Le catch : " Un grand sitcom viril "

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Le catch : " Un grand sitcom viril "
Le catch : " Un grand sitcom viril "
Vendredi, 02 Octobre 2015 07:00
Du catch en prime time sur une chaîne gratuite, cela faisait longtemps qu’il n’y en avait
eu. L’Équipe 21 reprend le flambeau chaque vendredi, avec un Bordelais aux
commentaires, Norbert Feuillan. Entretien.
On ne devient pas commentateur de catch juste en étant vice-président de la Fédération
française de catch professionnel. Vous aviez de l’expérience dans ce domaine ?
Oui : en télé, j’avais déjà commenté du catch japonais pour la chaîne Mangas du groupe AB,
pendant deux ans à partir de 2011. J’avais été retenu après casting, notamment parce que cela
faisait plusieurs années que je faisais le commentaire sur et en bord de ring de plusieurs
structures du catch français. Avant ça, en fait, je m’y étais mis tout jeune. À 15-16 ans, en
1999-2000, j’avais déjà ma chronique catch sur Internet et, en 2007, je lançais le premier
podcast sur le catch français. C’est ce programme qui m’a permis d’être vraiment repéré au
départ.
Vous ne pratiquez pas ce sport ? Qu’est-ce qui vous a séduit ?
Tout petit, dès 5 ans, ma mère m’a montré mon premier match à la télé – du catch US. Elle
avait raison en pensant que ça allait me faire marrer, tous ces gros bonhommes qui tombent
par terre ! Mais bon, je mesure 1,65 m, je ne suis pas un grand sportif, je suis trop douillet… Il
faut bien voir que c’est un sport super-dangereux, qui exige beaucoup de sacrifices. C’est bien
plus réel qu’on le pense généralement.
Mais ce que je trouve vraiment intéressant, c’est qu’au travers des combats, on passe par toute
une palette d’émotions. Du rire, des larmes, des rivalités qui naissent, des coups bas – mais
justice est souvent faite –, des catcheurs à la forte personnalité dont le charisme séduit un large
public… Il y a ce côté “grand théâtre sportif”. Comme un grand sitcom viril. Je dis souvent qu’il
faut suspendre un temps son incrédulité pour pouvoir profiter de tout.
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Le catch : " Un grand sitcom viril "
Vendredi, 02 Octobre 2015 07:00
Il y a une grande différence entre le commentaire live et le commentaire télé ?
Oui car, au départ, le catch était un spectacle de foire, de proximité. En live, tu es peu dans
l’analyse, tu participes à l’ambiance, tu contribues à faire réagir les gens. En télé, dans cette
émission, on est deux : moi, je dois avant tout décrire ce que je vois, en prise par prise, tandis
que mon partenaire Alain Mistrangelo joue un rôle plutôt de consultant, apportant les
statistiques (victoires, défaites), le côté plus sérieux, plus pro. Ce qui ne nous empêche pas de
nous chambrer, ça fait partie du folklore.
L’idée, c’est de rendre le programme fun, décomplexé, léger, un bon moment de détente. Et
notre rôle, c’est aussi d’éclairer le grand public sur ce sport pas toujours facile à comprendre.
Car il est plein de traditions héritées du siècle dernier, et il a ses règles, pas toujours simples.
On se doit aussi d’expliquer les débordements, pour ne pas laisser les gens dans
l’incompréhension.
Votre émission est centrée sur le « Ring of Honor » américain, une ligue assez différente de la
très connue World Wrestling Federation…
En effet. Il s’agit de la promotion indépendante la plus en vogue. Un vrai vivier de jeunes
talents, et beaucoup de vedettes mondiales sont passées par là. C’est un catch qui séduira
autant le grand public que les puristes : très athlétique, une vraie compétition, moins de strass
et paillettes, quasi 45 minutes de catch pur. La diffusion sur L’Équipe 21 est le premier deal
international de cette ligue – une sacrée chance de l’avoir sur la télé gratuite ! Je suis fier de
représenter officiellement le Ring of Honor, c’est un sacré accomplissement. Et ce qui me
réjouit, c’est que l’audience suit déjà : pour la première, les audiences ont dépassé les
espérances de la chaîne. Alors qu’en face on avait le prime de rentrée d’Hanouna et l’ouverture
du Mondial de rugby ! •
Recueilli par Sébastien Le Jeune
Twitter : @NorbertFeuillan. Chaque vendredi, à 20h50, sur L’Équipe 21. www.lequipe21.fr
Photo © Félix Bonnin
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