Entre rêve et réalité, P. fuit sa vie ennuyeuse entraîné par Lola

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Entre rêve et réalité, P. fuit sa vie ennuyeuse entraîné par Lola
Entre rêve et réalité, P. fuit sa vie ennuyeuse entraîné par Lola, jeune femme fantasmagorique, de Valparaiso
à Bangkok en passant par New York et Lisbonne, telle une course folle sur la Terre. Petites frappes, paranoïa,
songes colorés et étranges aventures émaillent ce voyage erratique. Après un livre pour enfants, le jeune écrivain Pierre Ducrozet publie un premier roman intrigant très poétique, nourri de lyrisme, de symbolisme et
de références littéraires.
Qui est Lola ? Une Nadja contemporaine ?
C’est l’incarnation de la femme qui sauve, qui parvient à extraire P. de son existence insipide. Elle a la grâce.
Je me suis rendu compte de sa ressemblance avec l’héroïne de Breton en cours d’écriture, elle a quelque chose
d’halluciné.
Le style est très poétique, cadencé. Quels auteurs vous ont influencé ?
Je ne suis pas fou de surréalisme, j’aime plutôt Céline pour le rythme de sa phrase, il est pour moi le plus
important styliste du XXe siècle. Je lis aussi Cendrars et beaucoup de littérature américaine, Kerouac, Fitzgerald.
Pourquoi cette errance entre imaginaire et réalité ?
C’est un voyage qui ressemble à la vie, on ne sait jamais où cela nous mène. Je ne voulais pas que le roman
soit trop construit, on en devinerait la fin. Au début de «Requiem pour Lola rouge», on distingue la réalité
du rêve et puis cela devient flou, on ne sait plus si P. est en prison ou pas, s’il a des troubles mentaux ou s’il
croit toutes les histoires que lui raconte Lola. J’aime ce basculement dans l’inconnu, quand rien n’est défini.
Comment avez-vous choisi les villes qui servent de décor à la fuite ?
Ce sont des lieux qui sont importants à mes yeux, Valparaiso, Berlin. Je les connais presque tous. Les autres
sont des villes où je rêve d’aller, telle Ispahan. C’est une longue balade sur la Terre.
P., c’est un peu Pierre ?
En réalité, tous les noms des personnages du roman commencent par P., excepté Lola. Ce sont tous des avatars du protagoniste. On peut dire que je suis l’un d’entre eux.
La Libre Belgique

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