Des techniciens aux chercheurs : La bio-i - CEEVO95

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Des techniciens aux chercheurs : La bio-i - CEEVO95
D O S S I E R
MÉTIERS DE LA BIOTECHNOLOGIE : TROIS PÔLES DE FORMATION
Des techniciens aux chercheurs : La bio-i
A Cergy-Pontoise, trois pôles d’enseignement supérieurs proposent aux bacheliers de se spécialiser en
chimie ou en biologie afin d’exercer principalement le métier d’ingénieur en biotechnologies. Créé en 1990,
l’Institut Polytechnique Saint-Louis regroupe dans ce domaine l’Ecole de Biologie Industrielle (E.B.I) et l’Ecole
Supérieure de Chimie Organique et Minérale (E.S.C.O.M). Dans le cadre de leurs stages, ces deux
établissements mettent notamment les étudiants en relation avec les professionnels des biotechnologies.
En 2003, l’Université de Cergy-Pontoise et l’E.S.C.O.M ont par ailleurs associé leurs compétences pour
proposer une licence professionnelle orientée vers l’industrie chimique et parachimique. Le développement
des biotechnologies incite, par ailleurs, les écoles à créer de nouvelles formations, adaptées aux profils
recherchés par les entreprises.
L’Université de Cergy-Pontoise
Nouredine Lomri, professeur en Biologie
Moléculaire
epuis que le génome humain est cartographié, les bio-entreprises travaillent sur la reconnaissance de chaque
gène. Cette exploitation du génome, qui
d é b u t e, est plei ne d’avenir pour l a
conception de traitements contre les
maladies génétiques. M a i s, en raison
d’une évolution exponentielle du secteur,
les bio-industries sont aujourd’hui en
manque de personnels qualifiés.
Au sein de l’équipe pédagogique de
l’UFR de Sciences et Te c h n i q u e s, d e
D
l’U n ive r si té de Cer gy -Po n t o i s e, l e
problème est clairement identifié : “Il faudra pl us ieur s anné es aux c entr es
de formation et établissements universitaires pour répondre aux besoins des
entreprises et combler leur retard, estime
Nouredine Lomri, professeur en Biologie
Moléculaire. C’est pourquoi, nous avons
élaboré un nouveau diplôme à vocation
professionnelle, le D.E.S.S Technologies
des macromolécules i nformatives et
recombinantes : application aux domaines
de la thérapie génétique et des bio-indust r i e s ”. Ce diplô me, habili t é par les
in s tanc es u ni vers it ai re s de Cer gyPontoise, fait actuellement l’objet d’une
demande de création au Ministère de
l’Education Nationale, de la Recherche et
de l’Enseignement Supérieur.
“L’équipe pédagogique responsable de ce
DESS est composée à 50 % de professionnels des bio-industries, ajoute Nouredine
Lomri. Nous sommes en contact avec des
entreprises pour qu’elles s’engagent à
accueillir les étudiants en stage pendant six
mois”.
Le programme de la formation s’articule
autour de deux axes. D’une part, les étu diants doivent acquérir les outils intellectuels et pratiques pour suivre et contrôler
un projet orienté vers la thérapie génétique. D’autre part, ils doivent se familiariser au milieu industriel et biotechnologique, avoir des connaissances juridiques
et maîtriser l’anglais scientifique.
L’E.B.I. : Ecole de Biologie Industrielle
’Ecole de Biologie Industrielle accueille
cette année 520 étudiants, tous diplômes
confondus. Depuis 1992, elle a formé 529 ingénieurs. Au terme de leurs cinq années d’études,
la majorité d’entre eux exercent dans l’industrie, notamment dans les industries pharmaceutiques et les biotechnologies, qui représentent
25% des domaines d’activités d’intégration.
En plus de la formation traditionnelle d’ingénieur, l’EBI propose, d’une part, trois spécialités d’assistants d’ingénieurs (Bac+3),dont deux
sont consacrées aux applications de la biologie
moléculaire en laboratoire de recherche. L’EBI
L
Des étudiants de l’E.B.I.
18
L’économie
en
Val d’Oise
forme, en un an, les titulaires d’un Bac+2 en
sciences de la vie ou en chimie, au métier de
techniciens spécialisés dans les biotechnologies,
en alternant les cours théoriques avec un stage
de six à neuf mois au sein d’entreprises partenaires. Ces spécialisations techniques s’articulent autour de deux domaines : le diagnostic
moléculaire, la biologie moléculaire et la culture cellulaire. A leur sortie d’école, les élèves
exercent la fonction d’assistants d’ingénieurs,
spécialisés et adaptés en biotechnologie.
D’autre part, l’EBI offre également quatre
Masters of Business Engineering, dont deux
D O S S I E R
industrie a besoin de personnels qualifiés
sont dédiés au secteur des biotechnologies : bio-informatique et
génomique industrielle. C e s
Masters s’adressent aux étudiants
diplômés en second cycle de biologie (Bac+4). Leurs programmes
sont axés sur l’acquisition d’une
c ompétence t echni que en
matière notamment de diagnostic
moléculaire, transgénèse, thérapie génique, protéines recombinantes. Afin de mettre l’accent
sur ces applications, l’EBI est partenaire de nombreuses entreprises, qui interviennent dans le
pr ogramme des élèves sous
forme de cours ou de conférences.
Parmi elles : le centre national
de Génotypage, G é n o s c o p e
Neurotech, Genethon, Corning,
l’Unité INSERM 129, le CEASaclay, l’IPSN, les Laboratoires
G l a x o - We l l c o m e, Av e n t i s -
L’E.S.C.O.M. : Ecole Supérieure
de Chimie Organique et Minérale
ondée en 1957 à
Paris, et installée à
Cergy-Pontoise depuis
1 9 9 1 , l’ Ecol e Supérieure de Chimie Organi que et Mi nér ale
forme des ingénieurschimistes en cinq ans.
Sabine LEPEZ,
Au début de la troiresponsable développement sième année, le cy c l e
et orientation
Ingénieur commence
par une spécialisation en chimie et l’apprentiss age des mét hodes et techni ques de
l’Ingénieur. La dernière année est personnalisée, puisque l’étudiant a la possibilité d’effectuer sa scolarité à l’étranger, dans une école
européenne ou nord-américaine. En outre,
chaque année, les étudiants effectuent un
stage en entreprise afin de se confronter aux
réalités du métier d’ingénieur. “Notre rôle
consiste à accompagner la formation des élèves,
de leur recrutement à leur entrée dans la vie
active”, explique Sabine Lepez, responsable
F
Développement et Orientation à l’E.S.C.O.M.
Depuis sa première promotion en 1961,
l’E.S.C.O.M. a formé 1800 ingénieurs répartis
dans les secteurs de la chimie, des services, de
la santé pharmacie, de la parachimie et des
é q u i p e m e n t s. Soixante-dix d’entre eux ont
déjà trouvé un débouché dans le secteur des
biotechnologies.
Des étudiants de l’ESCOM.
Renforcer les liens entre les bio-entreprises
et les pôles de formation du Val d’Oise
Abdellatif Elm Selmi,
professeur de Biologie Moléculaire,
enseigne depuis neuf ans à l’E.B.I.
Gencell. Toutes ces formations
ont été créées pour répondre à la
demande des scientifiques qualifiés et à l’évolution des bio-industries, portées par les découvertes
sur le génome. “L’objectif de nos
formations est d’insérer les étudiants du Val d’Oise dans les
entreprises locales et régionales, et
de faire connaître le département
comme un vivier pour les sociétés
nationales et internationales des
b i o t e ch n o l o g i e s ” , s o u l i g n e
Abdellatif Elm Selmi, Docteur en
Biologie Moléculaire et responsable pédagogique de ce Master.
Ainsi, 15% des stages ont déjà
li eu dans l es entrepri ses du
département depuis la création
de l’école il y a dix ans.
Les acteurs des biotechnologies communiquent
encore peu dans le département. En conséquence, les entreprises et les écoles souffrent
d’un manque d’informations sur leurs compétences respectives. L’enjeu actuel pour le Val
d’Oise consiste à créer des passerelles entre la
formation dispensée et l’entrée dans la vie
active. Certaines bio-entreprises acceptent déjà
des étudiants, lors de stages, afin de les confronter aux réalités de la vie en entreprise. Hyphen
Biomed a ainsi accueilli des étudiants stagiaires
de l’Institut Polytechnique Saint-Louis (EBI,
ESCOM) et a recruté un ancien élève de l’Ecole
de Biologie Industrielle. D’anciens étudiants de
l’EBI ont été recrutés chez Silliker. La proximité
entre les écoles et les entreprises locales doit être
renforcée afin de s’adapter au développement,
prévu dans les cinq prochaines années, par les
professionnels des biotechnologies.
“Mon laboratoire est confronté chaque année à la
difficulté d’embaucher des techniciens de laboratoire”, constate Alain Funès, PDG de la société
Pasteur Cerba. Les techniciens de laboratoire
sont recrutés à partir de bac+2, avec un BTS ou
un DUT en biologie médicale.Toutefois, ces formations ne sont pas actuellement dispensées
dans les écoles du Val d’Oise. Un problème
auquel les centres de formation devraient remédier dans les années à venir en créant de nouvelles formations.
Contacts :
Université de Cergy-Pontoise
UFR de Sciences et
Techniques
Site de Saint-Martin
2, avenue Adolphe Chauvin
B.P 222
95302 Cergy-Pontoise cedex
Tél. 01 34 25 60 00
www.u-cergy.fr
L’économie
en
Ecole de Biologie
Industrielle
32, boulevard du Port
95094 Cergy-Pontoise cedex
Tél. 01 30 75 62 50
e-mail : [email protected]
www.ebi-edu.com
Val d’Oise
Ecole Supérieure
de Chimie Organique
et Minérale
13, boulevard de l’Hautil
95092 Cergy-Pontoise cedex
Tél.01 30 75 60 20
www.escom.fr
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