La Meuse - Bruno Dupont Artiste Peintre
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La Meuse - Bruno Dupont Artiste Peintre
6 SUDPRESSE LX MARDI 14 SEPTEMBRE 2010 Luxembourg Société Toute l’info en continu sur le site www.meuselux.be PROVINCE SUCCESS STORY DéBé met le quotidien en cases Bruno Dupont propose ses cases au jour le jour, dans un calendrier perpétuel C’est un microphénomène sous le b microclimat gaumais. Bruno Dupont, plus connu sous le pseudonyme DéBé, affiche ses dessins partout. L’artiste fait des cases, des cases et encore des cases! Pour chacune, les mêmes ingrédients un dessin sympathique, des couleurs flash et une phrase qui, systématiquement, débute par “ dmin je seré… ...” Près d’un millier de fans sur Facebook, où l’homme publie chaque jour une case, une affluence importante lors des expositions: le succès est grandissant. Et bientôt, les cases de DéBé pourraient bien se retrouver dans les salons, cuisines ou bureaux des amateurs. Bruno Dupont, en effet, a décidé de les mettre au cœur d’un calendrier perpétuel. “ Un jour, dans une case, j’ai des- Le calendrier est vendu pour l’instant par souscription. 18 E pièce. l siné un calendrier à la date du 31, avec, au-dessus, écrit “ dmin, je seré le 1er ”. Je me suis rendu compte qu’avec ces cases et ce “ dmin ” on était enpermanence dans la temporalité ” explique-til. “ Je me suis dit que faire un calendrier, ce serait pas mal. ”Seulement, à l’époque, Bruno Dupont n’avait encore dessiné qu’une centaine de cases. “ Dès lors, j’ai décidé, sans savoir si j’y arriverais, de faire 270 cases supplémentaires ” ajoute-t-il. Et voilà que le calendrier qu’il espérait sortir en 2011 est déjà prêt! Ces cases, souvent inspirées par la vie de tous les jours, par l’actualité, vont pouvoir rythmer le quotidien des gens. “ Elles sont effectivement nourries par le quotidien, les discussions de comptoir, les rencontres.Toutcela stimulela créativité et l’on se rend compte, au final,que c’est intarissable ”explique Bruno Dupont. Méfionsnous toutefois. Sous leur apparence gentille, ces cases peuvent faire sourire, mais aussiinterpeller, choquer, heurter. “ Comme dans mes expos, pour dix cases, ily enatroisouquatrequi dérangent, qui créent un décalage. C’ est voulu. Chaque case est prétexte à rigoler, à s’interroger, à susciter le débat mais aussi à faire passer des messages. ” « SÉBASTIEN LAMBOTTE Chaque case est prétexte à rigoler, à s’interroger, à susciter le débat... NOTER Le calendrier perpétuel de Dbé en souscription >1 8 E jusque fin sptembre >Disponible en octobre : 2 euros >htt p://www.aoa.lu/debe/ DéBé publie tous les jours une case sur Facebook où il compte déjà un millier de fans. ENTRETIEN: l Bruno Dupont dit “Débé” DESSINATEUR DE CASES – ROBELMONT “Les fautes pour adoucir le message” Michaël Peiffer JOURNALISTE Quel est le public que vous visez avec ces cases? Le dessin, avec une ligne claire, des couleurs vives, s’adresse à un public varié, qui va de quatre à 104 ans. Et chaque âge voit les cases différemment. C’est d’ailleurs amusant. Les gosses, même ceux qui ne savent pas lire, sont attirés par le dessin. Et, forcément, ils font des choix étonnants parmi les signets que j’offre lors des séances de dédicaces. Parce qu’ils sont simplement attirés par des couleurs ou un des formes. Quand un enfant choisit une image avec dessus marqué demin, je seré orphelin..., ou demin, je seré bi..., il peut y avoir des réactions de parents intéressantes. Certains vont leur suggérer de faire un autre choix, alors que d’autres vont profiter de l’occasion pour expliquer ce qu’est, par exemple, un orphelin. Car, oui, toutes les images ne sont pas gentilles. Demin, je seré pédophile, povre, more... Quel est le but poursuivi? De provoquer quelque chose chez la personne qui regarde mes Des cases qui interpellent. cases. Au milieu des cases bon enfant, qui font sourire, il y en a d’autres qui interpellent. Ces réactions permettent d’aborder la discussion. Tout doit pouvoir être discuté. Si la case “ demin je seré cancer ” choque, elle doit aussi permettre de discuter de la maladie. Chacun, dans son entourage, connaît quelqu’un qui a, ou qui a eu, le cancer. L’humour permet d’attirer l’attention sur des choses graves, de pouvoir en discuter plus facilement. Et les fautes d’orthographe, pourquoi sont-elles là? C’est une parade qui permet d’aborder plus facilement la case et ce qu’il y a derrière. On réduit le côté intellectuel de la case et du message. On en parlerait moins facilement si j’avais écrit la chose correctement. J’adoucis le message pour mieux l’aborder. On ne perçoit pas de la même manière “ demain, je serai mort ” et “ demin je seré more ”. Vous êtes présents sur Facebook où vous diffusez une case par jour. Une communication maîtrisée, c’est important pour vous? C’est mon métier. J’aime bien les choses bien faites. Et la communication doit me servir à toucher le plus grand nombre. Mes cases ne sont pas réservées à une élite. Je ne les veux pas réservées à une dizaine de personnes. Je veux que mon travail soit accessible et que tout le monde puisse y accéder. Mais il n’est pas question non plus de faire tout et n’importe quoi. Sur Facebook, on peut accéder aux cases facilement, mais aussi réagir, discuter, soumettre des idées. C’est intéressant. «