RAPPORT ANNUEL D`ACTIVITE 2007
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RAPPORT ANNUEL D`ACTIVITE 2007
RAPPORT ANNUEL D’ACTIVITE 2007 dossier imprimé sur papier recyclé Le mot du Président Avec un taux de fonctionnement moyen global de 96 % en 2007, le réseau permanent d’ATMO PoitouCharentes permet à notre association de remplir ses missions en particulier celle de fournir en temps réel et en continu les résultats des mesures de stations permanentes. Chaque station et chaque polluant répondent aux exigences européennes de 75 % de représentativité sur l’année. La qualité de l’air a pu être qualifiée chaque jour sur les villes et agglomérations de la région où l’indice de qualité de l’air est calculé et diffusé. Mais la connaissance de la qualité de l’air de la région ne se limite pas aux mesures faites sur les 16 stations permanentes de la région. Depuis de nombreuses années maintenant, ATMO Poitou-Charentes s’est équipée de moyens alternatifs (camion laboratoire, cabines mobiles, préleveurs et échantillonneurs passifs, …) afin d’assurer ses missions sur l’ensemble du territoire. L’ensemble de ces moyens permet de comparer les concentrations en polluants atmosphériques, gazeux et particulaires, avec la réglementation en vigueur, de suivre les évolutions sur le long terme grâce à 30 ans de mesure sur la région PoitouCharentes, de prévenir la population en cas de pic de pollution ou encore de sensibiliser et communiquer au quotidien. En 2007, un nombre toujours important d’études à caractère industriel et urbain a été réalisé : dans tous les cas ces projets visent à évaluer les impacts des activités humaines sur leur environnement (sites industriels, plans de circulation, déviation routière…) ; des demandes d’études en milieu intérieur ont également été faites : l’évaluation de la qualité de l’air à l’intérieur d’écoles de l’agglomération de Niort, dans des bureaux de l’agglomération rochelaise…ATMO Poitou-Charentes a ainsi su répondre aux besoins locaux visant à améliorer la connaissance de la pollution de l’air et en caractériser les phénomènes. Depuis 1998, la surveillance des polluants s’est élargie à la surveillance des pollens dans l’air : les capteurs polliniques implantés à La Rochelle, puis à Poitiers et en 2007 à Angoulême permettent de déterminer l’arrivée des différents pollens et de proposer aux médecins une aide au diagnostic. Ces capteurs implantés en hauteur (18 mètres) sont représentatifs d’une dissémination large des pollens, celle qui touche un très grand nombre de personnes. L’année 2007 est marquée par une mise à jour technologique concernant la mesure des poussières en suspension pour prendre en compte leur part volatile. Une explication plus détaillée vous sera proposée dans les pages de ce rapport. L’incidence de cette mise à jour technologique est une augmentation de l’ordre de 30 % des niveaux de particules sur l’ensemble des stations de mesures. Elle correspond à une meilleure prise en compte des particules dans l’air que nous respirons et non à une dégradation de la qualité de l’air par rapport aux années précédentes. Trois polluants sont visés par des procédures d’information en cas de pic de pollution. En 2007, aucun déclenchement n’a été observé, l’été ayant été en particulier si maussade que la production d’ozone a été faible. Suite à la nouvelle technique mise en œuvre pour la mesure des particules, une circulaire ministérielle, en date du 12 octobre 2007, précise les conditions d’information du public en cas de pic de pollution par les particules : des seuils d’information et d’alerte sont ainsi définis en moyenne glissante sur 24 heures. La mise en application de cette circulaire doit être effective en 2008. la Fête de la Science à La Rochelle. La sensibilisation du grand-public et la valorisation du savoir-faire d’ATMO Poitou-Charentes ont donc été des axes forts : la refonte du site Internet a été engagée et le nouveau site est opérationnel depuis mars 2008, la participation d’ATMO PoitouCharentes à des manifestations thématiques (environnement, sciences, techniques) a été très importante par rapport aux années précédentes (près de 20 participations contre 5 à 8 habituellement). Un colloque scientifique a également été organisé en collaboration avec le Laboratoire d’Etudes des Phénomènes des Transferts Appliqués aux Bâtiments de l’Université de La Rochelle, l’Observatoire de la Qualité de l’air Intérieur, le Réseau Santé Environnement Intérieur et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment. Les 7 et 8 juin 2007, 135 personnes sont venues à la Rochelle assister à des conférences sur le thème de la qualité de l’air dans les logements. Enfin, le certificat ISO 9001 d’ATMO Poitou-Charentes a été maintenu. L’année 2007 s’est achevée par une évaluation du COFRAC pour une accréditation Essais sur les prélèvements dans l’air ambiant avec résultat immédiat des oxydes d’azote, dioxyde de soufre, ozone et monoxyde de carbone. Cette évaluation a été couronnée de succès : le travail de l’équipe technique d’ATMO Poitou-Charentes pour répondre aux exigences de cette démarche d’accréditation peut être salué. D’un point de vue réglementaire, l’année 2007 a vu l’adoption de nombreux textes dont le décret du 12 octobre 2007 relatif à la transposition partielle de la directive ozone et de la directive hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et métaux lourds. L’association a poursuivi ses efforts de communication et de sensibilisation. Associée à des grands évènements régionaux comme le Forum de l’Environnement à Poitiers, Paul ROUSSELOT Le Président d’ATMO PoitouCharentes ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 3 Lexique NO : Monoxyde d’azote μg/m3 : Microgramme par mètrecube (1 microgramme équivaut à 1 millionième de gramme) NO2 : Dioxyde d’azote NOx : Oxydes d’azote (NOx = NO + NO2) O3 : Ozone PM10 : Particules en suspension de diamètre inférieur à 10 μm PM2.5 : Particules en suspension de diamètre inférieur à 2.5 μm (les PM2.5 sont 4 fois plus petites que les PM10). SO2 : Dioxyde de soufre CO : Monoxyde de carbone HAP : Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques. Le traceur des HAP est le benzo(a)pyrène. COV : Composés Organiques Volatils COVNM : Composés Organiques Volatils Non Méthaniques HCNM : Hydrocarbures Méthaniques Non HCT : Hydrocarbures Totaux CO2 : Dioxyde de carbone ou gaz carbonique ng/m3 : Nanogramme par mètrecube (1 nanogramme équivaut à 1 milliardième de gramme) pg/g : Picogramme par gramme (un picogramme équivaut à un millième de milliardième de gramme) fg/m3 : Femtogramme par mètrecube (1 femtogramme équivaut à 1 millionième de milliardième de gramme) Percentile : horaire ou journalier. Il renvoie à une notion de valeur de pointe. Ainsi le percentile 98 horaire caractérise une valeur horaire dépassée par seulement 2 % des valeurs observées sur la période de mesure. ITEQ : Indicateur Equivalent toxiques. Cet indicateur est utilisé pour exprimer les concentrations de dioxines et furannes en équivalent toxique. En effet, étant donné le nombre de congénères qui présentent des degrés de toxicité divers, cet indicateur synthétique a été développé au niveau international pour caractériser la charge toxique globale liée aux dioxines et furannes. Les concentrations mesurées sont donc exprimées en I-TEQ en fonction des différentes dioxines et furannes présentes dans l’échantillon en utilisant la formule suivante : elles sont calculées en sommant les teneurs des 17 composés les plus toxiques multipliées par leur coefficient de toxicité respectif. Ce coefficient est attribué à chaque congénère, proportionnellement à son degré de nocivité, en comparant son activité à celle de la dioxine la plus toxique : la 2.3.7.8 TCDD dite dioxine de Seveso. Ces coefficients s’échelonnent entre 1 et 0.001 dans l’environnement et entre 1 et 0.0001 dans l’alimentation NH3 : Ammoniac N2O : Protoxyde d’azote AASQA :Association Agréée de Surveillance de la Qualité de l’Air SYRSO : Système Régional Surveillance de l’Ozone de Table des matières EOLIA : Etude de l’Ozone sur le LIttoral Atlantique Présentation d’ATMO Poitou-Charentes .......................................Page 5 TAM : Test Automatique Métrologie Les moyens de la surveillance de la qualité de l’air .......................Page 9 GMAO : Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond ........ Page 13 VL : Valeur Limite Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée .......... Page 27 OQ : Objectif de Qualité OMS : Organisation Mondiale de la Santé Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels..... Page 33 PDU : Plan de Déplacements Urbains Etude de la pollution de l’air en zone rurale de fond ................... Page 43 PRQA : Plan Régional de la Qualité de l’Air Surveillance de la qualité de l’air en zones rurales exposées ....... Page 45 PPA : Plan l’Atmosphère La qualité de l’air intérieur ...................................................... Page 47 de Protection de Information et communication................................................. Page 49 mg/m3 : Milligramme par mètre-cube (1 milligramme équivaut à 1 millième de gramme) Conclusion et perspectives ...................................................... Page 53 Présentation d’ATMO Poitou-Charentes ATMO Poitou-Charentes est l’organisme régional de surveillance de la qualité de l’air en Poitou-Charentes. A retenir Des moyens techniques et une équipe adaptés à la problématique régionale Un budget d’environ 1 million d’euros Des locaux de 600 m² Missions : analyser la qualité de l’air, comprendre et expliquer les phénomènes de pollution de l’air, alerter en cas de pic de pollution, aider à la décision, informer et sensibiliser la population En 2007 : Présidence assurée par Monsieur ROUSSELOT, Directeur de la société des Ciments Lafarge à La Couronne Accréditation COFRAC-essais Renouvellement de la certification ISO-9001 Poursuite des collaborations inter-régionales ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 5 Présentation d’ATMO Poitou-Charentes Membre du réseau national ATMO de surveillance de la qualité de l’air, il est agréé par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable. Son agrément a été renouvelé en décembre 2007 pour une période de 3 ans. Grâce à 30 ans d’existence en PoitouCharentes, ATMO Poitou-Charentes dispose d’une réelle expérience et d’un savoir-faire incontesté. Sa structure associative, qui regroupe les différents acteurs régionaux, lui assure souplesse et indépendance. SES MISSIONS Ses missions se définissent dans 5 directions : • Surveiller la qualité de l’air sur l’ensemble de la région • Analyser et expliquer les phénomènes de pollution atmosphérique • Informer la population et les décideurs • Alerter en cas de pic de pollution atmosphérique • Communiquer sur la qualité de l’air en Poitou-Charentes Le rôle réglementaire d’ATMO PoitouCharentes consiste à : • fournir des indications sur l’ensemble des polluants réglementés (dioxyde de soufre, oxydes d’azote, monoxyde de carbone, ozone, poussières, benzo(a)pyrène, benzène, arsenic, nickel, cadmium, plomb) sur les agglomérations de plus de 100 000 habitants ou sur les zones où les valeurs guides risquent d’être dépassées. • rendre accessible des données à toute personne (mise en ligne sur internet, indice de qualité de l’air quotidien et alerte en cas de pic de pollution). Mais au travers de ses missions, ATMO Poitou-Charentes répond également à toute demande de mesure de qualité de l’air dans une logique de politique régionale de surveillance de la pollution atmosphérique. SES MOYENS ATMO Poitou-Charentes appuie son expertise sur un réseau permanent de surveillance pour assurer que l’air respiré quotidiennement est de bonne qualité. Des sites mobiles complètent ce dispositif en permettant le suivi de la qualité de l’air dans les collectivités de taille moyenne ou petite. Toutes ces stations de mesure, permanentes ou mobiles, permettent de suivre en continu et en automatique les polluants atmosphériques réglementés mais également des polluants plus spécifiques : les pesticides dans l’air, les métaux toxiques, les hydrocarbures … L’ensemble de ces moyens constitue un dispositif de surveillance et d’analyse efficace qui permet à ATMO Poitou-Charentes de remplir les différentes missions qui lui incombent : • Suivre les rejets atmosphériques, grâce à l’inventaire régional et spatialisé des émissions. • Mesurer : le réseau de stations de mesure permanentes, les moyens mobiles (camion laboratoire et cabines), les préleveurs, les collecteurs, la biosurveillance. • Contrôler la donnée : un laboratoire de métrologie au sein d’ATMO Poitou-Charentes pour faire des tests sur les appareils, appartenance à une chaîne d’étalonnage nationale, et gestion des stations à distance via un poste central. • Traiter les informations à savoir statistiques, cartographie, modélisation, prévision. LE FONCTIONNEMENT Comme toutes les associations de surveillance de la qualité de l’air agréées par le Ministère de l’Ecologie et du Développement et de l’Aménagement Durables, le fonctionnement d’ATMO PoitouCharentes est multipartite avec la participation des différents acteurs régionaux liés à la pollution atmosphérique. Ainsi au 31 décembre 2007, ATMO Poitou-Charentes compte 69 membres répartis entre représentants de l’Etat, Collectivités territoriales et locales, Industriels ou représentants de sources émettrices de polluants atmosphériques, associations de protection de l’environnement et personnalités expertes. Le Bureau d’ATMO Poitou-Charentes est composé de la sorte : Le Président Monsieur ROUSSELOT Lafarge Ciments - Société Les Vices-Présidents Madame LEGRAND - Conseil Régional Poitou-Charentes Monsieur BUCHERIE - Agglomération de La Rochelle Trésorier Monsieur BACLES - Société RHODIA Trésorier-adjoint Monsieur ALLARD - Laboratoire d’Etudes des Phénomènes de Transfert Appliqués aux Bâtiments (LEPTAB), Université de La Rochelle Secrétaires Monsieur VUILLOT - DRIRE PoitouCharentes Monsieur DESCHAMPS Poitou-Charentes - ADEME Membre Monsieur CHEZEAU Environnement 17 - Nature Présentation d’ATMO Poitou-Charentes Au cours de l’année 2007, les Bureau et Conseil d’Administration se sont réunis 4 fois. Les principales décisions prises sont : • Validation des travaux de surveillance et d’études d’ATMO Poitou-Charentes • Validation des comptes et des projets de budget • Information sur le Grenelle de l’Environnement. Mme Marie LEGRAND a représenté ATMO Poitou-Charentes lors de la réunion inter-régionale à Périgueux. Elle a insisté sur l’importance de la surveillance de la qualité de l’air et des travaux engagés par les AASQA dans ce domaine. Point sur la réglementation • visant les particules en particulier sur la circulaire précisant la mise en oeuvre d’une procédure préfectorale en cas de pic de pollution par les particules. LE BUDGET Le budget de l’association est également multipartite : les représentants de l’Etat, des collectivités et des industriels sont les membres financeurs. Après une phase d’expansion, le budget de fonctionnement d’ATMO Poitou-Charentes est stable depuis 4 ans et maîtrisé à hauteur d’un million d’euros. Pour l’année 2007, il se répartit entre l’Etat (35 %), les collectivités (27 %), les industriels (28 %) et autres sources (10 %). L’ÉQUIPE L’équipe d’ATMO Poitou-Charentes est constituée de 15 personnes hébergées dans des locaux de 600 m² sur la zone industrielle de Périgny-La Rochelle. En septembre 2007, une élève de Master 2 de l’Université de Paris a intégré l’équipe d’ATMO PoitouCharentes en qualité d’apprentie pour une durée d’un an. LES COLLABORATIONS INTER-RÉGIONALES SYRSO Ce système permet la valorisation au niveau régional des prévisions de la plate-forme national PREV’Air. Le développement de cet outil est défini dans une convention qui regroupe à présent ATMO Auvergne, LIMAIR (Limousin), AIRAQ (Aquitaine), AIRLOR (Lorraine) et ATMO PoitouCharentes. L’objectif est l’utilisation d’un outil commun de prévision. EOLIA Participation à la chaîne nationale d’étalonnage Les services techniques des associations du Grand Sud-Ouest échangent des informations techniques et liées à l’assurancequalité : ATMO Auvergne, LIMAIR pour la région Limousin, AIRAQ pour la région Aquitaine, ORAMIP pour la région Midi-Pyrénées et ATMO Poitou-Charentes. ATMO Poitou-Charentes est raccordée aux laboratoires de niveau 2 suivants : ORAMIP (Midi-Pyrénées) et AIRPARIF (Ile de France). Analyse des passifs NO2 échantillonneurs ATMO Poitou-Charentes dispose dans ses locaux d’un laboratoire d’analyses chimiques développé pour la mesure du dioxyde d’azote par échantillonneurs passifs. Elle réalise donc les analyses pour son propre compte mais également pour le compte d’autres associations : ATMO Auvergne, AIRAQ (Aquitaine), Air COM (Basse Normandie), Air de l’Ain et des Pays de Savoie... 3705 analyses ont été réalisées dans le laboratoire d’ATMO PoitouCharentes en 2007 dont 1721 pour le compte des autres AASQA. Cette Etude de l’Ozone sur le LIttoral Atlantique est réalisée en collaboration avec Air Breizh (Bretagne), Air Pays de la Loire et AIRAQ (Aquitaine). Elle consiste en la caractérisation de l’impact du littoral atlantique sur les concentrations d’ozone. En 2007, l’exploitation des données issues des sondages laser a été entreprise. Les résultats sont attendus pour 2008. Un article scientifique a été proposé à la revue Pollution Atmosphérique. Budget annuel d'ATMO Poitou-Charentes depuis 1999 exprimé en milliers d'euros 1200 15 1000 12 budget 9 600 6 400 3 200 0 effectif 800 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 0 ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 7 Présentation d’ATMO Poitou-Charentes TAM : Test Métrologie Automatique TAM est un logiciel créé pour ATMO Poitou-Charentes pour réaliser en automatique des tests de linéarité, répétabilité, temps de réponse... sur tous les types d’analyseurs. Ce logiciel est utilisé par ATMO PoitouCharentes, Air Breizh (Bretagne), Air de l’Ain et des Pays de Savoie, ORAMIP (Midi-Pyrénées). EDEN’Air L’INSERM a lancé une étude de cohorte intitulée Eden (Etude des Déterminants pré et postnatals du développement et de la santé de l’Enfant). Entre 2003 et 2006, environ 2000 femmes enceintes au total ont été recrutées dans les maternités de Poitiers et de Nancy. L’objectif de l’étude EDEN-Air est de caractériser la relation entre les niveaux de pollution auxquels les femmes enceintes de la cohorte Eden sont soumises («exposition») et la croissance intra-utérine de leur enfant. Un suivi après la naissance est également réalisé jusqu’à l’âge de 5 ans. La croissance intra-utérine est estimée à partir des mesures échographiques réalisées en cours de grossesse, ainsi que du poids de naissance corrigé de la durée de gestation. ATMO Poitou-Charentes travaille donc à fournir une valeur d’exposition pour différents polluants : dioxyde d’azote, particules fines et benzène, à partir des mesures en stations fixes, des mesures par échantillonneurs passifs et de la mise en place d’outils de modélisation. Les moyens de la surveillance de la qualité de l’air ATMO Poitou-Charentes est un pôle d’expertise disposant de plus de 100 appareils de mesures gérés par une équipe de techniciens et d’ingénieurs. A retenir Moyens permanents : 16 stations de mesure de la qualité de l’air 3 sites de surveillance des pollens après l’ouverture du site de captage des pollens à Angoulême. Moyens complémentaires : camion laboratoire, cabines mobiles, préleveurs, échantillonneurs passifs, biosurveillance Utilisation de l’outil informatique : tests métrologiques, modélisation, prévision, cartographie. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 9 Les moyens de la surveillance de la qualité de l’air LE RÉSEAU PERMANENT DE MESURE Les quatre agglomérations chefslieux de la région (La Rochelle, Niort, Poitiers et Angoulême), ainsi que trois villes à caractère industriel (Roumazières-Loubert, Cognac et Airvault) et un site rural (Chizé) sont équipés de stations de mesures automatiques en continu (24h/24, 7j/7). Le réseau comprend 16 sites pour une soixantaine d’analyseurs et 2 sites de surveillance des pollens dans l’air. Agglomération d’Angoulême La surveillance de la qualité de l’air est assurée sur l’agglomération d’Angoulême par 4 stations. Les polluants surveillés sont le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote, l’ozone, les poussières en suspension fines et le benzène. Le quatrième site concerne le suivi du contenu pollinique de l’air avec l’installation d’un capteur des pollens sur le toit de la DDASS. Cognac Agglomération de La Rochelle La station de mesure est située sur la Place Camille Godard. Elle assure le suivi des oxydes d’azote, des poussières en suspension, de l’ozone et du dioxyde de soufre. Elle est influencée par les rejets atmosphériques industriels de la zone industrielle de Châteaubernard par vent de sud à sud-ouest. La surveillance de la qualité de l’air est assurée sur l’agglomération de La Rochelle par 5 stations : 4 permettent le suivi de la pollution gazeuse et particulaire et la cinquième fournit des informations sur la quantité de pollens dans l’air de février à fin septembre. Les polluants surveillés sont le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote, l’ozone, les poussières en suspension, le benzène et le monoxyde de carbone. Roumazières-Loubert Suite à la réduction des émissions de fluorures des industriels à Roumazières-Loubert, un plan d’échantillonnage de 5 périodes de 2 semaines a été mis en place dès 2005 sur le site de mesure existant. Celuici est sous influence industrielle par vent de sud-ouest à nord-ouest. La surveillance de la qualité de l’air est assurée sur l’agglomération de Niort par 2 stations. Les polluants surveillés sont le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote, l’ozone, les poussières en suspension, le benzène. Airvault COMPOSITION DU RESEAU PERMANENT DE MESURE DE LA QUALITE DE L'AIR EN POITOU-CHARENTES oxydes d'azote particules en suspension dioxyde de soufre ozone benzène monoxyde de carbone fluorures pesticides pollens Agglomération de Niort Airvault Poitiers Niort La Rochelle Chizé Le site de mesure est implanté dans l’école E. Pérochon en centre-ville. Il permet le suivi des oxydes d’azote, des poussières en suspension, de l’ozone et du dioxyde de soufre et est influencé par les rejets atmosphériques industriels par vent de sud-ouest. A la fin de l’année 2007, la station a été déplacée de quelques centaines de mètres pour des raisons techniques. Chizé La station de mesure est implantée dans la forêt de Chizé au sud de Niort depuis 1998. Elle permet de suivre l’évolution des niveaux de fond d’ozone, dans une zone éloignée des influences directes de l‘activité humaine. Roumazières-Loubert Angoulême Cognac Agglomération de Poitiers La surveillance de la qualité de l’air est assurée sur l’agglomération de Poitiers par 4 stations : 3 permettent le suivi de la pollution gazeuse et particulaire et la quatrième fournit des informations sur la quantité de pollens dans l’air de février à fin septembre. Les polluants surveillés sont le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote, l’ozone, les poussières en suspension, le monoxyde de carbone, le benzène. Les moyens de la surveillance de la qualité de l’air LES MOYENS COMPLÉMENTAIRES ATMO Poitou-Charentes dispose également de moyens mobiles qui lui permettent de caractériser la qualité de l’air en des lieux non pourvus de stations fixes. Ils sont des outils importants de l’évaluation de la qualité de l’air sur l’ensemble du territoire permettant ainsi une meilleure connaissance des caractéristiques régionales en terme de pollution atmosphérique. Un camion laboratoire équipé d’analyseurs de la pollution atmosphérique classique et d’appareils de mesures météorologiques Des cabines mobiles pour • le suivi des polluants classiques gazeux et particulaires • LE SERVICE TECHNIQUE Il est composé de 7 personnes et est chargé de l’exploitation de l’ensemble de la chaîne de mesure d’ATMO Poitou-Charentes. Le réseau automatique mesure les polluants classiques (NOx, CO, SO2, O3, PM10, COV) et des paramètres météorologiques. Il nécessite : • une maintenance préventive ou corrective de tous les équipements qui le composent. • un raccordement des analyseurs de gaz aux étalons nationaux grâce à la chaîne d’étalonnage. le contrôle automatique des • analyseurs en station à l’aide d’étalons de contrôle. la configuration et la gestion • d’un système informatique spécifique à notre métier qui permet une supervision du réseau automatique très performante. Le réseau manuel mesure des polluants spécifiques (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques HAP, dioxines et furannes, pesticides, métaux lourds, etc…), les pollens, par le dioxyde d’azote NO2 échantillonneurs passifs. • Des préleveurs sur mousses et filtres pour la mesure de polluants spécifiques (Composés Organiques Volatils, Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, métaux lourds, pesticides) • Des échantillonneurs passifs pour la mesure de divers polluants (dioxyde d’azote, benzène, …) • La biosurveillance : ATMO Poitou-Charentes utilise les propriétés bioaccumulatrices des lichens pour la mesure de divers polluants dans l’environnement. et un logiciel permettant d’automatiser certains tests métrologiques, l’assurance qualité • (procédures et traçabilité). L’équipe technique est chargée : des conditionnements des • supports de prélèvement, de la pose et du ramassage • des prélèvements, de la maintenance des • différents préleveurs, de l’analyse des • échantillonneurs passifs pour NO2 du comptage des pollens. • Enfin, le certificat ISO 9001 d’ATMO Poitou-Charentes a été maintenu. L’année 2007 s’est achevée par une évaluation du COFRAC pour une accréditation Essais sur les prélèvements dans l’air ambiant avec résultat immédiat des oxydes d’azote, dioxyde de soufre, ozone et monoxyde de carbone. Cette évaluation a été couronnée de succès : le travail de l’équipe technique d’ATMO Poitou-Charentes pour répondre aux exigences de cette démarche d’accréditation peut être salué. Les autres analyses et certains conditionnements sont sous-traités à des laboratoires externes. La chaîne de mesure est maîtrisée grâce à des outils tels que : • des équipements de mesure physique (débitmètre, thermomètre, balance, …), • un logiciel de Gestion de Maintenance Assistée par Ordinateur (GMAO), • un laboratoire de métrologie ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 11 Les moyens de la surveillance de la qualité de l’air LE SERVICE ETUDES Il est composé de 4 ingénieurs. En relation avec les collectivités locales ou les industriels auxquels il apporte son expertise, il a en charge l’organisation des campagnes de mesures (détermination des modalités de surveillance, choix des points de mesures …). Le service Etudes assure l’exploitation de l’ensemble des données de surveillance de la qualité de l’air. Les moyens actuels de surveillance de la qualité de l’air conduisent à traiter une multitude de données. Une étude de la qualité de l’air classique en compte, à elle seule, plusieurs milliers. Les outils permettant l’exploitation de ces données doivent donc être particulièrement performants. ATMO Poitou-Charentes dispose donc : • d’outils cartographiques : La cartographie est une technique visant à la production de cartes et à l’exploitation de données géoréférencées. Arcview est le Système d’Information Géographique (SIG) de la société ESRI permettant l’exploitation de données géoréférencées (des cartographies destinées à l’illustration des rapports d’étude, croisements entre des données géoréférencées). • d’outils d’interpolation : En calcul numérique, il s’agit d’augmenter artificiellement la résolution du jeu de données à partir d’algorithmes mathématiques appropriés. ATMO Poitou-Charentes utilise le logiciel ISATIS qui permet de réaliser des cartographies à partir de mesures ponctuelles (échantillonneurs passifs, lichens…) à l’échelle de l’agglomération ou d’un quartier ou à l’échelle de la région Poitou-Charentes (ozone) par des procédures d’adaptation statistique de PREV’Air d’outils de modélisation : • Ils permettent de réaliser des simulations numériques de la qualité de l’air à l’échelle de la ville et de l’agglomération. ATMO Poitou-Charentes a aussi développé des outils propres à ses besoins : ORESTE (Outil Régional • d’Estimation des Emissions) : ce logiciel permet à l’ensemble du personnel d’ATMO PoitouCharentes d’accéder rapidement et facilement à des données de l’inventaire des émissions. une bibliothèque de fonctions • utilisable à partir d’un langage informatique propre à l’analyse de données (R) : import de données qualité de l’air directement à partir de la base de données Oracle, production de roses des vents et de roses des pollutions, calcul d’indicateurs réglementaires … Nous passons en moyenne 22 heures sur 24 en espace clos ou semi-clos, que cela soit dans les logements, lieux de travail, écoles, espaces de loisirs, commerces, transports, ... L'air qu'on y respire peut avoir des effets sur le confort et la santé, depuis la simple gêne odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau - jusqu'à l'aggravation ou le développement de pathologies comme par exemple les allergies respiratoires. Les effets de la pollution intérieure sur la santé ne sont que partiellement connus : en effet, les liens entre l'exposition aux polluants et le développement d'une maladie ou d'un symptôme n'ont pas encore été suffisamment étudiés. La contribution de la qualité de l'air intérieur à certaines maladies reste encore à identifier et à évaluer. Il existe deux types d'exposition : l'exposition des personnes à de fortes doses de polluants dans un environnement intérieur, l'exposition continue à de faibles doses de polluants sur de longues périodes (qui peut avoir des conséquences importantes à court ou long terme). Les études sont ensuite présentées sous forme de rapport d’étude à destination du demandeur et accessible au grand public à partir du site Internet de l’association. En cas de demande, une présentation de l’étude peut être faite en réunion de restitution. La question de la qualité de l'air intérieur est ainsi une préoccupation majeure de santé publique, car l'ensemble de la population est concerné, et plus particulièrement les personnes sensibles et fragiles (enfants, personnes âgées ou immunodéprimées, malades pulmonaires chroniques). Tous les lieux de vie clos ou semi-clos sont concernés par la pollution intérieure. a qualité de l'air en Poitou-Charentes Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond A retenir : Les polluants atmosphériques dont les concentrations sont réglementées dans l’air ambiant respectent les valeurs en vigueur sur la région Poitou-Charentes En 2007 : Aucun dépassement du seuil d’information de la population pour l’ozone, le dioxyde de soufre ou le dioxyde d’azote. Nouvelle méthode de mesure des particules dans l’air pour une meilleure prise en compte de la part volatile. Circulaire ministérielle pour l’adoption d’une procédure d’information en cas de pollution par les particules. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 13 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond L’INDICE DE QUALITÉ DE L’AIR L’indice ATMO est un indice de qualité de l’air sur les agglomérations de plus de 100 000 habitants. Il est construit à partir de quatre polluants : dioxyde de soufre SO2, dioxyde d’azote NO2, ozone O3 et poussières en suspension PM10. Bilan de la répartition annuelle des indices selon les trois classes en 2007 en Poitou-Charentes Pour les trois premiers, les maxima horaires sont pris en compte privilégiant ainsi le phénomène de pointe de pollution. Pour les poussières en suspension, la concentration moyenne journalière est prise en compte. A partir des mesures effectuées sur les sites représentatifs de la pollution de fond d’une agglomération, un sous-indice est calculé pour chaque polluant. L’indice global prend la valeur du plus élevé des quatre sousindices. 1 jour 1 jour 74 jours 68 jours 288 jours 296 jours 1 jour 2 jours 67 jours 64 jours 297 jours 299 jours Pour les villes de moins de 100 000 habitants, un indicateur est calculé sur les mêmes bases et est appelé indicateur de la qualité de l’air. Evolution menuselle des indices selon les trois classes retenues sur l'agglomération de Poitiers en 2007 Quelle qualité de l’air en 2007 ? nombre de jours mensuels 30 25 20 15 10 Indices 8 à 10 Indices 5 à 7 Indice 1 et 4 5 0 nv ie fé r vr ie r m ar s av ril m ai ju in ju ill et se ao pt ût em oc bre t no obr ve e dé mb ce re m br e La qualité de l’air s’est dégradée, le plus souvent, en période hivernale : les particules sont alors les polluants à l’origine de l’indice. 35 ja En 2007, la qualité de l’air en PoitouCharentes est qualifiée de très bonne à bonne (indices compris entre 1 et 4) pendant près de 300 jours soit de 80 % du temps sur l’année. On peut remarquer des indices égaux à 8 qualifiant de mauvais la qualité de l’air sur l’ensemble des villes ou agglomérations de la région disposant d’information continue. Ce phénomène de pollution par les particules, due aux activités de l’homme liées au chauffage et aux transports, a été favorisé par des conditions météorologiques particulièrement propices à l’accumulation des polluants. Les indices supérieurs à 5 calculés au cours de l’année 2007 sont relevés en période hivernale ou automnale en raison des niveaux d’oxydes d’azote ou de particules en période printanière en raison des taux d’ozone. Les conditions météorologiques de l’été 2007 ayant été particulièrement maussades, la production d’ozone a été fortement ralentie. 10 Très mauvais 9 Mauvais 8 Mauvais 7 Médiocre 6 Médiocre 5 Moyen 4 Bon 3 Bon 2 Très bon 1 Très bon Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond LE DIOXYDE D’AZOTE NO2 Caractérisation de la pollution de l’air par les oxydes d’azote en 2007 Le NO2 est un gaz irritant qui pénètre dans les plus fines ramifications des voies respiratoires. Il peut, dès 200 μg/m3, entraîner une altération de la fonction respiratoire, une hyper-réactivité bronchique chez l’asthmatique et un accroissement de la sensibilité des bronches aux infections chez l’enfant. Le NO, moins toxique que le NO2, est un gaz irritant pour les bronches, il réduit le pouvoir oxygénateur du sang. Mesures en air ambiant 12 stations de mesure surveillent les niveaux urbains d’oxydes d’azote dans l’air en Poitou-Charentes en 2007, dont 11 stations permanentes. Un point de mesures a été mis en place à Châtellerault (Boulevard Blossac, près du kiosque à musique). Parmi ces sites, 5 sont implantés en zone urbaine (U), et 7 en zone périurbaine (PU). NO2 En 2007, l’ensemble des concentrations de dioxyde d’azote relevées sur la région respecte la réglementation en vigueur, en restant inférieures à l’objectif de qualité (40 μg/m3 en moyenne annuelle). Aucun site de mesure ne présente une valeur horaire supérieure à 200 μg/m3, seuil d’information de la population en cas de pic de pollution. Le dioxyde d’azote fait en effet l’objet d’une procédure d’information de la population en cas de pic de pollution, qui n’a pas été mise en oeuvre au cours de l’année 2007. La tendance depuis 1998 reste marquée à la baisse pour l’ensemble des agglomérations : cette baisse peut être plus ou moins forte selon les agglomérations. En moyenne la diminution observée des niveaux moyens de dioxyde d’azote est de –25 %. Evolution annuelle des concentrations moyennes en dioxyde d'azote sur les agglomérations chefs-lieux de Poitou-Charentes depuis 1998 30 concentration en μg/m3 Les effets sur la santé Evolution à long terme 20 10 0 1998 2000 moyenne Niort moyenne La Rochelle moyenne Poitiers moyenne annuelle (μg/m3) percentile 98 horaire (μg/m3) maximum 99.8 horaire (μg/m3) maximum horaire (μg/m3) La Couronne Angoulême (PU) 97 % 18 53 74 115 L’Isle d’Espagnac - Angoulême (PU) 91 % 14 46 65 89 Sq. Casals Angoulême (U) 99 % 22 59 84 154 Pl. du Marché Poitiers (U) 99 % 26 72 108 150 Les Couronneries - Poitiers (PU) 92 % 16 51 81 98 Chasseneuil Poitiers (PU) 98 % 12 41 62 87 Pl. de Verdun La Rochelle (U) 97 % 22 64 91 146 Vaugoin La Rochelle (PU) 97 % 13 45 66 87 Aytré La Rochelle (PU) 95 % 13 46 68 91 J. Zay - Niort (PU) 96 % 16 54 81 103 J. Ferry - Niort (U) 99 % 19 56 82 131 VL : 200 VL : 250 seuil d’information : 200 Châtellerault (U) 23 Valeurs réglementaires OQ : 40 VL : 50 2004 moyenne Angoulême pourcentage de représentativité année 2007 2002 2007 Ces évolutions sur le moyen terme (depuis 1998) sont encourageantes : elles sont le fruit des différentes politiques urbaines et industrielles et de l’amélioration technologique sur les automobiles. En italique : la moyenne annuelle de Châtellerault est estimée à partir de plusieurs campagnes de mesures de 15 jours, équitablement réparties sur l’année. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 15 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Cartographie du NO2 L’évaluation annuelle de la dispersion du dioxyde d’azote à l’échelle de l’agglomération d’Angoulême a également été mise en œuvre à l’aide d’échantillonneurs passifs. La soixantaine d’échantillonneurs passifs exposés pendant 15 jours et implantés sur le territoire angoumois permet de rendre compte de la qualité de l’air moyenne à laquelle est soumis le plus grand nombre de personnes. L’objectif de ces campagnes est de produire une cartographie des concentrations de NO2, à raison de 8 campagnes de 15 jours équitablement réparties sur l’année. Cartographie du dioxyde d’azote à l’échelle de l’agglomération d’Angoulême L’OZONE O3 Formation de l’ozone Dans les basses couches (troposphère), la photodissociation du dioxyde d’azote est à l’origine de la formation d’ozone. Le dioxyde d’azote se dissocie produisant du monoxyde d’azote (NO) et de l’oxygène atomique dans son état électronique fondamental. Celui-ci réagit avec l’oxygène moléculaire (O2) pour donner de l’ozone (O3), qui peut ensuite ré-oxyder le monoxyde d’azote (NO) en dioxyde d’azote (NO2). On obtient ainsi un ensemble de réactions constituant un équilibre dynamique entre NO2, NO et O3, appelé cycle de Chapman. Ce cycle est équilibré et la production nette d’ozone est alors imputable à la présence d’autres composés oxydants reformant du NO2 sans consommer d’ozone : cette réaction est possible si des réactifs radicalaires, oxydants puissants provenant de la dégradation des COV (Composés Organiques Volatils), sont présents. Effets sur la santé L’ozone est un gaz agressif, à fort pouvoir oxydant, peu soluble, qui pénètre facilement jusqu’aux voies respiratoires les plus fines. Il provoque toux, altération pulmonaire ainsi que des irritations oculaires, surtout chez les enfants et les asthmatiques. Ses effets, majorés par l’exercice physique, sont variables selon les individus. L’ozone diminue chez l’asthmatique son seuil de réactivité aux allergènes auxquels il est sensibilisé et favorise ainsi, voire aggrave, l’expression clinique de sa maladie. Mesures en air ambiant En 2007, 12 stations assurent le suivi des concentrations en ozone en milieu urbain. Une station supplémentaire a permis de suivre l’ozone sur Châtellerault. Parmi les 12 sites, cinq sont implantés en zone urbaine (U), les autres en zone périurbaine (PU). Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Vu le cycle de formation de l’ozone, les concentrations de ce polluant dans l’air que nous respirons sont dépendantes des émissions en polluants précurseurs et fortement liées aux conditions météorologiques. En 2007, le printemps et l’été ayant été particulièrement maussades, les conditions météorologiques n’étaient pas favorables à la production d’ozone à partir des composés organiques volatils et des oxydes d’azote. Les moyennes annuelles sont finalement en baisse en 2007 par rapport aux deux années précédentes, mais relativement stables depuis 2000. Pour l’ozone, il n’y a pas de moyenne annuelle réglementaire à respecter : la moyenne annuelle peut varier énormément d’une année sur l’autre en particulier en raison des conditions météorologiques plus ou moins favorables à la production d’ozone. Les valeurs réglementaires font donc appel à une notion d’exposition qui prend en compte l’exposition d’un individu à une certaine concentration d’ozone dans l’air pendant une durée qui peut être plus ou moins courte (de 1 heure à 8 heures consécutives). O3 L’ozone fait également l’objet d’une procédure d’information de la population en cas de pic de pollution. Cette procédure n’a pas été mise en oeuvre au cours de l’année 2007. Si le nombre de déclenchements d’information concernant l’ozone est faible chaque année, il ne doit pas cacher le dépassement régulier chaque année de la valeur de protection de la Evolution des concentrations annuelles d'ozone sur l'ensemble des sites santé (120 μg/m3 de mesure dans l'air sur la région Poitou-Charentes de 1998 à 2007 sur 8 heures). 80 Evolution à long terme concentration en μg/m3 Caractérisation de la pollution de l’air par l’ozone en 2007 60 Chaque année, 40 l’objectif de qualité de 120 μg/m3 en 20 moyenne sur 8 heures est dépassé sur la région 0 1998 2000 2002 2004 2007 Poitou-Charentes. minimum médiane maximum Le nombre de dépassements varie fortement d’une année sur l’autre, car les concentrations en ozone ne sont pas uniquement liées aux activités humaines mais sont En italique : la moyenne annuelle de aussi très fortement dépendantes Châtellerault est estimée à partir de des conditions météorologiques. plusieurs campagnes de mesures de Ainsi, on retrouve sur toutes les 15 jours, équitablement réparties stations un nombre de dépassements sur l’année. plus élevés en 2003, en raison de l’été caniculaire que la France a connu cette année-là. année 2007 pourcentage d’heures valides dans l’année moyenne annuelle (μg/m3) nombre de jours de dépassement de la valeur 120 μg/m3 sur 8 heures maximum horaire (μg/m3) La Couronne - Angoulême (PU) 98 % 44 6 147 L’Isle d’Espagnac - Angoulême (PU) 96 % 46 7 140 Sq. Casals - Angoulême (U) 95 % 41 1 138 Pl. du Marché - Poitiers (U) 99 % 41 3 140 Les Couronneries - Poitiers (PU) 99 % 48 6 143 Chasseneuil - Poitiers (PU) 99 % 45 6 146 Pl. de Verdun - La Rochelle (U) 95 45 1 132 Vaugoin - La Rochelle (PU) 97 % 56 5 147 Aytré - La Rochelle (PU) 95 % 53 5 146 J. Zay - Niort (PU) 97 % 50 9 144 J. Ferry - Niort (U) 100 % 48 0 134 Châtellerault (U) / 46.5 / Valeurs réglementaires / seuil d’information : 180 μg/m3 ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 17 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond LES POUSSIERES EN SUSPENSION Les effets sur la santé Les particules en suspension constituent un ensemble très hétérogène, dont les caractéristiques physico-chimiques et/ou biologiques sont influencées par les sources d’émission ou par leur processus de formation dans l’atmosphère. Elles représentent un indicateur majeur de la qualité de l’air d’un point de vue sanitaire, tant sont nombreuses et cohérentes les études leur attribuant une responsabilité dans la venue d’une vaste gamme d’effets biologiques et sanitaires. Les particules issues des pots d’échappement des véhicules se caractérisent par leur très petite taille, qui leur confère une aptitude particulière à pénétrer très profondément dans les voies aériennes d’où elles mettront beaucoup plus de temps à être éliminées. De 20 à 40% de ces particules ultra-fines pourront se déposer au niveau alvéo-intersticiel. D’un point de vue biologique et sanitaire, ces particules ultra-fines sont donc les plus préoccupantes. Pour les mesure des particules de type PM10, c’est-à-dire les particules dont le diamètre est inférieur à 10 μm, la méthode de référence repose sur la norme EN12341. Celle-ci consiste en un prélèvement journalier sans contrôle de température puis une pesée au laboratoire après collecte et conditionnement des échantillons. Les résultats moyens journaliers sont disponibles avec un différé supérieur à la semaine. De ce fait, il est impossible de disposer d’une information en temps réel sur la concentration en particules dans l’air : l’utilisation quotidienne de la méthode manuelle de référence de mesure des PM10 au sein d’un réseau de surveillance de la qualité de l’air ne répond donc pas totalement aux exigences de la directive européenne 99/30/Ce qui fait de l’information du public un objectif important avec une mise à jour obligatoire des données au moins quotidiennement. Les têtes de prélèvements de l’air pour les mesure des particules en suspension Les Etats-Membres se sont donc tournés vers des solutions automatiques telles que la microbalance à variation de fréquence TEOM ou la jauge radiométrique bétà. Ces appareils fournissent en continu les niveaux moyens horaires ou journaliers de particules de type PM10, et permettent une actualisation quotidienne des informations vers le public. A partir de 2000, des articles scientifiques ont montré que les particules mesurées de façon automatique en France et dans les autres pays européens pouvaient parfois, sous certaines conditions, être sous-estimées, du fait en particulier de la part volatile des particules pouvant être mal appréhendée. A partir de 2002, des améliorations techniques ont été mises au point par les constructeurs des appareils automatiques. Un module adapté sur l’appareil, appelé FDMS pour les appareils de type TEOM, et RST pour les appareils de type Jauge Bétà, permet de mieux prendre en compte la fraction volatile des particules. Ces appareils ont été testés sur sites et comparés à la méthode de référence. Les résultats très satisfaisants entraînent aujourd’hui une modification du parc d’analyseurs de particules en France et en Europe. Mesures en air ambiant ATMO Poitou-Charentes disposait en 2007 de 11 sites de mesures des particules fines (PM10) en sites urbains et périurbains. Une station de mesures fournit des informations sur les concentrations en PM10 sur la ville de Châtellerault. L’année 2007 est marquée par une mise à jour technologique concernant la mesure des poussières en suspension pour prendre en compte leur part volatile. Une nouvelle méthode de mesure en 2007 En Europe, la directive cadre 96/62/ CE a pour objectif l’évaluation de la qualité de l’air ambiant dans les états membres sur la base de méthodes et critères communs. Les directives dites filles 99/30/CE, 2000/69/CE et 2004/107/CE indiquent les méthodes de référence à utiliser pour la mesure de la concentration des polluants associés. Un analyseur de PM10 de type TEOM Un analyseur de PM10 de type FDMS à gauche Un analyseur de PM10 de type TEOM à droite Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Chaque AASQA a dû déterminer un ou plusieurs sites dits de référence sur son territoire : ces sites sont équipés d’un appareil FDMS ou RST (prenant en compte la fraction volatile des particules). La concentration représentant la part volatile correspond à l’écart de concentration entre le nouvel appareil et l’appareil automatique traditionnel. Cet écart est ensuite ajouté en continu à l’ensemble des données produites par tous les sites de la région. Ces données corrigées sont finalement utilisées pour le calcul de l’indice relatif à la qualité de l’air et pour l’information du public. Profil moyen des écarts entre mesures TEOM et mesures FDMS sur les deux sites de référence en Poitou-Charentes écart de concentration en μg/m3 le profil moyen est calculé sur l'année 2007 10 8 6 4 2 01:00 06:00 12:00 18:00 24:00 Caractérisation de la pollution de l’air par les poussières en suspension «dites corrigées» en 2007 En 2007, une hausse des niveaux de particules peut être observée : elle est essentiellement due au changement de la méthode de mesure avec une meilleure prise en compte des toutes les particules. En 2007, les moyennes annuelles en PM10 sur les agglomérations et villes de la région Poitou-Charentes respectent la réglementation en vigueur et les valeurs relevées sont homogènes sur l’ensemble de la région, comprises entre 21 et 28 μg/m3. Les concentrations maximales horaires et journalières sont généralement relevées en période hivernale en raison principalement de la combustion d’énergie fossile pour le chauffage comme le fioul ou le bois qui viennent en hiver s’ajouter aux émissions de poussières des véhicules. En italique : la moyenne annuelle de Châtellerault est estimée à partir de plusieurs campagnes de mesures de 15 jours, équitablement réparties sur l’année. écart P. Casals - Angoulême écart J. Zay - Niort PM10 taux de fonctionnement moyenne annuelle (μg/m3) percentile 90.4 jour (μg/m3) maximum journalier (μg/m3) maximum horaire (μg/m3) Quelles modifications en PoitouCharentes ? année 2007 A partir du 1er janvier 2007, cette mesure des particules est opérationnelle en Poitou-Charentes. Les sites de référence choisis sont les stations permanentes urbaines de Pablo Casals à Angoulême (mise en place le 29 décembre 2006) et périurbaine de J. Zay à Niort (mise en place le 21 décembre 2006). La Couronne Angoulême (PU) 98 % 26 43 98 268 L’Isle d’Espagnac Angoulême (PU) 98 % 25 40 94 141 Sq. Casals Angoulême (U) 99 % 26 42 90 125 Pl. du Marché Poitiers (U) 99 % 25 41 91 158 Les Couronneries Poitiers (PU) 99 % 24 40 86 152 Chasseneuil Poitiers (PU) 99 % 24 40 92 149 Pl. de Verdun La Rochelle (U) 98 % 28 44 86 139 Vaugoin La Rochelle (PU) 98 % 27 40 83 167 J. Zay - Niort (PU) 98 % 21 35 76 149 J. Ferry - Niort (U) 99 % 26 42 83 153 Les calculs de correction utilisent la moyenne des écarts entre les deux sites de référence (P. Casals à Angoulême et J. Zay à Niort). A terme il est prévu que l’ensemble de sites de mesure soit équipé de la nouvelle technologie. Châtellerault (U) 25 Valeurs réglementaires 30 (OQ) 40 (VL) 50 (VL) ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 19 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Evolution à long terme Depuis 2000, l’évolution globale des niveaux de particules en suspension dans l’air sur la région PoitouCharentes est marquée par une légère hausse. En effet, on observe une hausse des niveaux maximaux, minimaux et moyens sur la région. Il convient donc d’être vigilant quant aux émissions de particules dans l’air ambiant ; cela est l’affaire de tous, car les poussières sont en grande partie émises, en milieu urbain, par les transports et les bâtiments. Evolution des moyennes anneulles en PM10 sur l'ensemble des stations permanentes de la région Poitou-Charentes minimum médiane maximum concentration en μg/m3 30 20 2007 : changement de méthode de mesure => meilleure prise en compte de la part volatile des particules d'où une hausse des niveaux moyens relevés en 2007 10 0 1998 2000 2002 2004 2007 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond LE BENZÈNE Origine Le benzène est un Composé Organique Volatil (COV) de la famille des Hydrocarbures Aromatiques Monocycliques (HAM). Il est principalement émis lors des opérations de remplissage, stockage et distribution des carburants, lors de la combustion des gaz d’échappement, ou lors d’autres combustions incomplètes (par les foyers domestiques par exemple). La circulation automobile est responsable de la plus grande partie des émissions en milieu urbain. Il entre dans la composition des carburants (autorisé jusqu’à une concentration de 5 % dans les essences). En outre du benzène est produit à l’intérieur du moteur, ce qui fait que la pollution d’origine automobile est mixte : carburant et moteur. Il est également émis par certaines industries chimiques et utilisatrices de solvant où son utilisation a été sévèrement réglementée. Les effets sur la santé La voie principale d’exposition chez l’homme au benzène est l’inhalation. Le benzène est en partie éliminé dans les urines et dans l’air expiré. La partie restant dans l’organisme est distribuée dans les tissus riches en graisses : tissu adipeux et moelle osseuse. Le benzène s’accumule par la suite dans la moelle osseuse et dans le foie, où il est oxydé. Cette étape d’oxydation est nécessaire à sa toxicité. Les effets sur la santé du benzène sont multiples. Les effets aigus se traduisent par une atteinte du système nerveux central (fatigue, céphalées, vertiges, faiblesse musculaire, insomnie), une irritation des voies respiratoires et des conjonctivites oculaires, des dermatoses d’irritation dues à l’action de solvants sur les lipides cutanés. Les effets chroniques se caractérisent par une toxicité hématologique (atteinte de la moelle osseuse, de la rate et des ganglions lymphatiques se manifestant par un affaiblissement progressif du système immunitaire), des atteintes de l’immunité humorale, des effets foetotoxiques, des risques de leucémie. Le dispositif de surveillance en Poitou-Charentes 2 stations de mesures permettent de suivre les concentrations en continu du benzène en milieu urbain. La première est située sur la Place du Marché à Poitiers et la seconde sur la Place de Verdun à La Rochelle. Afin de réaliser le suivi des concentrations en benzène sur les quatre agglomérations chefs-lieux, des mesures par échantillonneurs passifs sont réalisées sur les stations urbaines de ces agglomérations (Place du Marché à Poitiers, Place de Verdun à La Rochelle, Ecole Jules Ferry à Niort et square Pablo Casals à Angoulême). Pour cela, une dizaine de campagnes de mesure par échantillonneurs passifs a été réalisée sur les stations de type urbain. Chaque campagne a duré une semaine de juillet à décembre 2007. L’estimation qui en résulte indique que la valeur limite européenne est respectée sur les 3 sites urbains pour lesquels le benzène est surveillé de façon indicative. Evolution à long terme Le réseau actuel ne permet pas un recul suffisant pour donner des tendances à moyen terme. Caractérisation de la pollution de l’air par le benzène dans la région Poitou-Charentes en 2007 Seule la station de la Place du Marché est en mesure de fournir une moyenne annuelle en 2007 pour le benzène. Cette mesure est réalisée de façon permanente et automatique. La moyenne annuelle mesurée sur le site de la Place du Marché à Poitiers (1.7 μg/m3) respecte la valeur limite européenne fixée à 5 μg/m3 et la valeur objectif de qualité fixée à 2 μg/m3. Elle est stable par rapport à 2006. Les mesures par échantillonneurs passifs permettent d’estimer la concentration moyenne annuelle en benzène sur les sites urbains de Niort, Angoulême et La Rochelle. Benzène (μg/m3) année 2007 moyenne annuelle estimée Sq. Pablo Casals - Angoulême (U) 1.2 μg/m3 Place de Verdun - La Rochelle (U) 1.1 μg/m3 J. Ferry - Niort (U) Valeurs réglementaires 1 μg/m3 OQ : 2 μg/m3 - VL : 5 μg/m3 ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 21 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Les effets sur la santé Le dioxyde de soufre (SO2) est essentiellement un gaz irritant des muqueuses qui agit en synergie avec d’autres substances, notamment les particules fines en suspension. Ce gaz peut également aggraver les troubles cardio-vasculaires. Mesure en air ambiant urbain 4 stations de mesure permettent de suivre les concentrations en continu du dioxyde de soufre en milieu urbain dans les centres-villes (U) et en zone périurbaine (PU). Caractérisation de la pollution de l’air par le dioxyde de soufre en 2007 dans la région PoitouCharentes Les concentrations en dioxyde de soufre ont peu évolué depuis 2000. Elles restent très faibles sur toutes les mesures urbaines et périurbaines. Les moyennes horaires des 4 agglomérations sont inférieures à 2 μg/m3 sur l’année 2007. Aucune procédure d’information de la population en cas de pic de pollution au dioxyde de soufre n’a été déclenchée. Evolution à long terme La situation varie peu sur la région depuis 10 ans ; les concentrations sont faibles et les variations sont peu significatives. On dispose cependant d’un historique de mesure de SO2 sur La Rochelle depuis le milieu des années soixante-dix qui montre les efforts réalisés ces trente dernières années pour réduire les émissions de ce polluant : les concentrations ont ainsi diminué de plus d’un facteur dix en trente ans. Evolution des teneurs annuelles de dioxyde de soufre dans l'air ambiant à La Rochelle 50 moyenne annuelle en μg/m3 LE DIOXYDE DE SOUFRE 40 30 20 10 0 1978 1980 1990 2000 2007 Le chauffage individuel étant majoritairement électrique en milieu urbain et les sites industriels utilisant du fioul très basses teneurs en soufre, les niveaux de dioxyde de soufre ont considérablement diminué au cours des trente dernières années. De ce fait, les valeurs réglementaires sont très largement respectées. SO2 taux de fonctionnement moyenne annuelle (μg/m3) percentile 99.7 horaire (μg/m3) percentile 99.2 jour (μg/m3) maximum horaire (μg/m3) La Couronne Angoulême (PU) 96 % 1 12 5 45 Place du Marché Poitiers (U) 95 % 2 21 7 129 Vaugoin La Rochelle (PU) 98 % 0 6 2 10 J. Zay Niort (PU) 93 % 2 11 7 22 50 (OQ) 350 (VL) 125 (VL) 300 : seuil d’information année 2007 Valeurs réglementaires Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Les effets sur la santé La voie respiratoire est la seule voie de pénétration du monoxyde de carbone dans l’organisme. Il se fixe à la place de l’oxygène sur l’hémoglobine du sang, conduisant à un manque d’oxygénation des organes, en particulier du système nerveux et du cœur. Les effets aigus de l’intoxication par le monoxyde de carbone sont bien établis se caractérisant tout d’abord par des maux de tête, une grande fatigue, des vertiges et des nausées, et pouvant atteindre des états de somnolence, d’impotence fonctionnelle puis de coma. Mesures en air ambiant Une seule station sur la région assure le suivi de monoxyde de carbone en site urbain. Elle est située dans le centre-ville de Poitiers, Place du Marché. Evolution à long terme Le monoxyde de carbone est un traceur spécifique de l’impact des transports sur la qualité de l’air. Son évolution à la baisse traduit donc les efforts multiples entrepris : • Par les collectivités pour rendre le trafic plus fluide en centre-ville (incitation aux transports en commun, aménagements de voirie, plan de circulation,…), • Par les constructeurs automobiles afin de réduire les émissions polluantes des véhicules. Evolution annuelle des concentrations moyennes en monoxyde de carbone sur le site urbain de la Place du Marché à Poitiers depuis 1997 concentration en mg/m3 LE MONOXYDE DE CARBONE 0,8 0,6 0,4 0,2 0,0 1997 2000 2007 Caractérisation de la pollution de l’air par le monoxyde de carbone en 2007 Les concentrations de monoxyde de carbone mesurées sont faibles et respectent largement les valeurs réglementaires. CO Pl. du Marché - Poitiers (U) Valeurs réglementaires année 2007 Taux de fonctionnement 95 % moyenne annuelle 0.4 mg/m3 Maximale sur 8 heures 2.8 mg/m3 Maximum horaire 4.7 mg/m 10 mg/m3 (VL) 3 ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 23 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond LA SURVEILLANCE DES POLLENS À POITIERS, LA ROCHELLE ET ANGOULÊME Trois points de captage de pollens en Poitou-Charentes permettent de savoir quand se dispersent les pollens dans l’air, et quelle est la nature du pollen. Ces capteurs sont situés à La Rochelle et Angoulême (sur le toit des DDASS), à Poitiers (sur le toit de l’Hôtel de Région). Implantés tous trois sur des sites dégagés, en hauteur (18 mètres environ), ils concernent environ 140 000 habitants chacun. Caractérisation de l’activité pollinique en 2007 sur la région Poitou-Charentes La Rochelle - Saison 2007 - Dr Nicole CHAPUIS Site de captage des pollens de La Rochelle L’année 2007 est carcatérisée par un printemps exceptionnel et un été médiocre. Le temps estival d’avril a entraîné un recueil majeur de pollens de bouleaux et de chêne. La symptomatologie clinique chez les allergiques au bouleau a été à la hauteur des données recueillies : beaucoup de rhinites et de conjonctivites, de l’asthme, malgré les traitements de fond habituellement suffisants, et un recours à la corticothérapie générale plus important que d’habitude. Le chêne est passé cliniquement assez inaperçu. Les graminées sont apparues ensuite, ont évolué en restant à un bas niveau. La symptomatologie a été moins atténuée que le recueil pourrait le faire penser. Les signes cliniques sont apparus dès le début d’avril ; la gêne a été contrastée, importante chez certains, avec des conjonctivites et des rhinites, peu d’asthme, très atténuée chez d’autres. Les signes cliniques se sont calmés assez vite et l’été s’est passé sans signe réel de pollinose. Poitiers - Saison 2007 - Dr JeanMarie DAGNERE Site de captage des pollens de Poitiers La pollinisation fut plus intense en début de saison avec une météorologie très favorable. Les rhino-conjonctivites au cyprès en février-mars puis au bouleau et au chêne en avril se sont parfois accompagnées d’asthme. Les patients furent très gênés et ont dû avoir recours à leur traitement régulièrement en raison d’un risque élevé. Puis la météorologie devint capricieuse avec une fin de printemps et un été pluvieux et frais. Le risque a nettement diminué en raison d’un faible taux de taxons. Les pollinoses aux graminées ont été peu symptomatiques dans l’ensemble cette année hormis lors de belles journées chaudes mais isolées et trop peu fréquentes. L’ambroisie a faiblement pollinisé en août et enfin la pariétaire fut très discrète. Angoulême - Saison 2007 - Dr Jacques-Gabriel PETIT Site de captage des pollens d’Angoulême La pollinisation des bétulacées (bouleau) a été génératrice de peu de manifestations cliniques précoces. La pollinisation des graminées, forte en ses débuts, a rendu rapidement symptomatiques les patients sensibilisés. En revanche, le temps extrêmement pluvieux de l’été a ramené les manifestations de pollinose à des épisodes sporadiques d’intensité modérée lors des quelques périodes d’ensoleillement. Au tout début du mois de juillet quelques patients ont développé des manifestations oculaires de conjonctivites isolées. Par la suite il n’y a plus eu de plainte de la part des polliniques. Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond LA MESURE DES PESTICIDES SUR LE SITE DES COURONNERIES À POITIERS Objectif Dans le cadre du suivi des pesticides dans l’air ambiant réalisé par ATMO Poitou-Charentes, Poitiers fait chaque année depuis 2003 l’objet d’une campagne de mesures. Ces campagnes permettent de suivre l’évolution de la pollution de l’air par les pesticides d’une année à l’autre en milieu urbain. Le site sur lequel sont réalisés les prélèvements est le site des Couronneries. Mesures des pesticides dans l’air aux Couronneries à Poitiers Caractérisation de la pollution atmosphérique par les pesticides à Poitiers L’année 2007 a connu des conditions météorologiques très particulières qui ont eu une influence sur la présence des pesticides dans l’air. En revanche, les conditions froides et pluvieuses du mois de mai ont été peu propices à la volatilisation et persistance dans l’air des molécules épandues. Ainsi cette année, on ne détecte plus dès la mi-juin des herbicides comme l’alachlore, l’acétochlore ou l’aclonifen, qui étaient présents jusqu’en juillet, voire en août les années précédentes. Les conditions humides et pluvieuses de l’année 2007 n’ont pas entraîné de problèmes phytosanitaires particulier si on en croit les avertissements agricoles. De fait, on n’observe pas cette année d’augmentation particulière de fongicides ou d’insecticides dans l’air. On peut retenir en particulier pour l’année 2007 : • La trifluraline, herbicide du tournesol et du colza, est comme chaque année la molécule dont les concentrations dans l’air sont les plus élevées. Les concentrations sont en hausse par rapport aux années précédentes. • Les concentrations d’acétochlore, herbicide qui a connu une forte augmentation de son utilisation de 2000 à 2005 sur la région, sont chaque année de plus en plus élevées dans l’air. A l’inverse, un autre herbicide très utilisé sur le maïs est détecté avec des concentrations moins élevées : l’alachlore. On peut peut-être voir dans la baisse des concentrations et de la fréquence de détection de la molécule l’impact du recul de son utilisation ces dernières années : on enregistre entre 2000 et 2005 une diminution des utilisations de près d’un facteur 4 (Source GRAP). • Seuls deux fongicides sont détectés dans des concentrations non négligeables : le folpel et le chlorothalonil. Pour ces deux composés, on remarque peu d’évolution des concentrations moyennes prélevées par rapport aux années 2003 à 2005. En 2006, des concentrations de chlorothalonil un peu plus élevées (1.42 et 2.16 ng/m3) avaient été détectées, mais la tendance n’est pas confirmée en 2007. • Seuls deux insecticides sont détectés dans des concentrations non négligeables : le lindane et l’endosulfan. Les concentrations de lindane évoluent peu ; la molécule reste le second insecticide détecté en terme de concentration. En revanche les concentrations d’endosulfan poursuivent la baisse entamée en 2005. • Comportement de l’acétochlore au cours d’une année de mesure La fin du mois de mars et le mois d’avril très doux ont conduit les exploitants agricoles à traiter plus précocement les cultures : on détecte ainsi dans des proportions importantes, quelques semaines avant la normale, des molécules comme la trifluraline ou l’acétochlore, utilisées comme herbicide du maïs, ou le chlorothalonil, fongicide du blé. Campagne non prise en compte pour cause de traitement à proximité du préleveur 16 14 12 10 8 6 4 2 0 Nombre de SA détectées Insecticides Hebicides Fongicides 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 nombre de détections Nombre de substances actives (SA) détectées par campagne février mars avril mai juin juillet août sept. oct. nov. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 25 Surveillance de la pollution de l’air en zone urbaine de fond Parmi les 37 substances actives suivies de 2004 à 2007 par ATMO Poitou-Charentes, 6 ont été interdites d’utilisations en 2007 (tolylfluanide, endosulfan) ou le seront en 2008 (alachlore, carbofuran, dimethenamide, dichlorvos). Il est encore trop tôt cette année pour voir l’impact sur les concentrations dans l’air des interdictions de 2007, notamment concernant l’endosulfan. La campagne de mesure de 2008 permettra de tirer les premières conclusions sur l’évolution des concentrations dans l’air des molécules concernées. Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée A retenir Un site permanent situé en zone de forte fréquentation automobile : respect des valeurs réglementaires sur le site de la rue de la Grille à La Rochelle. Les polluants suivis sont le monoxyde de carbone et les oxydes d’azote. Un indicateur complémentaire est mesuré : le comptage-véhicules. Une étude est menée depuis 2006, devant s’achever en 2008, sur La Rochelle dans le cadre du programme Success-Civitas. Le programme Civitas vise à encourager les villes de taille moyenne à s’engager dans des ensembles intégrés novateurs et ambitieux sur des politiques de transport. On peut également citer en 2007 les études menées dans les Deux-Sèvres, l’une dans le cadre du Plan de Déplacements Urbains de Niort et la seconde pour l’étude de la déviation de Mougon. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 27 Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée LE SITE DE LA RUE DE LA GRILLE À LA ROCHELLE Cela se traduit par une tendance régulière à la baisse des concentrations sur la rue de la Grille, depuis le début des mesures en 1992. Les stations de mesure de la pollution de l’air dites « de proximité trafic » permettent de fournir des indications sur les concentrations mesurées dans des zones représentatives du niveau maximal d’exposition auquel la population située en proximité d’une infrastructure routière est susceptible d’être exposée. Si l’on compare l’évolution du trafic et des concentrations de NO2, on remarque que sur certaines périodes, comme de 1999 à 2003, les deux courbes ont évolué de la même manière, traduisant l’influence directe du trafic sur les concentrations mesurées. A partir de 2003, les évolutions du trafic et des concentrations ne sont plus corrélées ; le trafic croît régulièrement puis se stabilise aux environs de 6500 véhicules/jour, alors que les concentrations restent proches de 40 μg/m3. Outre l’influence des paramètres météorologiques qui peuvent faire varier de manière conséquente les concentrations mesurées, on peut attribuer la stabilisation des concentrations à l’évolution constante des motorisations des véhicules, qui émettent de moins en moins de polluants. Ces sites se situent en priorité dans une zone représentative en terme de trafic et de populations exposées (cyclistes, riverains, automobilistes, piétons...). La station doit être sous influence directe du trafic afin de rendre compte des teneurs maximales en polluants dans l’air. Taux de fonctionnement annuel Moyenne annuelle Valeurs réglementaires 99 % 39 40 (OQ) 50 (VL) 106 135 (OQ) 200 (VL) Percentile 99.8 horaire 136 250 (VL) Maximum horaire 166 200 : seuil d’information de la population Taux de fonctionnement annuel Valeurs réglementaires 98 % Moyenne annuelle 0.5 Maximum sur 8 heures 2.2 Maximum horaire 4.1 40 5000 4000 30 3000 20 2000 0 1000 1992 1995 2000 2005 2007 0 trafic moyen annuel concentration en NO2 Evolution de la teneur annuelle en monoxyde de carbone dans l'air de la Rue de la Grille à La Rochelle 8000 5 7000 4 6000 5000 3 4000 2 3000 2000 1 1000 10 (OQ - VL) 0 1992 1994 1996 1998 concentration en CO 2000 2002 2004 2007 trafic en véh/jour 0 de la Grille en véh/jour Percentile 98 horaire CO (mg/m3) - 2007 Pour la première fois cette année, la moyenne annuelle de CO est inférieure à 0.5 mg/m3. La valeur limite et l’objectif de qualité sont très largement respectés pour ce polluant. 10 concentration en mg/m3 NO2 (μg/m3) - 2007 Les concentrations de monoxyde de carbone poursuivent cette année encore leur tendance à la baisse entamée depuis plus de 10 ans. trafic en véhicules/jour Les émissions de NO2 et CO liées aux transports routiers décroissent d’année en année en raison du renouvellement du parc automobile, représenté par des véhicules de moins en moins polluants. Cette amélioration est entre autre largement liée à la généralisation du pot catalytique. Depuis 1998, aucune valeur horaire supérieure à 200 μg/m3 en dioxyde d’azote n’a été relevée sur le site de la Rue de la Grille à La Rochelle. Même si la rue supporte un trafic inférieur à 10 000 véhicules par jour, la typographie du lieu est favorable à l’accumulation des polluants atmosphériques : la rue est peu large (environ 6 mètres) et bordée de bâtiments hauts (environ 10 mètres). Cette Evolution annuelle des concentrations moyennes en dioxyde d'azote configuration NO2 sur le site trafic de la Rue de la Grille à La Rochelle est favorable à 8000 60 l’accumulation 7000 des polluants par 50 6000 effet canyon. concentration en μg/m3 Très logiquement, les polluants surveillés sur ce type de stations sont le monoxyde de carbone CO, les oxydes d’azote NOx, mais aussi les poussières en suspension fines PM10 et très fines PM2.5, le benzène C6H6 ... L’objectif de qualité pour le NO2 est fixé à 40 μg/m3 en moyenne annuelle. Depuis 1999, les concentrations rue de La Grille sont très proches et oscillent autour de cette valeur. En 2007, de même qu’en 2006, la moyenne annuelle est inférieure à l’objectif de qualité. Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée EVALUATION DU PROGRAMME SUCCESS À ROCHELLE En 2005, la Communauté d’Agglomération de La Rochelle s’est engagée avec les villes de Ploesti (Roumanie) et la ville de Preston (Royaume-Uni) dans le programme CIVITAS II (CIty-VITAlitySustainability), formant ainsi le consortium SUCCESS. CIVITAS est un programme à travers lequel l’Union Européenne souhaite encourager les villes de taille moyenne à s’engager dans des ensembles intégrés novateurs et ambitieux sur des politiques de transports et des mesures qui peuvent entretenir ou améliorer le potentiel existant en faveur des modes de transports alternatifs. Dans le cadre de ce programme, ATMO Poitou-Charentes a été chargée par l’agglomération de la Rochelle de proposer et de mettre en place des mesures de suivi des indicateurs environnementaux sur les aspects qualité de l’air et émissions atmosphériques. Le projet se déroule sur trois ans, de 2006 à fin 2008. Les indicateurs sont suivis annuellement, et sont construits à partir de calculs d’émissions, de campagnes de mesure par échantillonneurs passifs et cabine mobile, ainsi qu’à l’aide d’un modèle de dispersion. Les cartes suivantes représentent l’évolution bi-horaire des concentrations sur une journée moyenne en semaine (journée du 18 septembre 2007) sur la zone commerciale de Beaulieu, l’une des zones étudiées dans SUCCESS. Il s’agit d’estimations réalisées par modélisation de la dispersion des polluants à l’aide du modèle ADMS Urban En conclusion, il existe une demande grandissante pour l’évaluation des politiques d’aménagements des transports à l’échelle urbaine. Afin d’offrir une réponse complète au besoins de suivi de ces actions, différents outils d’évaluation de l’impact sur la qualité de l’air peuvent être mis en œuvre. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 29 Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée ETUDE DE LA DÉVIATION DE MOUGON DANS LES DEUX-SÈVRES La commune de Mougon est située sur la départementale D948, axe Niort/Limoges. Jusqu’en 2007, la départementale traversait le village, faisant subir à cette commune de 1800 habitants un trafic journalier de plus de 10 000 véhicules/jour. Les concentrations les plus élevées sont désormais situées le long de la déviation ; les concentrations que l’on mesurait auparavant au centre de Mougon ont été reportées plus au sud sur des zones non habitées. A la fin du printemps 2007, l’ouverture d’une déviation contournant le village par le sud a permis de délester la commune de ce trafic de transit. Le Conseil Général des Deux Sèvres, initiateur du projet, a demandé en 2006 à ATMO Poitou-Charentes une évaluation de l’impact de la déviation sur la qualité de l’air de la commune de Mougon. Différence de concentrations NO2 (en %) avant et après l'ouverture de la déviation L’étude s’est déroulée en deux phases. Les premières campagnes réalisées à la fin de l’hiver 2007 ont servi à établir un bilan de la situation initiale. De nouvelles campagnes de mesures réalisées en automne 2007 ont permis d’estimer l’impact de la déviation. La mesure à l’aide des unités mobiles a montré une diminution des concentrations de NOx, CO et PM10 sur les deux sites de mesure après l’ouverture de la déviation. Le rapport des concentrations NO/NO2 montre une forte diminution de l’influence directe du trafic pour les deux emplacements. Pour les trois polluants étudiés, les roses des pollutions, qui traduisaient nettement l’influence de la route avant l’ouverture de la déviation, montrent désormais un profil plus homogène. L’influence de la route centrale de Mougon est encore visible, mais avec un impact très modéré comparé à la situation de l’état initial. Le contraste entre les deux phases de prélèvement est en revanche très marqué dans le cas des résultats obtenus à l’aide des échantillonneurs passifs. Les concentrations en NO2 sur le centre-bourg de Mougon sont en baisse, en particulier le long de l’ex-D948, où les écarts atteignent –13 μg/m3 entre les deux campagnes. (voir carte ci-après). Légende Echelle 0 0.125 0.25 0.5 km NO2 en % 49% - 82% -49% - -7% 83% - 118% -6% - 18% 119% - 152% 19% - 48% 153% - 189% Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée LE PDU (PLAN DE DÉPLACEMENTS URBAINS) DE NIORT : EVALUATION DES SCÉNARIOS Dans le cadre de l’élaboration de son PDU, la Communauté d’Agglomération de Niort s’est adressée à ATMO Poitou-Charentes pour le volet qualité de l’air qui compte 5 phases. La troisième partie, réalisée en 2007, porte sur la modélisation de la pollution atmosphérique pour les scénarii élaborés dans le projet de PDU. L’objectif était d’estimer à l’horizon 2018 l’impact sur les émissions et la qualité de l’air des différents scénarios proposés, afin de fournir des éléments d’aide au choix d’un scénario définitif. Scénario O : prise en compte des projets urbains mais sans réalisation de nouvelle infrastructure de déplacement Le scénario retenu après l’étude des différents cas intègre le développement du réseau de bus ainsi que d’autres mesures telles que le développement de l’offre ferroviaire ou la réalisation d’une voie d’accès sur la RN11. Il permet au final de réduire les émissions de CO2 de –4% par rapport à la situation actuelle. Scénario retenu : basé principalement sur le développement des transports collectifs et de l’offre ferroviaire Le scénario retenu permet globalement de réduire de manière conséquente les concentrations dans l’air pour les deux polluants étudiés. Cette diminution est particulièrement marquée sur le centre ville (de -1 à -3.5 μg/m3), en raison des mesures destinées à réduire la place de la voiture dans l’hyper-centre de Niort. Les deux cartes suivantes représentent les concentrations de NO2 prévues par modélisation en 2018 en centre ville de Niort pour d’une part le scénario 0 (situation sans le PDU) , et d’autre part le scénario retenu. Cette amélioration se traduit par une nette diminution des concentrations en NO2, non seulement au niveau des principaux axes de trafic, mais également dans des secteurs résidentiels plus éloignés. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 31 Surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine exposée Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels A retenir 3 sites permanents de surveillance de la pollution de l’air à proximité d’installations industrielles : les sites d’Airvault dans les Deux-Sèvres, de Cognac et de Roumazières-Loubert dans la Charente. 9 études d’impact d’une activité sur son environnement au cours de l’année 2007 dont 3 campagnes autour d’incinérateurs d’ordures ménagères (Rochefort, La Rochelle, Poitiers). ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 33 Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels La cimenterie Calcia est implantée sur la commune d’Airvault dans les Deux-Sèvres. Afin de suivre l’impact industriel sur l’environnement, ATMO Poitou-Charentes assure depuis 1998 la surveillance en continu des particules fines, du dioxyde de soufre et des oxydes d’azote. Pour pouvoir diffuser quotidiennement un indice de la qualité de l’air, le dispositif de surveillance est complété par la mesure de l’ozone. L’ensemble r é g l e m applicables mesurés à respectées 2007. des valeurs e n t a i r e s aux polluants Airvault sont pour l’année Evolution annuelle des polluants atmosphériques réglementés mesurés à Airvault depuis 1997 60 SO2 50 concentration en μg/m3 SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ DE L’AIR À AIRVAULT PM10 40 O3 30 NO2 Avec une moyenne 20 annuelle de 2 μg/m3, les niveaux de dioxyde de 10 soufre restent stables depuis 2001 avec des 0 1997 1999 2001 2003 2005 2007 niveaux moyens annuels qui évoluent entre 2 et La nouvelle mesure des particules 3 μg/m3. Ces faibles valeurs dans l’air entraîne à Airvault comme s’accompagnent d’un faible nombre sur le reste de la région une hausse de valeurs horaires supérieures à des niveaux moyens en PM10. La 3 Le tableau ci-dessous donne une 100 μg/m relevées chaque année concentration moyenne journalière synthèse, par rapport aux valeurs depuis 1997 : depuis 2001 le nombre en poussières en suspension réglementaires, des mesures de dépassements de3 cette valeur dépassent 15 fois la valeur de réalisées en 2006 sur la station de horaire de 100 μg/m en SO2 reste 50 Ce nombre de μg/m3. compris entre 0 et 4, à l’exception mesures d’Airvault . dépassements reste inférieur à la de l’année 2004 (14 dépassements limite fixée à 35. relevés). Les niveaux annuels d’ozone sont stables voire en légère hausse Comparaison des teneurs en polluants atmosphériques relevées à Airvault depuis 1997. L’ozone possède un avec la réglementation en vigueur en 2007 caractère régional : il est produit 3 PM10 (μg/m ) Valeurs réglementaires par des réactions chimiques mettant Taux de fonctionnement annuel 98 % en jeu les oxydes d’azote et les Moyenne annuelle 24 30 (OQ) composés organiques volatils issus 40 (VL) de nos activités quotidiennes dont les transports et l’industrie. Il peut Percentile 90.4 jour 40 50 (VL) se déplacer sur de longues distances. Maximum journalier 80 Les niveaux moyens d’oxydes d’azote 3 NO2 (μg/m ) Valeurs réglementaires sont, quant à eux, en baisse depuis Taux de fonctionnement annuel 95 % 1997. Moyenne annuelle 10 40 (OQ) 50 (VL) Percentile 98 horaire 35 135 (OQ) 200 (VL) Percentile 99.8 horaire 46 250 (VL) Maximum horaire 70 200 : seuil d’information de la population 400 : seuil d’alerte de la population O3 (μg/m3) Taux de fonctionnement annuel Valeurs réglementaires 98 % Moyenne annuelle 52 Nombre de jours de dépassement de la valeur de 120 μg/m3 sur 8 heures 3 Maximum en moyenne sur 8 heures 130 Maximum horaire 135 SO2 (μg/m3) Taux de fonctionnement La station d’Airvault et les mesures qui y sont réalisées permettent la diffusion quotidienne d’un indice de la qualité de l’air. L’indice est très majoritairement bon avec des valeurs comprises entre 1 et 4 pendant 283 jours sur l’année. Bilan de la répartition annuelle des indices selon les trois classes en 2007 à Airvault 180 : seul d’information de la population 240 : seuil d’alerte de la population Valeurs réglementaires 91 % 1 jour 74 jours 283 jours Moyenne annuelle 2 50 (OQ) Percentile 99.7 horaire 40 350 (VL) Percentile 99.2 jour 13 125 (VL) Maximum horaire 77 300 : seuil d’information de la population Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels La verrerie Saint-Gobain Emballage est implantée dans la zone industrielle de Châteaubernard en Charente. Cette zone industrielle est limitrophe à la commune de Cognac. Les quantités rejetées dans l’atmosphère justifient une surveillance permanente de l’impact sur l’environnement de l’activité de la verrerie. Afin d’être représentative d’une exposition moyenne de la population, les mesures sont réalisées dans le centre-ville de Cognac, sur la Place Camille Godard. Pour tous les polluants surveillés en continu, les valeurs réglementaires sont respectées. Depuis 1998, on enregistre une régulière tendance à la baisse des concentrations moyennes annuelles en SO2 à Cognac avec des valeurs très faibles. En 2007, une forte baisse est enregistrée puisque la moyenne annuelle est environ quatre fois inférieure à celle des années précédentes. Evolution annuelle des polluants atmosphériques réglementés mesurés à Cognac depuis 1998 60 SO2 concentration en μg/m3 SUIVI DE LA QUALITÉ DE L’AIR À COGNAC 50 40 O3 30 NO2 20 10 0 Valeurs réglementaires Taux de fonctionnement annuel 99 % Moyenne annuelle 25 30 (OQ) 40 (VL) Percentile 90.4 jour 38 50 (VL) Maximum journalier 88 NO2 (μg/m3) Valeurs réglementaires Taux de fonctionnement annuel 90 % Moyenne annuelle 15 40 (OQ) 50 (VL) Percentile 98 horaire 47 135 (OQ) 200 (VL) Percentile 99.8 horaire 68 250 (VL) Maximum horaire 86 200 : seuil d’information de la population 400 : seuil d’alerte de la population O3 (μg/m3) Valeurs réglementaires Taux de fonctionnement annuel 97 % Moyenne annuelle 48 Nombre de jours de dépassement de la valeur de 120 μg/m3 sur 8 heures 3 Maximum en moyenne sur 8 heures 127 Maximum horaire 141 SO2 (μg/m3) Taux de fonctionnement 1998 Ces faibles moyennes s’accompagnent d’une baisse significative du nombre de valeurs horaires supérieures à 100 μg/m3 dans l’année : en effet depuis 2004, il n’y a plus de dépassement de cette valeur , alors qu’on en comptait 39 en 1998 et encore 15 en 2001. Comparaison des teneurs en polluants atmosphériques relevées à Cognac avec la réglementation en vigueur pour 2007 PM10 (μg/m3) PM10 180 : seul d’information de la population 240 : seuil d’alerte de la population 2000 2002 2004 2007 La nouvelle mesure des particules dans l’air entraîne à Cognac comme sur le reste de la région une hausse des niveaux moyens en PM10. La valeur de 50 μg/m3 en moyenne sur 24 heures pour les poussières a été dépassée 15 fois en 2007 à Cognac ; ce nombre reste inférieur à la limite réglementaire fixée à 35. Les niveaux annuels d’ozone sont stables depuis 1998. Ce polluant de l’air possède un caractère régional. Il est, en effet, produit par des réactions chimiques mettant en jeu les oxydes d’azote et les composés organiques volatils issus de nos activités quotidiennes dont les transports et l’industrie. Il peut se déplacer sur de longues distances. Les niveaux moyens d’oxydes d’azote sont, quant à eux, en baisse depuis 1998. La station de mesure permanente de Cognac permet la diffusion quotidienne d’un indice de la qualité de l’air. L’indice est globalement bon au cours de l’année avec une valeur comprise entre 1 et 4 pendant 298 jours. Bilan de la répartition annuelle des indices selon les trois classes en 2007 à Cognac Valeurs réglementaires 93 % 1 jour 60 jours Moyenne annuelle 1 50 (OQ) Percentile 99.7 horaire 31 350 (VL) Percentile 99.2 jour 6 125 (VL) Maximum horaire 84 300 : seuil d’information de la population 298 jours ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 35 Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels SUIVI DES FLUORURES TOTAUX À ROUMAZIÈRESLOUBERT EN CHARENTE La surveillance des fluorures totaux dans l’air ambiant sur RoumazièresLoubert est réalisée grâce à un appareillage automatique depuis 1998. De 1998 à 2004, la surveillance était réalisée en permanence. Suite aux résultats obtenus au cours des deux dernières années, il a été décidé de réaliser, en 2005, 5 à 6 campagnes de 13 jours. La moyenne annuelle est ensuite estimée à partir de ces résultats partiels. En 2007, la moyenne annuelle estimée des concentrations de fluorures dans l’air ambiant (0.23 μg/m3) reste équivalente aux moyennes obtenues depuis 2003. Ceci est cohérent avec la baisse des rejets relevés chez les industriels. Année Moyenne annuelle Maximum journalier 1998 2.18 13.50 1999 0.96 6.81 2000 0.51 5.94 2001 0.90 6.18 2002 0.31 1.62 2003 0.17 1.86 2004 0.16 1.39 2005 0.15 0.47 2006 0.16 1.40 2007 0.23 2 ETUDE DE L’IMPACT DES ACTIVITÉS DE LA SOCIÉTÉ AMCOR SUR L’ENVIRONNEMENT À BARBEZIEUX (16) La campagne de mesures a permis de mettre en évidence qu’AMCOR est la source largement majoritaire des hydrocarbures non-méthaniques sur le domaine d’étude. L’éthanol et l’acétate d’éthyle composent une proportion importante de ces hydrocarbures. Objectifs ATMO Poitou-Charentes a réalisé une campagne de mesures du 28 février au 25 avril 2007 sur la commune de Barbezieux-St Hilaire. Cette campagne de mesures avait pour objectif d’évaluer l’impact de l’activité industrielle d’AMCOR sur la concentration de certains polluants dans l’air ambiant. Les polluants visés par les mesures ont été le dioxyde de soufre, les poussières en suspension (particules de diamètre inférieur à 10 μm), les oxydes d’azote et les composés organiques volatils. Conclusions Les mesures réalisées pendant deux mois indiquent que le site industriel d’AMCOR n’a d’impact ni sur les concentrations de poussières ni sur les concentrations d’oxydes d’azote. En revanche, un impact de l’exposition à l’usine est observé sur les concentrations de dioxyde de soufre : elles sont en moyenne deux fois plus élevées lorsque le site de mesures est sous les vents de l’usine. Malgré ce léger impact, les valeurs réglementaires sont respectées sur la période couverte par la campagne de mesures pour les trois composés. La valeur moyenne annuelle de 1 μg/ m3 recommandée par l’OMS est très largement respectée. L’influence des sites industriels sur les concentrations en fluor dans l’air ambiant est très faible. Seule la campagne de juin met en évidence une influence avec notamment 3 valeurs supérieures à 1 μg/m3 lorsque le point de mesure est majoritairement sous les vents des tuileries. Ces dépassements ponctuels restent sans importance puisque les niveaux sont faibles et que pour 86% des prélèvements, la concentration obtenue est inférieure à 0.5 μg/m3. Rose des pollutions des hydrocarbures non méthaniques, éthanol et l’acétate d’éthyle autour d’AMCOR - campagne 2007 Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels ETUDE DE L’IMPACT ENVIRONNEMENTAL DU SITE INTERFERTIL À TONNAY-CHARENTE (17) Objectifs ATMO Poitou-Charentes a réalisé une campagne de mesures du 8 juin au 31 août 2007 sur la commune de Tonnay-Charente. L’objectif de cette campagne était d’évaluer l’impact de l’activité industrielle d’INTERFERTIL sur les concentrations de certains polluants dans l’air ambiant. Les polluants visés par les mesures ont été le dioxyde de soufre, les oxydes d’azote, les poussières en suspension (particules de diamètre inférieur à 10 μm), 13 métaux lourds, le chlorure d’hydrogène et les ions fluorure. proximité du site. Deux dépassements de la valeur 50 μg/m3 en moyenne journalière ont été observés pendant la campagne de mesures avec 55 et 58 μg/m3. Il est cependant fortement probable que ce nombre ne dépasse pas 35 sur une année complète, et les valeurs réglementaires annuelles applicables aux poussières sont certainement respectées. MESURES DU DIOXYDE DE SOUFRE AUTOUR DES SOCIÉTÉS AGS DE CLÉRAC (17) ET D’ORIOLLES (16) Les quatre prélèvements par spéciation réalisés pendant la campagne de mesures montrent que, pour le mercure, le thallium, l’étain, le cobalt et l’antimoine, aucun impact de l’activité industrielle d’INTERFERTIL n’est décelable. Dans le cadre d’un programme pluri-annuel de surveillance autour des sites AGS Clérac et Oriolles, ATMO Poitou-Charentes a assuré la surveillance du dioxyde de soufre par une station mobile sur une période de mesure allant du 2 au 22 octobre 2007 à proximité d’AGS Clérac. En revanche, l’activité de l’usine induit une augmentation des concentrations en vanadium, cadmium, plomb et zinc lors d’exposition directe aux rejets de l’usine. Les mesures de nickel, manganèse et cuivre montrent que l’usine n’a pas d’impact mesurable sur les concentrations de ces métaux. Conclusions Pour les concentrations en oxydes d’azote, aucun impact du site ne se détache de la pollution de fond essentiellement due à la circulation automobile. Les valeurs réglementaires annuelles sont vraisemblablement respectées pour ces polluants. Le chrome semble être impacté par une source située dans la direction de l’usine. Cependant il n’est pas possible de mettre en cause avec certitude l’activité de l’usine dans cet impact. Les concentrations en cadmium, nickel, plomb, mercure et vanadium sont très inférieures aux valeurs de références (réglementaires ou recommandations) qui les concernent. Les résultats de la campagne de mesures ont mis en évidence un faible impact de l’activité industrielle pour les concentrations de dioxyde de soufre : aucun dépassement des valeurs réglementaires ne devrait être observé. Les par les lors Un impact de l’activité de l’usine a également été détecté sur les concentrations en poussières. Cet impact se fait par exposition directe aux rejets de l’usine et par le réenvol de poussières accumulées à Objectifs Conclusions Les concentrations maximales horaires de dioxyde de soufre restent largement en dessous du seuil maximum du sous-indice 1 de l’indice ATMO pour ce polluant. La qualité de l’air est considérée comme « très bonne » pour le dioxyde de soufre. Durant la campagne de mesure, l’ensemble des indicateurs réglementaires pour le dioxyde de soufre, cadmium, arsenic, plomb, nickel et fluor est respecté. rejets de chlorure d’hydrogène INTERFERTIL ont un impact sur concentrations de ce composé d’exposition directe. Pour les ions fluorures, un impact de l’usine a pu être mis en évidence. Les concentrations détectées sont comprises entre 0 et 0.12 μg/m3 et restent cependant comparables Roses de pollutions des particules en suspension à Tonnay-Charente à des niveaux de réalisées à partir des mesures faites autour du site Interfertil en 2007 fond (0.09 μg/m3). Usine en fonctionnement 330° 0° 330° 30° 50 μg/m3 60° 25 μg/m3 300° 270° 90° 240° 120° 210° 180° Usine à l'arrêt 150° 0° 30° 50 μg/m3 60° 25 μg/m3 300° 270° 90° 240° 120° 210° 180° 150° ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 37 Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels ETUDE DE L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DE L’USINE DE V A L O R I S A T I O N ÉNERGÉTIQUE DU PAYS ROCHEFORTAIS (17) ETUDE DE L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DE L’USINE DE V A L O R I S A T I O N ÉNERGÉTIQUE DE L’AGGLOMÉRATION DE LA ROCHELLE (17) ETUDE DE L’IMPACT SUR L’ENVIRONNEMENT DE L’USINE DE V A L O R I S A T I O N ÉNERGÉTIQUE DE L’AGGLOMÉRATION DE POITIERS (86) Objectifs Objectifs La Communauté d’Agglomération de La Rochelle (CDA de La Rochelle) a demandé à ATMO Poitou-Charentes la réalisation d’une étude pour la troisième année consécutive visant à évaluer l’impact sur l’environnement des émissions en dioxines et furannes de l’Usine d’Incinération d’Ordures Ménagères (UIOM) ou Usine de Valorisation Energétique (UVE) de la Communauté d’Agglomération de La Rochelle. Au printemps 2006, la Communauté d’Agglomération de Poitiers a sollicité ATMO Poitou-Charentes pour la réalisation d’une étude sur l’incinérateur de déchets ou Usine de Valorisation Energétique (UVE) de Poitiers. Cette étude s’est déroulée en deux phases ; une première série de mesures a pu être réalisée au printemps 2006, pendant que l’incinérateur était à l’arrêt. Ce dernier a en effet stoppé son activité de fin février à juillet 2006, pour permettre la réalisation de travaux de mise en conformité avec l’arrêté du 20 septembre 2002. Elle a été reconduite en 2007. Objectifs La Communauté d’Agglomération du Pays Rochefortais (CAPR) a demandé à ATMO Poitou-Charentes la réalisation d’une étude pluriannuelle visant à évaluer l’impact sur l’environnement des émissions en dioxines, furannes de l’Usine de Valorisation Energétique (UVE) située à Echillais. Conclusion Dans les retombées atmosphériques : les résultats retrouvés en 2007 sont compris entre 0.5 et 3.3 pg/m²/jour. L’influence de l’incinérateur semble ne plus être perceptible à partir de 700 mètres. Dans l’air ambiant : avec des valeurs comprises entre 12 et 20 fg ITEQOTAN/m3, les valeurs retrouvées dans l’étude rochefortaise de 2007 sont stables par rapport à 2006 et cohérentes par rapport aux concentrations relevées dans l’air ambiant dans les autres régions de France autour des incinérateurs. Dans le lait de vache : en 2007, les concentrations en dioxines et furannes dans le lait de vache prélevé dans la ferme de Bel-Air sont de 0.82 pg ITEQOMS/g de matières grasses (MG). On constate la forte baisse de la teneur en dioxines et furannes dans la matière grasse du lait sur des vaches soumises à l’influence de l’incinérateur par rapport à 2004 (2.10 pg ITEQOMS/g de MG) et à 2006 (1.22 pg ITEQOMS/g de MG). Conclusions Dans les retombées atmosphériques, les résultats semblent montrer une baisse relativement sensible, en particulier sur les sites STEP et Tour Carrée, des niveaux de dioxines et furannes. Pour le site Port-Lafayette, les résultats sont stables par rapport à 2006. Les valeurs recueillies en 2007 sont comprises entre 1.39 et 8.17 pg/m²/jour. L’évaluation de la zone d’impact montre un impact maximal estimé aux environs immédiats du site STEP et un impact toxique (exprimé en % de pg ITEQOTAN/m²/ jour) qui décroît très vite : dès 500 mètres, le niveau estimé semble être équivalent au niveau de fond local (Port-Lafayette). Dans l’air ambiant, la gamme de mesure est équivalente en 2007 à celle observée en 2006, les prélèvements ayant été réalisés à des saisons comparables entre 30 et 80 fg/m3. Les 17 congénères toxiques sont retrouvés sur les trois prélèvements effectués. Le site de la Station d’Epuration montre toujours des niveaux plus élevés que le site de Port-Neuf : sa proximité plus grande avec le site industriel et sa situation dans la zone d’impact maximal peuvent expliquer cette différence. Conclusions Les dioxines et furannes, principaux polluants incriminés dans le cadre de l’incinération, sont analysées dans des prélèvements d’air ambiant, dans les retombées atmosphériques, dans les matières végétales (lichens, légumes) et animales (lait de vache). Les campagnes de mesure et prélèvement portent également sur les métaux lourds et les polluants courants (NOx, CO, PM10). L’ensemble des prélèvements et mesures réalisés autour de l’incinérateur de Poitiers a révélé des concentrations faibles et proches des valeurs de fond attendues pour ce type de zone, quels que soient les polluants ou la matrice étudiés. De même qu’en 2006, l’impact de l’UVE sur son environnement est faible et difficilement décelable. Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels pg ITEQ/m2/j La Rochelle Rochefort Angoulême Poitiers fg ITEQ/m3 La Rochelle Rochefort Angoulême Poitiers Mesure dans les retombées valeur minimale valeur maximale été 2005 2.4 15.8 automne 2006 1.3 18.1 automne 2007 1.39 8.17 automne 2006 1 2.6 automne 2007 0.5 3.35 automne 2005 0.8 1.1 printemps 2006 (hors fonctionnement) 1.15 2.7 automne 2006 (fonctionnement 1.1 2.9 printemps 2007 0.55 1.95 Mesure en air ambiant valeur minimale valeur maximale été 2005 4 9 automne 2006 22 118 automne 2007 33 79 automne 2006 8 20 automne 2007 12 20 automne 2005 9 41 printemps 2006 (hors fonctionnement) 5 19.5 automne 2006 (fonctionnement 9 28 printemps 2007 3.7 4.4 Tous les rapports d’étude d’ATMO Poitou-Charentes peuvent être téléchargés librement sur le site internet d’ATMO Poitou-Charentes http://www.atmo-poitou-charentes.org ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 39 Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels ETUDE DE LA QUALITÉ DE L’AIR AUTOUR DU SITE LAFARGE CIMENTS À LA COURONNE (16) Objectifs Cette étude réalisée à la demande de Lafarge Ciments, s’inscrit plus largement dans le programme de surveillance de la pollution d’origine industrielle menée par ATMO PoitouCharentes. Afin de compléter les connaissances sur l’impact de la cimenterie sur l’environnement, des mesures de métaux lourds ont été réalisées entre le 23 décembre 2006 et le 22 janvier 2007. Bien que basées sur des moyennes annuelles, il apparaît que les valeurs réglementaires sont largement respectées pour les quatre composés surveillés (arsenic, ,nickel, cadmium et plomb). Conclusions Les mesures de la station permanente de La Couronne, depuis 1998, permettent d’évaluer l’impact de l’activité de Lafarge Ciments sur les concentrations en particules fines de type PM10. La figure ci-contre donne une estimation de la part due aux rejets de particules dans la moyenne annuelle mesurée sur la station permanente de La Courornne. En 2006, la part de particules fines pouvant être attribuée à l’activité de Lafarge Ciments est de 1.2 μg/m3 sur une moyenne de 19 μg/m3 soit environ 6.3 %. Une unité mobile de mesures des particules fines a été installée entre le 3 novembre 2006 et le 23 janvier 2007 sur le stade, la station est exposée aux rejets de Lafarge Ciments par des vents de Nord/Est, c’est à dire provenant d’un secteur [0°-90°]. Bien que la réglementation soit basée sur des mesures annuelles, la comparaison entre les mesures du site « La Couronne » permet d’affirmer que les valeurs réglementaires sont respectées sur la station « Foot Lafarge » 25 concentration en μg/m3 Les valeurs réglementaires sont respectées sur la station de La Couronne et les valeurs relevées sont proches de celles des autres sites de l’agglomération d’Angoulême. Evolution des teneurs en poussières en suspension dans l'air : étude de la contribution de la part industrielle face aux autres contributions 20 15 10 5 0 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Autres contributions Part due aux rejets de Lafarge Ciments Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels ETUDE DES TENEURS EN MÉTAUX LOURDS AUTOUR DU SITE DE LA SAFT À NERSAC (16) MISE EN PLACE D’UN OBSERVATOIRE DES ODEURS AUTOUR DE L’USINE ROUSSELOT SAS À ANGOULÊME (16) Objectifs Objectifs Cette étude a été réalisée à la demande de la SAFT de Nersac, elle s’inscrit dans la continuité des campagnes réalisées en 2000, 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007 et consiste à pérenniser le suivi des concentrations dans l’air ambiant de l’arsenic, nickel, cadmium et plomb. Dans le cadre d’un d’arrêté préfectoral du 13 juillet 2006 pour le changement de nomenclature de 2730 vers 221, il est demandé à la société Rousselot de mettre en place un observatoire des odeurs afin de prévenir et suivre d’éventuelles nuisances olfactives générées par le site. La mise en place de l’observatoire a été réalisé par SAS Rousselot en collaboration avec ATMO Poitou-Charentes. ATMO Poitou-Charentes s’est vu confier le traitement des observations. Conclusions Comme les années précédentes, les mesures de métaux lourds réalisées en 2007 respectent cependant largement les valeurs réglementaires : • arsenic : 0.68 ng/m3 pour une valeur limite à 6 ng/m3 • plomb : 7.29 ng/m3 pour une valeur limite à 500 ng.m3 • cadmium : 0.49 ng/m3 pour une valeur limite à 5 ng/m3 • nickel : 1.20 ng/m3 pour une valeur limite à 20 ngm3 Conclusions L’observatoire est composé de 84 juges, répartis dans un cercle de 1 500 mètres centré sur l’usine. Afin de couvrir l’ensemble de l’année, les relevés ont été réalisés à raison d’une semaine d’observation quotidienne (matin et soir) par mois de mars 2007 à février 2008. A la fin des douze sessions d’observation, plus de 14 000 observations sont théoriquement attendues. ATMO Poitou-Charentes calculera un indice de gêne dans différentes zones autour de l’usine afin d’évaluer objectivement l’impact olfactif de l’usine pour les riverains. Localisation des observateurs autour de l’usine Rousselot SAS à Angoulême Les mesures de métaux lourds (nickel, cadmium, arsenic et plomb) réalisées en 2007 respectent largement donc les valeurs réglementaires. Les responsables de la SAFT indiquent que le plomb ainsi que l’arsenic ne sont pas utilisés dans leurs process et sont considérés comme des polluants électrochimiques qui nuisent à la performance ou à la durée de vie des accumulateurs Ni / Cd. Leur présence dans l’air ambiant ne peut donc pas être attribuée à la SAFT. Ratio entre la concentration moyenne relevée en métaux lourds et la valeur limite associée ratio concentration relevée sur valeur limite en % 100 % = valeur limite 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 explication : la concentration moyenne relevée pour le nickel est de 1.21 μg/m3 soit 6 % de la valeur limite règlementaire Ni, nickel Cd, cadmium As, arsenic Pb, plomb ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 41 Surveillance de la pollution de l’air autour des sites industriels Etude de la pollution de l’air en zone rurale de fond A retenir Un site permanent pour le suivi de l’ozone régional : il est situé en forêt de Chizé à 60 km au sud de Niort. En 2007, poursuite des travaux engagés dans le cadre du programme EOLIA avec la rédaction d’un article proposé à la revue Pollution Atmosphérique. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 43 Etude de la pollution de l’air en zone rurale de fond SUIVI DE L’OZONE SUR LA STATION DE CHIZÉ année 2007 Chizé Taux de fonctionnement 99 % Moyenne (μg/m3) 53 Maximum horaire (μg/m ) 143 Maximum sur 8 heures (μg/m3) 131 Nombre de jours de dépassements de la valeur 120 μg/m3 sur 8 heures (Objectif de qualité) 5 3 Le tableau ci-contre donne une synthèse, par rapport aux valeurs réglementaires, des mesures réalisées en 2007 sur la station de mesures de Chizé. L’évolution annuelle depuis 1998 montre des niveaux annuels très contrastés qui tendent globalement à baisser. Cette tendance à la baisse reflète les faibles niveaux d’ozone relevés au cours des derniers étés en raison de conditions météorologiques défavorables à la formation du polluant photochimique. L’étude des AOT40 révèle également des dépassements réguliers de la valeur-cible en moyenne sur 5 ans. En effet, la directive européenne de 2002 introduit la notion de protection de la forêt par le calcul de l’AOT40, somme des différences entre les concentrations horaires supérieures à 80 μg/m3 et 80 μg/m3, entre 8 et 20 heures d’avril à septembre. Cette valeur cible est fixée à 18 000 μg/m3/h en moyenne sur 5 ans. Evolution des AOT40, en moyenne sur 5 ans sur le site forestier de Chizé en Poitou-Charentes valeur cible Moyenne sur 5 ans AOT40 30000 en μg/m3/h ATMO Poitou-Charentes assure le suivi des niveaux de fond en ozone sur la station rurale régionale Chizé. Cette mesure permet de suivre l’ozone dans l’air ambiant loin de toute source pouvant avoir une influence sur ces concentrations. Notamment les émissions d’oxydes d’azote et des composés organiques volatils dues aux transports routiers. 20000 10000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Evolution des moyennes annuelles d'ozone sur le site rural forestier de Chizé (79) depuis 1998 70 concentration en μg/m3 L’ozone n’est pas émis directement par les véhicules et les activités industrielles. Il est formé par réactions chimiques, lors d’interactions entre les rayonnements ultraviolets du soleil et des polluants primaires précurseurs tels que les oxydes d’azote, le monoxyde de carbone, les Composés Organiques Volatils (COV) présents dans les gaz d’échappement ou les rejets industriels. Les plus fortes concentrations se rencontrent lors de conditions de fort ensoleillement et de stagnation de l’air. Il se forme dans les zones polluées, puis est transporté. Les pointes de pollution sont donc plus fréquentes en dehors des villes : en zones périurbaines ou rurales. 0 60 50 40 30 20 10 0 1998 2000 2002 2004 2006 2007 Evolution des moyennes hivernales et estivales d'ozone sur le site rural forestier de Chizé (79) depuis 1998 80 concentration en μg/m3 L’évolution des moyennes d’hiver sur le site rural montre une stabilité des niveaux moyens à environ 50 μg/m3 alors que les niveaux relevés en période estivale sont nettement plus fluctuants, l’influence des conditions d’ensoleillement et de rayonnement étant très importante. 70 60 50 40 30 20 10 0 1998 2000 2002 2004 2006 2008 comportement d'hiver (hiver 99 = 1er octobre 98 - 31 mars 99) comportement d'été Valeurs réglementaires 180 : seuil d’information Surveillance de la qualité de l’air en zones rurales exposées A retenir Dans le but d’approfondir la connaissance sur la présence des pesticides dans l’air ambiant, ATMO Poitou-Charentes a mis en place une stratégie de surveillance qui prend en compte les spécificités agricoles de la région. Chaque année, un site est sélectionné en fonction des cultures environnantes. En 2007, aucune mesure des pesticides dans l’air en milieu rural exposé n’a été réalisée. Néanmoins, un inventaire spatialisé des pesticides dans l’air a été mis en oeuvre au cours de l’année 2007. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 45 Surveillance de la qualité de l’air en zones rurales exposées En 2007, ATMO PoitouCharentes n’a pas réalisé d’étude complémentaire aux mesures effectuées de façon permanente sur le site des Couronneries. Une étude bibliographique a néanmoins été entreprise pour mieux cerner les usages agricoles en arboriculture, sujet des études complémentaires en 2008. De plus, l’inventaire des émissions liées aux usages des pesticides en région Poitou-Charentes a été finalisé. Cet inventaire répond ainsi à des orientations du Plan Régional pour la Qualité de l’Air en PoitouCharentes, institué par la Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie du 30 décembre 1996, qui recommandent en effet l’évaluation des niveaux de pesticides dans l’air ambiant. L’estimation des émissions de pesticides, réalisée à partir des données de consommations recensées par la FREDON, vient compléter les informations apportées par les mesures effectuées dans l’air par ATMO Poitou-Charentes. tonnes pour l’année 2000. A noter que parmi ces 11 substances, trois ont été interdites d’utilisation en 2003. Le pesticide le plus émis est le glyphosate, utilisé par le secteur agricole sur la majeure partie des cultures, et par les autres secteurs en raison du large champ d’action du produit. En 2000, 105 tonnes de glyphosate ont été émises à l’atmosphère. Il est suivi par deux fongicides, utilisés principalement en viticulture : le mancozebe (76 tonnes) et le folpel (63 tonnes). Les émissions de Composés Organiques Volatils en 2000 liées à l’utilisation de pesticides représentaient 936 tonnes. Bien que cette quantité ne soit pas négligeable, il ne s’agit pas d’une source majeure d’émissions de COV. Emissions par canton et par hectare de SAU d'ATRAZINE On considère séparément deux catégories d’émissions : les émissions de substances actives, et les émissions de COV de la phase inerte. Les quantités de substances actives émises dépendent de plusieurs paramètres dont, bien entendu, les quantités épandues, mais également les propriétés physico-chimiques de la substance, son mode d’application, les conditions météorologiques, et les caractéristiques du sol. Les émissions d’une cinquantaine de pesticides ont été estimées. Ces substances ont été choisies parmi celles les plus employées sur la région. Parmi les 11 substances les plus émises, on trouve 8 herbicides et 3 fongicides. Pour chacune de ces substances, les émissions à l’atmosphère dépassent les 20 0.0 - 0.1 0.4 - 0.6 DI 05-009 : Inventaire des émissions de pesticides 0.7 - 0.9 - année de référence 2000 0.2 - 0.3 1.0 - 1.5 kg/ha/an 0 15 30 60 km / La qualité de l’air intérieur A retenir Depuis 2004, ATMO Poitou-Charentes participe activement au Réseau RSEIN (Recherche Santé Environnement Intérieur), piloté par l’INERIS. La communauté d’agglomération de Niort a fait appel à ATMO PoitouCharentes pour une étude exploratoire visant à qualifier la qualité de l’air dans 6 écoles réparties sur la CAN. ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 47 La qualité de l’air intérieur A l’intérieur des locaux, les installations de combustion par exemple peuvent également émettre des oxydes d’azote, des aldéhydes, des hydrocarbures aromatiques (COV) ou aromatiques polycycliques (HAP)… Les matériaux utilisés à l’intérieur des locaux sont également une source très importante de pollution : ces substances appartiennent à plusieurs centaines d’espèces chimiques (hydrocarbures aromatiques, aliphatiques, halogénés, alcanes, cycloalcanes …) On leur associe les aldéhydes dont en particulier le formaldéhyde, l’acétaldéhyde … Une propriété commune à tous ces produits est leur grande capacité à s’évaporer à la température ambiante et de diffuser dans l’air. Le formaldéhyde se retrouve quant à lui dans les bois agglomérés, certaines mousses isolantes, moquettes et textiles, colles. De nombreuses activités domestiques (nettoyage, entretien, bricolage, loisirs, tabagisme …) constituent également des sources de pollution : elle correspondent à des productions instantanées qui disparaissent plus ou moins rapidement en fonction du mode de ventilation et de leur interaction entre elles et avec les matériaux. LE RÉSEAU «RECHERCHE SANTÉ ENVIRONNEMENT INTÉRIEUR» (RSEIN) ATMO Poitou-Charentes représente les Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air au sein du réseau RSEIN. Le réseau RSEIN, en relation avec l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur, rassemble des scientifiques français chercheurs, ingénieurs, médecins, consultants en santé environnementale de différents instituts publics, laboratoires de recherche, hôpitaux, sociétés d’étude et de conseils et associations. Les activités du réseau RSEIN sont financées par le Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable et par la Direction Générale de la Santé (Ministère de la Santé et de la Protection Sociale). Dans le cadre de ce réseau, ATMO Poitou-Charentes fait partie du Comité de Rédaction. Quatre fois par an, ce Comité se réunit afin de sélectionner les articles particulièrement intéressants parus dans le trimestre. Cette sélection est ensuite proposée aux différents membres du Réseau pour synthèse. ETUDE EXPLORATOIRE DE LA QUALITÉ DE L’AIR DANS 6 ÉCOLES SUR L’AGGLOMÉRATION NIORTAISE Objectifs L’étude a été réalisée dans 6 classes correspondant à 6 écoles (une classe par école) : les 6 écoles correspondent à des environnements de types urbain, périurbain ou rural. La mairie de Niort a sélectionné 4 écoles étant à des stades différents dans le programme pluriannuel de travaux dans les écoles. Les polluants surveillés au cours de cette étude sont ceux habituellement recherchés en air intérieur : les composés organiques volatils et les aldéhydes. En effet ces polluants sont caractéristiques des activités réalisées en air intérieur et des matériaux utilisés pour le revêtement mural, pour le sol ou pour le mobilier. Le formaldéhyde est particulièrement visé : ce polluant de l’air intérieur est classé «cancérigène» par le Centre International de Recherche sur le Cancer CIRC depuis juin 2004. De plus, cette étude d’approfondissement des connaissances s’inscrit dans le Plan National Santé Environnement (PNSE) dont l’une des 12 actions prioritaires est de « mieux connaître les déterminants de la qualité de l’air intérieur ». Conclusions Concernant les composés organiques volatils, aucune particularité d’une école par rapport aux autres ne semble se dégager. Les teneurs en benzène, polluant classé cancérigène, sont basses. Les données relevées en styrène et toluène sont également faibles par rapport aux valeurs recommandées, sur une semaine, par l’Organisation Mondiale de la Santé (260 μg/m3 sur une semaine). Les composés dont les concentrations sont les plus importantes sont le toluène, le n-décane, le n-undécane et les trois isomères du xylène. Les formaldéhyde, butanal et hexanal sont les aldéhydes les plus abondants en concentrations dans l’air des 6 classes étudiées. On pourra noter que les niveaux en formaldéhyde et autres aldéhydes étudiés dans cette étude exploratoire sont comparables aux valeurs retrouvées dans la bibliographie. L’exploitation des données obtenues au cours de cette étude semble montrer des affinités de polluants et d’écoles : on distingue ainsi des polluants dont les niveaux sont stables ou en baisse en passant de l’hiver au printemps (propanal, acroléine, butanal) et les 6 autres aldéhydes, dont le formaldéhyde, surveillés dont les niveaux sont en hausse. On peut également constater que les revêtements notamment muraux et l’aération des pièces par ouverture des fenêtres jouent un rôle important concernant les niveaux de pollution observés. Aucune classe dans les 6 écoles visitées de l’agglomération niortaise ne respecte probablement la valeur applicable à long terme : 10 μg/m3 en moyenne annuelle. C’est le cas d’un grand nombre des logements et écoles. Information et communication A retenir Près de 1100 abonnés à la lettre électronique Plus de 900 bulletins Vent d’Ouest diffusés tous les deux mois Plus de 5000 visiteurs mensuels sur les sites internet de l’association Plus de 20 participations à des événements autour des sciences, de l’environnement et des techniques En 2007, ATMO Poitou-Charentes a poursuivi ses actions de communication. Elle a co-organisé un colloque scientifique avec le LEPTAB sur le thème de la qualité de l’air dans les logements ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 49 Information et communication La loi sur l’air reconnaît dans son article 1er le droit à chacun à respirer un air qui ne nuise pas à sa santé. Le droit à l’information sur la qualité de l’air et ses effets sur la santé et l’environnement est reconnu pour chacun sur le territoire national. Ainsi la diffusion des données et l’accessibilité à l’information sur la qualité de l’air sont des axes de travail très importants pour ATMO PoitouCharentes comme pour l’ensemble des associations de surveillance de la qualité de l’air. L'indice est bon sur l'ensemble de la région poitou-charentes. de qualité de l’air en France. Repris dans la presse locale (Centre Presse, Nouvelle République), il est également affiché tous les jours dans le Point Info Environnement de La Rochelle, dans la maison de l’environnement et dans le magasin Nature et Découverte de Poitiers et sur des sites internet de collectivités. En 2007, ATMO Poitou-Charentes a poursuivi ces actions vers les bibliothèques et médiathèques de la région, en leur envoyant tous les deux mois une lettre spécifique. Ce support est destiné à être affiché dans les halls des centres de documentation. 4 10 Très mauvais 9 Mauvais 8 Mauvais 7 Médiocre 6 Médiocre 5 Moyen 4 Bon 3 Bon 2 Très bon 1 Très bon 4 3 - O3 3 - O3 3 3 4 2 - O3 4 3 3 - O3 3 L'information délivrée comprend la valeur de l'indice de qualité de l'air et le polluant à l'origine de l'indice. Rappel : -SO2 : dioxyde de soufre -NO2 : dioxyde d'azote -O3 : ozone -PM10 : poussières en suspension 4 3 - O3 3 4 3 - O3 3 L'indice de la qualité de l'air permet de caractériser quotidiennement la qualité moyenne de l'air sur une agglomération, ressentie par le plus grand nombre d'habitants. Il ne permet pas de mettre en évidence des phénomènes localisés de pollution Il est calculé à partir des mesures de 4 polluants : le SO2; NO2,O3 et PM10. Un sous indice (de 1 à 10) est calculé chaque jour par polluant en fonction des concentrations mesurées. Le plus élevé des sous-indices donne sa valeur à l'indice du jour ATMO Poitou-Charentes ZI de perigny - La Rochelle Rue A. Fresnel 17184 PERIGNY cedex Tél : 05.46.44.83.88 - Fax : 05.46.41.22.71 mail : [email protected] RENFORCEMENT DES ACTIONS EXISTANTES L’indice de la qualité de l’air est calculé tous les jours sur les 4 agglomérations chefs-lieux et sur les villes de Cognac et Airvault. L’indice de qualité de l’air est mis à disposition sur le site Internet d’ATMO Poitou-Charentes. Cet indice est mis à jour tous les matins et le soir à partir de 16h30 avec une prévision pour le lendemain pour les 4 agglomérations chefslieux, Airvault et Cognac. Au cours du mois de juillet 2007, le bulletin quotidien de l’indice a été totalement refondu pour offrir une vision régionale de la qualité de l’air. Il est envoyé sur le site Buldair (www. buldair.org) de l’ADEME, sur lequel de nombreux journaux nationaux viennent chercher les informations La lettre électronique a été mise en place en août 2003 avec 21 inscrits. D’une fréquence mensuelle, elle propose un bilan de la qualité de l’air sur le mois écoulé, un résumé des études achevées, une présentation des études en cours et une revue de presse nationale et internationale sur l’air et l’énergie. Elle est aujourd’hui envoyée à près de 1100 destinataires parmi lesquels les membres d’ATMO Poitou-Charentes, les lycées et collèges de la région, la presse locale et régionale… ATMO Poitou-Charentes dispose désormais de 3 sites Internet : www.atmo-poitoucharentes.org et deux sites thématiques : www.ozone-poitoucharentes.org www.emissions-poitoucharentes.org L’ensemble des connexions sur ces sites ne cesse d’augmenter : passant d’une moyenne de 3075 connexions mensuelles en 2005 à une moyenne de 4410 connexions mensuelles en 2006 et à 5463 en 2007. Le nombre de connexions a donc augmenté sur les trois sites, le nombre d’abonnés à la lettre électronique est resté stable. Les téléchargements ont également connu un certain succès : + 16 % pour les «Vent d’Ouest», + 21 % pour les rapports d’études. La refonte du site internet a été engagée en 2007 et s’est finalisée par l’ouverture du nouveau site le 19 mars 2008. La surveillance des pollens est réalisée de février à septembre. La diffusion des bulletins allergo-polliniques est assurée par télécopie, messagerie électronique et sur le site Internet d’ATMO Poitou-Charentes. En 2007, le réseau de diffusion a été étendu, en particulier sur Angoulême, et compte désormais près de 200 destinataires, essentiellement composés de pharmacies et médecins. Le rapport d’activité pour l’année 2006 a été réalisé et distribué lors de l’assemblée générale du 23 mai 2007. Plus de 150 rapports annuels de 2006 ont été diffusés (diffusion papier et téléchargements). Nous passons en moyenne 22 heures sur 24 en espace clos ou semi-clos, que cela soit dans les logements, lieux de travail, écoles, espaces de loisirs, commerces, transports, ... L'air qu'on y respire peut avoir des effets sur le confort et la santé, depuis la simple gêne odeurs, somnolence, irritation des yeux et de la peau - jusqu'à l'aggravation ou le développement de pathologies comme par exemple les allergies respiratoires. Les effets de la pollution intérieure sur la santé ne sont que partiellement connus : en effet, les liens entre l'exposition aux polluants et le développement d'une maladie ou d'un symptôme n'ont pas encore été suffisamment étudiés. La contribution de la qualité de l'air intérieur à certaines maladies reste encore à identifier et à évaluer. Il existe deux types d'exposition : l'exposition des personnes à de fortes doses de polluants dans un environnement intérieur, l'exposition continue à de faibles doses de polluants sur de longues périodes (qui peut avoir des conséquences importantes à court ou long terme). La question de la qualité de l'air intérieur est ainsi une préoccupation majeure de santé publique, car l'ensemble de la population est concerné, et plus particulièrement les personnes sensibles et fragiles (enfants, personnes âgées ou immunodéprimées, malades pulmonaires chroniques). Tous les lieux de vie clos ou semi-clos sont concernés par la pollution intérieure. a qualité de l'air en Poitou-Charentes «Vent d’Ouest» est le bulletin d’information d’ATMO PoitouC h a r e n t e s . Bimestriel, il est diffusé à environ 950 destinataires. Sur le site internet, les bulletins sont également disponibles par téléchargement. Chaque étude réalisée par ATMO Poitou-Charentes fait l’objet d’un rapport. Ces documents sont diffusés auprès de tous les publics : ainsi leur mise en ligne permet d’assurer un meilleur accès à l’information. Ces rapports sont également disponibles au format papier sur simple demande. Information et communication ÉVÈNEMENTIELS Manifestations Comme chaque année, ATMO PoitouCharentes a participé à plusieurs manifestations sur la région PoitouCharentes, évènements dont le thème se rapporte aux secteurs d’activité de l’association : sciences, techniques et environnement. • Café scientifique du Cébron organisé par l’association la BETAPI le 8 février 2007 • Foire Expo de Niort le 6 mai 2007 • Melle en scène les 27 et 28 avril 2007 Café scientifique de la • Gibauderie à Poitiers le 21 mai 2007 La Journée Mondiale de • l’Océan le 8 juin 2007 Le Festival de Tonnay• Boutonne le 1er septembre 2007 • La Foire Expo de La Rochelle le 1er septembre 2007 • Les Journées de l’Environnement de Luçon en Vendée les 1er et 2 septembre 2007. Manifestation tenue par ATMO Poitou-Charentes en partenariat avec Air Pays de la Loire • Le Forum de Périgny le 15 septembre 2007 • La journée sans voiture à La Rochelle le 5 octobre 2007 • Le Forum de l’Environnement de Poitiers les 21 et 22 septembre 2007 • La fête de la Science à La Rochelle, en collaboration avec Météo France et les Petits Débrouillards, le 13 octobre 2007 • Le Rallye du Souffle à la Rochelle le 13 octobre 2007 Inauguration du capteur de pollens d’Angoulême - mai 2007 Colloques Sensibilisation ATMO Poitou-Charentes a participé cette année à 3 colloques de thèmes différents : • Colloque des Techniciens Territoriaux de France le 13 avril 2007 à Poitiers. Conférence d’ATMO Poitou-Charentes sur la surveillance de la qualité de l’air et le rôle d’expert et de conseil des AASQA. • Les 7 et 8 juin 2007, colloque « la qualité de l’air dans les logements » co-organisé par le LEPTAB, ATMO Poitou-Charentes, le Réseau RSEIN, l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) et le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB). Animation d’une session par ATMO Poitou-Charentes. Colloque sur la biodiversité • dans le cadre de Chizé 3 organisé par l’Observatoire Régional de l’Environnement Poitou-Charentes. Conférence d’ATMO Poitou-Charentes sur la surveillance aéropollinique en Poitou-Charentes et l’utilisation de ces mesures et comptages pour préserver la biodiversité. En 2007, les demandes d’interventions ont été moins nombreuses : ATMO Poitou-Charentes est intervenue essentiellement quand son intervention était intégrée par l’enseignant dans un projet de classe ou d’école : • Cinérencontres de Saintes autour de la thématique des changements climatiques le 30 janvier 2007. ATMO PoitouCharentes est allée à la rencontre de 170 lycéens de la région saintaise venus dans un premier temps découvrir le film «une vérité qui dérange» d’Al GORE et débattre des actions quotidiennes à mettre en oeuvre pour limiter notre impact. «10 plaidoyers pour un • changement durable» le 23 février 2007 en partenariat avec le Conseil Régional PoitouCharentes Intervention en plusieurs • classes du Lycée Gaston BARRE de Niort le 5 avril 2007 : une centaine d’élèves a ainsi été sensibilisée à la pollution de l’air La même intervention a • ensuite été réalisée au collège de Courçon auprès d’élèves de 3ièmes Présentation du matériel de mesure lors de la Fête de la Science La mise à disposition d’outils réalisés spécifiquement pour soutenir les enseignants à aborder le thème de l’air auprès des élèves et l’aide directe apportée aux enseignants pour préparer ce sujet ont permis à ATMO Poitou-Charentes de réaliser moins d’interventions en milieux scolaires tout en restant représentée. Visite de station : ici le laboratoire de métrologie d’ATMO Poitou-Charentes ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 51 Information et communication ATMO Poitou-Charentes dispose de trois jeux d’exposition sur ses activités, de deux jeux relatifs à des généralités sur l’air et d’un jeu sur le dispositif national de surveillance. Ces expositions sont disponibles gratuitement à tous sur simple demande auprès d’ATMO PoitouCharentes. En 2007, le taux moyen de prêt d’une exposition est de 33 % du temps sur l’année, soit 120 jours de prêt. Les mois d’été et les vacances scolaires sont des périodes creuses, les structures sollicitant les expositions étant majoritairement les établissements scolaires. Conclusion et perspectives ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 53 Conclusions et perspectives Le dispositif de surveillance de la qualité de l’air mis en place sur la région Poitou-Charentes correspond aux besoins et aux attentes des différents acteurs de la région. Ainsi, le nombre de stations permanentes a été optimisé dès 1994, lors de la régionalisation de la surveillance de la qualité de l’air. La stratégie de surveillance à 5 ans envisagée par ATMO Poitou-Charentes se décline aujourd’hui sur 3 axes de travail : • 1. Les perspectives à cinq ans ne montrent pas d’évolution du nombre de stations sur la région. Toutefois, afin de rester cohérent avec les attentes locales et d’assurer une surveillance optimale, le dispositif déployé devra subir quelques aménagements afin de prendre en compte le manque actuel d’information sur certains composés (notamment métaux lourds et hydrocarbures aromatiques polycycliques). 2. Un état initial de la pollution de proximité automobile a été réalisé sur les agglomérations de Poitiers, Angoulême et Niort. Cette surveillance doit être pérennisée. • • 3. Avec 17 stations fixes, le dispositif permanent est adapté à la problématique régionale. La prise en compte de la modélisation comme outil à part entière dans le dispositif de surveillance constituera ce troisième axe de développement. Il est en effet indispensable d’accroître géographiquement la surveillance et l’information du public. ATMO Poitou-Charentes va donc consacrer une partie de son activité au développement et à la mise en place opérationnelle d’outils de modélisation à différentes échelles : échelle de la rue avec des modèles de type « rue », de l’agglomération avec des modèles de type gaussien (ADMS Urban), ou de la région avec la valorisation de la plate-forme nationale de prévision PREV’Air dans SYRSO, le système régional de surveillance de l’ozone. POINT SUR LE RÉSEAU PERMANENT EN 2008 En 2008, ATMO Poitou-Charentes va donc poursuivre ses actions sur son réseau permanent de mesure de la qualité de l’air : 2 stations rochelaises vont être arrêtées en raison des très faibles valeurs de pollution obtenues en dioxyde de soufre et hydrocarbures (les appareils arrivant en fin de vie, ils ne seront pas renouvelés), 3 des 16 stations permanentes vont subir en 2008 des travaux suite à de nouveaux aménagements. De plus, des appareils de mesure des particules fines (de diamètre inférieur à 2.5 μm : PM2.5) vont être mis en œuvre en particulier dans des environnements urbains afin de répondre notamment aux futures exigences européennes. La mesure en proximité automobile va être développée afin de mieux évaluer la pollution maximale à laquelle peut être exposée la population vivant dans l’environnement immédiat d’un axe supportant un trafic important. Ce sera l’opportunité de mesurer sur ce type de site les particules de type PM10 (de diamètre inférieur à 10 μm) et PM2.5 mais aussi les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). 2008 sera également l’année de la mise à jour intégrale de l’inventaire spatialisé régional des émissions pour l’année 2003 et la mise en œuvre de la 1ère phase de sa réactualisation avec les données d’émissions 2006. Un programme d’évaluation des niveaux de HAP et métaux lourds en milieux urbain et rural sera engagé dès le début de l’année en vue de répondre aux exigences européennes. E T U D E S COMPLÉMENTAIRES EN ZONE URBAINE La surveillance de la qualité de l’air en zone urbaine va être poursuivie avec la programmation de 4 études dont l’étude de la qualité de l’air avant aménagement dans le quartier de la gare à Poitiers : état initial, étude de scénarii et mesures après travaux. Dans le cadre du projet SUCCESS, CIVITAS, ATMO Poitou-Charentes réalise une étude sur 3 ans (débutée en septembre 2006), afin de fournir des indicateurs concernant la pollution atmosphérique sur 3 zones où des aménagements ou créations de voies de bus vont être mis en place. ETUDES EN ZONE INDUSTRIELLE L’étude de la pollution autour des zones ou sites industriels constituera, comme chaque année maintenant, une part importante de la charge de travail de l’association. 9 campagnes d’étude différentes sont programmées sur l’année 2008 : elles concernent les 4 départements de la région et permettront le suivi des dioxines et furannes dans l’air, du dioxyde de soufre, des particules mais aussi des composés organiques volatils et des métaux toxiques… ETUDES EN MILIEU AGRICOLE Après une année 2007 ayant servi à préparer l’étude de pesticides en milieu arboricole (recherche de la liste des molécules de pesticides à surveiller et mise au point avec les laboratoires d’analyses), l’année 2008 sera l’année de la concrétisation avec des campagnes de mesures prévues dans les Deux-Sèvres. Le site de Couronneries à Poitiers reste le site de référence de mesure de pesticides en milieu urbain, site permettant de comprendre le comportement des différentes molécules. ATMO Poitou-Charentes Conclusions et perspectives dispose aujourd’hui d’une base de travail de 5 ans de données de pesticides sur ce site. LA SURVEILLANCE AÉROPOLLINIQUE EN POITOU-CHARENTES En cours d’année 2007, ATMO Poitou-Charentes, en collaboration avec le Conseil Régional, la DDASS de la Charente, la DRASS PoitouCharentes et le Réseau National de Surveillance Aérobiologique, a installé un troisième capteur allergopollinique sur Angoulême. L’année 2008 sera la première année de son fonctionnement complet, la 6ème année pour le site de Poitiers et la 11ème année pour le site de La Rochelle. LA QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR : POURSUITE DES TRAVAUX L’année 2008 sera probablement marquée par une multiplication des études menées en air intérieur par les associations de surveillance de la qualité de l’air. En PoitouCharentes des études sont en cours de réflexion. ATMO Poitou-Charentes continuera par ailleurs à représenter les Associations de Surveillance de la Qualité de l’air au sein du réseau RSEIN (Réseau Santé Environnement Intérieur), réseau national d’experts en qualité de l’air intérieur. MAIS AUSSI S E N S I B I L I S E R , I N F O R M E R , COMMUNIQUER… En 2008, les actions de communication vont se poursuivre. Il s’agit de consolider la politique de communication initiée depuis plusieurs années avec l’indice quotidien de la qualité de l’air, le maintien de l’attractivité des sites Internet institutionnel et thématiques, la lettre mensuelle électronique à laquelle on peut s’inscrire sur le site Internet, le bulletin d’information Vent d’Ouest, … La publication scientifique sera accentuée en 2008. ATMO PoitouCharentes a réalisé en 2001 des travaux statistiques relatifs aux plans d’échantillonnage appliqués à la qualité de l’air. Ces études ont fait l’objet d’une publication dans la revue « Pollution Atmosphérique » en 2004. En 2007, deux articles relatifs à l’air intérieur et à l’étude comportementale de l’ozone sur la façade atlantique française sont parus dans le magazine « Pollution Atmosphérique ». ATMO PoitouCharentes va continuer à proposer aux diverses revues scientifiques des articles concernant ses travaux. Comme chaque année, ATMO Poitou-Charentes sera présente lors des diverses manifestations liées à l’environnement : Printemps de l’Environnement, Semaine du Développement Durable, journée sans voiture, Forum des Acteurs de l’Environnement, Fête de la Science…. T R A V A I L L E R À L’AMÉLIORATION DES CONNAISSANCE DANS LA RÉGION MAIS AUSSI AUX NIVEAUX INTER-RÉGIONAL ET NATIONAL Pour cela ATMO Poitou-Charentes participe activement à deux grands projets (EDEN et ELFE) visant l’amélioration des connaissances de la pollution de l’air et son impact sur la santé et poursuit ses collaborations inter-régionales. Estimation des niveaux de pollution dans l’air ambiant à proximité du domicile des femmes de la cohorte Eden L’objectif de l’étude EDEN-Air est de caractériser la relation entre les niveaux de pollution auxquels les femmes enceintes de la cohorte Eden sont soumises («exposition») et la croissance intra-utérine de leur enfant. Un suivi après la naissance est également réalisé jusqu’à l’âge de 5 ans. La croissance intra-utérine est estimée à partir des mesures échographiques réalisées en cours de grossesse, ainsi que du poids de naissance corrigé de la durée de gestation. ATMO Poitou-Charentes participe à l’évaluation de l’exposition de femmes enceintes et enfants à partir des échantillonneurs passifs et des stations permanentes de mesures. Participation au Projet ELFE Le projet ELFE (Etude Longitudinale Française depuis l’Enfance) consiste au suivi d’une cohorte, représentative au plan national, de 20 000 enfants de la naissance à l’âge adulte dans une approche pluridisciplinaire (santé, lien santé/ environnement, aspects sociaux, aspects démographiques...). Concernant l’exposition à la pollution atmosphérique, l’étude de la cohorte ELFE sera un atout pour mettre en lien l’apparition de certaines pathologies avec les mesures des expositions des enfants à une pollution via différents milieux dont l’air et l’eau. Les poumons des enfants étant en plein développement, les dommages (troubles respiratoires des voies aériennes supérieures ou inférieures) causés par une exposition prolongée à des polluants atmosphériques peuvent nuire à ce développement et entraîner des maladies pulmonaires chroniques. L’apparition de ces pathologies sera observée et documentée. Elles seront mises en relation avec l’exposition des enfants à la pollution atmosphérique en tenant compte des facteurs de confusion connus (tabagisme passif...). En 2007 et 2008, les AASQA travailleront à la mise en place d’une méthodologie unique pour le calcul de l’exposition afin de fournir annuellement des niveaux d’exposition cohérents pour les enfants habitant sur leurs zones de compétence (région Poitou-Charentes pour ATMO PoitouCharentes). ATMO Poitou-Charentes - Rapport annuel 2007 - page 55 Conclusions et perspectives Le système SYRSO (SYstème Régional de Surveillance de l’Ozone) Cet outil permet le suivi de la pollution photochimique à partir des prévisions réalisées par la plateforme PREV’AIR : il est utilisé par les associations de surveillance de la qualité de l’air de Poitou-Charentes, Bretagne, Limousin, Aquitaine, Auvergne et Lorraine. Il permet l’archivage et la consultation des prévisions PREV’AIR, la production de cartes pour la diffusion sur Internet, la gestion de cartes de vigilance. En 2008, en plus du développement de la base du système, il est prévu la mise en place de modules complémentaires : • Calcul de score afin de suivre précisément la qualité de la prévision PREV’AIR • Calcul de l’indice ATMO dans l’objectif de diffusion de prévisions régionalisée • Adaptation statistique locale afin de cartographier en temps réel l’état des concentrations en ozone sur la région. Ce module devrait à terme proposer aussi le calcul d’indicateur annuel (nombre de dépassements, AOT 40 …)