così fan tutte
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COSÌ FAN TUTTE Wolfgang Amadeus Mozart nouveau spectacle OPERA BUFFA EN DEUX ACTES 1790 DIRECTION MUSICALE Philippe Jordan MUSIQUE Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) MISE EN SCÈNE CHORÉGRAPHIE Anne Teresa De Keersmaeker LIVRET Lorenzo Da Ponte DÉCORS | LUMIÈRES Jan Versweyveld DORABELLA Michèle Losier / Stephanie Lauricella (31 jan., 7 fév.) En langue italienne Surtitrage en français et en anglais COSTUMES Dries Van Noten FERRANDO Frédéric Antoun / Cyrille Dubois (31 jan., 7 fév.) DRAMATURGIE Jan Vandenhouwe GUGLIELMO Philippe Sly / Edwin Crossley-Mercer (31 jan., 7 fév.) CHEF DES CHŒURS Alessandro Di Stefano Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris • @ PALAIS GARNIER FIORDILIGI Jacquelyn Wagner / Ida Falk-Winland (31 jan., 7 fév.) DON ALFONSO Paulo Szot / Simone Del Savio (31 jan., 7 fév.) DESPINA Ginger Costa-Jackson / Maria Celeng (31 jan., 7 fév.) Avec, en alternance, les danseurs de la Compagnie Rosas et du Ballet de l’Opéra national de Paris La création Così fan tutte est créé au Burgtheater de Vienne le 26 janvier 1790. La création française a lieu au Théâtre des Italiens de Paris, le 28 janvier 1809. L’œuvre Così fan tutte a été commandé à Mozart début septembre 1789, par l’empereur Joseph II qui, d’après la légende, aurait lui-même choisi le sujet : un fait divers qui venait de défrayer la chronique mondaine. Lorenzo da Ponte eut à nouveau la charge du livret : Mozart avait déjà fait appel à lui pour ses deux précédents ouvrages et surtout il avait créé avec lui l’opéra moderne, c’est à dire un opéra où l’orchestre quitte son simple rôle d’accompagnateur pour éclairer en profondeur la psychologie des personnages. Così fan tutte fait partie, avec La Clémence de Titus, des opéras de Mozart qui ont suscité le plus de malentendus. Pendant bien longtemps, on n’a voulu y voir qu’une comédie galante, un « marivaudage » frivole pour lequel le compositeur avait écrit une musique charmante, mais superficielle. Le livret de Da Ponte, il est vrai, après les audaces des Noces de Figaro et de Don Giovanni, a pu sembler conventionnel. Mais il est habile, bien construit, toujours théâtral, et Mozart, avec sa musique sensuelle, brûlante, passionnée, lui a donné des prolongements psychologiques insoupçonnés : il lui a fait poser les questions essentielles de l’amour et lui a insufflé un fond de gravité que ne possédait pas la farce initiale. L’œuvre à l’Opéra de Paris L’ouvrage entre au répertoire de l’OpéraComique en 1920, dans une adaptation française, sous la direction d’André Messager. Ce n’est qu’en 1963 que l’Opéra-Comique affiche enfin l’œuvre dans sa version originale, dans une production du Festival d’Aix-en-Provence. L’opéra de Mozart est représenté pour la première fois au Palais Garnier le 17 mai 1974, dans une mise en scène de Jean-Pierre Ponnelle (qui signait aussi les décors et les costumes), sous la direction musicale de Josef Krips (en alternance avec Serge Baudo), avec Margaret Price (Fiordiligi), Jane Berbié (Dorabella), Tom Krause (Guglielmo), Ryland Davies (Ferrando), Teresa Stratas / Danièle Perriers (Despina), Gabriel Bacquier (Don Alfonso). Plusieurs distributions alterneront dans cette même production jusqu’en 1980. Così fan tutte revient à l’Opéra Comique le 17 avril 1982, sous la direction de Gustave Kuhn, dans une mise en scène de Jean-Claude Auvray, décors et costumes Bernard Arnould (production de l’Opéra de Nancy), avec Felicity Lott, Alicia Nafé, Dale Duesing, Eberhardt Büchner, Hildegard Heichele, Richard Van Allan. En 1996, une nouvelle mise en scène d’Ezio Toffolutti (qui signait aussi les décors et les costumes) réunissait Susan Chilcott/Emily Magee, Susan Graham, Simon Keenlyside, Rainer Trost, Eirian James et William Shimell, sous la direction de Jeffrey Tate. En 2005, Patrice Chéreau signait une nouvelle mise en scène (coproduction avec le Festival d’Aix-en-Provence) avec Erin Wall, Elina Garanca, Stéphane Degout, Shawn Mathey, Barbara Bonney et Ruggero Raimondi. La production d’Ezio Toffolutti sera reprise en 1998, 2000, 2003, 2011, 2013. Cette année, un nouveau spectacle sera à l’affiche du Palais Garnier. Il sera mis en scène par la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker. Synopsis Un maître-manipulateur improvise une comédie où des amants mis à l’épreuve de l’éloignement vont échanger leurs cœurs. Così fan tutte ! Ainsi font-elles toutes ! Et eux que font-ils ? Au terme de cette école d’une journée, quelle leçon nous donnent Mozart et Don Alfonso ? Que rien n’est jamais acquis et que l’amour n’est pas une question de preuve, mais un apprentissage de chaque instant. ACTE I À Don Alfonso, philosophe d’âge mûr, qui ironise sur la constance des femmes, Ferrando et Guglielmo, deux jeunes officiers, opposent leur confiance inébranlable en la fidélité de leurs fiancées respectives, Dorabella et Fiordiligi. Don Alfonso parie cent sequins que l’amour des deux jeunes filles peut changer d’objet en vingt-quatre heures. Sur leur honneur de soldats, les deux jeunes gens s’engagent à obéir en tout à Don Alfonso pendant cette journée. Persuadés de leur victoire, ils débattent déjà de ce qu’ils feront de l’argent gagné : une sérénade à sa belle pour Ferrando, un banquet pour Guglielmo. Dans un jardin en bord de mer, Fiordiligi et Dorabella contemplent amoureusement les médaillons renfermant les portraits de leurs fiancés. Don Alfonso, simulant la plus profonde affliction, annonce aux jeunes filles qu’un ordre de mobilisation frappe leurs amants et qu’ils doivent partir sur le champ. Les deux officiers viennent faire leurs adieux à leurs fiancées dont le désespoir provoque le commentaire ironique de Don Alfonso. Despina, la femme de chambre, maugrée contre sa condition de domestique. Dorabella manifeste un chagrin grandiloquent qui inquiète tout d’abord Despina. Lorsqu’elle en apprend la raison, elle conseille à ses maîtresses de profiter de l’absence de leurs fiancés pour s’amuser. Indignées, Fiordiligi et Dorabella se retirent. Don Alfonso demande à Despina de l’assister dans son projet, moyennant récompense, mais sans lui révéler toute la supercherie. Il introduit alors Ferrando et Guglielmo déguisés en Albanais. De retour, Fiordiligi et Dorabella trouvent Despina en compagnie de ces deux « étrangers ». Elles manifestent leur indignation. Don Alfonso, feignant d’arriver, présente les « Albanais » comme des amis de longue date. Guglielmo vante son physique avantageux et celui de son compagnon, ce qui provoque la sortie offusquée des deux sœurs. Si Ferrando et Guglielmo se voient déjà vainqueurs, Don Alfonso ne se tient pas pour battu. Dans le jardin, les jeunes filles se lamentent. Les deux « Albanais » feignent de se suicider sous leurs yeux en avalant du poison. Don Alfonso appelle à l’aide un médecin disciple de Mesmer, qui n’est autre que Despina déguisée. Les deux suicidés ressuscitent miraculeusement et se remettent aussitôt à faire la cour aux jeunes filles. ACTE II Despina donne aux deux sœurs un cours sur la manière de se comporter avec les hommes. Fiordiligi et Dorabella consentent à se divertir un peu en compagnie des « Albanais », chacune choisissant sans le savoir le fiancé de l’autre. Les soupirants chantent une sérénade à leurs belles. Dorabella ne résiste pas longtemps à l’ardeur de Guglielmo et lui cède le médaillon qui contient le portrait de Ferrando. Fiordiligi, en revanche, repousse Ferrando malgré le trouble croissant qu’elle sent s’éveiller en elle. Quand Ferrando rapporte à son ami l’échec de ses avances, il est alors confronté à la trahison de Dorabella. Guglielmo déclare avoir gagné la moitié du pari. Don Alfonso les rappelle à leur promesse : tout n’est pas encore joué. Fiordiligi, qui se sent de moins en moins sûr d’elle, décide de rejoindre son fiancé à l’armée mais Ferrando s’interpose. Cette fois-ci, elle ne peut résister à sa brûlante déclaration et capitule. Don Alfonso triomphe : Così fan tutte (ainsi font-elles toutes !). Il tempère la colère des deux officiers et leur propose d’épouser leurs belles le soir même. On prépare le mariage. Despina, déguisée en notaire, établit les faux contrats. À l’ins- tant précis de la signature, une marche militaire annonce le retour des fiancés. Les jeunes filles sont paniquées. Les « Albanais » font semblant de se cacher et reviennent en fait sous leur vraie identité. Ils font mine de découvrir le faux notaire et les contrats de mariage et demandent des explications à leurs fiancées atterrées. Don Alfonso révèle alors la supercherie et demande aux quatre jeunes gens de s’embrasser et de se taire. Anne Teresa De Keersmaeker MISE EN SCÈNE En 1980, après des études de danse à l’école Mudra de Bruxelles, puis à la Tisch School of the Arts de New York, Anne Teresa De Keersmaeker, née en 1960 à Malines en Belgique, marque les esprits avec sa première composition chorégraphique Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich. En 1983, elle établit à Bruxelles sa compagnie de danse Rosas dont l’œuvre fondatrice Rosas danst Rosas, fusionnant gestes quotidiens et mouvement formel abstrait, révèle une signature chorégraphique innovante. En 1992, Rosas est choisie comme compagnie résidente au Théâtre de la Monnaie de Bruxelles par son nouveau directeur Bernard Foccroulle. En découle une collaboration artistique mais aussi intellectuelle et pédagogique : en 1995, Anne Teresa De Keersmaeker y fonde une école de danse contemporaine, P.A.R.T.S, qui s’est imposée comme le principal centre européen de formation de chorégraphes et de danseurs parmi les plus avant-gardistes du monde de la danse. Jusqu’en 2007, Anne Teresa De Keersmaeker développe à La Monnaie un vaste corpus de spectacles qui confrontent la danse avec des partitions musicales de toutes les époques. Des œuvres comme Drumming (1998) et Rain (2001), aux vastes structures géométriques et aux motifs obsédants auxquels participe l’ensemble de musique contemporaine Ictus, deviennent emblématiques de l’identité de Rosas. Elle créé de vastes pièces d’ensemble (Toccata en 1993 sur la musique de J.S. Bach ; Verklärte Nacht en 1995 sur la musique de Schönberg), s’aventure vers le théâtre et le texte (I said I en 1999, In real time en 2000) et intensifie le rôle de l’improvisation dans ses créations en travaillant à partir de musique indienne ou de jazz – (But If a Look Should) April Me (2002) ; Bitches Brew / Tacoma Narrows (2003). Anne Teresa De Keersmaeker dirige également plusieurs opéras à La Monnaie : elle signe notamment en 2004 la mise en scène de Hanjo de Toshio Hosokawa. En 2008, la création de The Song, plus bâtie autour du silence et de l’espace scénique qu’autour de la musique, marque un certain virage dans son travail. Le diptyque En atendant et Cesena – œuvres présentées dans le cloître des Célestins lors des éditions 2010 et 2011 du Festival d’Avignon– joue quant à lui avec la lumière et le temps. En 2013, elle revient à la musique de J.S. Bach dans Partita 2 (duo dansé avec Boris Charmatz) et explore aussi la musique du XXe siècle avec Vortex Temporum sur l’œuvre du même nom écrite en 1996 par Gérard Grisey puis Golden Hours (As you like it) en 2015 sur l’album de Brian Eno Another Green World (1975). La chorégraphe poursuit également sa recherche du lien entre texte et mouvement dans Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke (2015), création basée sur le texte éponyme de Rainer Maria Rilke. En 2011, une œuvre d’Anne Teresa De Keersmaeker est dansée pour la première fois par une autre compagnie que la sienne avec l’entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris de Rain, suivent en 2015 Quatuor n°4, Die Grosse Fugue et Verklärte Nacht pour un programme Bartók / Beethoven / Schönberg. La chorégraphe renouvelle sa collaboration avec l’Opéra de Paris lors de la saison 2016 / 2017 en tant que metteur en scène dans une nouvelle production de Così fan tutte. PIETRO MASCAGNI (1863-1945) Pietro Mascagni naît à Livourne en 1863. Son père voudrait qu’il étudie le droit, mais il préfère étudier la musique au Conservatoire de Milan où il a Ponchielli comme professeur et Puccini comme condisciple. Puis il abandonne ses études et devient le directeur d’une petite troupe d’opérette. Il s’installe dans une petite ville, Cerignola, où il devient professeur de musique et chef du petit orchestre local. En 1888, l’éditeur milanais Sonzogno lance un concours destiné à inciter de jeunes compositeurs inconnus à écrire des opéras en un acte. Mascagni demande à deux amis de lui écrire un livret d’après une nouvelle de Giovanni Verga très populaire à l’époque, sur un drame villageois, Cavalleria rusticana : en deux mois seulement, Pietro Mascagni achève son opéra. Il obtient le premier prix, et l’œuvre est créée le 17 mai 1890 à Rome, au Teatro Costanzi. C’est la gloire immédiate : en moins d’un an, Mascagni est célèbre dans le monde entier. Suivent d’autres opéras, dont les plus célèbres furent L’amico Fritz (1891) et Iris (1898), toujours joués en Italie. Le succès de son premier chef-d’œuvre a éclipsé la plupart de ses œuvres suivantes. Mascagni a cependant écrit quinze opéras, une opérette, plusieurs œuvres orchestrales et vocales, ainsi que des chansons et de la musique pour piano. Il fit preuve d’un grand éclectisme quant au choix des sujets, délaissant le vérisme pour des sujets plus romantiques (Parisina, sur un livret de Gabriele D’Annunzio inspiré de Lord Byron). En 1895, il est nommé directeur du Liceo Rossini à Pesaro, en 1903 il prend la direction de la Scuola Musicale Romana qu’il gardera jusqu’en 1911. Il mena aussi une brillante carrière de chef d’orchestre. En 1929, Mascagni devient membre de la Reale Accademia d’Italia et, en 1932, il prend sa carte du Partito Nazionale Fascista. Il décède à Rome en 1945. WOLFGANG AMADEUS MOZART (1756-1791) Wolfgang Amadeus Mozart est l’un des compositeurs les plus importants de l’histoire de la musique occidentale, et la figure majeure de la période du classicisme. Il fait partie avec Haydn et Beethoven de la « triade classique viennoise », incarnant l’un des trois maîtres dont l’influence a été la plus considérable sur les générations suivantes de compositeurs. Virtuose du clavecin et du violon, il connaît un succès précoce et une carrière fulgurante, en portant toutes les formes musicales existantes à un état d’accomplissement inégalé. Le père de Mozart, musicien au service du prince-archevêque de Salzbourg, occupe une place prépondérante dans la réussite de son fils. Il lui enseigne la musique et organise son premier concert en public alors que Mozart est seulement dans sa sixième année. L’enfant prodige se produit par la suite dans de nombreuses villes d’Europe, à Vienne devant l’impératrice Marie-Thérèse, à Versailles devant la famille royale et la cour, à Londres devant le roi Georges III. Mozart se retrouve très vite sollicité par la noblesse qui ne tarit plus d’éloges à son sujet ; il compose ses premières grandes œuvres, opéra bouffe, messe, quatuor, concerto, symphonie, en tout plus de six cents pièces en trente-cinq ans. Son succès lui permet de dépasser peu à peu les normes formelles de son temps et de s’affranchir des contraintes sociales pesant sur le statut du compositeur : malgré de nombreuses dettes, il trouve une certaine indépendance à Vienne où il s’établit à partir de 1781. Neuf ans plus tard, il meurt prématurément en raison de fréquentes maladies et l’épuisement du à un rythme de travail effréné. Le génie de Mozart tient à l’originalité décisive qu’il fait naître de sa maîtrise parfaite des genres : il réussit à la perfection à allier lyrisme de la mélodie italienne et technicité du contrepoint allemand en un style à l’expressivité unique. Son œuvre contient en germe l’ampleur et l’effusion passionnée qui caractériseront la période romantique. STÉPHANE LISSNER DIRECTEUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane Lissner a dirigé durant toute sa carrière des théâtres, des festivals et des maisons d’opéras en France et en Europe. Il monte sa première pièce de théâtre à l’âge de seize ans puis crée, à dix-huit ans, son propre théâtre dans une salle du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre Mécanique, où il travaille notamment avec Alain Françon et Bernard Sobel entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les métiers : régisseur, électricien, auteur ou encore metteur en scène. Il est ensuite nommé secrétaire général du Centre dramatique national d’Aubervilliers (1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu’en 1983. En 1984-1985, il enseigne la gestion des institutions culturelles à l’université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre. Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983 puis en est nommé directeur général en 1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de l’Orchestre de Paris (1993-1995). De 1998 à 2006, il prend la direction du Festival international d’art lyrique d’Aix-enProvence. Il y crée l’Académie européenne de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la promotion de jeunes talents. Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998 et 2005. En 2002, il s’associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la Madeleine, qu’il quittera en 2011. De 2005 à 2014, il devient surintendant et directeur artistique du Teatro della Scala de Milan. Il en est le premier directeur non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener Festwochen en Autriche. Au cours de sa carrière, il a travaillé avec les plus grands chefs d’orchestre, metteurs en scène ou chorégraphes parmi lesquels : Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ; Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth, Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein, Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina Bausch, William Forsythe… Nommé directeur délégué de l’Opéra national de Paris en octobre 2012, il a pris ses fonctions le 1er août 2014. Stéphane Lissner est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre National du mérite et de l’Ordre du Mérite de la République italienne. PHILIPPE JORDAN DIRECTEUR MUSICAL Directeur Musical de l’Opéra national de Paris et Directeur Musical des Wiener Symphoniker depuis de la saison 2014 / 2015, Philippe Jordan est déjà reconnu comme l’un des chefs d’orchestre les plus doués et les plus passionnants de sa génération. Il prend à 6 ans sa première leçon de piano. À 8 ans, il rejoint les Zürcher Sängerknaben et à 11 ans commence le violon. En 1994, à l’âge de 16 ans, il entre au conservatoire de Zurich où il obtient le diplôme de professeur de piano avec mention. Il étudie parallèlement avec le compositeur suisse Hans Ulrich Lehmann et continue ses études de piano auprès de Karl Engel. Dans la même période, il travaille comme assistant de Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner présenté au Théâtre du Châtelet. Philippe Jordan commence sa carrière comme Kapellmeister au Stadttheater d’Ulm en 1994 -1995. De 1998 à 2001, il est assistant de Daniel Barenboim à la Deutsche Staatsoper de Berlin. De 2001 à 2004, il est Directeur musical de l’Opéra de Graz et de l’Orchestre Philharmonique de Graz, puis de 2006 à 2010 principal chef invité à la Staatsoper Unter den Linden Berlin. Pendant ce temps, il fait ses débuts dans les plus importants opéras et festivals internationaux comme le Semperoper de Dresde, le Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra de Zurich, la Wiener Staatsoper, le Metropolitan Opera New York, le Théâtre royal de La Monnaie de Bruxelles, le Teatro alla Scala de Milan, la Bayerische Staatsoper de Munich, le Festival de Bayreuth, le Festival de Glyndebourne, le Salzburger Festspiele et le Festival d’Aix-en-Provence. En concert, Philippe Jordan a dirigé les Berliner Philharmoniker, le Philharmonia Orchestra de Londres, l’Orchestre de Chicago, l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de Philadelphie, le National Symphony de Washington, l’Orchestre Philharmonique de New York, les Wiener Philharmoniker, la Staatskapelle de Berlin, le NDR Hamburg, le DSO Berlin, le Filarmonica della Scala, l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre Gustav Mahler des Jeunes et le Tonhalle de Zurich. Il se produit régulièrement en tant que pianiste en récitals et musique de chambre. Au cours de la saison 2014 / 2015, Philippe Jordan se consacre entre autres, avec les Wiener Symphoniker, à un cycle intégral des symphonies de Schubert, à des compositions contemporaines et aux grands oratorios de Bach. À l’Opéra national de Paris, il dirige les nouvelles productions de L’Enlèvement au sérail et du Roi Arthus, la reprise de Pelléas et Mélisande ainsi que l’intégrale des symphonies de Beethoven. Il sera présent au Bayerische Staatsoper de Munich avec une nouvelle production d’Arabella et une reprise de Tristan et Isolde. Philippe Jordan a enregistré en DVD Werther (Wiener Staatsoper), Doktor Faust (Opernhaus Zurich), Salomé (Covent Garden), Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris). Il a également enregistré l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven avec François-Frédéric Guy et l’Orchestre Philharmonique de Radio France ainsi que Pelléas et Mélisande avec l’Orchestre de l’Opéra national de Paris (Naïve), le Requiem de Verdi et des extraits symphoniques du Ring des Nibelungen (Erato/Warner Classics). Pour ces trois derniers enregistrements, il a été nommé « Artiste de l’année – Classica 2013 ». En septembre 2014 il a enregistré en CD la symphonie Pathétique de Tchaïkovski avec les Wiener Symphoniker. AURÉLIE DUPONT DIRECTRICE DE LA DANSE Parcours : 1983 : entre à l’École de danse. 1989 : est engagée à 16 ans dans le Corps de ballet. 1991 : « Coryphée ». 1992 : « Sujet ». Remporte la Médaille d’or au Concours de Varna (catégorie junior). Est l’une des trois Ombres de La Bayadère (Rudolf Noureev). 1993 : Prix AROP de la Danse. Danse le Pas de deux des paysans dans Giselle (d’après Jean Coralli et Jules Perrot), « Sanguin » dans Les Quatre tempéraments ainsi que Tchaikovski-pas de deux (George Balanchine) lors des soirées « Jeunes danseurs ». 1994 : Prix du Cercle Carpeaux. Interprète Gamzatti dans le Pas de six de La Bayadère (Rudolf Noureev) lors des soirées « Jeunes danseurs ». 1995 : danse le Pas de six de Napoli (August Bournonville), In the Middle Somewhat Elevated (William Forsythe), Etudes (Harald Lander), une des deux Amies et La Demoiselle d’honneur de Don Quichotte (Rudolf Noureev), le Pas de trois de Paquita (d’après Marius Petipa). 1996 : elle est Clara dans Casse-Noisette (Rudolf Noureev), la Jeune Fille dans Le Loup (Roland Petit), Marie dans Annonciation (Angelin Preljocaj) et Le Printemps dans The Four Seasons (Jerome Robbins). Promue « Première danseuse ». Elle danse : Les Sylphides (Michel Fokine), Grand pas classique (Victor Gsovsky), Pas de deux des Écossais dans La Sylphide (Pierre Lacotte), Manon dans L’Histoire de Manon (Kenneth MacMillan), rôle-titre de Raymonda, Kitri dans Don Quichotte, Gamzatti dans La Bayadère (Rudolf Noureev), Soir de fête (Léo Staats), Ancient Airs and Dances (Richard Tanner), Dark Elegies (Antony Tudor). 2001 : Benois de la danse. À l’issue de la représentation de Don Quichotte (Rudolf Noureev), le 31 décembre 1998, est nommée « Étoile ». Elle a depuis ajouté à son répertoire : Capriccio / Rubis, Symphonie en ut, Violin Concerto, Concerto Barocco, Agon, Le Palais de cristal (George Balanchine), Boléro (Maurice Béjart), Giselle (d’après Jean Coralli et Jules Perrot et dans la version de Mats Ek), Tatiana dans Onéguine (John Cranko), Woundwork 1 (William Forsythe), La Sylphide (Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni), Paquita (Pierre Lacotte d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa), Suite en blanc, Les Mirages (Serge Lifar), Sylvia, Le Songe d’une nuit d’été (John Neumeier), La Belle au bois dormant, Cendrillon, Nikiya dans La Bayadère, Roméo et Juliette, Le Lac des cygnes (Rudolf Noureev), Carmen (Roland Petit), Le Parc (Angelin Preljocaj), In The Night, En Sol, Dances at a Gathering (Jerome Robbins). Principales créations à l’Opéra Rythme de valses (Roland Petit, 1994), Musings (James Kudelka, 1997), Casanova (Angelin Preljocaj, 1998), Le Concours – rôle de Ada (Maurice Béjart, 1999), Perpetuum (Ohad Naharin, 2000), Stepping Stones, Bella Figura (Jiří Kylián, 2001), Liebeslieder Walzer (George Balanchine, 2003), Il faut qu’une porte (Jiří Kylián, 2004), O zlozony / O composite (Trisha Brown, 2004), La Dame aux camélias (John Neumeier, 2006), Amoveo (Benjamin Millepied, 2006, 2009), Roméo et Juliette (Sasha Waltz, 2007), Siddharta – rôle de l’Éveil (Angelin Preljocaj, 2010), L’Anatomie de la sensation (Wayne McGregor, 2011), Psyché – rôletitre (Alexeï Ratmansky, 2011), Boléro (Sidi Larbi Cherkaoui – Damien Jalet, 2013), Darkness is Hiding Black Horses (Saburo Teshigawara, 2013), Mademoielle Julie – rôle-titre (Birgit Cullberg, 2014), Daphnis et Chloé – rôle de Chloé (Benjamin Millepied, 2014). Elle fait ses adieux officiels à la scène le 18 mai 2015 dans L’Histoire de Manon (MacMillan) Chevalier des Arts et Lettres et dans l’ordre national du Mérite. À compter du 1er août 2016, Aurélie Dupont succède à Benjamin Millepied comme Directrice de la Danse à l’Opéra national de Paris.