1813,1916 : même
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1813,1916 : même
NOV 13 Mensuel OJD : 59582 Surface approx. (cm²) : 355 N° de page : 76 Page 1/1 HISTOIRE 1813,1916 : même combat Si l'abondance de livres qui s'annoncent semble confirmer que « celle qu'on prèfère, c'est la guerre de 14-18 », on aurait tort de bouder les ouvrages consacrés à la bataille de Leipzig. A oût 2014 est pourtant lom, se permettra de préférer le parti pris de et novembre 2018 plus en Stephane Calvel - traiter a part cette dimencore, maîs, déjà les livres sion de la bataille plutôt que celui de Bruno abondent et I on semble faire Colson - mélanger les corps a corps des sol la guerre avant même qu'elle dats qui font la bataille et les tête-a-tête de n'ait commence II y a ceux qui embrassent ceux qui la dirigent les quatre annees de la Grande Guerre d'un Au delà toutefois des styles de récit, l'accoup D'autres s attachant a I histoire d un cord se fait sur l'analyse de la bataille moment fort, anticipent franchement sur la et les significations dè l'événement date anniversaire, et c'est l'excellent Verdun Les causes de la défaite d abord Cer21 fevrier 1916, de Paul Jankowski, que la col tes, les adversaires de Napoleon raslection Les Journees qui ont fait la France ac semblent des forces supérieures en cueille dans son giron Reste t il alors encore nombre Certes, la trahison des Saun peu de place pour des ouvrages qui ne Irai xons et leur passage du cote des Allies tcraicnt pas dc la Premiere Guerre mondiale ' coalises est un coup dur pour le camp Eh bien oui, car, en cet automne 2013, une français Certes, l'évacuation de Leipautre commémoration s offre celle de la zig s imposant, le dynamitage mop bataille de Leipzig, qui vit s affronter dans portun du pont de I Ester transforme les plaines d'Allemagne orientale un demi le mouvement de retraite en débâcle million d'hommes et, surtout, qui eon Maîs, outre ces raisons de circonssomme la premiere défaite de Napoleon tance, la défaite de Napoleon tient esLa retraite de Russie est en effet une cata sentiellement au fait qu'il ne parvient strophe et la Berezina, une terrible epreuve pas a realiser le schema tactique vainmaîs c'est une bataille gagnée Tandis que queur qui était sa marque depuis la Leipzig est bien une bataille perdue campagne d'Italie empêcher que les Deux ouvrages, l'un de Stephane Calvel, l'autre de LffÊataiHe cfe Bruno Colson, font le récit de Leipzig en octobre cette effroyable boucherie Us s'attachent, comme il se doit désormais, a tenir ensemble le contexte international et les rapports de forces entre adver saires les buts de guerre des belligérants, les moyens hu mains et matériels mis en œu vre, les operations militaires sur le terrain, les choix tac tiques effectues par les chefs la réalité vécue des combats enfin, telle que des officiers subalternes et des soldats du rang ont pu en laisser temoi gnage Sur ce dernier point, on VENDEMIAIRE 9150597300524/GLB/OTO/2 adversaires joignent leurs forces et ainsi les battre séparément chacun leur tour Ajoutons deux autres facteurs la \ olonte farouche du tsar Alexandre d'en finir avec Napoleon et aussi la puissante montee du nationalisme allemand nourri de l'esprit de revanche des Prussiens, obsèdes par l'idée de venger l'humiliation d'Iena Et puis Leipzig, premiere défaite de Napoleon, c'est aussi la premiere grande bataille ou l'artillerie, la puissance de feu, emporte la decision par quoi, sans artifice nous pouvons l'associer a cet autre enfer de feu que fut Verdun Cette « journee qui fit la France », le 21 fevrier 1916, c'est le jour de l'attaque allemande montee a I assaut de Verdun Maîs cette bataille la dura huit mois et fit 300 DOO morts Sous ce rapport de la duree et des morts, il n est d'ailleurs pas inutile de comparer les ba tailles entre elles Leipzig c'est 200 000 morts maîs en quatre jours Et avec ses quatre jours, Leipzig est la premiere grande bataille des temps modernes qui dure aussi longtemps Sinon Bouvmes c'est un seul dimanche et Valmy, une petite demi-journée d'été ' Verdun donc,« la bataille symbole de toute la guerre 14 18 » selon Mau nceGenevoix Et pourtant Paul Jankowski démontre avec autorite que cette bataille n est « ni Waterloo, rn Sedan ni Koursk, ni Stalingrad », qu elle n'a pas le caractère d une bataille décisive - la bataille de la Marne ayant pour le coup plus sûrement mis I ennemi en echec qu elle n'est me me pas l'épisode le plus meurtrier de la guerre Alors pourquoi cette gloire f Parce que la memoire, plus que l'histoire, nous dit Paul Jankowski, a fait de Verdun un emblème Emblème de l'union patriotique emblème du courage et du sacrifice En notant qu'« il a fallu du temps pour comprendre que Verdun serait la dernière grande victoire fran çaise » l'histonen americain accomplit brillamment son programme montrer que Verdun a « fait » k France autant que la France a fait Verdun Eléments de recherche : EDITION VENDEMIAIRE ou VENDEMIAIRE : toutes citations Marc Riglei •k-k-k Leipzig, 1813, La Guerre des peuples par Stephane Calvel, 320 p Vendémiaire 20 € if-k if Leipzig La Bataille des nations, 16-19 octobre 1813 par Bruno Colson, 498 p Perrin, 25 € •k+++Verdun 21 fevrier 1916 par Paul Jankowski, traduit de I anglais (Etats Unis) par Patrick Hersant 412 p Gallimard 25 €