" Médiacteur" du développement local
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" Médiacteur" du développement local
Numéro_2 21/12/04 16:52 Page 12 THÉMATIQUES ET TERRITOIRES FORMATION ANIMATEURS ET ACTEURS DE LA CITE " Médiacteur" du développement local Dans une enquête menée par l’Inirep auprès des employeurs de HauteNormandie, 70% des structures interrogées exprimaient le besoin, dans les 3 années à venir, d’animateurs de développement local. Leur rôle : prendre le relais des politiques définies par les élus pour monter sur le terrain des micro-projets, avec la participation des habitants. léo 2 - hiver 2005 - 12 E n milieu rural, on pratiquait depuis longtemps le développement local, impliquant des rencontres entre décideurs et populations et des synergies autour de projets culturels ou sociaux. On a ainsi appris à identifier les besoins ou les ressources pour des publics variés, pour des bassins de vie ou d’emploi et à monter des actions transversales, partenariales. Parmi les travailleurs sociaux, ce sont les animateurs qui ont acquis ces compétences. Et c’est ainsi qu’ils se retrouvent aujourd’hui en première ligne. Chez Léo Lagrange, ces compétences enrichies, complétées par un volet de culture du développement, structurées, sont proposées comme formation. C’est le cas du Beatep " Animateur technicien avec option développement local " , proposé par l’Inirep en Normandie, transformé d’ailleurs cette année en BPJEPS. C’est le cas de la formation " Agent de développement de territoire " proposée par Cité-Club en Rhône-Alpes, en partenariat avec l’Université de Lyon. Car la loi d’orientation pour l’aménagement durable du territoire de 1999, avec l’émergence de nouveaux pays, de groupements de communautés de communes, leurs Conseils de développement et leurs Chartes de développement local, entre aujourd’hui dans une nouvelle phase. Les regroupements constitués, les " pays " nouvellement nés deviennent maîtres d’ouvrage de projets qui doivent fédérer les habitants et faire de chacun un acteur du développement de ce territoire. Le métier d’animateur ne change pas mais l’environnement et les attentes changent. L'animateur repère le besoin d'animation Le Beatep transformé en BPJEPS En Normandie, le BPJEPS remplacera cette année le Beatep, comme J&S l’a décidé. Il a fallu reprendre tous les contenus pour les réorganiser. L’architecture est modifiée pour faire apparaître des Unités capitalisables (UC) compatibles avec des parcours individuels et la valorisation des acquis de l’expérience (VAE). En principe, les stagiaires devraient pouvoir choisir telle ou telle Unité, ce qui suppose de planifier toutes les séquences sur l’année. En fait, tout le monde suit toute la formation, mais on a perdu en souplesse. Autre modification, le temps de stage pratique est augmenté, avec alternance pendant 7 mois de 15 jours de formation et 15 jours de stage. On demande au tuteur de devenir formateur en entreprise, avec un carnet de liaison, des grilles d’évaluation et un véritable investissement dans la formation de son stagiaire. Ce qui va nécessiter une formation des tuteurs. rubrique léo+ Programme de la formation Agent de Développement de territoire, Cité-Club Programme de l’UC 10 du BPJEPS, Inirep Référentiel de compétences des métiers du développement social urbain,Délégation interministérielle Dossier Espace ressources, avec notamment : Sélection d’articles des cahiers de l’Education permanente Sélection d’articles de la Gazette des communes Cahiers du Centre de ressources Développement Social Urbain Numéro_2 21/12/04 16:52 Page 13 “ Les directeurs de projet traduisent les attentes des élus, les agents de développement local expriment davantage celles de la population. ” Créer du lien social Un véritable partenariat avec l’Université Quand Cité-Club a mis en place la formation " Agent de développement de territoire " les formateurs se sont rapprochés d’universitaires pour couvrir le volet plus théorique d’analyse stratégique et de culture du développement. Ce partenariat a ensuite été institutionnalisé avec l’appui de Jacques Bonniel, doyen de l’Université Lyon 2, et la formation, d’un niveau 3, est validable dans le cadre de la licence de sociologie. Cette formation qui se déroule en alternance avec un stage pratique, marque une reconnaissance des compétences capitalisées par Léo Lagrange sur le terrain. Elle enrichit le réseau de formateurs de Cité-Club des compétences d’universitaires. Les liens www.injep.fr Institut national de la Jeunesse et de l’Education populaire. Ministère de la Jeunesse, des sports et de la vie associative www.adels.org Association pour la démocratie et l’éducation sociale et locale www.unadel.asso.fr Union nationale des acteurs et des structures de développement local www.professionbanlieue.org et www.crdsu.org centres de ressources sur le développement local urbain en Seine Saint-Denis, et en Rhône-Alpes 13 acteurs et opérateurs : quelle population, où la trouver, avec quelles techniques, enquête, analyse… Et enfin une méthodologie pour monter des projets. L’animateur de niveau IV fait remonter les projets du terrain aux élus via les animateurs concepteurs de niveau II ou III. Il n’a pas besoin de connaître en détail les lois ou les stratégies, mais dans son rôle d’intermédiaire il doit comprendre le fonctionnement des institutions. " Même sur les élections, sur la vie démocratique, souvent ils ne savent rien. " Christine Schwebel, formatrice à l’Inirep, insiste avec passion dans cette formation, sur l’importance du tissu associatif dans le développement local, reconnue d’ailleurs par la loi qui a créé les Conseils de développement. " C’est à l’animateur de repérer les associations, de faire comprendre aux élus leur rôle dans la participation démocratique et leur importance économique, car la population s’investit là dans son territoire. Les jeunes n’ont pas conscience d’être dans une association, même s’ils font partie d’un club de foot. Ils viennent consommer. Mais c’est là que l’animateur peut les toucher. S’il n’a pas cette conscience, il ne va pas le faire. " Et joignant la pratique à la théorie, les stagiaires ont monté en 2003 une association d’entraide " Loisir des stagiaires de l’Inirep " qui existe toujours : la nouvelle promotion s’apprête à prendre le relais. 2 - hiver 2005 - C’est ce que les stagiaires s’efforcent de faire, dès leur stage pratique. Dans le pays de Bray, par exemple, un stagiaire a investi des jeunes rencontrés sous l’abri-bus dans le montage de manifestations culturelles - marchés nocturnes, fête de la musique, fête du vélo, avec un véritable consensus entre jeunes et adultes. Dans le BPJEPS, les formations de base aux techniques d’animation sont complétées par une Unité Capitalisable (UC) " Etre capable de monter et de promouvoir des projets d’animation socioculturelle en partenariat avec les divers acteurs du développement local. " Cette UC comprend une partie plus théorique sur les politiques d’aménagement du territoire, les stratégies économiques et sociales, et une autre partie sur la connaissance du territoire, des Bénédicte Madelin directrice du centre de ressources Profession banlieue. léo " A l’animateur qui travaillait pour une commune on demandait de valoriser les équipements ou d’organiser une certaine " paix sociale ". Pour cela, il rendait les jeunes acteurs du projet " explique Gil Vallée, responsable de la formation à l’Inirep. "Dans le nouveau dispositif, il s’agit d’impliquer la population d’un ensemble de communes dans le développement et la valorisation du territoire et c’est le lien social qui devient le plus important. Les pays ont des ressources, des valeurs, un potentiel existant. L’animateur doit savoir le faire émerger et monter des projets en faisant participer la population. Il a un rôle d’intermédiaire entre le Conseil de développement ou les concepteurs du projet global et la population avec qui il monte des micro-projets. " A la clé, l’identité du bassin de vie, sa capacité d’attraction pour la population et son développement.