così fan tutte

Transcription

così fan tutte
COSÌ FAN TUTTE
Wolfgang Amadeus Mozart
nouveau spectacle
OPERA BUFFA EN DEUX ACTES
1790
DIRECTION MUSICALE
Philippe Jordan
MUSIQUE
Wolfgang Amadeus Mozart
(1756-1791)
MISE EN SCÈNE
CHORÉGRAPHIE
Anne Teresa De Keersmaeker
LIVRET
Lorenzo Da Ponte
DÉCORS | LUMIÈRES
Jan Versweyveld
DORABELLA Michèle Losier /
Stephanie Lauricella
(31 jan., 7 fév.)
En langue italienne
Surtitrage en français et en anglais
COSTUMES
Dries Van Noten
FERRANDO Frédéric Antoun /
Cyrille Dubois (31 jan., 7 fév.)
DRAMATURGIE
Jan Vandenhouwe
GUGLIELMO Philippe Sly /
Edwin Crossley-Mercer
(31 jan., 7 fév.)
CHEF DES CHŒURS
Alessandro Di Stefano
Orchestre et Chœurs
de l’Opéra national de Paris
• @ PALAIS GARNIER
FIORDILIGI
Jacquelyn Wagner /
Ida Falk-Winland
(31 jan., 7 fév.)
DON ALFONSO Paulo Szot /
Simone Del Savio
(31 jan., 7 fév.)
DESPINA
Ginger Costa-Jackson /
Maria Celeng (31 jan., 7 fév.)
Avec, en alternance, les danseurs
de la Compagnie Rosas
et du Ballet de l’Opéra national
de Paris
La création
Così fan tutte est créé au Burgtheater de
Vienne le 26 janvier 1790. La création
française a lieu au Théâtre des Italiens de
Paris, le 28 janvier 1809.
L’œuvre
Così fan tutte a été commandé à Mozart
début septembre 1789, par l’empereur
Joseph II qui, d’après la légende, aurait
lui-même choisi le sujet : un fait divers
qui venait de défrayer la chronique mondaine. Lorenzo da Ponte eut à nouveau
la charge du livret : Mozart avait déjà
fait appel à lui pour ses deux précédents
ouvrages et surtout il avait créé avec lui
l’opéra moderne, c’est à dire un opéra où
l’orchestre quitte son simple rôle d’accompagnateur pour éclairer en profondeur la
psychologie des personnages.
Così fan tutte fait partie, avec La Clémence
de Titus, des opéras de Mozart qui ont
suscité le plus de malentendus. Pendant
bien longtemps, on n’a voulu y voir qu’une
comédie galante, un « marivaudage »
frivole pour lequel le compositeur avait
écrit une musique charmante, mais superficielle. Le livret de Da Ponte, il est vrai,
après les audaces des Noces de Figaro et
de Don Giovanni, a pu sembler conventionnel. Mais il est habile, bien construit, toujours théâtral, et Mozart, avec sa musique
sensuelle, brûlante, passionnée, lui a
donné des prolongements psychologiques
insoupçonnés : il lui a fait poser les questions essentielles de l’amour et lui a insufflé un fond de gravité que ne possédait pas
la farce initiale.
L’œuvre à l’Opéra de Paris
L’ouvrage entre au répertoire de l’OpéraComique en 1920, dans une adaptation française, sous la direction d’André Messager.
Ce n’est qu’en 1963 que l’Opéra-Comique
affiche enfin l’œuvre dans sa version originale, dans une production du Festival
d’Aix-en-Provence. L’opéra de Mozart est
représenté pour la première fois au Palais
Garnier le 17 mai 1974, dans une mise en
scène de Jean-Pierre Ponnelle (qui signait
aussi les décors et les costumes), sous la
direction musicale de Josef Krips (en alternance avec Serge Baudo), avec Margaret
Price (Fiordiligi), Jane Berbié (Dorabella),
Tom Krause (Guglielmo), Ryland Davies
(Ferrando), Teresa Stratas / Danièle Perriers
(Despina), Gabriel Bacquier (Don Alfonso).
Plusieurs distributions alterneront dans
cette même production jusqu’en 1980.
Così fan tutte revient à l’Opéra Comique
le 17 avril 1982, sous la direction de
Gustave Kuhn, dans une mise en scène de
Jean-Claude Auvray, décors et costumes
Bernard Arnould (production de l’Opéra de
Nancy), avec Felicity Lott, Alicia Nafé, Dale
Duesing, Eberhardt Büchner, Hildegard
Heichele, Richard Van Allan. En 1996, une
nouvelle mise en scène d’Ezio Toffolutti
(qui signait aussi les décors et les costumes) réunissait Susan Chilcott/Emily
Magee, Susan Graham, Simon Keenlyside,
Rainer Trost, Eirian James et William
Shimell, sous la direction de Jeffrey Tate.
En 2005, Patrice Chéreau signait une nouvelle mise en scène (coproduction avec le
Festival d’Aix-en-Provence) avec Erin Wall,
Elina Garanca, Stéphane Degout, Shawn
Mathey, Barbara Bonney et Ruggero
Raimondi. La production d’Ezio Toffolutti
sera reprise en 1998, 2000, 2003, 2011,
2013. Cette année, un nouveau spectacle
sera à l’affiche du Palais Garnier. Il sera mis
en scène par la chorégraphe Anne Teresa
De Keersmaeker.
Synopsis
Un maître-manipulateur improvise une
comédie où des amants mis à l’épreuve de
l’éloignement vont échanger leurs cœurs.
Così fan tutte ! Ainsi font-elles toutes ! Et
eux que font-ils ? Au terme de cette école
d’une journée, quelle leçon nous donnent
Mozart et Don Alfonso ? Que rien n’est
jamais acquis et que l’amour n’est pas une
question de preuve, mais un apprentissage
de chaque instant.
ACTE I
À Don Alfonso, philosophe d’âge mûr, qui
ironise sur la constance des femmes,
Ferrando et Guglielmo, deux jeunes officiers, opposent leur confiance inébranlable
en la fidélité de leurs fiancées respectives,
Dorabella et Fiordiligi. Don Alfonso parie
cent sequins que l’amour des deux jeunes
filles peut changer d’objet en vingt-quatre
heures. Sur leur honneur de soldats, les
deux jeunes gens s’engagent à obéir en
tout à Don Alfonso pendant cette journée.
Persuadés de leur victoire, ils débattent
déjà de ce qu’ils feront de l’argent gagné :
une sérénade à sa belle pour Ferrando, un
banquet pour Guglielmo.
Dans un jardin en bord de mer, Fiordiligi
et Dorabella contemplent amoureusement
les médaillons renfermant les portraits de
leurs fiancés. Don Alfonso, simulant la plus
profonde affliction, annonce aux jeunes
filles qu’un ordre de mobilisation frappe
leurs amants et qu’ils doivent partir sur le
champ. Les deux officiers viennent faire
leurs adieux à leurs fiancées dont le désespoir provoque le commentaire ironique de
Don Alfonso.
Despina, la femme de chambre, maugrée
contre sa condition de domestique.
Dorabella manifeste un chagrin grandiloquent qui inquiète tout d’abord Despina.
Lorsqu’elle en apprend la raison, elle
conseille à ses maîtresses de profiter de
l’absence de leurs fiancés pour s’amuser. Indignées, Fiordiligi et Dorabella se
retirent. Don Alfonso demande à Despina
de l’assister dans son projet, moyennant
récompense, mais sans lui révéler toute la
supercherie. Il introduit alors Ferrando et
Guglielmo déguisés en Albanais. De retour,
Fiordiligi et Dorabella trouvent Despina en
compagnie de ces deux « étrangers ». Elles
manifestent leur indignation.
Don Alfonso, feignant d’arriver, présente
les « Albanais » comme des amis de longue
date. Guglielmo vante son physique avantageux et celui de son compagnon, ce qui
provoque la sortie offusquée des deux
sœurs. Si Ferrando et Guglielmo se voient
déjà vainqueurs, Don Alfonso ne se tient
pas pour battu.
Dans le jardin, les jeunes filles se
lamentent. Les deux « Albanais » feignent
de se suicider sous leurs yeux en avalant
du poison. Don Alfonso appelle à l’aide
un médecin disciple de Mesmer, qui n’est
autre que Despina déguisée. Les deux
suicidés ressuscitent miraculeusement et
se remettent aussitôt à faire la cour aux
jeunes filles.
ACTE II
Despina donne aux deux sœurs un cours
sur la manière de se comporter avec les
hommes. Fiordiligi et Dorabella consentent
à se divertir un peu en compagnie des
« Albanais », chacune choisissant sans le
savoir le fiancé de l’autre.
Les soupirants chantent une sérénade
à leurs belles. Dorabella ne résiste pas
longtemps à l’ardeur de Guglielmo et
lui cède le médaillon qui contient le portrait de Ferrando. Fiordiligi, en revanche,
repousse Ferrando malgré le trouble croissant qu’elle sent s’éveiller en elle. Quand
Ferrando rapporte à son ami l’échec de ses
avances, il est alors confronté à la trahison de Dorabella. Guglielmo déclare avoir
gagné la moitié du pari. Don Alfonso les
rappelle à leur promesse : tout n’est pas
encore joué. Fiordiligi, qui se sent de moins
en moins sûr d’elle, décide de rejoindre son
fiancé à l’armée mais Ferrando s’interpose.
Cette fois-ci, elle ne peut résister à sa brûlante déclaration et capitule. Don Alfonso
triomphe : Così fan tutte (ainsi font-elles
toutes !). Il tempère la colère des deux officiers et leur propose d’épouser leurs belles
le soir même.
On prépare le mariage. Despina, déguisée
en notaire, établit les faux contrats. À l’ins-
tant précis de la signature, une marche
militaire annonce le retour des fiancés.
Les jeunes filles sont paniquées. Les
« Albanais » font semblant de se cacher et
reviennent en fait sous leur vraie identité.
Ils font mine de découvrir le faux notaire
et les contrats de mariage et demandent
des explications à leurs fiancées atterrées.
Don Alfonso révèle alors la supercherie et
demande aux quatre jeunes gens de s’embrasser et de se taire.
Anne Teresa
De Keersmaeker
MISE EN SCÈNE
En 1980, après des études
de danse à l’école Mudra
de Bruxelles, puis à la Tisch School
of the Arts de New York,
Anne Teresa De Keersmaeker,
née en 1960 à Malines en Belgique,
marque les esprits avec
sa première composition
chorégraphique Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich.
En 1983, elle établit à Bruxelles sa compagnie de danse Rosas
dont l’œuvre fondatrice Rosas danst Rosas, fusionnant gestes
quotidiens et mouvement formel abstrait, révèle une signature
chorégraphique innovante.
En 1992, Rosas est choisie comme compagnie résidente
au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles par son nouveau directeur
Bernard Foccroulle. En découle une collaboration artistique
mais aussi intellectuelle et pédagogique : en 1995, Anne Teresa
De Keersmaeker y fonde une école de danse contemporaine,
P.A.R.T.S, qui s’est imposée comme le principal centre européen
de formation de chorégraphes et de danseurs parmi les plus
avant-gardistes du monde de la danse.
Jusqu’en 2007, Anne Teresa De Keersmaeker développe à
La Monnaie un vaste corpus de spectacles qui confrontent
la danse avec des partitions musicales de toutes les époques.
Des œuvres comme Drumming (1998) et Rain (2001), aux vastes
structures géométriques et aux motifs obsédants auxquels
participe l’ensemble de musique contemporaine Ictus, deviennent
emblématiques de l’identité de Rosas. Elle créé de vastes pièces
d’ensemble (Toccata en 1993 sur la musique de J.S. Bach ;
Verklärte Nacht en 1995 sur la musique de Schönberg), s’aventure
vers le théâtre et le texte (I said I en 1999, In real time en 2000)
et intensifie le rôle de l’improvisation dans ses créations
en travaillant à partir de musique indienne ou de jazz – (But If
a Look Should) April Me (2002) ; Bitches Brew / Tacoma Narrows
(2003). Anne Teresa De Keersmaeker dirige également plusieurs
opéras à La Monnaie : elle signe notamment en 2004 la mise
en scène de Hanjo de Toshio Hosokawa.
En 2008, la création de The Song, plus bâtie autour du silence
et de l’espace scénique qu’autour de la musique, marque
un certain virage dans son travail. Le diptyque En atendant et
Cesena – œuvres présentées dans le cloître des Célestins lors
des éditions 2010 et 2011 du Festival d’Avignon– joue quant à lui
avec la lumière et le temps. En 2013, elle revient à la musique
de J.S. Bach dans Partita 2 (duo dansé avec Boris Charmatz)
et explore aussi la musique du XXe siècle avec Vortex Temporum
sur l’œuvre du même nom écrite en 1996 par Gérard Grisey
puis Golden Hours (As you like it) en 2015 sur l’album de Brian Eno
Another Green World (1975). La chorégraphe poursuit également
sa recherche du lien entre texte et mouvement dans Die Weise von
Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke (2015), création basée
sur le texte éponyme de Rainer Maria Rilke.
En 2011, une œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker est dansée
pour la première fois par une autre compagnie que la sienne avec
l’entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris de Rain,
suivent en 2015 Quatuor n°4, Die Grosse Fugue et Verklärte Nacht
pour un programme Bartók / Beethoven / Schönberg.
La chorégraphe renouvelle sa collaboration avec l’Opéra de Paris
lors de la saison 2016 / 2017 en tant que metteur en scène dans
une nouvelle production de Così fan tutte.
PIETRO
MASCAGNI
(1863-1945)
Pietro Mascagni naît à Livourne en 1863.
Son père voudrait qu’il étudie le droit,
mais il préfère étudier la musique
au Conservatoire de Milan où il a Ponchielli
comme professeur et Puccini comme
condisciple. Puis il abandonne ses études et devient le directeur
d’une petite troupe d’opérette. Il s’installe dans une petite ville, Cerignola,
où il devient professeur de musique et chef du petit orchestre local.
En 1888, l’éditeur milanais Sonzogno lance un concours destiné à inciter
de jeunes compositeurs inconnus à écrire des opéras en un acte.
Mascagni demande à deux amis de lui écrire un livret d’après une nouvelle
de Giovanni Verga très populaire à l’époque, sur un drame villageois,
Cavalleria rusticana : en deux mois seulement, Pietro Mascagni achève
son opéra. Il obtient le premier prix, et l’œuvre est créée le 17 mai 1890
à Rome, au Teatro Costanzi. C’est la gloire immédiate : en moins d’un an,
Mascagni est célèbre dans le monde entier. Suivent d’autres opéras, dont
les plus célèbres furent L’amico Fritz (1891) et Iris (1898), toujours joués
en Italie. Le succès de son premier chef-d’œuvre a éclipsé la plupart
de ses œuvres suivantes. Mascagni a cependant écrit quinze opéras,
une opérette, plusieurs œuvres orchestrales et vocales, ainsi que
des chansons et de la musique pour piano. Il fit preuve d’un grand
éclectisme quant au choix des sujets, délaissant le vérisme pour
des sujets plus romantiques (Parisina, sur un livret de Gabriele D’Annunzio
inspiré de Lord Byron). En 1895, il est nommé directeur du Liceo Rossini
à Pesaro, en 1903 il prend la direction de la Scuola Musicale Romana
qu’il gardera jusqu’en 1911. Il mena aussi une brillante carrière
de chef d’orchestre. En 1929, Mascagni devient membre de la Reale
Accademia d’Italia et, en 1932, il prend sa carte du Partito Nazionale
Fascista. Il décède à Rome en 1945.
WOLFGANG
AMADEUS
MOZART
(1756-1791)
Wolfgang Amadeus Mozart est l’un
des compositeurs les plus importants
de l’histoire de la musique occidentale,
et la figure majeure de la période du classicisme. Il fait partie avec Haydn
et Beethoven de la « triade classique viennoise », incarnant l’un des trois
maîtres dont l’influence a été la plus considérable sur les générations
suivantes de compositeurs. Virtuose du clavecin et du violon, il connaît
un succès précoce et une carrière fulgurante, en portant toutes les formes
musicales existantes à un état d’accomplissement inégalé.
Le père de Mozart, musicien au service du prince-archevêque
de Salzbourg, occupe une place prépondérante dans la réussite de son fils.
Il lui enseigne la musique et organise son premier concert en public alors
que Mozart est seulement dans sa sixième année. L’enfant prodige
se produit par la suite dans de nombreuses villes d’Europe, à Vienne
devant l’impératrice Marie-Thérèse, à Versailles devant la famille royale
et la cour, à Londres devant le roi Georges III. Mozart se retrouve très vite
sollicité par la noblesse qui ne tarit plus d’éloges à son sujet ; il compose
ses premières grandes œuvres, opéra bouffe, messe, quatuor, concerto,
symphonie, en tout plus de six cents pièces en trente-cinq ans. Son succès
lui permet de dépasser peu à peu les normes formelles de son temps
et de s’affranchir des contraintes sociales pesant sur le statut
du compositeur : malgré de nombreuses dettes, il trouve une certaine
indépendance à Vienne où il s’établit à partir de 1781. Neuf ans plus tard,
il meurt prématurément en raison de fréquentes maladies et l’épuisement
du à un rythme de travail effréné.
Le génie de Mozart tient à l’originalité décisive qu’il fait naître
de sa maîtrise parfaite des genres : il réussit à la perfection à allier
lyrisme de la mélodie italienne et technicité du contrepoint allemand
en un style à l’expressivité unique. Son œuvre contient en germe l’ampleur
et l’effusion passionnée qui caractériseront la période romantique.
STÉPHANE
LISSNER
DIRECTEUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS
Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane
Lissner a dirigé durant toute sa carrière
des théâtres, des festivals et des maisons
d’opéras en France et en Europe.
Il monte sa première pièce de théâtre à
l’âge de seize ans puis crée, à dix-huit
ans, son propre théâtre dans une salle
du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre
Mécanique, où il travaille notamment
avec Alain Françon et Bernard Sobel
entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les
métiers : régisseur, électricien, auteur ou
encore metteur en scène.
Il est ensuite nommé secrétaire général du
Centre dramatique national d’Aubervilliers
(1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu’en 1983.
En 1984-1985, il enseigne la gestion des
institutions culturelles à l’université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre.
Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983
puis en est nommé directeur général en
1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de
l’Orchestre de Paris (1993-1995).
De 1998 à 2006, il prend la direction du
Festival international d’art lyrique d’Aix-enProvence. Il y crée l’Académie européenne
de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la
promotion de jeunes talents.
Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook
le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998
et 2005. En 2002, il s’associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la
Madeleine, qu’il quittera en 2011.
De 2005 à 2014, il devient surintendant et
directeur artistique du Teatro della Scala
de Milan. Il en est le premier directeur
non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener
Festwochen en Autriche.
Au cours de sa carrière, il a travaillé avec
les plus grands chefs d’orchestre, metteurs
en scène ou chorégraphes parmi lesquels :
Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William
Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ;
Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice
Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth,
Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein,
Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina
Bausch, William Forsythe…
Nommé directeur délégué de l’Opéra
national de Paris en octobre 2012, il a pris
ses fonctions le 1er août 2014.
Stéphane Lissner est chevalier de la
Légion d’honneur, officier de l’Ordre National du mérite et de l’Ordre du Mérite de la
République italienne. PHILIPPE
JORDAN
DIRECTEUR MUSICAL
Directeur Musical de l’Opéra national de
Paris et Directeur Musical des Wiener Symphoniker depuis de la saison 2014 / 2015,
Philippe Jordan est déjà reconnu comme
l’un des chefs d’orchestre les plus doués
et les plus passionnants de sa génération.
Il prend à 6 ans sa première leçon de piano.
À 8 ans, il rejoint les Zürcher Sängerknaben
et à 11 ans commence le violon. En 1994,
à l’âge de 16 ans, il entre au conservatoire
de Zurich où il obtient le diplôme de professeur de piano avec mention. Il étudie
parallèlement avec le compositeur suisse
Hans Ulrich Lehmann et continue ses
études de piano auprès de Karl Engel. Dans
la même période, il travaille comme assistant de Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner
présenté au Théâtre du Châtelet. Philippe
Jordan commence sa carrière comme
Kapellmeister au Stadttheater d’Ulm en
1994 -1995. De 1998 à 2001, il est assistant de Daniel Barenboim à la Deutsche
Staatsoper de Berlin. De 2001 à 2004, il
est Directeur musical de l’Opéra de Graz
et de l’Orchestre Philharmonique de Graz,
puis de 2006 à 2010 principal chef invité
à la Staatsoper Unter den Linden Berlin.
Pendant ce temps, il fait ses débuts dans les
plus importants opéras et festivals internationaux comme le Semperoper de Dresde, le
Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra
de Zurich, la Wiener Staatsoper, le Metropolitan Opera New York, le Théâtre royal
de La Monnaie de Bruxelles, le Teatro alla
Scala de Milan, la Bayerische Staatsoper de
Munich, le Festival de Bayreuth, le Festival
de Glyndebourne, le Salzburger Festspiele et
le Festival d’Aix-en-Provence.
En concert, Philippe Jordan a dirigé les Berliner Philharmoniker, le Philharmonia Orchestra de Londres, l’Orchestre de Chicago,
l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de
Philadelphie, le National Symphony de
Washington, l’Orchestre Philharmonique
de New York, les Wiener Philharmoniker, la
Staatskapelle de Berlin, le NDR Hamburg,
le DSO Berlin, le Filarmonica della Scala,
l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia
de Rome, l’Orchestre Philharmonique de
Radio France, l’Orchestre Gustav Mahler
des Jeunes et le Tonhalle de Zurich. Il se
produit régulièrement en tant que pianiste
en récitals et musique de chambre.
Au cours de la saison 2014 / 2015, Philippe
Jordan se consacre entre autres, avec les
Wiener Symphoniker, à un cycle intégral
des symphonies de Schubert, à des compositions contemporaines et aux grands
oratorios de Bach. À l’Opéra national de
Paris, il dirige les nouvelles productions de
L’Enlèvement au sérail et du Roi Arthus, la
reprise de Pelléas et Mélisande ainsi que
l’intégrale des symphonies de Beethoven.
Il sera présent au Bayerische Staatsoper
de Munich avec une nouvelle production
d’Arabella et une reprise de Tristan et Isolde.
Philippe Jordan a enregistré en DVD
Werther (Wiener Staatsoper), Doktor
Faust (Opernhaus Zurich), Salomé (Covent
Garden), Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris). Il a également enregistré
l’intégrale des concertos pour piano de
Beethoven avec François-Frédéric Guy
et l’Orchestre Philharmonique de Radio
France ainsi que Pelléas et Mélisande avec
l’Orchestre de l’Opéra national de Paris
(Naïve), le Requiem de Verdi et des extraits
symphoniques du Ring des Nibelungen
(Erato/Warner Classics). Pour ces trois
derniers enregistrements, il a été nommé
« Artiste de l’année – Classica 2013 ».
En septembre 2014 il a enregistré en CD la
symphonie Pathétique de Tchaïkovski avec
les Wiener Symphoniker.
AURÉLIE
DUPONT
DIRECTRICE DE LA DANSE
Parcours :
1983 : entre à l’École de danse.
1989 : est engagée à 16 ans dans le Corps
de ballet.
1991 : « Coryphée ».
1992 : « Sujet ». Remporte la Médaille d’or
au Concours de Varna (catégorie junior).
Est l’une des trois Ombres de La Bayadère
(Rudolf Noureev).
1993 : Prix AROP de la Danse. Danse le
Pas de deux des paysans dans Giselle
(d’après Jean Coralli et Jules Perrot),
« Sanguin » dans Les Quatre tempéraments
ainsi que Tchaikovski-pas de deux (George
Balanchine) lors des soirées « Jeunes
danseurs ».
1994 : Prix du Cercle Carpeaux.
Interprète Gamzatti dans le Pas de six
de La Bayadère (Rudolf Noureev) lors des
soirées « Jeunes danseurs ».
1995 : danse le Pas de six de Napoli (August
Bournonville), In the Middle Somewhat Elevated (William Forsythe), Etudes (Harald
Lander), une des deux Amies et La
Demoiselle d’honneur de Don Quichotte
(Rudolf Noureev), le Pas de trois de Paquita
(d’après Marius Petipa).
1996 : elle est Clara dans Casse-Noisette
(Rudolf Noureev), la Jeune Fille dans Le Loup
(Roland Petit), Marie dans Annonciation
(Angelin Preljocaj) et Le Printemps dans
The Four Seasons (Jerome Robbins).
Promue « Première danseuse ».
Elle danse : Les Sylphides (Michel Fokine),
Grand pas classique (Victor Gsovsky), Pas
de deux des Écossais dans La Sylphide
(Pierre Lacotte), Manon dans L’Histoire
de Manon (Kenneth MacMillan), rôle-titre
de Raymonda, Kitri dans Don Quichotte,
Gamzatti dans La Bayadère (Rudolf
Noureev), Soir de fête (Léo Staats), Ancient
Airs and Dances (Richard Tanner), Dark
Elegies (Antony Tudor).
2001 : Benois de la danse.
À l’issue de la représentation
de Don Quichotte (Rudolf Noureev),
le 31 décembre 1998,
est nommée « Étoile ».
Elle a depuis ajouté à son répertoire :
Capriccio / Rubis, Symphonie en ut, Violin
Concerto, Concerto Barocco, Agon, Le Palais
de cristal (George Balanchine), Boléro
(Maurice Béjart), Giselle (d’après Jean
Coralli et Jules Perrot et dans la version
de Mats Ek), Tatiana dans Onéguine (John
Cranko), Woundwork 1 (William Forsythe),
La Sylphide (Pierre Lacotte d’après Philippe
Taglioni), Paquita (Pierre Lacotte d’après
Joseph Mazilier et Marius Petipa), Suite
en blanc, Les Mirages (Serge Lifar), Sylvia,
Le Songe d’une nuit d’été (John Neumeier),
La Belle au bois dormant, Cendrillon, Nikiya
dans La Bayadère, Roméo et Juliette, Le Lac
des cygnes (Rudolf Noureev), Carmen
(Roland Petit), Le Parc (Angelin Preljocaj),
In The Night, En Sol, Dances at a Gathering
(Jerome Robbins).
Principales créations à l’Opéra
Rythme de valses (Roland Petit, 1994),
Musings (James Kudelka, 1997), Casanova
(Angelin Preljocaj, 1998), Le Concours – rôle
de Ada (Maurice Béjart, 1999), Perpetuum
(Ohad Naharin, 2000), Stepping Stones,
Bella Figura (Jiří Kylián, 2001), Liebeslieder
Walzer (George Balanchine, 2003), Il faut
qu’une porte (Jiří Kylián, 2004), O zlozony /
O composite (Trisha Brown, 2004),
La Dame aux camélias (John Neumeier,
2006), Amoveo (Benjamin Millepied, 2006,
2009), Roméo et Juliette (Sasha Waltz,
2007), Siddharta – rôle de l’Éveil (Angelin
Preljocaj, 2010), L’Anatomie de la sensation
(Wayne McGregor, 2011), Psyché – rôletitre (Alexeï Ratmansky, 2011), Boléro (Sidi
Larbi Cherkaoui – Damien Jalet, 2013),
Darkness is Hiding Black Horses (Saburo
Teshigawara, 2013), Mademoielle Julie –
rôle-titre (Birgit Cullberg, 2014), Daphnis et
Chloé – rôle de Chloé (Benjamin Millepied,
2014).
Elle fait ses adieux officiels à la scène le
18 mai 2015 dans L’Histoire de Manon
(MacMillan)
Chevalier des Arts et Lettres et dans l’ordre
national du Mérite.
À compter du 1er août 2016, Aurélie Dupont
succède à Benjamin Millepied comme
Directrice de la Danse à l’Opéra national
de Paris.

Documents pareils