en revanche du départ de certains
jeunes talents de sa pépinière de
joueurs. Pour faire face, le club, qui
appartient à ses 153.000 « socios »,
veut renforcer sa marque à l’international. Il va ouvrir des bureaux à
São Paulo, New York et Shanghai,
outre celui qu’il a déjà à Hong Kong.
L’agrandissement du stade du
Camp Nou de 97.000 à 105.000 places va également permettre d’augmenter les recettes.
Par ailleurs, le Barça, qui est en
discussion avec son sponsor Qatar
Airways pour prolonger son contrat, renonce à apposer le nom de
l’Unicef sur son maillot: «Nous sommes en compétition avec des clubs qui
appartiennent à de grandes corporations ou à des multimillionnaires
avec d’énormes ressources. Il serait
utopique de retourner avec l’Unicef »,
s’est-il justifié.
Plus d’information sur lesechos.fr
Actionnaires de
Montupet, apportez
vos titres à l’OPA
amicale initiée par Linamar
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de Montupet initiée par Linamar
soutenue par le conseil d’administration et les
actionnaires historiques de Montupet
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jeudi 10 décembre 2015
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bourse par rapport au
cours de clôture du 14
octobre 2015.
Un projet de croissance mondial
L’alliance de deux expertises internationalement reconnues
L’usinage de finition de Linamar et la fonderie de Montupet
Les modalités de l’Offre figurent dans la
note d’information et la note en réponse
ayant reçu respectivement les visas n°15-618 et
n°15-619 de l’AMF du 8/12/15 qui sont disponibles
sur le site internet de l’AMF (www.amf-france.org).
La note d’information et le document relatif aux autres
informations de Linamar GmbH (LG) et Linamar Forging
Holding GmbH (LFHG) sont disponibles sur le site internet de
Pour
Linamar Corporation (www.linamar.com) et des copies papiers peuvent
être obtenues sans frais auprès de Deutsche Bank, 23-25 av. F. Roosevelt
75008 Paris et de Natixis, 47 quai d’Austerlitz 75013 Paris. La note en réponse
et le document relatif aux autres informations de Montupet S.A sont également
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22 // INDUSTRIE & SERVICES
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
AUTOMOBILE
Renault-Nissan : unaccord défensifqui
laisse lesquestions de fondensuspens
l L’accord signé vendredi renforce l’Etat français tout en donnant des garanties à Renault et à son allié Nissan.
l Teinté de défiance réciproque, il ne s’attaque pas à la gouvernance de l’Alliance, qui a justement cristallisé le conflit.
Pourunpeu,ilss’embrasseraient.Le
compromis final entre l’Etat français et l’Alliance Renault-Nissan,
présenté vendredi, a été salué par
toutes les parties. Une « conclusion
positive », salue Bercy dans un communiqué, tandis que Carlos Ghosn,
le patron de Renault-Nissan, a salué
un « accord solide », et qu’Hiroto
Saikawa, le négociateur de Nissan,
s’est dit « très satisfait par cet aboutissement ». Sans compter que les
conseils d’administration de
Renault et de Nissan, qui se tenaient
au même moment, ont tous deux
ratifié l’accord « à l’unanimité ».
Le soulagement est logique, tant
le compromis n’avait rien d’évident.
Depuis la montée surprise, en avril,
de l’Etat au capital de Renault (à
19,7 %, contre 15 % jusqu’à présent),
destinée à s’assurer de l’attribution
de droits de vote double, l’exécutif et
l’alliance franco-japonaise se sont
livrés à un bras de fer sans répit,
riche en coups de bluff et intimidations publiques. Pour résoudre la
crise,lespartiesontchoisiunaccord
juridique très technique, qui ressemble davantage à une ligne Maginot plutôt qu’à une entente cordiale
(lire ci-contre). Chacun peut certes
avancer sa satisfaction. En premier
lieu, l’Etat, qui sort renforcé en conservant ses droits de vote double – et
donc sa minorité de blocage – sur les
sujets stratégiques. Mais, pour satisfaire Renault et Nissan, il les limite
sur les décisions opérationnelles.
Restequeledétaildesmesuresmontre à quel point chacun se méfie de
l’autre. Exemple, la clause qui permet à l’Etat de récupérer ses droits
de vote double sur tous les sujets en
cas d’action hostile de Nissan.
L’essentiel est préservé
Mais l’accord fait aussi émerger
pour la première fois depuis seize
ans une certaine méfiance entre
Renault et Nissan. Outre la clause de
remontée du groupe japonais au
capital de son allié français, il n’est
pas neutre que le constructeur nippon obtienne que son premier
actionnaire (43,4 % du capital)
n’interfèrepassurunesériedesujets
(nomination, révocation, rémunération des membres de son conseil,
résolution d’un actionnaire sur
laquelle Nissan se sera opposé).
Certes, les parties ont préservé
l’essentiel : l’alliance industrielle
entre Renault et Nissan. Une opportunité pour le groupe français, qui
profite des dividendes de son allié et
Les points clefs
Accord contractuel entre
Renault et l’Etat : l’Etat dispose
de droits de vote double – et donc
d’une minorité de blocage – pour
les sujets stratégiques (fusion,
dividende...). Mais son influence
sera limitée entre 17,9 et 20 % – en
fonction du quorum de l’assemblée
– pour les décisions ordinaires.
Amendement du Rama
(accord-cadre) entre Renault
et Nissan : le constructeur
français s’abstiendra de toute
interférence chez Nissan sur les
points suivants : nomination,
révocation et rémunération des
membres du conseil, résolutions
non approuvées par Nissan.
Clauses de non-respect :
Si Renault devient majoritaire
en sièges au conseil de Nissan,
celui-ci pourra monter au capital
de Renault – ce qui, à partir de 25 %
du capital, fera tomber les droits
de vote du français. A l’inverse, si
Nissan modifie ou viole le Rama, ou
récupère des droits de vote, l’Etat
retrouve des droits de vote double
sur tous les sujets.
de ses synergies, même si certains
dans l’Hexagone jugeront que le
français ne s’est pas développé aussi
bien qu’il aurait pu ces dernières
années. Mais est-on si sûr que « l’épisode ne laissera pas de traces »
comme le pense Carlos Ghosn ? En
huit mois, la crise de confiance a
éclaté au grand jour. Côté Etat,
Emmanuel Macron pointait les
« agendas cachés » et les « conflits
d’intérêts » de Carlos Ghosn, chargé
à la fois de défendre les intérêts de
Renault et ceux de Nissan. « Carlos
Ghosn est PDG, pas actionnaire »,
recadrait publiquement le ministre.
Côté Renault, on convoquait pas
moins de quatre conseils extraordinairesdepuisavril,etlesadministrateurs indépendants n’hésitaient pas
à prendre ouvertement position
contre l’Etat. Quant à Nissan, il allait
jusqu’à menacer de rééquilibrer
l’Alliance et de dénoncer le Rama,
l’accord-cadre qui lie depuis 2002
les deux constructeurs. Signe de
l’ambiance, l’accord, qui avait été
ficeléparlesnégociateursjeudidans
la nuit, a failli capoter pendant
le conseil de vendredi du fait de
divergences entre Carlos Ghosn et
Emmanuel Macron sur le plafond
chiffré des droits de vote de l’Etat.
Ce quasi-statu quo teinté de
méfiance est-il une solution durable ? Soumis à un Etat influent et
imprévisible, assis sur deux groupes
auxculturestrèsdifférentes,etultradépendant d’un Carlos Ghosn qui
n’est pas éternel, le tandem francojaponais est d’un équilibre très fragile. Et la destination finale de l’aréopage franco-japonais reste toujours
inconnue. Certains veulent croire
que le conflit de ces derniers mois
pourrait servir de déclic pour
cimenter l’Alliance dans une fusion
totale, à la faveur d’un changement
politique, et pérenniser ainsi les
structures. D’autres, au contraire,
jugent qu’il l’éloigne. « On n’est pas
prêt » pour une fusion, a tranché
vendredi Carlos Ghosn, qui s’irrite
des accusations en France de « nissanisation » de Renault et, à
l’inverse au Japon, de celles de
« renaultisation » de Nissan…
Lire l’éditorial de
(
David Barroux page 12
et « Crible » page 38
Plusieurs
négociateurs
Destinscroisés dansl’auto
Avant tout juridique, l’accord a monopolisé trois cabinets d’avocats extérieurs : Sullivan & Cromwell pour Renault, Latham
& Watkins pour Nissan, et
Darrois pour l’Etat. Outre
Carlos Ghosn, la négociation a été pilotée chez Renault par Mouna Sepehri
– la directrice juridique du
constructeur français – et
chez Nissan par Hiroto Saikawa et Greg Kelly, deux
membres du conseil d’administration du groupe japonais. Ils avaient en face
d’eux, côté Bercy, l’Agence
des participations de l’Etat
(avec son patron Martin
Vial, épaulé par Aymeric
Ducrocq) et le cabinet
d’Emmanuel Macron.
Depuis 1999, Renault et
Nissan ont tissé des liens de
plus en plus forts. Aller plus
loin est difficile. Revenir
en arrière, impensable.
Unexercicede haute voltigepour CarlosGhosn
U
n vrai exercice de funambule. PDG à la fois de
Renault et de Nissan, Carlos
Ghosn se devait, pendant les huit
mois de crise, de préserver à la fois
les intérêts du constructeur français
et ceux de son allié japonais, sans
pour autant se fâcher totalement
avec l’Etat français, son premier
actionnaire. Pour ses défenseurs,
l’homme a joué pleinement son rôle
de protecteur d’un tandem francojaponais fragilisé par le « pyromane » Emmanuel Macron. En
imposant ses droits de vote double,
l’Etat aurait rompu l’équilibre d’une
alliance performante, basée sur la
confiance entre les partenaires. Bien
que détenant 43,4 % de Nissan,
Renault n’a jamais exercé à fond ses
droits(administrateurs chez Nissan,
nomination dans le management),
et ne consolide pas les comptes de
ANALYSE
Maxime Amiot
son allié. D’où le mérite de Carlos
Ghosn d’être parvenu à raisonner le
géant japonais, contributeur clef
aux résultats de Renault, qui, irrité
par l’Etat, aurait pu dénoncer
l’accord-cadre qui le lie à son allié
français.
Pour ses opposants, cette vision
deschosesestenpartiefactice.Composé de cadres dirigeants placés
sous sa responsabilité, le conseil
d’administration de Nissan est sous
le contrôle du patron franco-brésilien. Et ce serait surtout pour éviter
d’être taxé de conflit d’intérêts que le
double PDG aurait mandaté son
numéro deux chez Nissan, Hiroto
Saikawa, pour mener les discus-
sions. En donnant ainsi un visage
autonome à Nissan, Carlos Ghosn
aurait joué un jeu risqué, laissant
entendrequelesdeuxconstructeurs
avaient des intérêts divergents – Nissan demandait une baisse des droits
de Renault dans le Rama –, alors
même que le double PDG est garant
de l’intérêt social des deux acteurs.
Au fond, c’est la gouvernance
actuelle qui pose question. Celle-ci
repose avant tout sur Carlos Ghosn,
seul patron suffisamment légitime
pour diriger à la fois Renault et surtout Nissan – qu’il a redressé en
2000. L’homme s’est rendu si incontournable qu’il pourrait rester à la
présidence de Renault jusqu’en
2022. Ce statut à part, qui lui permet
de batailler avec son premier actionnaire,l’Etatfrançais,CarlosGhosnle
fonde sur les solides résultats de
l’Alliance, mais aussi dans l’accord-
cadre (Rama) qui régit le tandem
franco-japonais.Ultraconfidentiel,il
accorde au directoire de l’Alliance
– baptisé RNBV, présidé par Carlos
Ghosn et basé à Amsterdam – un
vrai pouvoir stratégique autonome,
grignotant en partie les prérogatives
des conseils de Renault et Nissan.
Imaginé en 2002, avant que celui-ci
ne devienne PDG de Renault, cet
accord n’avait pas forcément prévu
que les deux groupes aient le même
patron. Il précise ainsi que ce soit le
PDG de Renault qui ait le dernier
motsurlesdécisionsdeRNBV.Mais,
dès lors qu’il est aussi le patron de
Nissan, au nom de qui Carlos Ghosn
prend-il les décisions ? Pour lever
toute ambiguïté, le double PDG sera
désormais de plus en plus attendu
sur sa capacité à permettre à
l’Alliance de lui survivre, en préservant l’intérêt des deux groupes. n
Julien Dupont-Calbo
[email protected]
Seize ans de vie à deux, cela forge
des liens inextricables. Attelés
depuis le tournant du siècle,
Renault et Nissan se sont lentement
imbriqués. Ont-ils pour autant
atteint un point de non-retour ?
En attendant une hypothétique
et lointaine fusion, le tandem franco-japonais a déjà franchi un certain nombre d’étapes. Des achats en
commun auprès des équipementiers depuis 2001, du partage d’usines (en Russie, au Brésil, au Maroc,
en Afrique du Sud, en Inde, au
Mexique, et même à Flins, en
France…), le déploiement depuis
deux ans de plates-formes communes de conception (la « démarche
CMF », pour Common Module
Family), qui doivent équiper 70 %
des modèles des deux groupes d’ici
à 2020. Ou encore de précieux
investissements de R&D mutualisés… La liste est longue et la somme
de ces synergies devrait permettre
d’économiser au total plus de 4 milliards l’an prochain, assurait
récemment l’Alliance.
Mais, à vrai dire, ce sont plutôt les
épreuves communes traversées qui
ont façonné l’attelage. En 1999, les
équipes de Renault, emmenées par
Carlos Ghosn, avaient remis en
piste Nissan, alors en très fâcheuse
posture. Dix ans plus tard, les rôles
sont inversés. Les dividendes versés
par le japonais, des milliards
d’euros, permettent à Renault d’éviter le pire lors de la crise économique européenne. Au sortir de celle-ci, en 2010, les deux groupes
décident de densifier leur pilotage
commun, avec la création d’une
structure mutualisée de gouver-
Kazuriho Nogi/AFP
Maxime Amiot
[email protected]
Le patron de l’Alliance
Renault-Nissan, Carlos Ghosn.
nance, l’Alliance Renault-Nissan.
Depuis l’an dernier, les postes clefs
n’y sont d’ailleurs plus doublés. Et
les groupes sont chapeautés, tout
en haut de leurs pyramides respectives, par les mêmes responsables
technologie, ressources humaines,
production, logistique ou achats.
Dès lors, la gestion du duo est devenue plus sensible avec le partage
concret des prérogatives entre les
équipes, comme le prouve l’affolante complexité de l’accord qui
vient d’être trouvé avec l’Etat français. Côté hexagonal, certains
s’inquiètent ces derniers temps de
voir partir au Japon certaines fonctions clefs. Charge à Carlos Ghosn
de trouver un équilibre politique
satisfaisant toutes les parties et efficace pour le business. Une gageure
nécessaire : dans un univers automobile qui voit arriver de nouveaux
concurrents et qui réclame toujours plus d’investissements, les
deux constructeurs ont tout à
gagner à rester arrimés l’un à
l’autre. Même Nissan, pourtant
deux fois plus imposant que son
partenaire français, serait sans
doute un peu faible s’il se retrouvait
tout seul. n
INDUSTRIE & SERVICES // 23
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
Le coupde poker
d’Emmanuel Macron
Le ministre de l’Economie
a fait du bras de fer avec
Renault le symbole
de sa vision du rôle
de l’Etat actionnaire.
La partie aurait pu plus mal
tourner pour Emmanuel
Macron. Depuis huit mois, le
ministredel’Economiejouaitun
pokermenteursansfinavecCarlos Ghosn, le patron de Renault,
de Nissan et de l’Allia nce
Renault-Nissan. Vendredi, il a
quitté la table avec ce qu’il était
venu chercher : des droits de
vote double, soit la réassurance
du poids de la France au sein de
Renault.
« Le principal dans une
alliance, c’est la confiance », martèle depuis avril Carlos Ghosn,
commepoursoulignerencorele
risque fou pris, à ses yeux, par
Emmanuel Macron au printemps dernier. Pour faire appliquer la loi Florange, l’Etat était
cavalièrement monté au capital
de Renault. En s’opposant à la
manœuvre, Carlos Ghosn entre
dans son jeu. A l’époque, Emmanuel Macron cherchait un
moyen de donner le change à
gauche et de concrétiser sa nouvelle doctrine de l’Etat actionnaire – actionnaire de long
terme,toujours,maisplusactif…
Pour le ministre, Renault fait
donc figure de parfaite victime
expiatoire : son PDG, Carlos
Ghosn, donne peu de signes
d’allégeance, se montre peu
disert quand il s’agit d’aborder le
futur de l’alliance franco-japonaise, et ce alors que Renault ne
pèsepastrèslourdenfacedeNissan. Mettre au pas le Losange,
c’est faire de la politique industrielleetmasquerlapertedefleurons nationaux comme Alcatel,
Lafarge ou Alstom. « Macron est
en campagne », s’agace-t-on dans
le camp d’en face.
Un jeu de dupes
L’ancien de chez Rothschild est
plutôt comme un poisson dans
l’eau.Lebluffetlesnégociations
à couteaux tirés, il connaît. Carlos Ghosn affirme que Nissan et
les Japonais, inquiets des
manœuvres de l’Etat, veulent
rééquilibrer l’Alliance au détriment de Renault ? Emmanuel
Macron ne tremble pas et abat
ses cartes, tardant à revendre
comme prévu les 5 % de
Renault acquis en avril. La
chute du cours de l’action est
une excuse toute trouvée, et
l’énarque sait combien Carlos
Ghosn abhorre la présence de
l’Etat à son capital.
A dire vrai, tout cela n’était
qu’un jeu de dupes. Aucune des
parties ne pouvait se permettre
de briser cette union si précieuse pour Renault. En forçant
la main de Carlo s Ghosn,
Emmanuel Macron s’est offert
une petite victoire, tout en
ménageant la possibilité pour
l’Etat de conserver un certain
poids chez Renault en cas de
baisse de sa participation.
— J. D.-C.
Le mondede laFormule 1
chercheà baisserses coûts
Le diesel n’est
pas menacé dans
l’automobile
SPORT
AUTOMOBILE
Le patron de la FIA,
Jean Todt, attend
les propositions
des motoristes
à la mi-janvier.
Denis Fainsilber
[email protected]
Régulateur-législateur du sport
automobile en général et de la Formule 1 en particulier, la Fédération
internationale de l’automobile
(FIA), présidée par le Français Jean
Todt, est en pleine réflexion pour
contribuer à améliorer le modèle
économique du célèbre championnat des monoplaces. Mais ce travail
ne pourra se faire en vase clos. « Les
constructeurs de moteurs se sont
engagés à me faire des propositions
pour le 15 janvier prochain »,
annonce Jean Todt aux « Echos »,
« Ils sont déjà en train d’étudier commentréduireleprixdesmoteurseten
garantir l’accès pour les écuries. Si
leurs propositions ne sont pas recevables, on avisera. »
Les éléments techniques étant
d’ores et déjà figés pour la saison
2016, qui reprendra dès le 20 mars à
Melbourne (Australie) – on rajoutera juste des décibels sur les F1
actuelles pour le spectacle dans les
tribunes –, le travail d’amélioration
portera surtout sur l’horizon 20172018. Car le précédent changement
Jean Todt veut améliorer le modèle économique de l’épreuve reine du
sport automobile pour l’horizon 2017-2018. Photo Ronny Hartmann/AFP
de motorisation dicté par la FIA à
partir du calendrier 2014 (les voitures ont troqué leurs blocs V8 pour
des V6 à haut degré d’hybridation)
livre à ce stade un bilan fort mitigé.
« Le côté positif, c’est que les moteurs
actuels 6 cylindres et de 1,6 litre de
cylindrée avec récupération d’énergie
délivrent une puissance équivalente
aux précédents, avec une consommationinférieurede40%àpleinrégime»,
analyse l’ancien patron de l’écurie
Ferrari. « Mais, côté négatif, il y a le
coût trop important pour les équipes
privées, plus élevé qu’avant. Notamment parce que les constructeurs ont
décidé de faire participer leurs clients
aux coûts de développement. »
Autre faille, selon lui, l’accès aux
moteurs: «Le règlement n’impose pas
aux motoristes de fournir un nombre
minimum d’équipes», déplore-t-il.
Baisse des audiences télé
Parmi les pistes d’amélioration : la
standardisation des pièces, insuffisante à ce stade, une simplification
des règlements et la possibilité
d’introduire un moteur générique,
moins élaboré techniquement et
plusaccessible,quipourraitintéresser des écuries modestes. Récemment, la FIA avait bien proposé de
plafonner le budget des moteurs et
boîtes de vitesses à 12 millions
d’euros par an et par écurie, mais
Ferrariaopposéàcetteidéeundroit
de veto, dont il est seul à disposer.
Autre sujet de réflexion sur le
plan sportif, la dernière saison ren-
Spécialité essentiellement
européenne, la motorisation Diesel pour les voitures particulières est-elle
menacée à terme ? « Je ne
le pense pas », estime Jean
Todt, même avec les conséquences du scandale de tricherie chez Volkswagen.
« Les progrès de ces moteurs
ont été impressionnants,
beaucoup d’inconvénients
ont été gommés et, aujourd’hui, la balance penche
plutôt en faveur de ses
avantages », estime le
président de la FIA.
due particulièrement anesthésiante en termes de suspense par
l’archidomination de Mercedes.
Avec ses deux pilotes Hamilton et
Rosberg, l’étoile allemande a remporté 16 victoires sur 19 Grands
Prix ! Mais, en leur temps, Red Bull
ou Ferrari ont eux aussi laissé leurs
concurrents sur place « et la domination existe dans toute l’histoire du
sport », relativise Jean Todt, indifférent aux critiques. « On a tendance à
exagérer la perte d’intérêt de la Formule 1, ajoute-t-il. Les audiences télé
certes en baisse ne sont pas tout, car
on peut maintenant suivre la F1 sur
un iPhone ou un iPad. L’intérêt pour
la discipline existe toujours. » n
24 // INDUSTRIE & SERVICES
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
DuPontet DowChemicalcréent
unnouveaugéant dela chimie
Une quinzaine
d’usines en France
l Le nouvel ensemble pèsera
130 milliards de dollars en Bourse.
l Il a vocation à se scinder
dans les 18 à 24 mois en trois entités
indépendantes cotées en Bourse.
CHIMIE
Anne Feitz
[email protected]
Le coup de tonnerre annoncé dans
l’industrie chimique mondiale a
bien eu lieu. Quelques jours après
desfuitesdepresse(« LesEchos »du
10décembre),lesdeuxicônesaméricaines du secteur, DuPont et Dow
Chemical, ont officialisé vendredi
leurfusion« entreégaux ».Uneopération gigantesque, qui donnera
naissanceàunmastodontedelachimie : avec 130 milliards de dollars de
valorisation boursière, 90 milliards
de dollars de chiffre d’affaires et
107.000 salariés, le nouveau groupe
deviendra le numéro deux mondial
du secteur derrière BASF.
Les actionnaires de chacun des
deux groupes détiendront la moitié
des titres du nouvel ensemble, qui
sera baptisé « DowDuPont ». « Cette
transactionvachangerladonnedans
notre industrie. Le conseil avait réalisé il y a une décennie que Dow était
dans une impasse [...], et nous recher-
chions un partenaire innovant », a
commentéAndrewLeveris,PDGde
Dow Chemical, qui deviendra président exécutif du nouvel ensemble.
Le PDG de DuPont, Edward Breen,
sera nommé directeur général.
Le nouveau groupe aura ensuite
vocation à se scinder en trois sociétés indép endantes cotées en
Bourse, dans un délai de 18 à 24
mois après la clôture de la fusion :
l’une dans la chimie des matériaux
(51 milliards de dollars de chiffre
d’affaires), les deux autres dans les
produits de spécialité (13 milliards)
et l’agrochimie (19 milliards).
Importantes synergies
Ce sont notamment les difficultés
rencontrées dans les semences et
l’agrochimie qui ont conduit les
deux groupes centenaires à sceller
ce mariage spectaculaire. Les discussions ont démarré dès le mois
de février, menées alors par Ellen
Kullman (patronne de DuPont jusqu’enoctobredernier),aindiquéEd
Breen. Les chimistes souffrent des
difficultés rencontrées par leurs
clients agricoles, liées à la chute du
La fusion pourrait permettre de dégager 3 milliards de dollars d’économies dans les vingt-quatre mois
grâce aux synergies de coûts et 1 milliard de dollars grâce aux synergies de croissance.
Photo David McNew/Getty Images/AFP
prix des matières premières. Ils
sont depuis des mois soumis à la
pression d’investisseurs activistes,
Nelson Peltz chez DuPont, Daniel
Loeb chez Dow Chemical, qui
poussaient à la cession ou la scission d’activités chez les deux
géants, aujourd’hui très intégrés et
très diversifiés – même si tous deux
ont déjà engagé un virage vers la
chimie de spécialité, à plus haute
valeur ajoutée.La fusion leur permettra dans un premier temps de
bénéficier d’importantes synergies. Ils estiment pouvoir gagner
3 milliards de dollars d’économies
dans les vingt-quatre mois, grâce
aux synergies de coûts, ainsi que
1 milliard de dollars grâce aux
synergies de croissance. Ces gains
s’ajouteront à ceux déjà prévus par
les deux groupes, engagés par
L’opérationvaobliger laconcurrenceàréagir
La fusion entre Dow
Chemical et DuPont devrait
accélérer les rapprochements dans les semences
et l’agrochimie.
Catherine Ducruet
[email protected]
La fusion géante entre Dow Chemical et DuPont, puis leur scission en
trois entreprises distinctes, sera suivie de près par tous les acteurs de la
chimie, des semences et de l’agrochimie.Silerapprochementobtient
le feu vert des autorités, le nouveau
groupesera« unconcurrent pourles
filières pétrochimie et plasturgie qui
va peser très lourd. Et la chimie européenne risque d’en souffrir », estime
Marc Livinec, chargé de la chimie
chez Euler Hermes, cité par l’AFP.
Pour Arthur D. Little, d’autres rapprochements pourraient avoir lieu
dans les polymères de performance
et l’agrochimie, auxquels l’Europe
n’échappera pas.
Au premier rang
La fusion Dow Chemical-DuPont
propulse en effet l’activité agrochimie des deux géants américains au
premier rang de ce secteur, devant
Monsanto,sachantqueDuPontétait
déjà numéro deux dans les semences. Et cela, même s’ils sont contraints de céder quelques actifs pour
cause de doublons de produits ou de
parts de marché trop élevées. C’est
donc une incitation supplémentaire
pour Monsanto à revenir à la charge
et à tenter de racheter Syngenta.Surtoutquelegroupesuisseestactuellement courtisé par le chinois ChemChina. Ce chimiste a fait la semaine
dernièreaugroupesuisseuneoffreà
42 milliards de dollars, à comparer
aux 47 milliards de Monsanto il y a
troismois.Silechinoisremontaitun
peu son offre, le management de
Syngenta, qui avait été très critiqué
pour avoir décliné la proposition de
Monsanto, aurait du mal à justifier
un nouveau refus. « Rester seul est
unepositionintenablepourSyngenta,
estime Fabrice Farigoule, analyste
chez AlphaValue. En agrochimie, la
tailleestunvraiatout,carellepermet
des économies d’échelle au plan
industriel et donne une masse critique en matière de recherche pour
développer les semences. » De quoi
relancer la spéculation sur une nouvelle phase de consolidation. n
ailleurs dans d’importants plans de
réduction des coûts.
DuPont a d’ailleurs annoncé vendredi des efforts supplémentaires
qui lui permettront d’économiser
700 millions de dollars dès 2016,
notamment grâce à la suppression
de 10 % de ses effectifs (54.000 personnes fin 2014). Ce plan le
conduira à enregistrer des charges
de 780 millions de dollars.
DuPont emploie environ
2.000 salariés en France.
Le pays est le plus gros
marché du groupe
bicentenaire en Europe,
derrière l’Allemagne. Installé
depuis 1959 dans l’Hexagone,
le géant américain y dispose
de neuf sites industriels,
dont son centre européen
de R&D dans la protection
des cultures.
Dow Chemical s’est implanté
en France en 1959.
Le chimiste américain
compte 1.350 salariés
dans l’Hexagone. Il y possède
un centre de R&D et cinq
usines servant les secteurs
de l’automobile, de
l’agriculture, de l’emballage
ou du cosmétique. Plus de
80 % des volumes produits
sont exportés.
Ce mariage sera bien sûr scruté
par les autorités antitrust, mais les
analystes estiment que les cessions
imposées seront minimes. « Le chevauchement de produits n’est pas
énorme, l’attention se portera essentiellement sur les semences et l’agrochimie », a estimé Jason Miner,
analyste chez Bloomberg Intelligence. De quoi attiser l’appétit des
concurrents. n
en bref
Le Club Med a perdu 44 millions
d’euros en 2014-2015
TOURISME — Le Club Méditerranée a enregistré, selon nos
informations, un déficit de 44 millions d’euros sur l’exercice
2014-2015, soit dix fois plus qu’il y a un an (-9 millions). De son
côté, « Challenges » fait état d’une perte de « près de 40 millions ».
Interrogée par « Les Echos », la direction du Club Med ne fait pas
de commentaire. Selon une source proche du dossier, le résultat
avant impôts et éléments non récurrents du Club reste « nettement positif ». L’aggravation du déficit s’explique par différentes
charges liées à l’OPA de Fosun. Plus d’informations sur lesechos.fr
Jaguar Land Rover investit en Slovaquie
Coup defroid surle rapprochement
desfabricantsde chars Nexter-KMW
DÉFENSE
Paris a froissé Berlin
avec la nomination d’un
PDG de dernière heure.
Anne Bauer
[email protected]
avec Thibaut Madelin
[email protected]
— Correspondant à Berlin
Sérieux couacs sur le dossier Nexter-KMW. Pour le gouvernement
français, qui a confirmé vendredi la
nomination de Stéphane Mayer à la
tête de Nexter en remplacement de
Philippe Burtin, la dernière étape
prévue mardi du rapprochement
entre le fabricant de chars français
et son concurrent allemand
Krauss-Maffei Wegmann (KMW)
n’est plus qu’une formalité. « Nexter
Systems et KMW finaliseront leur
rapprochement le 15 décembre 2015,
constituant le leader européen de
l’armement terrestre », ont déclaré
les ministres français des Finances,
de la Défense et de l’Economie.
Mais,àMunich,KMWmenacede
ne pas signer. Le changement de
dirigeant de dernière minute passe
Du côté de KMW, la nomination de dernière minute de Stéphane
Mayer à la tête de Nexter passe mal. Photo Remy Gabalda /AFP
mal. Le patron Frank Haun pensait
coprésider le nouvel ensemble, baptiséHonosthor,avecPhilippeBurtin,
dont le contrat courait jusqu’à fin
2016. Il a désormais un coéquipier
qui a le profil d’un rival potentiel et
qu’il ne connaît pas. A Paris, le gouvernement rejette la faute sur Philippe Burtin, qui a annoncé début
novembre qu’il allait démissionner,
faute d’avoir obtenu des assurances
sur la durée de la coprésidence. « Il
nous a fallu un mois pour chercher,
auditionner et trouver le bon remplaçant, explique-t-on dans l’entourage
du ministre de la Défense. Aussitôt
qu’il a été connu, nous avons prévenu
la partie allemande. »
Nouveau retard
Pour les actionnaires familiaux de
KMW, il n’est pas question de finaliser l’opération sans signer les
contrats des patrons et établir
d’embléelepartagedesresponsabilités. Un nouveau retard pourrait
potentiellementfairedéraillerleprojet franco-allemand : si les négociations devaient se poursuivre en 2016,
il faudrait éventuellement refaire
une « due diligence ». A Paris, on n’y
croit pas et on met en avant les qualités de Stéphane Mayer, qui a fait ses
preuves chez ATR puis chez Daher.
« Chacun a intérêt à avoir le meilleur
patron chez Nexter », plaide-t-on. On
admet toutefois que cet accroc montre la fragilité d’une double présidence.PhilippeBurtinvoulaitpérenniser les statuts. N’ayant pas obtenu
suffisamment de garanties, il est
parti. « On part à deux, mais, ensuite,
ce sera au conseil de surveillance de
juger de la meilleure gouvernance »,
plaide un Français. Une lourde tâche
pour son président, le Belge Christian Jourquin, et ses six autres membres (trois Français et trois Allemands), qui doivent se réunir mardi.
Cen’estpasleseulécueilpourlanouvellesociétéde1,8milliardd’eurosde
revenus et 6.500 salariés : Paris et
Berlin ont certes déclaré leur intention de coopérer mais ne se sont pas
mis d’accord sur la mise à jour des
accords Debré-Schmidt, censés faciliter les exportations. n
AUTOMOBILE — Le constructeur automobile britannique
Jaguar Land Rover (JLR), appartenant à l’indien Tata Motors, va
implanter sa nouvelle usine près de la ville de Nitra, dans l’ouest
de la Slovaquie. D’une valeur de 1,1 milliard de livres (1,5 milliard
d’euros), l’usine, qui emploiera 2.800 personnes, devrait sortir
ses premiers véhicules en 2018. Sa capacité sera dans un premier temps de 150.000 véhicules par an. C’est son premier investissement de ce genre en Europe continentale où il viendra compléter les installations du Royaume-Uni, de Chine, d’Inde et du
Brésil. La Slovaquie accueille déjà des usines de Volkswagen, du
sud-coréen Kia Motors et de PSA Peugeot Citroën.
Nouvelle séance de négociation
sur le travail du dimanche
DISTRIBUTION — Les négociations entre patronat et syndicats
pour aboutir à un accord de branche définissant les compensations qui seront accordées aux salariés amenés à travailler le
dimanche vont reprendre ce lundi. Selon « Le Monde », les
représentants des enseignes ont lâché du lest : ils proposent
désormais un doublement de la rémunération pour tous les
dimanches travaillés, une prise en charge des frais de garde des
enfants de 30 euros par dimanche et un remboursement de
60 % de la carte de transport pour les salariés concernés.
Grippe aviaire : l’expédition d’oiseaux
vivants interdite dans les Landes
AGROALIMENTAIRE — Le gouvernement a interdit samedi
l’expédition d’ « oiseaux vivants, de poussins d’un jour et d’œufs à
couver » dans plus de 200 communes du département des Landes « à destination d’autres Etats membres de l’Union européenne
ou de pays tiers », selon un arrêté paru au « Journal officiel ».
Cette interdiction vient compléter celle du 3 décembre, qui
concernait le département de la Dordogne, où sont apparus les
premiers cas de grippe aviaire ces dernières semaines. A ce jour,
13 foyers d’influenza aviaire « hautement pathogène pour les
volailles » ont été confirmés dans cinq départements (Dordogne, Landes, Haute-Vienne, Gers et Pyrénées-Atlantiques).
26 // INDUSTRIE & SERVICES
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
Kering faitmonter
enpuissanceson pôlelunettes
Il faudra débourser entre
290 et 490 euros pour une
monture chez le bijoutier
Pomellato. Une
hausse des prix
« liée à une
meilleure
qualité ».
LUXE
Le groupe a repris
en direct la gestion
de ses montures.
Dominique Chapuis
[email protected]
Du jaune fluo chez Saint Laurent,
des montures bio ascétate pour
Brioni et des modèles pour enfants
signés Stella Mc Cartney. Le pôle
lunettes de Kering monte en puissance. Un an après sa création,
Kering Eyewear prépare ses collections printemps-été dans la majestueuse villa Zaguri, à Padoue. C’est
là que sont installés ses designers et
son atelier de prototypage. Un premier lancement-test a eu lieu en
juillet pour 11 de ses 22 marques.
« Nous travaillions comme une
start-up dans un secteur très traditionnel. Il s’agit de créer un nouveau
business model, relate Roberto
Vedovotto, le patron du pôle. De
5 salariés, nous sommes passés à 110
et nous serons 450 l’an prochain. »
En septembre 2014, le groupe
avait repris en direct design et commercialisation des produits tout en
sous-traitant la production. L’activité était développée jusque-là via
des licences, partagées entre
5 groupes (Luxottica, Safilo, Marchon, Marcolin, Charmant). Kering
Photo Kering
a profité
de la fin de
ces contrats pour en reprendre le
contrôle. Seul Marcolin continue
d’exploiter le label Balenciaga.
Kering a dû payer une soulte de
90 millions à Safilo pour stopper,
fin 2016, le partenariat avec Gucci.
Un portefeuille de marques
important
Cette initiative est très observée par
ses concurrents, mais aussi par les
industriels italiens de la lunette. Un
secteur qui emploie 16.000 salariés.
Kering veut, lui, profiter d’un marché mondial en croissance. « Le
tauxdemargedanscetteindustrieest
estimé entre 15 % à 25 % », précise
Roberto Vedovotto. Jusque-là pour
un chiffre d’affaires évalué à
350 millions d’euros, le groupe percevait 50 millions de royalties.
Demain, il espère faire beaucoup
mieux. Mais le succès n’est pas
garanti. Prada, qui
avait fait une tentative en
solo, a finalement confié cette activité à Luxottica. « Il s’agit d’un secteur très complexe, avec des circuits
de distribution très différents, des
opticiens aux grands magasins, en
passant par les boutiques et le travel
retail », indique-t-on chez Kering.
Pourgagnersonpari,legroupede
François-Henri Pinault a recruté un
professionnel, avec un carnet
d’adresses bien rempli. Ancien
patron de Safilo, Robert Vedovotto
connaît tous les secrets du métier.
L’entreprise peut également compter sur un portefeuille conséquent
de marques, allant du luxe au sport
(Puma). Selon le groupe, les volumes devraient progresser, puisque
cinq marques qui n’avaient pas de
lunettes, en bénéficient désormais
(Pomellato,
Brioni, Boucheron, Tomas Maier
et Christopher Kane).
Les prix vont aussi augmenter. « Cette hausse sera d’abord
liée à une meilleure qualité, beaucoup
plus en ligne avec l’ADN de chacune
de nos marques, grâce à la proximité
avec les designers », souligne le
patron. Pour Pomellato, il faudra
compter entre 290 à 490 euros. La
production a, elle, été répartie entre
une trentaine de sous-traitants en
Italie et quatre au Japon. Kering
pourra faire des commandes plus
réduites, ce qui n’était pas possible
avec les géants de l’optique. Mais le
plein envol du pôle aura lieu quand
Gucci,quireprésenteplusdelamoitié des ventes de lunettes du groupe,
sera géré en interne fin 2016. La production continuera ensuite d’être
assurée jusqu’en 2020 par Safilo,
mais comme simple fournisseur. n
AccorHotelsprêtàuneautreacquisition
aprèslerachatdeRafflesetSwissôtel
HÔTELLERIE
Le PDG du groupe
n’écarte pas une autre
opération, quelques
jours après le rachat de
trois enseignes de luxe.
Christophe Palierse
[email protected]
Sébastien Bazin garde la main
posée sur le carnet de chèques… Le
PDG d’AccorHotels n’écarte pas
en effet une nouvelle opération de
croissance externe alors même que
le champion français de l’hôtellerie
vient de conclure sa plus grosse
acquisition avec la reprise pour
2,6 milliards d’euros du groupe
canadien FRHI qui va lui permettre
de piloter les enseignes de luxe
Fairmont, Raffles et Swissôtel.
« Est-ce que la consolidation [dans
l’hôtellerie, NDLR] va continuer ?
Oui. Est-ce que AccorHotels a les
moyens d’y participer ? Oui. Est-ce
que AccorHotels est contraint à y
participer pour se développer ?
Non », a expliqué vendredi Sébastien Bazin, tout en manifestant son
intérêt pour des « opportunités plus
petites » que FRHI.
« J’attends la prochaine [acquisition, NDLR] », a déclaré de son côté
aux « Echos » le vice-président du
conseil d’administration d’AccorHotels, Philippe Citerne, et de faire
état de l’enthousiasme du conseil
(informé de l’évolution des discus-
sions, celui-ci a approuvé à l’unanimité le projet d’accord avant sa
signature). Selon Philippe Citerne,
Sébastien Bazin a même eu droit à
une standing ovation du conseil
d’administration ce vendredi — la
réunion ne portait pas sur l’opération — à son retour de Toronto, où
se situe le siège de FRHI.
Mission de pilotage
S’agissantdel’intégrationdesenseignes rachetées, le PDG d’AccorHotels a indiqué qu’une mission de
pilotage a été confiée au patron de
sa zone Asie-Pacifique, Michael
Issenberg. Ce dernier sera en
contact avec la direction de FRHI,
sachant que l’acquisition effective
n’interviendra pas avant « trois à six
mois », le temps que les autorités en
Les perspectives
semblent également
favorables à court
et à moyen terme.
Tous les clignotants sont au vert
pour Elior. Le spécialiste de la restauration collective et de concessionaannoncévendrediunrésultat
net part du groupe de 107 millions
d’euros pour son exercice 20142015, soit une hausse de 123 % par
rapport aux 48 millions enregistrés
l’année précédente. Le chiffre
d’affaires atteint, lui, 5,67 milliards,
en augmentation de 6,2 %, « dont
3 % de croissance organique », indique le groupe.
L’activité du groupe a notammentététiréeparl’international,où
le chiffre d’affaires a progressé de
12,6 %surunan.Surlecréneaudela
restauration collective, qui représente 73 % de l’activité, Elior a enregistré de « belles performances de
croissance », selon son directeur
financier Olivier Dubois, aux EtatsUnis, en Espagne et en Grande-Bretagne. Le groupe a choisi par contre
de laisser reculer son chiffre d’affaires en Italie pour sortir de contrats
jugés pas assez rentables.
Les perspectives semblent tout
aussi favorables à court et moyen
terme. Arrivé en janvier dernier, le
nouveau PDG Philippe Salle a lancé
enseptembreunnouveauplanstratégique à horizon 2020, qui devrait
porter ses premiers fruits dès l’exercice 2015-2016.
Contrats significatifs
Par ailleurs, le groupe entend poursuivresondéveloppementcommercial. Elior a décroché cette année
plusieurs contrats significatifs avec
La Poste, Safran, le musée du Vati-
Elior a remporté l’appel
d’offres lancé par la SNCF pour
la restauration, gare du Nord
à Paris. Photo Gilles Rolle/RÉA
Boursinsuccombe
audéliced’initié
PUBLICITÉ
Le groupe Bel inscrit son
fromage dans « la gourmandise raffinée » en jouant les
cartes de l’humour, de la
sensualité et du luxe.
Véronique Richebois
[email protected]
C’est le genre de casse auquel ne
nous avait pas véritablement
habitué Boursin… Ecrans partagés, atmosphère de thriller, rendez-vous secrets entre quatre
membres d’un gang – dont une
femme mystérieuse et sexy –, vol
d’un plat en argent et d’une
nappe damassée dans une
église… Le tout pour découvrir,
dans le dernier plan, la dégustation, en solitaire et en gourmet,
d’unBoursinparlechefdugang.
Tout comme il le ferait d’un
grand cru. Vif, rythmé, le spot,
signéparl’agenceYoung&Rubicam, est sur les écrans TV,
cinéma et display depuis le
7 décembre. Assorti d’une rupture de communication qui n’est
qu’apparente : « Depuis le début,
intervient Sophie Maury, directrice de la marque Boursin dans
legroupeBel,lefromages’esttoujours inscrit dans le registre de la
gourmandise raffinée, beaucoup
verte, scandée comme dans un
mariage en grande pompe, que
célèbrent au lointain des grandes orgues solennelles.
Quant au positionnement
stratégique de Boursin, le voilà
lancé pour ne plus s’arrêter.
Fondée sur l’humour, la saga
s’appuie sur deux promesses :
l’irrésistibilité et le plaisir
intense, égoïste. En 1972 suit
donc la création du slogan « Du
pain, du vin, du Boursin. » Une
tranche de baguette amoureusement découpée, une gorgée
d’un bon vin. Et enfin, le Boursin voluptueusement étalé sur
la mie… « Elégant et populaire,
c’est toute la richesse et l’ambivalence de la proposition Boursin », résume Sophie Maury.
Nouvelle signature
Alors que les autres fromages
concurrents continuent de
r e ve n d i q u e r l e s g r a n d e s
valeursdel’amitiévirileetd’une
authenticité ancestrale, sur
fond de bêlements de brebis
Boursin sort en 1985 le film du
Crooner. Le spot, qui aurait tout
aussi bien être interprété par
Frank Sinatra, met en scène,
dans un salon élégant, un
homme qui ne l’est pas moins,
savourant religieusement son
Boursin. Alors que son salon
tombe par pans entiers, il poursuit sa dégustation comme si de
charge de la concurrence se prononcent.
Entre-temps, une assemblée
générale extraordinaire d’AccorHotels se tiendra afin que ses actionnaires se prononcent sur l’augmentation de capital réservée. Celle-ci
vise à couvrir les deux tiers du montant de la transaction, AccorHotels
devant également verser 840 millions de dollars en numéraire
(768 millions d’euros). En conséquence, le Qatar deviendrait le premieractionnairedugroupeavecune
participation de 10,5 %, Kingdom
Holding ayant une part de 5,8 %.
a
Plus d’informations sur
lesechos.fr
Eliordoublesonrésultat net
etsigne ungros contrataveclaSNCF
RESTAURATION
marketing
can en Italie ou encore l’aéroport de
Los Angeles. Et il vient également de
remporter l’appel d’offres lancé par
la SNCF pour la restauration gare
du Nord à Paris (fréquentée par
700.000 voyageurs par jour) et dans
six autres gares de province, dont
celle de Lille-Europe. Le contrat,
d’une durée de dix ans, porte sur
l’aménagement et l’exploitation de
34 espaces de restauration, dont 14
danslagareparisienne.Surladurée,
il devrait générer environ 700 millions d’euros de chiffre d’affaires.
« Elior a montré dans cet appel
d’offres une énergie et un dynamisme,
notammentdansl’offredemarqueset
le digital, qui témoigne du renouveau
apporté par le nouveau patron »,
estime un cadre de l’entreprise
publique. La Bourse a apprécié ces
bonnes nouvelles : l’action a clôturé
vendredi en hausse de 2,04 %, malgré un marché orienté à la baisse.
— C. P. et L. S.
Vif et rythmé, le nouveau spot de Boursin, signé par
l’agence Young & Rubicam, est sur les écrans TV, cinéma
et display depuis le 7 décembre. Photo Young & Rubicam
plus sur le territoire du vin que ne
le font les fromages ordinaires
(camembert, pont-l’évêque, livarot…), qui revendiquent leur
appartenance au terroir. Notre
image est construite sur quelques
éléments forts comme la sensualité, le glamour et l’élégance. » En
somme, plus encore que sur les
codes de l’œnologie, Boursin
surfe sur les codes du luxe et du
parfum, dans une logique de
communication sensiblement
identique à celle de Nespresso.
Réflexion stratégique
L’envie nocturne irrépressible,
une rupture? Plutôt la continuité adaptée à l’époque, mais
fidèleàuneréflexionstratégique
amorcée le 1er octobre 1968. Ce
soir-là, à 19 h 56, sur la première
chaîne de l’ORTF, en noir et
blanc, le téléspectateur – ils ne
sont que six millions à posséder
un poste de télévision – découvredansunspotbaptiséLefrigo,
signé Publicis, l’acteur Jacques
Duby en pyjama, taraudé par
une envie nocturne. « Du Boursin, du Boursin, du Boursin »,
répète-t-il comme un mantra
dix-huit fois en trente secondes… pour finir par le dénicher
dansleréfrigérateur.Unedécou-
rien n’était. « Cette idée d’écroulement autour de soi, tandis que
leconsommateurcontinued’être
serein, a ensuite été copiée, voire
vampirisée par quantité de marques », constate Sophie Maury.
Mais les fondamentaux sont
posés : le Boursin présenté
comme le plaisir solitaire d’un
homme…etexclusivementd’un
homme, jamais une femme
n’étant surprise en train de chaparder une portion de Boursin.
Las ! En 1991 intervient la loi
Evin relative à la lutte contre
l’alcoolisme. Changement de
braquet : le gastronome doit se
contenter de pain pour accompagner son Boursin. Nouveau
changement de cap en 2007 :
jusqu’ici propriété d’Unilever
qui l’avait baptisé « local jewel »,
Boursin est racheté 400 millions d’euros par le groupe Bel.
Dans la foulée de ce rachat, la
marque simplifie, unifie son
packaging. Et offre une cohérence supplémentaire à sa communication, gérée depuis 2011
par Team Créatif. Avec à la clef,
une nouvelle signature impérieuse « Bousculez vos sens »…
jusqu’à cet « “Ocean Eleven” du
fromage musclé », comme le
qualifie Sophie Maury. n
// 27
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
HIGH-TECH
&MEDIAS
Robyn Beck/AFP
Revirement pour Vivendi. Le
français conteste la conversion
en actions ordinaires des actions
d’épargne de Telecom Italia,
qui aurait pour effet de diluer sa
part de 20,116 % dans l’opérateur.
Il a décidé de s’abstenir lors
du vote de la résolution mardi.
Au départ, Vivendi devait
pourtant la soutenir.
en
pixels
300
Luc Besson signe
avec Amazon
Vivendi veut
protéger sa part
dans Telecom Italia
Amazon a signé un accord de
distribution pluriannuel avec
le studio du cinéaste français
Luc Besson (photo), EuropaCorp,
selon l’AFP. Il s’agit d’un accord
pluriannuel de licence de contenu
avec EuropaCorp, qui va faire
d’Amazon Prime Video la plateforme de streaming payante
exclusive pour voir les films
déjà sortis en salle du studio.
MILLIONS D’EUROS
Le français Parrot a levé
comme il l’espérait 300 millions d’euros dans le cadre
d’une augmentation de
capital destinée à consolider
ses positions sur le marché
des drones. Le montant total
de la demande a dépassé
les 426 millions d’euros.
FranceTélévisionset lesproducteurs
se mettent d’accordsur lepartage desdroits
CINÉMA
France TV va pouvoir
augmenter sa part
de production
dépendante.
Le groupe audiovisuel
veut se développer
dans la fiction.
Marina Alcaraz
[email protected]
Ça y est. Après plusieurs semaines
d’intenses négociations, France
Télévisions a conclu un accord avec
les principaux représentants des
producteurs pour un nouveau partage des droits sur les œuvres. La
part dite « dépendante » du groupe
audiovisuel public, qui lui permet de produire en interne ou avec
des producteurs indépendants
– mais ayant davantage de droits –
va ainsi passer de 5 % à 25 % sur les
œuvres de fiction, d’animation ou
encore documentaires.
Unemesurebienplusimportante
qu’iln’yparaît.Cetaccordluipermet
eneffetdemieuxprotégersesdroits,
de valoriser ses marques, de les
exporter et donc d’avoir davantage
de revenus. Le texte prend encore
plusdesens,alorsquelegroupeveut
lancer une plate-forme numérique
dédiée aux œuvres hexagonales,
une sorte de Netflix à la française.
Il se rapproche ainsi de ce qui existait chez TF1 ou M6, où la part
dépendante est de l’ordre de 25 %.
Le rachat de Newen, producteur
de « Plus belle la vie », par TF1, a
« accéléré les choses », concède-t-on
chez France TV. Le groupe s’indignait de voir qu’il réalisait plus
de chiffre d’affaires avec Newen
(environ 60-70 millions d’euros)
qu’avecsafilialedeproductionMFP
(autour de 20 millions d’euros en
création d’œuvres patrimoniales).
Toute la question est désormais
de savoir comment France TV va
pouvoir utiliser pleinement ses
nouvelles capacités, sachant que
jusqu’à présent la création interne
a été très limitée. MFP devrait produire cette année seulement 3 % de
la création patrimoniale du groupe,
à travers, par exemple, « Cet été-là »
ou « Alex Hugo ». « Nous allons surtout travailler sur des marques
emblématiques », dit-on dans le
groupe, qui entend se développer
prioritairement dans la fiction.
L’accord sous-entend à travers une
clause que MFP pourrait, à terme,
lancer un feuilleton quotidien.
Tout un symbole. Des recrutements pourraient être effectués
pour « booster » cette filiale.
Garde-fous
En échange de ce marché passé
avec le Satev (Syndicat des agences
de presse audiovisuelles), le SPFA
(Syndicat des producteurs de films
d’animation), le SPI (Syndicat des
Presse :Alibaba
s’offre le « SouthChina
MorningPost »
MÉDIAS
La transaction pose
question sur l’indépendance du titre.
L’annonce du rachat du quotidien le plus connu de Hong
Kong, le « South China Morning
Post » (« SCMP »), par l’Alibaba
du célèbre Jack Ma a suscité
beaucoup de commentaires
quant à l’indépendance future
du titre. La transaction, dont le
montantn’apasétérévélé,inclut
les éditions de Hong Kong des
magazines « Elle », « Cosmopolitan » ou encore « Esquire ».
Depuis quelques années,
le« SCMP »,quiafficheunecapitalisation boursière de 358 millions d’euros, selon les données
de Thomson Reuters, s’échange
entre milliardaires. Il avait
été racheté en 1993 par le richissime Malaisien Robert Kuok,
lequel avait alors acquis la
majeure partie de la participation du magnat des médias
Rupert Murdoch.
L a d é m a r c h e n’e s t p a s
sans rappeler le rachat du
« Washington Post » par Jeff
Bezos, le patron d’Amazon,
géant de l’e-commerce, comme
Jack Ma. Sauf que Jeff Bezos
s’est offert le journal à titre personnel et que la proximité de
Jack Ma avec le pouvoir chinois
fait craindre une dérive progouvernementale dans les analyses économiques et financières du journal. Et ce alors que,
déjà,enpolitique,ilaétécritiqué
pour son parti pris en faveur du
pouvoir ces dernières années.
L e « S C M P » n ’e s t p a s
n’importe quel journal. Rédigé
en anglais et source précieuse
d’informations sur la Chine
pour les anglophones, c’est un
quotidien qui a grandi dans un
état esprit occidental et démocratique. Joe Tsai, vice-président exécutif d’Alibaba, a assuré
que le journal continuerait à
faire preuve d’« objectivité,
d’exactitudeetd’équité ».Maisila
aussi estimé que de « nombreux
journalistes travaillant pour les
médias occidentaux s’opposent
au système de gouvernance en
Chine, et cela déforme leur couverture ». « Nous, nous pensons
que les choses doivent être présentées telles qu’elles sont. »
Au-delà de la ligne éditoriale,
l’arrivée d’un actionnaire visionnaire comme Jack Ma, qui a su
innover, pourrait aussi permettre de relancer le titre. Et, peutêtre, l’aider à trouver le bon
modèle dans l’univers de l’économie digitale. — F. Sc.
Les chiffres clefs
producteurs indépendants) et
l’USPA (Union syndicale de la production audiovisuelle), France TV
s’engage à maintenir son investissement dans la création d’au moins
20 % de son chiffre d’affaires, avec
un minimum de 400 millions
d’euros par an. Une clause qui existait déjà dans le COM (contrat
d’objectifs et de moyens) qui se termine cette année.
42
MILLIONS D’EUROS
Le chiffre d’affaires
de MFP prévu pour 2015.
3%
Toute la question est
de savoir comment
France TV va pouvoir
utiliser pleinement ses
nouvelles capacités.
LA PART DE CRÉATION
du groupe que produira
MFP cette année.
25 %
Jusqu’à présent,
la création interne
avait été très limitée.
LA PART « DÉPENDANTE »
de France Télévisions passe
de 5 % à 25 % sur les œuvres
de fiction, d’animation
et les documentaires.
Surtout, le groupe audiovisuel a
accepté divers garde-fous. Ainsi, la
part de MFP dans la partie dépendante de 25 % est plafonnée à
12,5 %, le reste devant être réalisé
avec des producteurs indépendants, sous certaines conditions.
Le montant des droits de propriété
et la durée des droits ont aussi été
limités. « L’idée a été de trouver des
règles du jeu », indique Stéphane
Le Bars, de l’USPA. Ce « new deal »
doit être entériné par un décret qui
pourrait intervenir dans les prochaines semaines. n
20 %
France TV s’engage à maintenir son investissement dans la création d’au moins 20 % de son chiffre d’affaires. Photo Fred Carol - FTV
DU CHIFFRE D’AFFAIRES
de France Télévisions
est consacré chaque année
à la création.
AVIS FINANCIERS
UBS ETF
Distribution semestrielle de catégorie de parts A et UA pour le 14. décembre 2015
(en date du 14. décembre 2015 et date de valeur au 16. décembre 2015)
Fonds commun de placement de droit luxembourgeois
ISIN
Fonds
Dev. Total TISD-EU
LU0439729285 CS Investment Funds 2 EUR 0,07
0.00
Credit Suisse (Lux) European Dividend Plus Equity Fund -ALU1144416861 CS Investment Funds 2 EUR 0,08
0.00
Credit Suisse (Lux) European Dividend Plus Equity Fund -UALU0439730374 CS Investment Funds 2 USD 0,07
0.00
Credit Suisse (Lux) Global Dividend Plus Equity Fund -ALU1144417596 CS Investment Funds 2 USD 0,08
0.00
Credit Suisse (Lux) Global Dividend Plus Equity Fund -UALes porteurs de parts peuvent obtenir sans frais le prospectus les documents d’information clés pour l’investisseur (DICI), les derniers rapports annuels et semestriels, ainsi que les statuts de la Société au siège de la
société de gestion et également consulter ces documents sur www.credit-suisse.com.
www.vilmorin.info
Euronext Paris - Compartiment A, SRD
Un dividende net de 1,57 euro par action
L’Assemblée Générale Mixte des Actionnaires de Vilmorin & Cie s’est tenue
le vendredi 11 décembre 2015 à Paris, sous la présidence de Philippe AYMARD.
Toutes les résolutions, à l’exception de la quatorzième (1), ont été approuvées par
les Actionnaires de Vilmorin & Cie.
L’Assemblée a approuvé les comptes de l’exercice 20142015 et a fixé le montant du dividende net à 1,57 euro
par action. Il correspond à une hausse de près de 5 % par
rapport à l’exercice précédent, compte tenu de l’attribution
gratuite d’actions réalisée en janvier 2015 (2). Le taux de
distribution, en nette augmentation, s’élève à 45 %, contre
37 % en 2014.
La mise en paiement du dividende interviendra le
17 décembre 2015.
comparables, et à une marge opérationnelle courante de
même niveau qu’en 2014-2015. Celle-ci intègrera un
effort de recherche estimé à plus de 225 millions d’euros.
Au-delà de la faiblesse conjoncturelle des marchés grandes
cultures, Vilmorin & Cie poursuivra le déploiement de sa
stratégie de développement et d’innovation, dans une
vision de long terme, sur des marchés extrêmement
porteurs.
PROCHAINES PUBLICATIONS
• 07.03.2016 (3)
Chiffre d’affaires et résultats semestriels 2015-2016
• 27.04.2016 (4)
Chiffre d’affaires à la fin du 3e trimestre 2015-2016
CONFIRMATION DES PERSPECTIVES 2015-2016
Vilmorin & Cie a confirmé ses objectifs de chiffre d’affaires
et de marge opérationnelle pour l’exercice 2015-2016.
Ceux-ci correspondent à une progression comprise
entre 0 et 2% du chiffre d’affaires consolidé à données
(1) Délégation au Conseil d’Administration en vue de réaliser une augmentation du
capital social réservée aux salariés. (2) Sur la base d’une action nouvelle pour dix
actions anciennes. (3) Avant ouverture de Bourse. (4) Après clôture de Bourse.
Retrouvez la présentation de l’Assemblée Générale et les résultats détaillés des votes sur www.vilmorin.info
1
N°
EUROPÉEN
DES SEMENCES
DE BLÉ
CONTACTS
2
N°
MONDIAL
DES SEMENCES
POTAGÈRES
Daniel JACQUEMOND
[email protected]
3
N°
NORD-AMÉRICAIN
DES SEMENCES
DE MAÏS
DEUXIEME ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE
Nous informons par la présente les actionnaires d'UBS ETF (la « Société ») qu'une assemblée générale
extraordinaire s'est tenue le 11 décembre 2015 (la « 1re AGE »), mais que le quorum requis pour
l'adoption des résolutions figurant à l'ordre du jour ci-dessous n'a pas été atteint. Par conséquent, une
SECONDE ASSEMBLEE GENERALE EXTRAORDINAIRE (la « 2e AGE ») des actionnaires de la
Société se tiendra le 18 janvier 2016 à 10h00 au siège social de la Société, 49, avenue J.F. Kennedy,
L-1855 Luxembourg, et aura le même ordre du jour que la 1re AGE, à savoir :
ORDRE DU JOUR
1. Reformulation des statuts de la Société (les « Statuts ») eu égard aux changements d'ordre général
relatifs, notamment, à des références obsolètes aux lois et réglementations et à la publication des avis
aux actionnaires portant sur la liquidation ou la fusion de compartiments de la Société sur le site
Internet de celle-ci, à l'adresse www.ubs.com/etf. En outre, modification des Statuts en vue d'autoriser
l'émission d'actions nominatives uniquement, de sorte que toutes les actions au porteur seront
converties en actions nominatives.
2. Reformulation des Statuts de la Société en lien avec certaines exigences relatives au consentement
préalable des actionnaires.
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE MIXTE
APPROBATION DES COMPTES
DE L’EXERCICE 2014-2015
Société d’Investissement à Capital Variable (SICAV)
Siège social : 49, avenue J.F. Kennedy, L-1855 Luxembourg
R.C.S. Luxembourg : n° B 83626
4
N°
EUROPÉEN
DES SEMENCES
DE MAÏS
Valérie MONSÉRAT
[email protected] / Tél. + 33 (0)4 73 63 44 85
Il vous est possible d'obtenir gratuitement une copie de la version provisoire des Statuts modifiés et
reformulés qui sera soumise au vote auprès du siège social de la Société, ou de la télécharger sur le site
Internet www.ubs.com/etf.
Sous réserve de l'adoption des résolutions lors de l'assemblée, les changements prendront effet à la date
de la 2e AGE, à savoir le 18 janvier 2016.
Règles de vote spécifiques lors de la 2e AGE
Nous informons les actionnaires qu'aucun quorum n'est requis lors de la 2e AGE, que la décision
relative au point 1 de l'ordre du jour sera prise à la majorité des 2/3 des votes exprimés par les
actionnaires présents ou représentés lors de la 2e AGE et que la décision relative au point 2 de l'ordre du
jour sera prise à la majorité des 75% des actions détenues par les actionnaires présents ou représentés
lors de la 2e AGE.
Les formulaires de procuration reçus au titre de la 1re AGE tenue le 11 décembre 2015, à moins d'être
expressément révoqués, resteront valables et pourront être utilisés pour voter lors de la 2e AGE avec le
même ordre du jour.
Si vous ne pouvez être présent lors de l'assemblée et souhaitez vous faire représenter,
veuillez retourner pour le 15 janvier 2016 au plus tard le formulaire de procuration daté et signé à
State Street Bank Luxembourg S.C.A., 49, avenue J.F. Kennedy, L-1855 Luxembourg, par fax suivi
d'un courrier à l'attention de Mme Zakia Aouinti, (numéro de fax : +352 46 40 10 413) ou par e-mail à
l'adresse : [email protected].
Les formulaires de procuration peuvent être obtenus sur simple demande à cette même adresse.
Luxembourg, 14 décembre 2015
By Order of the Board of Directors
28 // HIGH-TECH & MEDIAS
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
CINÉMA
La nouvelle trilogie« StarWars »,
ultimemachine deguerrede Disney
l Le septième opus de « Star Wars » sort sur les écrans français ce mercredi.
l Disney, qui a racheté la franchise pour 4 milliards de dollars en 2013, y voit
un moyen de maximiser ses profits autant que de minimiser ses risques.
Attendu depuis plus
de dix ans, « Le Réveil
de la Force » suscite
un fort engouement...
Lucie Robequain
[email protected]
— Bureau de New York
Ilfaudraitavoirpassédesmoisdans
une galaxie lointaine, très lointaine,
pour ignorer l’arrivée du nouveau
« StarWars »surlesécransfrançais
mercredi. « Le Réveil de la Force »
n’est pas encore sorti qu’il a déjà
explosé plusieurs records de l’histoire du cinéma : les préventes de
ticketsontpermisàDisneyderécolter plus de 50 millions de dollars
dans le monde, soit huit fois plus
que ne l’avait fait n’importe quel
film jusqu’alors. A New York, les
sallesdecinémasontnombreusesà
prévoir des séances à 2 heures et
5 heures du matin pour étaler le
flot de spectateurs. Commercialisés
depuis la fin de l’été, les produits
dérivés ont envahi les rayons des
supermarchés, laissant espérer jusqu’à 5 milliards de revenus pour les
commerçants cette année (lire cidessous). Le fondateur de la saga,
50
Lucasfilm ; DR
MILLIONS DE DOLLARS
Les préventes de tickets pour
« Le Réveil de la Force » ont
permis à Disney de récolter
plus de 50 millions de dollars
dans le monde.
George Lucas, « a créé une mythologie tellement puissante que, dans un
recensement en 2001, la quatrième
religion au Royaume-Uni était le
jediisme », plaisantait récemment
Barack Obama, lors d’une cérémonie à la Maison-Blanche.
Le plus grand talent de George
Lucas reste son sens des affaires.
Les six premiers épisodes de « Star
Wars » ont généré cinq fois plus
d’argent dans les produits dérivés
(22,7 milliards de dollars) que dans
les salles (lire ci-dessous). C’est pain
bénit pour Disney, qui a racheté la
franchise pour 4 milliards de dollars en 2013, avec le double objectif
de maximiser ses profits et de limiter la prise de risque.
Attirer les fans
La nouvelle trilogie « Star Wars »
s’intègre ainsi parfaitement à la
stratégie que Bob Iger a mise en
place depuis son arrivée à la tête de
Disney, il y a exactement dix ans.
Son principe ? Alimenter des sagas
qui sont certaines d’attirer les fans,
en entretenant un catalogue de
films existants. Disney se prémunit
ainsi des alternances de flops et
de blockbusters qui caractérisent
l’industrie hollywoodienne. C’est ce
qui a justifié l’achat de Pixar (« Toy
Story »...) en 2006, pour le prix de
7,4 milliards de dollars. Un studio
fondé par George Lucas – déjà lui ! –
puis vendu à Steve Jobs six ans plus
tard. Bob Iger a également racheté
Produits dérivés :de 2à5 milliardsde dollars
de recettesattendues surla seuleannée 2015
Grâce à une campagne
orchestrée depuis septembre, les recettes tirées des
produits dérivés devraient
battre un nouveau record.
Elsa Conesa
[email protected]
— Bureau de New York
«Sijen’avaispasfaitdesfilms,j’aurais
sans doute fabriqué des jouets »,
avouait George Lucas lors de la sor-
tie du premier opus de « La Guerre
des étoiles », il y a près de quarante
ans. Le père de « Star Wars » n’imaginait alors pas que les figurines
et gadgets inspirés de ses personnages généreraient in fine plus de
recettes que les films eux-mêmes. Et
cela ne semble pas près de s’arrêter.
E n c e t t e f i n d ’a n n é e , d i f f i cile d’échapper à la folie « Star
Wars»: boîtes de céréales, paquets
de gâteaux, sodas, maquillage,
dentifrice et même conserves de Campb ell’s S oup (lir e
ci-contre)… A quelques jours de la
sortie du septième épisode de la
série, l’univers de la grande consommation est littéralement
envahi. Toutes les marques veulent une part de ce qui promet
d’être un gigantesque gâteau. Et
les rayons jouets débordent de
sabres laser en plastique,
de masques et de robots,
repoussant le reste en
périphérie.
S’appuyant sur une
campagne orchestrée
depuis trois mois avec
le fameux « Force
Friday », le 4 septembre, qui a marqué le
coup d’envoi de la
commercialisation
des premiers produits
dérivés,lamachineDisney
a montré une fois de plus
l’étendue de son savoirfaire. Après une année historique portée par le succès
de « La Reine des neiges », le
géant des médias semble
bien parti pour battre un
nouveau record avec
« Le Réveil de la Force ». Les
ventes de produits sous licence
sont attendues entre 2 et 5 milliards de dollars sur la seule
année 2015, selon les analystes. Soit une à deux
fois celles que le film
lui-même doit générer. Et de quoi rentabiliser en un temps
record les 4 milliards
investis par Disney dans
Lucasfilm en 2012. « C’est
difficile de donner une estimation, car il n’y a pas de précédent
de cette ampleur », admet Tim
Nollen, analyste chez Macquarie. Les marques récupèrent généralement de 6 à 7 %
des ventes des produits sous
licence, mais Disney aurait
réussi à imposer un taux de
les studios Marvel pour 4 milliards
de dollars – un réservoir de superhéros qui permet lui aussi de générer des revenus réguliers, sans prise
de risque excessive. L’investissement a déjà payé : sorti en 2012,
« Avengers » est le premier film
Marvel distribué par Disney. Il a
rapporté1,5milliarddedollarsdans
le monde, ce qui en fait le quatrième
film le plus lucratif de l’histoire.
L’achat de Lucasfilm est tout aussi
prometteur. Le culte qui entoure
« Star Wars » est tellement fort que
Disney apu secontenterd’une campagne marketing plus modeste que
celle des grandes productions hollywoodiennes : il a dépensé 20 millions de dollars de spots télévisés, là
où la plupart des blockbusters
nécessitent 30 millions de dollars.
Attendu depuis plus de dix ans,
« LeRéveildelaForce »susciteuntel
engouement qu’il est quasi certain
de dépasser les 2 milliards de recettes, assurent les experts du secteur
– un exploit que seuls deux films
ont réalisé jusqu’alors : « Avatar » et « Titanic ». Mais il faudrait qu’il rafle la palme de
numérounpourqueDisney
remporte pleinement son
pari. « Au cours des quinze
dernières années ont
été franchis toute une
série de records, qui
rendent les attentes
a u t o u r d e “S t a r
Wars” encore plus
importantes. La pression pour être le
premier n’a jamais été aussi forte »,
explique Jessica Reif Cohen, analyste chez Bank of America.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il y a dix ans, seuls deux films
étaient parvenus à générer plus de
1 milliard de revenus, « Titanic » et
« Le Seigneur des anneaux ». Une
vingtaine d’autres ont franchi ce
seuil au cours de la dernière décennie, dont quatre rien que cette
année. Cette première semaine
en salle sera décisive : il faut qu’elle
soit spectaculaire pour que les
Jedi aient une chance de détrôner
« Avatar » et ses 2,8 milliards de
recettes. Celui-ci avait connu un
succès immense en Russie et en
Chine, là où « Star Wars » reste
encore pratiquement inconnu
aujourd’hui. La première trilogie
n’y a, de fait, jamais été diffusée… n
... surtout au niveau
commercial.
20 %. Avec ses parcs à thème et ses
chaînes de télévision payantes, le
géant des médias dispose de fait
d’une force de frappe sans égale
pour promouvoir sa franchise.
Des victimes collatérales
L’industrie du jouet devrait, elle
aussi, réaliser l’une de ses meilleures années depuis dix ans. En attendant,l’arrivéedesfigurinesde« Star
Wars » fait des victimes collatérales
chez les marchands de jouets, à
quelques jours de Noël. Au premier
rang desquelles les personnages
des « Peanuts », remis au goût du
jour à l’occasion de la sortie du film
fin décembre, ou les « Tortues
Ninja », best-seller l’année dernière
aux Etats-Unis. « Les jouets Star
Wars prennent toute la place ! »
peste Jay Foreman, chez Bridge
Direct, qui commercialise notamment les jeux Bob l’éponge. Pour
un marchand de jouets, difficile de
rêvermieuxque« StarWars » :avec
ses quarante ans d’histoire et ses
légions de fans, jeunes et vieux,
la franchise a généré entre 20 et
30 milliards de recettes en produits
dérivés depuis le premier volet
en 1977… « C’est l’une des franchises
qui vend le plus, reconnaît Richard
Barry, responsable du merchandising chez Toys“R”Us. Disney a
lourdement investi et attend le retour
de son investissement. »
Cette stratégie n’est cependant
pas du goût de tous. « L’industrie
du jouet a pris l’ascendant sur les
films de Lucas, regrettait il y a quelques années Gary Kurtz, le producteur des premiers longs-métrages
de la série. C’est dommage. » n
La Forceest aussi avec l’actionDisney à WallStreet
La puissante division télé
(ESPN) est devenue
un poids. Le cinéma,
qui suscite d’habitude la
méfiance des investisseurs,
fait contrepoids.
Nicolas Madelaine
[email protected]
Les loups de Wall Street aiment
sans doute le cinéma, mais pas lorsqu’il s’agit d’investir. Le succès étant
imprévisible, ils se méfient des studios, d’autant que ces derniers ont
eu tendance ces dernières années à
risquer de gros bouillons en misant
plusieurs centaines de millions sur
un seul film. Un danger qui avait
même conduit Steven Spielberg
à tirer la sonnette d’alarme. Mais
avec « Star Wars », c’est différent.
La franchise inventée par George
Lucas est si bien installée dans
l’inconscient collectif et si minutieusement exploitée qu’elle tire
Disney vers le haut à Wall Street.
Et même d’autres entreprises,
comme Regal Entertainment, un
exploitant de salles recommandé
par le courtier Raymond James à
cause de « La Guerre des étoiles ».
C’est le monde à l’envers. Le bouquet de télévision ESPN, riche en
contenus sportifs et qui apportera
45 % du résultat d’exploitation de
Disneyen2015,pèsesurlecours,parfoisviolemmentcommecetété,lorsqu’il a avoué la perte de 3 millions
d’abonnés, à 92 millions. « L’écosystèmedelatéléinquièteet,donc,ESPN
tire le cours de Disney vers le bas »,
explique James Marsh, analyste
chez Piper Jaffray. Autrefois, cette
division était une source de revenus
à la fois plantureux et réguliers.
JP Morgan le dit clairement :
dans une note récente à ses clients,
il recommande l’achat de Disney en
raison de « Star Wars » et en dépit
d’ESPN. Le film devrait d’abord être
un énorme succès au box-office.
« Beaucoup d’exploitants ajoutent
des séances et Disney a beaucoup de
pouvoir de négociation, ce qui devrait
lui permettre d’avoir plus de 60 % du
prix des billets, note la banque américaine. Disney serait même en
mesure d’exiger la plus grande salle
des multiplexes pour au moins quatre semaines. Enfin, “Star Wars” va
sortir dès le 9 janvier en Chine. »
James Marsh table sur des revenus
dans les salles de 600 millions de
dollars aux Etats-Unis et de 1 milliard à l’international, certains analystes étant encore plus optimistes.
Deux parcs à thème
Wall Street est d’autant plus incitée à jouer l’effet « Star Wars » que
Disney va sortir un film par an jusqu’en 2020. Surtout, « Star Wars »
renforce tout l’empire Disney.
« “Star Wars” stimule la demande de
la branche produits de consommation et des parcs à thème », explique
James Marsh. D’ici à 2020, il devrait
y avoir deux parcs à thème Star
Wars, un en Californie et un en
Floride. On a, selon cet analyste, la
recette idéale : une série de films
qui en plus ne sont pas exploités
qu’au box-office. Pour la banque
Macquarie, citée par le « New York
Times », les revenus de produits
de consommation Star Wars
pourraient atteindre 5 milliards
de dollars en 2016.
Avec « Star Wars » comme
seul atout dans sa manche,
Disney s’exposerait quand
m ê m e a u r i s q u e d ’u n
parcours boursier chahuté compte tenu de la
fébrilité naturelle des
marchés financiers,
toujours prompts à
anticip er le pire
comme le meilleur.
Mais Walt Disney
Studios a réalisé
plus de 15 milliards de dollars d’acquisi-
tions dans les
contenus au
cours des dix dernières années. Sont
entrés dans son écurie Pixar, Mar vel et
Lucasfilm avec la franchise « Star Wars ». Des
studios vedettes chacun
dans leur domaine. « Avengers 2 », « La Reine des neiges »
et « Vice-Versa » ont très bien
marché cette année et les analystes
voient beaucoup de titres prometteurs pour l’an prochain. Wall
Street ne s’est jamais aussi bien
sentie à Hollywood. n
HIGH-TECH & MEDIAS // 29
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
Une sagaqui connaîtunsuccèsplanétaire
depuis presquequaranteans
La série de George Lucas
a généré plus de 4 milliards
de dollars de recettes
au cinéma depuis 1977.
Marina Alcaraz
[email protected]
Imaginer, en 1977, que « Star Wars »
générerait un jour des milliards
de dollars de recettes aurait relevé…
de la science-fiction. Souvenezvous. Il y a près de quarante ans,
George Lucas n’était encore qu’un
« Padawan » (apprenti Jedi), avec
seulement deux longs-métrages
à son actif, dont « THX 1138 » qui
est loin d’être un succès commercial. Les producteurs ne se bousculent pas pour l’aider à financer « La
Guerre des étoiles ». Universal, par
exemple, refuse le projet. Seule la
20th Century Fox, qui est pourtant
loin d’être en forme, lui donne sa
chance.Lefilmnesortaudépartque
dans32salles.« Mais,trèsvite,lebouche-à-oreillefonctionne.Endépitd’un
trèsfaiblemarketing,lefilmestplébiscitéparlepublic.MêmeLucasenétait
étonné : il se raconte qu’il aurait vu
une file de gens devant un cinéma,
sans savoir que c’était pour le sien »,
se souvient Fabrice Labrousse,
coauteur de l’ouvrage « “Star Wars”
décrypté : de George Lucas à Walt
Disney » (éditions Bartillat).
Fin 1977, l’œuvre dépasse le
récent record des « Dents de la
mer », raconte « Le Monde ». Au
total, le premier opus de la série
(le quatrième dans la chronologie
de l’histoire) générera quelque
780 millions de dollars de recettes
via les ventes de tickets de cinéma,
selon le site Box Office Mojo. La
force « Star Wars » est lancée et ne
s’arrêtera plus. Le succès accompagnera chacun des films. Même
« La Menace fantôme », qui sortira
en 1999, après plus de vingt ans
d’absence de Dark Vador, ou plutôt
d’Anakin Skywalker – le précédent opus était sorti en 1983 –, fera
un tabac, avec plus de 1 milliard
de recettes, entrant dans le Top 20
des films les plus « bankable »
de l’histoire.
Les épisodes VII et VIII de la
saga sont tournés dans le
studio du Buckinghamshire.
La fiscalité britannique
séduit Hollywood.
Des sommes colossales
Au total, les six épisodes de « Star
Wars » ont généré plus de 4 milliards de dollars de recettes au
cinéma. Et « Le Réveil de la Force »
ne devrait pas déroger à la règle. Les
experts s’attendent même à près de
2milliardsderecettesensalles,classant ce « Star Wars » juste derrière
« Avatar » et « Titanic ». Sans compter les nombreux produits dérivés,
qui génèrent des sommes encore
plus colossales (lire ci-contre).
A l’époque du premier « Star
Wars », le modèle économique du
film à gros budget mais à gros bénéfice n’est pas encore entré dans les
mœurs. « “Star Wars” a contribué à
faire évoluer toute la manière de penser le cinéma, qui a cherché de plus
200
MILLIONS D’EUROS
Le budget estimé
du « Retour de la Force ».
La franchiseattire dansson orbite
lesplus grandesmarques
Les sept marques mondiales
auxquelles s’associe « Star
Wars » font de l’intrigue
le cœur de leur dispositif.
Au cœur de l’intrigue
Mieux, pour « Star Wars », chacune
de ces marques a conçu une communication cousue main. Témoin,
le duel au sabre laser (rechargé avec
des piles Duracell) entre un garçon
blond qui n’est pas sans rappeler
Anakin Skywalker et une petite fille
en plus à faire des blockbusters »,
souligne Fabrice Labrousse.
Côté budget, les coûts de production ont explosé au fur et à mesure
de la réussite des films. Si le premier, « La Guerre des étoiles », a
nécessité 11 millions de dollars, ce
qui était déjà beaucoup pour l’époque, le dernier opus, sorti en 2005,
aurait coûté environ 113 millions
d’euros. Et le budget du « Réveil de
Duracell s’est associé à Disney et met en scène dans
l’un de ses récents spots un duel au sabre laser – rechargé
avec des piles de la marque américaine. Photo Duracell
Pour « Star Wars »,
chaque marque
a conçu une
communication
cousue main.
habillée comme l’impétueuse Rey
(interprétée par Daisy Ridley). Ou
encore le visuel de Covergirl, mettant en valeur un maquillage graphique – « inspiré par “Star Wars” »,
précise l’annonce. Enfin, dans
l’un des deux spots conçus par
l’agence BBDO New York, un jeune
homme construit avec les moyens
du bord un R2-D2 plus vrai que
nature afin d’offrir des places
pour le film à l’élue de son cœur. A
chaque fois, le film est au cœur
de l’intrigue, dans une mécanique
de « brand content » très éloignée
de celle des placements de produits
classiques à la James Bond.
En Europe, en revanche, « Star
Wars » apparaît moins comme
un ressort scénaristique que
comme un « associé » local. C’est le
cas au Royaume -Uni, avec le
groupe de télévision payante Sky,
propriété de Rupert Murdoch, ou
avec l’opérateur de téléphonie
mobile O2 qui diffuse un spot de
pub où apparaissent C-3PO, R2-D2
et le nouveau droïde BB-8. Idem
en France, où La Poste, qui a acquis
les droits dérivés du film, fait
des figurines les vedettes de l’un de
ses deux spots. Et plus encore
pour la marque de prêt-à-porter
Celio, qui se présente clairement
comme partenaire. n
Les fans américains ont déboursé jusqu’à 5.000 dollars
pour voir « Star Wars » en France avec deux jours d’avance
« Star Wars » sort en France mercredi, deux
jours avant sa sortie mondiale. Une attente
insupportable pour les aficionados du film
aux Etats-Unis. AirFrance et EuropaCorp
Cinemas leur proposent un package comprenant le vol depuis les Etats-Unis, l’accueil sur
tapis rouge avec buffet et, surtout, le visionnage du film sur écran géant dès mercredi
après-midi. Pour l’occasion, les salles d’EuropaCorp à Roissy (Aéroville) seront décorées
aux couleurs de « Star Wars » (avec tunnel détecteur de mouvements, comédiens en costume, gardes pour escorter, etc.). Une centaine
de fans doivent faire le déplacement, pour un
coût du billet variant entre 1.300 et 5.000 dollars depuis New York. D’autres compagnies
ont surfé sur la vague. Ainsi, Air Caraïbes,
qui fêtait le week-end dernier le 12e anniversaire de son premier vol transatlantique,
décore ses avions aux couleurs de la saga.
la Force » est estimé autour de
200 millions d’euros. « George
Lucas a toujours cherché à être indépendant, pour éviter que des studios
necherchentàmontersesfilmsàleur
manière, comme cela s’est passé à ses
débuts. Par exemple, il a réinvesti ses
gains de “La Guerre des étoiles” pour
financer la suite », rappelle Fabrice
Labrousse. L’argent est le nerf de la
guerre, fût-elle des étoiles. n
DÉCRYPTAGE // Disney et le réalisateur
J. J. Adams ont distillé les informations
pour faire monter la pression.
EpisodeVII,
l’histoire d’unbuzz
L
Véronique Richebois
[email protected]
Vincent Collen
[email protected]
— Correspondant à Londres
La vente des produits dérivés et
les partenariats publicitaires du
7e opus de « Star Wars » devraient
dépasser largement le montant des
entrées en salle. Dès août, Disney
a d’ailleurs offert un aperçu de ses
talents de publicitaire en révélant le
nom des sept marques mondiales
qui participeraient à sa campagne
promotionnelle. Des cosmétiques Covergirl aux piles Duracell,
en passant par le constructeur
automobile Fiat Chrysler, General
Mills, HP, Subway et l’opérateur
téléphonique Verizon… Disney
balaie toute la palette des biens de
grande consommation. A la façon
dont Christopher Nolan s’était associé, pour sa trilogie de Batman, à
quinze marques, incluant BMW,
Nokia et Mountain Dew.
Une manne
pourles
studios
britanniques
de Pinewood
e blindé « Star Wars VII –
Le réveil de la Force » dévale
ses tout derniers mètres. Et
devrait faucher sur sa lancée les
longs-métrages qui auraient commis l’erreur de se trouver sur sa
route au moment de leur sortie.
Pour autant, les informations sur ce
nouvel opus, réalisé par J. J. Adams,
restent très parcellaires – même si
des fuites savamment distillées ont
dévoilé des éléments du scénario et
la distribution. Comme chez Apple,
dont Disney s’est largement inspiré
jusque dans ses codes de communication (un buzz orchestré au millimètre et un suspense entretenu jusqu’àlasortie),lemystèreconstituela
colonne vertébrale du dispositif. Les
producteurs ont mis en place une
stratégie cousue main sur les
réseaux sociaux, à coups de teasers
énigmatiques, d’images mystérieuses et de petites anecdotes.
Le buzz sur la saga démarre sur
Twitter le 7 mai 2014, avec la photo
sibylline d’un clap de plateau de
cinéma sur lequel est inscrit : « Star
Wars. Episode VII. AL 40 », accompagnée d’un tweet portant la simple
mention : « Bad Robot ». J. J. Adams
est un habitué du genre. En 2004,
pour le lancement de la série
« Lost », il avait ouvert, avec sa
société de production Bad Robot,
lesiteWebOceanicAirlines,dunom
de la compagnie aérienne victime
ducrashdanslasérie,ouencoreune
page fan du groupe de rock de CharliePace,l’undespersonnagesprincipaux des trois premières saisons.
Et cela paie ! En avril, la diffusion
d’un deuxième « trailer », révélant
la présence du personnage Han
S olo et des images du casque
cabossé de Dark Vador, permet à la
valorisation boursière de Disney de
bondirde2milliardsdedollars.Une
nouvelle salve est lancée lors de la
San Diego Comic-Con International
de juillet, la grand-messe de la BD,
lorsqu’est diffusée une vidéo révé-
lantlescoulissesdutournage.Avant
la bande-annonce finale, spectaculaire,le20octobre :laprincesseLeia
murmure que la Force l’appelle. Le
suspense est à son comble.
L’annonce mi-août par le patron
de Disney, Bob Iger, de l’arrivée en
force dans ses parcs d’attractions
américains de l’univers des Jedi, ne
fait qu’attiser la fièvre. Laquelle
monte d’un degré quand, le 4 septembre, lors du « Force Friday »,
intervient la commercialisation des
premiers produits dérivés. Disney
distille les éléments susceptibles
de nourrir le buzz, en renforçant
curiosité et frustration. En parallèle,
les acteurs, scénaristes et autres responsables des relations publiques
doivent rester muets.
Le mystère constitue
la colonne vertébrale
du dispositif.
C’est dans ce contexte que, exaspéré, le comédien Anthony Daniels,
qui incarne C-3PO, craque. En septembre, dans une interview au
« Guardian », il qualifie les pratiques de Disney de méthodes
« dignes du Kremlin » : « La politique
de confidentialité était ridicule. Nom
de dieu, ce n’est qu’un film ! Quand
j’ai eu le script, il était en caractères
noirs sur un fond rouge, pour rendre
impossible la photocopie. J’ai eu la
gueule de bois rien qu’à le lire. »
Tout cela avait de quoi épargner au film une campagne de pub.
Lundi, toutefois, les studios Disney
ont investi 17 millions de dollars de
publicité en TV sur « Le Réveil de la
Force », selon l’agence iSpot.tv.
Même si la somme devrait augmenter dans les jours suivant la sortie,
on est loin des 30 millions de dollars
investis en TV pour « Mad Max :
Fury Road » ou « Mission : Impossible – Rogue Nation ». — V. R.
Au Royaume-Uni, « Star Wars »
est une affaire d’Etat. En 2013, c’est
le ministre des Finances lui-même,
George Osborne, qui fait l’annonce :
le septième épisode sera tourné
dans les studios Pinewood, situés
à une trentaine de kilomètres à
l’ouest de Londres. Plusieurs sabres
laser, offerts par Lucasfilm, sont
conservés au ministère. L’arme
mythique de « Star Wars » a été
conçue dans les années 1970 par
un décorateur britannique. George
Osborne, un fan déclaré de la saga,
les aurait bien rapportés chez lui
mais la loi lui interdit d’accepter
des cadeaux d’une valeur supérieure à 140 livres. Le huitième épisode sera lui aussi tourné chez
Pinewood, à partir de l’an prochain.
Le tournage du « Réveil de la
Force» a été entouré du plus grand
secret, comme tout ce qui concerne
« Star Wars ». Tout juste sait-on que
quinze scènes différentes des studios ont été utilisées, dont un réser-
« Ce film est un
nouveau chapitre
dans l’histoire
de la production
cinématographique
britannique.
Que la Force soit
avec nous. »
GEORGE OSBORNE
Ministre des Finances
voir d’eau, et que Harrison Ford s’y
est cassé la jambe en 2014 lorsque
la porte de son vaisseau, le Faucon
Millenium, s’est brutalement
refermée sur lui. Le tournage s’est
dérouléentremaietnovembre2014.
IlapermisàPinewooddepublierun
bénéfice presque triplé au cours du
premier semestre de son exercice,
pour un chiffre d’affaires de 38 millions de livres (53 millions d’euros).
Le groupe, valorisé 245 millions de
livres à la Bourse de Londres, a
récemment profité d’une autre
superproduction,« Spectre ».Vingtdeux des 24 James Bond ont été
tournés chez Pinewood.
Expansion internationale
Au total, plus de 2.000 films et
800 productions pour la télévision
ont utilisé les studios du Buckinghamshire depuis leur création en
1936. Après un passage à vide à la
fin du siècle dernier, Pinewood a
renoué avec la croissance et s’est
lancé dans une ambitieuse expansion internationale. Le groupe britannique possède des studios aux
Etats-Unis, au Canada, en Malaisie,
en République dominicaine et en
Chine. Incapables de répondre à
toutes les demandes, les studios ont
annoncé des investissements de
200 millions de livres permettant
de doubler les capacités de tournage d’ici à quinze ans. La première phase des travaux, bouclée
en juin 2016, permettra de tourner
deux blockbusters de plus par an.
La productrice de « Star Wars »,
Kathleen Kennedy, a vanté le talent
des artistes britanniques pour expliquer le choix de Pinewood. Mais ce
n’est pas la seule raison. Les incitations fiscales, récemment renforcées par George Osborne, sont alléchantes. Les producteurs peuvent
récupérer jusqu’à 25 % de leurs
coûtsdetournagesousformedecrédit d’impôt, à condition qu’au moins
le quart de la production soit réalisée en Grande-Bretagne. — V. C.
30 //
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
en
direct
Un hôtel de luxe
pour la Cité du vin
AQUITAINE — Le producteur
AQUITAINE — C’est l’entrepre-
d’eaux minérales Ogeu, dans les
Pyrénées-Atlantiques, a annoncé
son intention de lancer une
gamme complète de bières
régionales, avec trois produits
estampillés basque, béarnais et
landais. Le numéro un français
des eaux régionales ambitionne
de prendre la même place dans
les bières régionales.
shutterstock
PME
&REGIONS
Ogeu se lance dans
les bières régionales
neur breton Jean-Paul Legendre
qui construira l’hôtel de luxe,
la halle commerciale dédiée
aux produits régionaux ainsi
que deux restaurants et
l’immeuble de bureaux qui
prendront place sur un terrain
de 2 hectares, « l’îlot de la fourrière », à côté de la future Cité
du vin qui ouvre l’an prochain à
Véhicules utilitaires : Durisotti
rebondit grâceau camionrecyclable
l Le groupe familial a parié sur
l’innovation pour poursuivre son
redressement après les années de crise.
l Il s’apprête à généraliser la fibre
de lin dans les trois ans.
Olivier Ducuing
— Correspondant à Lille
Les panneaux en lin seront-ils le
nouveau fer de lance de Durisotti ?
Le groupe familial de Sallaumines,
près de Lens, spécialiste en transformation de véhicules utilitaires, a
décidé d’appuyer sur l’accélérateur
du développement durable, en
créant un véhicule à la carrosserie
100 % recyclable.
Il aura fallu quatorze mois de
développementetplusieursbrevets
pour mettre au point ce Polyvolume nouvelle génération, dont les
flancs, le capitonnage intérieur
comme le plancher sont produits
sur place, en fibre de lin durcie par
une résine thermoplastique recyclable. L’utilisation de ces composites de structures aluminium sans
soudure permet de réduire le poids
du véhicule de 140 kg et d’accroître
ainsi la charge utile de 15 à 22 %.
François Loor, président de Durisotti SAS, concède un surcoût pour
ces matériaux mais compensé par
le changement de procédé et la
fabrication en interne. « Sous
36 mois, tous les composants utilisés
chez nous seront en lin », assure le
dirigeant.
Ce virage technique s’appuie sur
une très forte intégration des savoirfaire chez Durisotti. Plasturgie, tôlerie,mécanique,sérigraphie,sellerie,
les 230 salariés ont des compéten-
ces transverses leur permettant de
modifier tous les éléments– « sauf le
moteur ! »–pourcréerdesvéhicules
sur mesure. Leurs clients sont aussi
bien les forces de l’ordre que les
urgences médicales, le transport de
personnes à mobilité réduite, mais
aussi beaucoup d’entreprises
comme Darty ou le groupe Hilti,
pour lequel il conçoit un camion de
formation à la robotique avec trois
ateliers embarqués.
V
éhicule au biocarburant, barge adaptable
p o u r v o i e d ’e a u ,
« appli » mobile de planification des tournées… 22 projets
innovants pour une « logistique durable » ont été retenus
cet automne par la Ville de
Paris pour être expérimentés
pendant un an dans la capitale. Les enjeux sont majeurs.
Un bilan sera dressé au printemps par l’Ademe et la CDC.
L’entreprise familiale a pris le tournant du futur avec ses carrosseries 100 % recyclables en fibre de
lin, mais elle a aussi élargi son offre aux rotors d’éolienne ou aux aménagements de magasin. Photo DR
rotors d’éolienne dans son unité
plasturgiste et des aménagements
de magasin pour Burger King. Un
nouveau plan d’investissement de
1 million d’euros doit être engagé
en 2016, notamment pour intégrer
une découpe laser et réinternaliser
des fonctions aujourd’hui soustraitées. Le groupe, qui compte une
entité à Agen et deux autres dans
l’Est de la France, devrait générer
38millionsd’eurosdechiffred’affaires cette année et vise les 41 millions
l’an prochain. n
Lecarrossier frigorifique Lamberet
accélèreavecsonchâssis ingénieux
Le constructeur de véhicules isothermes se dote d’une
cinquième usine. Et innove
avec un nouveau châssis
plus écologique.
lions, dont 30 millions seront générés par la nouvelle usine de SaintEusèbe, en Saône-et-Loire, qui sera
opérationnelle d’ici à mi-2016.
Une nouvelle usine
Vincent Charbonnier
— Correspondant à Lyon
Ce châssis pourrait bouleverser
l’univers des livraisons. Le constructeur de véhicules isothermes
Lamberet, basé à Saint-Cyr-surMenthon (Ain), a mis au point une
nouvelle technologie d’essieux
directeurs qui permettent d’obtenir
des rayons de braquage plus courts.
L’avantage : une grande maniabilité
du véhicule – alors que certains
pèsent jusqu’à 19 tonnes – et une
durée de vie plus longue des pneus.
Les gains sont aussi intéressants en
termes de coût d’exploitation et de
réduction de la consommation de
carburant. Lamberet compte sur
cette innovation pour accroître sa
part de marché en France.
Elle est déjà en progression de
2 points chaque année depuis cinq
ans. Le constructeur a présenté
d’autres nouveautés lors du Salon
du transport routier Solutrans, qui
La nouvelle technologie
d’essieux permet une grande
maniabilité du véhicule.
Photo DR
s’est tenu à Lyon du 17 au 21 novembre. Ainsi, la semi-remorque « ferroutable », qui permet au camion
d’aller directement de la route au
train. L’innovation est l’un des
moteurs du groupe de 900 personnes, dont le chiffre d’affaires s’élèvera à 165 millions d’euros en fin
d’annéecontre140millionsen2014.
D’ici à 2020, le groupe vise 200 mil-
« Il fautsurtout
innoverpour
mutualiser lesflux
logistiques. »
Propos recueillis par
Marion Kindermans
[email protected]
L’avance consentie
par les collectivités
a permis à la société
de prendre un virage
technique remarqué.
Latempêtedelacriseautomobile
de 2008 puis des quatre années suivantes, aggravées par le recul de la
commande publique, avaient fortement dégradé la situation de l’entreprise, alors qu’elle venait d’investir
beaucoup. L’effet de ciseaux l’a conduite au redressement judiciaire en
2012 et à une forte réduction d’effectifs. Une période désormais oubliée.
Appuyéparuneavanceremboursable de 1 million d’euros des collectivités, Durisotti a pu développer son
véhicule recyclable mais aussi élargir son offre. Depuis deux ans,
l’entreprise toujours 100 % familiale
transforme par exemple des voitures de série en véhicules de sport
pour Peugeot Sport et Citroën
Racing. Elle fabrique aussi des
3 QUESTIONS À…
CHRISTOPHE
NAJDOVSKI
Adjoint aux Transports
à la Ville de Paris
AFP
CARROSSERIE
Bordeaux. Un projet de pôle
réceptif d’environ 75 millions
d’euros financé par le groupe
de BTP Legendre, qui assurera
la construction des bâtiments
d’une surface de 35.000 m2 pour
des livraisons prévues de 2016 à
2018. C’est la société belge Interparking qui exploitera le parc de
stationnement de 450 places et
les services associés. Bordeaux
Métropole Aménagement étudie
la possibilité de transformer les
silos à grains voisins en hôtel.
En trois ans, 10 millions vont être
investis pour aménager cet ancien
bâtiment de plasturgie. L’usine, qui
emploiera 150 salariés d’ici à 2020,
permettra d’accroître de 100 % la
production de véhicules utilitaires
et de réduire les délais de fabrication. Lamberet va pouvoir spécialiser trois autres de ses unités industrielles pour 2 à 3 millions d’euros.
Celle de Saint-Cyr-sur-Menthon
sera dédiée aux véhicules industriels de 7 à 44 tonnes, celle de Sarreguemines (Moselle) produira des
kits de panneaux de caisses frigorifiques pour l’export.
La capacité de production de
l’usine de sa filiale allemande Kerstner, près de Francfort, sera doublée. Ces investissements seront
«entièrement autofinancés», souligne Quentin Wiedemann, directeur marketing de Lamberet. C’està-dire sans renfort financier de son
actionnaire chinois, le groupe
Avic. n
Avecson BIL,Libner
imaginel’éco-livraison
Le carrossier Libner a
conçu un mini-fourgon
électrique logeable dans
un camion classique.
Son innovation fait fureur.
Stéphane Frachet
— Correspondant à Tours
BIL pour « base intelligente logistique ». Ou comme « bonne idée Libner ! », plaisante François Libner,
PDG du carrossier industriel qui a
conçu, avec les designers Central
Design et Design Way, ce « hub »
composé d’une remorque classique
dans laquelle vient se loger un véhicule électrique compact apte à
transporter une palette de 800
kilos. Lorsqu’il vient se garer à
proximité du point de livraison, le
camion classique fait office d’entrepôt décentralisé. Le second « sert de
brouette » en venant décharger les
différents colis. Une innovation primée à plusieurs reprises, et pour
laquelle l’entreprise a été retenue
cet automne par la Ville de Paris
dans ses solutions pour une logistique durable. Depuis 2013, cette
PME familiale de Saint-Maixent
(Deux-Sèvres) planche sur ce sujet
crucial pour les transporteurs
logisticiens : comment faire face à
l’encombrement des villes, qui
empêche les poids lourds d’entrer
+ 1,3 %
D’IMMATRICULATIONS
D’UTILITAIRES EN 2014
Leur nombre s’élève à
372.074 au total en France.
Source : CCFA
dans les hypercentres, tout en
garantissant des livraisons nombreuses dans les délais impartis. Le
fameux enjeu « du dernier kilomètre », qui, en plus de répondre aux
contraintes de circulation, doit être
moins polluant.
Prototypes Heuliez
Pour répondre à ce défi, Libner a
investi 1 million d’euros dans les
trois premiers prototypes de son
véhicule BIL. L’entreprise a bénéficiédeprêtspublicsàl’innovationde
Bpifrance et de la région PoitouCharentes. Un modèle a été testé
par le logisticien allemand Schenker dans les centres-villes de La
Rochelle et de Niort. Et le livreur
France Boissons s’est engagé sur
une trentaine d’exemplaires.
La commercialisation est attendue fin 2016, après la phase de production industrielle, qui est en discussion. En effet, les premiers
prototypes ont été motorisés par
Heuliez. L’an passé, Libner avait
tenté de mettre la main sur les chaînes de montage du constructeur de
voitures électriques, à Cerizay
(Deux-Sèvres),maissonoffren’avait
pas été retenue. « Nous n’avons pas
les capacités de devenir assembleur
de véhicules », admet François Libner, dont le groupe a réalisé 37 millions d’euros de chiffre d’affaires en
2014 grâce à ses carrosseries et
bâches pour le transport.
Libner recherche, du coup, un
nouveau partenaire industriel.
« Plusieurs constructeurs sont intéressés », assure Christophe Troubat,
directeur du projet et dirigeant de
Design Way. Libner a dû renoncer à
une sacrée mise en avant : invité à
présentersonvéhiculeàlaCOP21au
Grand Palais, à Paris, le projet a été
annulé pour raisons de sécurité. n
1 Quelles sont les innovations marquantes portées
par des start-up ou des
entreprises qui vont être
testées à Paris ?
Ce ne sont pas des dispositifs
révolutionnaires, mais ils améliorent le fonctionnement de la
logistique. Ce sont davantage
des innovations organisationnelles que techniques dont
nous avons besoin. La plupart
portent sur la mutualisation
des flux de livraison : espaces
logistiques urbains collaboratifs, partage des consignes sécurisées… Il ne suffit pas de remplacer les gros camions anciens
par des fourgonnettes. Il faut
mettre en place une logistique
propre du dernier kilomètre.
2 En quoi réinventer
cette filière est-il un enjeu
majeur pour Paris ?
Il s’agit de réduire l’impact environnemental de la livraison.
Sur les 400.000 véhicules qui
circulent chaque jour dans
Paris, 100.000 transportent des
marchandises. Ces livraisons
représentent un quart du trafic
et sont responsables d’un tiers
de la pollution. Depuis dix ans,
nous organisons des rencontres avec les acteurs privés
(chargeurs, clients…) et la Ville.
Nous avons mis en place seize
groupes de travail, c’est dire
l’importance du sujet.
3 Qu’en est-il des bornes de
recharge pour les véhicules
électriques que vous deviez
déployer sur Paris ?
Nous avons pris un peu de
retard, mais le parc sera inauguré début 2016. Nous allons
installer 60 bornes supplémentaires, équipées de trois points
de recharge chacune, implantées surtout sur les aires de
livraison. Le réseau sera étendu
à terme sur le boulevard périphérique en direction des aéroports. On travaille aussi sur les
véhicules au gaz. n
PME & REGIONS // 31
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
4,8
fois inférieur à l’estimation de la
Cour des comptes. « Ces anomalies faussent le bilan » et rendent
« presque impossible pour la ville le
contrôle de la réalité de l’exécution
des prestations », écrivent les
magistrats.
Rainer Unkel/RÉA
MILLIONS D’EUROS POUR PARIS-PLAGE
Un rapport de la Cour des comptes
révélé par Le Point affirme que la
Mairie de Paris minore sciemment
le coût de l’opération estivale ParisPlage. En 2013, le budget de 1,5 million d’euros affiché par la mairie de
Bertrand Delanoë était deux à trois
RHÔNE-ALPES — La Banque
européenne d’investissement va
apporter 65 millions d’euros
pour la modernisation du Synchrotron européen de Grenoble.
21 pays doivent investir en tout
150 millions d’euros pour rénover cet appareil de 844 mètres
de circonférence qui emploie
630 personnes et permet d’observer les échelles atomiques.
La création d’une usine
de meubles avioniques
à Casablanca
mécontente
les salariés français.
Laurent Marcaillou
— Correspondant à Toulouse
La création d’une usine au Maroc a
entraîné la grève d’une partie minoritaire du personnel de Latécoère
ces derniers jours à l’appel de la
CGT. En réponse, la direction propose d’avancer les négociations sur
les salaires dès janvier. Débarrassé
de sa dette cette année après sa
recapitalisationetl’entréedesfonds
américains Apollo et Monarch qui
ont pris 26,4 % du capital, le groupe
toulousain d’aéronautique a
annoncé son intention de construire une usine de câblage au
Maroc. Ce nouvel investissement à
l’étranger est mal vécu par la CGT,
qui se plaint de la gestion serrée de
l’effectiftoulousainde1.000salariés
et du gel des salaires.
Latelec, la filiale de câblage de
Latécoère, ouvrira au début 2016 à
Casablanca une usine de meubles
avioniques (où s’insèrent les calculateurs) et de câblages d’interconnexion pour les avions A320 et
A350 d’Airbus.
300 salariés en 2018
Cette unité devrait employer
300 personnes en 2018. Elle
démarre dans un bâtiment en location puis Latelec construira son
propre atelier d’ici à deux ans, en
investissant 10 millions dans l’usine
et la formation sur cinq ans. Le
groupe veut répondre ainsi à la
forte augmentation de la production de l’A320, qui doit passer de 44
à 60 avions par mois d’ici à 2019, et
du nouveau long-courrier A350 qui
montera de 2 à 10 appareils par
mois d’ici à 2018. « Pour les fortes
cadences, nous préférons avoir deux
lieux de production en parallèle pour
parer à tout défaut dans une usine »,
explique Hervé Schembri, directeur de la stratégie.
Ween invente l’énergie
à la carte avec son
thermostat connecté
Ween
Latécoère va
ouvrir une
usine au Maroc
MIDI-PYRÉNÉES
innovateurs
65 millions d’euros
pour le Synchrotron
LA TECHNOLOGIE
WEEN
Date de création : 2014
Président fondateur :
Jean-Laurent Schaub
Effectif : 7 personnes
Secteur : énergie
Latécoère est le premier fabricant mondial de meubles
avioniques et le deuxième pour les systèmes d’interconnexion.
Paul Molga
— Correspondant à Marseille
Photo Lydie Lecarpentier/RÉA
Latelec possède déjà une grande
usine de câblage de 800 salariés en
Tunisie et, depuis 2013, une unité de
350 salariés au Mexique. Bas coût
des salaires, proximité relative des
chaînes de montage d’Airbus de
Toulouse et de Saint-Nazaire expliquent cette décision. La filiale de
câblage conserve 700 salariés en
France pour rester proche du
bureau d’études et fabriquer les
câbles de satellite et d’hélicoptère.
Latécoère est le premier fabricant
mondial de meubles avioniques et
le deuxième pour les systèmes
d’interconnexion. Le câblage pèse
28 % de son chiffre d’affaires de
664 millions d’euros en 2014 et se
développera sur les futurs avions
plus électriques.
Le groupe veut produire à terme
des équipements électriques. Il
fabrique déjà les systèmes de
caméra qui montrent l’environnement de l’avion aux passagers. Pour
aller plus vite, il est prêt à acquérir
des entreprises dans les systèmes
d’interconnexion et les portes.
Outrelecâblage,ilfabriquedesportes d’avion en République tchèque
et assemble des tronçons de fuselage au Brésil. n
Des thermostats connectés
sont déjà commercialisés. Le
cabinet d’études GFK leur promet même un avenir radieux,
avec un marché mondial qu’il
évalue à 3 milliards de dollars
en 2018. A la tête de Ween, une
start-up française qui sera
récompensée d’un Innovation
Award au prochain CES de Las
Vegas début janvier, Jean-Laurent Schaub a sa petite idée
pour y prendre une grande
place. Il a imaginé une box
wi-fi rendue intelligente grâce
à plusieurs algorithmes qui
analysent le profil thermique
de la maison où elle se trouve,
L’IGN cède sa filiale internationale
au nantais Fit
Ce groupe
indépendant, spécialiste des données
géographiques, gagne
ainsi une marque
et une force de frappe
internationale.
Emmanuel Guimard
— Correspondant à Nantes
Chacun a un jour déplié une carte
IGN. Mondialement connu, l’institut public a développé d’autres activités, dont celles d’IGN France
International, une filiale export
œuvrant dans l’ingénierie d’information géographique avec 22 salariés pour un chiffre d’affaires de
10 millions d’euros.
Dans le cadre d’un recentrage sur
son cœur d’activité, l’IGN vient de
céder sa participation majoritaire
danscetteentité.C’estlegroupenantais Fit qui en détient désormais
66 % des parts. De fait, IGN FI et son
acquéreur travaillaient déjà fréquemment ensemble. C’est actuellement le cas sur des projets cadastraux dans l’Haïti de l’après-séisme,
en Equateur ou sur la cartographie
urbaine de la capitale tchadienne
N’Djamena. Avec IGN FI, Fit gagne
surtout une marque internationale,
une force commerciale et un quasidoublement de son activité hors de
France, soit près de 20 millions
d’euros. De son côté, IGN FI s’adosse
à un groupe très technologique,
investissant 3 millions d’euros par
an en R&D dans l’analyse des données géographiques. Fit est un
groupe indépendant, majoritairement détenu par ses dirigeants.
« Noussommespassésd’unecentaine
de salariés en 2000 à 650
aujourd’hui », mentionne son président, Eric Thalgott. Son chiffre
d’affaires s’élève à 60 millions
d’euros.
Analyse foncière
A l’origine, Fit n’était qu’un cabinet
de géomètres, avant de trouver un
vaste gisement de croissance dans
la production et l’analyse de don-
nées géographiques, puis dans la
mise en place d’outils d’aide à la
décision et l’analyse foncière. Par la
suite, le groupe s’est engagé dans la
réalisation d’infrastructures, supervisant des chantiers de tramways,
d’autoroutes ou de TGV. Deux
autresfilialescomplètentsessavoirfaire : Memoris, dans les systèmes
d’information géographiques (SIG),
et Pixelius, dans la production de
données, de bases cartographiques
ou la modélisation 3D. Pour Eric
Thalgott, Fit a encore de belles
pages à écrire avec l’émergence de
l’open source, de la mutualisation
des données, et des « smart cities ».
« Dans ce contexte, prédit le dirigeant, la place de l’information géographique sera prépondérante. » n
Aéroprotec se rapproche des avionneurs
LA PME À SUIVRE
AQUITAINE
Effectif : 115 salariés
Chiffre d’affaires : 7,7 millions
Activité : traitement de surface
Pierre Etcheleku
— Correspondant à Bayonne
Dans la filière aéronautique, c’est
un passage obligé. Les pièces
d’avions civils et militaires doivent
passer chez un spécialiste du traitement de surface, une protection.
C’est le métier d’Aéroprotec. « L’axe
moteurdel’entreprise,c’estdemettre
en adéquation un savoir-faire bien
spécifique et le tempo de notre développement économique, résume son
gérant, Thierry Haure-Mirande.
Aux mains de Britanniques, Aéroprotec perdait de l’argent avant sa
reprise en 2005. Nous avons donc
voulu d’abord maîtriser à fond les
techniques. »
Quasiment toutes les opérations
sefontmanuellement,quecesoient
les procédés contre la corrosion,
les dépôts d’argent ou le nickelage.
Les ateliers sont ainsi une enfilade
de postes et d’établis, avec quelques
cuves. De la sorte, 1,8 million de
pièces ont été traitées en 2014 et,
après le contrôle non destructif – de
rigueur dans un secteur comme
l’aéronautique – la société garantit
sa prestation trente ans.
« Dès 2007, nous nous installions
en Tunisie, pays où 10.000 personnes
travaillent dans l’aéronautique »,
explique Thierry Haure-Mirande
qui est aussi l’un des dirigeants du
groupement d’industriels du secteur dans le pays (le Gitas).
Prestation sur site
Cette filiale constitue aussi une plate-forme pour accompagner les
entreprises de la branche, en particulier sur les marchés francophones. Avec elle, Aéroprotec cumule
7,7 millions d’euros de ventes avec
uneffectifde85salariésenFranceet
30 en Tunisie. Même stratégie avec
une implantation en cours à Montréal. Le Canada, avec des constructeurs comme Canadair, Bombar-
dier ou Bell, peut ouvrir des portes
vers les marchés américains. Cette
croissance externe passe aussi par
des extensions dans l’Hexagone. Le
dirigeant de cette entreprise familiale de Pau (Pyrénées-Atlantiques)
tient à financer ses opérations
« sansperdresonâme »avecdespartenaires ou avec les banques.
Outre l’ambition d’accéder au
statut d’ETI, Aéroprotec fignole un
autre développement : laprestation
sur site auprès des donneurs
d’ordre. Ce sera toujours du traitement de surface mais en direct et
après diagnostic et étude « pour ne
pas être seulement un exécutant », ce
qui ne l’empêchera pas de doubler
en 2017 son site de Pau à
10.000 mètres carrés. n
500 préventes
« Ce produit peut faire réaliser
entre 25 et 28 % d’économies
sur la facture de chauffage »,
promet Jean-Laurent Schaub,
qui a déposé un brevet international pour protéger son
invention, dont le prix public
est fixé à 349 euros. Sur la plate-forme de crowdfunding
KissKissBankBank, il a déjà
réalisé 500 préventes à prix
préférentiel pour l’équivalent
de 42.000 euros. Mais ses
objectifs sont plus ambitieux :
couvrir d’ici à cinq ans entre 5
et 10 % du marché mondial du
thermostat connecté. Il boucle
actuellement une levée de
fonds proche de 1 million
d’euros pour en démarrer la
commercialisation. n
ElsaLys se recapitalise
pour développer de
nouveaux anticorps
tion d’une étude de toxicologie
sur des primates, le programme
anti-CD 160 en ophtalmologie
pourra passer au stade préclinique », explique le docteur
Christine Guillen, directrice
générale et cofondatrice
d’ElsaLys Biotech.
Jean-Marie Huron
PAYS DE LA LOIRE
en fonction de ses caractéristiques et de la météo locale.
Grâce à ces informations, elle
est capable de donner des instructions précises au thermostat auquel elle est reliée. Elle
sait, par exemple, en combien
de temps chauffent les pièces
par vent d’Est. Cette box qui est
également connectée aux
smartphones des occupants,
réagit aussi à leurs déplacements. S’ils quittent le domicile, le thermostat baisse proportionnellement à leur
éloignement. Quand ils rentrent, il remonte jusqu’à la température de confort programmée, en calculant le temps de
retour en fonction de la circulation.
Maillon essentiel
LA LEVÉE DE FONDS
ELSALYS BIOTECH
Date de création : 2013
Directrice générale :
Christine Guillen
Montant : 2,7 millions d’euros
Effectif : 11 personnes
Secteur : biotechnologies
Christian Lienhardt
— Correspondant à Strasbourg
Conceptrice d’anticorps thérapeutiques dédiés à l’oncologie
e t à l ’o p h t a l m o l o g i e , l a
start-up alsacienne ElsaLys
Biotech vient de finaliser la
première tranche de 2,7 millions d’euros d’une levée de
fonds de 5 millions d’euros en
cours de bouclage. Ce financement apporté par Sofimac
Partners, déjà actionnaire, par
l’Institut Mérieux et par Crédit
Agricole Création lui donne
les moyens d’accélérer ses travaux de R&D sur trois séries
d’anticorps. « Après la réalisa-
Cette levée de fonds lui permettra aussi de mener à terme
ses recherches sur des anticorps dédiés à l’oncologie, en
particulier l’anti-Tyro3 destiné
à inhiber la croissance des cellules tumorales et à stimuler
les défenses immunitaires. Ce
programme qui cible le traitement des tumeurs musculaires et des cancers de la vessie
avait déjà bénéficié cet été
d’une subvention de 1,57 million d’euros du Fonds unique
interministériel (FUI).
La jeune société biopharmaceutique se positionne
comme un maillon essentiel
entre la recherche académique et l’industrie pharmaceutique, pour sélectionner de
nouveaux anticorps et les
amener jusqu’aux études cliniques. Spin-off de Transgene,
qui s’est recentré en 2013 sur
l’immunothérapie active,
mais continue de l’héberger au
Parc d’innovation d’Illkirch,
ElsaLys Biotech a déjà conclu
plusieurs accords de licence et
de collaboration, notamment
avec l’Institut Curie, l’Inserm
et le CNRS. n
32 //
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
FINANCE
&MARCHES
REMONTÉE DE L’EURO
VERS 1,10 DOLLAR
L’euro était en progression face
au dollar vendredi, bénéficiant
de la tourmente sur les marchés
financiers pour flirter de nouveau avec le seuil de 1,10 dollar
dans un marché toujours
focalisé sur une possible hausse
des taux directeurs par la
Réserve fédérale américaine.
La monnaie unique a terminé en
hausse de 0,45 % à 1,0991 dollar.
Le billet vert a perdu 0,3 %.
les
indices
Wall Street se fait peur à l’approche
d’une réunion décisive de la Fed
l La réunion de la Réserve fédérale mercredi et le repli du pétrole ont provoqué des turbulences sur tous les marchés.
l Deux fonds américains sur la dette risquée sont en difficulté, suscitant des craintes de contagion à d’autres segments.
MARCHÉS
La réunion de la Réserve fédérale
(Fed) mercredi suscite déjà de fortes
turbulences sur les marchés,
comme en témoigne le décrochage
brutal de Wall Street vendredi.
L’indice Dow Jones a perdu 1,76 % et
le Nasdaq 2,21 %. Le billet vert a
perdu 0,3 %. Outre la chute du
pétrole, l’élément déclencheur a été
lasuspensiondesretraitsd’undeses
fonds par la société de gestion Third
Avenue. Incapable de vendre ses
titres obligataires à temps et dans de
bonnes conditions afin de pouvoir
rendre leur argent à ses investisseurs, Third Avenue a suscité de
forts remous sur le marché des obligations à haut rendement (les titres
les plus risqués) sur lequel il opère.
Un segment loin d’être
anecdotique
L’indice « haut rendement » a chuté
de 2 % vendredi dans des volumes
très élevés. Il est tombé à son plus
bas niveau depuis juillet 2009. Les
marchés redoutent que cet exemple fasse tache d’huile et que
d’autres fonds soient dans cette
situation. C’est déjà le cas de Stone
Lion Capital, un fonds créé par des
anciens de Bear Stearns, la banque
qui,menacéedefaillite,futrachetée
par JP Morgan en 2008. Déjà lors de
cette crise, le risque de liquidité
avaitcausédenombreuxdégâtsetil
est aujourd’hui un motif de préoccupation supplémentaire pour la
Fed. En effet, le segment des obligationsd’entrepriseàhautrendement
est loin d’être anecdotique puisque,
de par le monde, une entreprise sur
deux est dans cette catégorie, contre 40 % en 2007, selon l’agence
Standard & Poor’s.
L’un des indices de référence en
matière de protection contre un
défaut ou « credit default swap » de
la dette spéculative a bondi de
5,52 points de base, s’approchant de
s o n p l u s h a u t n i ve a u d e p u i s
trois ans. Dans un climat déjà
tendu,plusieursacteursdemarché,
et non des moindres, ont fait part de
leur pessimisme. L’investisseur
activiste Carl Icahn a ainsi prédit
que « la débâcle ne faisait que commencer » dans un tweet vendredi.
De quoi aggraver les inquiétudes
sur le marché du « high yield ».
Depuis quelques mois, les sorties de
capitaux s’accélèrent. Le nombre de
sociétés de cette catégorie de crédit
faisant défaut sur leur dette s’est
rapidement accru, pour atteindre
cette année 102 entreprises. Et la
perspective d’un relèvement des
taux directeurs américains dans
quelques jours diminue l’appétit
pourlerisquedesmarchés.Rienque
la semaine dernière, près de 3,5 milliards de dollars ont ainsi été retirés
de l’ensemble des fonds « high
yield » outre-Atlantique. Or le marché des junk bonds est par nature
trèspeuliquide,cequicompliqueles
ventes.Lesdemandescroissantesde
sortie des investisseurs viennent
donc augmenter la tension sur le
marché, entraînant un cercle
vicieux. Surtout, par contagion,
celui-ci pourrait s’étendre à d’autres
classes d’actifs. D’ailleurs, les difficultés du marché de la dette à haut
rendement ont tendance à précéder
historiquement les chutes de Wall
Street. Le comportement des
actions américaines, et notamment
des petites valeurs, après la première hausse des taux aux EtatsUnis depuis 2006, reste une grande
inconnue pour les marchés.
— G. B. et N. A.-K.
Laliquidité,talond’Achille des fonds obligataires
Deux fonds américains
d’obligations risquées
sont incapables
de faire face aux demandes
de retrait.
Guillaume Benoit
[email protected]
La crise de la liquidité sur le secteur de la dette des entreprises mal
notées aux Etats-Unis a fait sa première victime. Vendredi, la société
de gestion américaine Third Avenue a annoncé qu’elle suspendait
les remboursements demandés
par les porteurs de son fonds
Focused Credit Fund, qui compte
près de 800 millions de dollars
d’encours. Il s’agit de la première
situation de ce type aux Etats-Unis
depuis 2008 et les difficultés ayant
conduit à la faillite le fonds monétaire Primary Reserve Fund. C’est
surtout un sacré coup de semonce
pour le marché américain des
obligations d’entreprise à haut
rendement. Et ce d’autant plus
qu’un autre fonds de 1,3 milliard de
dollars, Stone Lion Capital, est lui
aussi dans l’impossibilité de rendre aux investisseurs leur argent.
Les marchés redoutent un effet de
contagion.
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1 UN DÉSAMOUR
DES INVESTISSEURS
Depuis quelques mois en effet, dans
la perspective d’une hausse des
taux de la Reserve fédérale – et face
à l’augmentation des défauts de
paiement chez les sociétés de la
catégorie spéculative (notées BB+
ou moins) –, les investisseurs se
retirent en masse de cette classe
d’actifs. Rien que la semaine dernière, près de 3,5 milliards de dollars ont ainsi été retirés sur l’ensemble des fonds « high yield » outreAtlantique.
2
DES CHOIX MALHEUREUX
Le fonds de Third Avenue n’a pas
échappé à cette tendance, d’autant
qu’un certain nombre de ses paris
se sont révélés désastreux. Au point
que ce dernier a été « submergé par
la mauvaise performance de ses
3,5
MILLIARDS DE DOLLARS
ont été retirés sur l’ensemble
des fonds « high yield » outreAtlantique la semaine dernière.
actifs de basse qualité et en situation
de “stress” sur leurs remboursements », selon un investisseur cité
par Reuters. Il y a près d’un an, les
encours sous gestion du fonds
représentaient 2,75 milliards de
dollars. Ils ont depuis fondu sous
l’effet des retraits et des baisses de
valorisation pour atteindre
789 millions de dollars jeudi.
3 UNE LIQUIDATION
QUI PRENDRA PLUS D’UN AN
Confronté à des demandes de remboursement croissantes, le fonds a
dû commencer à céder des actifs
pour disposer du cash nécessaire.
Orlemarchédeladetted’entreprise
à haut rendement est assez illiquide, ce qui signifie qu’il est difficile de vendre rapidement un grand
nombre de titres. En outre, au-delà
des obligations, le fonds possédait
également des actions de sociétés
mal notées, et des produits dérivés,
qui ont encore plus de mal à trouver
preneur. Plutôt que les revendre « à
la casse », Third Avenue a donc préféré retarder les paiements à ses
clients le temps de liquider le
fonds… le moins mal possible ! Une
opération qui pourrait prendre un
an ou plus. n
Nouveauplongeon
descours dupétrole
L’or noir a connu une nouvelle séance de fort recul, les
marchés s’inquiétant de la
surproduction et du ralentissement de la demande.
Le plongeon de l’or noir paraît sans
fin. Le baril de brent, référence
européenne, a reculé de 4,63 %,
vendredi, à 38,27 dollars. Il s’agit de
son plus bas niveau depuis décembre 2008. Quant au WTI, il est passé
sous les 36 dollars à 35,62 dollars,
soit une baisse de 3,10 %.
C’est la cinquième séance de
baisse depuis la réunion de l’Opep
lasemaineprécédente.Lachutedes
prix vendredi s’explique en grande
partie par un rapport de l’Agence
internationale de l’énergie (AIE)
selon lequel le marché pétrolier
mondial restera saturé au moins
jusqu’à la fin de l’année prochaine,
conséquence d’un ralentissement
de la croissance de la demande
(+ 1,2 million de barils par jour) et
d’une nette progression de la production de l’Opep.
Par ailleurs, la décision de l’Opep
de maintenir son plafond de production inchangé et, donc, de ne
pas intervenir pour soutenir les
prixàlahausseenréduisantsaproduction fait, elle aussi, craindre une
offre trop importante par rapport à
la demande et pousse les prix à la
baisse. Les craintes sont d’autant
plus grandes que le cartel publiait
jeudi un rapport dans lequel il
expliquait que la production de ses
membres en novembre avait été
plus importante que prévu de
230.000 barils par jour à 31,7 millions de barils. La chute des cours
depuis un an et demi s’explique par
l’essor de la production aux EtatsUnis grâce aux hydrocarbures non
conventionnels, mais aussi par
l’attitude de l’Opep cherchant à
maintenir sa production théorique
inchangée à 30 millions de barils
par jour pour préserver ses parts de
marché.
Controverse
En outre, le Congrès américain est
prêt à lever l’interdiction faite aux
compagnies américaines d’exporter
du pétrole, un facteur qui pourrait
peser encore sur les cours de l’or
noir. En effet, en contraignant les
producteurs à réserver leur production au marché américain, celui-ci
visait à protéger les consommateurs
desbrutalesvariationsdepriximposées par l’Opep. Mais le boom du
pétrole de schiste a changé la donne.
La Chambre des représentants a
déjà voté à deux reprises pour une
levée de l’interdiction, mais le Sénat
a refusé jusqu’ici d’examiner la
mesure, qui reste très controversée
aux Etats-Unis. Cette fois, les débats
surcesujets’inscriventdanslecadre
d’un accord global entre républicains et démocrates sur le budget
fédéral, en négociation depuis le
mois d’octobre, et qui doit aboutir
dans les prochains jours.
— E. C. et E. G.
FINANCE & MARCHES // 33
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
Radiographiedel’inspection
générale, l’élite delabanque
l Les inspecteurs généraux forment un vivier des futurs cadres dirigeants.
l Ils s’assurent que les risques pris par les établissements sont maîtrisés et pilotés.
Société
Générale
dépoussière
sonconcours
BANQUE
Véronique Chocron
[email protected]
C’est un corps à part dans le monde
de la banque, un bataillon d’esprits
bien formés, sélectionnés pour leur
rigueur, vivant au rythme des missions de contrôle qui les envoient en
cadence aux quatre coins du globe.
Les inspecteurs généraux des banques françaises ont la tâche essentielle d’évaluer les risques des différents métiers et des filiales du
groupe : le risque bancaire (les crédits et leurs contreparties), les risquesfinanciers(laliquidité,lerisque
de taux…), les risques en matière de
conformité (protection de la clientèle, lutte contre le blanchiment et le
financementduterrorisme).Maisils
doivent également contrôler la
bonne gestion des ressources
humainesoulastratégiededéveloppement commercial.
« Uneentreprisesansrisqueestune
entreprise non rentable et non
pérenne. Nous devons nous assurer
que les risques pris sont les bons, c’està-dire des risques maîtrisés et pilotés.
L’affaire Kerviel a été vécue par toutes
les banques comme un accident
industriel, et nous veillons à ce qu’un
tel accident ne se produise jamais »,
résumeMaximeCrespel,inspecteur
principal chez BPCE. Dans cet établissement mutualiste, le programme d’inspection consiste en un
plan pluriannuel de quatre ans au
coursdesquelstouteslesactivitésdu
groupe seront passées au peigne fin.
Pour y parvenir, la direction de l’inspection envoie trois fois par an ses
équipes sur le terrain, pour des missions de quatorze semaines, qui
s’effectuent aussi bien dans une
région française qu’en Asie ou aux
Etats-Unis.AlaSociétéGénérale,qui
possède une banque importante en
Russie, des missions peuvent être
diligentées en Sibérie.
Des milliers de candidats
Qui sont donc ces inspecteurs qui
doivent,pendantlessixansquedure
leur parcours, conjuguer polyvalence, rigueur, indépendance et, en
matière de vie privée, une entière
disponibilité ? Ils sont d’abord très
jeunes. Le concours de l’inspection
générale permet à des diplômés des
grandes écoles d’ingénieurs ou de
commerce d’entrer dans un groupe
bancaire par la grande porte. Les
La banque réforme
son concours d’entrée
à l’inspection générale,
en introduisant des tests
en ligne pour la prochaine
promotion.
épreuves – écrites, orales, individuellesetengroupe–sonttrèssélectives puisque les concours attirent
chaque année des milliers de candidats, dont seuls quelques dizaines
intégreront l’inspection d’une
grande banque. Autre trait commun à tous les inspecteurs : leur
résistance à un rythme de travail
extrêmement soutenu. « Nous
recrutons des étrangers ne parlant
pasnécessairementfrançais,maisqui
s’engagent à l’apprendre au cours de
la première année ; en trois ou quatre
mois,ilsmaîtrisentlalangueàl’oralet
commencentàrédigerenfrançais,qui
est le plus souvent la langue de travail », indique Maylis Coupet, inspecteur principal chez Société
Générale.Unboninspecteurdoit,en
outre, être parfaitement à l’aise à
l’oral. « Nos rapports d’inspection
s’adressent à la direction générale de
la banque, qui est notre destinataire
final. Nous formons donc nos inspecteurs à pouvoir débriefer au plus haut
niveau, en langage clair et impactant », poursuit Maylis Coupet.
Les lauréats ne tiendront pas
tous le rythme de l’inspection, et
bon nombre d’entre eux n’iront pas
La Société Générale dépoussière
son concours de l’inspection générale, ce sésame qui ouvre aux étudiants des grandes écoles une voie
royale pour obtenir des postes prestigieux au sein de la banque. Le concours 2016, ouvert aux inscriptions
jusqu’à ce lundi 14 décembre, intégrera en effet des tests en ligne.
Cette pratique courante dans les
programmes de recrutement des
banques d’investissement anglosaxonnes, pour écrémer les candidatsparInternet,constitueunepremière pour le groupe installé à la
Défense. Ces épreuves en ligne,
organisées en janvier prochain,
combineront des tests de logique et
des tests de personnalité.
Ces inspecteurs doivent
conjuguer, pendant
six ans, polyvalence,
rigueur, indépendance
et, en matière de vie
privée, une entière
disponibilité.
au bout de ce parcours d’excellence.
Mais ceux qui résisteront à la pression viendront alimenter le vivier
des futurs cadres dirigeants : à la
Société Générale, un quart du
comité exécutif et du comité de
direction sont d’anciens inspecteurs. « Les inspecteurs arrivent
beaucoup plus jeunes à des postes
à responsabilité. Ils gagnent une
dizaine d’années par rapport à leurs
collègues, souligne Maxime Crespel, inspecteur principal chez
BPCE. Mais je n’aime pas le terme
“élite” : la valeur que nous mettons
en avant est l’humilité, car l’expertise
est chez la personne auditée, et nous
ne sommes pas là pour leur apprendre leur métier. » n
Une formation Big Data
Cette étape sera primordiale puisque l’objectif de la banque est de
conserver 300 candidats à l’issue de
cet examen, alors que, l’an dernier,
1.400 jeunes diplômés s’étaient inscrits au concours de l’inspection.
Selon une étude, les fraudeurs
représenteraient moins de 1 % des
candidats. « Il s’agit là d’un premier
filtrage, auquel succèdent d’autres
épreuves, individuelles et collectives », souligne Maylis Coupet, inspecteur principal chez Société
Générale.
Après l’inspection générale, la
direction des ressources humaines
du groupe a le projet d’étendre cette
méthode de recrutement, qui
démarre par des tests en ligne, à
d’autres métiers de la banque.
L’inspection générale innove
également en élargissant les profils
recherchés. Pour certains travaux
utilisant de nouvelles méthodes
d’analyse de données, elle recherche désormais également des jeunes issus d’écoles d’ingénieurs,
ayant suivi une formation Big Data.
— V. Ch.
Italie : le sauvetagede quatrebanques
vireau cauchemarpourMatteo Renzi
BANQUE
Le sauvetage de quatre
banques italiennes a
pénalisé de nombreux
petits épargnants.
Olivier Tosseri
— Correspondant à Rome
Après un fonds de résolution pour
sauver quatre banques – Banca
Marche, Banca dell’Etruria e del
Lazio, Cassa di Risparmio di Chieti
et Cassa di Risparmio di Ferrara –
au bord de la faillite, le gouvernement italien lancera un fonds de
solidarité pour aider leurs clients
ruinés. Un décret adopté en toute
urgence le mois dernier lançait un
plan de renflouement de 3,6 milliards d’euros évitant ainsi le premier « bail in » prévu par les nou-
velles normes européennes. Il
s’agissait de couvrir les frais de ce
sauvetage in extremis par les trois
principaux instituts bancaires du
pays finançant le Fonds de résolution national, mais surtout quelque
130.000 actionnaires et environ
10.500 porteurs d’obligations
subordonnées détenant 340 millions des 768 millions d’euros émis
par les quatre banques.
Un sacrifice nécessaire
Leur sacrifice était nécessaire pour
éviter la faillite, assure le Trésor italien. Il aurait permis de préserver les
12 milliards d’euros de dépôts et les
obligations non subordonnées d’un
million de clients des banques.
L’opération de sauvetage aurait
aussi mis à l’abri 7.000 emplois,
200.000 petites et moyennes entreprises qui avaient contracté des
prêts ainsi que 25 milliards d’euros
de financements à des privés. Des
chiffres qui ne calment pas la colère
des victimes les plus modestes du
plan de renflouement qui ont perdu
les économies de toute une vie. Le
suicide d’un retraité, apprenant qu’il
était ruiné, a exacerbé la tension liée
à cette affaire.
Pour secourir les petits épargnants lésés, le ministre de l’Economie, Piercarlo Padoan, avait même
invoqué la nécessité d’une « aide
humanitaire ».Elleprendra laforme
d’un fonds de solidarité doté de
100 millions d’euros pour couvrir
environ 30 % de leur perte. Les
requêtes seront étudiées au cas par
casparunarbitreindépendantpour
déterminer qui, d’un point de vue
social et économique, est le plus en
droit d’y recourir. Une solution similaire à celle adoptée par l’Espagne
lorsqu’elle avait dû sauver ses banques en 2013. L’Europe salue l’initia-
tive mais met en garde contre l’utilisation de toute aide d’Etat. Ce fonds
de solidarité sera donc entièrement
alimenté par celui interbancaire de
garantie des dépôts italiens (FITD),
pour éviter de raviver la polémique
entre Rome et Bruxelles.
La Commission européenne et le
gouvernement italien se rejettent la
responsabilité de ce qui s’est passé.
Jonathan Hill, commissaire à la Stabilité financière, accuse même les
banquesitaliennesd’avoirvendudes
produits financiers inadaptés à des
personnes qui ne savaient pas ce
qu’elles achetaient. « On ne peut pas
l’exclure », a reconnu le ministre de
l’Economie lors d’une audition
devantleParlementitalien.Faceaux
violentes critiques de l’opposition et
à la grogne qui monte à six mois des
municipales,MatteoRenziaaccepté
la mise en place d’une commission
d’enquêtes parlementaire. n
Les banques
mieux armées
face au risque
de surchauffe
BANQUE
Les régulateurs
imposent un
nouveau coussin
de capital lié
aux crédits.
Sharon Wajsbrot
[email protected]
C’est un nouveau filet de sécurité qui doit être mis en place
dans les banques françaises au
cours des prochaines semaines. Prévu dans le cadre de la
directiveeuropéenneCRD IV,le
« coussin de fonds propres contracyclique », destiné à assurer
aux banques un matelas de
sécurité en cas de surchauffe de
la demande de crédit, est désormais finalisé.
Jeudi, le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), chargé
deprévenirlerisquedu« toobig
to fail » en France, a validé ses
principes et son niveau, suite
aux propositions du gouverneur de la Banque de France,
François Villeroy de Galhau.
Cette nouvelle contrainte en
capital s’imposera pour la première fois aux banques françaises le 1er janvier 2016, après avis
de la BCE et publication au
« Journal officiel ».
Assurance-vie :
appel à la baisse
des rendements
Pour le Haut Conseil de
stabilité financière, qui s’est
réuni jeudi, une « poursuite
des ajustements » à
la baisse des rendements
de l’assurance-vie est
« nécessaire » compte tenu de
l’environnement de taux bas.
Le gouverneur de la Banque
de France, François Villeroy
de Galhau. Photo G. Rolle/RÉA
Il n’y a toutefois pas de quoi
s’inquiéter pour les banques
françaises à ce stade. « Le Haut
Conseil ne constate pas (...) de
croissance excessive du crédit
danslesystèmebancairefrançais
qui pourrait être source de risques systémiques », précise le
ministère des Finances dans un
communiqué. En conséquence,
l’entréeenvigueurdecematelas
de fonds propres « contracycliques » devrait, pour son entrée
en vigueur, engendrer une surcharge de capital extrêmement
limitée, voire nulle, pour les
banques françaises.
Réévalué tous les trimestres
par le HCSF, ce « coussin »
pourrait toutefois s’épaissir à
l’avenir. Limité à 2,5 % des actifs
pondérés des risques présents
aux bilans des banques, celui-ci
pourra varier en fonction de la
demande de crédit, du niveau
desécartsdetauxetdesprixdes
biens immobiliers.
4
À NOTER
Les banques britanniques
auront jusqu’en 2020 pour
se doter d’un matelas supplémentaire de fonds propres susceptible d’être sollicité en cas de crise (MREL).
Lesagencesde
notationréhabilitées
Le Comité de Bâle a
révisé son approche pour
le risque de crédit. Il
propose de réintroduire
le recours aux notations.
Lesagencesdenotationpeuvent
se réjouir. Le Comité de Bâle sur
le contrôle bancaire a fait
machine arrière sur la révision
du risque de crédit. En décembre 2014, il avait formulé des
propositions visant à supprimer
touteréférenceauxnotesdecrédit externe pour calculer la pondération de l’exposition des banques aux entreprises (ou à
d’autres banques). Le Comité
souhaitait internaliser la
mesure du risque en se fondant
sur quelques critères (ratio de
fonds propres, levier financier
des entreprises, chiffre d’affaires, évaluation des prêts non
performants...).
Il y renonce finalement, dans
un document consultatif publié
le 10 décembre. Un recul qui
s’explique par les inquiétudes
des banques elles-mêmes. Celles-ci estiment qu’éliminer complètement la référence aux
notes de crédit des agences de
rating n’est pas souhaitable, car
le dispositif de substitution ne
permetpasdemieuxmesurerla
sensibilité au risque ni de pouvoir établir des comparaisons
pertinentes et fiables.
Le Comité de Bâle va donc
réintroduire le recours aux
notations de crédit externes,
mais de manière non mécanique. Les notations externes serviront de « première base » pour
calculer le niveau de risque
pesant sur chaque actif détenu
par les banques, mais cette
approcheserasujetteàdes« due
diligences » qui pourraient
déboucher sur une pondération
en risque plus élevée que ne le
suppose le simple calcul à partir
des notes d’agence.
Le Comité a aussi proposé de
revoir sa copie sur la pondération des prêts immobiliers, en
faisant du ratio prêt sur valeur le
principal facteur d’évaluation
durisque.Laconsultationpubliquedoitserefermerle11marsau
plus tard. — L. Boi.
Naissance
du russe Akra
La nouvelle agence de notation nationale voulue
par la Russie pour contrer les puissantes agences occidentales, qui,
pour Moscou, défendent
les intérêts géopolitiques
des Occidentaux, a démarré son activité vendredi. Karl Johansson,
employé d’EY (ex-Ernst &
Young) depuis vingt ans,
a été élu président du
conseil d’administration.
34 // FINANCE & MARCHES
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
LejaponaisSomporenonce
àses projets chezSCOR
LA SÉANCE DU 11 DÉCEMBRE 2015
ASSURANCE
Le premier actionnaire du réassureur
français ne va finalement pas monter
à 15 % du capital.
La Bourse
de Paris
pénalisée
parlepétrole
Laurent Thévenin
[email protected]
Le suspens n’aura pas duré. Moins
de quarante-huit heures après les
premières fuites dans la presse, le
japonais Sompo Japan Nipponkoa
Holdings, premier actionnaire de
SCOR, a annoncé vendredi renoncer pour l’heure à son objectif de
grimper à au moins 15 % du capital
du réassureur français. L’assureur
japonais a ainsi décidé de « modifier » le plan dévoilé le 6 mars dernier et de « suspendre » son projet
d’appliquer la méthode comptable
de mise en équivalence à sa participation dans le groupe français.
Ce dernier a déclaré « prendre
acte » de cette décision et « la respecter pleinement ». « A la connaissance
de SCOR, cette décision ne résulte pas
d’une révision par Sompo des perspectives financières et commerciales
de SCOR », a déclaré le cinquième
réassureur mondial, qui souligne
que l’assureur japonais est « un
client apprécié important » pour lui.
Volte-face surprenante
La volte-face de Sompo est tout
aussi surprenante que son entrée
au capital de SCOR cette année,
après le rachat de la part de 7,79 %
détenue par Patinex, la société du
financier suisse Martin Ebner. Le
groupe nippon ne s’est pas étendu
sur les raisons de cette décision
de Paris a terminé
•enLafortBourse
recul vendredi (–1,84 %),
Le siège social de SCOR rue Kléber, à Paris. Photo Gilles Rolle/RÉA
prise, explique-t-il, au vu « d’une
évaluation globale de la pertinence
économique de l’investissement, des
changements de l’environnement et
d’autres facteurs ». La semaine dernière, la presse japonaise évoquait
des « différences dans les stratégies »
et, aussi, le fait que le cours de
l’action de SCOR s’est beaucoup
apprécié depuis mars, renchérissant donc le coût de l’opération.
L’histoire semble en fait s’être
surtout mal engagée dès le départ.
Quand Sompo a fait part publiquement de ses projets en mars, le
moment ne pouvait en effet pas
plus mal tomber pour SCOR – qui
n’était pas partie à la transaction
entre l’assureur japonais et Patinex. Le réassureur était alors en
Dans le bref
communiqué publié
vendredi, l’assureur
japonais n’a pas
indiqué ce qu’il
comptait faire de sa
participation actuelle.
pleine campagne de renouvellements de contrats au Japon. Et il a
aussitôt perdu deux de ses clients
nippons inquiets de l’arrivée de
Sompo à son tour de table et de la
perspective que leur concurrent
ait, à terme, un représentant au
conseil d’administration. Le départ
de ces deux clients de longue date
aurait été vécu comme un traumatisme par le groupe dirigé par
Denis Kessler, qui l’aurait fait comprendre à Sompo.
Dans le bref communiqué publié
vendredi, l’assureur japonais n’a
pas indiqué ce qu’il comptait faire
de sa participation actuelle. Le
« Nikkei » avait avancé la possibilité
que celui-ci revende ses titres. Pour
Sompo, tout l’intérêt de l’opération
initialement envisagée était en effet
d’arriver à 15 % du capital afin de
pouvoir consolider une partie des
résultats de SCOR.
A la suite de ces annonces, le titre
SCOR a perdu 1,28 % vendredi à la
Bourse de Paris, après avoir déjà
lâché près de 7 % la veille. n
Lerand sud-africain danslatourmente
CHANGES
La devise traverse une
crise grave à l’image
de la mauvaise passe
de son économie.
Auplusbasdesonhistoire,ladevise
sud-africaine affronte une triple
crise, économique, financière et
politique. En deux séances, la devise
sud-africaine a plongé de près de
8 % à 15,75 rands par dollar. Le limogeage du ministre des Finances la
semaine passée a été très mal perçu
par les marchés, dans un contexte
déjà éprouvant pour l’économie
sud-africaine.Aveclalivreturque,le
rand sud-africain est en effet l’une
des devises émergentes les plus vulnérables à une hausse des taux
d’intérêt outre-Atlantique. Une
perspective qui pourrait se rapprocher avec la réunion de la Réserve
fédérale mercredi. Plus du tiers des
obligations sud-africaines sont
détenues par des investisseurs
étrangers, une part élevée à l’aune
des autres pays émergents.
SICAV-SIF
Siège social : 33, rue de Gasperich, L-5826 Hesperange
RCS Luxembourg N° B 130.436
Le Conseil d’administration a décidé de verser un dividende intermédiaire à compter du 14 décembre 2015 pour
toutes les actions en circulation au 30 octobre 2015 (« Date de clôture des registres »). Le présent document
informe les actionnaires qu’ils auront droit, pendant toute la durée de leur investissement dans les
Compartiments concernés, à un dividende à la Date de clôture des registres (ordres envoyés avant 16 h 00 CET
le jour précédant la Date de clôture des registres comme indiqué dans le Document d’offre).
ISIN code
Compartment
Coupon nr
Currency
Dividend
LU0963670319
Global Senior Corporate Loans Fund
1
EUR
28.35
LU0963670665
Global Senior Corporate Loans Fund
1
EUR
28.35
LU1116584555
Global Senior Corporate Loans Fund
1
EUR
28.35
Sur présentation du coupon de dividende susmentionné, le dividende est payable, uniquement en espèces,
auprès des bureaux de l’institution suivante :
• Luxembourg : BNP Paribas Securities Services, succursale de Luxembourg.
Le Fonds d’investissement alternatif BNP Paribas Flexi III est uniquement commercialisé aux investisseurs
professionnels en France. BNP Paribas Flexi III n’est pas destiné aux investisseurs particuliers en France.
Luxembourg, le 14 décembre 2015
Le Conseil d’administration
CAPITALINVESTISSEMENT
Avec Danone, Tereos,
Bel et Lesaffre, le
groupe soutient un
fonds de 160 millions
d’euros dédié
au microbiome.
Un fonds très courtisé
Au-delà de la Réserve fédérale, le
sort du rand est lié à l’évolution de la
BNP PARIBAS FLEXI III
Novartisinvestit
dans larévolutiondes
sciencesdesbactéries
La société d’investissement
Seventure clôture Health for
Life Capital, un fonds santé d’un
nouveau genre : il est dédié
exclusivement à la révolution
des sciences du microbiome, la
rechercheautourdelaflorebactérienne, dont le déséquilibre
pourrait jouer un rôle dans la
maladie de Parkinson, le diabète, l’autisme ou la sclérose en
plaques.
Note menacée
AVIS FINANCIERS
terminant au plus bas depuis
début octobre, déstabilisée par
la dégringolade des cours du
pétrole qui nourrit les craintes
sur la croissance mondiale.
L’ i n d i c e C A C 4 0 a p e r d u
85,50 points à 4.549,56 points,
clôturant sous 4.600 points
pour la première fois depuis le
2 octobre, dans un volume
d’échanges nourri de 4,4 milliards d’euros. La veille, il avait
perdu 0,05 %.
Parmi les autres marchés
européens, Francfort a cédé
2,44 % et Londres 2,22 %. Par
ailleurs, l’Euro Stoxx 50 a perdu
2,04%.
Du côté des valeurs françaises, le secteur pétrolier et des
situation économique du pays.
Celui-ci« afficheundéficitcourantet
compte sur les flux de portefeuille,
par nature volatiles, pour tenter de
l’équilibrer. Mais si ces capitaux
venaient à sortir du pays, l’impact
sur le rand serait fort », explique
Daragh Maher, stratège devises
chez HSBC. La dégradation de la
note du pays en catégorie « spéculative » (les pays les plus risqués)
pourrait être un des catalyseurs de
cessorties.Eneffet,danscettehypothèse, certains investisseurs
seraient contraints par leur réglementation de vendre totalement
leurs titres sud-africains. « L’évolution de la devise sud-africaine est de
moins en moins liée au dollar et à la
Réserve fédérale, mais à des considérations intérieures (économie, crédit,
note du pays…) », souligne Peter
Attard Montalto, économiste chez
Nomura.
« Compte tenu de la faiblesse de sa
croissance, déficit courant et inflation élevée, le pays n’a finalement
qu’un seulvéritableatout,lafaiblesse
desamonnaie,quiestplusde20 %en
dessous de sa moyenne de long
terme », insiste John Normand,
stratège chez JP Morgan. Le regain
de compétitivité lié à la faiblesse du
randpeutsoulagerl’économie.Seulement la faiblesse de la devise sudafricaine risque de nourrir encore
davantage l’inflation, qui évolue sur
un rythme annuel de 5 % à 6 %, un
niveau supérieur à l’objectif de la
Fragilisé par
la Réserve fédérale,
le rand affronte
une situation
économique
intérieure délicate.
banque centrale. Dans le même
temps, le fort taux de chômage
(25 %) couplé à la faiblesse de la
croissance, prévue à 1,6 % en 2016,
ne plaide guère pour une hausse
des taux.
Rare motif de satisfaction dans le
contexte actuel, à la différence du
rouble, très dépendant du pétrole et
de sa volatilité, le rand n’est pas tributaire des cours de l’or noir, le pays
exportant d’autres matières premières (minerais, métaux de base,
pierres précieuses).
— N. A.-K.
matières premières a été une
nouvelle fois sous pression, à
l’image de Total (– 2,97 % à
41,80 euros), Technip (–1,96 %
à 46,16 euros), Vallourec (–
4,94%à8,33euros)et ArcelorMittal (– 6,38 % à 3,60 euros).
Renault a chuté (– 5,28 % à
87,84 euros). Le constructeur
automobile japonais Nissan et
le gouvernement sont parvenus à un «accord de stabilisation» encadrant l’influence de
l’Etat frança is au sein du
groupe à l’issue d’un conseil
d’administration de la marque
au losange.
Eurofins aplongé(–9,68 %à
306,20 euros) après avoir
renoncé jeudi à une augmentation de capital, via un placement accéléré d’actions nouvelles, en raison de conditions de
marché « défavorables ».
Elior a gagné 2,04 % à
17,75 euros, après que le groupe
a annoncé avoir plus que doublé ses bénéfices au cours de
son exercice 2014-2015, achevé
fin septembre.
La communauté scientifique
juge en effet désormais qu’une
hygiène trop poussée de 0 à
3 ans ou des naissances par
césarienne pourraient entraîner, par exemple, des manques
de « bonnes bactéries » ou une
mauvaise répartition. Pour soutenir ces recherches et développer des solutions médicamenteuses ou de diagnostic
alimentaire, Seventure a levé un
fonds de 160 millions d’euros
avec un tour de table de premier
plan. Le groupe pharmaceutique suisse Novartis, Danone, le
sucrier Tereos, le fabricant de
levure Lesaffre ou le fromager
Belontinvestiaucapitalduvéhicule piloté par Isabelle de Crémoux. Un fonds très courtisé,
un seul autre véhicule existant
dans le monde à cette heure,
l’américain Flagship Ventures,
qui a levé 537 millions de dollars.Seventureaainsidûécarter
plusieurs grands noms de la
pharmacie pour former son
groupe d’investisseurs, tels que
Pfizer ou Johnson & Johnson.
Health for Life Capital a déjà
investi dans une série d’entreprises pionnières dans le
domaine, comme Eligo
Bioscience, qui développe une
nouvelle génération d’antibiotiques qui agit uniquement sur
les bactéries néfastes, en épargnant les bactéries bénéfiques.
Cette branche de la recherche est en expansion. Encore au
stade des études cliniques,
Seres Therapeutics, introduit
en Bourse au Nasdaq en juin,
s’est vu valorisé 700 millions de
dollars. Le groupe Nestlé y a
investi plus de 60 millions de
francs suisses. — A. D.
en bref
Standard & Poor’s maintient
la note de la France
NOTATION — L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a
maintenu vendredi la note « AA » de la dette à long terme de la
France, tout en continuant d’envisager de la dégrader à moyen
terme.« Nous nous attendons à ce que la France atteigne ses objectifs budgétaires en 2015, mais nous pensons qu’il existe des risques
pour ses objectifs 2017 et 2018 », explique l’agence dans son communiqué. « La perspective demeure négative, car elle reflète les risques que nous observons sur la trajectoire de l’endettement, en raison d’une croissance plus basse (...) ou d’une performance
budgétaire plus faible, et que les mesures de renforcement de la
compétitivité pourraient être atténuées avant l’élection présidentielle de 2017 », avertit S&P. En juin, l’agence avait décidé de maintenir sa note et sa perspective négative.
FINANCE & MARCHES // 35
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
euronext
séAncE du 11 - 12 - 2015
CaC 40 : 4549,56 (-1,84 %) neXt 20 : 9777,31 (-1,66 %)
CaC larGe 60 : 5033,43 (-1,82 %)
CaC all-tradaBle : 3522,78 (-1,81 %)
Date De ProroGation : 23 DécemBre
CAC 40
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A : indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : bénfice par action. PER : price earning ratio. les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année
civile. les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres a pour les capitalisations
supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et c pour les capitalisations inférieures
à 150 millions d’euros. L : valeurs de l’indice cacnext20. R : valeurs de l’indice caclarge60. G : valeurs de l’indice cacmid60. g : valeurs de l’indice
cacsmall. les bénéfices par action : source facset Jcf estimates. mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr
a
02/06/15 1,1
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52,4
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% mois
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bpa
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6443230
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% an
bpa
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2,43
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- 12,36
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3,82
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1,94
- 2,5 - 15,41
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- 9,51
19,02
1,36
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55,09
347946
nl0000400653
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66,86
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6,59
36 // FINANCE & MARCHES
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
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c
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53
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26,8
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françaises
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moul. strasbourg
mpi
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mrm
musée grévin
nanobiotixg
nergeco
neuronesg
nsc groupe
oeneog
ol groupeg
orapig
orchestra-pre.
orege
parefg
paris. de chauf.
passat
patrimoine & com
pcas g
pixium visiong
plastic omniumG
plastivaloireg
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poxelg
precia g
prismaflexg
prologueg
psb indust.
quantelg
quotium tech.
radiall
recylex
riberg
robertet sa
robertet sa
robertet sa
rothschild & co
s.a.m.s.e.
sabeton
salvepar
scbsmg
schaeffer dufour
sécuridev
selectirente
sergeferrari group
signaux girod
sii
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soc. fr. casinos
sodifrance
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solucom
spieg
spir com.g
sqli
stefg
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supersonic im.g
tayninh
technofan
ouv
+ht
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c
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terreis
tff groupg
thermocompactg
tipiak
tivoly
tonna elect.
toupargel groupe
txcellg
u10g
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union fin. fr. bque g
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viel et cieg
virbac g
visiodentg
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worldlineg
xilam animationg
ymagisg
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11-12-2015
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11-12-2015
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11-12-2015
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0,0011
-0,0387
-0,0294
-0,0474
-0,0751
-0,0977
-0,1178
-0,1206
-0,136
-0,1387
-0,1346
0,118
0,128
0,128
0,128
0,132
0,216
0,224
0,225
0,231
0,253
0,243
0,152
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0,085
0,016
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0,01
0,023
0,001
-0,01
-0,01
-0,049
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-0,14
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0,226
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0,081
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0,027
-0,01
-0,018
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-0,053
-0,088
tme
1,90
2,43
2,58
2,44
2,34
2,41
2,41
2,41
2,15
2,06
1,89
1,77
1,59
1,41
1,36
1,28
1,18
0,98
0,66
0,56
0,46
0,92
1,15
1,02
1,04
0,85
0,90
122,54
68,82
96,55
125,61
141,62
166,33
221,85
126,44
127,51
source cdc ixis
tmor.
pub. priv.
moy.
eonia
euribor
tec
hebdo
1 mois 3 mois 10
the
2,10
2,63
2,78
2,64
2,54
2,61
2,61
2,61
2,35
2,26
2,09
1,97
1,79
1,61
1,56
1,48
1,38
1,18
0,86
0,76
0,66
1,12
1,35
1,22
1,24
1,05
1,10
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05-11
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10-11
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19-11
23-11
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27-11
30-11
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02-12
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0,76
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0,93
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0,86
0,86
0,86
0,86
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0,84
0,84
0,84
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2,10
2,63
2,78
2,64
2,54
2,61
2,61
2,61
2,35
2,26
2,09
1,97
1,79
1,61
1,56
1,48
1,38
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1,24
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1,10
-0,129
-0,134
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-0,132
-0,138
-0,138
-0,142
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-0,161
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0,04
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0,78
1,22
1,45
0
1,01
-0,069
-0,069
-0,071
-0,073
-0,073
-0,077
-0,079
-0,081
-0,083
-0,086
-0,091
-0,092
-0,095
-0,099
-0,104
-0,104
-0,109
-0,113
-0,114
-0,116
-0,118
-0,124
-0,113
-0,113
-0,116
-0,119
-0,125
0,85
0,88
0,88
0,98
0,91
0,90
0,88
0,86
0,85
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0,81
0,81
0,86
0,83
0,82
0,81
0,78
0,79
0,81
0,78
0,79
0,98
0,94
0,92
0,89
0,90
0,89
thor.
pub.
priv.
0,96
0,96
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,04
1,04
1,04
1,04
1,04
1,15
0,96
0,96
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,13
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,06
1,04
1,04
1,04
1,04
1,04
1,15
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
MaTières preMières
MéTaux précieux
paris
OR (euros cPror/*cours hebdo)
11/12
10/12
COURS PriMe Prec.
lingot
31210
0
31410
10 florins
195
3,27
188
5 dollars*
300
27,82
300
10 dollars
574
22,28
574
20 dollars
1081
15,11
1054
5 roubles*
0
-100
0
50 pesos
1160
-0,89
1200
latine
182
0,44
179,2
napoleon
185,9
2,59
184,3
1/2 napoleon* 106
16,99
99,5
souverain eli i* 246
7,68
248
souverain
239,9
5,01
239,9
1/2 souverain* 126
10,31
129
suisse
185,9
2,59
189,9
tunisienne*
187
3,2
185
mark*
237
6,06
238,9
krugerrand
1040
7,14
1000
lingotin 500grs 16200
3,81
16300
lingotin 250grs 8050
3,17
8150
lingotin 100grs 3210
2,85
3210
argent c3e (euro Par kilo) (csFaNMP)
489,6
499,08
palladium (euro Par kilo) (csFaNMP)
Fix1
15 987
16 244
Fix2
15 921
16 310
platine (euro Par kilo) (csFaNMP)
Fix1
25 127
25 216
Fix2
24 513
25 140
London BuLLion MarKeT
11/12
10/12
argent (eN ceNTs Par oz)
Fixage
1 388
1 412
or (eN dollars Par oz)
Fix
1 073
1 071
palladium (eN dollars Par oNce Troy)
554
544
platine (eN dollars Par oNce Troy)
860
848
neW YorK
argent (eN ceNTs Par oNce)
seTTleMeNT
11/12
déc. 16
14,02
JaNv. 16
13,87
Mars 16
13,88
Mai 16
13,92
Juil. 16
13,95
or (eN dollars Par oNce)
seTTleMeNT
seTTleMeNT
10/12
14,31
14,07
14,1
14,14
14,18
seTTleMeNT
11/12
déc. 15
1076,9
JaNv. 16
1076
Fév. 16
1075,7
avr. 16
1076,4
aouT 16
1077,9
platine (eN dollars Par oNce)
seTTleMeNT
JaNv. 16
avr. 16
Juil. 16
ocT. 16
JaNv. 17
11/12
843,7
844,1
845,5
846,5
848,4
10/12
1072,6
1071,6
1071
1071,8
1073,3
seTTleMeNT
10/12
855,3
856,6
857,9
843
0
DIAMANT Taille KCut
Taille
coul.
kcuT
kcuT
kcuT
kcuT
d
d
d
d
pur.
poids cours ct($) préc.($)
iF
2ct
36858 36806
iF
1ct
19335
19388
iF 3/4ct
8796
8807
iF
1/2 c
6798
6806
+ d’infos sur klpdiamonds.com
MéTaux non Ferreux
cuivre (girm):
caThodes : 4475 a coMPTer du 11/12/
autres demi produits cuivreux :
base cuivre
518,94 dePuis le 11/12
base laMiNé laiToN 1 TiTre 426,13 dePuis le 11/12
base laMiNé laiToN 70/30
434,57 dePuis le 11/12
base laMiNé laiToN 85/15
476,75 dePuis le 11/12
base laMiNé broNze 94/6
591,02 dePuis le 11/12
base laMiNé broNze 94/4
566,99 dePuis le 11/12
London MeTaL exchange
11/12
10/12
alliage d`alumin. (en $ par tonne)
cash
1550-1555
1560-1570
3 Mois
1560-1570
1570-1580
vol.
13460
13460
aluminium (en $ par tonne)
cash
1478-1479
1493-1494
3 Mois
1481-1481,5
1494,5-1495
vol.
2924850
2930725
cuivre (en $ par tonne)
cash
4571-4572
4619-4620
3 Mois
4569-4570
4612-4612
sTocks
231925
232700
etain (en $ par tonne)
cash
14425-14450
14575-14600
3 Mois
14405-14410
14600-14650
vol.
5750
5705
nickel (en $ par tonne)
cash
8525-8530
8720-8725
3 Mois
8550-8560
8750-8755
vol.
399888
393228
plomb (en $ par tonne)
cash
1683,5-1684
1708,5-1709
3 Mois
1689-1690
1714-1715
vol.
131750
131850
Zinc (en $ par tonne)
cash
1501,5-1502
1521-1521,5
3 Mois
1519-1520
1538-1539
vol.
517050
520650
neW YorK
cuivre (en cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
déc. 15
JaNv. 16
Fév. 16
Mars 16
11/12
2,11
2,11
2,11
2,12
10/12
2,06
2,07
2,06
2,06
KuaLa LuMpur
etain (en dollars par tonne)
seTTleMeNT seTTleMeNT
Jou r
11/12
14550
10/12
14480
vol
441
714
180
65752
vol
MéTaux sTraTégiQues
Londres
(eN dollars)
11/12
10/12
antimoine 99,65% (par tonne)
5200
5200
bismuth 99,99% (par lb)
4,45
4,45
cadmium 99,95% (par lb)
0,42
0,42
cobalt (cathodes) 99,80% (par lb)
9,95
9,95
eponge de titane 99,60% (par kg)
9,4
9,4
ferro manganese (hc) (par tonne)
900
900
ferro molybdene (par kg)
12,55
12,55
germanium (par kg)
1200
1200
selenium 99,50% (par lb)
7,25
7,25
silicium (par tonne)
2050
2050
ice
(eN gbP Par MWh)
clôTure
clôTure
base JaN 16
base aPr 16
PoiNTe JaN 16
PoiNTe aPr 16
11/12
37,67
37,96
44,33
40,58
clôTure
10/12
39,95
45,95
clôTure
10/12
38,06
38,06
44,92
44,92
vol
vol
JaNv. 16
Fév. 16
Mars 16
avr. 16
Nov. 16
singapour
gasoliNe 97
gas oil
Fuel oil (180)
Fuel oil (380)
59,39
47,16
184,5
200,5
56,25
48,28
186,5
198
éMission co2
nymex emissions (eN euros Par ToNNe)
clôTure
clôTure
clôTure
clôTure
10/12
36,75
38,43
39,78
40,83
45,1
11/12
8,67
clôTure
36,15
36,25
36,15
36,25
vol
gaz naTureL
déc. 15
JaNv. 16
Fév. 16
11/12
0
1,98
2,03
clôTure
vol
10/12
2,2
2
2,06
clôTure
10/12
17,48
vol
vol
8273
1019
614
172
seTTleMeNT seTTleMeNT
11/12
JaN 2016 16,48
Fev 2016 16,53
Mars 2016 16,53
10/12
16,62
16,71
16,56
10/12
61,3
63,75
64,52
10/12
14,55
14,19
13,88
13,94
14,38
41425
16647
11458
4537
869
clôTure
clôTure
11/12
10/12
déc. 15
2257
2245
Mars 16 2278
2279
Mai 16
2273
2273
Juil. 16
2268
2270
sePT. 16
2261
2263
new york (eN $ Par ToNNe)
vol
2261
13066
3938
3466
1458
déc. 15
Mars 16
Mai 16
Juil. 16
déc. 16
11/12
3348
3353
3347
3342
3311
10/12
3354
3356
3350
3343
3302
vol
2
12800
2712
1325
219
clôTure
clôTure
vol
11/12
10/12
Nov. 15
1481
1498
JaNv. 16 1499
1524
6837
Mars 16 1528
1551
8594
Mai 16
1556
1578
1751
sePT. 16
1604
1623
285
new york-arabica (en cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
9727
2637
déc. 15
Mars 16
Mai 16
Juil. 16
11/12
118,1
121,2
123,3
125,3
10/12
124,6
126,6
128,45
130,4
vol
12
21125
3151
1635
new york (coNT. No2 - eN ceNTs Par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
10/12
264,1
263,1
263,8
vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
11/12
10/12
JaNv. 16 11,06
11,08
Mars 16 11,33
11,35
Mai 16
11,62
11,7
avoine à chicago
(eN ceNTs Par boisseau)
vol
seTTleMeNT seTTleMeNT
Jou r
11/12
10/12
112,45
115,7
vol
112.45
364
290
4
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
55
465
96
seTTleMeNT seTTleMeNT
11/12
112,35
112,7
115,15
vol
10/12
112,5
112,9
115,5
70
FreT MariTiMe
balTic dry iNdex : 534
le 10/12//15
balTic PaNaMax iNdex : 408
le 10/12//15
balTic caPesize iNdex : 824
le 10/12//15
balTic suPraMax iNdex : 455
le 10/12//15
balTic dirTy iNTerN. TaNker :920
le 10/12//15
balTic cleaN iNTerN. TaNker :556
le 10/12//15
indices
11/12
rJ crb
chicago (eN $ Par 1000 bdFT)
vol
1253
2202
498
seTTleMeNT seTTleMeNT
vol
londres-robusta (en $ par tonne)
160
6
11/12
10/12
déc. 15
373
377
2028
Mars 16 375,25
379,25
123406
Mai 16
380,25
384,75
25605
riZ à chicago (eN ceNTs Par lb)
Nov. 15
JaNv. 16
Mars 16
jus d’orange
11/12
260,8
260
261,3
seTTleMeNT seTTleMeNT
11/12
10/12
JaNv. 16 164,5
165
Mars 16 169,25
170,25
JuiN 16
174
174,25
mais à chicago (eN ceNTs Par
boisseau)
caFé
Bois
JaNv. 16
Mars 16
Mai 16
11/12
10/12
déc. 15
482,75
484,5
Mars 16 490,5
495,5
Mai 16
496,25
501
mais à paris (eN euros Par ToNNe)
Prix indicatif de l'organisation internationale du
café (cents us/livre) :
Prix composé : 116.9
Moyenne quinze derniers jours : 205.461
new york (cont. n°2 - cents par lb)
seTTleMeNT seTTleMeNT
11/12
14,58
14,22
13,94
13,99
14,43
vol
11/12
10/12
déc. 15
165
165
Mars 16 176,25
177,5
17045
Mai 16
181
181,75
6541
blé à chicago (eN ceNTs Par boisseau)
vol
coTon
11/12
62,27
63,71
64,49
Mars 16
Mai 16
Juil. 16
ocT. 16
Mars 17
clôTure
blé de meunerie n°2 à paris
(eN euros Par ToNNe)
11/12
10/12
déc. 15
256,5
266
Mars 16 232,5
237,25
Mai 16
231
235,25
blé fourrager à londres
(eN £ Par ToNNe)
iNdice coTlook a : 71,25, le 11/12//15
Déc. 15
Mars 16
Mai 16
clôTure
seTTleMeNT seTTleMeNT
clôTure
powernext gas futures
vol
vol
4736
1953
820
148
38
cacao
seTTleMeNT seTTleMeNT
10/12
clôTure
Prix indicatif de l'organisation internationale du
cacao (dollars/tonne) : le 09/12/
Prix indicatif : 3396,71
londres (eN £ Par ToNNe)
uraniuM
11/12
clôTure
11/12
10/12
Mars 16 399,2
397,8
Mai 16
397,8
397
aouT 16 396,6
395
ocT. 16
394,8
394,1
déc. 16
396,4
396,2
new york (eN ceNTs Par lb)
vol
10/12
8,67
uranium nymex (en $ par lb)
11/12
Nord da 17,05
11/12
10/12
déc. 15
363,25
358,75
JaNv. 16 343,25
363
85702
Fév. 16
352,25
372
66645
Mars 16 363
380,75
34112
JuiN 16
387,5
400
30088
new york nymex wti (eN $ Par baril)
11/12
35,62
37,25
38,57
39,48
44,01
199
159,5
powernext gas spot
11/12
10/12
Jour
37,93
39,55
JaNv. 16 37,93
39,55
163131
Fév. 16
38,32
39,91
271047
londres-gaZole (eN $ Par ToNNe)
clôTure
195,5
155,5
clôTure
londres-brent (eN $ Par baril)
clôTure
fuel
Fuel oil (hs 180)
Fuel oil (hs 380)
sPoT
céréaLes
14,32 cts/lb
londres (eN dollars Par ToNNe)
333
nymex ( eN $ Par MbTu)
produiTs péTroLiers
clôTure
sucre
london daily price:
déc. 15
Mars 16
éLecTriciTé
11/12
base
39,95
PoiNTe
45,95
ice futures
(eN gbP Par MWh)
produiTs péTroLiers
rotterdam
(barges - Fob) (eN $ Par ToNNe)
gas oil 0.1% sul.
322
175,36
10/12
177,54
reuTers coM. 2240,53
2258,54
Moodys coM. 4750,07
4760,49
or iNdusTriel 31738
31738
lMex
2147,9
2149,1
FINANCE&MARCHÉS // 37
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT. DATE
CODE ISIN
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DES VALEURS
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT. DATE
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DéSIGNATION
DES VALEURS
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
Pictet Asset Management
34, avenue de Messine 75008 Paris
Tél. : 01 56 88 71 00
www.pictetfunds.fr
Mirabaud Asset Management
Tél. +41 58 816 20 20
www.mirabaud.com
[email protected]
LU0689230778 MIR. - CONV. BONDS A EUR
137,44 11/12
LU0928190510 MIR. - CONV.BONDS GLB A USD
115,39 11/12
LU0187024954 MIR. - EQ ASIA EX JAP A
169,01 11/12
LU0280430660 PICTET-CLEAN ENERGY
LU0800193780 MIR. - EQ GLB EMRG MKT A USD
85,09 11/12
LU0130728842 PICTET-EASTERN EUROPE
244,32 11/12
LU1008513852 MIR. - EQ GLOBAL FOCUS A USD
102,43 11/12
LU0255798109 PICTET-EMERG LC DEBT
142,83 11/12
LU0130729220 PICTET-EMERGING MKTS
412,65 11/12
LU0128490280 PICTET-EUR BONDS
529,45 11/12
LU0128470845 PICTET-EUR CORP. BONDS
188,23 11/12
LU0167158327 PICTET-EUR SMT BONDS
133,8
LU0130731986 PICTET-EUROPEAN EQ. SEL.
581,13 11/12
LU0144509717 PICTET-EUROPEAN SUST. EQ.
229,98 11/12
LU0787970960 MIR. - EQ SPAIN A EUR
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT. DATE
LU0301152442 ÖKOWORLD KLIMA EUR
LU0061928585 ÖKOWORLD ÖKOVIS.CL. EUR
25,68 11/12
LU0636969866 MIR. - EQ SWISS SM/MID A
327,37 11/12
LU1008513340 MIR. - GLB EQ HIGH INC A USD
98,59 11/12
LU0862027272 MIR. - GLB HIGH YLD BDS A USD
107,48 11/12
LU1256186930 MIR. - GLB INV GRA BDS A EUR
100,67 11/12
LU0963986202 MIR. - GLB STRAT BOND A USD
104,16 11/12
51,67 11/12
143,93 11/12
OPTIGESTION
39, avenue Pierre 1er de Serbie
75008 PARIS
Standard : +33 1 73 11 00 00
Internet : www.optigestion.com
FR0010106450 OPTIGEST MONDE
DI 172,81 10/12
FR0010236760 OPTIGEST EUROPE
115,05 10/12
LU0155303323 PICTET-ASIAN EQ. JAPAN
179,78 11/12
LU0090689299 PICTET-BIOTECH
738,1
11/12
72,13 11/12
CODE ISIN
CLASSIFICATION
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
CLASSIFICATION
DéSIGNATION
DES VALEURS
CLASSIFICATION
CODE ISIN
CLASSIFICATION
sicav//fcp
DéSIGNATION
DES VALEURS
VAL. UNIT DATE
HORS FRAIS DE LA
EN EUROS** VALOR.
LU0128467544 PICTET-GLOBAL EMERG.DEBT
329,84 11/12
LU0168449691 PICTET-GREATER CHINA
398,38 11/12
LU0188501257 PICTET-HEALTH
245
LU0070964530 PICTET-INDIAN EQ.
383,84 11/12
LU0176900511 PICTET-JAPANESE EQ. SEL.
LU0256846139 PICTET-SECURITY
LU0130732364 PICTET-SMALL CAP EUR.
DERNIER
DIVIDENDE NET
EN EUROS**
MONT.
DATE
11/12
13744,87 11/12
186,55 11/12
1034,78 11/12
LU0256840108 PICTET-US EQ. SEL
179,12 11/12
LU0104884860 PICTET-WATER
249,58 11/12
LU0158903558 AKTIEN DEUTSCHLAND ELM
280,3
11/12
11/12
Valeur unitaire hors frais : valeur de la part ou de l’action hors droits d’entrée ou de sortie éventuels. Les SICAV éligibles au PEA sont signalées par un astérisque *. Le pictogramme P indique la cotation d’un FCP. Classification des OPCVM : actions françaises (AF), actions de la zone EURO (AE), actions internationales (AI), monétaires EURO (ME), monétaires à vocation internationale (MI), obligations et autres titres de créances libellés en EURO (OE), obligations et autres titres de créances internationaux (OI),
sicav luxembourgeoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DéSIGnAtIOn DES VALEURS».
carnet
fr
AIR FRANCE-KLM
Nathalie Stubler
Antoine Pussiau
Patrick Roux
Au 1er février, Nathalie Stubler
sera président-directeur général
de Transavia France. Antoine
Pussiau rejoint l’activité
commerciale du groupe Air
France-KLM en qualité de
directeur général Asie-Pacifique,
tandis que Patrick Roux devient
directeur des alliances d’Air
France-KLM.
Na t h a l i e S t u b l e r, q u a r a n t e sept ans, ancienne élève de Polytechnique et de l’Ecole nationale
des ponts et chaussées, a occupé,
entre 1992 et 2012, divers postes
d’abord à Air Inter, puis à Air
France dans les directions du
réseau, du commercial, du développement durable, du revenue
management et pricing. En 2013,
elle fut, au sein d’Air France, en
charge du revenue management
et du réseau, avant de rejoindre
Air France-KLM comme directrice de la stratégie du réseau.
Depuis 2014, elle était directrice
de cabinet du PDG, Alexandre de
Juniac, et secrétaire du comité
exécutif du groupe Air FranceKLM.
Antoine Pussiau, cinquante neuf ans, ancien élève de Centrale
Paris, est diplômé de l’IAE de
Paris. Au sein d’Air France puis
d’Air France-KLM, il fut directeur
des pays andins en 1996, directeur Italie, Malte et Albanie en
1998 et directeur commercial de
l’Afrique et du Moyen-Orient en
2002. Il a pris, en 2007, la direction générale Caraïbes et océan
Indien, puis, en 2010, celle de
l’Europe et de l’Afrique du Nord.
En 2013, il était devenu PDG de
Transavia France.
Patrick Roux, quarante-neuf ans,
est diplômé de l’Ecole nationale
supérieure des télécommunications de Paris. Après avoir
mené la fusion avec Air Inter, il a
pris, en 1998, la direction du
pricing et revenue management
pour l’ensemble des vols court et
moyen-courriers. Il a été nommé
chef de cabinet du PDG d’Air
France en 1999, puis directeur
marketing monde d’Air France en
2002, responsabilités étendues,
en 2008, comme directeur général marketing d’Air France-KLM.
En 2010, il était devenu directeur
général Amériques d’Air FranceKLM, avant d’être, en 2013, directeur général Asie Pacifique d’Air
France-KLM.
COMPUTACENTER
Lieven Bergmans
est nommé country unit director
France de Computacenter.
Lieven Bergmans, quarante-quatre ans, diplômé en sciences de
l’informatique de l’université
catholique de Louvain, en Belgique, a d’abord travaillé à Real
S oft ware, CSS et Erudict. En
2000, il est entré chez Computacenter comme manager au
consulting, puis est promu directeur de l’intégration d’infrastructures. En 2006, il a pris en charge
la direction des opérations.
Depuis 2008, il était directeur
général Benelux.
LAGARDÈRE
Caroline Cochaux
Julien Figue
Jean-René Aucouturier
deviennent respectivement
directrice déléguée du pôle TV
de Lagardère Active
et présidente de Gulli,
directeur délégué adjoint
du pôle TV de Lagardère Active,
et directeur commercial
et développement du pôle TV
de Lagardère Active.
Caroline Cochaux, quarante et
un ans, a dirigé KissMan Productions, avant de devenir, de 2006 à
2009, directrice de l’action culturelle de la FNAC. En 2011, elle a
rejoint « Europe 1 » comme directrice adjointe des programmes,
puis a intégré, en 2013, le pôle TV
en tant que directrice des programmes des chaînes jeunesse et
famille. Depuis 2014, elle était
directrice générale des antennes
et des programmes des chaînes
de télévision de Lagardère Active.
Julien Figue, trente-six ans, est
titulaire d’un DESS management
de la communication audiovisuelle. Ces dix dernières années,
PORTRAIT
visionnaires et passionnés est le fil rouge de son
parcours. « Mon père était entrepreneur en
bâtiment et travaux publics », lâche-t-il, sans
s’attarder sur ses racines stéphanoises. Lui se
dépeint plutôt comme un « opérateur ». Entré
chez Flo comme directeur financier avant d’en
devenir numéro un, Dominique Giraudier participe au développement de la marque, travaille
à la première augmentation de capital de
l’entreprise et au rachat d’Hippopotamus.
par Marie-Caroline Missir
– Correspondante à Lyon
Dominique
Giraudier
metlamainàla
pâtechezBocuse
Lorsque Dominique Giraudier a pris possession
de son bureau au Groupe Flo, c’est une photo de
fin de repas avec Paul Bocuse qu’il a suspendue
au mur. Deux décennies plus tard, il est le directeur général de l’institut créé par le célèbre chef.
Et affiche un large sourire à l’évocation de ce
souvenir : « Si l’on m’avait dit, il y a un an, que
j’aurais la chance de diriger cet institut, j’aurais été
le premier surpris », s’exclame Dominique
Giraudier. Il y a un an justement, ce quinquagénaire à la mise soignée de cadre sup quittait le
traiteur Flo sur un « désaccord de stratégie ».
Quelques missions de conseil plus tard, il
croise la route de Gérard Pélisson, président de
l’InstitutBocuse,quilerecrute,enluiconfiantla
délicate mission de succéder à Hervé Fleury,
cheville ouvrière de l’institut depuis dix-
il a travaillé au sein du groupe
NRJ, notamment en tant que
directeur des antennes, de la programmation et des acquisitions
pôle TV (qui comprend NRJ 12,
Chérie 25, NRJ Paris et NRJ Hits).
Depuis mars dernier, il était
secrétaire général des antennes
du pôle TV de Lagardère Active.
Jean-René Aucouturier, trenteneuf ans, diplômé de l’Ecole des
cadres, fut en début de carrière,
directeur marketing de « Libération ». Un poste qu’il a également
occupé au sein des Editions Atlas.
En 2007, il a intégré le pôle TV de
Lagardère Active où il a notamment été nommé directeur
adjoint à la diversification et à la
distribution. Il est ensuite devenu
directeur commercial France et
international en charge de la
diversification et de la distribution du pôle TV.
Stéphne de Sakutin/AFP
ENTREPRISES
Fou de cuisine
sept ans et incontournable figure lyonnaise.
« Voila une rencontre », avec le cofondateur
d’Accor,« quiadenouveauperturbémesplansde
carrière. Mais j’aime bien me laisser perturber »,
raconte Dominique Giraudier, dont la carrière,
pourtant sans accroc, a démarré, en 1981, dans
la grande distribution, chez Casino.
Dix ans plus tard, à la veille d’une mutation
sur la côte Ouest des Etats-Unis, il accepte un
déjeuner avec Jean-Paul Bucher, fondateur du
Groupe Flo. Ce dernier, aujourd’hui disparu,
venait de l’inviter à rejoindre la société de restauration : « Je voulais lui dire poliment que son
offre ne m’intéressait pas. A la fin du déjeuner, je
plaquais mon plan de carrière chez Casino pour
rejoindre un chef alsacien autodidacte. » Sa
fascination pour ces figures d’entrepreneurs
BOYDEN
Caroline Golenko
rejoint Boyden France comme
partner, en charge des practices
financial services et executive
consulting.
Caroline Golenko, cinquante et
un ans, diplômée de l’Institut
d’études politiques de Paris, a
d’abord été assistante parlementaire. En 1988, elle a intégré Wiggins Teape Ltd. comme
consultante interne, avant de
rejoindre, deux ans plus tard,
l’Institute of Management Ressources (IMR) en tant que consultante senior. Elle y est devenue
directrice des ressources humaines et membre du comité exécutif
en Europe. En 1999, elle a rejoint
l’univers de l’executive search,
officiant comme associée et comanaging partner dans divers
cabinets.
C’est au cours de ses vingt-trois ans chez Flo que
ce fin gourmet, fou de cuisine, se rapproche de
l’Institut Bocuse : il y recrute de jeunes talents et
préside le comité RH de la prestigieuse école
d’hôtellerie et de restauration. Ainsi, l’arrivée
aux commandes de ce marathonien, adepte,
dit-il, de la course à pied pour pouvoir « rester
gourmand », ne doit rien au hasard.
A présent, les deux pieds dans la maison, il
aborde avec délice sa nouvelle mission. Fustigeant les réformes de la taxe d’apprentissage,
des chambres de commerce et le décret encadrant les stages – « une vraie connerie », dit-il –, il
prend très à cœur les enjeux de l’éducation de
demain et souligne le potentiel d’emploi de la
filière restauration dans les années à venir.
En bon financier, Dominique Giraudier
compte donc multiplier par deux les effectifs de
l’école d’ici à 2020, développer les partenariats
internationaux et l’offre de formation continue,
accélérer la transition numérique de l’école et
accueillir plus de 5 à 10% de boursiers… Un vrai
menu de chef. n
PSA PEUGEOT CITROËN
Jean-Marc Finot
prendra le 1er janvier 2016
la direction du centre d’excellence
sports automobiles PSA Peugeot
Citroën.
Jean-Marc Finot, cinquante trois ans, ingénieur des Arts et
Métiers, a débuté en 1986 chez
Peugeot. Entre 2000 et jusqu’en
2004, il a dirigé le pôle synthèse et
dynamique véhicule PSA, avant
de prendre, l’année suivante, la
direction de l’ingénierie châssis
et dynamique véhicule PSA.
Depuis 2012, il était directeur de la
recherche, de l’innovation et des
technologies avancées PSA.
,
Envoyez vos nominations à
[email protected]
ILS SONT NÉS
UN 14 DÉCEMBRE
Jane Birkin, chanteuse
et comédienne, 69 ans.
Antonin Beurrier, président
de Vale NC, 45 ans.
Pierre Blayau, président
de la Caisse centrale
de réassurance (CCR), 65 ans.
Christophe Bonduelle,
PDG de Bonduelle, 56 ans.
Nicolas Bordas,
publicitaire, 55 ans.
Henri Dès, musicien, 75 ans.
Maurice Mességué,
herboriste, 94 ans.
Michael Owen,
footballeur, 36 ans.
Dilma Rousseff, présidente
du Brésil, 68 ans.
Gérard Terrien, président de la
Chambre régionale des comptes
d’Ile-de-France, 61 ans.
Lundi 14 décembre 2015
` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR
Refroidissement climatique
Le compromis entre l’Etat et Nissan est un
repoussoir pour l’investisseur minoritaire.
+ L’INVITÉ
DES ECHOS
« Les Echos »
AVEC
LucPoyerPrésident
dudirectoired’E.ONFrance
LA DISPARITION DES TARIFS RÉGLEMENTÉS « Il y a une
échéance très importante à la fin de l’année : toutes les PME
qui sont aux tarifs vert et jaune, soit 468.000 sites, doivent
en sortir. Il y a vraiment une impulsion pour que ce changement ait lieu, car si elles ne l’ont pas fait, les entreprises
passeront à un tarif transitoire pendant six mois, avec une
augmentation des prix de 10 à 15 %, puis à des tarifs de plus
en plus dissuasifs. Nous, nous proposons des prix de
marché de 10 à 15 % moins chers, et de 20 à 30 % par rapport
aux tarifs transitoires. »
LES OFFRES VERTES « Dans ces offres 15 % moins chères,
nous proposons des offres 100 % énergies renouvelables,
qui sont également compétitives. Nous sentons un vrai
changement chez nos clients. Avant, le vert, c’était marginal, c’était un petit luxe. C’est désormais une offre standard,
et plus d’un tiers de nos clients la choisissent. De notre côté,
nous allons améliorer les offres, en développant l’achat
d’électricité à des petits producteurs. »
LA SCISSION D’E.ON « E.ON a fait le constat de l’existence
d’un nouveau monde, centré sur les services énergétiques,
à côté d’un monde conventionnel, avec les grandes
centrales thermiques, la grande hydroélectricité, etc., qui
reste absolument clef dans les pays émergents. Ces deux
mondes doivent coexister et l’innovation ne doit pas être le
monopole du nouveau monde. Dans le monde conventionnel, des technologies comme le stockage d’hydrogène vont
être fondamentales. L’entité française va entièrement
rejoindre Uniper, la nouvelle entité du monde conventionnel, à partir du 1er janvier et changera de nom. »
Interview réalisée par Pascal Pogam
Le plus important accord sur le réchauffement climatique n’a pas été conclu
entre 195 pays, mais entre l’Etat français et l’Alliance Renault-Nissan. Au
moins est-on certain en effet que ce dernier ne dépassera jamais le 1,5 degré
de radoucissement ! A une escalade de huit mois entre le ministre de l’Economie, Emmanuel Macron, et le double PDG de Renault et de Nissan, Carlos Ghosn, succède une guerre froide. Si, dans sa lutte intéressée contre les
droits de vote double de l’Etat actionnaire, le pilote de l’Alliance s’est fait le
défenseur des autres minoritaires, le compromis installant chacun dans sa
forteresse, l’un à Bercy avec la main sur la destinée de Renault, l’autre sur
son Aventin japonais, est réfrigérant pour les investisseurs. L’Etat qui a conduit Areva vers une quasi-faillite et EDF vers la bretelle de sortie du CAC40,
conserve une minorité de blocage effective, rédhibitoire pour les fonds
anglo-saxons, sur toutes les décisions stratégiques de Renault (dividende et
cessions). L’échauffement d’Emmanuel Macron s’achève par un claquage :
la double question de la succession de Carlos Ghosn et de la consolidation
de l’Alliance, dont son PDG est le principal ciment, reste entière. Sa position
chez Nissan est sanctuarisée, tout comme sa rémunération souvent
critiquée pour son absence de transparence. Aux standards de l’archipel
du Soleil-Levant, l’âge du Shogun – soixante et un ans – lui offre un horizon
beaucoup plus dégagé que celui des couloirs de Bercy à leur locataire.
AVIS FINANCIERS
BNP Paribas IP 34
Credit Suisse 27
Linamar-Montupet 21
Nokia-Alcatel Lucent 25
UBS ETF 27
Vilmorin 27
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Directeur Délégué Bernard Villeneuve
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eDitorialistes Cécile Cornudet,
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Jean-Francis Pécresse, Jean-Marc Vittori,
Sabine Delanglade, Laurent Flallo,
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Les eChos week-end
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sÉrIe LImITÉe
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Directrice commerciale pôle lifestYle Anne-Valérie Oesterlé
serVICe ABonnemenTs les echos 4, rue de mouchy, 60438 noailles cedex
tél. : 01 70 37 61 36. fax : 01 55 56 70 38 du lundi au vendredi de 9 h à 18 h
ImPressIon l’imprimerie (tremblay-en-france),
montpellier (midi libre), ste-marie de la réunion (rotocéan).
tirage Du 11 Décembre 2015 : 158.197 exemplaires
membre de oJD-Diffusion contrôle cppap : 0416 c 83015. toute reproduction, même partielle,
est interdite sans l’autorisation expresse de l’éditeur (loi du 11 mars 1957)
ce numéro comporte un 3e cahier de 10 pages « les echos business »
Eurofins renonce à augmenter son capital,
faute d’avoir préparé le terrain.
« Chassez le naturel, il revient au galop ! » Eurofins, leader mondial de la
bio-analyse (aliments, médicaments et environnement), a testé le marché
boursier et, faute de trouver le résultat espéré, il a immédiatement retiré
son augmentation de capital, en 24 heures seulement. Malheureusement,
cette célérité appréciée quand il s’agit de faire face à des drames sanitaires
l’est beaucoup moins pour la psychologie boursière. La dégringolade
de vendredi (–10 %), supérieure à la hausse du nombre d’actions envisagée
(6,5 %), dénote la dose d’incertitude administrée par cette volte-face.
Le fondateur Gilles Martin et sa famille conservent leur réputation de ne
pas vouloir trop baisser leur prix pour ne pas trop diluer leur participation
(42 % du capital et 59 % des droits de vote), ce qui ne saurait les faire taxer
d’égoïsme, vu leur création de valeur remarquable, y compris dans la période récente (+44 % depuis le début de l’année). En revanche, le procès du
déficit d’à-propos les menace car la communication financière, intensive
ces derniers mois, avait mal préparé le terrain, en dévoilant un plan stratégique à la croissance externe financée sans levée de fonds. Recourir au
gratin bancaire pour placer une opération (BNP Paribas, Deutsche Bank et
JP Morgan) lui donnant les moyens d’aller au-delà de ces objectifs n’y a rien
changé. Servir de nouvelles actions quand un cours caracole au plus haut
et au milieu d’un marché sur les nerfs à cause des banques centrales, le tout
à la fin de l’année boursière, a tourné au test à l’aveugle.
SNCF 19
Syngenta 24
Technip 34
Total 34
Unilever 26
Universal 29
Vallourec 34
Veolia 16
Ween 31
Directeur De la publication & présiDent De la sas les echos Francis Morel
edité par les echos, sas au capital de 794.240 euros rcs 582 071 437
16, rue du 4-Septembre, 75112 Paris Cedex 02 Tél. : 01 49 53 65 65. Fax : 01 49 53 68 00
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éDitrice Bérénice Lajouanie
éDitrice Déléguée Capucine Marraud des Grottes
Directeur Des Développements éDitoriaux Du pôle les echos Henri Gibier
Testà l’aveugle
L’interpellation du patron de Fosun
marquera un tournant pour les investisseurs.
LES ENTREPRISES CITÉES
KMW 24
La Poste 29
Lagardère Active 37
Lamberet 30
Latelec 31
Libner 30
Lucasfilm 28, 29
Marvel 28
Monsanto 24
Nexter 24
Nissan 22
Pixar 28
PSA Peugeot Citroën 37
Renault 34
Renault-Nissan 22
SCOR 34
Qui connaît M. Guo ? Si le pouvoir de Pékin ne s’est jamais posé la question,
il a visiblement sous-estimé la réponse. Le retentissement international de
la « disparition » de Guo Guangchang, le patron du conglomérat chinois
Fosun, devenu injoignable à sa descente d’un avion avant que son groupe ne
finisse par confirmer qu’il « assistait les autorités dans certaines enquêtes »,
se conjugue de moins en moins bien avec la nouvelle « grammaire des
affaires » du gouvernement, plus répressive depuis le krach boursier de
l’été. Le style d’investissement du milliardaire, proche de son modèle américain Warren Buffett, et la trentaine de milliards de dollars placés en une
vingtaine d’années en ont fait l’un des tycoons les plus en vue de la scène
planétaire à travers ses acquisitions du Club Méditerranée, de l’assureur
portugais Fidelidade, du Cirque du Soleil et ses participations cotées
(Thomas Cook, Folli Follie). L’interpellation de la onzième fortune privée de
l’ex-empire du Milieu, proche de la municipalité de Shanghai, sous le coup
d’investigations, fait surgir le risque d’une « poutinisation » du régime
rappelant de mauvais souvenirs aux investisseurs internationaux.
En Bourse, un sixième de la capitalisation du conglomérat totalisant 13 milliards d’euros à Hong Kong, soit l’essentiel des 2,5 milliards d’euros d’augmentation de capital de cette année, est susceptible de s’évaporer à la reprise
de cotation ce lundi si la tendance du marché gris à New York se confirme.
Après les deux premières armes du « Petit Livre rouge » (un parti discipliné,
une armée sous son contrôle), le président chinois Xi Jinping prépare
la troisième, le « front uni des classes révolutionnaires », les 596 milliardaires
du pays inclus. A Pékin, la roche Tarpéienne se rapproche du Capitole.
Ladisparition
a L’intégralité de l’émission sur lesechos.fr/invitedesechos
20th Century Fox 29
AccorHotels 26
Aéroprotec 31
Air France-KLM 37
Airbnb 19
Bel 26
Boyden France 37
Computacenter 37
Disney 28, 29
Dow Chemical 24
Durisotti 30
Elior 26, 34
Elsalys Biotech 31
Eurofins 34
Institut Bocuse 37
Kering 26
crible
Q
Nasser AlKhelaïfi
uelle quinzaine ! Foot ou politique, comment choisir ? D’un
côté, Marine, Marion, Claude le
rebelle de Saint-Denis, Valérie, Nicolas,
Xavier, Christian et les autres se sont
surpassés. De l’autre, Karim, Mathieu,
Sepp Blatter, Platini ont presque autant
occupé les unes et les télés. Où étaient
passés les migrants, la croissance ? Sur
le banc de touche ? Le monde politique
continue à croire au système de l’élection. Celui du sport pratique le tirage au
sort, après tout, ce n’est peut-être pas
plus mal. On oublie les « sextapes », la
corruption, ce lundi la grande famille
du foot organise la suite des réjouissances, et tire donc au sort les huitièmes
de finale de la Ligue des champions.
A chacun ses échéances. Nasser Al Khelaïfi, le PDG du PSG, est particulièrement attentif à ce résultat. Cette année,
il y croit. Son club perd en quarts depuis
trois ans mais, là, il entrevoit une possi-
bilité d’échappée à condition de ne pas
tomber d’entrée sur ses bêtes noires, le
Bayern ou le Barça. Ce n’est pas parce
que c’est bientôt Noël qu’on espère le
Messi.Descendantd’unpêcheurdeperles, Nasser ne manque pas d’humour :
« On n’est pas là pour faire du business »,
confiait-il l’an dernier au « Parisien ».
Intime de l’émir du Qatar, rencontré
sur un court de tennis voilà trente ans,
l u i - m ê m e e n av a i t d o u z e , i l e s t
aujourd’hui son ambassadeur sportif.
Résultat, tout le monde l’adore, il est
« l’ami » de tous, Arnaud Lagardère,
Sébastien Bazin... Nicolas Sarkozy l’a
invité à l’anniversaire de ses soixante
ans. « Challenges » décrit Gérard Mestrallet, le patron d’Engie, faisant le pied
de grue pour l’approcher. Ah, le foot,
quel spectacle !
(
Lire nos informations
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LUNDI 14 DÉCEMBRE 2015 // SUPPLÉMENT GRATUIT AU NUMÉRO 22086 | ISSN 0.153.4831 | NE PEUT ÊTRE VENDU SÉPARÉMENT
SPÉCIAL
TOP 2015,une année
FLOP
trèscontrastée
en revue de quelques succès et revers
de l’année. En France comme à l’étranger.
Les rédactions des « Echos
Business » et des « Echos »
A
l’heure du bilan, les
dirigeants d’entreprise
qui se penchent sur
l’année 2015 peuvent
trouver matière à se réjouir. Avec
Altice, les techniques d’ingénierie
financière sont à leur comble. Les
succès commerciaux sont enfin au
rendez-vous chez Dassault et la
stratégie d’AccorHotels, sous la
férule de Sébastien Bazin, est dans
les clous. Autres points notables : le
redécollage de Latécoère et l’entrée
en Bourse en fanfare d’Amundi.
Enfin, en point d’orgue, la donation
de Mark Zuckerberg, le fondateur de
Facebook, qui va donner progressivement 99 % de ses actions, soit
45 milliards de dollars.
Année de scandales également, 2015
restera dans les annales pour les
emblématiques affaires Volkswagen
Altice,ou l’artdes
montagesfinanciers
Valérie Landrieu
De John Malone, le patron de
Liberty Global qu’il présente volontiers comme son modèle, Patrick
Drahi n’a pas hérité que du goût
pour l’endettement, qu’il a massivement utilisé pour financer les récentes acquisitions d’Altice. A la fin
novembre, le magnat des télécoms
s’est livré à un tour de passe-passe
financier rarement utilisé, sauf par…
l’homme d’affaires américain.
En janvier 2014, comme le raconte
Bloomberg, lors de l’introduction en
Bourse du consortium luxembourgeois, Patrick Drahi a fait l’acquisition par le biais de son holding,
Next, d’un certain nombre d’actions.
Pour financer cette opération, il a
donné des titres Altice en garantie
à ses prêteurs. Problème : le cours
du groupe a perdu plus de 20 %
sur un an, faisant diminuer d’autant
la valeur de ces actifs en gage.
Pour ne pas devoir répondre à un
éventuel « appel de marge » des
prêteurs et compenser en cash cette
perte auprès d’eux en vendant des
titres, et donc en faisant encore
baisser le cours de l’action, l’homme
d’affaires a décidé d’anticiper le
remboursement de ses financiers en
se servant d’un ingénieux système
d’options sur actions appelé « fun-
Après la révélation du trucage de
11 millions de moteurs Diesel, une
question est revenue : comment la
situation a-t-elle pu échapper à
Martin Winterkorn ? Lui, le patron
pointilleux, pétri de culture de
l’ingénieur, qui affirmait connaître
chaque vis des voitures du groupe ?
Les premières conclusions de
l’enquête interne rendues publiques
le 10 décembre dernier évoquent
« des erreurs et manquements individuels de certains salariés », « des
faiblesses dans certains processus » et
« une attitude de la part de certains
qui consistait à tolérer les infractions
à la loi ». Les résultats détaillés
seront livrés devant les actionnaires
en avril 2016, mais management et
culture du groupe demeurent au
centre du scandale. « Une culture du
résultat poussée à l’extrême a grippé
la mécanique managériale, comme
elle l’avait déjà fait en 1973 », diagnostique Sébastien Mena, professeur de management à la Cass Business School de la City University de
Londres. La tromperie était identique : un dispositif désactivant le
système de contrôle des émissions.
Aucune leçon n’aurait donc été tirée
de l’épisode ? « La réalisation d’un
véhicule conforme aux normes et
PATRICK DRAHI, le patron d’Altice.
ded collar ». Il permet de sanctuariser la valeur des actions à la hausse
comme à la baisse et de se prémunir
contre toute velléité des prêteurs.
Pour ce faire, Drahi a confié, via Next,
81,2 millions d’actions à Goldman
Sachs en échange d’un prêt. La banque
s’est à son tour couverte en vendant
61 millions d’actions à des investisseurs institutionnels au prix unitaire
de 13 euros, figeant de fait leur valeur.
Pas de quoi rassurer les marchés :
au lendemain de l’annonce de cette
opération, le titre perdait encore
près de 10 %. Mais chapeau pour
l’ingénierie financière. n
Latécoère
redécolle
Marie-Sophie Ramspacher
Lydie Lecarpentier/RÉA
En 2015, les redressements réussis se
comptent sur les doigts d’une main. Celui
de Latécoère, passé près du défaut de
paiement, est victorieux car l’équipementier a réussi sa recapitalisation grâce à
deux nouveaux actionnaires de référence
– les fonds Apollo et Monarch –, arrêté un
LA
CHRONIQUE
de Laurent Guez
L’année qui s’achève restera dominée par
les événements tragiques de janvier et de
novembre. Ces drames sont encore dans
toutes les têtes et, s’ils sont sans rapport avec
la marche de l’économie, ils ne laissent pas
indifférents les entrepreneurs et tous ceux
qui font avancer le business, la création de
richesses et d’emplois. Les attentats l’ont
tellement colorée de noir qu’il faut se faire
violence (si l’on peut dire) pour tirer un bilan
positif de 2015. D’autant que la reprise
attendue se fait toujours attendre.
Aux « Echos Business », nous avons quand
même voulu jeter un œil sur le rétroviseur
pour tirer les leçons de l’année du
management. Elle fut marquée, en France,
par quelques personnalités exceptionnelles,
à commencer par Patrick Drahi. C’est le
seul à figurer ici à la fois parmi les « tops »
et parmi les « flops » de 2015. Le patron
d’Altice, la maison mère de Numericable-SFR,
de « L’Express », de BFMTV, mais aussi de
l’américain Cablevision, mérite un coup de
chapeau pour son culot et ses coups d’éclat
financiers. Il mérite aussi les gros yeux pour
ce qu’il fait manifestement subir à ses
fournisseurs, que de notoriété publique il paie
le plus tard possible. Deux de ses sociétés,
Numericable et SFR, figurent dans le Top 5
des plus mauvais payeurs de France, selon
Bercy ! Etre cité simultanément parmi les
champions et les derniers de la classe, c’est
être remarqué deux fois : de ce point de vuelà, Patrick Drahi est l’homme de l’année ! n
et Air France qui, pour des raisons
bien différentes, ont choqué l’opinion. Impasses managériales, faillite
du dialogue social, errances stratégiques et commerciales, déficiences
sur le terrain de la gouvernance des
données, etc., de Yahoo ! à Abercrombie & Fitch, les revers stratégiques sont saisissants. Sans compter
Numericable et SFR inscrits au
nombre des mauvais payeurs d’un
palmarès 2015 établi par Bercy.
Autant d’exemples illustratifs de
l’année 2015. n
Volkswagen,l’impasse
managériale
Vincent Bouquet
Photo Nicolas Tavernier/RÉA
L’hommede l’année
nouveau cap stratégique et un plan de
vol. « Le projet d’entreprise consiste à
capter la conception d’ensembles à plus
grande valeur ajoutée, en somme quitter
l’habit d’assembleur. Pour y parvenir, je
dois vaincre la variabilité et l’instabilité du
système », décrit Frédéric Michelland, aux
manettes depuis deux ans. Par cette belle
formule, l’ex-directeur financier désigne
l’impérative amélioration de la performance opérationnelle. Ses actionnaires
ont, certes, dégagé une enveloppe de
100 millions d’euros qui lui a permis
d’investir dans l’outil industriel, mais il
doit désormais réussir la transformation
de son organisation à moyens constants.
Pour améliorer la qualité, le respect des
délais et donc la productivité, les talons
d’Achille identifiés du fournisseur d’Airbus et de Boeing, il dit s’inspirer des
systèmes modulaires réussis de l’automobile. « L’objectif est de produire juste
du premier jet et au bon prix car la nonqualité et le refaçonnage coûtent trop
cher. » Sur le terrain, il a mis en musique
la division des tâches en boucles courtes,
la chasse aux gestes inutiles, la réduction
a minima des stocks et la montée en
expertise des cols bleus : « Ceux qui savent
faire sont désormais en première ligne »,
souligne Frédéric Michelland. Le gel
salarial, toutefois, commence à peser
sur le moral des personnels. Vendredi,
certains faisaient grève à Toulouse. n
viable sur le marché place les ingénieurs devant un compromis difficile », pointe pour sa part un chercheur de l’université de Denver dans
la presse professionnelle américaine. Tricher pour répondre aux
objectifs d’une direction, dont les
pratiques managériales sont réputées autoritaires… Sébastien Mena
évoque des injonctions invitant, par
exemple, à faire en sorte que les
ventes de véhicules se développent
sur le marché américain « à
n’importe quel prix ». Une pression
du résultat qui donne lieu à ce qu’il
appelle une opportunité d’« irresponsabilité sociale ». n
Finance Pernod Ricard s’est converti à l’affacturage // P. 04 | Juridique Une loi pour mieux protéger
les lanceurs d’alerte // P. 05 | Ressources humaines Travail du
dimanche : un référendum non innocent // P. 06 | Numérique Chiffrer
pour protéger ses données// P. 08 |
Volkswagen
STRATÉGIES D’ENTREPRISE // Passage
BUSINESS.LESECHOS.FR
SUIVEZ-NOUS SUR
02 // LES ECHOS BUSINESS le journal du board
DELPHINE ERNOTTECUNCI
Sa nomination à la présidence de France Télévisions par le CSA a été
fortement critiquée. Malgré
les réticences internes,
l’ancienne DG d’Orange
France a fait front.
Nicolas Tavernier/RÉA
GUILLAUME SARKOZY
Evincé de Malakoff Médéric, le délégué général a
fait les frais des tensions
qui règnent avec La
Mutuelle Générale. Les
deux acteurs doivent
fusionner en janvier.
p
HISAO TANAKA
Le PDG de Toshiba a
démissionné après avoir
été accusé, avec ses deux
prédécesseurs, d’avoir
gonflé les profits du
groupe. La culture d’entreprise, propice à la collusion, est mise en cause.
Bloomberg
p
Marc Bertrand/ « Challenges » - RÉA
TOP
FLOP
p
SPÉCIAL
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
Abercrombie&Fitchserhabille
etsecherche
DassaultAviation :
dessuccèsenRafales
Valérie Landrieu
Egypte, Qatar, et peut-être bientôt Emirats arabes,
sans parler de la méga-commande indienne de
126 avions, en suspens depuis quatre ans. Tout n’est
pas signé mais pour Dassault Aviation, 2015 aura été
l’année des succès en… Rafales. Il aura pourtant
fallu attendre quatorze longues années pour que
l’avion français entré en opérations en 2001 soit
commandé par une armée étrangère. « Une fierté
collective et partagée par l’ensemble de l’entreprise
après plusieurs années d’attente », commentait le
PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, peu après
la commande de 24 appareils par Le Caire.
Une victoire de la persévérance, voire de l’obstination, comme l’a un temps analysé la presse
indienne – à un moment où le contrat semblait
proche d’être finalisé. Mais aussi la victoire d’un
fleuron de la technologie. « Le Rafale est l’avion le
plus compétitif de son marché selon tous les rapports techniques », souligne Philippe Plouvier,
directeur associé en charge de l’activité Aéronautisme & Défense du BCG, à Paris. « Sur ces
appels d’offres, la concurrence est grande. Les
appareils russes et américains sont positionnés
face à trois avions européens. Cela fait beaucoup
de monde », pointe l’expert.
Dassault Aviation a su profiter de l’opportunité
offerte alors que les Egyptiens, critiqués par les
Américains dont ils étaient des clients historiques,
avaient décidé de changer de fournisseur.
« L’équipe France dont Dassault Aviation était le chef
de file a été exceptionnelle », souligne Philippe
Plouvier. De l’électronique de Thales aux missiles
MBDA, « elle a joué collectif ».
Eric Trappier n’a d’ailleurs pas manqué de remercier les autorités françaises, qui ont apporté au
Rafale « le soutien politique sans lequel il ne peut y
avoir d’exportation militaire ».
Nommé il y a deux et demi, le dirigeant, pur produit
Dassault, n’en a pas moins une réputation de
commercial hors pair, depuis la vente, en 1998, de
60 Mirage 2000-9 aux Emirats arabes unis. Pendant
toutes ces années, il a sillonné le globe pour vendre
l’avion-chasseur. L’objectif est aujourd’hui atteint. De
nouveaux contrats sont évoqués pour 2016. En septembre dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves
Le Drian, a remis aux autorités de Malaisie
une « offre complète » pour l’acquisition de 18 avions.
En attendant, la France table pour 2015 sur un bond
de 80 % de ses exportations d’armement – en grande
partie dû au Rafale. Quant à Dassault Aviation, ses
succès commerciaux permettent d’attendre une forte
croissance et une amélioration des marges. n
par
La France grimpe dans le classement consacré à la
croissance des entreprises
souvent non conscients des avantages que revêt une
présence sur le territoire. Bien qu’environ deux tiers
(63 %) d’entre eux considèrent la France comme un
marché stratégique, ils sont 66 % à indiquer avoir
choisi d’y exporter leurs activités « simplement »
car ce marché représenterait une opportunité
intéressante. Notre monde est global et non plus
uniquement local : les entreprises recherchent
de nouvelles opportunités au sein de marchés
dynamiques.
Elles tiennent compte de facteurs économiques, sociaux et politiques dans
leur processus de décision et doivent
trouver un juste équilibre entre perception
et tangibilité. La France offre de nombreux avantages, et si les investisseurs le
reconnaissent, ils ont parfois du mal à
argumenter clairement leur choix, ou leur
non choix d’ailleurs.
© DR
Grâce à des investissements technologiques majeurs et un environnement financier plus solide, la France
grimpe dans ce classement consacré à la croissance des entreprises
(examinant 60 économies) et occupe
cette année la 23ème position. La forte
amélioration des réseaux haut débit et
d’importants investissements de R&D
Le monde des affaires est en évolupositionnent le pays au 13ème rang de
Daniel Kurkdjian
Président de Grant Thornton
tion et l’approche du terrain surprend
la catégorie dédiée à l’environnement
France
bien souvent les dirigeants lorsqu’ils
technologique et la 10ème position de
l’étudient plus en détail. Afin d’optimiser leur
l’environnement financier, grâce à un système
potentiel de croissance, ces derniers doivent sans
plutôt bien réglementé et un accès aux capitaux à
cesse actualiser leur perception des marchés
moyen terme facilité. Pourtant les opportunités de
étrangers afin qu’elle corresponde à la réalité.
croissance en France ne semblent pas pleinement
considérées par les dirigeants internationaux,
Ce contenu a été réalisé par Grant Thornton
Robert Wright/ « NYT » - Redux - RÉA
de nombreuses années passées à tirer sur la corde du
rapport qualité-prix ». La leçon à retenir de ce
fiasco ? Ne jamais perdre de vue le consommateur
et savoir suivre ses évolutions. « Cela aurait évité à
l’entreprise de s’engager ainsi dans une communication de crise et d’opérer une mutation brutale. » n
Facebook :MarkZuckerberg
donnepourl’avenir
MARK ZUCKERBERG s’est engagé, à la naissance
de sa fille, à donner 99 % de ses titres à un organisme
caritatif. Photo AFP
RENDEZ-VOUS
PARTENAIRES
Les nouveaux leviers de transformation sont
là et les dirigeants n’ont jamais manqué de
courage, ni d’audace. L’annonce de l’augmentation du PIB et l’amorce de la baisse du chômage
est tout sauf spectaculaire, mais les ambitions
de Bercy pourraient être globalement atteintes
sans les évènements tragiques du 13 Novembre.
Prudence. Pourtant cela nous a poussé à
analyser la situation du pays à travers le prisme
de notre Global dynamism index.
Après la chute impressionnante de ses ventes
en 2013 et le limogeage de son PDG, Mike Jeffries, fin 2014, Abercrombie & Fitch tente de
redorer son blason en gommant sa réputation
sulfureuse. Suite à une plainte déposée en février
dernier aux Etats-Unis, la marque de mode a
annoncé qu’elle ne recruterait plus sur des critères discriminants liés à la beauté. Exit les vendeurs qui accueillaient torse nu les consommateurs, exit aussi le volume sonore exagéré des
magasins. La marque est également revenue sur
sa décision de ne plus commercialiser de vêtements au-dessus de la taille 38.
En se « moralisant », la marque n’est-elle pas en
train de perdre des éléments fondateurs de sa
différenciation ? « La marque s’appuyait sur deux
piliers : la valeur d’esthétique physique, symbole de
réussite à l’américaine, et une expérience en magasin
hors norme, inspirée des boîtes de nuit et qui rendait
les autres enseignes banales », analyse Patricia
Romatet, professeur et directeur études et conseil
à l’Institut français de la mode. Pour l’experte,
Abercrombie & Fitch doit continuer à s’appuyer
sur la puissance de son concept de magasins tout
en retravaillant son identité. Patricia Romatet juge
en effet que l’entité a « trop misé sur son logo,
comme cela s’est beaucoup fait dans l’univers du
sport. L’entreprise est en train de payer fort le prix
de son manque d’investissement dans la création et
Florian Dèbes
L’actuelle neuvième fortune mondiale mourra
beaucoup moins riche. Fondateur de Facebook et
toujours propriétaire de 15 % du capital, Mark
Zuckerberg s’est engagé, à la naissance de sa fille
Maxima, à donner 99 % de ses titres, et de ceux
détenus par sa femme, à un organisme caritatif
créé pour l’occasion. Le couple se donne jusqu’à
la fin de leur vie pour tenir cette promesse.
Dans une lettre publiée sur Facebook, Mark Zuckerberg et Priscilla Chan précisent que cette
somme, qui au cours actuel de Facebook vaut
45 milliards de dollars, sera dirigée vers des projets d’éducation innovante et de recherche médicale. L’objectif est aussi de « permettre aux hommes de se connecter entre eux », fidèle au
soubassement du réseau social. Facebook s’était
déjà illustré en investissant dans de tels projets,
à l’image d’Internet.org.
A 31 ans, encore jeune, Mark Zuckerberg n’entend
pas perdre la main sur ses affaires. Détenteur de
53 % des droits de vote, il a par ailleurs promis de
ne pas se séparer de plus d’un milliard de dollars
d’actions d’ici trois ans. Donner, oui. Mais sans
effrayer les marchés.
4
À NOTER
Les statuts de la fondation Chan Zuckerberg
Initiative autorisent la réalisation de bénéfice.
AshleyMadison :sansconfiance,
pasd’économieduWeb
Dans le business de la rencontre en ligne, il se
vantait d’être « le roi de l’infidélité ». Devant la
presse, il rassurait sa femme en jurant qu’il n’avait
jamais fauté. Finalement, Noel Biderman, l’ex-CEO
d’Avid Life Media, la maison mère de la plate-forme
de rencontre adultère Ashley Madison, a trompé
tout le monde. Et ruiné sa société.
Courant août, un groupe de hackers a publié une
liste d’adresses électroniques permettant d’identifier de nombreux utilisateurs du site de séduction
illégitime. L’« Impact Team », désormais recherchée par la police, avait subtilisé cette liste en aspirant des bases de données stockées en ligne. Dix
jours plus tard, le chef d’entreprise canadien démissionnait. Le scandale était trop grand. Outre le fait
de ne pas avoir su protéger les informations personnelles très sensibles des 32 millions d’utilisateurs
du site, Noel Biderman était aussi pris en flagrant
délit de mensonge. Les hackers en ont profité pour
non seulement prouver qu’il trompait sa femme
mais aussi pour révéler que des profils féminins
avec lesquels discutaient certains hommes inscrits
Michel Gaillard/RÉA
Dassault Aviation - S. Randé
Ariane Gaudefroy
n’étaient en réalité que des… robots. Une duperie
auprès des clients qui ne passe pas dans une économie de la mise en relation, fondée sur la confiance.
Les utilisateurs canadiens victimes du vol de données ont lancé une action en nom collectif. Evidemment, l’entrée à la Bourse de Londres d’Avid Life
Media, prévue en 2015, a aussi été annulée. L’entreprise comptait lever 200 millions de dollars. — Fl. D.
le journal du board LES ECHOS BUSINESS // 03
perpétrées le 5 octobre en marge d’un comité d’entreprise.
Bruno Trévidic
[email protected]
Pas vraiment un flop, pas non plus un
top… Peut-être les deux à la fois. En
tout cas, deux mois après les faits, Air
France n’a toujours pas tourné la page
de « l’affaire de la chemise déchirée ».
Si la compagnie a déjà pris des sanctions, allant jusqu’à des licenciements,
contre les auteurs supposés des violences du 5 octobre, la justice ne s’est
toujours pas prononcée sur la culpabilité des salariés mis en cause. Les cinq
salariés poursuivis pour violences ne
seront pas jugés avant le 27 mai 2016.
Dans cette incertitude, les syndicats
d’Air France, qui avaient affiché leur
unanimité face au projet de restructuration de la direction, apparaissent
désormais divisés sur le niveau de
soutien à apporter aux salariés sanctionnés. La CGT, dont sont adhérents la
plupart des salariés mis en cause,
continue de réclamer la levée des sanctions, comme préalable à toute négociation. Mais plusieurs organisations,
contre le principal syndicat de pilote
SNPL, ont d’ores et déjà repris les discussions avec la direction, autour du
futur plan stratégique Perform 2020.
Photo Jacques Brinon/AP/Sipa
La direction d’Air France n’a pas fixé
de date limite à ces discussions, mais
elle s’est néanmoins fixé pour objectif
de parvenir à un accord avec les pilotes sur l’amélioration de la productivité d’ici à début février. Ceci afin de
ne pas avoir à mettre en œuvre le plus
gros des mesures d’économies annoncées pour 2017, qui prévoit notamment quelque 2.000 suppressions de
postes, avec pour la première fois de
possibles licenciements.
Si le dialogue social a donc repris
chez Air France, l’ambiance n’en est
pas moins tendue, les syndicats restant unanimement opposés au plan
d’attrition et aux départs contraints
qui en résulteraient. Selon un rapport
du cabinet Secafi, mandaté par les
syndicats pour expertiser la stratégie
de la direction, dans le cadre d’une
procédure de droit d’alerte lancée fin
juin, ce plan d’attrition n’engendrerait que 130 millions d’économies,
soit un montant inférieur au coût des
mesures de restructuration. L’étape
suivante de cette longue procédure
sera la réponse officielle de la direction, en attendant la présentation
d’un second rapport Secafi attendu
pour début janvier. n
IntroductionenBourse
réussie pourAmundi
Vincent Bouquet
A la Bourse de Paris, l’ambiance n’était
pas à la fête. Et pourtant, Amundi a
réussi son pari. Dans un contexte tendu
sur les marchés européens, la société
de gestion d’actifs a su habilement
négocier la plus grosse introduction en
Bourse de l’année – 1,5 milliard
d’euros –, là où Oberthur Technologies
et Deezer avaient dû renoncer, et
Showroomprivé avait trébuché. Au
terme de son premier jour de cotation,
le 12 novembre dernier, Amundi a vu
son cours progresser de 3,56 %, quand
le site de ventes privées avait dû
essuyer, deux semaines plus tôt, une
baisse de 9,6 %.
Pour assurer ce succès, le gestionnaire
d’actifs a mis toutes les chances de son
côté dans les semaines précédant l’opération. Après avoir annoncé une fourchette d’introduction comprise entre 42
et 52,50 euros, soit, au plus haut, une
capitalisation boursière de 8,8 milliards
d’euros, ses deux actionnaires – le Crédit
Agricole et la Société Générale qui
vendait sa participation de 20 % – ont
réduit la voilure en fixant un prix initial
plus attractif entre 43 et 45 euros. Finalement, c’est le haut de cette fourchette
qui a été retenu, valorisant la société de
gestion à 7,5 milliards d’euros.
Un compromis qui a permis de satisfaire la Société Générale, qui n’a pas eu
YVES PERRIER, le patron d’Amundi.
Photo Kenzo Tribouillard
l’impression de brader ses parts, sans
pour autant faire peur aux investisseurs
qui sont, depuis quelques mois, bien
moins enclins à prendre des risques.
Depuis cette entrée réussie sur le marché parisien, le cours d’Amundi n’est
d’ailleurs jamais passé dans le rouge. De
quoi rassurer, et inspirer, les entreprises
qui envisageraient de se lancer en
Bourse dans les prochains mois. n
MOHED ALTRAD
Issu d’une famille de
Bédouins syriens, ce
self-made-man a été élu
entrepreneur de l’année
2015. En quelques
années, il a fait d’Altrad
un groupe international
de plus de 17.000 salariés.
Numéricable etSFR,
mauvaispayeurs
Pour la première fois, Bercy a mis sa
menace du « name and shame » à exécution. Elle vise à épingler publiquement les entreprises qui ne respectent
pas de façon « significative et répétée »
les délais de paiement de leurs factures
fournisseurs. Dans cette fournée de
cinq mauvais payeurs, figurent Numéricable et SFR qui sont condamnés à
375.000 euros d’amende chacun.
Une sanction qui n’est pas une surprise tant les plaintes de fournisseurs
mécontents se sont multipliées
depuis le rachat du second par le
premier en novembre 2014. En cause,
se murmure-t-il, un chantage au
rabais de 20 à 40 % orchestré par le
nouveau géant des télécoms.
Déjà, en avril dernier, en parallèle de
plusieurs actions en justice intentées
par des sous-traitants, le Syntec Numérique avait saisi le médiateur interentreprises, Pierre Pelouzet, pour chercher
une solution amiable à cette situation.
Un accord avait alors été trouvé et
Numericable-SFR s’était engagé à payer
toutes ses factures en souffrance et à
mettre en place un process afin que
les fournisseurs puissent faire remonter
d’éventuels problèmes.
Dès l’annonce de cette sanction administrative, contrairement à Airbus
Helicopters, Numericable-SFR n’a
d’ailleurs pas contesté cette mise en
cause de la Direction générale de la
concurrence, de la consommation et
de la répression des fraudes (DGCCRF). « Mais tout cela fait partie du
passé, a toutefois indiqué un porteparole interrogé par « Les Echos ».
Depuis le troisième trimestre, le
groupe a normalisé ses relations avec
ses partenaires et fournisseurs avec
lesquels il s’inscrit dans la durée,
pour leur faire conquérir des marchés
à l’étranger. » L’année 2016 dira s’il
ne s’agit pas là d’une simple déclaration d’intention. — V. B.
SÉBASTIEN BAZIN, PDG d’AccorHotels.
Photo Romuald Meigneux/Sipa
Révolution
Bazinchez
AccorHotels
Christophe Palierse
[email protected]
Cedric Poulmaire/RÉA
Gilles ROLLE/REA
L’AFFAIRE. La compagnie aérienne n’a toujours pas tourné la page des violences
p
DR
p
Tensions maisreprise de
dialoguechezAirFrance
MARY BARRA
Pour refermer une affaire de
défaut de sécurité ayant
entraîné la mort de 124
personnes, la DG de General
Motors a accepté de verser
900 millions de dollars aux
victimes. Mais certaines ont
maintenu leur plainte.
p
BENOÎT POTIER
Le PDG d’Air Liquide a
bouclé cet automne le
rachat de son concurrent
Airgas, propulsant le
groupe au rang de
numéro un mondial des
gaz industriels devant
l’allemand Linde.
2014 by Prensa Internacional/ZU
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
Yahoo ! Lepoint
de basculement
Départ de top managers, chute de plus
de 30 % du cours de l’action, relance
axée sur le mobile et la vidéo infructueuse, et last but not least, abandon de
la scission de la participation dans
Alibaba… Yahoo ! est en train de basculer. Et la stratégie de Marissa Mayer de
se faire proprement désavouer.
Alors que la directrice générale avait
prévu de transférer les 15 % détenus
dans le géant chinois du commerce en
ligne au sein d’une nouvelle entité, le
board a décidé de regrouper les activités principales du groupe dans une
autre société, à créer. La scission du
cœur de métier (portail, régie, vidéo,
messagerie e-mail…) apportera « plus
de transparence dans la valeur des
activités de Yahoo ! », a commenté la
CEO. La formule finalement choisie
sera surtout plus avantageuse pour les
actionnaires, et moins risquée d’un
point de vue fiscal alors que l’administration américaine ne s’était pas encore
prononcée définitivement sur le
régime applicable à la plus-value issue
de la cession de la participation dans
Alibaba. Les activités de Yahoo ! intéressent, elles, d’ores et déjà des acheteurs, à l’instar de l’opérateur télécoms
Verizon, ou des groupes de Barry Diller
ou Rupert Murdoch.
Missionné pour étudier le dossier, le
cabinet McKinsey devait remettre ses
préconisations ces jours-ci ; mais le
fonds spéculatif Starboard Value,
actionnaire activiste, a fait pression
pour sa solution. « Marissa Mayer paie
les dix ans d’erreurs stratégiques, avant
son arrivée », décode un connaisseur du
secteur. Pour l’heure, cette ancienne de
Google a toute la confiance du conseil
d’administration de Yahoo !, a assuré
son président Maynard Webb. On dit
toutefois son image écornée en interne.
Et à l’externe, un débat sur ses éventuelles indemnités de départ s’amorce par
voie de presse. Au-delà des contre-performances de l’entreprise, il est difficile
de ne pas relever l’agenda de Starboard
Value pour exiger une solution radicale : la dirigeante a accouché jeudi de
jumelles… Comme Mary Barra, la
patronne de General Motors, en fut
l’objet au début de l’année, et comme
quelques autres femmes CEO outreAtlantique, Marissa Mayer ne ferait-elle
pas les frais des biais sexistes de
l’actionnaire activiste ? — V. La.
Annoncé en juin dernier, le changement
de nom du désormais ex-Accor, rebaptisé
depuis AccorHotels, témoigne bien, au
fond, de l’intense transformation que le
champion français de l’hôtellerie connaît
sous l’impulsion de son PDG Sébastien
Bazin. Non sans continuité certes, le
groupe a tourné une page depuis la nomination à sa tête, fin août 2013, de l’ex-directeur général Europe de la société
d’investissement Colony Capital. Et Sébastien Bazin, qui n’avait jusqu’alors aucune
expérience du management d’une société
internationale, n’a clairement pas relâché
la pression cette année encore.
Ainsi, le nouveau nom de l’opérateur,
tiré de sa plate-forme de distribution
Internet – accorhotels.com – symbolise
la mise en œuvre de sa « révolution
digitale ». Et une révolution pouvant en
cacher une autre, cette plate-forme de
distribution a vocation, depuis juin, à
être une « place de marché ouverte à
une sélection d’hôteliers indépendants ».
En clair, AccorHotels veut commercialiser des tiers pour mieux rivaliser
avec les grands acteurs de la réservation numérique, les Booking.com,
Expedia et consorts, mais aussi les
Airbnb et autres acteurs alternatifs de
l’hébergement. Le groupe, qui cible en
priorité ses principaux marchés, en
premier lieu la France, a déjà plus de
300 hôtels inscrits sur ses tablettes,
plusieurs dizaines étant distribuées.
Mais à l’heure où la consolidation bat
son plein dans l’hôtellerie, Sébastien
Bazin est aussi à la manœuvre pour
muscler AccorHotels par croissance
externe. La société, créée en 1967, est
même en passe de réaliser la plus grosse
acquisition de son histoire. Elle vient en
effet de conclure un accord de reprise
du canadien FRHI, plus connu sous ses
enseignes Fairmont, Raffles et Swissôtel,
moyennant 2,6 milliards d’euros. De fait,
l’opération lui permet de compléter son
statut de ténor de l’hôtellerie économique par une légitimité nouvelle dans
l’hôtellerie haut de gamme et de luxe.
Au passage, le Qatar doit devenir son
premier actionnaire avec 10,5 % du
capital, le groupe du prince saoudien Al
Waleed rejoignant également le tour de
table d’AccorHotels avec 5,8 %.
4
À NOTER
MARISSA MAYER, directrice générale
de Yahoo ! Photo Kimberly White/Getty Images
for Fortune/AFP
Le groupe met les moyens pour
promouvoir sa marque. Conclu
début octobre, le contrat de
« naming » du Palais Omnisports
Paris Bercy en « AccorHotels Arena »
est non seulement une première
mais aussi sans précédent par
son montant. Il se chiffre entre
32,5 millions d’euros (pour dix ans)
et 65 millions (vingt ans), selon
l’échéance effective.
04 // LES ECHOS BUSINESS le journal du board
financière
40 %
DES DAF
interrogés par PwC classent
la transformation de la fonction financière parmi leurs
trois priorités pour 2016. En
savoir plus : echo.st/m205325.
Shutterstock
direction
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
ÊTES-VOUS UN DAF BIENVEILLANT OU VISIONNAIRE ?
L’époque est aux bilans de personnalité. Y compris
chez les directeurs financiers. Une enquête récente
d’Epicor Software Corporation révèle ainsi six profils
de DAF : le politique (27 %), le révolutionnaire (19 %),
le bienveillant (19 %), le chef d’orchestre (16 %),
le conservateur (9 %) et le visionnaire (9 %).
En savoir plus : echo.st/m205358
d
DES CHIFFRES
ET DES LETTRES
MARC BERTONÈCHE
DR
Professeur des universités et enseigne
à Harvard, Oxford,
HEC et au Collège
des ingénieurs.
CommentPernodRicard
s’estconvertiàl’affacturage
FINANCEMENT // Cet outil est devenu
un instrument financier pérenne pour
le fabricant de spiritueux. Décryptage
avec son directeur de la trésorerie et
des financements, Olivier Guélaud.
Vincent Bouquet
[email protected]
L
OLIVIER GUÉLAUD, directeur
de la trésorerie et des financements
de Pernod Ricard. 350 millions d’euros
de créances clients sont concernés
par l’affacturage. Photo Desanges P-R
ongtemps réservé aux PME
et aux ETI, l’affacturage
suscite, ces derniers mois,
l’intérêt d’un nombre croissant de grands groupes, à l’instar de
Total. Mais, dans ce domaine, c’est
bien Pernod Ricard qui fait figure
de précurseur de tendance. Depuis
2008, le fabricant de vins et de spiritueux a effectivement recours à ce
système pour couvrir une partie de
ses créances clients. « Il nous a
permis de diversifier nos outils de
financement et d’optimiser notre
besoin en fonds de roulement à un
moment où c’était particulièrement
nécessaire », précise Olivier Guélaud,
directeur de la trésorerie et des
financements de Pernod Ricard.
A l’époque, le groupe est pris dans
les turbulences de la crise finan-
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cière. Alors qu’il vient de finaliser
l’acquisition de Vin & Sprit pour
5,8 milliards d’euros et de contracter un crédit syndiqué de 12 milliards d’euros pour en assurer le
financement et refinancer au passage sa dette bancaire existante de
6,2 milliards, la faillite de Lehman
Brothers vient bouleverser toutes
ses prévisions financières. « A ce
moment-là, nous avons décidé de
mettre en place un vaste plan pour
accélérer le remboursement d’une
partie de cette dette, souligne Olivier
Guélaud. Nous ne pouvions pas
rester aussi dépendants des financements bancaires qui représentaient,
à l’époque, trois quarts de notre
endettement. »
Optimiser le bilan
Cession d’actifs, augmentation de
capital, lancement d’émissions
obligataires et programme d’affacturage font partie de l’arsenal déployé
par Pernod Ricard. « Les banques
étaient très intéressées par cette
dernière solution car elles avaient à
cette période des problèmes pour
maintenir de très larges financements
corporate, explique le directeur de la
trésorerie du distributeur de spiritueux. D’autant que le montant
financé grâce à l’affacturage est assis
sur des actifs, ce qui est bénéfique
pour elles en matière de fonds propres. » En tout, ce sont 350 millions
d’euros de créances clients, réparties
sur la majeure partie des pays
d’Europe de l’Ouest dans lesquels
l’entreprise opère, qui sont concernées par ce programme. « Rapidement, ce système a tenu toutes ses
promesses et nous a permis de retrouver des marges de manœuvre financière et d’anticiper le remboursement
de notre dette d’acquisition », se
félicite Olivier Guélaud.
A tel point que Pernod Ricard décide
de pérenniser et d’amplifier de
50 millions d’euros ce qui ne devait
être au départ qu’un outil pour
traverser la crise. « Outre les sources
complémentaires de financement
qu’il nous apporte, l’affacturage nous
permet de déconsolider immédiatement les créances clients cédées en
normes IFRS, et donc d’optimiser
d’autant notre bilan », ajoute le
directeur des financements du
groupe français.
Préserver les relations client
Problème : ce programme a un coût
certain pour Pernod Ricard – sur
lequel le groupe ne souhaite pas
apporter davantage de précisions.
Mais, à en croire Olivier Guélaud, il
reste très compétitif par rapport aux
alternatives de financement bancaire et obligataire car constamment ajusté à la baisse par BNP
Paribas Factor lors des phases de
renégociation. « Nous pilotons ce
système en parallèle de l’évolution de
nos coûts de financement. Nous ne
pourrions évidemment pas nous
permettre d’y recourir si son coût
n’était plus compétitif », affirme-t-il.
D’autant que, contrairement à un
programme de factoring classique,
l’affacturage « sur mesure » mis en
place par Pernod Ricard lui permet
de conserver la gestion de la créance
client de bout en bout. « Nous ne
voulions pas transférer totalement
cette gestion à un tiers car la relation
avec nos clients fait partie intégrante
de notre métier. Ce programme est un
simple outil de financement qui ne
vient en rien interférer dans les relations étroites que nous entretenons
avec nos clients réguliers », assure
Olivier Guélaud. De quoi assurer la
survie de ce mode de financement,
au moins à moyen terme.
4
À NOTER
En 2014, plus de 40.000 entreprises
françaises utilisaient l’affacturage
pour un total de 226,6 milliards
d’euros de créances cédées.
S
’ilestunsujetdepolitiquefinancièrequi
revientconstammentsurledevantdela
scèneetfaitrégulièrementl’objetdepolémiques, c’estàcoupsûrlerachatparl’entreprisede
sespropresactions.
L’annonce,parmid’autres,parAirbusd’unrachat
d’actionspourunmontantd’unmilliardd’euros
relanceledébat.ToutcommecelledeSiemens,qui
seproposederacheter,surtroisans,3milliards
d’eurosd’actions,justeaprèsavoir achevéunrachat
portantsur 4milliardsd’euros aucoursdesdeux
dernièresannées.Faut-ils’émouvoirdecetypede
rachatmassif ?
Laréponseestnégative.Enpremierlieu,ilconvient
denoterquelesrachatsd’actions,enparticulieraux
Etats-Unis,ontremplacélesdividendesquireprésentaientplusde90%desdistributionstotalesaux
actionnairesaudébutdesannées1980etmoinsde
50%aujourd’hui(l’autremoitiéétantassuréepar
lesrachatsd’actions).C’estdonclemixquiachangé,
pourdesraisons deflexibilité,plusquelemontant.
D’autrepart,noséconomiesontévoluéversdes
activitésàfortedensitéd’innovation,depropriété
intellectuelleetautresactifsimmatérielsetà
niveauxélevésderentabilitédescapitauxinvestis.
Oronsaitquecessociétésontrelativementbesoin
demoinsdecapitauxpourassurerleurcroissance
quedessociétésauxrentabilitésplusfaibles.Sil’on
seréfèreaux récentschiffresdeMcKinsey,pourles
Etats-Unis,lesentreprisesàforterentabilitédes
capitauxengagésreposantsurlapropriétéintellectuelle,l’innovationtechnologiqueetlaconnaissance,représententaujourd’huiprèsd’untiersdes
bénéficestotauxmaisseulement11%desdépenses
globalesd’investissement. Cellesappartenantàdes
secteursplustraditionnelsetoffrantdesrentabilitéssurcapitauxinvestislargementplusmodestes
ontvuenrevancheleurpartdanslesprofitstotaux
passerde52%en1989à26%aujourd’hui,tandis
queleurpartdanslesdépensesd’investissement
s’élèveà62%.Enfin,lerachatd’actionspermetune
réallocationdetrésoreriespléthoriquesdesociétés
ayantatteintuncertainstadedematuritéversdes
entreprisesjeunesouendémarrage,vedettesde
demain,dontlefortpotentieldecroissancefait
naîtredesbesoinsdefinancementencapitaux
propresabondants.Enfacilitantcerecyclage
vertueuxdescapitaux, lerachatd’actionsjoueun
rôleessentielpourassurerunecroissanceéconomiquecréatricedevaleuretd’emplois. n
ILSONT BOUGÉ
David Auregan rejoint Theraclion comme
directeur financier // Au sein de l’UFF,
Anne Bouillier est désormais directeur du
contrôle de gestion, et Hervé Pommery
directeur des services comptables.
En partenariat avec Nomination.fr
=
LA PERSONNALITÉ
DE LA SEMAINE
NicolasMarco
(Directeur fusionsetacquisitions,Elior)
N
icolas Marco change d’univers mais
garde la même spécialité.
Associé en fusions et
acquisitions au sein de Credit
Suisse depuis 2008, ce diplômé
d’un master de management
de l’Edhec Business School
devient directeur M & A d’Elior.
Dans ses fonctions, il est
directement rattaché au
directeur financier
de l’entreprise de
restauration,
Olivier Dubois. n
Patrick Gaillardin
Jameson
Encore ettoujours
cesmauditsrachats
d’actions !
le journal du board LES ECHOS BUSINESS // 05
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
=
direction
RDV
LA PERSONNALITÉ DE LA SEMAINE
STÉPHANE MORIN, DIRECTEUR DE LA COMPLIANCE, NATIXIS
juridique
is
tix
Na
LE 7 JANVIER
pour un colloque de l’Association française des juristes
d’entreprise (AFJE), en marge
de sa 46e assemblée générale,
autour du « Juriste 4.0 ».
Face à la vigilance accrue des régulateurs, notamment américains, envers le secteur
bancaire, le métier de directeur de la conformité est devenu une fonction clef, y
compris pour Natixis. Sept mois seulement après l’arrivée d’Isabelle Maury à ce
poste stratégique, la banque d’investissement du groupe BPCE a décidé de changer
son fusil d’épaule et de nommer Stéphane Morin, jusqu’ici directeur adjoint de la
compliance, pour reprendre les commandes du pôle conformité. n
Transformer
le juristeen
avocatinterne
En gérant son
équipe de juristes
comme un cabinet
d’avocats,
la directrice
juridique de la
foncière Gecina,
Pascale Neyret,
cherche à les
rapprocher des
opérationnels.
Associé Skadden
Arps, Slate, Meagher
& Flom, membre du
Club des Juristes
OPA : pour
desarbitrages
transparents
Vincent Bouquet
[email protected]
D
L
ans cette société foncière
française qu'est Gecina, sa
directrice juridique, Pascale Neyret, a voulu instiller une dose de management
à l'anglo-saxonne. « Cela se traduit
par une approche libérale et autonome
du métier de juriste, explique cette
ancienne avocate. Il doit s’extraire du
dogme de la jurisprudence pour
s’orienter vers une pratique très opérationnelle de sa fonction. » Dans cette
logique, les juristes deviennent des
avocats internes et les opérationnels
des clients qu’ils se doivent de satisfaire. « Dans le cas contraire, ils n’hésiteront pas à changer de conseil et à se
tourner vers un avocat externe »,
prévient Pascale Neyret.
Séduire les opérationnels
PASCALE NEYRET. La directrice
juridique de Gecina s’est entourée
d’une équipe composée d’anciens
avocats et de juristes, qui s’enrichissent mutuellement. Photo DR
Pour remplir cette mission, les juristes de Gecina sont fortement incités à
aller sur le terrain et à visiter les biens
immobiliers – bureaux, résidences,
établissements de santé – sur lesquels
ils travaillent. « S’ils restent dans leurs
livres, les juristes se déconnectent de la
réalité du business et sont cantonnés à
une mission de gestionnaire de risques », assure celle qui est aussi membre de la commission management et
de la commission DJ au féminin du
Cercle Montesquieu (association des
directeurs juridiques).
Cela leur permet également de créer
du lien avec les opérationnels pour
s’assurer qu’ils seront bien associés
aux dossiers en amont. « Pour y
parvenir, le juriste ne doit plus être vu
comme celui qui dit constamment de
faire attention, affirme Pascale Neyret. Progressivement, les opérationnels ne doivent plus avoir peur des
juristes mais naturellement faire
appel à eux car ils sont, au contraire,
capables de les rassurer. Mais, pour
cela, ils doivent apporter une vraie
valeur ajoutée liée aux problématiques business et pas uniquement une
pure expertise juridique. »
Un mix avocats et juristes
Grâce à ce lien très étroit, Gecina a
réussi à internaliser de plus en plus
de dossiers et donc à optimiser ses
coûts relatifs aux conseils extérieurs. « Evidemment, nous avons
toujours recours à des cabinets
d’avocats, notamment pour des
opérations majeures ou pour une
expertise ciblée, nuance la directrice
juridique. Mais si les juristes peuvent se servir une première fois
d’une expertise externe pour s’enrichir, monter en compétences et se
débrouiller tout seuls dans les dossiers suivants, c’est l’idéal. »
Pour assurer le succès de cette
recette, Pascale Neyret s’est par
ailleurs entourée d’une équipe composée d’anciens avocats et de juristes
de métier. « Les uns apprennent au
contact des autres : les anciens avocats,
qui ont une culture plus indépendante,
doivent composer avec le mode projet ;
quant aux juristes, ils doivent acquérir
plus d’autonomie. Avec ce système, tout
le monde y gagne ! », conclut-elle. n
Uneloi pour mieux protéger leslanceurs d’alerte
LÉGISLATION // Selon une
étude Technologia, plus d’un tiers
des salariés seraient confrontés
à des pratiques frauduleuses
au sein de leur entreprise.
Pour Transparency International,
ils sont 82 % à être prêts à lancer
l’alerte mais sous couvert
d’anonymat. Un texte est
en préparation pour mieux
les protéger.
AU NOM
DE LA LOI
OLIVIER DIAZ
Jérôme Meyer-Bisch pour « Les Echos Business »
MANAGEMENT //
d
Valérie de Senneville
[email protected]
Une proposition de loi, deux
études… : impossible désormais
d’éviter de s’interroger sur le
statut des lanceurs d’alerte.
Le député Yann Galut a présenté, jeudi 3 décembre, une
proposition de loi « globale »
sur ceux que les Anglo-Saxons
appellent les « wisthleblowers ».
Le but est de mieux les protéger
car les salariés ou fonctionnaires concernés « mettent en péril
leur sécurité personnelle, leur
situation professionnelle, leur
vie familiale », souligne le
député qui recommande la
création d’une agence nationale de l’alerte.
Une définition très large
La proposition définit le lanceur d’alerte comme « toute
personne qui fait des signalements ou révèle des informations concernant des menaces
ou un préjudice pour l’intérêt
général dans le contexte de sa
relation de travail, qu’elle soit
dans le secteur public ou dans
le secteur privé ». Une défini-
tion particulièrement large
mais inspirée de celle du
Conseil de l’Europe. De fait,
d’Irène Frachon, qui a dénoncé
le scandale du Mediator, à
Hervé Falciani qui a révélé les
noms des fraudeurs fiscaux
contenus dans les fichiers
HSBC, en passant par Stéphanie Gibaud qui a mis au jour
les pratiques d’UBS, il y a peu
de points communs entre les
lanceurs d’alerte. Hors ces cas
médiatiques, qui sont vraiment les lanceurs d’alerte ?
Vers un système de protection physique et financière
Selon une étude Technologia,
plus d’un tiers des salariés
(36 %) seraient confrontés à
des pratiques frauduleuses.
Ce chiffre inquiétant est à
rapprocher de l’étude de
Transparency International,
publiée à l’occasion de la
présentation de la proposition
de loi de Yann Galut. Si 83 %
des personnes interrogées
par l’association de lutte
contre la corruption indiquent
qu’ils parleraient à quelqu’un
s’ils étaient témoins d’un acte
de corruption, ils sont tout
autant, 82 %, à dire le faire
sous couvert de confidentialité
ou d’anonymat.
Dans les deux sondages, la
voie de l’alerte interne est
préférée. Le sentiment d’une
faible portée de cet acte et la
peur des conséquences apparaissent comme les principaux
freins empêchant de libérer
la parole des salariés face à un
fait de corruption. Lancer une
alerte peut en effet « se payer
extrêmement cher », reconnaît
Nicole Marie Mayer, au nom
de Transparency International. D’où la volonté du législateur de mettre en place un
système de protection physique et financière ainsi qu’un
accompagnement juridique
du lanceur d’alerte.
4
À NOTER
Cosigné jusqu’alors par une
quarantaine de socialistes,
le texte pourrait être intégré
au projet de loi sur la transparence de la vie économique
concocté par Bercy.
’offre publique d’achat ou d’échange
est un moment clef dans la vie d’une
société cotée : pour l’entreprise qui va
sans doute voir son projet industriel modifié,
pour les actionnaires qui ont l’occasion
d’obtenir une liquidité organisée et complète
pour leurs titres, à des conditions suffisamment intéressantes pour que l’opération
permette à l’offreur de détenir la majorité
du capital et des droits de vote.
On sait que la liquidité ne se fait pas que par
rapport à l’offre. Dès que celle-ci est annoncée,
on assiste à une rotation rapide du capital, les
actionnaires présents au capital cédant leurs
titres à des investisseurs professionnels de
type hedge fund : l’arbitrage joue sur la valeur
temps liée aux délais propres à ce type d’opérations, qui tendent à s’éterniser tant les
processus d’autorisation règlementaire sont
devenus longs.
Cette rotation du capital, qui a un véritable
intérêt économique pour les parties prenantes
– l’actionnaire cédant va pouvoir redéployer son
capital dans d’autres entreprises, le « hedge
fund » va exercer pour le bénéfice de ses investisseurs sa capacité à arbitrer les situations –,
laisse néanmoins l’entreprise face à des actionnaires qui, pour l’essentiel, n’en sont pas vraiment. Ils achètent avec une sortie assurée à
court terme : leur seul but est d’extraire le
maximum de valeur de l’initiateur et de la
société cible dans ce bref laps de temps.
Ces arbitrages supposent d’être réalisés dans
une transparence accrue, faute de quoi ils
sont un marché de dupes pour les actionnaires qui ont vendu : ils pensaient avoir vendu
légèrement moins cher pour pouvoir vendre
plus vite, ils peuvent s’apercevoir qu’ils ont
vendu à des acheteurs espérant bénéficier
d’une modification des termes à leur seul
bénéfice.
Il en va ainsi des hedge funds qui vont se
positionner pour menacer de bloquer un
retrait obligatoire, souvent avec une mise de
fonds réduite par l’utilisation de produits
dérivés de type CFD (« contracts for difference »). La loyauté dans les transactions, qui
est un principe directeur des offres publiques,
doit permettre de les obliger à dévoiler leurs
intentions sur ce point.
De même, les acteurs qui se positionnent pour
faire échouer une offre, souvent par les mêmes
produits dérivés, doivent être forcés à la
transparence dans leurs intentions. Faute de
quoi, avec une mise réduite, ils sont en mesure
de maintenir le cours d’une société en Bourse à
un niveau artificiellement élevé, pour laisser
planer la menace d’un échec afin d’obtenir une
surenchère qui ne profitera pas aux actionnaires qui leur auront vendu, dans l’ignorance de
leurs intentions.
L’idée n’est pas de permettre aux offres mal
dimensionnées de prospérer mais, au contraire,
d’assurer la bonne information des actionnaires
et la confrontation des offres et des surenchères
pour que les actionnaires qui ont accompagné
l’entreprise puissent en tirer les meilleurs fruits
à l’occasion de l’offre publique. n
ILSONT BOUGÉ
Nicolas Morelli devient associé chez
Bird & Bird // Lionel Spizzichino rejoint
Willkie Farr & Gallagher en tant qu’associé // Marie-Alexandra Vankemmelbeke est désormais associée chez
DeprezPerrot.
En partenariat avec Nomination.fr
06 // LES ECHOS BUSINESS le journal du board
Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
des ressources
humaines
Shutterstock
direction
RECRUTEMENT : TWITTER RESTE UN OUTIL
MARGINAL
En décembre, Accenture a orchestré sa première campagne de recrutement sur Twitter, ciblée sur les métiers du
digital. Tous les jeudis à 18 heures, le cabinet propose
30 minutes de questions-réponses avec ses recruteurs. Ce
réseau social reste pourtant un outil de sourcing marginal
car si certains profils sont surreprésentés (IT, com, media
et numérique), les autres sont étrangement absents...
63%
DES SALARIÉS
répondent aux appels
professionnels en dehors
des horaires de travail,
selon Qapa.
Travaildudimanche :
unréférendumnoninnocent
CONTRAT //
Le référendum
ne permet pas
de figer la future
organisation du
travail. L’entreprise
peut néanmoins
avoir un intérêt
tactique à l’utiliser.
Marie-Sophie Ramspacher
[email protected]
LES SALARIÉS du BHV Marais ont
rejeté, par une courte majorité, le travail
dominical. Photo Pascal Sittler/RÉA
U
n référendum organisé fin
novembre à Paris par le BHV
Marais a fait grand bruit. Par
une courte majorité de
640 voix contre 627, les salariés de cette
filiale des Galeries Lafayette ont rejeté
un projet d’accord d’entreprise sur le
travail dominical. Pour autant, ce vote,
purement consultatif, est sans conséquence sur l’organisation future du
travail. « Le résultat du référendum ne
préjuge en rien de la volonté du salarié de
travailler le dimanche. Ce dernier peut
parfaitement pencher en faveur d’une
ouverture dominicale, sans se déclarer
volontaire, y compris après la signature
de l’accord et la négociation des contreparties. Le référendum n’est qu’un thermomètre », décrypte Virginie Devos,
associée chez August & Debouzy.
A ce sujet, la loi Macron est on ne peut
plus claire : seuls les salariés volontaires
« ayant donné leur accord par écrit à leur
employeur » travailleront un certain
nombre de dimanches, le refus du
travail du 7e jour ne constituant ni une
faute ni un motif de licenciement. Cet
accord de principe n’a d’ailleurs rien de
définitif puisqu’à tout moment, le collaborateur peut exercer son « droit de
refus ». « A J + 1 de la manifestation du
volontariat, il pourra revenir sur sa
décision, libre de toute considération. A
fortiori, si sa situation personnelle évolue
(future maternité, maladie, parent dépen-
dant...)», souligne l’avocate qui précise
toutefois que l’accord collectif devra
« déterminer les modalités de prise en
compte d’un changement d’avis du salarié
privé de repos dominical ».
Un levier de négociation
En donnant le dernier mot à l’accord, la
loi Macron redonne du lustre au dialogue social et du poids aux organisations
syndicales, mais ne dénie pas pour
autant l’intérêt du référendum établissement par établissement. « En
recueillant l’avis des salariés, la voie
référendaire fournit potentiellement à la
direction un levier de négociation vis-àvis des organisations syndicales dont la
position de principe ne représente pas
toujours le sentiment général », souligne
Virginie Devos.
Le Sephora des Champs-Elysées a organisé un référendum relatif au projet
d’ouverture du magasin après 21 heures
et a recueilli 96 % de « pour ». La direction a en effet consulté les collaborateurs sur les contours d’un accord déjà
signé avec trois organisations syndicales
prévoyant notamment une majoration
de 100 % des heures travaillées entre
21 heures et minuit, le légitimant ainsi
auprès des opposants... « Le libellé de la
question posée est fondamental. Le vote
ne procure pas un blanc-seing à ses commanditaires et ne sert pas à s’assurer de
l’ampleur du volontariat mais il mesure
le degré potentiel d’adhésion à un projet et
le cas échéant légitime la démarche de la
direction », conclut Virginie Devos.
Sur un autre sujet, les 39 heures, Smart
est en train d’utiliser cette tactique. A
l’issue du référendum qui a recueilli en
septembre 56 % de votes en faveur de
l’augmentation du temps de travail, et
bien que les syndicats majoritaires, la
CFDT et la CGT, aient refusé le projet
d’accord, la direction va proposer individuellement à chaque salarié la signature d’un avenant afin de revenir progressivement aux 39 heures
hebdomadaires. La manœuvre, risquée
– le collaborateur est parfaitement en
droit de refuser –, n’aurait sans doute
pas été tentée en l’absence de référendum positif... n
le journal du board LES ECHOS BUSINESS // 07
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
marketing
&commerciale
85 %
DES CONSOMMATEURS
EUROPÉENS
envisagent d’acheter
leurs cadeaux de Noël
sur Internet.
Source : Webloyalty
Shutterstock
direction
« BABY & ME », PUBLICITÉ PRÉFÉRÉE DES FRANÇAIS
Lors de la remise des Grand Prix des Agences de l’Année
2015, le 7 décembre, Havas Paris a été couronnée
meilleure agence de publicité de l’année. A cette occasion, l’institut OpinionWay a réalisé un sondage sur les
publicités préférées des Français. Le spot « Baby & me »
réalisé par l’agence BETC pour Evian a remporté les
suffrages. Il mettait en scène des passants et leur reflet
sous la forme d’un bébé dans un miroir.
QuandValThorenssepose
enprodumarketing
d
TRENDS
SPOTTING
CRM // Pour améliorer l’expérience client, la station de ski s’inspire du marketing.
DANIELLE
RAPOPORT
Une stratégie expliquée par Grégory Guzzo, directeur de l’office du tourisme.
DR
Ariane Gaudefroy
[email protected]
C
Faire vivre une marque partagée
Basée sur la création de lien humain
et d’expériences émotionnelles, cette
marque fédère hébergeurs, hôteliers, loueurs de matériels, écoles de
ski, restaurateurs, sociétés de
remontées mécaniques, etc. Un
guide et une plate-forme de marque,
accessibles à tous les professionnels,
orchestrent sa déclinaison. « Ces
outils détaillent les valeurs de la
marque, la démarche globale et aident
chacun à construire son propre marketing », détaille Grégory Guzzo.
Logos, identité visuelle, recommandations en termes de visuels ou de
mots à employer, exemples de déclinaisons sur brochures, bannières ou
GRÉGORY GUZZO, directeur de
l’office de tourisme. OT-Val Thorens/C.Cattin
Pour unmarketing
intégré !
Q
LA MARQUE « Val Thorens Live United » fédère hébergeurs, écoles de skis, restaurants, loueurs de matériel, etc. Photo Cyril Cattin
merchandising, etc. Tous ces éléments ont également été fournis aux
agences de voyages qui commercialisent des séjours à Val Thorens,
dans un souci de cohérence globale.
La marque « Live United » irrigue
toute la stratégie du marketing.
« Nous misons sur des contenus qui
mettent sur le devant de la scène les
personnes qui œuvrent en coulisses et
font notre station », assure Géraldine
Charvin, la directrice du marketing
de l’office du tourisme. Elle laisse
donc au site Internet de l’office de
tourisme le soin de détailler les
offres de produits et services et
oriente toute sa communication sur
le storytelling, afin d’incarner la
marque et de renforcer son lien avec
les clients. Comment travaillent les
équipes qui dament les pistes de ski,
celles qui déclenchent les avalanches ou celles qui construisent les
remontées mécaniques ? L’équipe de
jeunes passionnés de l’office du
tourisme réalise chaque année plus
de 80 reportages vidéo qui génèrent
jusqu’à 600.000 pages vues par an.
« Ce dispositif nous permet d’avoir
une belle visibilité, que nous
n’aurions pas pu nous offrir en télévision », s’enthousiasme Cyril Cattin, le
responsable numérique. En plus des
vidéos, l’office du tourisme publie
des articles et reportages photos sur
Noël :lesmarques
phosphorenttoujoursplus
INNOVATION COMMERCIALE // Jeux, publicités
ou innovations... Au-delà des campagnes d’e-mailing
et de promotion, les marques rivalisent d’imagination
pour se placer sous le sapin des consommateurs.
Comme tous les ans, Noël se joue
entre mi-novembre et mi-décembre
pour les marques. Leur défi : se rappeler au bon souvenir des consommateurs et les faire rêver. Exemples.
Partager sa joie grâce à Orange
Orange s’est associé à Publicis Conseil
pour créer une boîte cadeau connectée. Cet écrin équipé d’une caméra
miniature filme les réactions de la
personne qui ouvre son cadeau. Elle
reçoit, ainsi que le donataire, un lien
par e-mail l’invitant à consulter la
vidéo. Si l’heureux destinataire le
souhaite, il peut partager sa vidéo
sur un site spécifique à l’opération ou
sur les réseaux sociaux. 5.000 boîtes
ont été attribuées par jeu-concours.
Une campagne de communication
d’envergure annonçait l’initiative,
avec la participation de joueurs du
PSG. L’occasion pour la marque de
mettre en avant les objets de sa boutique en ligne et de rappeler qu’elle
investit dans l’innovation.
son blog et les réseaux sociaux. Afin
de favoriser l’engagement des
clients, l’office du tourisme a mis en
place une stratégie de communication à 360 degrés. Des e-mails au
contenu pratique aident les touristes
à préparer leur arrivée en station,
grâce à des indications géographiques et météo ou la liste des heures
de plus faible affluence pour réduire
les attentes. Pendant le séjour, les
réseaux sociaux et les SMS créent un
lien plus étroit avec le client, en le
tenant au courant des événements
en cours. Après le séjour, le storytelling prend le relais, dans le but
d’entretenir la relation affective à la
marque et de donner l’envie de
revenir. D’après Grégory Guzzo,
l’ensemble de ces actions ont généré
9,4 millions d’euros de contribution
nette supérieure sur cinq ans.
L’expérience client repensée
La station a également repensé la
totalité de son parcours client depuis
son arrivée jusqu’à son départ, lors
d’un forum de coconception en avril
dernier. « Plus de soixante intervenants
de la station se sont mis dans les chaussures de leurs clients pour repérer les
enjeux émotionnels et points irritants »,
explique Laurence Body, spécialiste
de marketing stratégique et d’innovation par les approches sensibles, qui
Un jour ailleurs enchante l’Avent
La marque de mode féminine propose un calendrier de l’Avent avec
24 offres exclusives valables le jour
même et accessibles en ligne sur
inscription. Un moyen de créer de
l’appétence pour la marque mais
aussi d’enrichir sa base de données.
Les clientes peuvent également
parrainer leurs amies pour leur faire
bénéficier des réductions en les
partageant sur Facebook ou par
mail. La marque cherche à attirer
des quinquagénaires, le cœur de sa
clientèle se situant entre 60 et 70 ans.
Burberry revisite « Billy Elliot »
Burberry rend hommage au film de
Stephen Daldry, sorti il y a
quinze ans. La marque de mode a
recréé la scène d’ouverture, où le
jeune apprenti danseur saute sur son
lit au son du rock. C’est Romeo Beckham, le fils du footballeur, qui joue
le personnage initialement incarné
animait la journée. Parmi les éléments
pointés, l’ambiance des parkings, le
fléchage dans la station ou encore le
manque de fluidité et de coordination
entre les différents points de contact.
Un travail collectif de brainstorming a
permis d’apporter des solutions originales à ces problèmes. Par exemple,
l’éclairage nocturne de quartiers par
couleurs, afin de permettre aux touristes de se retrouver plus facilement.
Cette session s’est accompagnée d’une
journée de formation des parties
prenantes de la station au design de
services, afin de favoriser la créativité
et l’innovation au bénéfice du consommateur. « Notre plus gros levier
marketing et vecteur de fidélisation
tient dans l’expérience client, insiste
Grégory Guzzo. Ce travail nous a
permis de simplifier les process, de faire
prendre conscience de l’importance de
son rôle à chacun et d’accélérer l’autonomisation des salariés au bénéfice de
la satisfaction client. C’est donc devenu
un formidable outil de management et
de conduite du changement. »
4
À NOTER
Val Thorens fédère une dizaine
d’entreprises à travers un CRM
commun. Plus de 550.000 adresses de
clients ont été récoltées en trois ans.
par Jamie Bell. Il est ensuite imité
par une farandole de stars dont Elton
John et Naomi Campbell. Mais la
vraie star du film reste l’écharpe
écossaise, personnalisée aux initiales
de chaque acteur de la publicité. Ce
produit phare de Burberry est vendu
depuis septembre dans des bars à
écharpes. Les clients peuvent y faire
broder les initiales de la personne à
laquelle ils souhaitent l’offrir.
Durance rembourse des clients
La marque de bougies parfumées
offre à chaque client la possibilité
de jouer pour gagner son remboursement intégral. Une fois l’achat
effectué en ligne, un jeu de grattage
s’affiche. Les clients ont une chance
sur 15 de gagner. Une opportunité
plus frappante pour le consommateur qu’une simple promotion, selon
Cyril Marchal, le fondateur de Lucky
Cart à l’origine du concept de « promogaming ». — A. Gau.
u’est-ce qu’une marque vivante sinon la
résultante de ce qui se produit de positif
ou de négatif auprès des consommateurs et dans l’entreprise ? Il est impossible de
séparer ce qui en émane, en termes d’image, de
discours, de produits et services, et le fonctionnement des équipes qui la managent. Ce n’est
qu’en travaillant sur ces deux univers de valorisation que le directeur du marketing pourra
garantir la force et la vitalité de la marque.
Le travail de la marque consiste avant tout,
– comme pour une personne avec laquelle on
construit une relation durable – à connaître et
valoriser ce qui est bon pour elle. Tout facteur
superflu comme innover pour innover, toute
incohérence ou délitement de ses liens avec les
consommateurs devront être repérés et évités. Il
importe de se poser les questions justes : de quoi
la marque est-elle constituée ? De quelle histoire, pour quels futurs possibles et soutenables ? Qu’est-ce qui lui donne de la valeur ?
Bonifier les fondements de la marque, croire en
son futur, mais aussi intégrer ses aspérités, tels
sont les commandements de la charte de bonne
conduite des « nourriciers » de la marque.
Les acteurs de l’entreprise doivent s’approprier
cette mission pour devenir des ambassadeurs
vigilants et bienveillants. Manager les équipes
en les focalisant vers un objectif de vitalisation
de la marque permettra de gagner en efficacité
et en motivation. Il s’agit d’aiguiser les projets
d’aujourd’hui pour demain en reléguant, le cas
échéant, le besoin égotiste que certains peuvent
entretenir de poser leur trace dans l’entreprise !
Et d’intégrer bien sûr la créativité, l’audace des
idées, les questionnements, dans une relation
d’écoute et de critique constructive.
C’est à ce prix que la marque vaudra son pesant
de sens, et qu’elle s’alliera à celui fortement
réclamé par les consommateurs. n
ILSONT BOUGÉ
Yves Cebron de Lisle est nommé
directeur commercial et de l’offre du
groupe Transgourmet France // Didier
Gapany devient responsable France et
Benelux des ventes moto et Samuel
Roux, responsable marketing consumer
France et Benelux chez Bridgestone.
En partenariat avec Nomination.fr
=
LA PERSONNALITÉ
DE LA SEMAINE
StéphaneBillerey
(Responsable des ventes et des licences,
Unicef France)
E
n charge des ventes et
des licences, Stéphane
Billerey a étoffé pour
Noël le catalogue de
produits Unicef, notamment avec une ligne de
peluches cobrandées avec
Doudou et Compagnie. Il a
noué des partenariats pour
qu’Unicef vende ses
produits au sein de
La Poste, Ikea et les
centres commerciaux Klépierre.
Unicef France
réer du lien entre les
consommateurs et la
marque ou « réenchanter » l’expérience client...
Des graals d’autant plus difficiles à
orchestrer pour un territoire entier.
C’est le défi qu’a relevé l’ensemble
des parties prenantes de la station
Val Thorens, sous la baguette de son
office du tourisme. « Le gros paradoxe du marketing touristique, c’est
que le client perçoit et juge la destination dans sa globalité, explique Grégory Guzzo, directeur de l’office du
tourisme de Val Thorens. Notre
station compte 300 acteurs qui ont
tous des objectifs différents. Si l’un des
maillons est défaillant, c’est la réputation de toute la chaîne qui en pâtit. »
Fort d’un diagnostic mené sur six
mois auprès de 5.000 clients, l’office
du tourisme a lancé la marque partagée « Val Thorens Live United ».
Psychosociologue
@danielleDRC
08 // LES ECHOS BUSINESS le journal du board
PME INNOVANTES
sont encore en lice pour
recevoir, ce soir à Paris,
le prix PME du Forum
international de la
cybersécurité.
« Chiffrer »sesdonnées
pourlesprotéger
« Jusqu’à une période récente, le
chiffrement était considéré comme un
luxe par les entreprises, mais avec la
migration des messageries dans le
cloud, notamment via Microsoft, les
besoins dans ce domaine ont augmenté », constate Alain Bouillé, le
président du Cesin, une association
de responsable de la sécurité des
systèmes d’information. La majorité
des grandes entreprises françaises
proposent des solutions de chiffrement à leurs collaborateurs. Mais
peu d’entre eux les utilisent vraiment, car ces systèmes sont peu
pratiques au quotidien.
La seule solution de protection
ENIGMA. L’acteur Benedict Cumberbatch campe, dans le film « Imitation Game », le mathématicien Alan Turing, considéré
comme un des fondateurs de la cryptologie dans les années 1940. Photo Jack English - SquareOne Entertainment
CYBERSÉCURITÉ //
Critiqué par
certaines forces
antiterroristes,
le chiffrement
des messages
en entreprise, ou
la cryptographie,
reste une solution
contre
l’espionnage
industriel.
Florian Dèbes
@FL_Debes
C
et été, une directrice au
sein d’un grand groupe
industriel s’est fait voler
son ordinateur portable
professionnel. Heureusement, un
système de chiffrement protégeait
l’accès aux informations confidentielles qui s’y trouvaient. Bilan : cet
épisode n’a pas eu d’autres consé-
Développer
sanscoder
SAAS // Grâce à certains
services en ligne, un
salarié est maintenant
censé pouvoir
développer lui-même
une application mobile
pour travailler avec ses
collègues. S’il ne bride
pas son imagination...
Les développeurs ne sont pas toujours les professionnels de la situation. Après IBM dans les années
2000 et Salesforce depuis 2013,
Microsoft lance un service en ligne
dont l’une des promesses est de
permettre à n’importe quel salarié
de développer une application
mobile professionnelle non seulement sans savoir coder mais aussi
quences que l’achat d’un nouvel
outil de travail pour la collaboratrice, pour 300 euros, loin du coût
d’une fuite de documents sensibles
que ce fleuron français a frôlé.
Le chiffrement, aussi appelé « cryptage » (un anglicisme), consiste à
encoder un document ou le contenu
d’un smartphone ou d’un ordinateur
pour le rendre inintelligible. La
lecture de ce document n’est possible que pour celui qui connaît la clef
du code (souvent un mot de passe,
plus rarement une empreinte digitale). Les experts considèrent que
seul un ordinateur quantique pourrait tester aléatoirement toutes les
combinaisons possibles d’une clef
solide et reconstituer un message…
Un outil défensif
Dans un contexte de cyberinsécurité
grandissante, où l’espionnage industriel n’est plus à prouver suite aux
révélations d’Edward Snowden, les
services secrets français (la DGSI) et
l’Agence nationale de la sécurité des
systèmes d’information (Anssi)
encouragent les entreprises à chiffrer
leurs données les plus sensibles.
« C’est un outil défensif, essentiel à la
protection des données numériques
d’une immense majorité d’utilisateurs
honnêtes ; il ne me semble pas raison-
sans écrire une ligne de programmation ruby ou html.
Encore en beta-test, PowerApps a
été présenté lundi 30 novembre lors
de Convergence EMEA 2015, la
conférence annuelle de Microsoft
réunissant ses clients européens, à
Barcelone. Le lendemain, un directeur marketing de Caterpillar faisait
la démonstration, sur scène, d’une
application capable de scanner un
code-barres apposé sur la carrosserie d’un engin de chantier, d’afficher
l’historique d’entretien du tractopelle et de guider pas à pas un technicien au moment d’un contrôle
technique. Un dernier module créé
en direct permet d’estimer la probabilité que le véhicule ait à passer
prochainement par la case révision.
Le tout en quelques clics et des
formules proches d’Excel.
« Les entreprises rechignent souvent à
mobiliser leurs développeurs, qu’elles
paient cher, sur les nombreux projets
d’applications internes, souvent moins
complexes », constate Nicole Herskowitz, senior director chez Microsoft
en charge de PowerApps. Ce nouveau
nable de l’interdire au motif que quelques individus pourraient s’en servir
pour préparer des crimes ou des
attentats, aussi odieux soient-ils »,
défend Guillaume Poupard, le directeur général de l’agence placée sous
l’autorité du Premier ministre.
Cette structure est chargée de coordonner et d’aider les entreprises
françaises et l’Etat à se protéger des
cyberattaques. Mais son propos est
quelque peu brouillé les discours
sécuritaires. Un ancien directeur de
la CIA, le procureur de la République de Paris (François Molins), le
ministre de l’Intérieur (Bernard
Cazeneuve) et même le chef du
gouvernement britannique (David
Cameron) se sont tour à tour exprimés pour demander un affaiblissement des algorithmes de chiffrement des messageries. Ce qui
permettrait aux enquêteurs de
police habilités de lire la correspondance protégée de certains suspects,
notamment pour lutter contre le
terrorisme. En octobre, le Premier
ministre Manuel Valls se déclarait
favorable, pour les entreprises, à
« toutes les ressources qu’offre la
cryptologie légale », une formule
polémique puisque jusqu’à présent
aucun mode de chiffrement, même
les plus forts, n’est illégal pour elles.
service rendrait autonomes les collaborateurs qui attendent ces systèmes
destinés à fluidifier l’organisation du
travail, notamment en mobilité.
Simplicité d’utilisation
Stéphane Cavallo, le responsable des
systèmes d’information de la division Habitat du groupe Bénéteau, a
testé un prototype et confirme :
« PowerApps est simple d’utilisation et
ne requiert pas de grandes compétences techniques ou de talents de développeurs. » Néanmoins, d’autres
aptitudes sont indispensables pour
ne pas se perdre dans cette interface,
aussi simplifiée soit-elle. « Il faut un
minimum de connaissance des fonctions du pack Office Microsoft et être
capable d’imaginer les possibilités
d’interactions avec un écran tactile »,
poursuit Stéphane Cavallo.
Microsoft s’adresse surtout au
« power user », c’est-à-dire les utilisateurs qui, sans savoir coder, sont
familiers avec la construction de
logiciels, aussi bien en termes graphiques que de connectivité entre les
bases de données. En clair, le salarié
Les experts sont unanimes : « Le
chiffrement est la seule solution pour
se protéger du vol de données suite à
une attaque informatique. » Quand un
smartphone est perdu, le chiffrement
empêche aussi que la personne qui le
retrouve en profite pour s’approprier
des informations sensibles. Tout reste
illisible. « Le chiffrement protège aussi
de l’employé qui se trompe de destinataire pour un e-mail », note Stéphane
Calé, le président de la commission
« Cyber » du Club des directeurs de
sécurité des entreprises.
En interne, les responsables de la
protection de l’information des sociétés tentent de sensibiliser sur ces
questions. « 15 à 20 % des collaborateurs sont concernés, ils travaillent
dans le management, dans les bureaux
d’études et les services financiers »,
compte Bernard Ourghanlian, le
directeur technique et sécurité de
Microsoft France. « Le chiffrement
doit surtout protéger les données
stratégiques comme les projets de
rachat ou de développement à l’international », précise Christophe Kiciak,
le directeur audit et sécurité de Provadys, une entreprise de cybersécurité.
Un système de classification de données selon leur sensibilité, à la
manière de la grille « secret défense »
des militaires, est recommandé pour
les entreprises. De tels barèmes
permettent d’adapter les exigences
envers chaque collaborateur, par
rapport à son exposition au risque.
Des formations spécifiques existent
pour les assistants de direction. Le
problème reste au niveau des dirigeants, souvent peu indulgents quand
la sécurité vient perturber l’usage de
leur smartphone dernier cri.
4
À NOTER
A l’occasion du Forum internatio-
nal de la cybersécurité, du 26 au
28 janvier 2016, l’Annsi et le CDSE
publieront un guide de sensibilisation au chiffrement.
lambda n’utilisera pas PowerApps.
En revanche, les plus alertes sur ces
sujets – les testeurs, formateurs,
évangélistes de la transformation
numérique – sont invités à s’y essayer.
Leur travail prendra la forme de
web-app pour Windows 10, Android
ou iOS, uniquement accessibles en
ligne, et qu’ils pourront partager avec
leurs collègues via de simples mails.
Les directions informatiques garderont la main via la plate-forme
d’hébergement Microsoft Azure.
Elles pourront couper les accès des
salariés qui quittent la société. De
même, elles pourront empêcher la
manipulation de données sensibles.
Reste à savoir à qui reviendra la
charge de travail liée à la maintenance due à toutes ces nouvelles
applications. Chez Bénéteau, « ce
sera à celui qui développera d’assurer
la maintenance », assure Stéphane
Cavallo. Avant de préciser, qu’au vu
du faible coût de conception, il est
aussi possible de concevoir des
applications « jetables », au bout
d’un ou deux ans d’usage.
A Barcelone, — Fl. D.
d
DIGITAL
NEW WORLD
PIERRE CANNET
PDG de Blue Search
Conseil, cabinet de
conseil RH.
@thebluetouch
Recruterungeek :
mode d’emploi
L
e digital évolue vite et les métiers, au
diapason, se ramifient et se complexifient. Il est loin le temps du webmaster,
homme à tout faire de l’Internet des années 2000
et chef d’un orchestre sans musiciens.
Désormais, on recense environ 30 métiers
spécifiques au digital, dont certains aux contenus changeants ont des noms barbares :
growthacker, data scientist, scrum master…
Cette explosion de fonctions pose question aux
recruteurs : quand « nouveaux métiers »
signifie le plus souvent « pénurie de compétences » – autrement dit que le « stock » de titulaires
de la fonction est vide –, comment trouver les
bonnes ressources ? Comment évaluer des
compétences aussi inédites et souvent peu ou
mal définies par le manager opérationnel ?
Comment les faire évoluer ? Enfin, qu’adviendra-t-il si le métier disparaît des organigrammes ? Trois recommandations.
Tout d’abord, je conseille aux responsables du
recrutement de « challenger » les managers sur la
définition des fonctions. C’est justement parce que
le poste est nouveau dans l’organisation qu’il faut
le définir et, pour éviter les effets de mode, bien
recenser ses indicateurs de performance. Puisque
le poste va faire bouger les lignes, savoir avec qui
et pour qui travaillera ce cadre est impératif.
Ensuite, l’évaluation du candidat devra faire
l’objet d’une analyse serrée. Il sera question de
compétences mais aussi d’aptitudes à communiquer. Les titulaires d’un métier neuf doivent
souvent « évangéliser ».
Enfin, et même si le plan de carrière est aussi
illusoire qu’obsolète, prévoir le « coup d’après »
s’impose. Le cadre du digital, qui est là pour
bousculer les idées reçues, a également un fort
besoin de reconnaissance. La voie royale étant,
pour lui, de sortir du digital par le haut pour
évoluer vers des fonctions de direction. Il est
donc essentiel d’évaluer, dès le recrutement, cette
envie de grandir et le potentiel d’évolution. n
ILSONT BOUGÉ
David Juzdzewski est nommé data
scientist au sein de l’Institut CSA. //
Laurent Myara devient chief technology
officer d’EOS Venture. // Bruno Rousselet est promu chef du service des systèmes d’information de la DGFIP.
En partenariat avec Nomination.fr
=
LA PERSONNALITÉ
DE LA SEMAINE
Jamel Labed
(Président del’Afdel)
M
ercredi 16 décembre, l’Association
Française des Editeurs de Logiciels ,
organise, au ministère de
l’Economie (Paris), une matinée
de conférence dédiée au
développement international des créateurs de
logiciels. Le PDG
d’Easyvista ouvrira les
débats, dans un contexte
réglementaire compliqué pour la création de
valeur du secteur à l’étranger (de l’invalidation du Safe
Harbor au projet
de loi « République Numérique »). n
DR
DES INFORMATICIENS
pensent que le relationnel prendra une part plus
importante dans leur
fonction d’ici cinq ans,
selon une étude Bomgar.
LA BONNE IDÉE : UN AUDIT VERT DE L’IT
La COP21 s’achève mais les réflexes
écologiques sont bons à garder. Y compris en informatique. Les DSI sont garants
de la performance énergétique des postes de travail, des imprimantes et des
centres de données. Tout commence par
un audit. Plus d’informations sur echo.st/
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Lundi 14 décembre 2015 Les Echos
le journal du board LES ECHOS BUSINESS // 09
LU POUR VOUS
votre
Les 3idées à
retenir de... « La
Concurrence »
carrière
de Olivier Fréget
(Odile Jacob)
Version longue sur echo.st/drh
Nos préjugés font de la concurrence un synonyme de la loi
de la jungle, au lieu de considérer la « pluralité possible ».
1. Une construction sociale européenne
Le marché est une conquête. Objectif des communautés
économiques : garantir une concurrence par le mérite.
2. Contrôle des concentrations
La prohibition des ententes anticoncurrentielles et des
abus de position dominante constitue le fondement du
corpus juridique du droit de la concurrence européen. En
économie, aucune motivation ne pourrait subsister sans
elle. Le monopole est la forme exacerbée de la dominance.
3. Horizon : la concurrence libre et non faussée
Les citoyens se sont éloignés du principe de concurrence libre,
alors que l’Europe doit retrouver la source vive de ses succès : le
sens du mérite pour répondre à des défis. Lesquels ? Ceux de
l’industrialisation, de la gestion des ressources rares, de la santé
d’une population vieillissante et de l’espoir d’une jeunesse qui
deviendra la plus rare de nos ressources. —Régine Turmeau
que sera notre avenir dans cinq ans et prendre des
décisions en conséquence. Ces choix, pour qu’ils
soient acceptés, il est très important de les expliquer. C’est par la communication que nous remportons l’adhésion. Chaque associé est aussi conscient
qu’il est l’usufruitier d’un portefeuille de clients qui
lui a été transmis, ou qu’il a créé, et qu’il est fier de
développer. Apporter sa propre pierre à l’édifice est
aussi pour lui une source de motivation intrinsèque.
Mazars a un fonctionnement décentralisé.
Quelle est la réalité de votre pouvoir ?
La délégation de responsabilités à l’associé est à la
base du système. Mais il ne faut pas oublier qu’à
chaque fin d’année, c’est l’exécutif qui se charge de
veiller à l‘application de la charte associative pour
l’appréciation des contributions ou le partage des
résultats. Il a également un rôle à jouer dans la
nomination des leaders locaux. En cas de problème, grâce à une procédure très encadrée, nous
sommes en mesure de réagir très rapidement.
LA MASTERCLASS DE
PHILIPPE CASTAGNAC //
« Le modèle
électif garantit
notre force »
La promotion par cooptation est-elle encore
un modèle d’actualité ?
Benoit Rajau pour Mazars
Plus que jamais ! Quand on regarde la nouvelle
économie, on peut voir que le modèle associatif est
d’une extraordinaire modernité. Cette organisation
garantit une responsabilisation de chacun car,
contrairement au fonctionnement corporate, chaque associé partage les actifs et les passifs. Avec ce
système, nous rémunérons le travail et pas le capital. C’est un modèle qui a démontré son endurance
et son efficacité dans le passé et qui est promis à un
bel avenir. Certains seraient avisés de s’en inspirer.
Un parcours aussi fulgurant que le vôtre
est-il encore possible aujourd’hui ?
Pour s’assurer de
l’adhésion d’associés
à qui il doit rendre
des comptes, le PDG
de Mazars mise sur la
communication interne,
l’attachement au cabinet
et la responsabilisation
individuelle.
— Propos recueillis par
Vincent Bouquet
Le 18 décembre, Mazars va passer de 740 à
830 associés. Comment faites-vous, Philippe
Castagnac, pour fédérer autant de parties
prenantes ?
Contrairement à ses principaux concurrents,
Mazars n’est pas une association de firmes mais une
association d’hommes et de femmes. Ce modèle
électif garantit notre force et notre stabilité. L’associé
doit évidemment avoir son mot à dire. Il peut même
y avoir des dissonances. Mais il y a une sagesse et
une justesse qui président et expliquent le consensus
très large qui existe à chaque assemblée générale.
Cette cohésion est liée à notre ADN. Il s’est construit
autour de quatre piliers édictés par Robert Mazars
lui-même : la compétence, l’indépendance d’esprit,
le partage et la tolérance. En tant que PDG, je me
sens garant de cette Constitution. Aucun collaborateur ne peut devenir associé sans adhérer pleinement à ces principes qui forgent notre identité.
N’est-il pas compliqué de gérer des hommes
à qui vous devez rendre des comptes ?
Après le départ de Patrick de Cambourg, c’est toute
une équipe qui lui a succédé. Elle doit réfléchir à ce
Nous avons à cœur de donner très tôt leur chance
aux collaborateurs. Il n’est pas rare de voir des
associés qui n’ont qu’une petite trentaine d’années,
comme ce fut le cas pour moi. Quand je suis entré
chez Mazars en 1978, Robert Mazars m’avait dit :
« Ce CV est nul, mais on va voir ce qu’on peut faire
pour vous. » Au tout début, une communauté
d’associés m’a aidé à tenir le crayon et, progressivement, j’ai gagné en autonomie. J’ai eu la chance de
diriger le bureau de Strasbourg pendant plusieurs
années. Cela m’a permis de travailler avec une
foultitude de sociétés, y compris des sociétés cotées,
puis d’accéder à la direction de Mazars France et à
celle du Groupe. Du fait de la concentration des
sièges des entreprises cotées à Paris, un tel parcours serait plus difficile aujourd’hui ; mais il est
remplacé par le développement de notre réseau
international dans 73 pays qui offre de nouvelles
opportunités. En tout état de cause, la culture du
parrainage interne perdure.
Pourtant, beaucoup de jeunes ne font qu’un
passage éclair chez Mazars...
Pour nous, ce n’est pas un problème. Il est clair que
les cabinets d’audit et de conseil attirent beaucoup à
la sortie des grandes écoles et il n’est pas rare qu’après
quatre à sept ans de formation, les jeunes rejoignent
de grandes entreprises. Mais ils n’oublient pas
Mazars pour autant et constituent une communauté
d’anciens sur laquelle nous pouvons nous appuyer. n
« Jetravailleavec deperpétuelsstressés »
Les conseils d’Eléna Fourès,
expert en leadership
et multiculturalité,
du cabinet Idem Per Idem
[email protected]
C
Alain Elorza / Management
eux qui apparaissent comme de perpétuels stressés se sont
enfermés, comme dans les poupées gigognes, dans plusieurs « contenants » de stress. On en décompte cinq
niveaux : le stress causé par la crise économique, le stress
opérationnel et/ou relationnel dans l’entreprise, le stress familial et/ou
du couple, le stress personnel et, depuis peu, une nouvelle couche s’est,
malheureusement, ajoutée à la suite des attentats terroristes. Structuré
en une véritable « matriochka », le stress devient perpétuel et emprisonne des équipes dans une crise permanente devenue modus vivendi.
Le stress étant un mécanisme naturel d’adaptation pour se mobiliser
avant l’exploit, il a une courbe qui retombe naturellement une fois
l’épreuve terminée. Si la courbe fait plateau, l’épuisement, la perte de
motivation, le burn-out guettent et l’efficacité collective court à sa perte.
Pour travailler avec de perpétuels stressés, deux options : monter en
pression face à eux pour s’aligner en énergie ou bien, au contraire,
lâcher la pression pour amener de la respiration dans le système.
Les deux options exigent une gouvernance de soi et une gestion
émotionnelle digne des plus grands sportifs de haut niveau capables
de mettre de côté leur stress personnel pour gagner un match. n
À FAIRE
À NE PAS FAIRE
1 // Agir au lieu de s’agiter
1 // Anticiper l’échec
L’activité fébrile crée l’illusion de
réactivité et d’activité dense. Agissez,
ne vous agitez pas et observez l’effet.
2 // Discerner stress structurel du fonctionnel
Ne confondez pas le vrai stress
structurel avec le style fonctionnel
stressé, fébrile, à la mode dans
certains métiers, où tout est urgent
et catastrophique.
3 // Eviter le mode vases
communicants
Considérez cet exercice comme un
entraînement d’autogestion émotionnelle : apprendre à ne pas permettre aux autres de vous polluer
est le premier pas vers l’autonomie
émotionnelle, une véritable libération de soi.
Une histoire japonaise raconte comment un sage envoie un jeune travailler sa concentration au milieu
d’une bruyante cohue. « Comment se
concentrer en l’absence de silence ? »
demande le jeune au sage qui lui
répond : « Le silence est à l’intérieur ».
2 // Produire des émotions
négatives
Peur, irritation, impatience, colère
sont des émotions destructives qui
constituent une réponse inadaptée,
qui vous empoisonne davantage.
3 // Invoquer sans cesse le
stress pour vous justifier
Evitez d’évoquer le stress au sujet de
vos performances. Le stress est un
phénomène météorologique général
ou local : il faut savoir se couvrir pour
rester en forme, quel que soit le temps.
BUSINESS
LIFE
de Muriel Jasor
@Mljr75112
Fêtesàl’anglo-saxonne
E
n France, les fins d’année au bureau se
déroulent rarement sous la forme de
fêtes débridées. « Cette année plus particulièrement, le contexte général ne s’y prête guère
mais surtout, juge le DRH d’un groupe financier,
la Christmas ou Holiday Party, c’est très anglosaxon. » Et d’indiquer qu’il organise trois
grand-messes par an : une sage soirée de vœux
en janvier, une rencontre au grand air à mi-année et, en septembre pour ce qu’il appelle le
« kick off », un séminaire de reprise de travail.
Au contraire, en ce moment, en Grande-Bretagne comme aux Etats-Unis, les fêtes de fin
d’année au bureau battent leur plein. Les
budgets ont beau diminuer, ces moments clefs
sont minutieusement organisés. A tel point que
le numérique, par le truchement de nombreuses applis, se propose de se mêler aux réjouissances. D’abord, pour le volet musical avec
quantité de compilations, des « Christmas
Carol Playlists ». D’autres applis proposent
d’aider les salariés à briller par leur conversation et à se faire mousser en société. Certaines,
comme Drunker Locker ou Social Lock,
surveillent les taux d’alcoolémie, même si,
outre-Manche, les dérapages d’ordre éthylique,
ces soirs de festivités, semblent relativement
tolérés. Enfin, GoCatch ou bien Uber mettent
tout en œuvre pour que chacun regagne son
domicile sain et sauf.
Autre nouveauté : pléthore de conseils en
ligne quant à l’attitude à observer. « Rendezvous à la fête de fin d’année même si vous n’en
avez aucunement envie, c’est stratégique ! »,
peut-on lire. Au préalable, le salarié se sera
renseigné sur les participants et le code
vestimentaire. Point capital : en dépit de la
musique et de l’ambiance qui se veut décontractée, une vigilance de tous les instants est
requise : montrer que l’on sait faire la fête, oui,
en aucun cas perdre de vue que l’on reste en
environnement professionnel ! Enfin, dernières préconisations : chacun doit se faire fort
de surveiller ce qu’il dit. Prouver que l’on est
capable de parler d’autre chose que de travail
est un excellent point… A condition d’éviter les
sujets qui fâchent, la politique et la religion,
ainsi que les ragots. De l’art de la maîtrise dans
le relâchement… La fête de bureau à l’anglosaxonne se révèle, in fine, moins débridée
qu’elle n’en donne l’air. n
Les rubriques « Ils ont bougé » présentes dans ce
numéro, qui rendent compte des principaux mouvements
à l’intérieur de chaque grande fonction de l’entreprise,
nous ont été fournies par notre partenaire Nomination.fr,
le service de veille et d’information sur les décideurs.
SUR
ag
BUSINESS.LESECHOS.FR
Note de frais : les salariés renoncent
au remboursement. Selon une étude
menée par Unit4, la qualité des processus de demande de remboursement est
en cause. echo.st/m205347
l Les chief digital officers cherchent
leurs budgets. Peu de CDO pilotent en
direct les dépenses de transformation.
echo.st/m205348
l
Angel de Munter
Les Echos Lundi 14 décembre 2015
Ce cloud donne un nouveau
sens à la victoire.
Le Cloud Microsoft donne accès en temps réel à toutes
les données-clés, sportives ou médicales, de chaque participant
aux Special Olympics. Microsoft Azure et Office 365 fluidifient
ainsi l’organisation de 94 000 événements par an à travers
170 pays. Changer la vie de ces grands champions, c’est ça,
la véritable victoire.
C’est le Cloud Microsoft.
En savoir plus sur microsoftcloud.fr
Microsoft France, R.C.S. Nanterre 327 733 184, 37-45 Quai du Président Roosevelt, Issy-les-Moulineaux. Cloud = Informatique en nuage.